2) Raisonnement hypothético-déductif.

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Laurence Céline Boivin
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1 I. Introduction. 1) Du concret à l'abstrait. Ce stade s'étend environ de à ans, il constitue la dernière phase de construction des opérations de l'intelligence. L'enfant va commencer à effecteur des opérations sur des hypothèses. Sans faire référence à un objet particulier. C'est-à-dire qu'il n'a plus besoin d'un support pour raisonner. Il peut faire des déductions à partir d'hypothèses. 2) Raisonnement hypothético-déductif. A ce stade le sujet est capable d'émettre des hypothèses, de raisonner dessus et de construire des plans d'expérience pour les vérifier. Le sujet va faire l'inventaire de tous les possibles. Le réel va devenir un cas particulier de tous les possibles. C'est à nouveau une nouvelle décentration. Le sujet situe le réel dans un ensemble de transformations possibles. 3) Expérience. Le sujet doit découvrir les lois de fonctionnement d'un dispositif physique choisi de telle sorte qu'il y ait plusieurs facteurs possibles qui interfèrent. Il y a deux structures logico-mathématiques qui sous-tendent le raisonnement hypothético-déductif. 1- La combinatoire. 2- Le groupe INRC. II. Combinatoire. Définition combinatoire : Classification des classifications. Possibilité de construire toutes les manières différentes de grouper les objets d'une collection par une méthode systématique. Grouper signifie constituer des classes. 1) Combinatoire des objets. 5 jetons de couleurs différentes. On demande à l'enfant de les combiner deux par deux et de dire combien il y a de façons de les combiner. C'est vers 12 ans que l'enfant parvient à trouver toutes les associations possibles. Il va opposer systématiquement chaque couleur à chacune des autres. Combinaison des corps chimiques. 5 liquides A B C D E. Chaque liquide est inodore et incolore donc perceptivement identiques. On va dire à l'enfant qu'en mélangeant certains de ces liquides on peut obtenir un liquide jaune. On ne lui dit pas combien il faut de liquides. C'est seulement au niveau formel vers ans que les enfants vont procéder par combinaisons. Avant cette période l'enfant procède exclusivement par essais-erreurs. Seulement 50 % des enfants de 15 ans réussissent cette épreuve en utilisant une méthode organisée et systématique. 2) Logique des propositions. On applique la combinatoire des propositions. Il s'agit d'épreuves où il faut dissocier des facteurs, exclure des hypothèses fausses, soit la base du raisonnement scientifique. 1

2 Qu'est-ce qui détermine la fréquence d'oscillation du pendule? Le poids? L'élan. La longueur du fil. La hauteur de la chute. La réponse n'est pas très importante, c'est la démarche qui compte. L'enfant est-il capable de dissocier les différents facteurs pour savoir lequel a une influence? Il doit tester un facteur tout en maintenant constant les autres. Seulement la longueur a un effet sur la variation de la fréquence d'oscillation du pendule. C'est seulement au stade formel que l'enfant parvient à dissocier ces facteurs. III. Groupe INRC ou groupe des deux réversibilités. 1) Définitions. Définition groupe INRC : Coordination de deux systèmes qui possèdent chacun une opération directe et une opération inverse et qui sont en relation de compensation l'un par rapport à l'autre. I : Opération directe ou identique. N : Négation. R : Réciproque. C : Corrélative. 2) Les deux types de réversibilités. a) Premier type. Transformation réversible par suppression (inversion ou négation). b) Deuxième type. Transformation réversible par compensation (réciprocité). c) Période d'acquisition. Ces deux types de réversibilité sont déjà présents au stade des opérations concrètes mais ils ne sont pas composés au sein d'une structure unique. C'est cette structure qui va apparaître au stade formel. L'enfant doit raisonner sur 2 systèmes de références en même temps. d) L'escargot sur la planche. Schéma : 2

3 Il y a deux systèmes de référence : 1- L'escargot sur la planche. 2- La planche sur la table. Dans chacun de ces systèmes il a y deux éléments du groupe IRNC : 1- L'escargot exécute un déplacement direct : I mais peut lors d'un deuxième passage annuler cette trajectoire : N ou réversibilité par négation. 2- On déplace la planche sur la table : R la réciproque et C la corrélative. Donc on peut coordonner ces deux systèmes. 3) Epreuve d'acquisition du système INRC. On présente à l'adolescent une balance, on met des poids au bout de chaque fléau, on peut aussi faire varier le bras vertical. Schéma : Le sujet a pour tâche de trouver la règle de l'équilibre en fonction de deux facteurs : Le poids d'une part et la distance des poids à l'axe d'autre part. La règle est la suivante : Lorsque le poids est plus lourd il faut réduire la distance. Ici le groupe INRC est constitué comme suit : 1- Système de référence poids : I : transformation directe, augmenter le poids et l'inverse, la négation N diminuer le poids. 2- Système de référence distance : R : Transformation réciproque (qui annule I). diminution de la distance. C : Corrélative : augmenter la distance. IV. Conclusion sur la théorie de Piaget : 1) Dégager des lois universelles? C'était l'objectif de Piaget, établir des lois universelles du développement cognitif, ses épreuves ont été beaucoup répliquées, améliorées, standardisées pour tester cette variable. On remarque que les ordres de succession des stades sont les mêmes, en revanche les âges d'acquisition varient (en fonction du milieu sociale et/ou culturel entres autres). Des lois universelles sûrement pas car les problèmes de culture représentent des vrais casses-têtes méthodologiques comme par exemple en ce qui concerne les termes utilisés (voir le cours sur les émotions de Mme Anna de première année). Les résultats sont contradictoires mais ce qui domine c'est la grande difficulté de rendre comparable des résultats. 2) Contestations. a) Théorie structurale. La structure c'est ce qui donne aux actions leur caractère logique, donc si l'enfant a acquit uns structure il doit être capable de généraliser à d'autres domaines, il doit réussir dans des tâches similaires or on sait que beaucoup d'enfants sont en avance dans tel domaine et en retard dans un autre etc..l'intelligence ne se développe pas de manière linéaire il y a des décalages horizontaux. Piaget ne s'est pas assez intéressé aux domaines de l'intelligence et trop aux structures. On conteste aussi l'exclusivité qu'il a entretenu et installé, il n'y a pas qu'une seule voie pour devenir intelligent, Piaget n'a pas assez tenu compte des différences interindividuelles (et intra-individuelles finalement). b) Le stade sensori-moteur. Grâce aux méthodes technologiquement plus évoluées, on a pu montrer des compétences plus précoces chez le bébé telles que la permanence de l'objet, l'inter modalité, l'imitation, l'inclusion des classes où on différencie désormais le niveau théorique, logique du niveau de résolution empirique. 3

4 3) Apports. Les applications au domaine de l'apprentissage scolaire sont considérables, l'évolution des techniques pédagogiques vers les maths modernes ou vers les jeux d'éveils est complètement liée à la théorie piagétienne. En plus de cela il a fourni un cadre de référence théorique et expérimental sans précédent ce qui a permis à cette discipline d'avancer considérablement. 4) Mots clés. Hypothèse, raisonnement hypothético-déductif, réel, possibles, transformations, décentration, combinatoire, groupe INRC, méthode systématique, logique des propositions, transformation réversible par suppression, transformation réversible par compensation. 4

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