Les services à la personne en Essonne diagnostic et perspectives

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1 Les services à la personne en Essonne diagnostic et perspectives Présentation réalisée à l occasion du forum CREE 30 juin 2008 Rapporteur : Didier STEAU Sources : AFPA CCI Essonne 1

2 CONTEXTE national Employant salariés en France, les services à la personne constituent le secteur de l économie dont la croissance, en termes d effectifs employés, a été la plus forte au cours des quinze dernières années et ce, malgré la présence de nombreux freins à son développement. Le nouveau contexte législatif et règlementaire, né de la loi n du 26/07/2005 relative au développement des services à la personne, crée aujourd hui les conditions d une impulsion nouvelle et permet d envisager un fort mouvement de créations d entreprises et 2 d emplois dans ces domaines d activités.

3 Qu entend-on par S A P? Les activités concernées peuvent se décliner en 4 grandes familles de services : Les services à la famille : garde d enfants, soutien scolaire et cours à domicile, assistance administrative les services d assistance aux personnes âgées et aux personnes handicapées : accompagnement et aide dans les actes essentiels de la vie quotidienne et dans les activités de la vie sociale et relationnelle, aide à la mobilité et aux transports Les services associés à la qualité quotidienne à domicile : assistance informatique et Internet à domicile, préparation et portage de repas, entretien de la maison et travaux ménagers, livraison de courses Les services associés au logement et au cadre de vie : bricolage, gardiennage, jardinage A noter qu il n existe pas à proprement parler de champ statistique couvrant la catégorie des services à la personne au sein des nomenclatures de l INSEE, ce qui rend les analyses statistiques sectorielles difficiles à réaliser. 3

4 Les éléments accélérateurs L accroissement de l espérance de vie Compte tenu du poids important de la demande de services d aide aux personnes âgées parmi les services à la personne, il existe un lien positif entre le vieillissement de la population et la demande de services à la personne. Le développement du travail des femmes et l augmentation du nombre de familles monoparentales Le taux d activité des femmes, y compris à temps partiel, influe positivement sur la demande de services à la personne. La recherche d un équilibre entre vie familiale et vie professionnelle L aspiration croissante des familles dont les deux parents travaillent à un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, dynamise le secteur des services à la personne. 4

5 L accroissement de l espérance de vie dans le personnes de plus de 75 ans étaient recensées sur le département en 1975 ; elles sont près de au recensement de La structure générale de la population tend à vieillir, même si l indice de vieillissement du département reste peu élevé (au 1er janvier 2000, il était de 38,3 en Essonne contre 45,9 en Ile-de-France et 62,9 pour la France métropolitaine). 5

6 Le travail des femmes En 40 ans, la population active française est passée de 22 à 28 millions. Cette croissance est due presque exclusivement à l arrivée des femmes sur le marché du travail (de 8 à 13 millions). Cette tendance provient de la conjonction de multiples facteurs (hausse des niveaux de formation, maîtrise de la fécondité, évolution des comportements familiaux, nature des activités exercées...) 6

7 Le travail des femmes - suite Le développement du travail féminin concerne toutes les classes d âge au-delà de 24 ans et toutes les catégories socioprofessionnelles. La progression de l activité des femmes ayant de jeunes enfants est forte et l image de la «femmemère au travail» est désormais une réalité bien ancrée. Le taux d activité des ans ne cesse d augmenter, de façon régulière et systématique, dans ces classes d âge qui, autrefois, constituaient les classes creuses de l activité féminine. 7

8 La monoparentalité En une décennie, le nombre de familles monoparentales a augmenté de 21%. Or, la situation familiale conditionne l activité professionnelle des femmes. Le taux d activité est plus fort (69%) au sein des familles monoparentales que pour les familles dont les parents vivent en couple. 8

9 Données géographiques - 91 Des disparités importantes avec le nord du département beaucoup plus concerné par la croissance du nombre de familles monoparentales que la partie sud de l Essonne. Près d 1 famille sur 5 dans le secteur de l agglomération d Evry. VAL D YVET TE HUREP OIX VAL DE JUINE PLAT EAU D OR LY VAL D ORGE RY VAL D YE RRE AGG S LO D EV VAL D ESSO NNE 9

10 Agréments Doivent être agréées par l Etat (agrément qualité) les associations et les entreprises dont l activité porte sur : La garde d enfants de moins de 3 ans. L assistance aux personnes âgées de 60 ans et plus et aux personnes handicapées, ou aux autres personnes dès lors qu elles ont besoin d une aide personnelle à leur domicile ou d une aide à la mobilité dans l environnement de proximité favorisant leur maintien à domicile. Pour toutes les autres activités du champ des services à la personne, l agrément est facultatif (agrément simple), mais son obtention permet d ouvrir droit à des avantages fiscaux et sociaux au bénéfice des organismes qui le mettent en œuvre ainsi qu à leurs clients ou usagers. 10

11 Les avantages fiscaux La fourniture des services reconnus au titre de l article L du Code du travail par une association ou une entreprise agréées par l Etat bénéficie de la TVA à taux réduit (5,5%). Les dépenses des bénéficiaires du service ouvrent droit à une réduction d impôt (ou à un crédit d impôt) sur le revenu, égale à 50 % des sommes versées, dans la limite d un plafond de par an et par foyer fiscal (et jusqu à pour un enfant à charge ou un membre du foyer fiscal âgé de plus de 65 ans). Les rémunérations versées aux salariés des services agréés bénéficient d une exonération totale (dans la limite d un plafond) de cotisations patronales de sécurité sociale. 11

12 Les opérateurs agréés en Essonne Le marché de l aide à domicile, soumis à l agrément qualité, est dominé par les structures associatives et le service public, 29 associations et 16 Centre Communaux d Action Sociale (CCAS) pour 13 entreprises. En revanche, l offre de prestations dites de confort, soumises à l agrément simple, est en très grande partie assurée par les entreprises (54 entreprises bénéficient de l agrément simple contre 27 associations, dont 8 associations intermédiaires). Tous types d agréments confondus, le secteur privé est surreprésenté en Essonne par rapport à la moyenne nationale. 12

13 Où se situe l offre 91? Une concentration de l offre «agréée» de services à la personne au nord du département, alors que l offre est nettement plus dispersée dans le milieu rural. 13

14 La demande essonnienne Dans le cadre de l agrément qualité, le nombre de bénéficiaires de prestations d aide à domicile est passé de en 2003 à en 2005, soit une hausse de près de 44%. Le nombre total d heures de prise en charge est passé de heures en 2003 à en 2008, soit une augmentation de 35% en deux ans. Ceci reflète une demande de services à la personne soutenue. 14

15 Les métiers des SAP Un marché du travail essonnien en tension Selon l enquête BMO (Besoins en main-d'œuvre) du GARP, les métiers d employé de maison et d assistante maternelle (y compris celui d aide à domicile) font partie des dix métiers pour lesquels les projets de recrutement sont les plus élevés en 2007 : les employeurs essonniens déclaraient fin 2006, 521 projets de recrutement, dont près de 60 % étaient jugés comme difficiles. Des métiers qui gagneront des emplois L étude sur les besoins de recrutement en Ile-de-France à l horizon 2015, montre que le métier des employés de maison gagnerait entre 2005 et 2015 près de emplois et qu il y aurait environ recrutements réalisés. Quant aux métiers d assistants maternels et aides à domicile, ils s accroîtraient, selon le scénario d évolution de l emploi régional de et emplois, et les recrutements s élèveraient à environ en dix ans. 15

16 SAP et création d entreprise Des freins qui demandent à être levés pour favoriser le développement des services à la personne S agissant des démarches relatives à la création d entreprise, il subsiste plusieurs obstacles auxquels se heurtent les porteurs de projet : Manque d information pertinente et difficultés à réaliser une étude de marché. Difficulté à identifier le «bon interlocuteur» au sein des institutions. Manque d un «guichet unique» doté d une expertise sur les services à la personne (centralisation des informations, conseil juridique spécialisé en droit social et fiscal). Difficulté à se faire référencer auprès des différents services sociaux. Difficultés dues à la très faible connaissance, voire à l ignorance du Code du travail. Difficulté à élaborer des prévisions financières et à prévoir le montant des charges sociales et fiscales après la période de démarrage d activité. 16

17 La demande SAP dans le 91 Du point de vue des professionnels essonniens, la demande de services à la personne paraît soutenue, la quasi-totalité d entre eux déclarant enregistrer une régulière augmentation de leur activité d une année sur l autre, ou depuis leur création pour les structures les plus jeunes. Tous les professionnels rencontrés sont d accord pour anticiper une croissance du marché des services à la personne dans les années à venir. De l avis général, la demande en matière d assistance aux personnes âgées et handicapées (maintien au domicile et aide à la mobilité), de travaux ménagers, de jardinage, et de soutien scolaire est forte et ira croissant. 17

18 L offre SAP dans le 91 L offre de services à la personne se développe face à une demande à flux inégal et irrégulier. Le volume et la fréquence des prestations sont soumis à des variations importantes en fonction du niveau de solvabilité des clients, de la période de l année et de l état de santé des personnes âgées et/ou handicapées. Ce qui caractérise l exercice de l activité des intervenants à domicile au quotidien, c est le changement fréquent du lieu de travail et donc une mobilité accrue. Les déplacements sont d autant plus fréquents que la demande se trouve dispersée sur des zones géographiques de faible densité démographique. C est pourquoi, en Essonne, le véhicule apparaît comme un outil de travail de plus en plus nécessaire, voire indispensable, dont la possession détermine dans bien des cas l accès à l emploi, en particulier en milieu rural. 18

19 Des exigences de qualité Les utilisateurs de services à domicile formulent une véritable exigence de qualité du service rendu. La garantie de cette qualité est un préalable indispensable à une démarche de délégation des tâches domestiques de la part des particuliers. Dans cette perspective, les principales attentes des utilisateurs portent sur : le professionnalisme dans les actes, le respect du cahier des charges, des horaires (ponctualité) et de la durée des interventions, l amplitude des horaires d intervention, la stabilité du personnel. Pour les prestataires de services à domicile, qu il s agisse d associations ou d entreprises, ces paramètres nécessitent de mettre l accent sur le développement de fonctions telles que la relation avec la clientèle, la gestion des ressources humaines et le contrôle qualité. 19

20 Des difficultés de recrutement Les conditions particulières liées à des emplois peu ou pas qualifiés, souvent exercés à temps partiel et bénéficiant d un niveau de rémunération faible, ont pour résultat un manque de reconnaissance sociale et professionnelle dont souffrent les intervenants à domicile. Ainsi, les emplois des services à la personne sont concurrencés par ceux proposés par des secteurs comme les établissements d hébergement pour personnes âgées ou le nettoyage en collectivité qui semblent offrir des conditions de travail et de rémunération plus régulières et plus avantageuses. 20

21 Des difficultés de recrutement Les entretiens réalisés permettent de montrer que les difficultés de recrutement rencontrées tiennent à plusieurs raisons : manque de candidats diplômés, manque de permis de conduire et/ou de moyen de locomotion personnel, difficultés de maîtrise de la langue française, en particulier de l écrit (faible niveau de scolarisation, candidats d origine étrangère ), manque de maturité pour intervenir auprès d un public fragile : en règle générale, dans le domaine de l aide à domicile les employeurs hésitent à embaucher des personnes très jeunes, instabilité sociale et/ou psychologique des candidats (surendettement, isolement, monoparentalité, faible résistance nerveuse ). 21

22 La formation : un atout En matière de formation professionnelle, les besoins se font essentiellement sentir dans le domaine de l aide à domicile. Ainsi, les efforts consentis par les associations et par les entreprises essonniennes portent essentiellement sur la préparation à la validation des acquis de l expérience (VAE) du Diplôme d Etat d auxiliaire de vie sociale (DEAVS). Ces efforts de formation vont sans doute perdurer compte tenu du développement permanent de ce secteur dû aux besoins croissants des publics concernés. Des actions de formation continue sont également mises en place par les professionnels essonniens. Le contenu de ces formations porte sur plusieurs aspects techniques et relationnels des interventions à domicile, comme la connaissance des règles d hygiène et de sécurité, la prise en charge de pathologies de type Alzheimer ou Parkinson, la sensibilisation à la maltraitance, la formation aux gestes de premiers secours, l accompagnement en fin de vie, etc. Concernant les salariés de particuliers employeurs, plusieurs stages sont labellisés par la FEPEM (Fédération nationale des particuliers employeurs), mais il n existe pas à ce jour d organisme de formation les proposant en Essonne, où pourtant la FEPEM recensait en 2005 près de salariés en emploi direct. Il conviendrait par conséquent de favoriser le développement d une offre de formation continue en direction de ces salariés. L AFPA qualifie et diplôme des ADVF, Assistant(e)s de Vie Familiale 22 sur son centre de Lardy

23 15 % de la population globale fait appel aux SAP dans le 91? Services de facilitation de la vie quotidienne : 12,1 % d utilisateurs toutes catégories confondues, mais 18,7 % chez les plus de 60 ans. La garde d enfants à domicile : 8 % des ans, deux fois plus que les 50 à 60 ans, et proche de 0 % au-dessus de 60 ans. L assistance aux personnes âgées et handicapées : 3,8 % d utilisateurs, 6,5 % chez les plus de 65 ans, le recours à ce type de services augmente avec l âge. Services administratifs et informatiques : 1 % des ménages, 3 fois plus chez les moins de 30 ans, les personnes de plus de 60 ans sont les moins grands utilisateurs. 23

24 Les CSP utilisatrices 2,5 fois plus d utilisateurs chez les cadres et professions libérales que la moyenne. Les retraités, deuxième catégorie la plus consommatrice. Les ouvriers, utilisateurs à la marge de services à la personne malgré les aides. 24

25 A qui fait-on appel en Essonne pour les SAP? % A une association Vous trouvez la personne par vos propres moyens Au Service Public (Centre Communal d'action Sociale CCAS, CAF ) A une personne de votre entourage (ami, voisin, gardien,...) A une entreprise Cela dépend Ne sait pas Autre TOTAL 32, ,5 2 1,5 0,

26 Quand on demande aux utilisateurs essonniens s ils trouvent des solutions à leurs demandes de SAP, ils répondent : Oui : 5,3% Non : 94,7% 26

27 Il y a des créneaux à développer Des demandes insatisfaites disparates, spécifiques et peu importantes en volume horaire Mauvaise couverture de l offre sur des créneaux spécifiques (ex : services pour personnes handicapées le week-end) Besoins ponctuels (ex : déplacements en ville pour personnes handicapées) Un manque de confiance dans la qualité des services offerts (ex : tuteur pour faire faire les devoirs) 27

28 Quand on demande : pourquoi ne faites-vous pas appel aux SAP? % Pas concerné / je n'ai pas de besoin Je préfère faire moi-même C'est trop cher Mes besoins sont trop restreints Je ne sais pas à qui m'adresser pour ces services Jamais disponible quand on en a besoin Je n'ai pas confiance Les services dont j'ai besoin n'existent pas près de chez moi Personnes trop spécialisées Autre Ne sait pas TOTAL ,6 0,2 0,1 0, ,00 28

29 Quand on interroge : Pensez-vous faire appel aux SAP dans les trois prochaines années? 45 % de potentiel à développer Oui, tout à fait : 3,4% NSP : 18,3% Oui, peut-être : 23,2% Non, pas du tout : 55,1% 29

30 Le C E S U préfinancé : un avenir? Le Chèque Emploi Service Universel est trop peu connu par les personnes privées (1 sur 2) et encore moins connu par les entreprises ; seules 4 % l ont mis en place. Voici un axe de développement à investir dans les prochaines années 30

31 En guise de conclusion 5 objectifs visibles OBJECTIF : Solvabiliser la demande via la diffusion du CESU préfinanc financé OBJECTIF : Relayer les campagnes de communication sur les dispositifs existants auprès s des ménages et des entreprises OBJECTIF : Accompagner les porteurs de projet OBJECTIF : Favoriser la coordination des opérateurs OBJECTIF : Professionnaliser les intervenants 31

32 Vous, entrepreneur! De réelles perspectives entrepreneuriales sont offertes à celles et ceux qui prévoient de se «lancer» sur ce très vaste marché de la prestation de services. Attention cependant à : l offre qui va peut-être plus vite que la demande l arrivée massive d acteurs «poids lourds» : franchiseurs, banques, assurances, hyperdistributeurs la difficulté du management et la «fragilité» des ressources humaines La réglementation et les cadres administratifs, financiers et techniques «parfois codés» et en accroissement 32

33 Merci de votre attention N hésitez pas maintenant à intervenir et à «enrichir» cette présentation forcément partielle et vous! 33

34 Témoignages Marie-Noëlle MILLE ARMONIE SERVICES Eric CARTEL et Jean-Pierre FRANCOISE L ATELIER DES SERVICES 34