AIDER SES ENFANTS A GAGNER EN CONFIANCE EN EUX

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1 AIDER SES ENFANTS A GAGNER EN CONFIANCE EN EUX Résumé de la conférence donnée par JP MICHEL à Ahuillé (53) le 19 avril Avoir confiance en soi, c est croire en ses capacités à agir efficacement. Cela suppose de connaître ses compétences et d intégrer ses limites. La confiance en soi se construit tout au long de la vie et peut être fragilisée à tout moment, par exemple lors d une rupture, d un échec, d une maladie, au moment de la vieillesse, c est une des composantes de l estime de soi. On peut avoir confiance en soi dans certains domaines et manquer d assurance dans d autres : une personne peut être entreprenante dans le bricolage, l art, et être mal à l aise en relation. L inverse pouvant être tout aussi vrai. On peut aussi vivre un excès de confiance : c est le cas parfois à l adolescence où l évaluation du risque est souvent minimisée, mais cela peut arriver aussi chez la personne âgée qui continue à faire ce qu elle a toujours fait (par exemple conduire sa voiture) alors que ses limites la mettent en danger. La confiance en soi se construit en interaction avec son environnement. Nous allons aborder la construction de la confiance en soi sous différents angles : - l importance des relations - l importance des apprentissages et du passage à l action - l importance du regard sur soi. 1- L importance des relations dans la construction de la confiance en soi. Le bébé, puis le petit enfant, est dépendant et donc particulièrement vulnérable. Sa sécurité fondamentale ne peut venir que de son environnement. Il a besoin de relations chaleureuses et stables pour que s installe en lui un sentiment de confiance. Le petit enfant est incapable de s évaluer lui-même, il a besoin des miroirs que sont les regards portés sur lui par les personnes importantes pour lui. Si ce qu il est réjouit suffisamment l adulte, il en conclura qu il a de la valeur et qu il peut être content de lui. Culturellement dans notre société française, tant en famille qu à l école, l attention est souvent portée sur les erreurs, les défauts à corriger, ce qui manque. Si le regard porté sur lui pointe surtout sur ses limites, il en conclura qu il n est pas à la hauteur et il aura tendance à accorder plus d importance à tout ce qui lui manque qu à ses atouts. Nous pouvons donc nous interroger sur le regard que nous portons sur nos enfants : Quel regard est-ce que je porte sur mon (mes) enfant(s)? Qu est-ce que je reconnais et apprécie chez lui? Qu est-ce que je remarque comme progrès?

2 Est-ce que je le vois comme quelqu un qui a envie de grandir? Est-ce que je prends le temps de m arrêter à ses habiletés, ses capacités,? Est-ce que je sais voir, dans ses limites ou ses défauts, les ressources qui sont également là? Ex : un enfant «têtu» est un enfant qui a une belle capacité d affirmation même s il a aussi à développer de la souplesse et de l adaptabilité. Un enfant «timide» est un enfant sensible à son environnement, prudent, observateur, autant de qualités qui lui seront utiles dans la vie. L enfant a besoin d être aimé pour se reconnaître comme aimable. Les rivalités frère/sœur, la jalousie, sont souvent renforcées par des attitudes telles que : les comparaisons des enfants, la survalorisation de l un au détriment de l autre, les réprimandes et sanctions qui tombent toujours sur le même (ex : l aîné, l enfant considéré comme «difficile», ) L enfant a également besoin d être fier de son milieu (sa famille, son école, son équipe de sport, son environnement social ), cela lui permet de développer un sentiment d appartenance et nourrit son assurance d avoir une place dans la société. Au contraire la honte de son milieu, de sa famille, renforcera son inhibition. 2- L importance des apprentissages et du passage à l action. Dès sa naissance, l enfant développe une curiosité, un besoin d explorer le monde. Il a besoin d être accompagné, encouragé dans ses apprentissages, d être mis en condition de réussite de cette découverte du monde pour gagner en confiance et élargir le champ de ses explorations. Cela passe notamment par le droit à l erreur nécessaire à l expérimentation. Il lui faudra aussi apprendre de ses erreurs, cellesci ne s expliquant pas systématiquement par un manque d attention, d effort ou de motivation. Une grande partie des apprentissages se fait à l extérieur de l école. Il est donc important de ne pas se focaliser uniquement sur celle-ci. Pour nourrir la confiance en notre enfant il nous faut reconnaître ses motivations intrinsèques, personnelles (présentes en chacun de nous): - l envie d apprendre, de comprendre - l envie d évoluer - le besoin de sens. - Au fur et à mesure des apprentissages, l enfant va développer un sentiment de compétence. L adulte devra valoriser les capacités de l enfant et les progrès et pas uniquement les réussites : «tu as été capable de» «Tu as mobilisé ou développé telle compétence..» «Tu as progressé depuis la dernière fois» Il pourra ainsi lui confier des responsabilités correspondant à ses capacités.

3 Notre société est porteuse de beaucoup d anxiété face à l avenir : peur de l échec, de l exclusion, etc... Cela peut nous amener à attendre de nos enfants qu ils nous rassurent par leurs avancées ( pourvu qu il soit propre rapidement, qu il devienne vite autonome, qu il s intègre facilement, que le CP se passe bien, qu il ne rate pas son passage en 6 ème, son bac, etc ) Nos peurs nous amènent à mettre parfois une pression forte sur nos enfants. Les apprentissages risquent alors de devenir source d angoisse et une course d obstacles permanente où les «moins bons» se feraient éliminer. Les motivations des parents peuvent alors être envahissantes et couper l enfant de ses propres motivations. Il s agit de réussir à conjuguer les désirs des adultes et des enfants. Il est donc très important de s intéresser aux motivations de l enfant ainsi qu aux facteurs de démotivation qui peuvent surgir. 3-L importance du regard que l enfant porte sur lui-même. L enfant a besoin d être accompagné dans la connaissance et la compréhension qu il a de lui-même. Ce qu il est ne se réduit pas à ses comportements. Il a en particulier besoin de développer ce qu on nomme aujourd hui son «intelligence émotionnelle». Il a besoin de partager ses joies, d être accueilli dans ses peurs, ses tristesses, ses colères pour apprendre progressivement à les accueillir, les comprendre et les gérer. Nombre d adultes ressentent de l inconfort face à l expression de certaines émotions et les considèrent comme de la faiblesse. Le non accueil des émotions, la disqualification de celles-ci entraine un doute sur soi. L enfant a besoin de baigner dans un milieu où les adultes peuvent assumer, nommer, gérer leurs propres émotions et les vivre comme des informations utiles à la personne pour avancer dans sa vie, s affirmer et développer des relations de qualité. Comme le dit si bien Christel Petitcolin (dans «Emotions, mode d emploi» ) : «Comment être en bonne santé et motivé dans la vie si on n a pas de joie et de plaisir? Comment se faire respecter et mettre des limites aux autres si on n a pas le droit d être en colère? Comment se protéger si on ne ressent pas la peur? Comment être disponible pour le futur si on ne peut pas faire le deuil du passé? Comment devenir adulte, patient et autodiscipliné si on ne gère pas la frustration?» En conclusion L enfant construit une confiance en lui grâce à son environnement, mais également par ses propres réflexions et analyses. Tout ne dépend donc pas de ses parents et éducateurs. Nous pouvons humblement l accompagner sur ce chemin où il nous invite à progresser nous-même.

4 Annexe Les habiletés de mon enfant Extrait de «L estime de soi des 6-12 ans» Danielle Laporte-Lise Sévigny En vous inspirant du tableau suivant, essayez de mettre en évidence les forces ou les habiletés de votre enfant. Habiletés physiques Dans les sports Dans les arts plastiques Dans le bricolage Dans les tâches quotidiennes. Habiletés intellectuelles Curiosité Capacité de raisonnement Bon jugement Capacité d abstraction Bonne mémoire Capacité d analyse Habiletés créatrices Capacité d utiliser son imagination Capacité de manifester son originalité Capacité d être fantaisiste Capacité d invention dans le bricolage Habiletés sociales Facilité de se faire des amis Capacité de s affirmer Capacité de partager Capacité de faire des compromis Capacité de perdre Habiletés interpersonnelles Capacité d écoute Capacité de se mettre à la place de l autre Capacité de sympathiser Capacité de s affirmer Capacité de s exprimer Capacité de demander.

5 Jean-Pierre MICHEL 59 ans, marié père de 3 enfants Formateur en relations humaines ( écoute rogérienne, PNL, Communication Non Violente) Anime des formations pour les couples et les parents Assure également un suivi individuel et en couple Intervient auprès de professionnels (travailleurs sociaux, personnels petite enfance, etc ) et bénévoles dans le cadre du soutien à la fonction parentale Anime des conférences-débats sur l éducation. Pour tout contact : jpmichel.brehat@gmail.com