Qui est Matthias Lavaux? ÉCONOMIE COLLABORATIVE : ENTRE RÉALITE ET UTOPIE

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1 Qui est Matthias Lavaux? A travaillé pour Touscoprod de 2009 jusqu en 2014 (site participatif afin de co-financer des films / court-métrages / documentaires ). Est depuis six mois enseignant et conseiller en entreprise sur l économie collaborative Enseignant à la fac + formation A construire des expertises sur l économie collaborative. ÉCONOMIE COLLABORATIVE : ENTRE RÉALITE ET UTOPIE «What s mine is Yours : The rise of Collaborative consumption» 2010, Rachel Botsman and Roo Rogers : premier livre référence sur l économie collaborative Raisons de l émergence d un nouveau modèle : Internet 2.0 puis Internet contraction du pouvoir d achat depuis la crise de 2008 (dans les pays riches) Motivations des usagers vis à vis de l économie collaborative : Considérations relatives au pouvoir d achat : - 63 % : c est moins cher - 55 % : bons plans / bonnes affaires Motivations touchant explicitement au caractère alternatif de ce mode de consommation : - 38 % : faire durer les objets - 28 % : modèle de conso meilleur pour la société - 28 % : facile par Internet - 18% % : modèle de conso différent - 14 % : rencontre de nouvelles personnes - 8 % : j aime bien la découverte, expérimenter des choses nouvelles - 6 % : j ai plus confiance dans d autres particuliers que dans des commerçants Consommation collaborative : basée plus sur l usage que sur la possession (coworking, location d objet, covoiturage, couchsurfing ) è Production collaborative : logique de co-production (fablabs, makerspace, hacklab, crowdspeaking, open source, culture libre, créative commun licence ) Financement participatif : basé sur l appel aux communautés (don contre don, capital risque = equity, prêt, microcredit)

2 Education collaborative : ouverture de la recherche et de l éducation (open science, MOOC) Crowdspeaking : réseau d influence et administration par les communautés Les fondements : - La masse critique (doit attirer suffisamment de personnes pour rester attractives voulezvousdiner.com VS airbnb) - Les capacités excédentaires de bien «the power of idling capacity» : gisement de capacités excédentaires de bien que l économie de partage peut mettre à profit Nous utilisons une perceuse 12 minutes dans sa vie, mais à faire, ponctuellement, un trou dans un mur La voiture reste statistiquement inutilisée à 92% du temps, mais sert à nous déplacer d un point A vers un point B, à un moment donné Edouard Dumortier - CEO ilokyou.com - La croyance à une gestion collective «belief in the commons» : il n y a pas de fatalité à la tragédie des communs théorisée par Garrett Hardin en 1968 (la creative commons license vs le copyright) vs

3 - La confiance des étrangers «trust between strangers» : c est la confiance entre personnes étrangères les unes aux autres. Systèmes désintermédiés qui n accordent plus le même rôle de garant qui est central dans la distribution classique. Le lien de confiance se fait notamment par les systèmes de réputation, alimentés par les usagers, qui notent et signalent les abus. Ce n est plus la publicité produite et achetée par le fabricant du produit vendu ou du service rendu qui en fait la notoriété. Systèmes de consommation collaborative : - Product Service System : favorise l accès plutôt qu à la propriété. better than owner ship #the age of access - Jeremy Rifkin. Permet de construire une relation dans la durée avec le consommateur, mieux le connaitre c est pouvoir répondre à ses attentes. Ces services sont plus facilement commercialisables car ils comportent une promesse forte de gain de temps, de simplicité et d économie. - Leasing et location : don éphémère de jouets Peer to Peet comme Toy Loan et DimDom en France. Tous les deux ont aujourd hui disparu - Redistribution market : les marchés de l occasion. La règle des 5R (Réduire, Recycler, Réutiliser, Réparer, Redistribuer). (Exemple : ebay). Une entre-aide asymétrique, contrôle des mécaniques d échanges par les pairs et non par une autorité centralisée. Capacité innée, découlant de la capacité d empathie des êtres humains, à se prononcer sur un juste prix. Les acteurs cherchent un gain collectif plutôt qu un gain individuel. - Collaborative lifestyles : ce sont les bien intangibles comme compétences, le temps, l espace ou l argent qui sont échangés (coworking, location d objet, couchsurfing )

4 Monnaie VEN, paiement et remerciement, qui s obtient en reconnaissance d une faveur (conseil, mise en relation) et s échange en monnaie sonnante et trébuchante dans les espaces de co-working - hub culture è Transformations induites par la consommation collaborative : - Remodelage du design des systèmes : s intéresse à la façon dont le bien est produit et à ce qu il deviendra une fois vendu, utilisé et recyclé : crawle to cradle. Fluidité d utilisation et d accès, réplication facile, accès diversifié et support de communication amélioré. -> l économie de partage pourrait faire économiser 7% du budget des foyers et 20% des déchets ménagers» (étude IDDRI SciencPo. 2013) - Le marketing des marques : la communauté. On pourrait finalement aoutir à des marques sans marque où la notion de produit «sexy» et de sa promotion par son fabricant sont exclues» Julien Bircel, février Facteur favorisant la consommation collaborative dans l avenir : - Le positionnement des acteurs du changement qui devra changer l état d esprit du consommateur en lui faisant comprendre l intérêt de cette consommation sans le contraindre par des règlements stricts. - Le développement de système de réputation fiable qui est une monnaie de l économie participative. Limites du système : - L utilisateur peut corrompre le système

5 - Cohabitations risquées avec l économie de marché (UBER et les taxis, fiverr qui propose des logos pour 5 ) 2. Production collaborative : logique de co-production (fablabs, makerspace, hacklab, open source )

6 3. Financement participatif : basé sur l appel aux communautés (don contre don, capital risque (equity), prêt, microcrédit )

7 Crowdfunding : - 4 types de plateformes (donation avec ou sans récompense, prêt (micro-crédit), investissement (retour sur investissement) - 2,7 milliards de $ en de 81% des montants levés de crowdfunding en 2013 atteignant 5,1 milliards de $ (10 milliards en 2014) En France en 2013 : contributeurs, 80 millions d euros (d ici 10 ans, les prévisions s élèvent à 8 milliards d euros) - des dizaines d acteurs en France, des 100aines à l international (MyMajorCompany, BulbinTown, KissKissBankBank, ulule, anaxago, hellomerci, babyloan ) - cadre juridique favorable : côté emprunteur -> 1 million d euros par projet côté prêteur Prêt avec intérêt : 1000 euros par prêteur et par projet (crédit de pas plus de 7 an) Prêt sans intérêt : 7000 euros par prêteur et par projet - LendingClub / KICKSTARTER : success stories du secteur 4. Éducation collaborative : ouverture de la recherche et de l éducation (open science, mooc ) Les MOOC (Massive Open Online Course) à la recherche d un modèle économique : une data base pour les RH, une certification payante pour les élèves, l accès payant aux cours, subventions.

8 MATTHIAS LAVAUX 5. Crowdspeaking (Exemple : THUNDERCLAP) -> les internautes donnent accès à leur compte Facebook ou Twitter pour pousser un message à un instant T de manière massive et simultannée. 6. Lobbying collaboratif : quand la foule reprend le pouvoir Budget participatif de la ville de Paris : décider de l utilisation de 5% du budget d investissement, soit 426 millions d euros entre 2014 et Les sites de pétition deviennent aujourd hui de plus en plus puissants. Forme de reprise du pouvoir de tout à chacun.

9 La motivation des usagers : on souhaite essentiellement consommer moins et mieux grâce à la consommation collaborative. 7. Hypothèses d avenir : vers une économie des solutions L économie collaborative ne pourra se développer qu en périphérie d une économie de marché dont l offre est organisé par les professionnels c est grâce à la richesse créée par ce nouveau grand secteur (...) que pourront se renouveler les services publics et sociaux, les systèmes sociaux, l économie sociale une révolution de l économie quaternaire (...) avec un déplacement de la valeur en aval de la production de bien et de service (...) faisant du consommateur un producteur par intermittence Michèle Debonneuil, administratrice de l Insee, inspectrice générale des finances Nouvelle ère d économie peer-to-peer le développement de l économie Peer-to-peer est de faire converger l économie du commun avec l économie coopérative. Ainsi les contributeurs de l économie du commun pourront créer leur propre structure coopérative et donc vivre directement de leur travail (inspiré de l analyse d Alan Page Fiske, les 4 types de relations définissent les 4 grandes époques)

10 Les civilisations tribales évoluent d une dynamique des communs vers une économie du don, suivie par les modèles d allocations hiérarchiques et de type féodal et en ensuite par les modèles de marché qui dominent actuellement. Michel Bauwens, théoricien belge selon l hypothèse Peer-to-peer (économie collaborative qui s opère entre individus et qui exclut le B2C), la nouvelle dynamique est un retour aux modèles des communs, premier modèles humain, mais avec une différence monumentale : l échelle. Nous pouvons aujourd hui faire vivre une dynamique des biens communs à l échelle mondiale. L ensemble se configure ainsi : conception globale ouverte, production manufacturière locale, associations coopératives globales. Si un individu contribue au commun, il peut aussi l utiliser gratuitement; En revanche s il en profite sans contribuer, il contribue sous forme de paiement. Michel Bauwens, théoricien belge CONCLUSION D une structure verticale vers uns structure horizontale «Redéfinition de l organisation de la société et de l entreprise. D une structure vertical vers une structure horizontal où les leaders, qui sont des acteurs actifs de leurs communautés sont élus par la méritocratie.» : les gens qui décideront seront ceux qui sont directement concernés! La neutralité du net : une condition obligatoire pour le développement de l économie collaborative (très menacé aujourd hui) Changement radical de paradigme : «Le changement s opérera vraiment lorsque nous cesserons de nous référencer à l économie de marché» : voir les choses autrement et ne plus se comparer à l économie de marché si l économie collaborative nous plait et nous intéresse. Les tensions avec les économies empiriques : transition houleuse et qui va diviser. Les dommages collatéraux : «Une juge prend un covoiturage deux accusés du procès où elle siégeait» : la juge a été démis de ses fonctions suite à cela. Les acteurs entrepreneurs du changement à la Silicon Valley : rien de philanthropique! Cela génère 100 milliard de $ de CA : $ par chaque salarié de l économie collaborative. «Pour que tout reste avant, il faut que tout change» (?) Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa : encore énormément de chemin à faire à changement de paradigme.