Toulouse EuroSudOuest

Transcription

1 Toulouse EuroSudOuest COMPTE RENDU DES DEBATS ET DECISIONS DE LA REUNION TOULOUSE EUROSUDOUEST 26 JUIN 2013 ***************** Lieu : Salons Vanel, Arche Marengo, 1 allée Jacques Chaban-Delmas Participation : 400 personnes Elus présents : Pierre Cohen, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole et de Tisséo-SMTC, Martin Malvy, Président de la Région Midi-Pyrénées, Alain Gabrieli, Vice- Président du Conseil Général de la Haute-Garonne, Christian Dubost, Directeur Régional de Réseau Ferré de France, Pierre Meyer, Directeur Régional SNCF, André Crocherie, Directeur Régional de l Environnement, de l Aménagement et du Logement de Midi- Pyrénées Autres présents : Alain Garès, Directeur Général, et Olivier Duvernois, Directeur du projet, à Europolia, et Joan Busquets, Architecte Urbaniste Animateur : Bruno Canredon ***************** M. COHEN, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole et de Tisséo- SMTC, accueille l assistance de cette rencontre qui initie la démarche d information et de participation de Toulouse EuroSudOuest et répond aux attentes riveraines d un point d étape sur ce projet. Depuis 4 ans, tous les partenaires du projet travaillent sur les évolutions de la gare de Toulouse Matabiau et du Pôle d Echanges Multimodal (PEM) conjointement au projet de transports. Il est important de noter que ce dernier ne se limite pas à la Ligne à Grande Vitesse (LGV) ferroviaire mais inclut le réseau national, régional, départemental, interurbain et d agglomération. M. Cohen souligne l importance de ce travail partenarial débuté très en amont. M. CANREDON, animateur de la soirée, annonce les interventions des représentants des Conseils Général et Régional et de l Etat, puis celle de M. Cohen au nom de la Communauté Urbaine. Les techniciens d Europolia et le Professeur BUSQUETS, Architecte Urbaniste, complèteront les informations fournies. Enfin, les questions de la salle termineront la rencontre. Page 1

2 M. Gabrieli excuse l absence de M. Izard puis rappelle le rôle du Conseil Général de la Haute-Garonne dans la gestion du réseau arc-en-ciel et la construction de la gare routière en Favorable à la LGV, le Conseil Général participe depuis 2009 aux travaux sur le Pôle d Echanges Multimodal, car les transports collectifs interurbains doivent pouvoir occuper toute leur place. M. Gabrieli se félicite de l ouverture de la concertation et des nouveaux services que le PEM offrira. M. Malvy relève les évolutions des TER : en 2002, avant la décentralisation, les TER assuraient 156 dessertes régionales par jour. Aujourd hui, l offre est 346 dessertes régionales par jour. En 2002, 5 millions de voyageurs étaient dénombrés par an. Aujourd hui ils sont 12 et la projection de 2020 en compte environ 20. Cette forte mobilisation du Conseil Régional Midi-Pyrénées s est traduite par le Plan Rail Midi- Pyrénées (820 millions ) le plus élevé de toutes les régions, incluant en particulier le doublement de la voie Toulouse-St-Sulpice. M. Malvy rappelle qu en 1998 la ligne Toulouse-Auch était condamnée : aujourd hui, 47 trains/jour y circulent dans chaque sens avec un service comparable au RER. La volonté de la Région est de desservir au 1/4h les communes à 30-35km de Toulouse et à l heure au-delà. L amplification des transports en commun est souhaitée par la Région et M. Malvy se réjouit de constater qu elle est bien amorcée. Hors LGV, une hausse du trafic est donc prévue. M. Malvy se félicite ensuite des projets de multi-modalité engagées avec les partenaires et il qualifie de «beau projet» l aménagement de Toulouse Matabiau. M. Crocherie excuse l absence du Préfet de Région. Il se félicite de l ambition du projet Toulouse EuroSudOuest et rappelle l objectif d anticipation de l arrivée de la grande vitesse ferroviaire à Toulouse Matabiau. Un projet multimodal et de transports est nécessaire mais requiert aussi un projet urbain bien dimensionné. M. Crocherie se félicite enfin du bon fonctionnement du partenariat, qui porte efficacement les études, qui pourront être rapidement opérationnelles. M. Crocherie met en avant la volonté des partenaires de se donner les moyens de concerter. M. Canredon annonce une vidéo de témoignages de voyageurs et de riverains sur la gare et le quartier à proximité. M. Cohen remercie les partenaires. Il confirme que la question de l intermodalité est centrale pour le projet Toulouse EuroSudOuest. Puis il affirme la volonté d une maîtrise publique du projet, y compris sur ses franges. La démarche d études partenariale a débouché sur une approche partagée des fonctionnalités de la future plateforme multimodale et d en vérifier le réalisme et la faisabilité. Il s agit d une véritable transformation de la gare pour la doter de nombreuses fonctionnalités (commerces, services, etc.) en vue d accueillir les futurs flux de voyageurs. Une information et une explication de la méthodologie mise en place depuis 2010 seront données ce soir. M. Cohen insiste sur le fait qu il s agit d études techniques portant sur le fonctionnement de la gare de Toulouse Matabiau à l horizon S agissant du projet architectural et urbain, rien n est encore acté. Ce travail d études, long et complexe, sera conduit et impliquera chacun. Il importe d aboutir à un diagnostic et à des orientations partagés. M. Cohen souligne l importance d une complémentarité du projet avec celui du centre-ville et réaffirme l objectif d une maîtrise publique pour gérer au mieux les évolutions que le quartier va connaître. En effet, le principal risque est d avoir des évolutions non maîtrisées qui viendraient déséquilibrer cette partie importante du territoire de Toulouse. Cet objectif explique la création d Europolia, Société Publique Locale d Aménagement de Toulouse Métropole, qui a la charge du projet. Page 2

3 M. Cohen indique que les principes décidés pour le centre-ville s appliqueront pour Toulouse EuroSudOuest. Le morcellement du quartier est absolument à écarter. La mixité sera préservée et favorisée. Les détails ne seront pas débattus ce soir : d autres formats de participation déclineront ce projet, le plus structurant de l agglomération, qui requiert pour l heure, un accord sur la méthodologie proposée. M. Garès, Directeur Général, insiste sur le double aspect du projet qui relève à la fois des transports et de l aménagement urbain. Il en liste ensuite sur le diaporama les objectifs, les différents partenaires, en cerne le périmètre et en déroule le calendrier. M. Duvernois, Directeur du projet, poursuit le commentaire du diaporama et insiste en préalable sur l importance de tenir compte de la dimension temporelle longue, et des différentes échelles. Puis il détaille les prévisions du projet, propres à anticiper et accompagner les évolutions, comme l accueil de trains supplémentaires (400 aujourd hui, à terme), la facilitation des correspondances (au cœur de la question de l intermodalité), ou l amélioration des échanges entre la gare et la ville (avec l hypothèse d un franchissement des voies), ou encore l amélioration des accès à Matabiau pour les piétons, véhicules, etc. à travers la création d un nouveau bâtiment voyageurs à Marengo. Tous les modes de transports y convergeront et le principe est d utiliser la topographie existante. Des vues des gares d Anvers et du Mans sont projetées pour montrer la manière dont elles ont été réaménagées à l occasion de l arrivée de la LGV. M. Garès reprend le commentaire du diaporama et présente le cadre d élaboration du plan guide urbain, qui vise à intégrer Matabiau et ses quartiers environnants au centre-ville. La conception du projet urbain sous la forme d un plan guide, document souple et évolutif, a été confiée à une équipe pluridisciplinaire menée par le Professeur Busquets. L été 2013 verra la finalisation du diagnostic, les orientations seront définies fin 2013 et le plan guide fin Ce calendrier est à mettre en parallèle avec le dispositif de participation qui inclut en particulier des groupes de travail restreints. Enfin, le périmètre de l action foncière est cerné : 30 acquisitions ont été réalisées de 2010 à Depuis 2012, les acquisitions se font majoritairement dans un cadre amiable. Le Professeur Busquets expose ses pistes de diagnostic : une gare bien placée dans la ville mais enclavée, peu accessible. Sa proximité du centre-ville et du canal, dont le lien entre méditerranée et atlantique fait écho aux dessertes Sud-Sud, est une opportunité pour le projet. Des liaisons existent déjà vers Jean-Jaurès, Wilson, etc., et des lignes fortes traversent Matabiau. Un maillage est aussi possible vers la rocade compte tenu de la structure radiale très marquée des voiries de Toulouse. La topographie s impose aussi, avec le déblai, la cuvette qu est Matabiau et le remblai de Raynal. Les piétons de Jolimont pourraient facilement passer au-dessus des voies et ceux de Raynal traverser par le bas. Une liaison Est-Ouest pourrait ainsi être rétablie pour les modes doux, qui participeraient de la plateforme multimodale en offrant aussi des liaisons inter-quartiers. Le succès de Matabiau dépend de son accessibilité et de sa mise en lien avec les éléments de la métropole qui l environnent. Sa qualité urbaine comptera aussi et le grand espace disponible est un incontestable atout. Amsterdam et Genève, en rénovant leur gare, ont aussi gagné en qualité urbaine aux alentours de celle-ci. La gare peut devenir un grand centre d attraction pour l ensemble de la métropole. M. Canredon invite l assistance à prendre la parole. Page 3

4 Mme Denoël, de l association Îlot Lapujade, après y avoir relevé l absence de femme, félicite et remercie la tribune pour la concertation mise en place. Puis elle rappelle les retours des riverains : très favorables à l extension du centre-ville jusqu à la gare, ils s inquiètent de l inégalité de traitement de ses deux côtés. Celui du canal serait très agréable et l autre regrouperait une voirie d accès, une gare routière, des parkings, etc. Mme Denoël s enquiert donc de la possibilité de faire évoluer les fondamentaux du Pôle d Echanges Multimodal dans le cadre du dispositif de participation. M. Cohen confirme : la concertation n aurait sinon pas lieu d être. Il ajoute que le Conseil Général n a pas encore tranché le futur emplacement de la gare routière. De plus, le projet de tramway canal imposera aussi une réflexion sur le traitement du canal du midi : rien n est donc figé. Enfin, les endroits propices aux espaces verts se situent plutôt à l est de la gare du côté des faubourgs : avec les espaces sportifs, à préserver, du CEAT par exemple. Le positionnement des accès routiers reste aussi à discuter. M. Caumont, habitant du 35 rue du 10-Avril, demande des liaisons intercommunales : gagner Flourens ou Fontenilles prend 1h30 en transports en commun. M. Cohen y voit le cœur du problème : Toulouse est le centre d un maillage multiple, de l international au communal, mais son système de déplacement n a été bâti que pour la voiture M. Ballesio, membre du collectif Matabiau remercie la tribune pour son dispositif de concertation. Puis il dit sa crainte que le développement du train n entraîne aussi celui de la voiture pour accéder à la gare. Il pointe aussi le danger pour les commerces de proximité d une concurrence des bureaux ou des commerces prévus dans le cadre du projet. Enfin, il demande une aide technique et financière pour élaborer un projet alternatif. M. Cohen salue l initiative d un tel collectif, fédérateur de plusieurs associations. Pour accéder à la gare, les transports en commun doivent être renforcés. D où l objectif d un Pôle d Echanges Multimodal, qui inclut la voiture mais lui donne sa juste place. M. Cohen assure de l attention particulière accordée au devenir du commerce de centre-ville de Toulouse, dont le grand nombre d indépendants, à préserver, est une spécificité. Il importe donc de maîtriser ce devenir. Le quartier d affaires n est pas un but en soi et ne se décrète pas. Seules l attractivité et la solidarité créées par le projet avec les territoires environnants comptent. Invitant à être prudent sur les idées reçues, il l assure que, dans la perspective de la participation engagée, toutes les propositions sont bienvenues. Toutes les informations nécessaires seront d ailleurs fournies mais la démarche écarte, de fait, la conception d un projet parallèle à celui initié dans le cadre de Toulouse EuroSudOuest. M. Cohen se refuse donc à prendre un engagement sur l aide demandée. Une riveraine, écrivain public représentant d une habitante de 82 ans de la rue St-Laurent, interroge la tribune sur l accompagnement des personnes en précarité : l habitante ne pouvant se déplacer, comment participer au projet? M. Cohen concède que la concertation, si elle peut s élargir, échoue toujours à atteindre chaque habitant. Puis il pointe que la question de la précarité dépasse largement le projet Toulouse EuroSudOuest et qu elle relève d une situation bien plus large et ancienne. M. Cohen rappelle que la maîtrise publique du projet doit aussi permettre de traiter les enjeux sociaux. L absence de projet public aurait des conséquences bien plus graves. Les diagnostics comptent d ailleurs un volet social et M. Cohen est sûr que le partenariat en allant au-delà de la seule LGV et en portant sur un périmètre de projet large, évitera veillera à éviter d importantes inégalités sociale et territoriale. M. Hégoburu, membre du Conseil de Développement de l agglomération toulousaine signale qu en tant que représentant de la société civile, celui-ci a déjà produit un avis sur le projet : il remercie la tribune de le mettre en ligne sur le site et de convier le Conseil à participer à la concertation. Page 4

5 M. Sarcos, de l association 7 notre quartier, juge la concertation intéressante mais s interroge sur les moyens donnés aux associations participant aux Ateliers. Il évoque notamment le besoin de temps pour des allers-retours entre associations et habitants. Par ailleurs, il demande une prise en compte de l ISAE et s inquiète d une future saturation de la circulation sur l axe Agde-Pompidou, qui compte déjà voitures/jour. M. Fournier s étonne qu après 22 études, la seule information concrète concerne le périmètre d action foncière. Il s enquiert de l intention de la tribune de réaliser une Opération d Intérêt National et juge que Toulouse étant très dense, démolir sera inévitable. M. Cohen précise l objet des études : les problèmes de transports. La faisabilité technique étant maintenant garantie, le débat sur le projet urbain peut s ouvrir. Estimant qu il est inutile de faire peur, M. Cohen assure que ce projet, à travailler ensemble, peut s inscrire dans l existant. Au passage, si les partenaires avaient souhaité contraindre, ils auraient procédé à la mise en place d une ZAC et à des expropriations. A l instar du Plan Local d Urbanisme, ce projet ne sera pas la somme de tous les désirs mais le fruit d un travail d échanges et de concertation. La transformation de la gare étant inéluctable, autant l accompagner d un beau projet car l impact sur le quartier est inéluctable. M. Meyer, Directeur Régional SNCF, souligne le juste équilibre entre projets urbain et de transports que constitue Toulouse EuroSudOuest : en tant que transporteur, les études réalisées ont été nécessaires à la SNCF et lui permettent de connaître les évolutions ferroviaires de Périole. M. Dubost, Directeur Régional de Réseau Ferré de France, assure que les études permettent une anticipation à long terme. Elles ont été nécessaires à l obtention d un consensus stable. Un riverain, jugeant inutile d augmenter la cadence, s oppose au projet. Il argue aussi des dangers d alourdir les dépenses et de développer la précarité de l emploi dans le BTP. Pour lui, la LGV ne se fera pas. M. Cohen refuse de rouvrir ce débat, la tribune s étant déjà positionnée. Un militant du NPA déplore une focalisation de la réflexion sur le développement du centre de Toulouse au détriment des périphéries. Il appelle à relier les centralités qui compose l agglomération. Il informe ensuite du report de la LGV, sauf peut-être pour Toulouse- Bordeaux, à l horizon Puis il demande des dessertes au 1/4h, et une vraie gare à Labège, pour desservir Sabatier et Rangueil. Enfin, soucieux de lier les quartiers de l Est à la ville, il s enquiert de projets les concernant. Le Professeur Busquets s accorde sur le besoin de liaisons inter-quartiers : des mécanismes sont à trouver. Les transports en commun doivent concurrencer la voiture. Mais Matabiau est une centralité géographique indiscutable, dont il faut préserver l activité, sous peine de mettre en péril celle du centre-ville. M. Meyer relève l atout d une gare très proche de l hyper-centre. Les dessertes ferroviaires en étoile permettent des correspondances quai à quai et un déplacement du terminus serait inopportun, 90% des voyageurs allant au centre-ville. M. Dubost informe de l orientation de la réflexion, depuis 20 ans, vers un accueil des TGV au centre des villes et cite, à Marseille, la gare St-Charles. M. Cohen rappelle l inscription de l évolution de la gare dans le Schéma de COhérence Territoriale (SCOT) et souligne l impossibilité d un développement de l agglomération au fil de l eau, qui consomme des surfaces importantes en périphérie. La responsabilité d accueillir le cœur d un réseau de transports maillé incombe à la ville-centre et la tribune veut se donner les moyens de l assumer. Dans les années 80, les faubourgs se sont développés au détriment de l hypercentre, qui doit maintenant, de manière volontariste, être soutenu et relié aux autres centralités de l agglomération. Le Plan de Déplacement Urbain concrétise cette approche : ses objectifs de déplacement, son maillage en transports en commun et modes doux sont aux 2/3 concrétisés. Quoi qu il arrive, Matabiau se développera : la question est de savoir s il faut laisser faire la spéculation foncière et les inégalités des aménagements urbains se développer ou s il faut prévoir dans le cadre d une démarche publique concertée, garante de l intérêt général, un projet de transport multimodal et un projet urbain. C est ce deuxième engagement qui est pris par la tribune ce soir. Page 5

6 Un habitant de la rue des Jumeaux s enquiert d une date butoir pour les acquisitions à l amiable. M. Cohen informe de l absence de date limite : les achats fonciers s opèrent au fil des propositions. Il ajoute que la maîtrise du foncier par la collectivité est toujours préférable à la mainmise des spéculateurs. M. Canredon clôt la rencontre en conviant l assistance à rejoindre l apéritif. Conclusion La concertation sur le projet urbain est unanimement saluée. L assistance s inquiète cependant de sa marge de travail et de ses conditions. La tribune garantit les objectifs de la démarche de participation mais écarte tout projet parallèle. Face aux craintes de déséquilibres que pourrait générer le projet, elle s attache à montrer le bienfondé de sa volonté de maîtrise publique du projet sur un large périmètre. Tribune et assistance s accordent par contre sur le besoin d un maillage du réseau de transports et d un véritable Pôle d Echanges Multimodal à Matabiau, centre du réseau. Enfin, des participants interrogent l intérêt des études menées et s opposent à la LGV : la tribune justifie les études par le consensus obtenu et la garantie d une faisabilité technique dans l existant et réaffirme son soutien à la LGV. Fin de la réunion à 20h40. Page 6