Newsletter N 9 : E-santé et outils digitaux. L Atelier US pour Cap Digital

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1 Newsletter N 9 : E-santé et outils digitaux L Atelier US pour Cap Digital 1

2 LES PUBLICATIONS DE CAP DIGITAL Le pôle de compétitivité Cap Digital édite des publications destinées à améliorer la connaissance des nouveaux territoires du numérique, de la veille et de la valorisation des travaux et réussites de ses membres, et plus largement des outils de travail à l image des annuaires des projets et des membres. Les publications de Cap Digital privilégient les supports numériques, et certaines publications seront valorisées aussi en édition papier, à l'image du livre "Futur en Seine 2011, vous le Futur vous le voulez comment?", à paraître en avril Cap Digital avec l'appui de partenaires, tel l'atelier U.S. de BNP Paribas, publie une newsletter thématique mensuelle de veille. Elle sera accessible sur abonnement payant à compter de janvier Les 9 premiers numéros sont accessibles gratuitement pendant le lancement de l'offre d'abonnement sur le site de Cap Digital. Tarif de souscription 1 an année civile, membre : 150 euros HT, non membre 300 euros HT. Des études ciblées seront lancées et accessibles en souscription payante : - Publicité interactive sur la télévision connectée (avec NPA Conseil, l'agence spécialisée dans les études sectorielles, les analyses de marché et la prospective dans le secteur des médias et des services numériques) en souscription à partir du 1er décembre Tarif de souscription : euros HT / Tarif de souscription membre : euros HT - "e-santé - Bien être", étude réalisée par l'atelier US BNP Paribas dans la Silicon Valley, sur les nouveaux services et produits pour l'e-santé. Tarif : 700 euros HT. Cette action s inscrit dans le cadre du plan filière soutenu par : Futur en Seine - Les Actes Futur en Seine Le Futur de la Ville Numérique, 282 pages, N&B, 19 cm x 19 cm, ISBN Tarif : 20 euros, en édition à la demande sur le site Lulu.com Et prochainement : - Futur en Seine 2011 Et vous, le Futur vous le voulez comment? 2

3 Introduction : Santé et Internet DOSSIER 1 : Système de santé américain et la montée du self-care (p4) A/ Système de santé américain et innovation (p4) i. Point sur le système de santé américain (p4) ii. Une montée en puissance du «self-care» (p4) iii. Une nécessité financière (p6) B/ L e-patient au cœur de l écosystème (p7) i. L émancipation du patient via le Web (p7) ii. Usages et comportement des patients en ligne (p7) DOSSIER 2 : SANTE ET RESEAUX SOCIAUX (p9) A/ Réseaux sociaux de patients (p9) i. Usages et comportements des consommateurs (p9) ii. L exemple de Patientslikeme (p11) B/ Réseaux sociaux professionnels pour la santé (p13) i. L usage des réseaux sociaux par les professionnels de la santé (p13) ii. Exemples d applications de social media pour les professionnels de la santé (p14) iii. Tableau récapitulatif des applications des médias sociaux pour la santé (p17) DOSSIER 3 : MOBILITE, CONNECTIVITE ET DATA (p18) A/ LE MOBILE AU CŒUR DU FUTUR DE L E-SANTE (p18) i. Santé, mobilité et usages (p18) ii. L exemple de ZocDoc (p18) B/ mphr, C0NNECTIVITE ET DATA MINING (p21) i. Le mphr au service du self-care Google Health et Microsoft Vault (p21) ii. La convergence mobile et PHR (p21) iii. Les capteurs sensoriels et les PHR (p22) iv. La demande pour les mphr progresse, mais reste faible. (p25) Conclusion (p26) 3

4 INTRODUCTION Une étude menée en 2008 par Manhattan Research montre que l utilisation d Internet en relation à la santé a augmenté en moyenne de 330% aux Etats-Unis, entre 2004 et Plus l innovation technologique se développe, plus la façon dont on pense la santé évolue. Mobilité, connectivité, Web Squared et ubiquité sont autant de champs qui commencent tout juste à être explorés dans leurs potentielles applications à la santé. Internet et l innovation technologiques ouvrent ainsi des possibilités sans précédents pour les patients et les professionnels de la santé. L agrégation, la gestion et le partage de données peuvent également être déterminantes pour la recherche, le système de santé dans son ensemble, ainsi que pour l industrie pharmaceutique. Néanmoins, la santé est un univers complexe, dans lequel se pose toujours la question de la sécurité et de l exploitation des données médicales des internautes. Si santé et Internet sont des termes qui se marient de mieux en mieux dans l imaginaire collectif du grand public, il reste cependant un gros travail à effectuer pour rassurer les patients comme les professionnels sur la sécurité, la performance et l intérêt du digital pour transformer le monde de la santé. Bref, au croisement de l innovation technologique, des dépenses publiques, de la recherche et des usages du Web, l e-santé est un des sujets les plus complexes d aujourd hui. 4

5 DOSSIER 1 : SYSTEME DE SANTE AMERICAIN ET MONTEE DU SELF CARE A/SYSTEME AMERICAIN ET INNOVATION. i. Point sur le système de santé américain Il est impératif, lorsque l on parle de l e-santé aux Etats-Unis, de rappeler le cadre légal américain, qui a un impact significatif sur le développement des innovations, dont nombre d entre elles seraient difficilement adaptables en France pour le moment. Un système privé Comme chacun sait, le système de santé américain est privé. Par conséquent, l écosystème de la santé aux Etats-Unis est organisé autour d acteurs privés, d entreprises à but lucratif. Une course à l innovation De là, plusieurs conséquences. Premièrement, le cadre légal américain fait du domaine de la santé un univers compétitif. Par exemple, la loi autorise la notation des professionnels de la santé. Cet environnement encourage donc une course permanente à la performance de la part des professionnels de la santé. Ce cadre stimule ainsi l innovation technologique, financée par le coût extrêmement élevé des soins de santé. La question des données personnelles Le système américain stimule donc l innovation, mais parfois aux dépens de la protection des données personnelles des patients. Aux Etats-Unis, les entreprises privées du domaine de la santé sont libres d exploiter les données médicales des patients. L intérêt pour les entreprises américaines Le système de santé américain et son cadre légal se prêtent tout particulièrement à un développement des services d e-santé. La santé 5

6 est une aubaine pour les acteurs du Web puisque beaucoup de services déjà existants pour le Web peuvent être appliqués au domaine de la santé notation des professionnels, comparateurs de prix et de réputation, stockage des données, etc. ii. Une montée en puissance du «self-care» Les Américains ne sont pas satisfaits de leur système de santé. Malgré la réforme Obama, la majorité des citoyens trouve le système trop cher, trop complexe et ne sont pas convaincus par sa performance. D après une étude menée par Deloitte, le sentiment collectif américain par rapport au système de santé est mitigé. La majorité des citoyens ne se sent pas très préparée financièrement pour assurer leurs futures dépenses de santé : Le sentiment général sur le système de santé est mitigé. On a demandé aux personnes interrogées de noter le système de santé américain en lui donnant une note, entre F et A. 6

7 Sans être une conséquence directe du coût cher des frais de santé, on observe néanmoins une tendance grandissante chez les consommateurs américains : le self-care. Ce terme désigne la gestion personnelle de leur santé par les consommateurs. Le self-care ne vise pas à remplacer le traitement médical et les soins d un professionnel de la santé, mais il a pour objectif la réappropriation de son suivi médical par le patient lui-même. Le self-care est la résultante de plusieurs aspirations et tendances que l on observe chez les consommateurs. D abord, la volonté d être acteur de son propre suivi médical, c est-àdire avoir accès son dossier médical, et d avoir dans une certaine mesure un pouvoir de décision sur son propre suivi et traitement. Un des éléments majeurs pour le self-care est l accès du consommateur à son Personal Health Record (PHR) ou «carnet de santé personnel digital». D après une étude de Deloitte datant de 2010, 10% des Américains seulement utilisent un PHR, mais le chiffre est en croissance. 1 personne sur 5 aux Etats-Unis se dit très fortement intéressée par le concept de PHR, et serait prête à quitter son médecin actuel en faveur d un médecin qui utilise le système des PHR. Le self-care est également à envisager dans le cadre plus large d une valorisation de la vie saine et du bien-être qui se développe depuis quelques années, qui prend par exemple la forme, sur Internet de «wellness programs», des services de coaching et de suivi en ligne, pour l alimentation, le sport etc. D après la même étude de Deloitte datant de Janvier 2010, 22% des Américains participent à des «wellness programs». Un consommateur sur 5 a recours, en plus des traitements prescrits par leur médecin, à des traitements dits alternatifs ou naturels (plantes, etc) Internet est évidemment le lieu privilégié des fournisseurs de ce type de traitement, pour entrer en 7

8 conversation avec les consommateurs, vendre leurs produits ou leurs services de coaching personnel en ligne. Si le self-care est donc une tendance qui croît chez les consommateurs, elle est également une nécessité pour le système de santé américain. iii. Le self-care, une nécessité financière Le self-care est donc d abord une réponse à des aspirations de la part des patients, mais elle est également une nécessité pour l Etat fédéral. Le coût du système de santé américain ne cesse d augmenter d année en année. En 2010, il a représenté environ 17% du PIB américain, soit 2.4 billions de dollars. C est le traitement des maladies chroniques qui coûte le plus d argent à l Etat. Une étude publiée dans Bloomberg Businessweek de Mars 2011 indique même que 28% des de la couverture sociale pour une personne sont dépensés la dernière année de sa vie, les 72% restants étant dépensés sur toute la durée de la vie de la personne. Dans ce contexte, le self-care constitue une première étape pour réduire les dépenses de santé. D après un rapport de Microsoft et de la Cleaveland Clinic, fournir des outils aux consommateurs pour mieux gérer leur suivi médical et leur santé, aurait des conséquences directes sur le budget de l Etat. Le self-care, s il est soutenu par l Etat et généralisé, permettrait d optimiser le système de santé américain et de réduire les dépenses. Par conséquent, l innovation technologique est nécessaire pour développer le self-care et étendre cette pratique à l ensemble de la population de façons à soulager les dépenses fédérales. Bien évidemment, il ne s agit en aucun cas de remplacer le suivi d un médecin par un suivi du patient tout seul, mais plutôt de travailler en amont, et de fournir aux patients des outils qui optimisent le suivi des patients. Par exemple, une communication à distance et en temps réel entre patient et médecin permet de réduire le nombre de visites médicales nécessaires. B/ L E-PATIENT AU CŒUR DE L ECOSYSTEME i. L émancipation du patient via le Web Les services qui peuvent être regroupés sous la catégorie du self-care sont extrêmement nombreux et variés, et tous ne sont pas forcément intéressants en termes d innovation technologique. Ils vont des simples 8

9 sites de classification des maladies et des traitements au carnet de santé digital (PHR), en passant par les sites de comparaison de prix des consultations avec géolocalisation intégrée. Mais bien qu ils fonctionnent avec différents types de technologies, tous ces services vont néanmoins dans le sens d une réappropriation par l individu de sa propre santé, par rapport au système de santé traditionnel dans lequel le patient n as quasiment aucun rôle dans la gestion de sa propre santé. Le Web permet à l e-patient de s informer sur les maladies, les traitements, de comparer les prix des consultations, les offres d assurance maladie, d échanger avec d autres patients Bref, autant d éléments qui permettent à l e-patient de s émanciper d un système de santé classique où il était mis de côté. L ensemble de ces ressources et services en font un patient mieux à même de faire ses propres décisions et d être acteur de la gestion de sa santé au quotidien. Comme le montre ce schéma du PricewaterhouseCooper s Health Research Institute, tous les services de self-care en ligne replacent l epatient au cœur de l écosystème de la santé. ii. Usages et comportement des e-patients en ligne Depuis le succès de sites comme Doctissimo ou Weight Watchers qui ont dédramatisé la santé en ligne, de plus en plus de consommateurs utilisent Internet pour trouver des informations ou gérer leur santé. Même si la majorité des patients n utilisent actuellement le Web que pour rechercher des informations et non effectivement gérer leurs données médicales personnelles et autres c est néanmoins le signe qu Internet et santé sont des termes antinomiques. Cela est donc 9

10 plutôt positif pour l adoption de nouveaux usages qui mêlent santé et Internet. 10

11 DOSSIER 2 : SANTE ET RESEAUX SOCIAUX Il existe un grand nombre de sites communautaires, et de réseaux sociaux dédiés à l univers de la santé. De la même façon que les réseaux sociaux ont déjà opéré de grands bouleversements dans d autres domaines, ils sont entrain de changer le paysage de l e-santé. Les réseaux sociaux pour les patients permettent d informer et de consolider des communautés de patients en ligne, et de collecter une charge considérable de données qui permettent de faire de la recherche avec des moyens sans précédents. Les réseaux sociaux dédiés aux professionnels de la santé permettent une collaboration et une communication précieuses et beaucoup plus efficaces que dans le monde «réel», avec les outils classiques. A/ RESEAUX SOCIAUX POUR LES PATIENTS i. Usages et comportements des consommateurs Les internautes consultent essentiellement les réseaux sociaux de la santé pour partager leurs expériences avec d autres patients, et se 11

12 donner des conseils. Au départ très simplistes comme le site Trusera qui a fini par faire faillite les réseaux sociaux pour la santé commencent à se complexifier et à avoir un réel potentiel et une vraie valeur ajoutée pour les internautes. Trusera était un réseau social pionnier, mais beaucoup trop simple pour attirer réellement les patients au long terme. Il s agissait simplement d un réseau social type Facebook, où les utilisateurs avaient un profil et pouvaient partager des questions et des commentaires avec d autres internautes. L expérience Trusera a démontré qu on ne peut pas adapter les outils de mnédia sociaux au domaine de la santé en toute simplicité. Ce sujet, qui est à la fois un niche et un domaine universel, est difficile à cerner pour l instant. On ne sait pas encore très bien trouver une formule de social media qui plaise réellement aux patients. L intérêt premier d un réseau social sur la santé est le partage d une expérience. En effet, de nombreux patients trouvent beaucoup de réconfort à partager leur expérience avec d autres patients qui ont vécu des épreuves similaires aux leurs. Des sites comme Patientslikeme ont parfaitement su exploiter ce besoin de partager des questions de santé avec des inconnus qui se trouvent dans la même situation. Actuellement aux Etats-Unis, 55% des Américains déclarent aller en ligne pour chercher des informations sur la santé. Un tiers des personnes qui vont en ligne pour trouver des informations sur relatives à la santé, consultent également les réseaux sociaux pour trouver d autres patients qui souffrent de la même maladie. 36% des patients qui utilisent les réseaux sociaux d e-santé déclarent tenir compte de l avis de leur communauté en ligne pour prendre des décisions relatives à leur santé. 12

13 ii. L exemple de Patientslikeme Patientslikeme fonctionne comme un réseau social classique type Facebook, mais il est entièrement dédié au domaine de la santé. Il est un exemple de réussite. Les internautes construisent leur profil, où ils indiquent les maladies dont ils souffrent, leurs symptômes, les traitements qu ils prennent, ainsi que des données extrêmement précises et complètes sur leur suivi et leur progression. Il est possible de mettre sur son profil des informations avec un niveau de détail étonnant. Par exemple, la 13

14 progression de la libido, les changements d humeur, mais également le niveau de douleur etc. Les profils peuvent donc être extrêmement complets, et presque aussi riches en informations qu un carnet de santé. Le patient entre donc ses données médicales personnelles, qui apparaissent sur son profil sous forme de courbes, de graphiques ou autres. Il est possible de rechercher les gens sur ce site par profil, par type de symptôme, par traitement etc. L idée étant à tout moment, de dédramatiser la situation de chacun en donnant un sentiment collectif d appartenance à une communauté d internautes souffrant de tels et tel symptômes ou maladie. Patientslikeme 8200 patients inscrits Répartis en 12 «communautés de maladies» Possibilité de mettre en ligne ses données médicales ou simplement d avoir accès aux témoignages des gens Business model : repose sur des partenariats avec des laboratoires pharmaceutiques Novartis et UCB en

15 L intérêt de Patientslikeme pour les laboratoires pharmaceutiques est donc évident. Avec le niveau de précision de certains profils, l industrie pharmaceutique, les hôpitaux et les instituts de recherche ont accès à des insights qui ont beaucoup de valeur. Le site récupère ces données pour donner à ses partenaires une sorte de croudsourcing de données médicales. 15

16 Par ailleurs, Patientslikeme constitue un puits d informations d une grande valeur pour les chercheurs et les médecins. En effet, le site constitue une importante base de données avec un outil de recherche intégré. En l occurrence, Patientslikeme a lancé en 2010 outil de recherche dédié aux personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, qui permet de trouver des patients selon leurs particularités génétiques. Patientslikeme, qui est donc au départ un réseau social, devient un outil qui permet d étudier la SLA en combinant des informations génétiques et les données médicales de chaque patient. Cet outil est unique, et considérablement important pour les chercheurs qui peuvent ainsi essayer d approfondir leur recherche dans les causes génétiques de la SLA et leur concordance avec d autres symptômes. B/ RESEAUX SOCIO PROFESSIONNELS POUR LA SANTE Etant donné le nombre croissant de patients qui s inscrivent et utilisent les réseaux sociaux pour la santé, les institutions et organisations de la santé ont un intérêt toujours plus grand dans ces plateformes, qui constituent des opportunités non seulement pour étudier les données mises en ligne par les patients, mais également pour mieux comprendre leurs relations à l industrie de la santé. Par ailleurs, il existe également des réseaux sociaux entièrement dédiés aux professionnels de la santé. Ils constituent des outils de travail et de communication importants pour améliorer la collaboration des professionnels de la santé. i. Usages des réseaux sociaux par les professionnels de la santé 60% des médecins américains disent être intéressés par les réseaux sociaux comme outil de travail. 65% des infirmières interrogées se déclarent vouloir utiliser les réseaux sociaux professionnels pour le travail. D après une étude de Deloitte, plus de 700 des hôpitaux du territoire américain sont présents sur les réseaux sociaux. Les institutions gouvernementales utilisent elles aussi les réseaux sociaux pour communiquer auprès du public, notamment en période de crise, par exemple lors de la pandémie de H1N1. D après une étude de KantarMedia datant de Février 2011, 37% des médecins américains sont effectivement présents sur les réseaux sociaux professionnels. D après Deloitte, 1 médecin sur 6 serait présent sur Sermo le plus gros réseau social des médecins aux Etats-Unis. Parmi les médecins présents sur les réseaux sociaux, 59% sont actifs sur deux réseaux 16

17 sociaux différents ce qui semble montrer qu ils sont réellement engagés dans le web social professionnel. ii. Exemples d applications de social media pour les professionnels de la santé Comme pour le social media à destination des patients, les potentielles applications du Web social pour les professionnels de la santé sont entrain d être explorées. Beaucoup d études sont menées pour tenter de comprendre les besoins réels et les attentes des professionnels de la santé via-à-vis des réseaux sociaux et autres applications du Web social. Voici quelques exemples de services de Web social pour les professionnels de la santé. 17

18 LEAD PHYSICIAN Lead Physician est un réseau en ligne anglais de médecins panélistes pour réaliser des sondages parmi les professionnels de la santé. Les médecins qui s inscrivent (gratuitement) sur ce site font donc partie de panels de sondage qui permettent à des institutions ou à des organisations de réaliser des sondages. Les médecins inscrits reçoivent régulièrement des invitations pour participer à un sondage et ont le choix d y participer ou non. Les panélistes sont rémunérés entre 15 et 150 Livres, selon le sondage auquel ils participent et le temps qu ils y consacrent. CONCENTRICA Concentrica référencie plus de profils de médecins agréés. Il s agit d un réseau uniquement réservé aux médecins agrées. Tout médecin agrée est présent sur le réseau automatiquement, avec un profil relativement succin. Ce réseau permet aux médecins de chercher et trouver des collègues à travers l ensemble du territoire américain ; d échanger des messages et des informations sur les patients, ainsi que de partager des documents professionnels en toute sécurité. 18

19 SERMO Sermo est le leader parmi les réseaux socio-professionnels de la santé. Il permet à ses utilisateurs d échanger sur des sujets, de poster des questions et d y répondre. Le business model repose sur la vente de données recueillies auprès de leur communauté de praticiens, auprès notamment de l industrie pharmaceutique. Ces clients peuvent non seulement réaliser des sondages auprès de panels, mais également communiquer auprès de cette communauté sur les nouveaux médicaments autorisés etc. 10 des 12 plus grandes entreprises pharmaceutiques américaines sont clients de Sermo. WITHIN 3 Within3 réunit et construit des communautés en ligne pour les professionnels de la santé médecins, hôpitaux, organisation, institutions médicales, écoles qui ont besoin d observer, de communiquer auprès de communautés spécifiques à tout moment. Within3 a récemment lancé une application mobile de son service, disponible sur iphone, ipad, Android et Blackberry. 19

20 iii. Tableau récapitulatif des applications possibles des réseaux sociaux pour le domaine de la santé 20

21 DOSSIER 3 : MOBILITE, DATA ET CONNECTIVITE A/ LE MOBILE AU CŒUR DU FUTUR DE L E-SANTE i. Santé, mobilité et usages Comme dans beaucoup d autres domaines, le mobile est le device le plus prometteur pour l avenir de l e-santé, notamment parce qu il combine mobilité et connectivité, et permet donc de développer des services en temps-réel, faisant intervenir des technologies comme la géolocalisation ou les capteurs sensoriels et ce notamment dans la perspective du Web Squared et des objets communicants. Aujourd hui 10 millions de personnes utilisent leur mobile pour des questions relatives à la santé. Une étude récente de Research2guidance a estimé qu il y avait plus de 17,000 applications mobiles pour la santé designées pour les smpartphones destinées aux professionnels de la santé toutes n étant pas effectivement adoptées cependant. L étude prévoit que la santé sur mobile et wireless se développerait jusqu à atteindre 500 millions d utilisateurs de mobile. Cela représentera 30% des 1,4 milliards d utilisateurs de portables dans le monde prévus pour Les usages du mobile, smartphones et tablettes en tous genres sont extrêmement variés. Pour les patients, il s agit notamment de rechercher de l information «on-the-go» à toute heure et n importe où. Par exemple, rechercher un médecin disponible pour une visite médicale à proximité de là où le patient se trouve ; comparer les prix des visites, etc. Pour le médecin, il s agit de travailler non seulement en digital et non sur papier, mais également de gérer ses dossiers etc à distance. Enfin, le mobile permet également l amélioration des relations patient/médecin. Par exemple, dans un univers connecté, le patient peut, à distance, donner à son médecin des informations en temps réel et à distance, sur l évolution de son pouls, sa prise de médicaments, son activité physique de la journée, etc. Ce qui permet évidemment un suivi beaucoup plus précis et efficace, sans passer nécessairement par une visite médicale. Bref, avec une augmentation permanente du nombre d utilisateurs de mobiles, smartphones et tablettes, la mobilité constitue un enjeu absolument majeur dans le domaine de la santé. Par ailleurs, l intérêt du mobile est qu il constitue un appareil extrêmement familier et facile d usage pour les consommateurs. Le tout étant pour l e-santé, de s intégrer de façon fluide et simple dans l écosystème du mobile, pour faciliter son adoption par les utilisateurs. 21

22 ii. L exemple de ZocDoc Evidemment, le Web est une plateforme extrêmement utile pour la recherche la prise de rendez-vous chez le médecin. C est une des applications les plus évidentes lorsque l on réfléchit aux usages du mobile pour le domaine de la santé. Il existe de nombreuses applications qui permettent, grâce à la géo-localisation, d indiquer au patient en temps réel les options qu il a pour aller en consultation ou même simplement à la pharmacie, en fonction de la réputation du médecin, des horaires de consultation, du prix des consultations, etc. C est par exemple de cas de ZocDoc, une start-up qui a retenu l attention de l univers des applications mobile comme de l univers de la santé. ZocDoc est parti du principe qu il était souvent difficile de savoir où prendre un rendez-vous chez le médecin, de trouver des bons médecins à la fois pas trop loin de chez le patient, qui soit disponible pour un rendez-vous, et qui corresponde aux critères du patient. ZocDoc a donc développé un outil permettant de rechercher de façon efficace un médecin et de prendre rendez-vous. ZodDoc a un site internet mais vient récemment de développer une application mobile. ZocDoc est un site qui permet de prendre rendez-vous en ligne avec un médecin, y compris pour le jour-même. L utilisateur effectue sa recherche d abord en fonction de sa localisation. Il entre son code postal sur le site (l application mobile repère d emblée sa position) et apparaît alors une liste de médecins dans les environs. 22

23 Pour chaque médecin on trouve les horaires auxquels il est disponible pour le jour même, et on peut également accéder à son profil complet, où apparaissent ses études et son diplôme, les lieux où il a travaillés, une biographie, une photo, des commentaires de patients. Chaque médecin a une note, donnée par les internautes, qui combine plusieurs critères : le temps d attente dans la salle d attente, ainsi que le relationnel en consultation. Il est également possible de voir, pour chaque médecin, quels types d assurances maladie sont pris en charge. ZocDoc permet de trouver des médecins généralistes ainsi que des spécialistes et des dentistes. 23

24 ZodDoc est un service gratuit, et reçoit en moyenne 40K visiteurs uniques par mois. B/ mphr, C0NNECTIVITE ET DATA MINING i. Le mphr au service du self-care Google Health et Microsoft Vault 24

25 De nombreuses formes d innovations technologiques permettent d améliorer le self-care. Au cœur de l écosystème se trouve le Mobile Personal Health Record (mphr). Les PSR désignent les carnets de santé digitaux, dont les données sont stockées dans le cloud. Il s agit de numériser les données médicales des patients, dans un contexte connecté. Mais la tendance principale des PHR est le Mobile PHR ou mphr, qui transpose le PHR au mobile. Google et Microsoft, géants du Web, se sont tous les deux lancés dans l e-santé en prévision de l explosion de ce marché, et notamment de l importance vont prendre les PHR et mphr dans les années à venir. En 2007, Microsoft a introduit son HealthVault et Google Health est apparu en Ce sont deux plateformes ouvertes relativement semblables, qui permettent aux utilisateurs de gérer leurs données médicales en ligne. Il peut s agir aussi bien du dossier médical, que des prescriptions ou encore des résultats d examen. L intérêt principal de ces plateformes, est qu elles introduisent de la connectivité entre les différents pôles de l écosystème de la santé. Pour l instant, ni GoogleHealth ni Microsoft Vault ne sont encore très au point. Pour l essentiel, les deux acteurs voulaient surtout être chacun présents sur ce marché très tôt et ne pas se laisser dépasser par l autre. Actuellement, les hôpitaux signent des accords avec les deux acteurs. Pour reprendre une formule de ReadWriteWeb, la compétition Google Health vs. Microsoft Vault ressemble à celle entre Coca et Pepsi ; autrement dit, les consommateurs sont attachés à Google ou Microsoft et utiliseront la plateforme de leur acteur préféré, car il est impossible de définir clairement un vainqueur pour le moment. Microsoft Vault a néanmoins étendu son service au monde, alors que Google Heatlh reste confiné aux Etats-Unis. Vault a récemment ajouté à ses partenaires au Canade (Telus), en Allemagne (Siemens) et en Angleterre (Nuffield Health) un partenaire Chinois, isoftphone. ii. La convergence du mobile et du PHR Le PHR en ligne est déjà un outil extrêmement utile ; mais il devient parfaitement génial lorsqu il converge avec le mobile, c est-à-dire lorsque les patients peuvent accéder à leur PHR sur leur mobile, ou bien lorsque le mobile devient lui-même un objet connecté qui permet au patient d alimenter son PHR. La convergence du mobile et du PHR permettrait aux patients de : avoir accès en ligne à toutes les données les concernant agréger, pour chaque patient, les données médicales de tous les différents médecins et institutions médicales qui les suivent on les ont 25

26 suivi dans le passé, pour avoir une vision globale de leur carnet de santé digital suivre en temps réel les informations le concernant entrer lui-même des informations et données sur ses conditions de santé et son traitement pour en infirmer ses médecin profiter d un système interactif avec son médecin pour communiquer avec son médecin, se fixer des pense-bêtes ou autres alarmes pour son traitement ou le paiement de factures, et obtenir rapidement des conseils pour prendre soin de sa santé au quotidien. Obtenir des informations en temps réel et géo-localisées sur le prix des consultations et la réputation des médecins. Parallèlement, cela permettrait aux professionnels de la santé : d assurer un meilleur suivi de leur patient à distance et en temps réel d accéder en temps réel aux informations fournies par le patient via son mobile, et par le mobile tout seul (environnement). de partager avec d autres médecins et institutions médicales (hôpitaux, pharmacies, etc) l ensemble des données médicales de ses patients de communiquer facilement avec leurs patients à tout moment, en dehors des visites médicales. S il est encore difficile de chiffrer avec précision les conséquences de l utilisation du mphr, plusieurs expériences ont été menées, qui indiquent que l utilisation des mphr pour le traitement de maladies chroniques réduit le nombre de visites chez le médecin, et concorde avec une amélioration ou une stabilisation de l état de santé des patients dont le traitement fait intervenir le mphr, comparé aux patients qui n ont pas recours au mphr, La Cleaveland Clinic et Microsoft ont mené une étude sur les carnets de santé digitaux, pour les patients atteints de diabète et d hypertension. L expérience a montré que les patients qui utilisaient le mobile pour communiquer les données concernant leur cœur via mphr font moins de visites chez leur médecin que les patients qui n utilisent pas le mphr. Une expérience similaire menée par Kaiser Permantente a démontré que 58% des patients atteints d hypertension ayant recours au mphr stabilisaient leur pression sanguine au bout de 6 mois, comparé à seulement 38% des patients sans mphr. iii. Les capteurs sur mobile et les mphr 26

27 Le mphr peut faire intervenir plusieurs technologies différentes. La simple utilisation du mobile pour alimenter ou accéder à son carnet de santé digital relève du mphr. En revanche, les capteurs sont une forme particulièrement avancée de technologie de mphr. Il s agit de placer dans le mobile des capteurs sensoriels qui récupèrent des données sur l état du patient (rythme des battements de cœur, respiration, tension ) et l environnement (température, mouvement ). Le capteurs peuvent soit combiner ces données pour donner des conseils au patient (boire plus d eau, etc), soit directement envoyer ces informations au médecin pour assurer un bon suivi du patient. L intérêt des capteurs est notamment qu ils ne requièrent pas l intervention du patient dans la collecte des données. Au contraire, les capteurs opèrent seuls et envoient automatiquement les données du patient à son médecin. Cela permet notamment de réduire les erreurs qui pourraient avoir lieu si le patient était responsable de collecter et d envoyer ses données lui-même. Un des enjeux du self care est notamment la fiabilité des informations communiquées dans un sens ou dans un autre, leur validité en temps réel, pour éviter que des erreurs ne soient commises à cause d un échange d informations qui ne sont plus valides à un instant T qu il s agisse de l heure ou de la fréquence de la prise de médicaments ou autres. Massive Health Massive Health est une start-up de San Francsico, qui a tout juste annoncé le lancement prochain de son premier produit. Le fondateur, ex de Mozilla, reste très vague sur le fonctionnement exact du produit. Cependant, on sait que qu il s agira d un système de capteurs sur mobile, qui récoltera un certain nombre de données sur le patient, puis les analysera pour établir le comportement du patient, et ainsi utiliser les données à des fins encore secrètes. Massive Health vient de lever 2.26 millions pour réaliser son projet, et ce de la part des plus grands Angels de la Silicon Valley. 27

28 MyGlucoHealth Wireless Meter Il s agit d un système de bluetooth et de wifi pour permettre au patient d envoyer à son médecin l évolution du glucose dans son sang. L appareil envoie via Bluetooth les données du patient à son mobile qui, connecté à internet, relaie les données au médecin connecté qui peut suivre ses patients à distance. Le patient peut en plus accéder à toutes ses données médicales via le portail de MyGlucoHealth. 28

29 Boston Life Lab Le Boston Life Lab est un ensemble d objets de mesure et de management de la santé connectés et ainsi reliés au médecin. Le kit est composé d un thermomètre, une balance, un appareil pour mesure la pression sanguine, d un oxymètre pour, et d autres accessoires, qui mesurent l état de santé du patient. Ces appareils envoient les données du patient à une box qui agrège ces données et les envoie instantanément sur le serveur de Boston Life Labs qui les stocke et les envoie à l équipe médicale. Le patient peut ensuite accéder à ses données et contrôler l évolution de son état de santé sur Internet. Le système inclut également une tablette interactive connectée. Le patient répond quotidiennement à des questions concernant son état. Les données sont encore une fois envoyée au médecin, ce qui leur permet de traiter leurs patients à distance. 29

30 iv. La demande pour les mphr progresse, mais reste faible. Si toutes ces innovations sont enthousiasmantes, qu en est-il néanmoins du consommateur? Qu il s agisse des patients ou des médecins, sont-ils prêts à adopter cette technologie? 50% des gens disent vouloir un appareil qui les aide à suivre leur traitement et à «manager» leur santé. L avantage des mphr est qu ils font intervenir, pour l utilisateur, un device auquel celui-ci est déjà habitué pour les utilisateurs de smartphones évidemment. Environ 6 personnes sur 10 (57%) des gens disent vouloir accéder à un PHR en ligne, connecté avec le cabinet de son médecin. La génération XY se dit particulièrement encline à utiliser le mobile pour la gestion en ligne de son PHR. La répartition par classe d âge est comme suit : 22% des personnes favorables au PHR XY ; 15% sont des Baby-Boomers et 12% sont des seniors. De la même façon, de nombreux consommateurs disent être favorables à l utilisation d objets connectés dans leur maison. Aujourd hui, seulement 10% des Américains utilisent effectivement les mphr, ce qui représente néanmoins une nette augmentation par rapport à 2008 où seulement 3% des Américains avaient déclaré utiliser les mphr. Surtout, plus 60% des personnes interrogées dans une étude de Deloitte ont déclaré ne pas penser avoir besoin des mphr, parce qu ils n en voient pas l intérêt. 30

31 CONCLUSION Malgré la profusion de contenu sur Internet relatif à la santé, qui pourrait laisser croire que le secteur est très avancé, c est loin d être le cas. Au contraire, si on a bien conscience du potentiel que représentent Internet et le digital pour ce secteur, les développements technologiques ne sont pourtant pas encore très poussés. Surtout, il existe encore de nombreuses barrières pour les utilisateurs les patients comme les professionnels qu il faut réussir à dépasser. Notamment, les utilisateurs ne sont pas forcément convaincus de l utilité de ces nouvelles technologies. Cependant, de plus en plus de patients utilisent le Web et les innovations technologiques ne cessent de croître. D ici 2015, le marché sera plus développé et il sera plus facile d en déterminer les contours. 31