ECONOMIE REGIONALE ATLAS DE SECURITE ALIMENTAIRE DU BENIN ONASA/MAEP. Echanges Régionaux. Politiques agricoles. Aménagement et développement local

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1 SERIE ECHANGES REGIONAUX REVUE ECONOMIE REGIONALE Echanges Régionaux Politiques agricoles Aménagement et développement local Genre et développement Environnement et Biodiversité Acteurs Professeur John O. Dr Bio Goura SOULE Dr Borgui YERIMA Dr Zakari TASSOU Dr Georges Agbachi ALE Yves AFOUDA Mr Calixte Dr Eric ATEBO ATLAS DE SECURITE ALIMENTAIRE DU BENIN Cartographie et illustration D. Joël YALLOU LARES ONASA/MAEP

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3 EXECUTION DES CARTES A - OBJECTIFS Les questions de sécurité alimentaire constituent un sujet d actualité dans les pays en développement en général, et dans ceux d Afrique au Sud du Sahara en particulier. La sécurité alimentaire est considérée comme un grand enjeu de développement. Elle est devenue un des éléments de caractérisation du phénomène qui constitue l un des goulots d étranglement du développement : la pauvreté. Le seuil de pauvreté Alimentaire est devenu un des indicateurs non seulement du degré d insécurité alimentaire d un individu ou d un groupe de personnes, mais aussi du niveau de leur pauvreté. Ainsi au Bénin, selon les résultats des Enquêtes Légères auprès des ménages urbains (ELAM, 1996) et des Conditions de vie des Ménages Ruraux (ECVR, 1996), 29,9 % et 16,3 % des populations respectivement urbaines et rurales vivent en dessous du seuil de pauvreté alimentaire. Les mêmes investigations révèlent que 36 % des enfants de moins de 5ans souffrent de malnutrition. Ces données mettent en exergue une situation alimentaire d autant plus préoccupante qu elle contraste fortement avec les statistiques du Ministère du Développement Rural. Selon ces dernières, la moyenne de la production vivrière dépasse de 8 % les besoins alimentaires de la population en ce qui concerne les céréales et de 38 % pour ce qui est des racines et tubercules. Une telle manifestation complexifie la sécurité alimentaire et rend le phénomène difficilement maîtrisable au moyen d études classiques. En effet le phénomène implique des aspects allant de la production vivrière à l environnement en passant par les conditions et formes d accès à l alimentation. Par rapport à cette complexité, il n est pas aisé de définir des critères ou indicateurs types pour restituer la nature et l ampleur du phénomène sans tomber dans des considérations théoriques de moindre intérêt pour le décideur politique. Par rapport à ce constat, cet atlas de sécurité alimentaire se propose d analyser le phénomène dans la globalité de sa manifestation au Bénin, en s assignant trois objectifs principaux. - Le premier a trait à la mobilisation de l offre alimentaire domestique. De façon spécifique, trois sous objectifs sous tendent cette préoccupation. Il y a d abord l analyse des fondements de la production vivrière en s appesantissant sur les déterminants climatiques, pédologiques, démographiques, le degré et les formes d accès à la terre. Ensuite intervient l étude des stratégies volontaristes mises en œuvre pour promouvoir la production domestique : les aménagements, la politique de crédits et d allocation de consommation intermédiaires. L analyse de ses deux premiers paramètres débouche sur l appréciation de la production, tant du point de vue des tendances des rendements, de la diversité des cultures que du disponible alimentaire domestique théorique. - Le second objectif vise l analyse de l accès à l alimentation des populations. Trois préoccupations sont prises en compte par cet objectif. Le premier concerne l étude des conditions d accessibilité qui vont de l analyse des systèmes post récoltes des principaux produits : stockage et transformation, à celle des revenus des populations en passant par les infrastructures routières. Le second est consacré à l appréciation de l arbitrage temporel et spatial de la production, à travers l étude de l efficience du marché des produits vivriers. Enfin le troisième sous objectif vise l appréciation du niveau de satisfaction des besoins alimentaires et inclut la caractérisation de l insécurité alimentaire au Bénin. - Le troisième grand objectif concerne l analyse des perspectives qui s offrent à court, moyen et long terme à la résolution des problèmes de sécurité alimentaire. Cette analyse est faite au regard de l évolution de trois paramètres : tendances de la population, les mouvements migratoires, les tendances de l occupation des terres et bilan de l environnement. Pour atteindre ces objectifs, la démarche adoptée consiste en l identification des principaux déterminants (ou indicateurs) du phénomène tels qu ils se manifestent dans le pays. Ces déterminants vus à travers les 41 planches mettent en relief la complexité du phénomène de sécurité alimentaire dans ses manifestations spatiales au Bénin. La lecture intelligible de ce phénomène impose que soient croisées les informations ainsi cartographiées. Cette démarche permet la hiérarchisation des composantes de la sécurité alimentaire utile pour des actions concrètes même si celle-ci voile parfois certaines manifestations subtiles du phénomène. Page 3 sur 148

4 B - METHODOLOGIE Deux sources d information ont servi de base à l élaboration des cartes : les sources bibliographiques et les enquêtes de terrains. I- Les données bibliographiques proviennent d études antérieures réalisées soit par des experts nationaux, soit par des consultants étrangers pour le compte des ministères ou des projets de développement. Elles constituent la majeure partie de la base. Parmi les études qui ont le plus servi de support à la confection des cartes, on peut signaler le Recensement Général de la population et de l habitat (RGPH) réalisé par l Institut National de la Statistique et de l Analyse Economique, à partir duquel ont été entreprises toutes les estimations et projections de l effectif de la population à divers horizons. Les études relatives à la consommation et aux dépenses, Enquêtes Budget Consommation (EBC) de 1986, les Enquêtes légères auprès des ménages urbains (ELAM) et les Enquêtes sur les conditions de vie des ménages ruraux (ECVR) de 1996 ont été d un grand intérêt pour évaluer le niveau des revenus, et de satisfactions des besoins alimentaires des populations. Les études de filières de produits réalisées tant par l ONASA, le Ministère du Développement Rural, le projet PADSA, la FAO que par l Université Nationale du Bénin. II- Les enquêtes de terrain conduites par onze enquêteurs ont permis de collecter des données primaires pour confronter et actualiser les informations recueillies dans les documents officiels. C - LES TRAVAUX CARTOGRAPHIQUES Ils se subdivisent en plusieurs étapes : - La première a consisté au dépouillement des données collectées lors des investigations sur le terrain et la constitution d une base de données selon le libellé des planches. Cette base est parfois suivie d un commentaire sommaire où les informations quantitatives sont utilisées comme argumentaires. - La deuxième étape a consisté en la réalisation des minutes, c est-à-dire les premières ébauches des planches et des cartons sur fonds de cartes topographiques comprenant les découpages administratifs réalisés par l Institut Géographique National (IGN). Couleur et trames, hachures sont utilisées pour mettre en relief les diverses informations et rendre expressives les cartes. Ces minutes sont accompagnées d une ébauche de commentaires. - La troisième étape intervient à l issue de la finition des minutes après corrections et choix définitif des figurés qui rendent expressives et lisibles les informations ainsi cartographiées. Elle consiste en la réalisation des minutes à digitaliser conformément aux normes cartographiques. Cette opération aboutit aux minutes définitives. Elle est marquée par : le choix définitif de l échelle des cartes (le 1/ ), à laquelle les dessins cartographiques sont exécutées, car lors de la réalisation des minutes de la deuxième étape, les échelles des fonds de cartes ont été volontiers agrandies pour permettre aux réalisateurs de mieux représenter les informations choisies pour être cartographiées la standardisation des couleurs, des formes et trames pour les mêmes informations qui se retrouvent sur plusieurs cartes comme par exemple les produits agricoles, les réserves forestières etc.. Ainsi chaque produit, activité ou phénomène est représenté par une même couleur ou figuré sur l ensemble des 56 cartes et cartons qui forment les 41 planches. - La dernière étape est celle de la numérisation des cartes et leur informatisation avec le logiciel Atlas GIS de cartographie assistée sur ordinateur en vue de leur multiplication. Elle a consisté en deux étapes essentielles : la numérisation à main levée des fonds de cartes et celle des différents dessins, couleurs et trames. A cette étape, il n a pas été possible d automatiser tous les figurés compte tenu des limites du logiciel utilisé. Chaque carte numérisée est éditée pour repérer et corriger les erreurs éventuelles. L édition définitive est enfin réalisée après les dernières corrections. - De façon schématique, la démarche méthodologique ayant servi de support à la réalisation de chaque planche est exposée en introduction du commentaire de celle-ci. Enfin une carte hors texte sur le nouveau découpage administratif conçue à partir de celle réalisée par l Institut Géographique National (IGN) précède les autres planches. Elle présente à titre indicatif les nouveaux départements, mais les 41 planches ont été réalisées sur la base de l ancien découpage administratif par rapport auquel les données sont disponibles. Page 4 sur 148

5 EQUIPE DE REALISATION DES CARTES 1- Directeur scientifique John O. IGUE Professeur de Géographie à l Université Nationale du Bénin 2- Coordination et supervision des travaux Dr Bio Goura SOULE : Agro-économiste, chargé de recherche au LARES 3- Collaborateurs Dr Borgui YERIMA : Assistant de recherche au LARES M.Sc Yves AFOUDA : Chargé de suivi évaluation à l ONASA Dr Zakari TASSOU : Assistant de recherche au LARES Dr Georges Agbachi ALE : Assistant de recherche au LARES Mr Calixte ALAPINI : Ancien directeur général de l ONASA Dr Eric ATEBO : Enseignant chercheur en nutrition FSA/UNB. 4- Associés : - Jacques BANGBOLA - Sanni GANSARE - Bernard SEGO SOUNON - Sunday ODJO - Boni AKOMINON - Innocent AKOBI - Moise CHABI - Mamoudou ABOUDOULAYE - Eliab BIAOU - Dénis HOWATANNOU - HADI 5- Dessin cartographie Joël Dominique YALLOU 6- Numérisation et informatisation Centre National de Télédétection 7- Traitement de texte Mariama TEGBE 8- Edition définitive LARES Page 5 sur 148

6 STRUCTURATION DE L ATLAS DE SECURITE ALIMENTAIRE I- LA MOBILISATION DE L OFFRE Ch1 : Les Fondements de la production 1- Climat 2- Aptitudes culturales des sols 3- Habitat rural et urbain 4- Densité de population 5- Contraintes foncières 6- Disponibilité de terres cultivables 7- Taille moyenne des exploitations agricoles Ch2 : Les stratégies de développement agricole 8- Régionalisation de l espace agricole 9- Hydrographie et aménagements agricoles 10- Crédits agricoles en milieu rural et péri-urbain 11- Innovations technologiques liées à la production agricole 12- Colonats agricoles Ch3 : La production agricole 13- Tendance des rendements de cultures vivrières( ) 14- Principales productions locales (aires culturales) 15- Principales productions animales II- L ACCES A L ALIMENTATION Ch4 : Les conditions d accessibilité 16- Systèmes de stockage villageois et moderne 17- Transformation alimentaire 18- Infrastructures routières 19- Niveau et sources des revenus par zone agro-écologique Ch5- la distribution des produits 20- Réseau de distribution : marchés et entrepôts 21- Importations alimentaires 22- Flux nationaux des produits vivriers 23- Flux régionaux des produits vivriers 24- Emprise des villes régionales sur le marché vivrier béninois 25- Régulation informelle du marché 26- Réseaux marchands et segmentation du marché 27- Emprise du riz 28- Emprise du blé 29- Coûts de transfert 30- Prix des produits vivriers Page 6 sur 148

7 Ch6- niveau de satisfaction des besoins alimentaires 31- Types de régimes alimentaires 32- Bilan production-consommation 33- Contribution des produits vivriers à la couverture des besoins alimentaires 34- Etat nutritionnel des populations 35- Variations saisonnières de l état nutritionnel 36- Zones à risque 37- Zones d intervention du PILSA III- PERSPECTIVES 38- Tendance de la population 39- Mouvements migratoires 40- Tendance de l occupation des terres 41- Bilan de l environnement IV- LISTE DES SIGLES ONASA : PILSA : MDR : LARES : PNUD : CARDER : FSA : FAO : INSAE : MSP : IGN : SONAFEL : SSS : ONG : CLCAM : FECECAM : PAGER : PADSA : Office National d Appui à la Sécurité Alimentaire Projet d Intervention Locale pour la Sécurité Alimentaire Ministère du Développement Rural Laboratoire d Analyse Régionale et d Expertise Sociale Programme des Nations Unies pour le Développement Centre d Action Régional pour le Développement Rural Faculté des Sciences Agronomiques Organisation des Nations Unies pour l Agriculture et l Alimentation Institut National de la Statistique et de l Analyse Economique Ministère de la Santé Publique Institut Géographique National Société Nationale des Fruits et Légumes Société Sucrière de Savè Organisation Non Gouvernementale Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuelle Fédération des Caisses d Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle Projet d Appui aux Activités Génératrices de Revenus Projet d Appui au Développement des Services Agricoles Page 7 sur 148

8 USPP : DAGRI : SONAPRA : DANA : INRAB : AFD : DROA : UNB : ECVR : ELAM : RGPH : COBEMAG : PTAA : DPQC : ASECNA : DFRN : CENATEL : ONAB : TEC : MEHU : Union Sous-préfectorale des Producteurs Direction de l Agriculture Société Nationale pour la Promotion Agricole Direction de l Alimentation et de la Nutrition Appliquée Institut National des Recherches Agricoles du Bénin Agence Française de Développement Direction des Routes et Ouvrages d Art. Université Nationale du Bénin Enquêtes sur les Conditions de Vie en milieu Rural Enquêtes Légères Après des Ménages urbains Recensement Général de la Population et de l Habitat Coopérative Béninoise de matériel Agricole Projet de Technologie Agricole et Alimentaire Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement des produits agricoles Association pour la Sécurité des Compagnies de Navigation Aérienne. Direction des Forêts et Ressources Naturelles Centre National de Télédétection Office National du Bois Tarif Extérieur Commun Ministère de l Environnement, de l Habitat et de l Urbanisme Page 8 sur 148

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11 Planche n 1 : LE CLIMAT - PRECIPITATIONS ET EVAPOTRANSPIRATIONS Cette planche présente la répartition des précipitations moyennes annuelles d'une part, et l'évolution des pluviométries et de l'évapotranspiration à l'échelle mensuelle d'autre part. Les moyennes mensuelles et annuelles ont été calculées pour la période (pluviométrie/etp 1 /PENMAN) pour une quinzaine de stations, d'après les statistiques de l'asecna - Cotonou. Les états pluviométriques et évaporatoires moyens mensuels de Janvier, Avril, Août et Octobre ont été présentés sous la forme de quatre cartons. Par son extension, entre la Côte du Golfe du Bénin et la vallée du Niger (6 10 à de latitude Nord), le Bénin présente une gamme variée de climats. Il s'intègre à ce hiatus climatique de l'afrique de l'ouest qualifié de "diagonale de sécheresse", caractérisé par la faiblesse relative des précipitations annuelles qui tournent autour de mn (cf. carte). Le Sud du Bénin est marqué par une déficience pluviométrique. Les stations de Ouidah (6 22) et de Bopa (6 34) enregistrent par exemple respectivement 1092 mm et 907 mm. Les précipitations croissent de l'ouest (Grand- Popo 902 mm) vers l'est (Sèmè mm) avec un gradient pluviométrique de 6 mm/km Mais du Sud au Nord, les totaux pluviométriques connaissent un léger accroissement pour culminer à plus de 1271 mm à Djougou. A partir de là, elles décroissent à nouveau pour chuter à 789,6 mm à Malanville. De l'analyse comparée de la répartition spatio-temporelle des normales et , il résulte une diminution d'environ 110 mm sur les totaux moyens inter-annuels par station. Cette réduction s'explique par l'ampleur des déficits pluviométriques enregistrés au cours des années 70 et 80. Les mois de Janvier, Avril, Août et Octobre témoignent de la dynamique spatio-temporelle des précipitations. En Janvier, ces précipitations sont inférieures à 10 mm sur l'ensemble du territoire sauf dans l'extrême Sud-Est autour de Sèmè (16 mm). C'est en effet la pleine saison sèche marquée par une importante évapotranspiration (plus de 100 mm). Cette saison sèche qui s étend de Novembre à Mars est caractérisée d'abord par un temps sec et frais avec des brouillards matinaux et la brume sèche : c'est l'harmattan, ensuite, par de fortes chaleurs (Février-Mars). Quant au mois d'avril, il est le plus chaud sur l'ensemble du territoire. Il est marqué par une forte évaporation (en moyenne 150 mm), des précipitations d'au moins 100 mm de la côte à Savè et de moins de 100 mm au delà. Il constitue le début de la saison des pluies (grande saison des pluies pour le bas et moyen-bénin et saison unique au delà du 8ème parallèle). Cette saison des pluies qui débute en Avril s'achève en Juillet et comptabilise près de 70% des précipitations annuelles. Le mois d'août est le plus arrosé au delà de Savè (plus de 200 mm). Par contre, il correspond à la récession pluviométrique du bas et moyen-bénin (50 mm). C'est un mois relativement frais pendant lequel les valeurs de l'etp sont de l'ordre de 120 mm en moyenne sauf à Natitingou (143 mm). La température sous abri est partout inférieure à 25 C sauf à Kandi où elle est de 26 C. Le mois d'octobre associé à celui de Septembre, constituent la petite saison des pluies pendant laquelle tombent 20% des précipitations annuelles. Ces précipitations sont de l'ordre de 100 mm dans le bas et moyen-bénin et faibles au delà. 1 ETP : Evapo-Transpiration Potentielle Page 11 sur 148

12 De cette présentation d'ensemble de la répartition spatio-temporelle des précipitations, il ressort que : - le Sud-Ouest du Bénin ainsi que l'extrême Nord accusent des déficits pluviométriques marqués. Les bilans d'eau (P-ETP) font état de 9 mois secs, les rendant de ce fait peu propices à la production agricole qui est structurellement déficitaire. - Le passage de certaines années (1968, 1979 et 1988) du régime bimodal courant au régime unimodal pour certaines stations du Bénin perturbe les calendriers agricoles paysans. La zone comprise entre Bohicon et Savè constitue la limite climatique de cette perturbation. 1- L'isohyète (1.000 mm) définit dans le Sud-Ouest comme dans le Nord-Bénin la limite d'empreinte de sécheresse. 2- C'est entre le 8è et le 10è parallèle que les bilans climatiques sont les plus favorables au développement agricole. Nonobstant des déficits pluviométriques parfois record comme en 1977, (cf. tableau ci-dessous), les conditions climatiques apparaissent globalement satisfaisantes par rapport aux préoccupations de sécurité alimentaire au Bénin notamment sur le plan de la production vivrière. En effet ces conditions climatiques sont loin de contraindre à une irrigation des cultures vivrières malgré les forts déficits hydriques partiellement enregistrés dans le Sud-Ouest et l'extrême-nord. Cependant, les modifications de plus en plus importantes observées dans la répartition des pluies bouleversent les systèmes de culture : le maïs est désormais semé au Nord en juillet et non en mai. De même le taux élevé de l humidité au sud du pays constitue une contrainte aux opérations post récolte : la conservation des céréales notamment. Il en résulte d importantes pertes qui fragilisent le système alimentaire national. Bopa Ouidah Cotonou Bohicon Savè Tchaouro u Parakou Pobè Djougou Kandi Nati- Tingou Tan- Guiéta Malanville ,9 688,1 719,4 551,6 697,9 867,3 905,4 679,2 1078,9 905,5 889,6 801,2 866,65 Normale ,2 1092,4 1297,1 1077,2 930,9 917,8 1148, , ,1 789,,6 Source : GANTA, 1987 et ASECNA Page 12 sur 148

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15 Planche n 2 : APTITUDES CULTURALES DES SOLS L'aptitude culturale des sols au Bénin a fait l'objet de premières et réelles études par le Centre National d'agropédologie dès Plusieurs cartes à l'échelle de 1/ è ont été réalisées à partir de celles de reconnaissance pédologique établies par les chercheurs de l'orstom en Partant des caractéristiques physico-chimiques des grands groupes de sols, des cycles végétatifs de chacune des cultures et enfin des rythmes pluviométriques moyens, quatre classes d'aptitude culturale ont été définies. Elles s'échelonnent comme suit : Très favorable, favorable, peu favorable et marginale. Pour réaliser cette planche, le mode de représentation adopté est celui des hachures (continues et discontinues), de grains variables. Elle fait apparaître le résultat suivant : Une carte de synthèse qui récapitule en quatre points l'essentiel de l'information pour l'ensemble des huit principales cultures pratiquées au Bénin : Elle présente quatre zones subdivisées en huit sous-zones d'aptitudes culturales en tenant compte des meilleures conditions possibles offertes aux produits. 1. La vallée du Niger (avec un léger débordement sur la région de Kandi) qui apparaît comme la zone d'aptitude culturale optimale des produits maraîchers (oignon et tomate). 2. La région allant de la latitude de Gogounou à la lisière de la vallée du Niger et couvrant tout l Ouest de l Atacora se positionne comme la zone de culture par excellence du mil/sorgho 3. Le Bénin central allant de la latitude de Gogounou à celle de Savè offre les meilleures conditions à l'igname, à l'arachide et au maïs. 4. Toute la terre de barre offre des conditions optimum de culture de manioc et accessoirement le maïs et le niébé. Quatre cartons sont consacrés aux tubercules et racines (igname, manioc et pomme de terre), céréales (maïs, mil/sorgho et riz), légumineuses (arachide et niébé) et cultures maraîchères (tomate et oignon). Ces principaux produits agricoles sont représentatifs des productions alimentaires du Bénin. Pour les tubercules et racines L igname se trouve dans son assiette écologique optimale dans la zone allant de la latitude de Savè au Sud au 11 ème parallèle Nord. Cette région apparaît par contre peu favorable à la culture du manioc. Ce dernier rencontre les meilleures conditions d épanouissement dans la zone allant de la côte à la latitude de Savè. Cependant les sols de la moitié méridionale du département du Mono ne lui sont pas très favorables. La pomme de terre quant à elle se trouve bien dans son assiette écologique dans la vallée sablo-limoneuse du Niger. Pour les céréales Le Sud Bénin (jusqu'à la latitude de Dassa excepté le plateau de Pobè) est peu favorable à la culture du sorgho et du maïs. Entre Dassa et Parakou, le maïs et le sorgho se retrouvent dans des conditions agro-pédologiques très favorables. De Parakou à Gogounou, le maïs est à son optimum d'aptitude culturale, ce qui n est le cas pour le sorgho qu'au delà de la ligne Gogounou-Kérou-Boukombé. Le riz ne trouve les conditions optimales de son développement que dans la région allant de la latitude de Savè à celle de Banikoara et dans tout le département de l'atacora. Pour les légumineuses Sous cette terminologie ont été regroupés l'arachide et le niébé. De Guéné à Malanville, et entre Savè et Toui, le niébé évolue dans des conditions favorables. Tout le Sud de l'atacora et la zone comprise entre Toui et Bembéréké recèlent de sols très favorables à l'arachide et favorables au niébé. Cependant c'est sur le plateau de Pobè et dans les Page 15 sur 148

16 sous-préfectures de Savè, Glazoué et Savalou que les deux produits rencontrent les conditions optimales de leur développement. Pour les cultures maraîchères La zone par excellence d'aptitude culturale de la tomate et de l'oignon est limitée au Sud par le 11 ème parallèle Nord, au Nord par le fleuve Niger et la Mékrou, à l'ouest par le Méridien 2 20E et à l'est par la frontière du Nigeria. Mais ce schéma général est quelque peu faussé par les observations sur le terrain. En effet, l analyse du paysage agricole montre que les zones de forte production de certaines céréales (maïs notamment), et produits maraîchers ne sont pas forcément celles qui sont sensées offrir les meilleures conditions de culture de ces produits. Les meilleurs rendements sont actuellement obtenus dans le nord. De même les dix premières sous-préfectures productrices de maïs en 1996/97 se localisent dans les départements de l'ouémé (Adja-Ouèrè, Kétou, Pobè, Sakété), de l'atlantique (Abomey-Calavi, Allada, Zè, Toffo) et du Borgou (Kandi et Banikoara) avec des records de production variant de tonnes (Adja-Ouèrè) à tonnes (Banikoara). Les mêmes nuances apparaissent à l'analyse des statistiques de production de la tomate : 32 tonnes à Karimama, à Malanville, à Glazoué, à Klouékanmè, et 8486 tonnes respectivement à Adja-Ouèrè et Dangbo. Il en est de même du manioc que l on rencontre partout. Page 16 sur 148

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18 Planche n 3 : L HABITAT (Rural/Urbain) L'habitat se définit comme étant le mode de peuplement par l'homme des lieux où il vit. Il est l'expression de la civilisation d'un peuple, dont il est le reflet des activités, du niveau de développement et des tribulations historiques. La présente planche rend compte de l'habitat en insistant sur la répartition géographique des établissements du Bénin. Elle est conçue à partir des résultats définitifs du recensement général de la population et de l'habitat de Au point de vue méthodologique, nous avons hiérarchisé l ensemble des établissements humains en neuf classes allant de moins 2000 à plus de hbts. Une telle démarche vise à lever les équivoques qui entourent la notion de ville au Bénin. En effet des chefs-lieux de sous-préfecture comme Copargo, Ouèssè, démunis de tout équipement, comptant respectivement 3873 et 2524 hbts sont élevés au rang de ville du fait de leur fonction administrative alors que des agglomérations comme Manigri (7486 hbts) et Partago (8108 hbts) sont considérées comme des centres ruraux. La démarche de réalisation de la carte a de ce fait consisté à distinguer les villes des villages par la couleur, tout en maintenant les cercles proportionnels pour différencier le poids démographique de chaque agglomération quelque soit son statut. La technique utilisée pour cette représentation est simple. Nous avons d'abord repéré l'emplacement des villages administratifs constitués d'un ensemble de localités. Ainsi, les points utilisés pour représenter l'habitat rural ne rendent pas fidèlement compte de la répartition réelle de celui-ci. Ils indiquent uniquement l'emplacement du village centre auquel sont rattachées trois ou plusieurs localités. De même, la représentation des villes incorpore celle de leurs quartiers même si dans la typologie adoptée par l INSAE on remarque que certains de ces quartiers sont éloignés comme c'est le cas de Tourou par rapport à Parakou, de Diho, Gobé et Atchakpa vis-à-vis de Savè. Ces quartiers sont en fait des villages. Enfin, ce mode de représentation cadre bien avec la très forte dispersion de l'habitat. Si nous devons effectivement représenter toutes les différentes localités du pays, la carte serait peu différente de celle de densité de population. Des résultats obtenus se dégagent plusieurs remarques : Au plan général 1. La population béninoise est encore fortement rurale bien que la proportion des citadins ait significativement augmenté depuis Le taux d'urbanisation est en effet passé de 26% en 1979 à 36% en Ce taux cache cependant de profondes disparités entre les départements. Le taux d'urbanisation était estimé en 1992 à 58% dans l'atlantique contre 20% dans le Mono. 2. L'habitat rural est très diffus et caractérisé par des établissements de faible population. Sur plus de localités que compte le Bénin, environ 63% ont moins de 50 habitants, (soit quelques localités), 26% ont entre 50 et 300 habitants et moins de 10% constitue de véritables villages. 3. L'habitat urbain, constitué par les établissements de plus de habitants est constitué par quelques 83 localités dont 77 sont considérées comme des centres urbains. Son principal impact sur la sécurité alimentaire est lié à l effectif de la population non agricole à nourrir. Mais il est source d innovations, d activités génératrices de revenus et de convergence de l offre alimentaire. 4. L'habitat rural véhicule toutes les formes de structuration. Il est caractérisé par des établissements groupés dans la vallée du Niger, de l'ouémé et du Mono et dans les régions à forte organisation traditionnelle. Il est fortement dispersé dans la chaîne de l'atacora. Il est aussi l expression de l identité et de la personnalité d un milieu comme c est le cas de l habitat type des zones lacustres marquées par des habitations en matériaux végétaux précaires et par des modes d organisation spécifiques de la vie de relation. Enfin, les deux types Page 18 sur 148

19 d habitat groupé et dispersé cohabitent dans les zones de forte implantation des colonies de peuplement peulh (Borgou-Sud et Zou-Nord). Au point de vue de la structuration de l'espace L'habitat rural répond à une répartition linéaire conforme aux axes de communication, sauf dans la partie méridionale, sur la chaîne de l'atacora et dans le secteur de Dassa. Les conséquences de ce mode de peuplement très dispersé sur la sécurité alimentaire sont importantes. Selon qu il soit groupé ou dispersé, il facilite plus ou moins la circulation des produits. On peut également signaler : - les problèmes fonciers devenus très préoccupants sur le plateau de terre de barre et qui constituent une entrave à la production agricole. Il est source de la forte dégradation du patrimoine foncier avec son corollaire, la baisse des rendements et de la production. - les problèmes d'accessibilité qui se posent de façon cruciale au Nord, en liaison avec la faible densité de population. De nombreuses localités restent isolées des centres importants de décision et des grands axes de circulation et sont abandonnées à elles-mêmes face à la maladie, à l'ignorance et à l'incapacité de valoriser la production agricole (exemple du secteur de Péhunco - Kérou, de Karimama, du secteur de Kalalé Ségbana, de la dépression du hollidjè et des confins de l'atacora). - la fragilité du tissu social est une des conséquences de la dispersion des établissements humains. Elle entraîne chez les jeunes la propension à l'émigration et par conséquent l'instabilité de la population et de la production agricole. Somme toute, le mode de peuplement béninois véhicule quelques caractéristiques qui peuvent rendre critique la question alimentaire, notamment par rapport à la nécessité d'accès à l'information, garantie de la performance du marché vivrier. En effet, seuls quelques établissements sont ouverts, de par leur situation, aux innovations. C'est le cas de ceux situés le long des principales artères de communication comme par exemple dans le Zou-Nord et dans le Borgou. D'autres doivent résoudre les problèmes d'enclavement pour faire valoir leurs besoins et leurs offres. Page 19 sur 148

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22 Planche n 4 : DENSITE DE POPULATION L'objectif assigné à cette planche est d'analyser non seulement la dynamique de la densité de la population du Bénin au cours des 40 dernières années, mais aussi d'apprécier sa répartition spatiale. L'exécution des cartes s'appuie sur les données de l'enquête démographique de 1961 et des recensements généraux de la population et de l'habitat de 1979 et Toutefois, l'analyse porte principalement sur les données du Recensement Général de la Population et de l Habitat (RGPH) de 1992, les deux premières séries statistiques ont servi de repères à la mesure de la dynamique de la population du pays. Au point de vue méthodologique, les cartes ont été élaborées à partir du rapport population/superficie des différentes unités correspondant aux années de recensement ou d'enquêtes démographiques. Les résultats obtenus sont ensuite regroupés en six plages de densité. Cette démarche donne un résultat expressif permettant de mettre en relief les différents types de concentration humaine sur l'étendue du territoire national. La dynamique d'ensemble montre que la densité moyenne est passée successivement de 18 habitants au km² en 1961, à 29 en 1979 et 43 en 1992, pour des effectifs de la population respectivement de , et âmes, et conformément à la superficie du pays qui est estimée à km². Mais cette moyenne cache de profondes disparités régionales allant de moins de 10 habitants/km² dans la moyenne vallée du Niger à plus de 500 habitants dans la banlieue de Porto-Novo entre Adjara et Avrankou. D'une manière générale, on note une très forte concentration de la population sur les formations sédimentaires côtières, où vivent environ 60% de la population du pays sur à peine 10% de la superficie. Les 40% restants occupent les 90% du territoire, montrant ainsi la très inégale répartition de la population. L'analyse détaillée des plages de densité permet de distinguer trois formes de concentration spatiale. 1. Les régions très peuplées allant de 50 à plus de 250 habitants au km². Celles-ci se localisent sur le plateau sédimentaire côtier : départements du Mono, du Couffo, de l'atlantique, du littoral, du Plateau et de l'ouémé, sans la sous-préfecture de Kétou auxquels s'ajoutent les sous-préfectures d'abomey, Bohicon, de Zakpota et d'agbangnizoun dans le département du Zou. A l'intérieur de cette région apparaissent quatre poches de très fortes densités supérieures à 200 habitants au km² correspondant d'une part aux principaux centres historiques du Sud (Abomey et Porto-Novo), d'autre part aux régions refuges du plateau Adja et enfin à la zone périurbaine de Cotonou. La forte densité du plateau sédimentaire côtier est due à la fois aux atouts agro-pédologiques de la terre de barre et aux entreprises esclavagistes auxquelles se sont livrées les populations. Il en a résulté une forte immigration forcée dont a bénéficié cette zone aux dépends des populations de l'est et du Centre du pays. 2. La région à densité intermédiaire comprise entre 12 et 50 habitants/km². Elle correspond d'une part à la partie septentrionale du département du Zou, d'autre part à la chaîne de l'atacora et les plaines du piémont. A cette région intermédiaire se rattachent les sous-préfectures de Banikoara, de Kandi et de Bembéréké. Ces différentes régions de densité moyenne correspondent tantôt aux zones montagneuses du pays, ayant servi de refuges aux populations fuyant les entreprises de razzias, tantôt aux unités administratives ayant bénéficié de l'expérience de regroupement villageois initiée par le pays sitôt son indépendance (c'est le cas des souspréfectures de Bembéréké, de Kandi et de Banikoara). 3. La troisième catégorie de densité est celle des régions peu peuplées du département du Borgou et des deux extrémités Sud et Nord de celui de l'atacora. Le sous-peuplement de ces régions découle à la fois des contraintes du milieu et des entreprises de razzias souvent organisées par les princes Baribas. La partie Sud des deux départements du Nord est vide d'hommes à cause des méfaits de l'onchocercose et de la mouche tsé-tsé très répandue le long des cours d'eau comme l'ouémé et ses affluents (Térou, Gbeffa, Odola et Adiro...) et dans les forêts classées de l'ouémé supérieur, de Wari-Maro et des Monts Kouffè. Le centre doit son souspeuplement aux méfaits des razzias, tandis que la vallée du Niger et le Nord-Ouest de l'atacora souffrent de leur enclavement et de leur éloignement des principaux centres de décision politique. Page 22 sur 148

23 Cette inégale répartition de la population constitue à la fois un atout et une contrainte par rapport à la problématique de la sécurité alimentaire. Ainsi, les régions peu peuplées du Borgou et du Sud de l'atacora sont devenues les domaines par excellence d'une production agricole sans cesse croissante. C'est dans ces secteurs que les potentialités agricoles apparaissent comme les plus élevées avec possibilité d'accueil des populations des régions surchargées du Sud. Par contre, les zones de fortes densités du Bénin méridional connaissent de sérieuses difficultés foncières en relation avec la surexploitation et l'extrême morcellement des terres et leur corollaire : la faiblesse des rendements et de la production. Cette région devient de plus en plus une zone dépendante sur le plan alimentaire. C'est autour de ce schéma, zones surchargées/zones sous-peuplées, que doit être envisagé l'avenir de l'agriculture béninoise et de la politique de sécurité alimentaire. Il s'agit d'envisager une politique agricole qui tient compte de la complémentarité qu'affichent les deux zones. Page 23 sur 148

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25 Planche n 5 : CONTRAINTES FONCIERES Bien que le Bénin dispose de quelques ha de surface agricole cultivable (soit 72,3% du territoire national) dont seulement 23% sont annuellement exploitées, l'accès à la terre constitue un des problèmes auxquels sont confrontés de nombreux exploitants. L'ampleur de ce problème est variable selon les régions du pays comme en témoignent les données du tableau ci dessous. Cette planche analyse le phénomène dans sa diversité en étudiant deux variables: le rapport surfaces cultivables sur surfaces cultivées qui indique le degré d'exploitation des potentialités existantes et le rapport surfaces cultivables sur population totale que nous considérons comme un indicateur de la possibilité offerte à chaque individu d'accéder à la terre. D'autres variables comme le ratio jachère sur surfaces cultivées qui donne une idée sur la durée de repos accordée aux terres ont été également prises en compte. Des calculs effectués, il ressort que la superficie cultivable par personne est comprise selon les régions entre 0 et 8 hectares. Six (6) classes indiquant les faibles et fortes disponibilités et représentées chacune par une couleur ont été retenues. De façon spécifique, tout le sud du Bénin dispose de très peu de terres cultivables. En effet, plus de 50% des terres cultivables dans le meilleur des cas, sont déjà mises en valeur. La situation est très critique dans le sud du département du Zou, le Nord de ceux de l'atlantique et du littorial où plus de 70% des terres cultivables sont déjà exploitées. Le Nord du département du Mono et le Sud de celui de l'ouémé enregistrent un taux d'exploitation de 60 à 70%. Les contraintes foncières s'expliquent dans ces régions par la forte pression démographique (les densités agricoles varient de 138 habitants au Nord de l'atlantique à 339 dans le Sud de l'ouémé). Le reste du territoire national allant de la latitude de Paouignan dans la Sous-Préfecture de Dassa à celle de Malanville dans l'extrémité Nord constitue la zone où les contraintes foncières sont les moins fortes. Trois sousensembles se dégagent cependant du lot. Les sous-préfectures des contreforts de l'atacora (Boukoumbé, Cobly, et Matéri) peuvent être considérées comme évoluant dans une situation précaire. Le taux d'exploitation des terres oscille entre 40 et 50%. Par contre le département des Collines, le Borgou central, la vallée du Niger et le Nord du département de la Donga (Djougou, Ouaké et Copargo) peuvent être considérés comme des zones à faibles contraintes foncières, même si la dégradation des terres constitue une grande préoccupation. Le taux d'exploitation des terres cultivables varie entre 30 et 40%. Enfin, les sous-préfectures de Bassila (Donga), Kouandé dans l'atacora, de Tchaourou (Borgou), Ségbana, Gogounou, Kandi et Banikoara dans l Alibori constituent des zones à contraintes foncières mineures (moins de 30%). Mais dans tous les cas de figure, les femmes agricultrices subissent plus que les hommes les conséquences des contraintes foncières. Elles sont confrontées à deux sortes de difficultés : elles n ont pas un accès facile à la terre et lorsqu elles y accèdent, il s agit de terres appauvries par plusieurs années de cultures. Leurs possibilités d accès diffèrent selon les régions. Elles sont plus difficiles sur le plateau d Abomey où le taux d activité des femmes est parmi des plus élevés du pays, mais relativement moins contraignantes dans les pays Adja, Idactha, et Holli. C est dans le nord du pays que la situation paraît la moins compliquée en raison du faible taux d activité des femmes en agriculture, mais seules les terres appauvries leur sont d accès facile. La durée moyenne de la jachère va de 3 ans dans le Borgou et l Alibori à moins d'un an dans les six départements du sud, mettant en relief l'ampleur des contraintes foncières dans cette région méridionale du pays. En somme, la mise en place d'une politique de sécurité alimentaire qui privilégie l'autosuffisance du pays doit chercher à mettre en valeur les régions à fort disponible de terres cultivables. Page 25 sur 148

26 Zones Tableau : Contraintes foncières au Bénin: synthèse par département Superficie totale en 000 ha (1) Superficie cultivable en 000 ha(2) (2)/(1) en % Surfaces cultivées en 000 ha (3) Surface cultivée/ surface cultivable Jachère en ha (2) - (3) Jachère/surface Cultivée Atacora , , 4 % ,4 Atlantique , ,4 % 315 0,18 Borgou ,8 % Mono , % ,6 Ouémé , ,4 % ,6 Zou , % ,8 BENIN , ,6 % ,6 Sources : D après les statistiques du MDR et de l INSAE, 1998 Page 26 sur 148

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28 Planche n 6 : DISPONIBILITÉ DE TERRES CULTIVABLES Cette planche analyse le rapport entre les terres cultivables d une région et la population totale qui y est installée. Elle met en exergue le niveau de disponibilité des surfaces cultivables dans l hypothèse où chaque béninois aurait accès à un lopin de terre pour produire ce dont il a besoin. Le niveau de la disponibilité des terres cultivables est nécessaire pour apprécier le potentiel de développement des forces productives en milieu rural. La terre constitue le premier et le plus important facteur de production au Bénin. De ce fait l augmentation du volume de la production se fait principalement au moyen de l extension des surfaces, ce qui n est possible que dans un contexte de forte disponibilité de terre. La planche a été élaborée à partir des données relatives à l effectif de la population estimée de chacune des sous-préfectures et circonscriptions urbaines du Bénin en 1998 par l'insae à l exception de celles de Cotonou et Porto-Novo, puis des données sur les superficies cultivables disponibles actuellement dans les CARDER. De ce fait, les données cartographiées concernent les disponibilités des surfaces agricoles cultivables par tête d habitant et par unité administrative. La représentation cartographique a retenu six classes de disponibilité de terres cultivables par habitant rural. Les contrastes reflètent l inégale disponibilité de terre entre les différentes régions du pays et à l intérieur de chaque zone. L illustration cartographique a adopté le principe de plage de couleur pour différencier les niveaux de disponibilité. Les couleurs chaudes représentent les faibles disponibilités alors que les froides illustrent les situations de fortes potentialités. Cette représentation permet également d apprécier le niveau de la pression démographique sur chaque région et les contraintes foncières qui en résultent. Plusieurs remarques se dégagent à la lecture de cette planche. A l instar de la carte qui traite des contraintes foncières, on note une inégale disponibilité de terre cultivable et l extrême précarité de la situation dans certaines régions. On peut ainsi distinguer deux zones à inégale potentialité: le Sud où les disponibilités sont partout inférieures à un hectare par habitant et le Nord où elles atteignent parfois 6 hectares. De façon spécifique, trois régions se signalent par l extrême précarité des disponibilités de terre cultivable avec moins d un hectare par habitant. Il s agit : 1. de l extrême ouest du département de l'atacora ( sous-préfectures de Boukombé, Cobly et Matéri) où le relief constitue le facteur limitant la disponibilité de terres cultivables. Dans cette zone le disponible se situe entre 0,3 et 0,7 hectare par tête. 2. du sud du département du Zou et des six départements méridionaux qui ont moins de 1 ha de terre cultivable par habitant à l exception des sous-préfectures de Kétou, d Aplahoué, respectivement sur le Plateau et le Couffo. A l intérieur de cette classe quelques nuances traduisent la spécificité de certaines souspréfectures et circonscriptions urbaines liée à la densité élevée de la population ou à l importance des plans d eau. Les très faibles disponibilités de terres cultivables à Abomey (0,06 ha/tête), Toviklin (0,07 ha/tête), Agbangnizoun (0,22 ha/tête) reflètent ainsi l'exiguïté de ces territoires. Par contre les cas de Grand-Popo (0,10 ha/tête), Bopa (0,10 ha/tête), Sô-Ava (0,12 ha/tête), Aguégués (0,15 ha/tête) etc. résultent de la grande étendue des plans d eau par rapport aux terres fermes. 3. de la sous-préfecture de Karimama dans l Alibori et de la circonscription urbaine de Parakou où le disponible est de 0,20 ha/tête. Par contre l immense majorité du département du Borgou, le reste de l Alibori, les Collines, les souspréfectures de Kérou, Péhunco, Kouandé et Toukountouna dans l Atacora ont un disponible par tête supérieur à 2 ha dont 5,6 ha/tête à Gogounou. Mais là aussi quelques particularités existent au niveau des sous-préfectures de Kalalé, Dassa et de la vallée du fleuve Niger où les disponibilités sont inférieures à 2 ha/tête. Page 28 sur 148

29 Malgré les limites de cette carte pour apprécier les contraintes foncières réelles au plan de la production agricole, elle révèle à un degré non négligeable l ampleur avec laquelle celles-ci peuvent se poser selon les différentes régions du Bénin et les incidences qui en résultent en matière de sécurité alimentaire. Les régions à faibles disponibilités sont en partie responsables des flux de colons agricoles. Ces flux vident en effet les régions occidentale et subméridionale de l Atacora, de la Donga, du Zou, le plateau adja du Couffo et, accentuent les déséquilibres de répartition de l offre des produits agricoles du fait de l insuffisance d un support adéquat de système de commercialisation. La disponibilité de terres cultivables dont la moyenne nationale est de 1,09 ha/tête en 1998 ne constituera pas une contrainte majeure à la progression de la production agricole et donc à la sécurité alimentaire, à condition que le pays se dote d un régime foncier rural qui permette de mettre en valeur les terres vacantes. Elle pose cependant dans certaines régions du pays notamment dans l ouest l Atacora et la Donga, le Zou et les départements côtiers, l impérieuse nécessité de l intensification de l agriculture béninoise. Page 29 sur 148

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31 Planche n 7 : TAILLE MOYENNE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES La taille des exploitations agricoles est étroitement tributaire de plusieurs déterminants dont deux s'imposent nettement. Il y a d'abord la nature du peuplement dense ou lâche d'une région qui peut se traduire respectivement soit par des contraintes foncières, soit par des disponibilités de terres cultivables, toute situation qui influe sur la taille des exploitations. Il y a ensuite la nature des systèmes de production et des pratiques culturales (cultures extensives consommatrices d'espace ou intensives sur de faibles superficies mais demandeuse d'importants intrants), toutes deux, expression du niveau de développement des forces productives. Cette carte analyse la taille des exploitations agricoles au Bénin en insistant à la fois sur les disparités régionales et les facteurs qui les expliquent. La réalisation de la carte a pris en compte deux sortes de données. - Les données démographiques relatives à l'effectif de la population agricole. Nous avons cependant préféré les ménages aux actifs agricoles pour deux raisons essentielles. D'abord, au Bénin - comme dans la plupart des pays d'afrique Noire - l'exploitation agricole est rarement tenue par une seule personne. Le plus souvent, il s'agit d'une exploitation familiale ou interviennent à la fois le chef de ménage, son ou ses épouses, ses enfants et parfois certains membres de la famille élargie. Ensuite, la notion d'actifs agricoles est controversée parce qu'aussi bien de jeunes enfants que des personnes d'un âge avancé participent aux activités agricoles. - Les données physiques qui traitent des superficies emblavées dans chaque sous-préfecture. A ce niveau, également, la moyenne des cinq dernières campagnes a servi de base à l'analyse. Nous avons par la suite calculé pour chaque sous-préfecture la taille moyenne des exploitations agricoles : quotient de la superficie emblavée sur l'effectif des ménages agricoles. Les différents résultats obtenus ont permis de définir cinq (5) classes qui ont fait l'objet de la représentation cartographique suivante. Nous avons utilisé les couleurs froides - du jaune pâle au vert foncé - pour traduire la progression allant des petites exploitations aux plus grandes. A travers la carte on constate que la taille des exploitations agricoles varie d'une région à une autre. De façon spécifique : 1. Les exploitations de grande taille (plus de 10 hectares) se retrouvent dans le département du Borgou et de l Alibori, à l'est de celui de l'atacora, à Ouèssè et Kétou (respectivement dans les départements des Collines et du Plateau). L importance de la taille de ces exploitations s'explique par la disponibilité de terre cultivable, la généralisation de l'attelage dans le système de production - notamment dans celui du coton. Ce sont les souspréfectures de Ségbana, Sinendé, Banikoara, Péhunco, Kérou, N'Dali, grosses productrices de coton et relativement sous-peuplées qui disposent des plus grandes exploitations. 2. Les exploitations de taille moyenne, entre 5 et 10 ha se rencontrent au centre du pays (département des Collines), dans le Couffo (Aplahoué), au Sud du Borgou et au Nord-Est de l'atacora. Plusieurs facteurs allant de la disponibilité de terres cultivables, de la nature de la production ( coton par exemple) et des systèmes de cultures, expliquent très largement cet état de fait. Cette catégorie représente globalement 13% des exploitations agricoles. 3. Les petites exploitations (dont la taille est comprise entre 1 et 5 ha), sont le lot des régions où non seulement la culture du coton n'est pas répandue, mais qui sont aussi confrontées à la pression démographique. C'est le cas du "triangle rouge" (Boukombé, Cobly, Matéri) où la taille des exploitations est souvent comprise entre 1,1 et 3 hectares. Au Sud, la plupart des sous-préfectures des six départements se classent dans cette catégorie qui englobe à peu près 49% des exploitations du pays. 4. Dans l Alibori et le Borgou, trois sous-préfectures, Karimama, Malanville et Tchaourou entrent dans cette catégorie d'exploitations de petite taille avec des superficies comprises entre 3,1 et 5 ha. 5. C'est dans le Sud du pays que l'on rencontre les exploitations de très faible taille, moins d'un hectare. Dans cette région, ce sont les contraintes foncières, conséquence des fortes densités de population, qui expliquent très largement la petitesse de la taille des exploitations. C'est le cas des sous-préfectures d'avrankou, d'adjarra et de Sèmè-Kpodji dans l'ouémé, de Grand-Popo, et de Comé dans le Mono. On estime à 12% la proportion des exploitations de cette catégorie. Page 31 sur 148

32 Le département des Collines, qui dispose de fortes potentialités agricoles, a des exploitations agricoles de taille modeste comparées à celles que l'on rencontre dans les zones productrices du coton du Borgou notamment. La raison semble résider dans la persistance de l'utilisation d'outils rudimentaires (houe, coupe-coupe, hache). La percée de l'attelage reste encore faible. Au total, la taille des exploitations par ménage agricole au Bénin reste globalement modeste, comprise entre 1 et 5 ha : expression du faible niveau d adoption de l'attelage et de la mécanisation de l'agriculture. Dans l'ensemble, il existe à l'étape actuelle du développement du pays, une très forte corrélation entre la taille des exploitations et la nature des spéculations. Les plus grandes exploitations sont le fait des zones productrices de coton. Les cultures vivrières sont pour une large part l'apanage de petites exploitations au demeurant à faible productivité. La résolution des questions de sécurité alimentaire suppose une intensification appropriée des cultures vivrières pour améliorer leurs rendements. Page 32 sur 148

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34 Planche n 8 : REGIONALISATION DE L'ESPACE AGRICOLE La régionalisation du territoire national a déjà été l'objet de plusieurs initiatives ayant débouché sur des découpages totalement différents les uns des autres conformément aux préoccupations de leurs auteurs. Les plus connues sont celles de DISSOU M. (1970) qui s'est appuyée sur les expériences de sociétés d'intervention, du Ministère de l'intérieur (1978, 1998 ) qui visait un meilleur quadrillage administratif du pays, de Adam et Boko (1983), qui ont mis l'accent sur la nature des activités et les faits de civilisation, de la FAO (1987) qui distingue 19 zones selon les habitudes alimentaires et du Ministère du Développement Rural (1990) qui a mis en relief 11 zones agro-écologiques 2. La présente carte s'écarte de ces objectifs pour envisager un découpage par rapport aux préoccupations actuelles de sécurité alimentaire. Elle met en relation les conditions agro-écologiques reposant sur les grandes formations agro-pédologiques du cristallin et de la terre de barre, et les densités de population pour déterminer le degré de viabilité des portions de l'espace national. La limitation des éléments de différenciation spatiale à deux critères résulte du souci de ne pas procéder à un trop grand émiettement du territoire. L'illustration cartographique a retenu des trames pour marquer les différences entre les milieux. Les trames sont d'autant plus prononcées que la viabilité de l'espace est grande. Par rapport à ces paramètres, on peut distinguer six zones d'inégales potentialités de développement. 1. La zone côtière apparaît comme la moins nantie. La contrainte foncière au double point de vue de la disponibilité et de la qualité des terres y rend presque impossible l'activité agricole. En effet, des 500 km² que couvre cette zone, seuls 100 km², de qualité médiocre, peuvent servir à la production agricole. Le cocotier et quelques productions maraîchères à faible rendement constituent l'activité agricole de cette zone. La survie de certaines localités comme Grand-Popo n'est encore possible que grâce à leur situation sur de grands axes de communication. 2. Les contreforts de l'atacora qui regroupent les sous-préfectures les plus occidentales du département du même nom, auxquelles s'ajoutent celle de Ouaké et une partie de Copargo dans la Donga sont devenus une région critique à cause de la configuration du relief, de la densité assez élevée de population, de la dégradation des sols. Ils constituent de nos jours, en dépit des possibilités de développement de quelques cultures comme le niébé, la principale zone d'émigration du pays. 3. La vallée du Niger dont les frontières méridionales débordent légèrement les limites des sous-préfectures de Karimama et Malanville est marquée par une forte avancée du Sahel qui limite de plus en plus les activités agricoles aux cultures maraîchères (oignons et pomme de terre) et au riz irrigué. La vitalité de cette zone tient aujourd'hui à sa situation à la porte d'un important débouché de produits vivriers du Bénin : le Niger. 4. Le plateau de terre de barre est potentiellement la région la plus riche du pays : les précipitations y sont abondantes et les terres de bonne qualité. Respectivement 65% et 70% de la production nationale du manioc et du maïs viennent de cette région. Mais la contrainte foncière et la détérioration de la qualité des sols, du fait de la pression démographique constituent le principal handicap à l'expansion de l'activité agricole. La production domestique ne couvre actuellement qu'entre 80 et 85% des besoins théoriques des populations selon les années. Ce déficit est appelé à s'accentuer en l'absence d'une modification significative des systèmes de production. Les franges septentrionales de cette zone sont devenues des foyers de forte émigration. 5. Le Borgou et ses dépendances constituent la zone la plus vaste du découpage. Ses atouts reposent essentiellement sur une très grande disponibilité de terre, facteur de développement spectaculaire ces dernières années de deux cultures très importantes pour la sécurité alimentaire du pays : le coton et le maïs. Elle se présente de ce point de vue, non seulement comme un des plus grands greniers du pays, mais également comme la zone qui génère le plus de richesse agricole nationale. Cependant, l'avancée du Sahel et le système cultural actuel du coton, constituent à moyen ou long terme de potentiels facteurs de dégradation de ce milieu. 2 - DISSOU (M.), Régionalisation et Développement Agricole du Dahomey, Thèse de 3ème cycle, Tome 1 et 2. EPHE - Sorbonne, Paris. - ADAM (K.S.) et BOKO (M.), 1983, Le Bénin EDICEF - Paris - MISON, Le découpage administratif qui a créé 6 provinces et 84 districts. - FAO , Mission de Sécurité Alimentaire et de Commercialisation au Bénin, Rome, Mai - MDR, 1990, Rapport sur les perspectives de développement rural au Bénin, Cotonou. Page 34 sur 148

35 6. Le département des Collines auquel s ajoutent les sous-préfectures de Tchaourou et de Bassila apparaît incontestablement comme la région qui dispose des meilleures potentialités de développement agricole, au regard de l'état des forces productives: disponibilité de terre, faible densité de population, immense possibilité de diversification des cultures. Elle est devenue de nos jours, le principal foyer de colonisation agricole du pays au point de générer la production par habitant la plus élevée. Avec le Borgou et ses dépendances, cette zone constitue les véritables régions d'avenir du Bénin. 7. Cet essai de régionalisation, en dépit des insuffisances qui peuvent le caractériser, montre assez clairement les régions sur lesquelles peuvent se porter les actions visant à résoudre les problèmes relatifs à l amélioration de la production agricole et par conséquent à celle de la sécurité alimentaire du pays. Page 35 sur 148

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38 Planche n 9 : HYDROGRAPHIE ET AMENAGEMENTS AGRICOLES. Bien que l'expérience des grands aménagements hydro-agricoles ne se soit pas révélée concluante en Afrique de l'ouest, elle a de tout temps constitué un des socles des politiques agricoles des Etats. Du périmètre rizicole de Malanville à celui de Mitro (Ouémé) en passant par ceux de Kpinou, de Dévé (Mono), le Bénin a réalisé plusieurs aménagements hydro-agricoles en se basant sur l important potentiel hydrographique dont il est doté par la nature. Cette planche analyse le potentiel hydrographique, leur degré d'exploitation, ainsi que les aménagements agricoles dont le pays s'est doté et leur impact sur les questions de sécurité alimentaire. La représentation cartographique a été voulue simple, mettant en relief deux éléments : le réseau hydrographique et les grands aménagements. Deux types d'aménagements ont été analysés : les aménagements hydro-agricoles et les grandes plantations ou exploitations publiques. De l'examen de la carte et des cartons, il se dégage un certain nombre de remarques. 1. On constate que le Bénin est relativement bien drainé. Le pays compte plusieurs cours d'eau organisés en deux réseaux principaux. Le réseau Nord comprend principalement la Pendjari, le Mékrou, l'alibori et la Sota. Le réseau Sud s'organise autour de l'ouémé (le plus long cours d'eau du pays), le Mono, le Zou, le Couffo et la Sazué. A ces réseaux s'ajoute le fleuve Niger, qui nous sert de frontière avec le pays de même nom. Ces cours d'eau et leurs affluents offrent d'immenses possibilités d'irrigation et d'aménagements agricoles. Selon les données du Ministère du Développement Rural, le Bénin disposerait de quelques hectares de terres irrigables dont dans la basse vallée de l'ouémé, ha dans le Mono et dans celle du Niger. 2. Les aménagements hydro-agricoles ont commencé à voir le jour avec l'exécutio1n du premier plan de développement économique et social ( ). L'effort a été concentré sur la production du riz pour laquelle de nombreux périmètres ont été aménagés : ha dans le Mono et 35 ha dans l'atacora. Hormis les périmètres de Malanville et de la région de Natitingou, de Dévé dans le Mono et de Coussin-Lélé dans la souspréfecture de Covè qui ont été repris par les paysans autochtones, les autres n'ont pas survécu. L'accent a été mis ces dernières années sur des aménagements peu coûteux, mais très opérationnels. Il s'agit de l'aménagement des bas-fonds à qui on assigna deux missions essentielles : le développement des cultures de contre saison et la promotion de l'élevage. De nombreux bas-fonds et autres retenues d'eau, de modestes dimensions ont été réalisés dans tout le pays et principalement dans le Borgou, l Alibori, l'atacora, la Donga et les Collines. Les autres types d'aménagement sont non seulement plus nombreux, mais sont aussi d'une plus grande ampleur. Ils concernent pour l'essentiel les cultures pérennes : palmier, cocotier, agrumes, anacardier et celles saisonnières : canne à sucre notamment. Les premières palmeraies sélectionnées ont été créées dans le milieu des années 50. De ha en 1960, la superficie des palmeraies sélectionnées passa à ha en Elle est aujourd'hui confrontée non seulement à la crise de l huile, mais aussi à l'exploitation pour la production de l'alcool local : le Sodabi. Les aménagements d'anacardiers qui avaient constitué un des supports de la politique de promotion des champs collectifs au début des années soixante, connaissent un regain de développement depuis Ils sont considérés dans le Zou-Nord, le Borgou et l'atacora non seulement comme une alternative à l'épuisement probable des rentes cotonnières, mais aussi comme un moyen de garantie de retraite des paysans et de lutte contre la désertification. - Les fruits et légumes ont également bénéficié d'importants aménagements qui ont été abandonnés après l'arrêt de l'assistance israélienne. Plusieurs vergers avaient été créés sur l'ensemble du territoire national, principalement dans la vallée de l'ouémé, du Mono et de l'okpara et placés sous la responsabilité de la défunte Société Nationale des Fruits et Légumes (SONAFEL). - Le dernier produit qui a fait l'objet d'un aménagement significatif est la canne à sucre, destinée à alimenter l'usine de la Société Sucrière de Savè (SSS). Cet aménagement de près de ha en veilleuse depuis une dizaine d années est en passe de reprendre vie. Page 38 sur 148

39 De cette brève analyse, il se dégage deux conclusions principales : - Premièrement, tous les aménagements volontaristes initiés dans ce pays ont connu un échec ou connaissent de graves difficultés. - Deuxièmement que le Bénin n'a jamais exploité plus de 20% du potentiel de terres irrigables. De là découle l'impact très limité des aménagements hydro-agricoles comme stratégie de résolution des questions de sécurité alimentaire. L échec de ces opérations tient à trois raisons fondamentales : elles ne répondaient pas nécessairement aux aspirations des populations bénéficiaires elles ont été initiées pour promouvoir des cultures dont les techniques de production ne sont pas maîtrisées par les populations l approche participative qui motiverait leur adhésion et leur permettrait de s approprier ces aménagements a généralement été négligée. On comprend aisément pourquoi les populations concernées par ces opérations ont substitué d'autres produits sur les mêmes périmètres à la fin des projets : oignon dans le périmètre rizicole de Malanville, tomate, piment et gombo dans ceux de l'ouémé et du Mono. Quant à l échec des aménagements qui étaient pilotés en amont par des sociétés d Etat, il relevait de deux causes : la mauvaise gestion et la méconnaissance du fonctionnement et de la demande des marchés national et régional. Page 39 sur 148

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42 Planche n 10 : CREDITS AGRICOLES EN MILIEU RURAL ET PERI-URBAIN Le rôle du crédit dans le développement agricole n'est plus à démontrer. Il conditionne dans la plupart des cas l'accès aux facteurs de production, aux intrants agricoles notamment. La modernisation et l'accroissement de la productivité du secteur agricole sont tributaires d'un système de crédit adapté et performant. Cette planche analyse le système national de crédit à travers trois aspects : la diversité des structures, l'importance des concours financiers et son impact sur les questions de sécurité alimentaire. La planche comporte deux cartes complémentaires l'une de l'autre : - La première présente la distribution spatiale des structures qui collectent l'épargne et octroient des crédits en nature ou en espèces en milieu rural et péri-urbain, crédits qui sont pour l'essentiel destinés à des activités dites génératrices de revenus en tête desquelles vient l'agriculture. - La seconde récapitule toutes les interventions comparées les unes aux autres au niveau des six anciens départements du pays. La représentation cartographique a opté pour deux formes d'illustration. Elle a adopté dans la première carte une mosaïque de figures combinant les trames, les plages de couleur et des signes distinctifs pour mettre en relief la diversité des interventions. Dans la seconde, c'est le mode de représentation en camembert qui permet de mesurer le poids de chaque intervenant retenu dans les douze départements. Plusieurs remarques se dégagent de l observation des deux cartes. 1. La première a trait au grand nombre de structures qui interviennent dans le financement des activités en milieu rural. Il est aujourd'hui difficile de donner avec précision le nombre de structures qui octroient des crédits agricoles. Elles vont des structures officiellement investies de cette fonction comme le réseau des CLCAM, à des mutuelles montées par les populations, les tontines, en passant par la multitude d'organisations Non Gouvernementales (ONG) et de projets qui quadrillent le monde rural La seconde tient au fait que, de toutes les structures qui interviennent dans le financement agricole, le réseau des Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) est le plus performant. Il s'impose par ses ramifications : une fédération au niveau national (la FECECAM), sept unions régionales, quatre vingt deux caisses locales. Avec ses sociétaires, 17,25 milliards FCFA de dépôts, 12,02 milliards FCFA de crédits en cours en 1997 (crédits de campagne, crédits d'équipement etc.), le réseau des CLCAM gère également les fonds de plusieurs ONG et projets qui interviennent en milieu rural. 3. La troisième tient à l'importance des crédits mis en oeuvre par l'ensemble des structures de financement (hors grands projets de développement). Ceux-ci s'élevaient à quelques 13,6 milliards FCFA en 1997, soit environ FCFA par ménage agricole. Le département du Borgou absorbe 25,5% des crédits contre 11,5% pour l'atacora, le parent pauvre du système. L'impact de ces crédits sur le développement agricole et l'amélioration de la sécurité alimentaire est certain, même s'il est difficile d'établir une causalité entre le niveau actuel de la production vivrière et l'efficience des crédits mis en place. On peut cependant constater que jusqu'en 1998, les crédits agricoles ont été plus importants dans les zones productrices de coton qu'ailleurs. Les concours financiers qui sont allés directement à la promotion des cultures vivrières représentent moins de 15% de l'ensemble des crédits mis en place en C'est pour palier cette défaillance que les autorités multiplient depuis peu des initiatives dans ce domaine : crédit vivrier, fonds japonais, projets PILSA, PADSA (composante privée) et PAGER au Sud, PROMIC au Nord, pour ne citer que les plus représentatives. 3 Nous avons recensé près d'une vingtaine de structures mobilisant et/ou octroyant des crédits. Il s'agit des CLCAM, du crédit vivrier (budget national) du crédit japonais, du FAES, de l'ossd, de l'uspp, de Borne Fonden, du SAD, de la SNV, de la CFD/AFVP, de SASSAKAWA 2000, du PILSA, du PAGER, du FDV, du CBDIBA du PADSA, de l'unicef, de la Coopération Suisse, de l'ons. Page 42 sur 148

43 En somme, pour faire du crédit un véritable outil de développement agricole et un facteur de garantie de la sécurité alimentaire, un certain nombre d'actions et de mesures s'imposent. - Une restructuration du système d'allocation de crédits agricoles pour réduire la cacophonie actuelle. - Une révision du taux de loyer de l'argent très disparate (0% pour les crédits des USPP, 13 à 17% pour les CLCAM) et les conditionnalités qui limitent l'accès au crédit à un plus grand nombre d'agriculteurs souvent pauvres. De même la demande est de plus en plus forte, de la part des organisations professionnelles agricoles pour doter le pays d un véritable instrument de financement de l agriculture, genre Banque de Développement Agricole. Page 43 sur 148

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45 Planche n 11 : INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES LIÉES Á LA PRODUCTION AGRICOLE Cette planche traite des innovations technologiques en milieu rural. Par innovations technologiques, on désigne l ensemble des mutations qualitatives techniques mises en œuvre dans le but d accroître la productivité et la production dans un secteur d activité donné. Dans le cadre de cette carte, nous restreignons l analyse aux facteurs de production agricole dont nous cherchons à apprécier l importance et le niveau de leur consommation dans chaque région. Il s agit au titre des équipements : des attelages, des tracteurs agricoles, des matériels de transformation, des intrants à travers le niveau de diffusion des semences améliorées, de la quantité des engrais consommés par hectare cultivé et du volume d insecticides utilisés dans les différents départements. Les itinéraires techniques n ont pas été pris en compte, en raison de leur caractère diffus (en relation avec le grand nombre de produits en présence). Les données utilisées proviennent de plusieurs sources, principalement de la Direction de l Agriculture (DAGRI), de l Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), de la Direction du Génie Rural, des CARDER (Centre d Action Régionale pour le Développement Rural), de la SONAPRA (Société Nationale pour la Promotion Agricole) et du Programme des Technologies Agricoles et Alimentaires. L illustration cartographique a combiné plusieurs variables. Ainsi les plages de couleur ont été retenues pour représenter le niveau de consommation des engrais, alors que différents signes indiquent l importance de certains équipements. De l analyse des données et de l interprétation de la carte, il se dégage plusieurs remarques: 1. La première concerne la forte poussée des innovations technologiques dans le pays. Plusieurs indicateurs attestent cette considérable avancée. Il y a d une part, la multiplication des structures de création et de diffusion des innovations technologiques: APROMAH à Bohicon, COBEMAG à Parakou et ses annexes dans plusieurs localités, CFTS à Ouidah, CAMEMEC à Godomey, le Centre Songhaï et le PTAA à Porto-Novo pour ne citer que les plus importants. Il y a d autre part, l accroissement spectaculaire du volume de certaines consommations intermédiaires. Ainsi les quantités d engrais consommés dans le pays ont été multipliées par 7,6 entre 1983 et 1997 passant de tonnes à tonnes. Les semences améliorées d arachide sont estimées par le MDR à 70% des semences totales utilisées, celles de manioc à 40%. 2. La seconde est relative aux disparités régionales du niveau des innovations technologiques comme l indiquent les données du tableau ci-après : Tableau : Niveau d utilisation de quelques innovations par département Attelages Tracteurs Engrais Engrais (kg/ha) Maïs amélioré (% sup. Insecticides cultivée en maïs) Atacora 13,9% 3,5% 12,8% 25,36 24,0 10,7% Atlantique 0,07% 18,5% 1,8% 1 10,2 0,01% Borgou 84,8% 41,5% 46,6% 53,52 17,4 68,8% Mono 0,3% 6% 10,3% 45,63 4,2 3,18% Ouémé 0,01% 8% 0,8% 3 4,6 1,3% Zou 0,7% 22,5% 27,4% 29 39,1 15,9% Total national ,30 11,3 100 Source : Etabli à partir de données des CARDER, 1997 Le Borgou vient largement en tête au regard des variables retenues. Il est suivi du Zou et de l'atacora puis, du Mono où la consommation théorique d engrais par hectare est supérieure à celle dans l Atacora et le Zou. Par contre l Ouémé et l Atlantique font figure de parent pauvre en ce qui concerne la diffusion de ce genre de technologie. L utilisation des semences améliorées de maïs se généralise, mais reste très faible dans tous les départements sauf dans le Zou et l Atacora où elle est respectivement de 39,1% et 24,0% des superficies cultivées en maïs. Celle du manioc et de l arachide tarde à s imposer. Il apparaît assez clairement au regard de la distribution spatiale de ces techniques, qu il existe une forte corrélation entre le développement des cultures de rente et la promotion des innovations technologiques. Le coton représente ainsi l instrument de développement des innovations technologiques en milieu rural béninois. Cependant autour des oléagineux : arachide et palmier à huile et des racines (manioc) se mettent un ensemble de matériels de transformation dont le caractère diffus de la répartition spatiale ne Page 45 sur 148

46 permet pas une bonne représentation cartographique. Cette catégorie d innovations technologiques est très répandue dans les parties méridionale et centrale du pays. 3. L impact de ces innovations technologiques sur la résolution des questions de sécurité alimentaire est évident : augmentation substantielle de la production agricole et amélioration de la conservation des denrées tout en contribuant à créer de la valeur ajoutée au niveau de certaines filières. Cependant dans certains cas, elles ont plus permis d étendre les superficies emblavées (qui ont progressé de plus de 165% entre 1985 et 1997 dans le Borgou), que d accroître les rendements (dont la planche n 13 montre qu ils sont en net recul). Il se pose là un problème d utilisation rationnelle de ces innovations pour en faire de véritables instruments de promotion agricole et partant de garantie d une sécurité alimentaire durable pour le pays. Page 46 sur 148

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48 Planche n 12 : COLONATS AGRICOLES La colonisation agricole que l'on définit comme étant "l'installation des migrants à titre personnel dans une zone rurale vacante et propice aux activités agricoles" est un phénomène ancien au Bénin. Il a cependant pris une ampleur très importante au cours des trente dernières années en relation avec la pression démographique et la dégradation de l'environnement que connaissent certaines régions du pays. L'analyse à long terme montre que le phénomène revêt deux formes : l une organisée et l autre spontanée. La forme organisée a eu lieu au début des années soixante avec le transfert de population Lokpa et Bétamaribè de l'atacora, sur les terres sous-peuplées de la sous-préfecture de Bassila. L'opération organisée par la "Sudan Interior Mission" et portant sur près de colons entre 1962 et 1965, a abouti à la création de plusieurs villages de colonisation agricole : Biguina 1, 2 et 3 pour les Lokpa ; Diepani 1, 2 et 3 et Kouyepani pour les Betamaribè. - La colonisation spontanée est aussi vieille que les migrations, l'exode rural notamment. Elle a pris de l'ampleur et concerne de nombreuses régions du Bénin, de nos jours. La présente planche analyse le phénomène au Bénin et son implication sur la production et sur les stratégies de sécurité alimentaire. Elle met en relief les zones de départ et d'accueil et les directions des flux. De l'analyse de cette planche, il se dégage les constats suivants : 1. La zone par excellence de la colonisation agricole au Bénin se situe globalement entre les latitudes de Dassa- Zoumè dans le département des Collines et la Sous-Préfecture de Bembéréké dans le Borgou. Les plus importantes poches de concentration sont : - Le secteur Savè-Ouèssè, qui comptaient 125 établissements de colonisation agricole en 1996 dont 81(soit 65%) ont été créés entre 1975 et Selon les données du RGPH de 1992, la population des colons agricoles s'élevait à et âmes à Savè et Ouèssè, soit respectivement 37% et 24% de l'effectif total de la population des deux sous-préfectures. - La sous-préfecture de Tchaourou qui a accueilli le plus grand flux de colons entre 1974 et En 1994, on comptait quelques 33 établissements de colons agricoles, totalisant habitants, soit 28% de l'effectif total de la population de la sous-préfecture. - Le secteur de Savalou et Bantè où le phénomène de colonisation a pris une importance considérable ces dernières années. - La sous-préfecture de Bassila, qui compte près de 7500 colons agricoles installés le long de la route Bassila-Djougou et à la lisière de la forêt classée des monts Kouffè. - A ces principales poches s'ajoutent des foyers secondaires comme : - la dépression de la Lama et du Hollidjè où l'on compte près de colons occupés à la production du maïs et du manioc - - le secteur de Kétou et les franges occidentales de la vallée du Mono dans la région d'aplahoué - l'axe Djougou-N'Dali dans le Nord. 2. Les régions de départ et les groupes socio-culturels concernés sont respectivement : - Les contreforts de l'atacora (Natitingou, Toucountouna, Boukombé, Cobly, Matéri, Tanguiéta) et certaines sous-préfectures plus méridionales (Copargo et Ouaké) constituent les principaux foyers de départ. La dégradation continue et accélérée de l'environnement constitue la principale cause du mouvement. Les Bétamaribè, les Lokpa, les Wama constituent les principaux groupes socio-culturels affectés par ce mouvement. - Le plateau d'abomey (sous-préfecture de Agbangnizoun, de Zakpota, de Zogbodomey) et Adja confrontés au problème de manque de terre fournissent également un fort contingent de colons agricoles (Fon et Adja). Page 48 sur 148

49 Au delà de cette présentation, il est incontestable que la colonisation agricole a donné un souffle nouveau à la production vivrière dans certaines régions du Bénin. La multiplication et le dynamisme des marchés agricoles dans la partie centrale du Bénin témoignent de l'impact positif de ce phénomène sur la mobilisation de l'offre domestique des produits vivriers. Les régions de colonisation agricole sont devenues de nos jours les greniers du Bénin pour un certain nombre de produits. Mais le phénomène génère en relation avec l'évolution du statut de la terre, des problèmes dans de nombreuses régions. De plus en plus de conflits larvés ou ouverts opposent les allogènes (colons agricoles) et autochtones, notamment dans le département des collines. Il est donc urgent de trouver des solutions à toutes les manifestations du phénomène. Page 49 sur 148

50 Manque la carte RENDEMENT DE CUTURES VIVRIERES Page 50 sur 148

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52 Planche n 13 :TENDANCE DES RENDEMENTS DE CULTURES VIVRIÈRES Cette planche analyse les tendances des rendements moyens des principales cultures vivrières sur l ensemble du pays. L objectif de la carte est d apprécier la performance des systèmes de production du Bénin au cours des dix dernières années. L analyse est faite à l échelle des zones agro-écologiques telles que définies par la FAO et s appuie sur les rapports annuels des CARDER et les données de l Enquête Statistique Agricole (ESA) , réalisée par la Direction de la Programmation et de la Prospective du Ministère du Développement Rural (MDR). Cette période est choisie à dessein : marque la période de relance de la production cotonnière et celle des réformes de politiques agricoles et économiques avec en pointe la dévaluation du franc CFA de Sept spéculations ont été retenues : le maïs, le sorgho, le riz au titre des céréales, l igname au titre des tubercules, le manioc pour les racines, l arachide et le niébé en ce qui concerne les légumineuses. Pour l ensemble de ces produits, il a été procédé au calcul de la tendance des rendements sur l ensemble des unités administratives du pays. Les rendements moyens dans chaque zone a servi de base à la représentation. Ils ont été calculés à partir du cumul des superficies et de celui des productions des sous-préfectures appartenant à la même zone. Les histogrammes ont été retenus comme mode de représentation. Chaque couleur indique un type de produit, et la hauteur le pourcentage d augmentation ou de régression (selon que l histogramme est orienté vers le haut ou le bas) des rendements. Plusieurs remarques se dégagent de cette représentation : La tendance générale en % qui transparaît sur cette planche est celle d une baisse générale des rendements des racines et tubercules malgré l augmentation de la production ; et d une hausse généralisée des rendements des céréales et légumineuses entre masquant aussi une baisse générale au cours de la sous-période comme l indique le carton. Mais cette tendance générale cache quelques spécificités régionales et par produit. Ainsi du point de vue des disparités régionales, trois grands ensembles aux performances différenciées sont remarquables. - Les zones de terre de barre et celles des pêcheries semblent être les plus touchées par le phénomène de régression des rendements. La quasi totalité des produits ont enregistré entre une importante régression de leurs rendements excepté le niébé et l arachide qui ont connu une hausse tendancielle voilant des baisses enregistrées au cours de la période La pression démographique, les contraintes foncières et la faible utilisation des intrants sur des sols constamment sollicités (deux campagnes de maïs par an par exemple) expliquent largement cette situation. - Le phénomène est quelque peu contrasté sur l ensemble des formations cristallines allant de la latitude de Setto à celle de Kandi. L influence de la culture du coton et la disponibilité de terre notamment dans le Zou-Nord et le Borgou qui permet de plus longues jachères, jouent en faveur d une relative amélioration des rendements. Mais ce gain est entamé depuis 1992 avec le renchérissement des coûts de production, conséquence des réformes et de la dévaluation du franc CFA. - Seule la vallée du Niger et la dépression médiane semblent tirer leur épingle du jeu même si cette dernière enregistre depuis 1992 des baisses comme le fait remarquer le carton. La vallée du Niger a enregistré à une exception près des performances remarquables. Les rendements de certains produits ont cru de 82% (niébé) à près de 135% (riz) entre 1988 et Ces prouesses pourraient s expliquer par la mise en œuvre d un système de production qui intègre de plus en plus l agriculture et l élevage ainsi que l irrigation. Page 52 sur 148

53 En ce qui concerne les produits proprement dit, on constate que les rendements de maïs ont cru légèrement dans la dépression médiane et la zone des pêcheries au sud et de façon très sensible dans le nord et dans la zone cotonnière du Centre-Bénin. Par contre cette céréale semble perdre du terrain dans la zone des terres de barre. Le sorgho suit la même tendance que le maïs dans sa zone de production. Le manioc connaît une dynamique fortement contrastée : trois zones très dispersées (vallée du Niger, zone vivrière du Sud-Borgou et la dépression médiane) sur les huit définies, enregistrent des rendements croissants. La zone vivrière du sud Borgou avec près de 15% entre et plus de 25% entre de taux d accroissement des rendements de cette racine, se détache nettement du lot. L igname connaît une situation analogue à celle du manioc avec la nuance que ce sont surtout les zones aux sols pas très favorables à cette culture qui enregistrent des baisses de rendement. La situation du niébé et de l arachide est reluisante quand on considère la période , mais la baisse de rendement enregistrée par ces deux légumineuses entre malgré la forte demande du marché permet de se poser une fois encore des questions sur les performances des réformes économiques engagées pendant cette sous-période. Au total, cette tendance difficile à caractériser des rendements, corrobore les résultats de la planche n 40 qui montrent que l accroissement de la production agricole au cours des dix dernières années est plus lié à l extension des surfaces cultivées qu à l amélioration de la productivité des autres facteurs. Cette situation fragilise la situation alimentaire du pays et impose des actions rapides en matière de politique agricole. Page 53 sur 148

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55 Planche n 14 : PRINCIPALES PRODUCTIONS LOCALES (AIRES CULTURALES) La géographie agricole du Bénin révèle à la fois une grande variété de production et de paysages agraires. Cette carte présente les aires de cultures telles qu'elles se dessinent globalement sur le territoire national sous le double effet des conditions agro-pédologiques et du mode de peuplement. Les bandes alternées ont été retenues comme mode de représentation. Chaque bande représente la superficie emblavée en 1997 pour une culture dans chaque région. Par rapport aux objectifs de sécurité alimentaire, la représentation cartographique a privilégié les cultures vivrières. Les cultures de rente sont représentées simplement par des signes pour marquer leur présence. Dans chaque région, seules les cultures vivrières dominantes et le cheptel bovin ont été retenus pour faciliter l'interprétation des données et mettre en relief les grands ensembles. Ainsi, plusieurs remarques se dégagent de cette carte : 1. Il y a une nette différenciation des aires culturales. Du Sud vers le Nord, on rencontre : - Le domaine de culture du maïs et du manioc en association avec le niébé qui correspond aux formations de terre de barre. Le manioc connu pour ses hauts rendements tend à supplanter le maïs qui constitue la production traditionnelle de cette zone. Il intervient comme un alternatif à la pression démographique que connaît ce milieu. La culture du niébé est adoptée pour atténuer l'appauvrissement des terres causé par le développement de la production du manioc. - La zone de prédilection des tubercules et racines (igname et manioc) sur environ 68% des surfaces cultivées dans le Bénin central dont ils constituent le paysage caractéristique. Aux racines et tubercules s'ajoutent le maïs, l'arachide au titre des autres cultures vivrières. - Le Borgou central et tout le Sud et l'est de l'atacora sont le domaine des tubercules et des céréales sèches. Les tubercules et racines qui prennent le pas sur les autres productions sont l igname et le manioc. Les céréales sont par contre dominées par le mil/sorgho. Mais le maïs est en pleine expansion et prend actuellement dans le Borgou, le pas sur ces deux céréales avec une production de tonnes contre tonnes pour le mil/sorgho. - Les contreforts de l'atacora sont plutôt le domaine de productions rustiques, résistantes non seulement à la sécheresse, mais s'adaptant aussi à la dégradation accélérée des formations pédologiques. Il s'agit du mil/sorgho et du fonio. Quelques exploitations de riz pluvial et de montagne complètent la production vivrière locale. - La vallée du Niger, constitue à l'instar des contreforts de l'atacora, la zone où les productions agricoles sont les moins diversifiées. Hormis les productions maraîchères qui n'ont pas été prises en compte par l'illustration cartographique, la région ne fournit presqu'exclusivement que des céréales : mil et maïs. Le mil est la culture la plus développée. La production du maïs se limite encore à quelques centaines de tonnes par an. 2. L'omniprésence de certaines productions dans la plupart des zones : ainsi l'aire de production des tubercules et racines couvre plus de 80% du territoire national, ce qui explique qu'ils représentent plus de 70% du volume global de l'offre alimentaire domestique et considérés comme le garant de la sécurité alimentaire national. Plus que les tubercules, le maïs se présente comme la culture la plus "nationale". Cette céréale est présente partout sur le territoire national et s'affirme comme une culture de grande importance dans les régions qui n'en faisaient qu'une production secondaire. 3. La marginalisation des cultures de rente ne doit pas faire perdre de vue l'importance de ces dernières dans le paysage agraire et la production agricole. - Ainsi, la palmeraie qui constitue la plus importante culture des terre de barre par l'étendue de ses superficies comporte deux variétés : la palmeraie traditionnelle, à faible productivité, mais qui génère les revenus les plus élevés actuellement et la palmeraie sélectionnée. L'avenir de cette palmeraie qui avait jadis constitué la principale source de richesse du pays est compromis par la pression démographique, l'évolution du climat et la concurrence du marché international. La crise de cette culture est profonde au point d'amener les populations à détruire les palmeraies pour promouvoir les cultures vivrières comme on l'a noté dans l'ouémé en Page 55 sur 148

56 - Par contre le coton, consommateur d'espace, est en train d'enregistrer des progrès dans le Centre et le Nord du pays où il domine les paysages agraires. Dans le Borgou, cette plante textile occupe environ 35% des superficies emblavées et constitue un support indispensable au développement de certaines cultures vivrières comme le maïs. Son avenir se pose par rapport à deux contraintes : la conservation de l'environnement et l'évolution du marché international ; - La troisième culture de rente est l'arachide qui, présente partout dans le pays, a du mal à se développer à cause de la concurrence que lui livrent les huiles de coton et de palme importées. Les aires culturales montrent que la diversification agricole tant souhaitée par les pouvoirs publics pour la stabilité de la sécurité alimentaire n est pas un phénomène nouveau dans le monde rural béninois. Mais pour en faire une stratégie de développement agricole et économique et un gage de la sécurité alimentaire, il faut qu existe une demande solvable de produits divers. Page 56 sur 148

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58 Planche n 15 : PRINCIPALES PRODUCTIONS ANIMALES Cette planche réalisée sur la base des statistiques du MDR, présente les principales productions animales traditionnelles en 1996 à l exception de celle de la volaille pour laquelle les données existantes sont peu fiables : bovins, ovins, caprins et porcins. Les produits d aulacodiculture, d apiculture, de pisciculture etc. ne sont pas pris en compte, bien que contribuant de façon sensible à la constitution du disponible global national de protéines animales. Il manque singulièrement de données statistiques sur ces activités, pourtant en pleine expansion au niveau national. Elles sont promues par divers projets comme activités génératrices de revenus. Le mode de représentation choisi est celui des symboles. Le nombre de symboles représentés dans chaque sous-préfecture est proportionnel à l effectif du cheptel que compte celle-ci. La carte montre la forte concentration du cheptel bovin dans le nord du Bénin où les conditions climatiques sont plus favorables et le pâturage plus abondant pour cette activité qui y est essentiellement extensive. Les souspréfectures de Banikoara, Kandi, dans le département de l Alibori, de Kalalé, Nikki et Bembéréké dans le Borgou, constituent les plus importantes régions d élevage de bovins, caprins et ovins. Les sous-préfectures de Banikoara, Kandi et Kalalé abritent à elles seules les 26% du cheptel bovin du pays et près de 40% de celui du Borgou et de l Alibori réunis. Ces départements concentrent 69% du cheptel bovin national contre 22% pour l Atacora et la Donga. Dans ces derniers, ce sont les sous-préfectures de Kérou, Kouandé et Péhunco qui se positionnent comme les principales poches d élevage bovin. Ainsi, malgré le développement croissant de la transhumance vers le centre voire le sud du Bénin (sous-préfectures de Kétou, d Abomey-Calavi et de Ouidah-Kpomassè), les quatre départements septentrionaux constituent le principal foyer d élevage de ruminants : 91% du cheptel bovin national et 60% de celui d ovins-caprins. Le Mono et le Couffo comptent cependant le plus grand nombre de caprins du pays avec têtes soit 24% dépassant légèrement le Borgou (23,77%). Ces départements viennent en deuxième position après l Ouémé dans l élevage de porcins avec têtes (28%) contre têtes (28,75%). A l instar des départements du sud, les sous-préfectures de l extrême ouest de l Atacora pratiquent davantage l élevage d ovins-caprins que celui de bovins. Les départements du Zou et des Collines apparaissent comme une zone de faible concentration de la production animale au Bénin au regard des atouts de cette région pour ce type d activité (abondance du pâturage, faiblesse du peuplement). Mais les mouvements de transhumance actuels vers cette région pourraient à l avenir changer les données. Dans tous les départements l élevage de la volaille est important, mais les effectifs ne sont pas connus. La volaille constitue cependant l une des principales sources de protéines animales du pays. Les chiffres qui précèdent sont à prendre cependant avec la plus grande réserve notamment ceux relatifs aux effectifs des ovins et caprins. En effet depuis que les CARDER (centre d action pour le développement rural) ont cessé le suivi de ce cheptel, les secteurs d élevage dans les sous-préfectures sont restés défaillants, ce qui soulève une fois encore les problèmes posés par le PRSA (Projet de restructuration des Services Agricoles). Le suivi n étant plus fait nous constatons par exemple que des sous-préfectures comme Nikki, Kalalé, Banikoara, Kandi qui comptaient chacun plus de têtes d ovins-caprins à la fin des années 80 se retrouvent avec moins de têtes en 1996 alors qu aucune peste n a frappé ce cheptel pendant cette période. Au-delà de ces chiffres dont la fiabilité est discutable, la principale question qui se pose est celle de la capacité du cheptel national à couvrir les besoins en protéines animales des populations. La contribution actuelle des ressources animales à la couverture des besoins en protéines des populations est faible, même si les besoins sont mal connus. Outre le fait qu une grande partie de cette ressource est une production de prestige, elle est souvent gardée sous forme d épargne en nature par les éleveurs surtout dans le nord du pays. De même le déstockage n est pas régulier et varie d une période à une autre de l année. Le pays doit de ce fait recourir à des importations non seulement d animaux sur pied ( les petits ruminants notamment) des pays sahéliens, mais aussi de produits carnés ( viande, poisson et lait) d Europe et d Amérique. Les importations de viande ont connu une chute vertigineuse Page 58 sur 148

59 depuis l apparition de la maladie de la vache folle en Europe. Seules celles du poisson et des abats de volaille restent dynamiques Au total, les productions animales béninoises ne sont pas négligeables, mais leur apport à la résolution des problèmes de sécurité alimentaire notamment à la couverture des besoins protéiques des populations est faible, à cause du coût élevé des protéines animales par rapport au pouvoir d achat de la majorité des béninois. Une politique volontariste de relance des ces productions contribuerait à diversifier les ressources nutritionnelles des populations et à desserrer les contraintes à l accès économique de la viande par l augmentation de l offre. Page 59 sur 148

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61 Planche n 16 : SYSTEMES DE STOCKAGE VILLAGEOIS ET MODERNE Selon les nombreuses études, les difficultés alimentaires du Bénin dépendent moins de l'insuffisance de la production nationale dont le niveau est jugé acceptable, que des pertes post récoltes : environ 15 à 30% pour le maïs selon les régions. Ces pertes sont attribuées à l'archaïsme et à la précarité du système national de stockage. Ce dernier semble, en dépit de nombreuses initiatives de construction de silos modernes, largement dominé par les dispositifs traditionnels de conservation. Cette planche analyse seulement les structures à partir desquelles sont mobilisées les céréales, les légumineuses et accessoirement les tubercules et racines. Il est de ce fait uniquement question d'une analyse typologique des systèmes de stockage en tenant compte de la diversité bioclimatique et culturelle du pays. Les volumes stockés n'ont pas été pris en compte, mais la durée du stockage est analysée par rapport à la capacité différentielle des populations à affronter les périodes de soudure et saisir les opportunités du marché. L'essentiel des informations ayant servi à la réalisation de la carte provient : - d'écrits existants sur la question (rapports administratifs, articles, thèses) ; - des discussions avec les responsables du Projet de Technologie Agricole et Alimentaire (PTAA), de l'office National d'appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) et des enquêtes auprès des CARDER ; - des résultats d étude IFPRI/LARES non encore publiée. La représentation cartographique adoptée pour les greniers traditionnels a consisté à utiliser des hachures, au sein desquelles les cercles proportionnels et les plages de couleur indiquent respectivement le volume de silos modernes et les types de produits auxquels ils sont destinés. La carte fait ressortir trois grandes zones de stockage. 1. La zone Sud caractérisée par deux saisons de pluies et deux saisons sèches connaît des problèmes de stockage du fait d'une part, de l'hygrométrie de l'air qui se maintient à un niveau élevé pendant une longue période de l'année, d'autre part, des contraintes foncières et de la pression démographique notamment dans le Sud de l'ouémé qui occasionnent fréquemment des vols de produits. Face à ces problèmes plusieurs types de solutions sont apportées : - construction par les paysans de petits greniers surélevés avec des cloisons très aérés en feuilles de palmier tissées, tiges de bambou, lianes etc., au champ ou près des habitations ( type Ago ). La durée de vie de ce type de grenier est d'un à deux ans. - stockage des produits au plafond des habitations pour se prémunir des cas de vols. - construction du type Ava dans l actuel département du Couffo. Le maïs en spathes constitue le corps de ce type. - construction par l'etat des silos mieux adaptés à la conservation des céréales. Des neuf localités qui abritent les silos modernes, 6 (soit les 2/3) sont situés au Sud. L'ensemble de ces silos du Sud Bénin ont une capacité de tonnes, soit 81,3% du potentiel national de stockage moderne. La ville de Cotonou seule dispose des silos au port notamment, d'une capacité de tonnes soit 26% de celle de l'ensemble du pays. Les silos de Cotonou sont destinés aux stockages des céréales importés, du blé notamment. 2. Dans le Zou-Nord marqué par un climat de type soudanien, la conservation des céréales et légumineuses est facilitée par le faible niveau de l'hygrométrie de l'air et la longueur de la saison sèche (4 à 7 mois). Ces conditions climatiques favorisent la construction de deux types de greniers en fonction de la qualité des matériaux utilisés. - Le type Zingo à fond conique à base de végétaux (Andropogon sp, Anadolphia erecta, etc.) est installé au champ. Il a une durée de vie comprise entre 1 et 2 ans. Page 61 sur 148

62 - Le type Kozoun en banco (terre pétrie) est construit à côté des habitations. Il dure généralement plus de 10 ans. 3. Dans le Nord quatre types de structure de stockage sont courants : - le type Banco à intérieur cloisonné attribué aux populations lokpa, berba, bètamaribè de l Atacora qui l ont diffusé dans le Borgou et le Zou-Nord à travers la colonisation agricole. Sa durée de vie est d au moins 10 ans. - le type Séco utilisé pour le stockage des céréales en épis. Il a une durée de vie de 1 à 2ans. - le type plate-forme pour le stockage/séchage temporaire du sorgho. Il est ensuite chapoté de paille. - le stockage au plafond des habitations et des cabanes construites dans les champs (type Tata somba dans l Atacora). Le stockage au plafond des cabanes est très efficace et concerne le maïs déspathé. Le feu allumé dans la cabane permet le fumage du maïs pendant plusieurs mois et la destruction de tous les parasites. Mais quelque soit le type de grenier, la durée de stockage varie entre 4 à 6 mois dans le Sud et le Zou-Sud, 7 à 8 mois dans le Nord et le Zou-Nord. Cette variable est importante, car elle détermine la durée de stabilisation des prix. De façon générale, un effort de modernisation et de renforcement des capacités de stockage du pays est perceptible depuis un certain nombre d'années. Avec le concours de l Agence Française de Développement (AFD), de nombreux entrepôts de stockage ont été construits pour le compte des groupements villageois dans les zones de production cotonnière notamment. Dans l'ensemble, la précarité alimentaire liée à l'insuffisance et à l'inadéquation du système national de stockage persiste. Les problèmes tiennent principalement au fait qu'après le désengagement de l'etat, les intermédiaires privés (organisations professionnelles agricoles et commerçants) n'ont pas pris la relève, pour renforcer la capacité de stockage. Les stockages sont toujours l affaire des producteurs individuels, dont les produits conservés dans des greniers traditionnels sont l'objet d'attaques de toutes sortes, réduisant continuellement l'offre vivrière nationale. Il persiste encore de sérieux problèmes de maîtrise de la conservation des tubercules : 70 % de l offre alimentaire domestique. Page 62 sur 148

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64 Planche n 17 : TRANSFORMATION ALIMENTAIRE Cette planche analyse la transformation des produits vivriers consommés au Bénin. Elle traite spécifiquement des formes de transformation que l'on rencontre dans les différentes régions. De ce point de vue, l'analyse s'intéresse à toutes les méthodes de transformation : artisanale, semi-artisanale et industrielle qui ont cours dans le pays. L intérêt de l analyse de la transformation est triple. Elle permet d apprécier : 1. la manière dont sont partiellement ou entièrement résolus les problèmes de conservation, 2. le niveau de valeur ajoutée générée par le produit final, 3. le niveau et les formes de division du travail entre les hommes et les femmes au sein d une filière. L'élaboration de la planche s'appuie sur des informations recueillies dans divers documents et sur le terrain lors des enquêtes. Nous avons en effet procédé à l'établissement d'un répertoire des unités de transformation industrielle fonctionnant dans le pays, ainsi que leur localisation. Par contre en ce qui concerne les unités artisanales, nous nous sommes contentés, en raison de leur grand nombre, d'identifier les formes qui existent et de repérer les régions où elles prévalent. Les équipements semi-modernes mis en place par les ONG et dans le cadre de programmes comme le PADSA financé par la coopération danoise sont également représentés dans les localités où ils sont installés. L'illustration cartographique a combiné les trames ( représentant les zones de transformation artisanale ) et des symboles pour matérialiser la présence de complexes industriels et des équipements semi-modernes. Le constat qui se dégage de l'analyse est le foisonnement des procédés de transformation des produits vivriers au Bénin. La majeure partie des techniques de transformation est artisanale et s'observe au niveau des ménages. Les techniques vont des méthodes utilisant des instruments traditionnels: meule de pierre, mortiers et pilons à des équipements mécaniques souvent motorisés : moulins à maïs, presses, râpeuses pour fabrication de gari et d huile d arachide et de palme. De même selon les régions du pays et la nature des produits agricoles transformés on peut trouver dans chaque zone 2 à 4 types d unités artisanales de transformation alimentaire fabriquant des denrées primaires. Dans la partie septentrionale du pays qui constitue la principale région de cueillette du karité, les noix de cet oléagineux contiennent des amandes qui sont transformées en beurre. La transformation est essentiellement artisanale, en dépit du fonctionnement depuis peu d'une unité semi-industrielle dans la banlieue de Parakou. La transformation du lait de vache en fromage qui était la spécialité des populations du Nord gagne les Collines du fait de la sédentarisation de nombreux peuls. La transformation de diverses autres oléagineux en huiles est très répandue dans le pays. Si la production artisanale de l'huile de palme est l'apanage des populations du Sud, celle de l'huile d'arachide est répandue dans tout le pays. Elle s améliore avec la mise en place des équipements semi-modernes par le PADSA au niveau de certains groupements de transformatrices dans plusieurs régions du pays. La transformation du manioc est très répandue de la côte à la latitude de N dali dans le département du Borgou et de Djougou dans celui de la Donga. Mais c'est le Centre (Collines) qui détient la palme de la meilleure qualité. Le gari qui constitue le principal dérivé du manioc voit sa consommation croître au fil des années. Celle-ci est soutenue par la progression spectaculaire de la transformation favorisée par la diffusion des équipements mis en place dans le cadre du programme PADSA qui viennent renforcer ceux importés du Nigeria et de la Côte d Ivoire. Celles des céréales en farine est également connue dans tout le pays et se fait par le biais des moulins artisanaux et exceptionnellement dans certaines régions à l'aide des pierres à moudre ou de mortiers. En dehors de quelques équipements que le PADSA est en train de tester au sud du pays, qui permettent de séparer la fine membrane de la chaire amidonnée des grains de maïs, les céréales ne bénéficient pas encore de véritables équipements semi modernes de transformation. De ce fait, elles apparaissent pour le moment comme les laisser pour compte de l innovation technologique en matière de transformation alimentaire. Page 64 sur 148

65 Le secteur artisanal produit plus de 90% de l ensemble des produits alimentaires fabriqués localement et constitue l apanage des femmes. Malgré la multitude d ateliers artisanaux fabriquant des outils qui révolutionnent les activités en milieu rural, comme la percée des décortiqueuses d arachide et de riz, des rappeuses et des presses à manioc, des presses Dékanmè pour la fabrication d huile de palme plus saine et à fort rendement, cette production n est pas souvent suffisante pour les besoins de la consommation nationale : les importations annuelles d huiles par exemple représentent en valeur 7% et 5% 4 des importations totales de produits transformés par le Bénin respectivement entre et Le tissu industriel agro-alimentaire est squelettique. On compte seulement trois industries agro-alimentaires dans le Borgou et l Alibori dont une fabrique de beurre de karité, une usine de traitement de noix de cajou à Parakou et une rizerie à Malanville. Dans l Atacora une rizerie non fonctionnelle et l usine de concentré de tomate ( qui sera opérationnelle très prochainement) constituent le tissu industriel de la transformation alimentaire. Celui-ci est relativement plus important dans le sud et le Zou et se compose d'huileries à Ikpinlè, Lokossa, Ouidah(non fonctionnelle), d une sucrerie non encore fonctionnelle à Savè, et d usines de jus de fruits à Cotonou, d une usine de pâtes alimentaires à Cotonou etc. Les minoteries industrielles ne comprennent que deux usines implantées à Cotonou, transformant uniquement le blé en farine. La seule maïserie qui produit de la farine de maïs à Bohicon connaît des difficultés, car elle ne parvient pas encore à s imposer aux moulins artisanaux plus adaptés aux situations de bas revenus des populations urbaines et rurales. La seule usine privée de transformation du manioc en gari et cossettes et qui fabriquait également de la farine de cossettes d igname a arrêté de fonctionner. Le Bénin possède donc très peu d industries alimentaires qui pourraient permettre de garantir la sécurité alimentaire à long terme à sa population par la fabrication de produits plus élaborés, de longue conservation et faciles à stocker. Il importe de ce fait qu'une politique volontariste de transformation alimentaire soit initiée pour limiter les pertes de produits et réduire la précarité de la situation alimentaire du pays. 4 Source FAOSTAT Page 65 sur 148

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68 Planche n 18 : INFRASTRUCTURES ROUTIERES Cette planche présente l'état des voies de communication du pays en A la carte principale qui résume la situation générale, sont adjoints deux cartons qui font état du niveau de praticabilité des routes pendant les deux principales saisons : pluvieuse et sèche. Cette distinction est nécessaire pour mettre en relief le degré d'accessibilité de certaines localités aux différentes périodes de l'année, condition sine qua none d'un arbitrage correct de l offre alimentaire. La représentation a pris seulement en compte les voies terrestres : routes et chemin de fer en raison du rôle prépondérant qu'elles jouent dans le système national des transports. Elle distingue quatre catégories de voies : 1. les routes bitumées 2. celles en cours ou en projets de bitumage 3. les voies principales de terre de barre à praticabilité permanente 4. les routes secondaires à praticabilité saisonnière. L'échelle de représentation de la planche n'a pas permis de prendre en compte les pistes rurales très nombreuses dans les régions de forte densité de population (Sud du pays, secteur de Dassa-Zoumè, confins Ouest de l'atacora). Enfin, la technique de représentation a opté pour l épaisseur et la couleur comme éléments de différenciation des voies. Cette démarche permet de saisir le réseau des infrastructures routières du Bénin dans ses principales dimensions : organisation et qualité des voies. La disposition des principales voies de communication du Bénin laisse apparaître une forme linéaire qui découle des préoccupations qui ont présidé à leur tracé. En effet, ce sont des voies de pénétration auxquelles on assigna deux fonctions : - assurer l'évacuation des matières premières produites à l'intérieur du pays vers le port d'exportation ; - desservir les pays de l'hinterland (Niger, Burkina-Faso), conformément à la fonction de transit du pays. Ce tracé qui date de la période coloniale n'a fondamentalement pas été modifié au point où le réseau national long de quelques 3400 km dont 1405 sont bitumés, s'organise autour de trois axes principaux : Nord-Est Sud (Malanville-Dassa-Cotonou), le plus long et le plus praticable sur toute sa longueur, Nord-Ouest Sud (Porga-Djougou-Dassa-Cotonou), bitumé sur moins du tiers de son parcours, Est Ouest avec les voies (Ségbana-Banikoara, Kérou-Kouandé-Natitingou-Boukombé), (Nikki- N dali-djougou-kassou-allah), (Kétou - Bohicon - Aplahoué) et (Kraké - Illacondji). Une telle disposition des voies marginalise de nombreuses régions du pays et les place dans un état d'enclavement préjudiciable à leur développement. Au-delà de cette généralité, c'est l'insuffisance et la qualité des voies qui retiennent l'attention. En 1998, les besoins globaux en matière de route de desserte rurale étaient estimés par la DROA à plus de km linéaires de piste. L'achèvement des projets (AFD, ADAV, DANIDA, Banque Mondiale) en cours d'exécution portera le total des réalisations à environ 6200 km, soit un taux de couverture de 41%. A cette insuffisance notoire s'ajoute la mauvaise qualité des voies existantes. Théoriquement moins de 5% du réseau national est en mauvais état. Mais en réalité, la quasi totalité des voies non bitumées (principales, secondaires ou pistes rurales) ne sont véritablement praticables qu'en saison sèche. On peut mettre 4 à 8 heures de temps selon les périodes de l'année pour parcourir le trajet Djougou-Savalou considéré comme une voie principale à praticabilité permanente. Sur les voies secondaires entre Boukombé et Tanguiéta, la situation est la même. Page 68 sur 148

69 La quasi totalité des voies secondaires sont impraticables en saison des pluies par les véhicules du fait de l'absence d'ouvrages de franchissement. Cette situation marginalise des portions entières du territoire national dans le Nord ; il s agit des secteurs de Péhunco-Kérou, Ségbana-Kalalé, Tanguiéta-Matéri-Kobli et Malanville-Karimama. Au Sud, ce sont les localités situées dans les zones dépressionnaires du Hollidjè (Pobè), marécageuses de Bopa, d'athiémé et de Toviklin qui souffrent des problèmes d accessibilité. Cependant de façon générale, le problème d'enclavement se pose avec moins d'acuité dans les régions méridionales du pays (en raison de la forte densité) que dans le Nord. En somme, un tel état des infrastructures routières constitue un handicap à la résolution correcte des problèmes de sécurité alimentaire du pays. La configuration actuelle du réseau routier assure une mauvaise intégration de l'espace national. Des portions entières du territoire sont totalement enclavées et mal desservies à certaines périodes de l'année. L'arbitrage spatial de l'offre nationale de produits est de ce fait mal assuré confinant certaines régions dans une précarité alimentaire. Le bitumage imminent de l axe Savalou Djougou et peut-être de Natitingou Porga, permettra de mieux désenclaver certaines régions. L achèvement de l autoroute Porto-Novo-Cotonou parachèvera la conurbation des deux plus importantes agglomérations du pays. De même le bitumage des axes Ségbana-Kandi- Banikoara(frontière avec le Burkina-Faso), Nikki-N dali-djougou et Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara est nécessaire pour vitaliser les échanges du Nord-Bénin avec le Nigeria et les pays de l hinterland (Niger, Burkina-Faso et Mali). Aussi le chargement et l ouverture des axes Kétou-Savè, Savalou-Tchetti, Natitingou-Kouandé-Guilmaro- Kérou et Kokoro-Ouèssè-Bantè contribueraient à un meilleur quadrillage du pays et donneraient plus de chance aux populations, qu elles en ont actuellement pour valoriser leurs productions et améliorer leur sécurité monétaire gage de la sécurité alimentaire. Page 69 sur 148

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72 Planche n 19 : NIVEAU ET SOURCES DE REVENUS PAR ZONE AGRO-ECOLOGIQUE Cette planche traite du niveau des revenus, variables dont on connaît l importance tant dans l appréciation du niveau de pauvreté des populations que dans la possibilité de leur accès à la nourriture. La carte est élaborée à partir des résultats de l Etude des Conditions de Vie des Ménages Ruraux (ECVR) réalisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Ministère du Développement Rural (MDR) en 1994/1995 avec la collaboration de l UNICEF pour les aspects nutritionnels et sanitaires. La réalisation de cette carte s appuie sur les zones agro-écologiques prises comme cadre d analyse. De même la planche est composée outre : 1. D une carte principale qui rend compte du niveau de revenu annuel par équivalent-adulte, par zone agroécologique ainsi que sa structure suivant les différentes sources de revenus (contribution de chaque catégorie d activités dans la constitution du revenu). 2. De trois cartons, qui présentent respectivement la variation des revenus par zone agro-écologique par trimestre, le seuil de pauvreté globale et alimentaire et le taux de dépendance compte tenu du nombre d enfants à charge. L illustration cartographique a combiné plusieurs figurés allant des cercles proportionnels assortis de camemberts (qui présentent les différentes sources de revenus) à l histogramme, en passant par les plages de couleur. La carte principale montre une grande disparité du niveau des revenus d une zone à une autre. La zone 1 vient en première position avec un revenu (équivalent-adulte) de l ordre de FCFA, soit cinq (5) fois celui de la zone 4 (35600 FCFA environ). La faiblesse des revenus de la zone 4 est due à la situation d enclavement de cette région et au peu de développement des activités agricoles pratiquées sur des terres dégradées et par conséquent peu productives. Par contre la zone 1 bénéficie des retombés de l intense activité commerciale qui s y déroule et qu anime le marché international de Malanville. La zone 8 se situe en deuxième position avec un revenu annuel par équivalent-adulte de FCFA environ, suivi de la zone 2 qui malgré sa production cotonnière n a qu un revenu annule de FCFA. La zone cotonnière du Centre-Bénin ne se positionne qu au 5 è rang avec un revenu de F CFA. Quant à la structure du revenu, elle varie d une zone à une autre. Ainsi, les zones 2, 7, 3, et 1 classées dans le groupe des non pauvres, présentent la même distribution des sources de revenus: * Revenus de transfert : 1,4% * Revenus non agricoles (Commerce, transformations agro-alimentaires, artisanat): 73% * Revenus agricoles : 25,6%. Dans les zones dites pauvres ( 5; 6; 4 et 8 ), la répartition se présente comme suit: * Revenus de transfert : 2,2% * Revenus non agricoles (Commerce, transformations agro-alimentaires, artisanat): 64% * Revenus agricoles : 33,8%. D une manière générale les activités non agricoles occupent la première place dans les revenus quelle que soit la zone concernée. Elles procurent plus de revenus dans les zones non pauvres que dans les zones pauvres (73% contre 64%). Par contre les revenus agricoles contribuent plus à la constitution des revenus en zones pauvres qu en zones non pauvres (33,8% contre 25,6%). Par ailleurs les revenus de transfert sont plus importants dans les zones pauvres que dans les zones non pauvres (2,2% contre 1,4%). Page 72 sur 148

73 De même, d après les résultats de l Enquête Légère Auprès des Ménages urbains (ELAM, 1996) le niveau des revenus des ménages urbains est plus élevé que ceux des ruraux. Cotonou, Porto-Novo, Parakou et Bohicon affichent respectivement les revenus suivants : FCFA; FCFA; FCFA; FCFA. Le premier carton fait apparaître pour chaque zone, la variation des revenus durant les quatre trimestres suivants: Mars-Mai 94, Juin-Août 94, Septembre-Novembre 94, Décembre 94, Février 95. Chaque trimestre est représenté par un rectangle. Le niveau de revenu d un trimestre est proportionnel à la longueur du rectangle. Quelle que soit la zone, ces revenus varient d un trimestre à un autre. Les cartons 2 et 3 rendent compte de la situation d un indicateur très important dans l appréciation du niveau de vie en milieu rural. En effet le Seuil de Pauvreté Global (SPG) est une notion qui permet de quantifier le revenu minimun annuel indispensable à un adulte pour subvenir à ses besoins. Il se subdivise en deux: * le Seuil de Pauvreté Alimentaire (SPA) qui représente les dépenses minimales d ordre alimentaire pour ne pas être pauvre, * le Seuil de Pauvreté Non-Alimentaire (SPNA), correspondant aux dépenses minimales non alimentaires pour ne pas être pauvre. Au regard du carton 2, le Seuil de Pauvreté Global varie d une zone agro-écologique à une autre. Il est plus élevé en zone 5 et plus faible en zone 4. Les Seuils de Pauvreté Globaux (SPG) sont d une manière générale plus importants dans les zones du Sud-Bénin (Zones 5; 6; 7; 8) que dans celles du Nord (zones 1; 2; 3; 4). L importance de la densité humaine, la forte demande alimentaire et la cherté des principaux produits au Sud du Bénin peuvent être évoquées pour expliquer une telle situation. Le carton 3 analyse le taux de dépendance qui se définit comme étant le pourcentage d enfant de moins de 10 ans à charge d un ménage rural. Il ressort de l analyse de ce carton que les taux de dépendance varient d une zone à une autre. Les taux les plus forts se retrouvent dans les zones septentrionales : zone 3 (40%) ; zone 1 (39%). Ces taux sont relativement bas dans les zones méridionales avec 35% pour la zone 8 et 33% pour la sixième zone. Au total les revenus des ménages sont bas témoignant ainsi de la précarité de leur situation alimentaire. Page 73 sur 148

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77 Planche n 20 : RESEAU DE DISTRIBUTION : MARCHES ET ENTREPOTS Le Bénin dispose d'un dense tissu de marchés périodiques. Il fait partie des zones d'intenses activités d'échange du Golfe du Bénin dont l'origine remonte à la période précoloniale. On peut à ce propos distinguer plusieurs étapes dans l'évolution des activités marchandes et la mise en place des marchés périodiques : ouverture du pays aux échanges extérieurs marqués d'une part, par le développement du commerce caravanier dans la partie septentrionale et d'autre part par l'implantation des premiers comptoirs européens. émergence d'entités politiques traditionnelles structurées autour de la traite négrière. développement de l'économie de plantation et de cueillette pendant la période coloniale. L'évolution des activités d'échange a vite renforcé la solidarité des réseaux marchands au-delà des frontières ethniques et nationales avec apparition de nouvelles générations de marchés le long des frontières politiques. Ces différentes étapes expliquent en même temps la localisation des marchés, leur structure et leur périodicité. La présente carte est exécutée sur la base des différenciations qui en résultent. Ainsi, distingue-t-on les marchés primaires de collecte, secondaires de regroupement ou de distribution, marchés frontaliers de transit et terminaux de consommation. A ces différenciations fonctionnelles s'ajoutent celles de leur animation. Les marchés de collecte, de loin les plus nombreux sont situés dans des zones de production excédentaire. Ils sont animés par les acheteurs forains. Leur nombre est croissant au fil des années en relation avec le développement de la colonisation agricole. Les marchés secondaires de regroupement se distinguent des premiers par leur situation fortement dépendante des villes secondaires, des noeuds de circulation ou des zones de contact écologique. Glazoué, Pobè, Kétou, sont largement représentatifs de cette catégorie. Les marchés frontaliers de transit servent de liens commerciaux avec les pays limitrophes. La très forte dépendance du Bénin de ces pays limitrophes confère à ces marchés la fonction de regroupement par les commerçants grossistes qui y possèdent d'importants magasins de stockage. Marchés de regroupement et frontaliers de transit constituent par l'envergure financière des commerçants grossistes et d'innombrables entrepôts, les plus importants centres de transactions commerciales du Bénin. Malanville est le prototype de cette catégorie. Quant aux marchés terminaux de consommation, ils se localisent dans les grands centres urbains du pays et sont davantage fréquentés par le groupe des commerçants détaillants ( Cotonou, Bohicon, Azovè, Parakou, Djougou, Abomey ). L'animation de chacune de ces catégories de marché correspond à des périodicités bien déterminées. De ce point de vue, le Bénin peut être partagé en deux zones bien distinctes : 1. Dans la partie méridionale, où traditionnellement la semaine ne compte que 4 jours, les foires ont lieu tous les 4 jours, exceptés quelques rares cas qui se tiennent tous les deux jours (Ouando à Porto-Novo) ou tous les cinq jours (Comé dans le Mono). 2. A partir des Collines commence en général les marchés de 7 jours où sous l'influence de l'islam introduit dans le milieu par le biais du commerce caravanier, la semaine compte 7 jours. Toutefois, la plupart des marchés notamment de collecte ont une périodicité de 4 jours à l instar de ceux de la sous-préfecture de Djougou où la périodicité correspond à l'arrivée des caravanes. Ces périodicités fonctionnent dans le cadre des réseaux très serrés de plusieurs marchés ruraux qui se sont mis en place conformément aux nécessités d'échanges commerciaux et culturels. A l'intérieur d'un même réseau, plusieurs marchés peuvent se tenir le même jour. C'est à partir de ces réseaux que peut se mesurer l'emprise des marchés de regroupement dont les plus dynamiques sont Malanville et Bohicon. Page 77 sur 148

78 La fonctionnalité de ces marchés est assurée par plusieurs acteurs et autres intermédiaires allant des commerçants aux transporteurs en passant par les courtiers, et parfois des cambistes comme le montre les cartons consacrés à quelques principaux marchés. L'importance des vendeurs et des marchandises exposées se lit à travers les cartons. D'une manière générale, ces marchandises sont largement dominées par les produits vivriers : maïs, tubercules et dérivés, céréales importées du marché international, riz et farine de blé notamment. L'importance des produits exposés est variable selon les périodes de l'année. Somme toute, le réseau de distribution joue un rôle essentiel dans la résolution des questions de sécurité alimentaire qui se posent au pays. Il est en effet un des instruments de l'arbitrage spatial et même temporel de l'offre et facilite l'accès aux denrées alimentaires aux populations, même dans les coins les plus reculés du pays. Sa performance (totale intégration des places d'échanges, faible fluctuation des prix, absence de restriction) est cependant quelque peu handicapée par les difficultés de transfert des produits de certaines zones vers d'autres et l archaïsme des systèmes traditionnels de stockage. Page 78 sur 148

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80 Planche n 21 : IMPORTATIONS ALIMENTAIRES S'il est de notoriété publique que le Bénin importe certains produits alimentaires de grande consommation, peu de gens ont cependant une idée de l'ampleur réelle de ces approvisionnements, de leur évolution dans le temps et de leurs origines exactes. En effet, l'évolution des statistiques agricoles du pays et les discours officiels laissent clairement entrevoir que la production domestique couvre les besoins alimentaires nationaux. Cependant le Bénin est un gros importateur de produits alimentaires en tête desquels arrivaient jusqu à un passé récent, les céréales. Cette planche traite des caractéristiques d'un phénomène qui, loin d'exprimer une situation alimentaire interne critique, résulte plutôt du jeu des acteurs et de l'interférence des marchés régionaux. La représentation cartographique met en relief, d'une part, les pays fournisseurs et d'autre part, les quantités totales par produit faisant objet des importations. Les volumes représentés sont les moyennes annuelles des transactions des trois dernières années. Les importations de produits alimentaires du Bénin présentent trois caractéristiques : Elles concernent une gamme très variée de produits allant des céréales (sorgho, maïs, farine de blé, blé, riz) à des denrées aussi diverses que le poisson congelé, les produits laitiers, les boîtes de conserve, le sucre etc. D'autres comme les viandes n'ont pas été cartographiées dans cette planche. Cette diversité est d'autant plus frappante qu'elle incorpore des produits pour lesquels le pays est autosuffisant comme le sorgho et le maïs. Les importations de ces deux céréales intéressent en grande partie la brasserie. Elles sont importantes, mais en net recul au cours de ces dernières années. Les importations de riz qui avaient culminé à tonnes en 1987, ne se situaient qu à tonnes en Celles du blé passent de en 1991 à tonnes en 1997 ; celles de la farine de blé de en 1990 à tonnes en Les importations de certains produits sont restés très dynamiques ; c est le cas des produits laitiers, 3296 tonnes en 1990 et tonnes en 1997, des produits congelés : tonnes en 1990 et tonnes en D autres sont ponctuelles ; c est le cas en 1997 des importations de maïs d Afrique du sud et visent à résoudre des difficultés alimentaires conjoncturelles. La rapidité avec laquelle ces types d importations se mettent en place traduit la capacité de l ONASA à faire face aux problèmes d insécurité alimentaire conjoncturels. On mesure réellement l ampleur de ces importations en les comparants au disponible local. Ainsi en 1987, 1988 et 1990, le volume des importations de céréales représentait respectivement 131,5%, 77% et 50% du disponible domestique de cette catégorie de produits. Mais depuis 1994 ces importations ont amorcé un important déclin. Ainsi, en 1997 le volume des importations céréalières ne représentait respectivement que 32,4%, 37,6%, 34,3% de celles de 1987; 1988 et La libéralisation du marché nigérian, principal réceptacle de ces produits explique largement ce recul. La majeure partie des fournisseurs est constituée de pays extra-africains. En effet, hormis la Tanzanie qui intervient périodiquement pour le maïs et le sorgho, la Mauritanie pour le poisson congelé, le Sénégal et le Ghana pour le sel de cuisine et le Togo pour les conserves, le Bénin échange officiellement très peu avec les autres Etats africains. L'Asie et l'amérique du Nord arrivent en tête pour les fournitures de riz, du blé et de la farine du blé. Dans ces deux continents, ce sont la Thaïlande, le Pakistan, la Chine et les Etats-Unis qui constituent les principaux fournisseurs. Par contre au sein de l Union Européenne, la France, la Belgique viennent largement en tête suivies de l'allemagne, de la Hollande, de l'italie et de l'espagne. Les importations alimentaires qui représentent près de 130 milliards de francs CFA chaque année pèsent lourdement sur la balance commerciale officielle du pays, qui accuse un important déficit. Mais du fait de la réexportation d'environ 70 à 80% selon les produits vers le Nigeria, elles contribuent pour une large part à améliorer les recettes fiscales à travers les différentes taxes perçues. Page 80 sur 148

81 L'organisation de ces importations a connu une sensible évolution ces dernières années. Elle était assurée jusqu'au milieu des années 70, par des maisons de traite installées au Bénin : CFAO, SCOA, John WALKDEN, la Société Coop etc. Par la suite, l'etat a pris leur monopole par le biais de sociétés comme la SONIB, l'agb etc. Enfin, les réformes économiques de ces dernières années ont amené les autorités à libéraliser totalement le marché et les transactions sont concentrées actuellement entre les mains de négociants nationaux et étrangers : Libanais notamment. En dépit de la baisse importante de ces volumes, les importations de produits alimentaires occupent encore une proportion significative des achats extérieurs du pays. Même si ces volumes sont loin de refléter une certaine précarité alimentaire nationale, les importations alimentaires peuvent bouleverser les habitudes alimentaires des populations et susciter de nouveaux besoins difficiles à satisfaire. Elles jouent également un rôle important dans la formation des prix sur nos différents marchés. La relative stabilité des prix des produits importés tire à la baisse ceux des produits locaux annihilant ainsi les incitations à la production. Page 81 sur 148

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84 Planche n 22 : FLUX NATIONAUX DES PRODUITS VIVRIERS Une préoccupation essentielle a présidé à la réalisation de cette planche : la mise en exergue des quantités et la direction des flux, de manière à repérer et différencier les zones de collecte, de regroupement et de distribution. L'illustration cartographique a adjoint à la carte principale qui résume la situation d'ensemble, quatre cartons qui traitent des cas spécifiques de produits : céréales, tubercules, légumineuses, bétail et poisson. Les cartons décrivent les flux directionnels. Par contre la carte principale va au-delà de cette description de flux pour rendre compte de leur quantité. Cette dernière est obtenue au moyen d'un recoupage des quantités contrôlées par les agents de la Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement des produits agricoles (DPQC) et celles exposées sur les marchés périodiques. Malgré la réserve qu'on peut avoir vis-à-vis de cette démarche, elle permet de se faire une idée de l'importance des volumes brassés par les marchés. L'échelle de la carte n'a pas permis de prendre en compte toutes les catégories de flux. La représentation a privilégié les flux nationaux plus saisissables aux flux zonaux et départementaux. 1. La carte montre que tous les produits vivriers font l'objet de transactions commerciales. Le volume de la production commercialisée est cependant variable selon les produits. Pour ceux qui sont les plus commercialisés, les estimations des travaux antérieurs 5 font état de : 53% pour le maïs, 28% pour le mil/sorgho, 66% pour le manioc, 56% pour l'igname, 25% pour le riz local. Il est certain que ces proportions sont en nette augmentation corrélativement à la poussée urbaine dont le taux se situe autour de 36,6% actuellement. 2. Mais au delà de ces constats, c'est l'orientation des flux qui frappe le plus; elle suit la configuration linéaire de l'habitat et du réseau routier national. Deux ensembles de flux venant l'un du Nord-Est et l'autre du Nord- Ouest se joignent au centre avant de converger principalement vers le Sud. Cette orientation montre que pour l'essentiel, les produits commercialisés visent l'alimentation des populations urbaines qui, selon S.A. AGRER (1986), consommeraient respectivement 35%, 15% et 10% de maïs, manioc et igname mis sur le marché. 3. Intervient ensuite la quantité des transactions selon les flux et les produits. Quelques centres se dégagent comme les plus gros réceptacles des produits commercialisés. Il s'agit de Cotonou, Malanville, Bohicon, Porto- Novo, Djougou et Glazoué. Plusieurs zones interviennent dans la collecte dont quelques unes se dégagent comme les plus importantes : Pobè, Kétou et Nikki pour le maïs, Djougou, Nikki, N'Dali et Tchaourou pour l'igname, Ouèssè, Savalou, Tchaourou pour le gari etc. Cependant c'est la proportion de chaque produit représenté et commercialisé par chaque marché que la carte met le plus en relief. On constate aisément la prédominance du maïs tant par sa présence sur tous les marchés, que par l'importance des quantités objet des transactions, comme le montre le tableau ci-dessous. Cette céréale se positionne comme le produit qui circule le mieux dans le pays. Si pour l'essentiel, les flux nationaux du maïs et du mil/sorgho se dirigent vers Cotonou, il n'en est pas de même pour le gari dont une bonne partie est convoyée vers Malanville à partir des grandes zones de production de Ouèssè, Savalou, dans la perspective de son écoulement vers le Niger. Les flux de bétail partent pour l'essentiel du secteur Banikoara-Kérou et Kalalé pour le Sud après avoir été alimentés par des apports de petits ruminants en provenance notamment du Niger. Quant aux transactions de poissons et autres crustacés, elles suivent principalement la direction Sud-Nord. Cette planche permet de mesurer le degré d'interdépendance des grandes régions du pays quant à leurs approvisionnements en produits locaux. Il se dégage nettement que le produit qui circule le mieux est le maïs en raison des facilités de conservation et de stockage qu'il offre, de l importance de sa consommation qui concerne presque tous les ménages béninois et de la progression de sa culture dans toutes les régions du pays. Il est de ce fait le produit le mieux contrôlé par les services de la direction des prix de la qualité et du conditionnement (DPQC) comme l indique le tableau ci-dessous. Ainsi est-il appelé à jouer à l'avenir un rôle déterminant dans la résolution des problèmes nationaux de sécurité alimentaire. 5 FAO, 1987 : Mission de sécurité alimentaire et de commercialisation au Bénin, Volume II, Mai, Rome. Page 84 sur 148

85 Tableau : Volume des produits vivriers contrôlés par la DPQC en 1997 (t) Maïs Igname Gari Niébé Mil/Sorgho Arachide Atacora 290,15 212,85 261,8 331,2 25,6 985,7 Atlantique 94,29 13,81 56,12 17,735-5,98 Borgou 1.585, , , ,3 Mono 504, Ouémé 2.026,3-824, Zou 2.419, , ,3 729,2-96,845 Total 6.920, , , , ,8 Source : Service du Contrôle de la Qualité e du Conditionnement (SCQC). Page 85 sur 148

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87 Planche n 23 : FLUX REGIONAUX DES PRODUITS VIVRIERS Cette planche rend compte du flux des produits vivriers entre le Bénin et ses voisins (Niger, Nigeria, Togo, Burkina-Faso). Du fait de sa situation géographique, le Bénin se trouve au centre d'intenses transactions régionales de produits vivriers que l'on peut sérier en deux volets : le commerce import-export des produits locaux et la réexportation qui concerne ceux importés du marché international. La difficulté d'analyse de ces échanges réside dans le fait qu'ils intègrent parfaitement les circuits informels, de sorte qu'on connaît très mal les quantités qui font l'objet des transactions. La présente planche est réalisée à partir de sources d'informations diverses, principalement d'enquêtes et d'études faites sur les échanges régionaux des produits vivriers. L'illustration cartographique met en exergue deux informations essentielles : les quantités échangées et les flux directionnels. En raison de l'écart important entre les quantités objet des transactions, l'échelle choisie est le logarithme décimal. De la lecture des informations transcrites sur la carte, il se dégage deux remarques essentielles : 1. La première tient à la nature et à l'importance des produits en transaction. Tous les produits agricoles domestiques font l'objet d'échanges entre le Bénin et ses voisins. Cependant, certains comme le mil/sorgho participent très peu aux transactions régionales. Leur trafic se limite souvent aux échanges entre populations frontalières. Il en est de même du fonio. D'autres produits comme les tubercules et leurs dérivés (cossettes d'igname, gari) constituent les volets importants des transactions. L'igname et les cossettes d'igname avaient fait l'objet d'un fructueux trafic entre le Bénin et le Nigeria. Les principales poches de sortie de ce produit étaient Chicandou, Tchatchou, Savè et Glazoué (environ tonnes/an entre 1975 et 1982). Les difficultés économiques du Nigeria et la spectaculaire relance de la production d igname dans ce pays ( 1 er producteur mondial) ont considérablement réduit le volume de la transaction de ces produits. Par contre, le gari continue d'alimenter un fructueux trafic en direction du Niger et le volume des transactions ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des années. Toutefois les difficultés économiques de ce pays sont en passe de compromettre les perspectives de développement de ce trafic. Vient ensuite le maïs qui est devenu le produit domestique le plus commercialisé entre le Bénin et ses voisins. Jusqu'en 1995, on estimait à environ tonnes/an, la quantité de maïs que le Bénin exporte vers ses voisins (Niger, Burkina-Faso et Togo), contre des importations de l'ordre de tonnes en provenance du Nigeria. Si les transactions avec le Burkina-Faso et le Niger se faisaient en sens unique, celles avec le Nigeria s'effectuent dans les deux sens. Dans ce cas précis, les flux s'inversent fréquemment, et leur orientation est uniquement fonction du niveau de prix pratiqués de part et d'autre de la frontière. Ces deux dernières années ( ) sont marquées par une nette réorientation des exportations régionales du maïs. Celles-ci sont plutôt convoyées vers les pays de l'afrique Centrale, que de l'ouest, où le maïs béninois est de plus en plus concurrencé par ceux venus d'autres pays (Côte-d'Ivoire, Ghana). Aux importations traditionnelles en provenance du Nigeria, le Bénin adjoint depuis 1996, celles en provenance du Togo pour faire face à la soudure dans l'atlantique et le Mono. Au titre des autres produits que le Bénin échange avec les voisins, il y a l'oignon qu il exporte vers le Togo, mais qu il importe à certaines périodes de l'année du Nigeria et du Niger. De ce dernier pays, arrive également du niébé et du bétail. Cependant, c'est à propos de la tomate que s'opère une véritable révolution dans les transactions commerciales régionales. Selon les saisons, le Bénin reçoit de la tomate en provenance du Nigeria (des bassins de production de Kano), du Togo et du Ghana, et fait nouveau, du Sud du Burkina-Faso. Depuis la seconde moitié des années 80, le Bénin s'est spécialisé dans la réexportation des produits importés du marché international vers le Nigeria. Le volume des transactions a dépassé certaines années, celui du commerce des céréales locales. Cependant, la libéralisation du marché nigérian des grains a donné un coût fatal à ce trafic dont le volume est passé d'environ tonnes en 1987 à tonnes en 1997, soit une diminution de 91,5% en 10 ans. Page 87 sur 148

88 2. La seconde remarque concerne le recentrage des transactions sur quelques pôles frontaliers. Par ordre d'importance se trouve Cotonou qui est devenu le plus important entrepôt de produits de réexportation. Il alimente d'importantes poches d'évacuation comme Kraké et Igolo. Vient ensuite Malanville qui greffe au commerce des produits locaux, la réexportation du riz en direction du Nigeria. Ce marché constitue la principale porte d'exportation vers le Niger. A ces deux grands pôles s'ajoutent les secteurs de Parakou, Nikki et de Djougou/Bassila. Le premier avait jadis été la poche essentielle de sortie des cossettes. De nos jours, il est devenu l'une des principales zones de collecte du maïs exporté vers les pays voisins. Quant au secteur de Djougou/Bassila, il est la plaque tournante des transactions avec les pays voisins (Togo et Burkina-Faso). Enfin, plus au Sud, intervient le secteur de Azovè qui anime les échanges avec le Togo. Somme toute, les échanges commerciaux entre le Bénin et ses voisins sont dynamiques. On peut cependant craindre que le pays ne passe du statut d'exportateur net à celui d'importateur, situation qui serait préjudiciable à l économie nationale à l heure de la mise en œuvre du Tarif Extérieur Commun(TEC) de l UEMOA. Pour le moment, le fonctionnement des échanges régionaux donne une structuration particulière au marché intérieur en suscitant l'émergence des pôles de transaction qui désintègrent l'espace marchand national. Page 88 sur 148

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90 Planche n 24 : EMPRISE DES VILLES REGIONALES SUR LE MARCHE VIVRIER BENINOIS L'emprise des villes régionales sur le marché vivrier béninois est très mal connue, sauf à l'occasion des crises d'approvisionnement, où les autorités la présentent comme une menace contre la sécurité alimentaire. Elle est pourtant omniprésente et s'étend de plus en plus sur une gamme variée de produits. En effet, la position géographique du Bénin au cœur de l'afrique de l'ouest, le place au centre des interférences commerciales dont les villes constituent les principaux animateurs. A la différence de la carte des flux régionaux, la planche n 24 traite de "l'intégration par le marché" telle qu'elle se réalise entre le Bénin et ses voisins et dont les villes constituent les principaux pôles de coordination. Elle analyse également son implication sur les espaces marchands au niveau du Bénin et ses répercussions sur les questions de sécurité alimentaire. De l'observation de la carte, on peut repérer trois principales sphères d'influence, traduisant la nature et le niveau des relations que le Bénin avec ses voisins immédiats: le Togo, le Niger et le Nigeria. 1. A l'ouest quatre sous-espaces se dégagent en relation avec le Togo et dans une moindre mesure le Ghana. Ainsi du Nord au Sud, on distingue : - La zone d'emprise des marchés de Nadoba et de Kantè, qui permettent aux sous-préfectures de Boukombé et de Cobly d'atténuer les effets de leur relatif enclavement. Bien que les transactions commerciales soient modestes, elles constituent à bien des égards, une soupape de sécurité pour cette région longtemps classée comme zone à risque au niveau national. - -Le rayon d'influence de la ville de Lama-Kara et du marché de Kétao, son principal relais est variable. Il concerne surtout la sous-préfecture de Djougou. Mais parfois, l emprise de ces deux localités s étend jusqu'à l'est où Nikki et Kalalé assurent leurs approvisionnements en maïs. C'est le cas au cours des années 1990 et 1991 quand Togograin a procédé à des ponctions de maïs pour répondre à des appels d'offre d'aide triangulaire. Dans cette sous-espace, il faut également mentionner la forte emprise des villes de Sokodé, Kambolé et Tchamba (au Togo) sur celle de Bassila. - La zone d emprise de la ville d Atakpamè qui confère une animation particulière aux marchés de Tchetti et de Doumè. - Les plus fortes imbrications sont notables dans la partie méridionale, où Tohoun au Togo constitue une importante source d'approvisionnement en maïs et gari pour la localité d'azovè, qui à son tour convoie des excédents vers Cotonou et Bohicon. De même, de Kéta au Ghana, via Lomé, Cotonou est approvisionné en épices : piment et sel. 2. Au Nord, c'est l'influence des villes nigériennes qui s'exerce sur le marché des produits vivriers béninois. En effet, les villes de Gaya, Dosso, Niamey, Tahoua puisent une partie de leur approvisionnement dans le marché de Malanville dont on sait que la zone d'emprise s'étend à la quasi-totalité du Nord-Bénin pour le maïs et l'igname et au centre du pays pour le gari. On notera surtout que ce débouché a donné une impulsion à la production du maïs dans les deux départements du Nord. 3. Cependant, c'est l'emprise des villes nigérianes sur le marché des produits vivriers béninois qui est la plus importante et la plus décisive. Elle constitue l'élément régulateur qui conditionne le fonctionnement du marché des produits vivriers béninois à deux points de vue. - Au travers de la circulation des produits locaux, Lagos est devenue une soupape de sécurité alimentaire de la ville de Cotonou et de Porto-Novo, qui y puisent une partie de leurs besoins en céréales à certaines périodes de l'année. De même, l'alimentation de la ville de Cotonou en produits maraîchers est assurée à certaines périodes de l'année à partir des approvisionnements en provenance du Nigeria. - Toutefois, c'est la demande des villes nigérianes, (Lagos notamment), en produits provenant du marché international qui influe sur le fonctionnement du marché national des produits vivriers. En effet, la présence massive à Cotonou du riz, dont plus de 80% sont destinés au Nigeria, a un effet perturbateur sur le fonctionnement du marché du maïs (principal produit de substitution du riz). Des analyses effectuées entre , ont montré que 36% de la variation du prix du maïs sur la place de Cotonou sont influencés par le niveau du prix du riz. Page 90 sur 148

91 Au delà de ce constat, l'emprise des villes régionales sur le marché des produits vivriers béninois a de nombreuses implications : * Elle est source d'une segmentation de l'espace marchand national en des portions peu intégrées. L'intégration n'est réalisée qu'en période de soudure avec la descente des céréales du Nord vers le Sud. Le marché de Malanville est de tout temps plus intégré à ceux de Dosso, Niamey, que de Parakou et Cotonou. * Elle accentue la méconnaissance du niveau réel du disponible vivrier national. * Mais au delà de toutes les supputations, elle participe d'une intégration régionale des marchés, qui a tout point de vue constitue un moyen très sûr de garantir la sécurité alimentaire des populations. De toute évidence, le phénomène ira en s'accentuant, au regard des projections du fait urbain dans le Golfe du Bénin. Reste aux politiques économiques de s'adapter à la nouvelle situation, pour que le Bénin ne soit pas le laissé pour compte des dynamiques au niveau régional. Page 91 sur 148

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93 Planche n 25 : REGULATION INFORMELLE DES MARCHES Cette planche intitulée "régulation informelle" analyse le fonctionnement du marché des produits vivriers au regard des formes de coordination qu'il véhicule. Elle met l'accent sur les formes d'organisation des acteurs et leur impact sur le fonctionnement du marché. La régulation est comprise comme " un ensemble de procédures et de comportements individuels et collectifs, qui a principalement la propriété de reproduire des rapports sociaux fondamentaux à travers la conjonction de formes institutionnelles historiques déterminées, de soutenir et piloter le régime d'accumulation en vigueur..." 6. Le caractère informel des procédures et comportements s'explique par le fait que sans être illégales encore moins clandestines, les organisations qui les génèrent ne jouissent d'aucune légitimité officielle. La réalisation de la carte s'appuie sur des résultats de travaux antérieurs 7 et d'enquêtes de terrain. De ces investigations, il se dégage clairement que le marché des produits vivriers est globalement libre. Aucune entrave officielle majeure n'empêche la circulation des produits sur l'étendue du territoire national, comme le laisse transparaître la carte n 20 qui traite des flux. Mais l'analyse du jeu des acteurs, des différents intermédiaires notamment, fait apparaître un fonctionnement différencié des espaces marchands en relation avec les formes d'organisations et de coordinations qui y prévalent. En effet trois principales formes de structures organisationnelles se partagent le marché des produits vivriers béninois. Une plus ancienne, plutôt traditionnelle ayant une structure pyramidale qui relie les différentes catégories de collecteurs aux grossistes en passant par les demi-grossistes avec parfois des ramifications à d'autres intermédiaires. Une forme organisationnelle plus lâche, parfois à connotation cognitive, ou résultant d'actions volontaristes des pouvoirs publics ou autres Organisations Non Gouvernementales Des oligopoles régionaux apparus ces dernières années, et se positionnant comme de véritables instruments de régulation au sens de réglementation du marché: fixation des prix de collecte et de vente, limitation de l'accès de certaines zones à des catégories d'acteurs. Selon les zones de fonctionnement de ces structures, on peut distinguer globalement trois types de régulation du marché. 1. Un premier type qu'on peut qualifié de concurrentiel, où les transactions obéissent aux critères d'un marché où prévaut la "concurrence parfaite". Il est le fait d une grande partie du territoire national (des portions de tous les départements s'y retrouvent). L'accès au marché est libre pour tous les acteurs. C'est le cadre de fonctionnement des deux premières catégories de structures organisationnelles énoncées plus loin. L'action des structures organisationnelles qui y fonctionnent (coopératives de stockage et de commercialisation) se cantonne souvent à des mesures de prévoyance: constitution de stock régulateur pendant les périodes de soudure. 2. Un second type plus volontariste marqué par l'action d'oligopoles régionaux, où des associations de commerçants érigent un certain nombre de mesures réglementant les transactions de produits vivriers. Cette forme a actuellement cours dans les sous-préfectures de Nikki dans le Borgou, de Pobè et Kétou dans l'ouémé. Ces oligopoles se positionnent comme des entraves au fonctionnement concurrentiel du marché pour deux raisons principales : 6 BOYER, 1987, La théorie de la régulation, une analyse critique AGALMA - la Découverte - Paris. 7 SOULE ( B G), 1994, Echanges régionaux et régulation des marchés de produits agricoles: le cas du Niger et du Bénin en relation avec le Nigeria, Thèse de doctorat, ENSA - Montpellier LUTZ (Clément),1994, The functioning of the maize market in Benin, Thèse de doctorat University of Amsterdam TASSOU (Z), 1994, Analyse de l'efficacité du marché du maïs au Bénin, mémoire de DEA, ENSA Montpellier YERIMA (B), 1995, Contrats et dynamique des filières de produits agricoles alimentaires en Afrique de l'ouest - le cas des filières maïs / manioc au Bénin et au Nigeria, Mémoire de DEA, ENSA Montpellier Page 93 sur 148

94 i) ce sont les membres des associations qui étudient et fixent les prix de collecte et de vente des produits dans leur aire d'influence ; ii) aucun commerçant étranger n'est libre de procéder à la collecte des produits dans les fermes et dans les marchés primaires de ces zones. 3. La troisième forme de régulation est celle que tentent de mettre en œuvre les différents réseaux marchands qui fréquentent le marché de Malanville. S'inspirant de l'expérience du comité de gestion de l'oignon, les commerçants tentent de réglementer la fréquentation du marché, en instituant le principe de tour pour les différents réseaux. Il faut cependant noter que de profonds bouleversements de cette régulation informelle se profilent à l'horizon. On assiste, en effet, depuis 1990 à une prolifération d'associations de commerçants, qui avec l'aide de la GTZ et de l'onasa commencent à se fédérer au niveau départemental comme on le constate déjà dans le Borgou et l Atacora avec le fonctionnement des Groupements des Commerçants de Produits Vivriers (GCPV) et au Sud avec celui du Réseau des Commerçants de Produits Vivriers(RECOPROV). Par rapport aux préoccupations de sécurité alimentaire, on est en droit de se demander si ces mutations vont conférer, dans un avenir plus ou moins proche, une plus grande performance au fonctionnement du marché? Page 94 sur 148

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96 Planche n 26 RESEAUX MARCHANDS ET SEGMENTATION DU MARCHE L'analyse du système d'approvisionnement et de la distribution alimentaire au Bénin révèle que les commerçants ont été et demeurent toujours les principaux acteurs de la commercialisation des produits vivriers malgré les tentatives de régulation étatique du marché des produits vivriers. L'avènement de la libéralisation en induisant une plus grande instabilité dans les échanges, a engendré le renforcement de l'organisation des acteurs en réseaux marchands. Plusieurs grands réseaux marchands structurent aujourd'hui les échanges et déterminent le comportement du marché des produits vivriers au Bénin. Ces grandes structures s'organisent principalement à partir et autour des «marchés-pôles» (marchés de regroupement, terminaux et frontaliers). Le premier concerne celui de Dantokpa qui rayonne sur toute la partie sud du Bénin (y compris le Zou-Sud). Ses ramifications s'étendent en période de soudure jusque dans le Borgou et l'atacora notamment dans les zones de production (Nikki, Djougou, Bassila...) et hors du territoire national (Nigeria, Togo et Ghana). Ce réseau semble être le plus efficace et le plus dynamique compte tenu de sa capacité et sa flexibilité à répondre à la demande urbaine et à celle des prix relatifs. Les principaux satellites de ce réseau sont: * Bohicon : il rassemble la plupart des commerçants du Zou-sud et une partie du Zou-Nord (Glazoué, Dassa, Savalou, Tchetti, Agouna, Aklamkpa, Bantè, Ouessè...). Ce réseau assure le relais de ceux de Dantokpa et de Ouando dans la collecte des produits vivriers dans les marchés cités ci-dessus; * Azovè qui regroupe les acteurs des marchés de Klouékanmè, Azovè, Dogbo, Lokossa... L'une des spécificités de ce réseau est l'existence des ramifications qu'il possède dans certains marchés hors du territoire national et notamment le Togo (Tado, Kpéklèmè, Tohoun...); * Ouando qui met en relation les opérateurs du département de l'ouémé et au sein duquel les associations de commerçants de Pobè, Kétou, Sakété jouent un rôle déterminant. Le deuxième principal réseau marchand correspond à celui de Malanville; il est incontestablement le plus dense et le plus dynamique après Dantokpa et s'appuie durant toute l'année principalement sur celui de Parakou pour son fonctionnement et son développement. Ce dernier joue, en effet, le rôle de véritable relais au Sud-Borgou pour les échanges de maïs, d'igname avec le marché de Malanville et Dantokpa en période de soudure. Quant au troisième, il rassemble les commerçants de l'atacora Sud et Est et se développe autour du marché de Djougou. Son dynamisme est surtout en rapport avec les potentialités agricoles du Sud de l'atacora, de la vieille tradition commerciale de la région et des échanges qu'il effectue avec les marchés de Kara et Kétao au Togo. A partir du «marché pôle», ce principal réseau développe une stratégie de satellisation envers deux autres moins importants que lui : le réseau de Natitingou et celui de Tanguiéta. L'organisation de ces réseaux repose sur une base ethnique ou l'appartenance à une région. Elle est axée sur des conventions, des mécanismes de confiance et un système d'information qui fonctionne plus ou moins bien entre les acteurs les plus influents du système, c'est-à-dire qui pilotent tout le circuit de commercialisation (les grossistes). Ces différentes descriptions faites ci-dessus et l'observation de la planche montre que: - le marché des produits vivriers est segmenté en trois zones : Nord-Est, Nord-Ouest et Sud; - les réseaux s'enchevêtrent et s'emboîtent; ce qui met en exergue la hiérarchisation et l'interdépendance entre ces structures. Page 96 sur 148

97 La segmentation du marché qui est la conséquence du comportement des réseaux en période d'abondance (Septembre-Janvier) limite les flux des produits vivriers à l'intérieur des sous-espaces évoqués plus hauts. Si les flux de maïs obéissent à ce schéma, il n'en est pas de même pour l'igname et le gari, compte tenu de la concentration de leurs aires de production, le premier dans les deux départements du Nord et le Zou-Sud et le second dans le Sud- Bénin. Un tel fonctionnement du marché a engendré la mise en place par les acteurs, de modes d'arbitrage différents selon le type de marché. Le premier qui caractérise le fonctionnement du marché Dantokpa et de certains marchés terminaux et/ou de regroupement (Ouando, Bohicon...) s'observe au niveau des propriétaires de magasins qui assurent la distribution des produits vivriers et jouent le rôle de véritables courtiers entre les grossistes et les acheteurs (demi-grossistes, détaillants, consommateurs). Le deuxième qui tend à se généraliser est relatif au contrôle du marché par des associations de commerçants de Pobè, Kétou et Nikki qui astreignent les opérateurs non ressortissants des sous-préfectueres d implantation des marchés concernés à réaliser leurs achats par l intermédiaire des membres de leurs structures. Quant au dernier, il a trait au mode de régulation de l'offre initié à Malanville basé sur un système de tour de marché imposé aux commerçants venus de différentes localités qui approvisionnent cette agglomération frontalière. Page 97 sur 148

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99 Planche n 27 : EMPRISE DU RIZ Cette planche présente l état des stocks de riz dans différentes localités. L intérêt de cette carte tient à la place qu occupe cette céréale dans le système de commercialisation et le fonctionnement du marché national des produits vivriers. La politique commerciale qui a longtemps régi les transactions de cette céréale et axée sur la réexportation a fait du riz, un des produits de régulation du marché ( à travers l importance des stocks présents aux différents endroits du pays) Les données cartographiées représentent les quantités moyennes disponibles de riz dans les magasins de stockage situés sur les marchés périodiques. La forte dispersion de ces entrepôts dans l espace et la réticence de leurs propriétaires à livrer des informations relatives à leurs activités, sont autant d éléments qui limitent la bonne évaluation des stocks disponibles. Au delà de cette insuffisance, la présente carte met en évidence plusieurs constats: - La consommation de riz est un phénomène urbain. - Ce phénomène enregistre une ampleur beaucoup plus considérable au Sud comparativement aux autres régions du pays; certaines localités situées au Nord-Bénin à l instar de Malanville ne sont en réalité que des centres de transit du produit en direction des pays sahéliens (Niger en l occurrence). Le riz commercialisé et consommé au Bénin provient de deux sources: la production nationale et les importations. Malgré la mise en oeuvre d une politique d aménagement rizicole durant les années 70, la production de riz n a jamais dépassé la barre des tonnes par an contre les besoins nationaux estimés à environ tonnes. Dans ces conditions le pays a constamment recours à des approvisionnements extérieurs pour satisfaire ses besoins domestiques. L analyse de ces importations permet de repérer trois principales périodes : La première va de 1983 à 1985 et affiche des quantités de riz importé relativement faibles ( tonnes en moyenne par an) qui permettent d alimenter principalement les flux nationaux et dans une moindre mesure les échanges frontaliers de proximité entre le Bénin et le Nigeria. La deuxième s étale de 1986 à 1993 et se caractérise par une évolution erratique des importations en rapport avec la dynamique de la politique commerciale et de la conjoncture économique du Bénin et du Nigeria. En 1987, les importations culminent à tonnes avant de décroître à tonnes en 1990 sous l effet de facteurs multiples et de remonter à tonnes en L année 1994 marque le début d une autre période caractérisée par une baisse graduelle des importations, sous l effet conjugué de plusieurs facteurs : - la libéralisation progressive au Nigeria, des importations de riz et marquée dès 1994 par la délivrance de quelques licences assorties d un droit de douane de 150% et la liberté totale d importer en février 1995, toutefois avec un droit de douane fixé à 100% et de 35% à partir de 1996 ; - la dévaluation du FCFA intervenue au Bénin et dans les pays de la Zone Franc qui renchérit le prix du riz importé. La mise en application du tarif extérieur réduira à une portion congrue les importations de ce produit. La crise des activités de réexportation et le renchérissement du prix du riz importé qui est passé de 155 FCFA en décembre 1993 à 315 FCFA le même mois en 1997 à Dantokpa semble avoir incité les pouvoirs publics à mettre en place une politique de sécurité alimentaire fondée sur la diversification de la production agricole et vivrière pour laquelle le riz occupe une place de choix. Cette politique est d autant plus pertinente que le riz importé joue un rôle de stabilisation du prix des céréales notamment du maïs (Lutz, 1991). De ce point de vue, il influence les chocs négatifs d offre des céréales locales. Ce nouveau contexte explique la relative relance de la production de cette céréale et qui se traduit par une évolution croissante des quantités produites depuis les cinq dernières années. La production du paddy est ainsi passée de tonnes en 1993 à en 1997 (Estimation ONASA); soit une augmentation de 75 % en cinq ans. Tout Page 99 sur 148

100 se passe comme si les nouveaux prix relatifs et les nouvelles structures des prix enregistrés après la dévaluation du FCFA revalorisent la variété locale de riz dont le rapport qualité/prix est devenu assez compétitif ( 275 FCFA contre 315 FCFA/kg pour le riz importé en décembre 1997 à Dantokpa). Cependant la réussite de la politique de relance de la production du riz pour permettre au pays d être autosuffisant en cette céréale dépend d actions et de mesures volontaristes visant: - l intensification de la production à partir de la mise en valeur de tous les bas-fonds et un système efficace de crédits aux producteurs; - la vulgarisation de certaines variétés à haut rendement et mieux appréciées par les consommateurs à l instar de celle produite à Dévé dans le département du Mono, ainsi que la promotion du décorticage industriel; - une plus forte taxation sur le riz importé (celle-ci varie aujourd hui autour de 22% de la valeur CAF). Page 100 sur 148

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102 Planche n 28 : EMPRISE DU BLÉ Cette planche traite de la place qu occupe le blé dans la résolution des problèmes nationaux de sécurité alimentaire. En effet cette céréale constitue avec le riz, les produits alimentaires les plus importés par le Bénin. Si comme le révèle la planche n 23 le riz fait surtout l objet d une réexportation, le blé est plutôt destiné à la consommation domestique. L importance de cette céréale et son dérivé dans le système alimentaire national est mis en relief par le niveau de diffusion de ce produit dans les différentes régions du pays. Le nombre et la nature des industries de panification et la quantité de farine de blé qu elles traitent, rendent compte de l ampleur du phénomène. L illustration cartographique a opté pour le principe des cercles proportionnels pour représenter les quantités de blé panifiées dans chaque localité. L introduction et le développement des produits à base de blé dans le régime alimentaire national sont liés à deux phénomènes majeurs: l urbanisation et les variations climatiques génératrices de perturbations de toute sorte. On distingue de ce fait deux grandes périodes dans la diffusion des dérivés du blé au Bénin. La première va de l indépendance à La présence du blé au cours de cette période est presque exclusivement le fait de l aide alimentaire, le pays n en importait pratiquement pas. Le pain et les gâteaux locaux étaient fabriqués seulement dans les principaux chefs lieux de circonscription administrative La seconde période va de 1976 à nos jours. Elle est marquée par une formidable augmentation de la consommation nationale sous le double effet des aléas climatiques et de l urbanisation. En 1976, le pays avait enregistré un important déficit céréalier et eu recours aux approvisionnements extérieurs (importations et aides alimentaires) de produits dont le blé. Cette période coïncide également avec celle de la politique d étatisation et de création de nombreuses unités de production qui a drainé vers les villes une masse de travailleurs dont les maigres salaires obligeaient à consommer beaucoup de pain et de gari. A ces nouveaux citadins se sont ajoutés de nombreux migrants fuyant la sécheresse au Sahel et dont l une des activités est la vente de café au pain au bord des voies. Il en a résulté un accroissement spectaculaire des besoins nationaux de farine de blé (environ tonnes actuellement contre 10 à tonnes auparavant) dont l expression la plus manifeste est l augmentation des boulangeries industrielles comme le montre le tableau i dessous. Tableau : Evolution de l effectif des boulangeries ATACORA ATLANTIQU E BORGOU MONO OUEME ZOU TOTAL Source: INSAE et Groupement Professionnel des Boulangers et Pâtissiers du Bénin (GPBP). Entre 1976 et 1983 ; le nombre des unités industrielles s est accru de près de 40 %. En 1998 on comptait 52 unités de moins qu en 1983, expression du recul de cette industrie sans pour autant traduire une évolution des Page 102 sur 148

103 habitudes alimentaires. La crise des industries modernes relève des problèmes de gestion et du renchérissement du prix du blé sur le marché international ( 70 Dollars en 1970 contre 141 en 1998). Mais au delà de cette évolution, c est la localisation des unités industrielles qui permet d évaluer l impact du blé sur la sécurité alimentaire du pays. On constate que la consommation du blé est un phénomène essentiellement urbain. Les boulangeries modernes traitant d importantes quantités sont installées dans les centres urbains, alors que les unités artisanales de faibles capacités de panification se trouvent dans les petites localités. Le niveau de la consommation du pain est donc en rapport avec celui de l urbanisation. La planche est très explicite à cet effet, car elle montre que c est dans la partie sud où se trouve la plus forte concentration urbaine que l emprise de cette céréale est plus grande. Cette région où le bilan production consommation est toujours déficitaire et qui abrite plus de 65% de la population du pays, consomme environ 90% de la farine de blé destinée au marché local. Au regard de l analyse qui précède, on peut affirmer que la forte emprise que le blé a eue sur le Bénin entre 1976 et 1985 est en train de s effriter sous l effet d une amélioration sensible des productions vivrières locales, d une augmentation spectaculaire du prix du pain ( 65 à 125 fcfa la baguette de 310 g entre 1993 et 1995). Page 103 sur 148

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105 Planche n 29 : COÛTS DE TRANSFERT Par coûts de transfert, nous désignons l'ensemble des frais engagés tout le long du circuit de commercialisation d'un produit : de la collecte à la distribution. Ils comportent plusieurs rubriques variant selon les produits, les axes et même les pays. Au Bénin, on compte plus d'une dizaine d'éléments qui composent les coûts de transfert 8. L'intérêt de l'analyse des coûts de transfert dans un atlas de sécurité alimentaire, tient à leur impact sur le prix de revient. Bien des opérateurs économiques avancent souvent le caractère élevé des coûts de transfert pour justifier celui des prix de produits sur le marché. Très souvent, ce sont les frais informels, encore appelés de prédation qui sont cités. Pour des raisons méthodologiques permettant une bonne interprétation de la carte, nous avons regroupé l'ensemble des coûts en trois grandes rubriques Les frais de transport qui incorporent les coûts interurbains, ou marchés de collecte - marchés de vente et ceux engagés à l'intérieur du marché de distribution. Les frais de prédation, qui représentent l'ensemble des dépenses informelles payées aux différents agents de contrôle : police, gendarmerie, douanes. Les autres frais qui vont des droits de place sur le marché aux dépenses engagées pour le conditionnement en passant par celles d'information. La représentation cartographique a pris en considération deux catégories de produits: les céréales (maïs - mil/sorgho), les tubercules et dérivés (igname et gari). L illustration cartographique adoptée est le camembert où les céréales sont représentées par la partie concave et les tubercules, la tranche convexe. Les différents frais retenus sont représentés par des couleurs. Plusieurs remarques se dégagent de cette planche : 1. À première vue, les coûts de transfert paraissent assez élevés. Ils varient en effet entre 15F et 30F par kilogramme de céréales selon les axes. Leur poids dans le prix de revient varie selon les périodes de l'année. Il est plus important en période d'abondance des produits où les prix sont bas, qu'en celle de soudure correspondant à des prix élevés. 2. Les coûts de transport ne sont pas proportionnels à la distance qui sépare le marché ou le lieu de collecte d'avec celui de vente. Ainsi, alors qu'entre Nikki et Cotonou, il est de 0,04F/kg/km, il s'élève à 0,13F/kg/km entre Kétou et Cotonou. Mais ils sont corrélés à la qualité des voies de communication. Ils sont plus élevés sur les axes non bitumés notamment sur les pistes de collecte que sur voies bitumées pour un même type de moyen de transport. Mais la différence est faible, du fait que les principaux axes de circulation drainant les importants flux comportent des portions bitumées et non bitumées. Sur une même qualité d axe, les coûts sont liés au type de moyen de transport utilisé : les frais sont moins élevés par exemple sur l axe Parakou-Malanville sur lequel le transport se fait au moyen de véhicules gros porteurs que sur celui de Pobè-Cotonou où dominent essentiellement les moyens et petits porteurs. 3. Lorsque l'on passe en revue le poids des sous-groupes dans la formation des coûts de transfert, on constate que : 8 Frais de transport, commission, de mise en sac, de courtage, de conservation, de contrôle de la qualité, de droit de passage, de douane, de chargement/déchargement, de stockage/gardiennage, de droit de place au marché, coût de sac vide etc. Page 105 sur 148

106 * Les frais de transport occupent une place non négligeable. Leur niveau tient plus compte de la qualité des infrastructures que d'autres considérations. Ils représentent 46% du total des coûts de transfert sur l'axe bitumé Kétou - Cotonou long de 138 km; 49% sur celui de Djougou - Cotonou non bitumé sur 228 km et 53% sur le circuit Nikki- Malanville dont 56km constituent une route en terre difficilement praticable en saison de pluies. * Les frais de prédation déclarés (et dont il est difficile de statuer sur la véracité), ne semblent en réalité pas constituer une pesanteur des coûts de transfert. Sur les axes considérés ci-dessus, ils ne représentent respectivement que 1,5% pour les deux premiers axes et 2% pour le troisième du total des coûts de transfert. Ces chiffres montrent qu'en réalité, c'est plus le caractère illégal de cette taxe qui gène les usagers que leur véritable ampleur. * Les autres frais de mise en marché ne grèvent pas moins les transferts. Ils paraissent par ailleurs comme les plus importants. À propos du maïs, ils participent pour environ 53% à la formation des coûts de transfert sur l axe Kétou-Cotonou, 50% sur celui de Djougou-Cotonou et 45% sur celui de Nikki-Malanville. 4. L'impact du niveau actuel des coûts de transfert est donné par trois indicateurs : le rapport coûts de transfert sur prix de vente, le rapport marge brute sur prix de vente et enfin le rapport marge brute sur coût de transfert. Ces indicateurs montrent que l'activité n'est pas théoriquement aussi lucrative que l'opinion publique le croit. En effet, la marge bénéficiaire nette des commerçants (rémunération de l'activité non tenue compte) se situe entre 2 et 5% du prix de vente, niveau qui ne permet pas de dire qu'il y a véritablement spéculation. Cependant, le marché aurait pu être performant si le système de transport était plus efficace Page 106 sur 148

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109 Planche n 30(30A-30B) : PRIX DES PRODUITS VIVRIERS Cette planche analyse l évolution du prix du maïs, du riz (importé), du mil et sorgho, de l igname, du gari et du niébé sur les principaux marchés de la République du Bénin au cours de la période allant de 1990 à Le choix de ces produits tient à leur place dans les habitudes alimentaires, à leur disponibilité et à la variation erratique de leur prix suivant les périodes de l année. La planche a été élaborée à partir des statistiques du Système d Alerte Rapide de l Office National d Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA). Elle se compose : - de deux cartes principales dont l une (30A) traite des moyennes annuelles des prix en 1997 et l autre (30B) de la tendance des prix du maïs, du riz et de l igname entre 1990 et 1997 sur quelques principaux marchés. - de trois cartons présentant l évolution des prix des différentes spéculations suivant les trois périodes alimentaires caractéristiques de l année à savoir : Période d équilibre (Janvier à Avril), de soudure ou de pénurie (de Mai à Juillet), d abondance (d Août à Décembre) L illustration cartographique a retenu le principe des histogrammes. Chaque produit est représenté par une couleur. Dans l ensemble, les prix relevés en 1997 sont en nette augmentation par rapport à leur niveau de Aussi bien les produits locaux que ceux importés ont vu leurs prix majorés de 12 à 200% de 1990 à Ces tendances traduisent les conséquences de la dévaluation du FCFA en 1994 ; de l effet de l inflation qu elle a engendrée sur les prix des produits en général et des produits vivriers en particulier d une part, et l impact de l environnement régional dans lequel se situe le Bénin d autre part. Le gari, vendu à Kétou à 60FCFA le Kilogramme en 1990, coûtait 182 FCFA le Kg en 1997; soit une augmentation de l ordre de 204% en sept (7) ans. Le niébé vendu à Porto-Novo en 1990 à 190 FCFA le kilogramme est passé à 214 FCFA le kilogramme en 1997, soit une hausse d environ 12,63%. Cette flambée des prix des produits vivriers comme l illustre la planche 30B est observée après la dévaluation du franc FCA. Elle révèle la fragilité du système national de production. L igname est le produit dont le prix apparaît le moins cher sur toute la période sur tous les marchés exception faite de celui de Comè. Par ailleurs, le riz constitue dans la structure des prix moyens annuels par marché, le produit le plus cher. Cette situation s oppose à celle des années antérieures en particulier de 1990, et s explique non seulement par la dévaluation du FCFA, mais surtout par la forte régression de la réexportation de ce produit en direction du grand voisin. Le prix du niébé vient ensuite en deuxième position avec des niveaux annuels qui semblent subir une variation plus erratique dans l espace. Il est vendu 214 FCFA le kilogramme à Porto-Novo, contre 157 FCFA le kilogramme à Djougou. Cet écart s explique par la forte demande du produit dans le département de l Ouémé mais aussi par la faiblesse de la production départementale, localisée seulement dans les Sous-préfectures de la vallée (Adjohoun, Bonou, Dangbo...). Le déficit est compensé par des importations en provenance du Nigeria. Les prix moyens annuels de la plupart des produits laissent apparaître une augmentation progressive à mesure que l on s éloigne des zones de production vers celles de consommation. En effet, les coûts de transport auxquels s ajoutent les faux frais de route et les diverses commissions versées aux courtiers expliquent ces différences. Ainsi, l igname qui est produit essentiellement au Nord du pays (Atacora et Borgou) coûte plus cher dans le Sud. Il est vendu 75 FCFA et 86 FCFA le kilogramme respectivement à Nikki et Parakou contre 115 FCFA et 126 FCFA respectivement à Porto-Novo (Ouando) et à Cotonou (Dantokpa). Le maïs est vendu 111 FCFA le kilogramme à Azovè, zone de production contre 161 FCFA le kilogramme à Cotonou, lieu de consommation. Il en est de même pour le mil et le sorgho dont le prix de vente au kilo est de 127 FCFA à Tanguiéta contre 276 FCFA et 275 FCFA respectivement à Comè et Cotonou. Page 109 sur 148

110 Pour des raisons diverses ( situation dans une zone de production excédentaire, ou au confluent de plusieurs flux nationaux), certains marchés présentent des prix moyens annuels plus compétitifs pour la plupart des produits vivriers. Il s agit de Kétou, Azovè, Glazoué, Ouessè, Nikki, Parakou, Malanville. Les cartons font apparaître de très grandes variations du prix des produits dans le temps. La période de soudure présente les prix les plus élevés pour la plupart des produits. Par contre les prix sont à leur niveau le plus bas en période d abondance. La période d équilibre connaît des prix intermédiaires entre ceux pratiqués en période de soudure et ceux de la période d abondance. De façon cyclique les prix montent progressivement de la période de récolte à celle de soudure. Les écarts de prix entre les deux périodes (d abondance et de soudure) varient entre 20 et 88% selon les produits considérés mettant ainsi clairement en évidence l imperfection du marché des produits vivriers. Au delà de la propension à la spéculation des commerçants à qui on impute souvent ces variations, c est surtout l inefficacité des systèmes post récolte : stockage et conservation qui est véritablement en cause (cf. planche n 16) Page 110 sur 148

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112 Planche n 31 : TYPES DE REGIMES ALIMENTAIRES Les régimes alimentaires " reflètent les modes de production et les règles de décision sociale, le produit des processus historiques et des contextes géographiques" 9. Les besoins alimentaires sont étroitement liés à la nature des activités de l'individu. Cette planche analyse les régimes alimentaires du Bénin, c'est-à-dire l'importance relative des différentes catégories d'aliments et leur degré d'élaboration dans la consommation quotidienne des populations des différentes régions. Elle s'écarte des préoccupations de la carte des niveaux de consommation qui traite des aspects quantitatifs et nutritionnels de l'alimentation. Il ne s'agit également pas de la transformation des aliments et des formes de combinaison. De ce point de vue, cette planche a adopté à l'instar de la carte des aires de production, le mode de représentation choisi des bandes alternées pour représenter la combinaison des régimes alimentaires. La carte reflète en gros, celle des régions agricoles. La nature des repas, la manière de les préparer et de les consommer constituent des faits de société. En effet, plusieurs facteurs déterminent les régimes alimentaires : contexte écologique, fait de civilisation, nature des activités et l'urbanisation. Mais on rencontre globalement deux types de régimes alimentaires au Bénin : - le mode de consommation des ruraux - le mode de consommation des citadins. 1. Le premier est le plus représentatif de la majeure partie de la population du pays. Il s'agit de régime alimentaire fondé sur la production domestique et intégrant principalement deux types de produits : les tubercules qui font environ 70% du disponible vivrier du pays et les céréales (25%) agrémentés à des degrés divers de légumineuses. La carte montre clairement sept zones de régimes alimentaires basés sur la production domestique. La zone allant du Zou au cordon littoral où prédomine un régime associant principalement trois produits : le manioc, le maïs et les légumineuses. Aussi, l igname est-elle consommée dans la partie centrale et occidentale du Zou où elle est produite. Mais le maïs constitue la nourriture de base des populations de cette zone. Il est consommé sous plusieurs formes : pâte fermentée ou non et bouillie... La faible teneur en protéine du manioc consommé est compensée par la consommation des légumineuses riches en protéines. Une combinaison de plats à base de tubercules et racines (igname et manioc) et de céréales (maïs) et accessoirement du mil/sorgho se rencontre dans les actuels départements des Collines et de la Donga. Les tubercules et les racines prennent une place importante et sont consommés sous diverses formes : igname pilée, pâte de cossette, gari. Un régime similaire dominé par les tubercules et les céréales se rencontre dans l actuel département du Borgou. Mais contrairement au centre du Bénin où ce sont le manioc et le maïs qui constituent la base de l'alimentation, le régime est composé de l'igname, du maïs qui fait une entrée remarquable, du mil/sorgho et du manioc. Le Sud du département de l Alibori ( ex Borgou-Centre) dont le régime est composé de mil/sorgho, niébé, igname et de maïs dont la consommation connaît une forte progression. La spécificité de cette zone est la très faible consommation de manioc. L Est des contreforts de l Atacora a un régime dans lequel la consommation de maïs reste faible. Dans cette zone prédominent l igname, le mil/sorgho et le niébé. L Ouest des contreforts de l'atacora où les plats alimentaires sont dominés par l igname et trois types de céréales : le petit-mil, le riz et le fonio. La consommation de maïs y est notable contrairement à l Est. La vallée du Niger où le mil constitue la base de l'alimentation. Mais les consommations de manioc et de maïs y progressent à cause du rôle joué par le marché de Malanville dans l approvisionnement vivrier de cette région. 2. Les modèles de consommation des centres urbains constituent une transition entre des genres relevant de l'économie de subsistance et de l'économie marchande. Ils font une large place aux céréales (locales et importées) et à des produits divers allant des produits à base de blé comme le pain aux conserves alimentaires. La consommation des légumes et des protéines animales (viande et poisson) est aussi importante pour les ménages fortunés. Dans le Sud du pays, où se concentrent les plus grosses agglomérations urbaines, on note 9 MALASSIS (L.), 1973, Economie agro-alimentaire. Tome1 Cujas - Saint Armand Montrond Page 112 sur 148

113 une forte proportion de divers. C'est le signe d'une évolution des régimes alimentaires. Par contre dans le Centre et le Nord, ces divers concernent essentiellement les produits alimentaires locaux qui n'ont pas été cités dans la légende (fonio, patate, feuille de laitue, etc.). Somme toute, les types de régimes alimentaires au Bénin restent pour une large part conformes aux traditions et au contexte géographique des différentes régions. Cependant, des signes de changement apparaissent sous l'effet de l'évolution des revenus, de la pression démographique et des influences étrangères. Page 113 sur 148

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117 Planche n 32 : BILAN PRODUCTION-CONSOMMATION La planche 32 met en exergue le bilan production-consommation des principaux produits vivriers du Bénin. Elle met en balance le volume de la production et les besoins théoriques de chaque zone. Ce bilan est obtenu au moyen de la mise en relation : - du volume de la production brute de l'année 1997 ; - de l'effectif de la population de 1997, tel qu'il résulte des projections du RGPH de 1992 ; - de la consommation alimentaire par personne et par produit, tels qu'estimés par l'étude FAO de ; - du niveau de l'autoconsommation par région ; - du volume des pertes et semences estimés. Pour des raisons méthodologiques, deux catégories de produits ont été prises en compte. Il s'agit des racines et tubercules (igname et manioc) qui contribuent pour plus de 70% au disponible vivrier national et des céréales (maïs, mil/sorgho et riz) qui sont les plus répandues. Les légumineuses (arachide et niébé) ont fait l'objet de calcul et les résultats figurent dans la base de données. La représentation cartographique adoptée a utilisé le camembert comme signe graphique. Un demi-cercle supérieur présente les volumes de production et un autre inférieur fait état de la consommation. Cette représentation permet d'avoir une idée synoptique de la situation alimentaire d'une zone : la disproportion entre les deux cercles traduit un état de déficit ou d'excédent. 1. Cette planche montre que le niveau de satisfaction des besoins alimentaires est relativement bon sur toute l'étendue du territoire national. Cependant la carte présente des nuances zonales qui permettent de distinguer deux grandes régions d'inégal niveau de couverture des besoins alimentaires par la production locale. - Il y a la région de pleine couverture des besoins par la production domestique caractérisée par l'existence de substantiels excédents. Cette région va globalement de la latitude d'angaradébou dans la sous-préfecture de Kandi au Nord, à celle d'allada au Sud. Le plateau d'abomey constitue la seule poche de déficit dans cette région. Quatre secteurs constituent les moteurs de la production agricole de ce vaste ensemble. Il s'agit de ceux de Nikki-Kalalé dans le Borgou, de Savalou-Ouèssè-Glazoué dans le Zou, de Kétou-Pobè-Adja-Ouèrè dans l'ouémé et d'aplahoué-dogbo dans le Mono. - Vient la région de déficit structurel caractérisée par trois poches. - La première est représentée par la bande côtière allant de Grand-Popo à Sèmè-Kpodji. Elle présente le déficit le plus important. Deux causes expliquent cette situation : il y a d'une part, la qualité médiocre des sols qui sont soumis par ailleurs à des inondations périodiques, et d'autre part, la pression démographique. Ce dernier facteur est de loin le plus déterminant en raison de la présence dans ce secteur des deux plus importantes agglomérations du pays : Cotonou et Porto-Novo. - La seconde concerne le plateau d'abomey où, la pression démographique constitue un facteur de déperdition de la qualité des sols et de la capacité de production agricole, bien qu elle soit moins importante que dans la première poche. - La troisième poche de déficit est représentée par la vallée du Niger (sous-préfectures de Karimama et de Malanville) où les possibilités de production agricole sont mises à mal par les inondations périodiques du Niger et la sahélisation. 2. Les cartons par contre sont plus nuancées et offrent une image plus contrastée en matière de niveau de couverture des besoins par la production locale. - Ainsi, le carton des tubercules fait apparaître deux poches de déficit. La région allant de Gogounou à la frontière du Niger et qui constitue également la première région productrice du coton du pays. La seconde région concerne le plateau d'abomey. - Le carton qui présente la situation des céréales est encore plus contrasté. Plusieurs poches de déficit sont mises en évidence. Les plus importantes concernent : la bande côtière, les plateaux adja et d'abomey, le piémont atacorien Sud (Djougou-Ouaké-Copargo), le plateau Nord-Ouest de l'atacora (Cobly, Boukombé, Matéri). 10 FAO, 1987, Commercialisation des produits vivriers et sécurité alimentaire au Bénin, Rome, Tomes 1 et 2 Page 117 sur 148

118 - Le dernier carton présente l évolution de la consommation de chaque produit de base par rapport à celle de Les niveaux d excédents et de déficits sont indicatifs, car se rapportant aux données de la FAO, ils peuvent être inférieurs ou supérieurs aux niveaux réels en Par contre, les excédents les plus importants sont dégagées sur le plateau nago de l'ouémé, au coeur du pays bariba et dans la région allant de Gogounou à Malanville. Le cas de cette région s'explique en partie par les arrièreseffets des intrants coton sur les céréales. Page 118 sur 148

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121 Planche n 33 (33A-33B) : CONTRIBUTION DES PRODUITS VIVRIERS Á LA COUVERTURE DES BESOINS ALIMENTAIRES. Les planches 33A et 33B font état de la contribution des produits vivriers de base à la consommation alimentaire en terme énergétique(33a) et protéique(33b). Les niveaux quantitatifs énergétiques et protéiques, ont été représentés en tenant compte de l apport de chacune des principales denrées de base et comparés aux normes définies par la FAO. Ces deux planches complètent en terme qualitatif, la planche 32. Le mode de représentation adopté est celui des cercles. Le cercle de plus grand diamètre représente une disponibilité calorique de plus de 3300Kcal/tête/jour correspondant au niveau de satiété énergétique complète, celui de 2300Kcal/tête/jour correspond à la norme définie par la FAO, nécessaire à une personne pour mener une vie saine et active. Les disponibilités alimentaires énergétique et protéique locales sont représentées par des cercles de différentes tailles. Chaque cercle est divisé en quartiers dont chacun indique l apport calorique ou protéique de chaque produit de base. Les contributions s appuient sur ces disponibilités énergétiques locales qui sont calculées selon les zones parmi lesquelles on compte quatre (4) dans le département de l Atacora, trois (3) dans chacun des départements du Borgou, Zou et Ouémé, deux (2) dans ceux de l Atlantique et du Mono. Elles sont calculées en agrégeant l apport de chaque produit dans chaque zone. Chaque zone est constituée d un ensemble de souspréfectures d égales disponibilités alimentaires énergétiques ou protéiques. De la lecture de la planche 33A, l apport calorique des six produits et groupes de produits pour couvrir les besoins énergétiques montre d importants déséquilibres inter-régionaux. Ainsi les populations de la zone des pêcheries au sud du Bénin (Mono II, Atlantique II et Ouémé III ) ne parviennent pas à couvrir leurs besoins caloriques à partir de la consommation des denrées de base. L apport calorique de ces produits est fortement déficitaire par rapport aux normes recommandées par la FAO : il varie entre 839 Kcal/tête/jour dans la zone des pêcheries de l Ouémé et 1296 Kcal/tête/jour dans celle de l Atlantique. Le manioc et le maïs domine le modèle de consommation alimentaire (MCA) en y apportant la quasi totalité de l apport calorique : plus de 90% avec plus de 50% pour le manioc. Dans les franges occidentales de l Atacora (Atacora I), la vallée du Niger (Borgou I) et le Zou III (plateau d Abomey), la couverture énergétique est également inférieure à la norme des 2300 Kcal/tête/jour. Dans le Borgou I et l Atacora I, le modèle est basé sur la consommation de mil/sorgho qui fournit près de 64% des besoins caloriques dans le premier et 33% dans le second. Par contre dans le Zou III le MCA relève de la consommation du manioc, du maïs et du niébé qui constituent les trois produits assurant 88% de la couverture des besoins énergétiques par tête d habitant dont 38% pour le manioc et 25% pour le niébé. Les autres modèles sont ceux à couverture énergétique satisfaisante : 2300 Kcal/tête/jour à plus de 3300 Kcal/tête/jour. Mais l apport calorique des produits diffère selon les régions. Il est actuellement assuré par le maïs, le sorgho et le niébé/arachide avec le premier prenant le pas sur le second dans le Borgou II (Banikoara Kandi Gogounou Ségbana) : 41% de l apport calorique pour le maïs contre 26% pour le mil/sorgho et 15% pour le niébé/arachide. Le modèle de consommation alimentaire du Borgou II a donc beaucoup évolué grâce à la progression rapide de la production du maïs. Le Borgou II est la seule zone à «MCA Maïs/sorgho» à prédominance maïs. Cette céréale est en train de se substituer au sorgho qui constituait jusqu en 1992, la principale source alimentaire énergétique de la zone. Le Borgou III (correspondant à l actuel département du Borgou) et l Atacora III (Kérou Péhunco Kouandé) n échappe pas à cette progression du maïs qui devient la deuxième ressource énergétique après l igname. Le MCA à base d igname couvre également Atacora II (Natitingou Toukoutouna - Boukombé) et Atacora IV (Djougou Copargo Ouaké Bassila). Toute la partie méridionale du Bénin a un MCA à base de manioc et de maïs. Dans le Zou I (Ouèssè Bantè), le manioc le premier et l igname la seconde apportent 78% des calories disponibles pour la consommation. Seule la Zou II (Dassa Glazoué Savalou Savè) a un MCA le plus complexe en terme énergétique : manioc (34%), igname (24%), maïs (20%) et niébé-arachide (14%). Les modèles de consommation au Bénin sont fortement caloriques malgré les déficiences au niveau de la zone des pêcheries au sud, et dans les zones Atacora I, Borgou I et Zou III. Les disponibilités énergétiques par tête d habitant sont satisfaisantes. Quant aux disponibilités en protéines végétales (planche 33B), elles correspondent à quelque nuance près à la situation de 33A. Le maïs constitue dans le sud Bénin et le Borgou II, la principale source de protéines végétales disponibles pour la consommation. Dans le Zou c est surtout le niébé et l arachide qui offrent Page 121 sur 148

122 les plus grandes disponibilités en protéines végétales avec une nuance dans le Zou I où les apports protéiques de ces deux légumineuses sont en passe d équilibrer ceux de l igname et du manioc dont les productions et la consommation sont très importantes. En somme le problème de sécurité alimentaire se pose de façon insidieuse : l importance des protéines végétales n implique pas que celles-ci sont de meilleures qualités. Les MCA à céréales sont par exemple plus riches que ceux à tubercules. Mais de façon générale, les MCA sont pauvres en protéines animales sauf sur le littoral. Ainsi, malgré le déficit du disponible calorique de la zone des pêcheries, la consommation des protéines animales en particulier les produits aquatiques, y est plus élevée que partout ailleurs ; ce qui prédispose à une meilleure qualité de l alimentation. Le fait que les disponibilités énergétiques et protéiques reposent sur deux produits interpelle donc les pouvoirs publics sur l importance qu ils doivent accorder aux politiques de sécurité alimentaire qui visent la diversification des aliments consommés. Page 122 sur 148

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125 Planche n 34 : ETAT NUTRITIONNEL DES POPULATIONS L état nutritionnel d une population est l expression de son niveau de sécurité alimentaire. Cette planche décrit la situation nutritionnelle. Les informations disponibles sur l état nutritionnel de la population béninoise sont très parcellaires. Toutefois leur exploitation prudente et judicieuse a permis de se faire une idée globale de la situation nationale. La réalisation de cette planche s appuie essentiellement sur les résultats des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS, 1996) et les résultats de l étude réalisée par la DANA pour le PILSA (1998). La planche comporte trois cartons. Le premier présente l état nutritionnel des enfants de 0 à 3 ans, le second fait état des carences en micronutriments, tandis que le troisième carton traite de la prévalence du Déficit Energétique Chronique (DEC) au niveau des femmes en âge de procréer. Au niveau du premier carton, les paramètres utilisés sont la prévalence de l émaciation : Poids sur Taille inférieur à moins deux Ecarts Types (P/T <-2ET), la prévalence du retard statural : Taille sur Age (T/A) < -2ET) et la prévalence de l insuffisance pondérale : Poids sur Age(P/A) < -2ET). Pour le second carton, la prévalence du goitre total, des tâches de Bitôt ainsi que la prévalence de l anémie ont été utilisées pour illustrer les déficits en iode, en vitamine A et en fer. Un enfant de moins de 3 ans sur quatre présente un retard statural et souffre donc de malnutrition chronique (T/A < -2ET). Les Départements de l Atacora et du Mono semblent être les plus touchés 34,1 % et 27,8 % respectivement et dans une moindre mesure l Atlantique 21,7 %. L émaciation ou la malnutrition aiguë (P/T < -2ET) est très présente et touche 14 % des enfants sur l ensemble du pays. Elle est plus prononcée dans le Borgou (25%) contre 9 à 13 % dans les autres Départements. Le Département de l Atacora affiche la plus faible prévalence Au niveau du second carton, les différentes affections concernées présentent les caractéristiques suivantes : 1. L anémie représente un important problème de santé publique au Bénin. La prévalence de l anémie est élevée dans tous les Départements aussi bien chez les enfants de 0 à 5 ans qu au sein du groupe des femmes en âge de procréer. En effet la prévalence de l anémie chez les enfants de moins de 5 ans varie de 75 % dans le Borgou et le Zou à 91 % dans l Ouémé. Les prévalences observées dans l Atacora, l Atlantique et le Mono sont respectivement de 80,4 % ; 77 % et 76,9%. Bien que la situation ne soit pas alarmante au sein du groupe des femmes en âge de procréer, elle demeure préoccupante. En effet, le Zou présente la plus faible prévalence, 49,8%. Les deux Départements du Nord, Atacora et Borgou, indiquent des prévalences de 53 % environ. Les prévalences d anémie les plus élevées ont été observées dans l Atlantique (60%), dans le Mono (72,7%) et surtout dans l Ouémé (87,7%). 2. Sur l ensemble des départements, la prévalence des tâches de Bitôt est faible. En effet, elle est inférieure à 1% partout sauf dans l Ouémé où elle atteint ce taux. Cette faible prévalence de tâches de Bitôt ne doit pas conduire à la conclusion que l avitaminose A ne constitue pas un problème de santé publique en République du Bénin. Même si la moyenne nationale permet de supposer cette possibilité, il est important de ne pas perdre de vue l existence des poches d endémicité. Ainsi dans l Atacora, la DANA a, en 1991, mis en évidence des poches d endémicité de la carence en vitamine A dans la Sous-préfecture de Matéri où on a pu observer une prévalence de 3,4% de cécité nocturne et une prévalence de 5% de tâches de Bitôt. D autres poches d endémicité existeraient même s il s agit d endémicité à caractère saisonnier, mais elles sont encore mal connues. Les résultats d études récentes initiées par l UNICEF et le Ministère de la Santé Publique(MSP) qui seront disponibles à la fin mars pourraient apporter un éclairage sur cette avitaminose A. 3. La prévalence du goitre total est élevée dans les deux Départements du Nord où elle atteint 45,7 % dans l Atacora et 42,4% dans le Borgou. Les prévalences observées dans les autres Départements sont plus faibles et ne sont que de l ordre de 3% dans l Atlantique et l Ouémé, 6,8% dans le Mono et 4,2% dans le Zou. La moyenne du département du Zou fait appel à un commentaire. En effet, ce Département montre des disparités Page 125 sur 148

126 intérieures. Ainsi, à partir de Glazoué les prévalences augmentent sensiblement pour atteindre les valeurs élevées que celles de la région Nord à partir de la latitude de Tchaourou. Le troisième carton présente la prévalence du DEC (IMC < 18,5) femmes en âge de procréer. La prévalence du DEC est de l ordre de 12% dans l Atlantique, le Mono et le Zou. Elle est de l ordre de 17% dans le Borgou et l Ouémé et dépasse 18% dans l Atacora. Ce tableau quasi sombre sur la situation alimentaire de la majorité des populations béninoises pose l un des problèmes de fond de la sécurité alimentaire : celui de la qualité de l alimentation des béninois. Il met en relief que la disponibilité de la nourriture et son accès facile ne garantissent pas toujours une bonne alimentation. La qualité intrinsèque des aliments, les régimes alimentaires et les modes culinaires sont autant de paramètres importants dans la mise en œuvre de politique de sécurité alimentaire. Au Bénin celle-ci ne doit pas que concerner les groupes vulnérables ; elle doit être étendue à toutes les couches de la population surtout que certaines formes de malnutrition relèvent d erreurs alimentaires et de style de vie. Page 126 sur 148

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128 Planche n 35 : VARIATIONS SAISONNIERES DE L ETAT NUTRITIONNEL Cette planche présente l impact des variations saisonnières sur l état nutritionnel des adultes. En effet, l état nutritionnel d un individu est la résultante d un certain nombre de facteurs. On peut entre autres citer le niveau de consommation alimentaire, la qualité du régime alimentaire, le niveau et le type d activité physique, et la santé comme étant les facteurs les plus importants. La succession des saisons de pluies et des saisons sèches s illustre par des périodes d abondance alimentaire correspondant aussi à des périodes pendant lesquelles il n y a pas beaucoup de travaux champêtres à faire et des périodes de soudure, caractérisées par une faible disponibilité alimentaire et une forte charge de travaux champêtres. L homme est donc le siège de l inadéquation des apports alimentaires par rapport à la charge de travail qu il a à faire. Pendant la période d abondance où il y a plus à manger que l exige la quantité de travail à faire, on observe un gain de poids et pendant la période de soudure on observe une perte de poids. La variation du poids corporel est donc une manifestation extérieure des variations saisonnières. Ainsi, la variation saisonnière du poids corporel a été choisie pour illustrer les variations saisonnières de l état nutritionnel des populations. La réalisation de cette planche s appuie essentiellement sur les résultats des études réalisées par la Faculté des Sciences Agronomiques de l Université Nationale du Bénin en 1991, 1993 et L illustration cartographique a retenu les plages de couleur pour différencier le degré de perte de poids corporel consécutive à des variations saisonnières. Si l on se réfère à la carte, les Départements de l Atacora et du Borgou sont les plus touchés par la variation saisonnière du poids corporel. Il s agit en effet des deux Départements du pays qui sont caractérisés par une pluviométrie unimodale, ne permettant qu une seule récolte par an et donc, des Départements expérimentant des périodes de soudure plus longues que ce qui a été observé dans les Départements du littoral et du centre. Dans cette partie du pays, la perte de poids pendant la période de soudure peut atteindre 3,9 ± 2,1 kg soit 6,4 % du poids corporel au sein des hommes et 2,8 ± 2,4 kg soit 5,4 % du poids corporel au sein des femmes ( Schultink, 1991 et Atègbo, 1993). Dans la région Sud qui va du littoral jusqu à la latitude de Djidja, Schultink, 1991 a montré que la variation saisonnière du poids corporel des femmes est de 1,8 ± 1,7 kg soit 3,2 % du poids corporel et de 2,2 ± 1,3 kg soit 3,8 % du poids corporel au sein des hommes. La faiblesse relative de la variation saisonnière s explique par le fait que cette zone est caractérisée par deux saisons des pluies et donc deux récoltes par an. La région du centre nord qui s étend de la latitude de Djidja jusqu à la latitude de Tchaourou constitue une zone intermédiaire sur le plan climatique et, de ce point de vue, l importance des variations saisonnières sur l état nutritionnel des populations y est plus forte que ce qui a été observé dans la région Sud et moins forte que la situation qui a été décrite pour la région Nord. En effet, dans la région centre Nord, la variation saisonnière du poids corporel qui a été observée est de 4,3 % du poids corporel soit 2,4 ± 1.1 kg au sein des femmes en âge de procréer (FSA, 1994). Les variations saisonnières se manifestent sous plusieurs aspects. Ainsi, Tangni (1990) a observé que la consommation énergétique des femmes pendant la période de soudure baisse de 9 % à Dogbo, 3 % à Bopa et 17 % à Houeyogbé, tandis que Atègbo (1993) indique pour les femmes de Boukoumbé, une baisse de 16 % de la consommation énergétique. Par ailleurs, dans l Atacora, selon Atègbo (1993), la vitesse de croissance des enfants de 2 à 6 ans est si faible pendant la période de soudure que celle relativement forte, observée pendant la période d abondance n est pas suffisante pour assurer une croissance compensatoire. Page 128 sur 148

129 L apport en vitamine A est aussi influencée par la saison. Selon Amoussa (1993), 39 à 48% des femmes allaitantes de Dangbo et de Missérété ont un apport inférieur à leur besoin en vitamine A pendant la saison sèche alors que la proportion de femmes allaitantes ayant un apport insuffisant pendant la saison des pluies n est que de 5%. L importance de ces variations saisonnières interpelle les différents acteurs qui interviennent dans la sécurité alimentaire, pour la mise en place et la conduite efficace d actions visant à stabiliser la disponibilité alimentaire et l accessibilité à l aliment par les populations. Page 129 sur 148

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131 Planche n 36 : ZONES A RISQUE Cette planche présente les zones à risques alimentaires au Bénin. Le risque est assimilé à l insécurité alimentaire que vivent des populations d une région. Il peut être analysé sous deux aspects complémentaires : les causes et les manifestations du phénomène. Les déterminants ou variables utilisés pour réaliser cette planche sont au nombre de sept : infrastructures routières (degré d enclavement) contraintes foncières taille moyenne des exploitations agricoles niveaux de revenus fréquence des inondations niveau de couverture des besoins alimentaires par la production domestique la tendance des rendements agricoles auxquelles nous avons ajouté l émigration notamment dans le Sud et l Ouest de l Atacora. L absence de données sur l état nutritionnel au niveau des sous-préfectures n a malheureusement pas permis de prendre en compte cette variable capitale. Ces variables ont été affectées de quatre types de modalités(1, 2, 3 et 4) et croisées suivant la méthode typologique empruntée au géographe BERTIN J., [1982] qui consiste en une permutation par ligne puis par colonne (les variables étant inscrites en ligne et les sous-préfectures en colonnes dans un tableau) pour déterminer les modalités dominantes dans chaque sous-préfecture. En raison des difficultés à quantifier toutes les variables pour attribuer à chacune d elles une pondération statistique, nous avons fait une pondération empirique compte tenu de la connaissance que nous avons du terrain. Pour des raisons méthodologiques les quatre modalités indiquent quatre niveaux de risques d insécurité alimentaire : très important(4) important(3) moyen(2) mineur(1). Cette planche apparaît donc comme une carte de synthèse faisant une différenciation des risques d insécurité alimentaire selon les régions du pays. Elle montre qu il n y pas une évolution notable par rapport aux zones à risque de 1992 et démontre que les actions de projets tel que le PILSA devront être élargies à toutes les populations des zones où il intervient malgré les risques d inefficacité que pourrait cacher une telle démarche. La première zone est celle où les risques sont très importants. Elle regroupe les sous-préfectures de Karimama, dans l Alibori, Grand-Popo, Athiémé, dans le Mono, Aguégué et Sèmè Kpodji dans l Ouémé, Sô-Ava dans l Atlantique. Dans ces unités, au moins six des sept variables énoncées ci-dessus sont au rouge. Ces souspréfectures disposent de faibles superficies cultivables (moins de 1ha/tête d habitant comme l indique la planche n 6). Dans ces localités, les productions alimentaires ne couvrent qu à hauteur de 1300 à 2300 Kcal/tête/jour les besoins caloriques normaux estimés entre 2400 et 2700 Kcal/tête/jour pour mener une vie saine et active. Les disponibilités protéiques y sont également les plus faibles par rapport au reste du pays : inférieur à 10Kg/tête/an à Grand-Popo et Sèmè-kpodji et de l ordre de 30 Kg/tête/an dans les autres sous-préfectures de la zone. De même, l accessibilité de Karimama au Nord, de Sô-Ava et des Aguégués, de différentes localités des sous-préfectures de Bopa et Athiémé dans le Mono est difficile en période de pluie, situation qui rend aléatoire leur approvisionnement en produits vivriers. La prégnance d inondations périodiques précarise à l extrême la situation de ces zones. La deuxième zone regroupe les sous-préfectures où les risques sont importants mais moins graves que dans la première. Il s agit au Nord, des sous-préfectures de Cobly, Boukombé, Matéri, de Tanguiéta dans l Atacora, Agbangnizoun, Zogbodomey, Zakpota, Covè et Ouinhi dans le Zou, de Kpomassè dans le département de l Atlantique, de Adjohoun et Bonou dans l Ouémé. Quatre au moins des variables définies ci dessus indiquent une situation préoccupante. Outre les contraintes foncières expression de la pression démographique ou de la dégradation de l environnement que connaissent ces zones, elles sont devenues les principaux foyers d émigration du pays. La production alimentaire arrive à peine à couvrir les 2400 à 2700 Kcal/tête/jour nécessaire pour mener une vie saine et active. Mais les chefs-lieux de ces sous-préfectures sont relativement accessibles ce qui pose moins de problèmes à leur approvisionnement, même si nombre de leurs localités rurales sont généralement difficiles d accès et complique la circulation des produits. Les disponibilités en protéines végétales sont identiques à celles de la première zone. La troisième zone est celle où les risques sont moyens. Sont classées dans cette catégorie, les sous-préfectures de Ouaké et Copargo dans la Donga, de Natitingou et Toucountouna (dans l Atacora), d Abomey et de Zagnanando (dans le Zou), de Sakété, Pobè, Adja-Wèrè et Dangbo (dans l Ouémé), de Zè dans l Atlantique de Lalo, de Djakotomey, de Toviklin, de Koulékanmey (dans le Couffo) etc. Le taux de prévalence des indicateurs présentés cidessus tombe à moins de 30 % avec de très forte variation d une sous préfecture à une autre. Dans les souspréfectures de l Atacora et de la Donga classées dans cette catégorie, la dégradation de l environnement a transformé ces zones en foyer d émigration se traduisant par un faible taux d accroissement de la population (- de 2,5 %). Ailleurs, ce sont les contraintes foncières qui prennent de l ampleur à mesure que les terres sont morcelées, du fait des héritages qui constituent les fondements essentiels de la précarité de la situation alimentaire des populations. La Page 131 sur 148

132 grande ouverture de ces sous-préfectures sur les principaux axes de communication et certains grands centres urbains permet d atténuer leur vulnérabilité. Dans le reste du pays le risque paraît mineur. En effet les productions alimentaires couvrent les 2700 Kcal/tête/jour et se situent généralement à plus de 3300 Kcal/tête/jour. L approvisionnement de ces sous-préfectures ne pose pas assez de problèmes à cause soit de l ouverture des localités aux échanges vivriers soit de l importance des productions locales. Les disponibilités en protéines végétales dépassent 50Kg/tête/an. Toutefois, comme partout ailleurs, la situation nutritionnelle paraît préoccupante du fait de la dégradation de l environnement, soit de la pression démographique ( cas du Sud ), soit des pratiques culturales archaïques ( cas des zones de production du coton). En somme, malgré une production alimentaire relativement importante, le Bénin n est pas épargné des risques d insécurité alimentaire à cause des conditions difficiles de circulation des produits, des aléas climatiques, de la diminution croissante des surfaces cultivables, de la paupérisation croissante d une frange de la population tant en milieu rural qu urbain. Environ 30 % de la population du pays vit dans la précarité. Il devient de ce fait impérieux de mettre en œuvre un ensemble de stratégie non seulement de suivi de ces zones, mais aussi de résolution des problèmes qui se posent à elle. Page 132 sur 148

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134 Planche n 37 : ZONES D INTERVENTION DU PILSA Le Projet d Intervention Locale pour la Sécurité Alimentaire (PILSA) a démarré ses activités en 1995 après une phase pilote de 4ans. Conçu comme un moyen de mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l insécurité alimentaire, le PILSA s est vu assigné trois objectifs globaux : 1. «réduire la pauvreté et améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle des populations les plus vulnérables des zones à risque ; 2. contribuer à une meilleure connaissance de la situation alimentaire des zones à risques ; 3. renforcer le partenariat entre le gouvernement et les Organisations Non Gouvernementales (ONG). Cette planche met en exergue la répartition géographique des zones d intervention du PILSA en insistant sur les formes d actions qui y sont menées et les résultats obtenus. Les zones d intervention du PILSA coïncident en général avec les zones à risque. Vingt et une sous-préfectures sont bénéficiaires des actions du PILSA à raison de 4 dans l Atacora, 3 dans l Atlantique, 2 dans le Borgou, 4 dans le Mono, 3 dans l Ouémé et 5 dans le Zou. Avec l appui d une vingtaine d ONG le PILSA mène un ensemble d activités concourant à l amélioration des conditions de vie des populations. Les actions se répartissent en trois catégories : les micro-projets générateurs de revenus les micro-projets socio-économiques et les microinfrastructures pour emprunter les terminologies utilisées par le PILSA. Les micro-projets générateurs de revenus permettent grâce aux crédits octroyés aux producteurs individuels et aux groupements, de soutenir les activités de production agricole, d élevage, de gestion des récoltes, de transformation des produits agricoles et l exercice de commerce de détail par les femmes. Ainsi à Dogbo, Dangbo et Covè, le PILSA appuie financièrement les groupements de femmes transformatrices du manioc en gari, d arachide en galettes et fabricantes de d huile de palme et d arachide. Il en est de même des groupements de femmes commerçantes de poisson et productrice de riz dans la sous-préfecture de Karimama. Le PILSA intervient pour 80% au financement de ces activités génératrices de revenus contre une participation des bénéficiaires fixée à 20%. Les micro-projets de type socio-économique comportent des infrastructures de type productif : transformation et stockage de produits agricoles valorisation des bouses de vache apiculture maraîchage élevage artisanat formation, permettant d élever les capacités de production, et d améliorer les revenus des bénéficiaires. A Soli (souspréfecture de Covè), et à Kpomassè, ce sont respectivement les groupements d élevage de porcin et de volaille qui bénéficient de l appui du PILSA. De Materi à Grand-Popo en passant par Boukombé, Kalalé, Zagnanado, Agbagnizoun, Bopa, Semè-kpodji etc. 28 magasins de stockages d une capacité totale de 560 tonnes ont été construits ou réhabilités au 31 décembre Au cours de la même période, 17 ateliers de transformation de capacité variant entre 3m 2 et 56m 2 ont été installés à plusieurs groupements féminins dans les sous-préfectures de Kpomassè, Comé, Karimama, Dangbo, Sèmè-kopdji, Zagnanado et Za-kpota. Les micro-infrastructures d intérêt communautaire : puits, aménagement des bas-fonds, pistes de désenclavement notamment dans les sous-préfectures de Kalalé, d Agbagnizoun. Au total, 22 pistes d une longueur totale de 100 km, 7 marchés communautaires couvrant 2 500m 2 et de nombreux forages et puits à grand diamètre étaient construits ou installés au 31 décembre Dans le cadre de ces micro-projets et infrastructures dont les financements sont relativement lourds, le PILSA apporte 90% des coûts de réalisations contre une contribution des populations bénéficiaires de 10%. Cette participation des bénéficiaires au financement, leur permet d internaliser les réalisations, seul gage de leur durabilité. La plupart des villages bénéficient des quatre grandes activités du PILSA, mais le nombre d ONG intermédiaires varie de 1 à 5 selon les localités. Le programme communautaire de nutrition consiste en des interventions concourant à l amélioration de l état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes : enquêtes alimentaires et anthropométriques récupération d enfants en état de malnutrition avancée et grave information, formation et sensibilisation des Page 134 sur 148

135 femmes sur les avantages d une bonne alimentation des enfants pour leur éviter des carences nutritionnelles. Ainsi, parmi les bénéficiaires des zones d intervention, le taux de malnutrition baisse substantiellement : 21,5% en 1997 et 36% au 31 décembre A la fin de 1998 ces interventions ont couvert 98 villages et hameaux dans le Nord-Bénin et 280 dans le Sud et le Zou sud. Au total, avec plus de 317 villages couverts, 1108 micro-projets en chantier, près de 32 mille bénéficiaires atteints et plus 867 groupements encadrés, le PILSA se positionne actuellement comme un puissant instrument de lutte contre la pauvreté et l insécurité alimentaire. Aucun projet ni aucune ONG même internationale n a obtenu autant de résultats concrets depuis 1970 au Bénin avec un financement de FCFA. La pertinence, l efficacité et la durabilité des actions que mène le PILSA dans les différentes régions du Bénin, ne font l ombre d aucun doute. Le cadre et les groupes cibles visés en l occurrence les groupements, la nature des activités, spécifiquement celles qui concourent directement à l augmentation des revenus des populations, font du PILSA un projet de proximité très apprécié par les bénéficiaires. De ce fait, il pourrait faire l objet d une extension à d autres localités. Page 135 sur 148

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137 Planche n 38 : TENDANCE DE LA POPULATION Cette planche analyse l'évolution de la population béninoise à l'horizon de l'an Elle apprécie surtout la dynamique des populations rurales et urbaines, ainsi que la répartition spatiale de celles-ci. L'exécution de la carte s'appuie essentiellement sur les résultats du Recensement Général de la Population et de l'habitat (RGPH) de 1992 et plus précisément du document intitulé "Projections démographiques" Les données de ce recensement ont permis de calculer l'effectif de la population des six départements et des dix neuf principales villes à l'horizon de l'an Nous sommes partis de l'hypothèse que depuis le RGPH de 1992, le Bénin n'a pas enregistré d'événements majeurs : guerres, grandes épidémies (exception faite de l'arrivée de réfugiés togolais et nigérians), qui pourraient jouer sur l'effectif de la population et que cette tendance se poursuivra dans le long terme. La représentation cartographique a été voulue simple et met en relief le poids des unités administratives actuelles et la dynamique du fait urbain. De façon générale, la population béninoise aura plus que triplé entre 1992 et 2027, passant de à habitants. Cette dynamique se traduira également par une légère modification de la structure de la population. Ainsi, la tranche de la population de 0 à 14 ans passera de 48,6% en 1992 à 47,4% en Mais les plus importantes transformations auront lieu au niveau de la répartition spatiale de la population. 1. Ainsi, le pourcentage de la population vivant en milieu urbain qui n'était que de 35,7% en 1992, passera à 58,1% en Corrélativement les ruraux, qui constituaient 64,3% de l'effectif total des béninois en 1992, ne seront plus que 41,9% en Les implications de l accroissement de la pression démographique et de la diminution de la population rurale se traduiront par la nécessité de l intensification de la production agricole pour nourrir les milliers de personnes qui vont peupler les villes, si le Bénin choisit d avoir une certaine autosuffisance alimentaire en limitant les importations que lui permettraient l augmentation de son revenu national. 2. La répartition spatiale enregistrera également une modification sensible à l'horizon En effet, les six départements méridionaux (Mono, Couffo, Atlantique, Littoral et Ouémé, Plateau) qui abritaient 53,1% de la population en 1992, sur 10% du territoire national, n'en abriteront en 2027 que 49,6%. En effet, les principaux gains de l'accroissement de la population seront générés par le Borgou, qui aura multiplié l'effectif de ses habitants par 3,9 entre 1992 et 2027, le Mono 3,6 ; le Zou 3,5 et l'atacora 3,4. Cet inégal dynamisme se traduira également par une légère modification du poids démographique de chaque département sur l'échiquier national. Titre : Evolution du poids démographique de chaque département Poids Démographique Atacora 13,2% 13,3% Atlantique 21,6% 18,5% Borgou 16,8% 19,5% Mono 13,7% 14,4% Ouémé 17,8% 16,7% Zou 16,6% 17,3% 3. L'armature urbaine sera mieux étoffée. En effet en 2027, le Bénin comptera quinze (15) localités de plus de cent mille ( ) habitants, contre seulement trois en 1992 dont 6 dans la région méridionale, 4 au centre, 3 dans le Borgou et 2 dans l Atacora. Deux villes abriteront plus d'un demi-million d'habitants : Porto-Novo ( ) et Cotonou ( ). Elles formeront avec Ouidah et Comé une mégalopolis de plus de d habitants sur environ cent (100) kilomètres de long. Ailleurs alors que Parakou continuera avec ses Page 137 sur 148

138 habitants à constituer la principale métropole du Nord ; Bohicon avec ses âmes fera définitivement ombrage à Abomey ( ), au Centre Sud. Les implications d'un tel dynamisme de la population sur les questions de sécurité alimentaire sont nombreuses. Elles posent surtout le problème de la capacité de concilier la nécessité d une plus grande production à la forte demande alimentaire et la dégradation de l'écosystème qui résulteraient du phénomène. En effet, la hausse de la demande alimentaire qui serait induite par l'accroissement de la population et d'une forte urbanisation risque de ne pas être satisfaite par la production locale, au regard des techniques agricoles en vigueur. Au total, l'accroissement actuel de la population exige la mise en œuvre d'une judicieuse politique d'aménagement du territoire et une stratégie de développement agricole pour faire face aux multiples problèmes économiques et de sécurité alimentaire que le phénomène va engendrer. Page 138 sur 148

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141 Planche n 39 : MOUVEMENTS MIGRATOIRES La migration est comprise comme "un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des intéressés, d'un certain lieu d'origine, ou lieu de départ à un lieu de destination, ou lieu d'arrivée" 11. Le mouvement peut être interne (à l'intérieur du territoire d'un pays) ou/et externe ou international (à l'extérieur du pays). Les migrations sont aussi anciennes au Bénin que la mise en place des différents groupes socio-culturels qui peuplent le territoire national. Cette planche se propose d'analyser uniquement les flux migratoires tels qu'on les observe à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Au titre des migrations internes, elle met l'accent sur deux phénomènes importants : l exode rural et la transhumance peul (la colonisation agricole fait l'objet d'une analyse spéciale dans la planche n 9). Les migrations internationales s'intéressent aux destinations des béninois, en même temps qu'elles analysent le phénomène des réfugiés politiques. La carte principale analyse le phénomène de l'exode rural. Deux cartons : l'un décrivant la transhumance peul et l'autre les migrations internationales l'accompagnent. Faute de données statistiques récentes fiables, la représentation cartographique s'est bornée à indiquer la direction des mouvements, les lieux de départ et d'arrivée. 1. L'exode rural, c'est-à-dire le déplacement des ruraux vers la ville est le plus courant des mouvements internes. Ce déplacement se fait par étape. D'abord, il y a une phase temporaire où le paysan, profitant des temps morts qui séparent les activités agricoles, arrive en ville pour rendre visite à un parent. Après avoir goûté au charme de la ville, il vient s y installer définitivement. La seconde phase est celle qui se fait de la campagne à la ville secondaire, chef-lieu de sous-préfecture, où le jeune villageois s'initie au mode de vie urbaine. Cette forme caractérise les déscolarisés qui, pour des raisons de complexe, se sentent mal à l'aise dans la sphère villageoise. Mais il est difficile de quantifier l'exode rural, à cause de son instabilité et de ses différentes étapes. On peut cependant se faire une idée de l'ampleur du phénomène à partir de l'évolution de la population urbaine. Ainsi à partir des enquêtes démographiques de 1961, la population rurale projetée pour 1981 s'élevait à habitants pour la partie Sud du pays et le taux de réalisation à la campagne était de 60%, contre 212,8% pour les villes, soit respectivement et habitants, mettant ainsi en relief la très forte ponction que les villes exercent sur les campagnes. Mais le phénomène semble s'être tassé ces dernières années. Tableau : Taux de croissance annuel moyen de la population des grandes villes. Période Villes Cotonou 8,0 3,9 Parakou 8,3 3,8 Porto-Novo 4,2 2,2 Source : RGPH, Tome 1 - Répartition spatiale, migration et structure par sexe et âge. INSAE, Mars La transhumance peulh s'est généralisée à l'ensemble du pays depuis les sécheresses de 1968 et Elle s'est traduite par une forte infiltration des éleveurs sahéliens au Nord-Bénin dans un premier temps, et dans le reste du pays dans un second temps. Le phénomène est très développé dans le Borgou, l'atacora Sud et le Zou- Nord et a donné naissance à une forte implantation peulh. Dans la sous-préfecture de Tchaourou par exemple, on comptait en 1994, plus d'une centaine de campements peulh et l'effectif de ce groupe socio-culturel représentait 24 % de la population totale. L'arrivée de ces Peul, tout en créant de sérieux problèmes aux agriculteurs et aux ressources naturelles, renforce les ressources animales du pays. Le cheptel bovin du Bénin a ainsi pu passer de quelques têtes en 1970 à têtes en Cette augmentation du cheptel est un atout important, en ce sens qu'elle renforce la disponibilité des protéines animales pour les besoins des populations. 11 HENRY (L.), 1981 : Dictionnaire Multilingue, p Page 141 sur 148

142 Les migrations internationales affectent près du quart de la population nationale selon les estimations du Ministère des Affaires Etrangères. Ces mouvements sont très anciens et ont pris une importance singulière au cours de la période coloniale. Ils ont revêtu deux formes principales. Il y a d'abord la migration de l'élite intellectuelle du pays, utilisée par la puissance coloniale pour asseoir son autorité dans de nombreux Etats de l'afrique francophone. Sur cette forme s'est greffé le déplacement de saisonniers agricoles dans les plantations du Nigeria, du Ghana et de la Côte-d'Ivoire. Cette migration en dépit des déboires qu'ont connu les migrants (rapatriement de Côte-d'Ivoire, du Ghana, du Niger, du Nigeria...) a contribué à l'élargissement de la sphère d'influence du pays et surtout à son accès au marché international pour l'approvisionnement en denrées alimentaires de première nécessité. Le Bénin accueille également de nombreux africains et autres, au rang desquels, les Ibos du Nigeria représentent une forte communauté. Environ réfugiés politiques provenant du Togo, du Nigeria, du Liberia, de Sierra Leone notamment sont assistés par le Haut Commissariat aux Réfugiés(HCR) dans différents camps installés sur le territoire national. En somme les mouvements migratoires internes, ceux internationaux positifs (arrivée des étrangers) et négatifs (départ des nationaux) exercent une forte pression sur la demande et la production alimentaire pendant que l offre domestique connaît une situation instable. Mais l impact de ces mouvements n est pas que négatif sur la sécurité alimentaire. Ils favorisent des transferts financiers très importants(igue J. 1993) qui permettent aux parents des migrants restés au pays, de participer à la construction des infrastructures socio-communautaires, de sécuriser leurs ressources monétaires avec lesquelles l accès matériel et économique à la nourriture sur le marché, aux soins de santé et au logement décents sont possibles. Page 142 sur 148

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144 Planche n 40 : TENDANCE DE L'OCCUPATION DES TERRES Cette planche traite de la tendance de l'occupation des terres au Bénin. Formulée comme telle, l'analyse porte essentiellement sur l'évolution des superficies emblavées pour les productions agricoles. Cet aspect sera abordé à travers l'analyse de la tendance d'évolution des aménagements agricoles périurbains. L'analyse est faite sur la période allant de 1985 à Le choix de l'année 1985, répond à la préoccupation de prendre en compte la période de relance du coton, culture dont on sait qu'elle est consommatrice d'espace. - La méthode a consisté à sommer les superficies emblavées en moyenne pour toutes les cultures par souspréfecture et comparer les emblavures de 1985 à celles de 1997, et en dégager la tendance à travers les taux d'évolution. - La représentation cartographique est faite sur la base des plages de couleur pour différencier la vitesse de progression de l'occupation des terres. Cinq classes ont été ainsi retenues : deux pour les situations en régression et trois pour celles marquées par une nette évolution. Plusieurs remarques se dégagent de cette analyse. 1. De façon générale, la tendance de l'occupation des terres est à la hausse sur le territoire national. La progression a été d'environ 39,5% entre 1985 et 1997, soit une croissance annuelle d'environ 3,2% (presque au même rythme que le croît naturel). Mais cette tendance générale masque de profondes disparités entre les régions du pays comme en témoignent les données du tableau ci-dessous. Unité : ha Tendance Atacora ,1% Atlantique ,2% Borgou ,2% Mono ,6% Ouémé ,6% Zou ,8% BENIN ,5% Source : MDR 2. Deux départements enregistrent un solde négatif. Il s'agit de l'atlantique (-13,2%) et de l'ouémé (-9,6%). La pression démographique explique une telle situation. Le phénomène se traduit dans l'ouémé par un changement de système de production qui fait de plus en plus la place au manioc (culture à haut rendement). Cinq sous-préfectures sur 9 dans l'atlantique et 9 sur 14 dans l'ouémé enregistrent une régression des superficies emblavées. Des poches de régression apparaissent également dans le Mono (5 sous-préfectures sur 12), le Zou-Sud notamment au cœur du pays Agonlin (Zagnanado et Ouinhi) et à Zogbodomey et enfin dans l'atacora (Boukombé et Cobly). 3. Trois départements enregistrent des évolutions d emblavures qui ne sont pas trop éloignées de la moyenne nationale de 39,5% : les Collines 15,8%, le Couffo 22,6% et la Donga 54,1%. Contrairement au département de l'atlantique où l'achat massif des terres par des fonctionnaires se traduit par un fort taux de leur non utilisation dans ces trois unités, c'est la colonisation agricole qui explique la progression des terres emblavées. 4. Cependant c'est le Borgou et l Alibori qui enregistrent la plus spectaculaire progression 163,2% sur la période. Au delà de la disponibilité de terres cultivables et de la colonisation agricole, c'est la poussée de la culture du coton qui est à la base de l'accroissement spectaculaire des superficies emblavées. En 1985, les surfaces emblavées pour le coton représentaient 22,3% de celles de l'ensemble des cultures annuelles du département. Cette proportion passe à 35,8% en Dans certaines sous-préfectures les superficies emblavées pour le coton ont été multipliées par près de 10 entre 1985 et Les superficies emblavées pour certaines cultures vivrières ont suivi cette tendance en enregistrant un accroissement spectaculaire. Celles du maïs qui représentaient 8,7% des surfaces cultivées en 1985 sont passées à 18,5% en Page 144 sur 148

145 Cependant si globalement les superficies cultivées progressent dans les départements du nord, du centre et du sud-ouest, celles de certains produits enregistrent des régressions : mil, arachide, patate etc. De même dans les départements de l Atlantique et de l Ouémé où l évolution est régressive, les cultures telles que le coton, l ananas etc. progressent 5. Enfin, on notera une forte progression de l agriculture périurbaine. C'est le cas par exemple à Bohicon où les superficies emblavées ont connu une progression de 190,82% entre 1985 et 1997 et surtout à Parakou avec 357,99% dans la même période. Dans cette dernière circonscription, les superficies emblavées pour le coton ont été multipliées par plus de 11 passant de 263 à 2989 ha. Au total, la tendance de l'occupation des terres au cours de la période allant de 1985 à 1997, exprime un certain gaspillage. L'extension des superficies se fait aux dépens de réserves et sans restauration de la fertilité des terres. Si cette tendance se poursuit, il est à craindre que dans un proche avenir elle ne sape les bases de la sécurité alimentaire du pays. Page 145 sur 148

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