Quartier intergénérationnel à saint apollinaire en côte d or

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1 Quartier intergénérationnel à saint apollinaire en côte d or GENERATIONS : différents pôles d activités Grâce à un partenariat étroit entre l OPAC (Office Public d Aménagement et de Construction) de Dijon, la FEDOSAD (Fédération des Œuvres de Soins à Domicile) et la Ville de Saint-Apollinaire, des services de proximité pour la population et les personnes âgées se sont mis en place. Ils forment un ensemble cohérent et adapté aux besoins de chacun. Le programme comprend : DES LOGEMENTS : Des logements sociaux ; ils sont loués par l OPAC de Dijon, soit par moitié à des jeunes couples avec au moins un enfant de moins de 5 ans, soit par moitié à des retraités. DES SERVICES POUR LES RETRAITES ET PERSONNES AGEES : Un domicile protégé pour six personnes psychiquement dépendantes. Il s agit d un lieu de vie de type familial pour personnes atteintes de la maladie d Alzheimer ou troubles apparentés, une place d accueil temporaire ou d accueil de nuit est intégrée ; Un domicile collectif pour quatorze personnes âgées dépendantes physiquement. Cette petite unité assure un accompagnement et des soins nécessaires aux personnes par la présence de professionnels formés et motivés. Un accueil de jour pour treize personnes âgées atteintes d une maladie d Alzheimer ou de troubles apparentés. Un point accueil services C est un lieu d accueil, d information, d animation, de coordination, de médiation. Il a pour objectif d assurer la liaison entre tous les pôles d activités gérés par la FEDOSAD, l OPAC et la Municipalité, dans l esprit intergénérationnel.

2 DES SERVICES MUNICIPAUX DESTINES AUX FAMILLES : Une halte garderie : les enfants de deux mois à quatre ans peuvent y être accueillis par demi-journée ou pour quelques heures. Les enfants sont pris en charge par des professionnels qualifiés. Cette structure fonctionne du lundi au vendredi et peut accueillir 30 enfants. Un relais assistantes maternelles : c est un service qui a pour mission : L information, l orientation, pour les parents à la recherche d un mode de garde, L organisation des animations, des échanges, le soutien à la fonction d assistantes maternelle, Mise en place d actions et de réflexion autour de la place du petit enfant Une ludothèque : cet endroit est totalement consacré au jeu avec possibilité de prêt, 1000 jeux sont disponibles. C est un lieu ouvert à l ensemble de la population (enfants, adolescents, parents, grandsparents, assistantes maternelles ) chacun peut y trouver un espace pour jouer seul ou en famille, des conseils, des informations. Des animations s y déroulent, elles réunissent la plupart du temps toutes les générations. Un restaurant scolaire : géré par la Municipalité qui assure l accueil des enfants des écoles maternelles et primaires de Saint-Apollinaire, le mercredi ce sont des retraités de la commune qui viennent prendre leurs repas. DES EQUIPEMENTS OUVERTS A TOUS Une salle de quartier : c est un lieu ouvert à des activités diverses : réunions d associations, Karaokés, conférences, manifestations festives POUR FAIRE VIVRE L ESPRIT VILLAGE Grâce à ces différents services, les générations se rencontrent, participent à des activités communes. Mais «l inter génération ne se décrète pas : elle se vit» comme aime à le souligner Pierre Henri DAURE. Il ne suffit pas seulement d affirmer la nécessité des relations entre les générations pour que celles-ci se mettent en place. Encore faut-il se donner les moyens pour qu émerge une telle dynamique.

3 Il était une fois, dans le vieux Dijon Un enfant a fait naître l idée de «BONJOUR VOISIN»! Sous l impulsion de Michel THIRY, Président de la FEDOSAD ancien Adjoint au Maire de Dijon, cette idée s est mise en forme. Avant tout, grâce à la volonté de ces trois hommes : Michel THIRY, Rémi DELATTE, Député-Maire de Saint-Apollinaire et René FORCE, à l époque, Président de l OPAC. L idée a fait son chemin le premier moyen d aller vers les autres, dans un monde civilisé, n est-il pas déjà de dire bonjour? Générations, dans l esprit était née. Une telle opération ne peut se mettre en place seule. D où cette idée de partenariat, avec l O.P.A.C. (Office Public d Aménagement et de Construction) qui avait déjà réalisé pour la «FEDOSAD» Fédération des Œuvres de Soutien à Domicile, des petites unités de vie et, avec la Ville de Saint- Apollinaire, petite ville limitrophe de Dijon, qui se trouvait face à l émergence de besoins : en services d aide aux personnes âgées, en services dans le secteur de la petite enfance et, en raison de la création d un nouveau quartier de 40 ha. Par ailleurs, cette petite commune souhaite privilégier son statut de ville à la campagne et développe son slogan «l esprit village». Dès 1996, Saint-Apollinaire réalise un plan gérontologique municipal afin de déterminer les besoins des personnes âgées de la commune. C est en 1997, que le projet se concrétise par la rédaction d un premier cahier des charges. Pierre Henri DAURE Directeur des établissements de la FEDOSAD rédige le document initial qui servira de base au futur projet. Sur une parcelle de 1,2 ha. Un espace libre permet d imaginer «générations», un lieu où pourrait se vivre une mixité des âges. Un groupe de travail réunissant les trois partenaires se constitue. Un sociologue mandaté par la Fondation de France, dans le cadre des chèques consultants, nous aide à réaliser le projet social. Par ailleurs, les habitants de la commune ont été associés par l implication de la commission des aînés, des parents d élèves et des professionnels de santé de Saint-Apollinaire.

4 L inter génération a le vent en poupe. Mais les actions intergénérationnelles mises en place présentent souvent un caractère artificiel. Au contraire, «GENERATIONS» à Saint-Apollinaire montre qu il est possible d agir en amont au niveau de la conception de l habitat. Face à l émergence de deux besoins, l un dans le domaine de la petite enfance, l autre au service des personnes les plus âgées de la commune de Saint-Apollinaire, ville de 6000 habitants, située dans l agglomération dijonnaise, il eut été facile de répondre d une façon classique en créant pour les uns une crèche et pour les autres une maison de retraite. Pourtant, en 1995, prenant en compte la nécessité de créer des liens nouveaux entre les générations et profitant de la création d un quartier nouveau qui comptera plus de 2000 personnes, la municipalité, la FEDOSAD (Fédération des Œuvres de Soutien à Domicile) et l OPAC (Office Public d Aménagement et de Construction) se sont engagés dans un projet innovant : le projet «générations». La philosophie de cet habitat d un genre nouveau est de créer dans un même lieu : Des logements réservés pour moitié à des jeunes couples et pour moitié à des retraités, Un domicile collectif et un domicile protégé pour personnes âgées dépendantes, Un point accueil et de services, Des structures petites enfance, Une ludothèque Une salle de quartier, Un accueil de jour pour personnes atteintes de la maladie d Alzheimer ou de troubles apparentés. Il ne s agit pas d une simple juxtaposition de lieux exclusifs réservés à des fonctions particulières. Ces différents espaces s intègrent dans une même philosophie. Ils forment un ensemble cohérent et adapté aux besoins de chacun, un espace pour l inter génération. L espace architectural a été étudié avec soin, les circulations entre les différents pôles d activités ou les logements sociaux conduisent à se croiser, à se dire «Bonjour. Un système de téléphonie interne relié à l interphone facilite la communication entre les locataires, et les contacts avec les services.

5 UNE PHILOSPHIE : LA RENCONTRE DES GENERATIONS «Générations» va à l encontre de la politique de l habitat menée ces dernières années. L habitat a en effet été conçu en fonction des populations accueillies. Cette spécialisation de l habitat, dont l objectif était une gestion rationnelle et fonctionnelle des populations, a généré des effets pervers au niveau du lien social. En particulier, elle a engendré une ségrégation des populations et, parfois un déséquilibre dans la composition sociologique de certains territoires, qui s avère préjudiciable pour garantir une vie sociale harmonieuse. Les urbanistes, bien souvent, sont préoccupés par une gestion de flux de population entre les lieux de vie, les lieux d activité professionnelle, les lieux d activité commerciale, les lieux d activité administrative Ce n est pas un hasard si, depuis quelques années, plusieurs projets mettent l accent sur la dimension intergénérationnelle. Dans le domaine gérontologique, le développement des structures de petite taille s inscrit explicitement dans cette volonté de maintien de la vie sociale et donc, de mélange des générations afin de retisser le lien social. Non seulement ces structures prévues sont très bien intégrées à l habitat environnant, mais en plus, le cas échéant, les logements pourraient être facilement occupés par un autre type de population parce que leur conception n induit pas une signalisation des occupants. «L inter génération ne se décrète pas : elle se crée et se vit» comme le rappelle Pierre Henri DAURE Aussi, le mode d organisation de «générations» prévoit des points d intersection entre ces différents lieux. L OUVERTURE SUR L EXTERIEUR La dérive de certains projets institutionnels les conduit, malgré les intentions initiales, à se refermer sur eux-mêmes. Les cloisonnements institutionnels, comme la tendance à privilégier un fonctionnement auto centré, aboutissent à reconstituer des ghettos coupés de leur environnement extérieur. L ensemble des «générations» de Saint-Apollinaire vise à se prémunir contre cette dérive. En effet, il se veut un lieu ouvert sur l extérieur car l inter génération suppose une ouverture à tout ce qui fait la vie. La résidence sera en fait un pôle d attraction et de vie dans un quartier nouveau comptant 600 logements au sein d une commune en pleine expansion contiguë à la métropole régionale. D une part, la proximité par rapport au centre de la commune permet de maintenir des échanges avec la population locale : structures petite enfance, ludothèque, permanences d associations, facilités d accès Un autre exemple est significatif de cette volonté d ouverture sur le quartier : la salle de quartier, gérée par la municipalité, pourra aussi bien être utilisée par la population locale que par les habitants de la résidence «générations». D autre part, l action et le rayonnement de «générations» n interviendront pas seulement pour l accès à l habitat sur le secteur, mais ils toucheront tous les habitants par le biais de services ouverts aux familles et générations de toute la commune. La coordinatrice de «générations» en lien avec les services de la FEDOSAD et de l OPAC oriente toutes sollicitations concernant l aide à domicile, l hébergement des personnes âgées dans les petites unités de vie ou dans les logements sociaux. Elle met en place des animations intergénérationnelles en lien avec tous les services, coordonne les activités et assure un rôle de médiation.

6 UNE REFLEXION PARTENARIALE ASSOCIANT TROIS ACTEURS Beaucoup de projets souffrent du fait qu ils sont l idée d une personne ou d une institution, qui ne recherche pas le partenariat pour être certains de conserver l entière maîtrise du projet. Cette stratégie se révèle inappropriée car, tôt ou tard, un certain nombre d autres partenaires seront concernés mais ne souhaiteront pas forcement s engager étant donné qu ils n ont pas été impliqués dès le début. A Saint-Apollinaire, un partenariat fort a été établi entre trois acteurs qui ont chacun une compétence reconnue dans un domaine particulier. Chacun des partenaires a apporté son savoir-faire et ses connaissances. Ce travail de coordination et de collaboration de plusieurs années a permis l élaboration d une philosophie commune à partir de trois cultures différentes : familiale, gérontologique et immobilière. Chacun a pu découvrir l autre dans ses spécificités et mettre en lumière les complémentarités possibles. Des visites de sites ont été réalisées ensemble dans d autres régions. Il s agit à la fois d une volonté politique et technique des trois partenaires. Après six ans de fonctionnement l évaluation s avère très positive pour les personnes qui habitent le quartier et pour les trois promoteurs impliqués. De nombreux visiteurs (élus, associations, professionnels ) sont venus se rendre compte. D autres initiatives sont en préparation dans d autres villes sous différentes formes. Il est vrai qu au moment de la création de «Générations» la dimension intergénérationnelle en France n était pas aussi répandue qu aujourd hui. Créer ou recréer le lien social était notre seule ambition pour faire vivre le slogan de la ville de Saint Apollinaire : «l esprit village».