Les petites exploitations du Centre Ouest Bretagne

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1 Pays du Centre Ouest Bretagne CEMPAMA Programme financé par le FEOGA Ecole Nationale Supérieure d Agronomie de Rennes Diplôme D ingénieur Agronome de l'ensar. Option Génie de l'environnement Les petites exploitations du Centre Ouest Bretagne Synthèse des premiers résultats de la Recherche Action Petite Exploitation sur le territoire du Pays Centre Ouest Bretagne Olivier Pousset Septembre 2005 Maîtres de Stage : Jean François Le Clanche & Damien Courteaux Tuteur de Stage : Christian Mouchet

2 Remerciements Je remercie avant tout Damien, sans lequel il aurait fallu que je me débrouille avec les quelques ponts présents en Centre Bretagne. Bien qu'aimant les vieilles pierres, je préfère tout de même son toit de fibrociment Ensuite Jean-François, qui a su m'aider à conceptualiser mes débordements d'idées et de ressentis. Son esprit m'a apporté ce que le mien n'a pas. Bien sûr toute l'équipe du GEPECOB : Joseph, Amélie, Ronan, Valérie, Véronique, Jeanne, sans lesquels la RAPE ne pourrait exister. Toute l'équipe du pays Centre Ouest Bretagne, qui a su m'accepter avec mes particularités de Normand qui paraît peut-être parfois un peu froid, mais le cœur y est, je vous l'assure. Et enfin, ou surtout, je ne sais comment dire, tous les paysans, où agriculteurs, selon leur souhait, qui m'ont reçus chez eux, qui m'ont parlé sans détours, et qui m'ont fait entrevoir ce que c'est que de se lancer dans une aventure qui me tente beaucoup. Il en est certains avec lesquels j aurais aimé discuter plus longtemps. Dans l avenir peut-être Et puis, je n'oublie pas toutes ces personnes qui travaillent à l'adasea, au CG, dans les banques, à la SAFER, qui ont accepté de me recevoir, et de répondre à mes questions peutêtre un brin provocatrices Merci à tous.

3 Table des matières INTRODUCTION Présentation de la Recherche Action Petites Exploitations Au niveau national Origine et objectif du projet Organisation et méthodologie Au niveau du Pays Centre Ouest Bretagne Présentation du territoire La phase d enquêtes dans le COB La phase d accompagnement dans le COB Discussion critique sur la RAPE Sur la méthode de repérage Sur la méthode d entretien Sur la méthode d analyse Sur la méthode d accompagnement Situation de ce travail dans la RAPE. Objectifs du stage Le travail de repérage des PE pluri actifs dans le canton de Gourin L analyse de la matrice COB L échantillon «jeunes installés» La participation à la phase d accompagnement Résultats Les petites exploitations du COB Caractéristiques de l échantillon enquêté Synthèse La construction des portraits type Comparaison aux résultats nationaux Premiers résultats de la phase d accompagnement : Etat des lieux des différents groupes et des directions prises L installation sur des petites structures L installation en agriculture : Un parcours complexe et très encadré Analyse des enquêtes avec les jeunes installés L installation sur des petites structures : une petite partie de la vaste problématique du renouvellement des exploitations agricoles Le Graal de la définition de «l exploitation viable» Le paradoxe de l installation agricole : Un système d accompagnement qui n est plus adapté aux objectifs actuels Le pouvoir des banques...66 CONCLUSION...68

4 Liste des sigles et abréviations utilisés ADASEA: Association Départementale d Aménagement des Structures Agricoles AMAP: Association pour le Maintien d une Agriculture Paysanne AMEXA: Assurance Maladie, Invalidité, Maternité des Exploitants Agricoles CAD: Contrat d Agriculture Durable CDOA: Commission Départementale d Orientation de l Agriculture CEDAPA: Centre d Etude Pour un Développement Agricole Plus Autonome CEMPAMA: Centre d Etude du Milieu, Pédagogie Appliquée CFP: Comment Faire Pour CFPPA: Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole CNASEA: Centre National pour l Aménagement des Structures d exploitations Agricoles COB: Centre Ouest Bretagne CSO : Conseil Supérieur d Orientation de l Agriculture CTE : Contrat Territorial d Exploitation DGER : Direction Générale de l Enseignement et de la Recherche DJA: Dotation Jeunes Agriculteurs EDEI: Exploitation à Dimension Economique Insuffisante EPCI: Etablissement Public de Coopération Intercommunale EPI: Etude du Projet Individuel FDCIVAM: Fédération Départementale des Centres d Initiative pour Valoriser l Agriculture et le Milieu Rural GAB: Groupement d Agriculteurs Biologiques GALCOB: Groupement d Action Locale du Centre Ouest Bretagne GERDAL: Groupe d Expérimentation et de Recherche : Développement et Actions Localisées GPL: Groupe Professionnel Local HCF: Hors Cadre Familial IDEA: Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles INRA : Institut National de Recherche Agronomique MBS : Marge Brute Standard MSA: Mutualité Sociale Agricole OFIVAL: Office National Interprofessionnel des Viandes, de l Elevage et de l Aviculture OPA: Organisation Professionnelle Agricole PAC : Politique Agricole Commune PAD: Projet Agricole Départemental PE: Petite Exploitation PSDR : Pour et Sur le Développement Durable RAPE : Recherche Action Petite Exploitation RDI: Répertoire Départ Installation RGA : Recensement Général Agricole RMD: Revenu Minimum Départemental RNEA: Revenu Net des Exploitants Agricoles SAFER: Société d Aménagement Foncier et d Etablissement Rural SAU: Surface Agricole Utile SBAFER: Société Bretonne d Aménagement Foncier et d Etablissement Rural SMI: Surface Minimum d Installation SMIC: Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance UTH : Unité de Travail Humain

5 INTRODUCTION Cette étude porte sur les petites exploitations du centre Bretagne. L expression «petites exploitations» ne qualifie pas ici une catégorie statistique définie par des critères précis, mais une représentation 1 courante dans l imaginaire collectif des acteurs du monde agricole. Dans le cadre de la Recherche Action Petites Exploitations, des entretiens de type semidirectifs sociologiques ont été réalisés avec des petits exploitants. Ceux-ci ont été repérés en interrogeant cet imaginaire commun, par le biais de groupes ressources constitués au niveau des communes. Dans un contexte de remise en cause globale du modèle agricole actuel, s intéresser aux petites exploitations permet d observer d autres types d agricultures, potentiellement porteurs de nombreux rôles, tels que l entretien du paysage, le maintien de la biodiversité, le maintien d un important tissu rural. Rôles qui sont réunis sous le concept de multifonctionnalité, aujourd hui inscrit dans des textes de loi, et qui sont menacés par la diminution constante de la population agricole. Conscients des difficultés que pose la diminution du nombre d'agriculteurs sur le territoire, les pouvoirs publics et la profession tentent de favoriser l'installation. Pourtant, les différentes stratégies mises en place sont peu efficaces. Pourquoi? Pour tenter de répondre à cette question, nous allons nous appuyer sur les résultats de la Recherche Action Petite Exploitation (RAPE) en Centre Bretagne. La première partie de ce document présentera donc cette Recherche Action, la façon dont elle s'est mise en place, ses objectifs et la méthodologie employée. Les résultats nous permettrons d'aborder les logiques de fonctionnement des petites exploitations, et d en dresser une typologie. Ensuite, nous observerons d un œil critique les critères actuellement utilisés pour estimer la viabilité d un projet. 1 Le mot représentation est utilisé ici dans le sens qu il a en psychologie, à savoir «une perception, une image mentale, etc. dont le contenu se rapporte à un objet, à une scène, à une situation, etc. du monde dans lequel vit le sujet»( Petit Larousse 2001) 1

6 1 Présentation de la Recherche Action Petites Exploitations 1.1 Au niveau national Origine et objectif du projet Origine du projet En 1999, la nouvelle Loi d Orientation Agricole met en avant la notion de multi fonctionnalité de l agriculture, qui débouchera sur la création des CTE 2. Le constat du faible accès aux aides compensatoires et au CTE pour les petites fermes va provoquer la réalisation d une étude «CTE petites exploitations», qui, présentée au CSO 3 de 2000, propose la constitution d une mesure spécifique de soutien à la multifonctionnalité de ces petites exploitations. Ce contrat ne sera jamais mis en application, en raison du coup d arrêt mis aux CTE en Mais c est à la suite de cette réflexion que la DGER 4 du Ministère de l Agriculture et de la Pêche va initier en 2003 la Recherche Action Petites Exploitations, qui a pour objectif final de mettre en place un système de formation-accompagnement adapté à l agriculture dans sa diversité. Cet intérêt de la DGER pour les petites structures est sans doute symptomatique d une remise en cause globale du modèle de développement agricole. Dans l étude «CTE petites exploitations», les critères retenus pour définir une petite exploitation sont les suivants : - Chiffre d affaire par UTH 5 total inférieur à (incluant les aides «premier pilier de la PAC 6») - Montant maximum d aides «premier pilier de la PAC» de par exploitation Selon ces critères, il y aurait petites exploitations professionnelles 7 et petites exploitations non professionnelles en France. 8 2 Contrat Territorial d Exploitation, remplacé par le Contrat d Agriculture Durable (CAD) en Conseil Supérieur d Orientation de l Agriculture 4 Direction Générale de l Enseignement et de la Recherche 5 Unité de Travail Humain 6 Politique Agricole Commune 7 D après la définition du Recensement Général Agricole (RGA), une exploitation agricole est une entité économique qui répond à trois critères : - elle produit des denrées agricoles - Elle atteint un hectare de Surface Agricole Utile ou 20 ares de cultures spécialisées - Elle est soumise à une gestion indépendante et courante Pour être classée professionnelle, l exploitation doit de plus : - atteindre une dimension d au moins 8 UDE ( Unité de Dimension Economique), soit 12 ha d équivalent blé - Utiliser l équivalent de 0,75 Unité de Travail Agricole 8 COLLECTIF, «Dossier Petites Fermes. Campagnes solidaires», n 161, 2001, p

7 Pour les économistes et sociologues ruraux, on parle plus généralement des exploitations et agriculteurs de petite taille, en renvoyant à des logiques de différenciation des exploitations les unes par rapport aux autres. Ceci s applique à un seul critère de structure (le plus classique : la superficie) ou à plusieurs (taille de l exploitation et main d œuvre employée), ou bien encore à une variable de synthèse exprimant des résultats économiques, comme la Marge Brute Standard (MBS), par exemple, qui combine critères de dimension et efficience économique d un système de production. Autour d analyses d agricultures régionales, beaucoup de travaux typologiques (associant sciences techniques et sciences sociales) ont été réalisés par l INRA 9, combinant des critères de taille de structure d exploitation, les différents systèmes de production mis en œuvre et les stratégies des agriculteurs et de leur famille. 10 Un autre biais par lequel on peut aborder cette population est celui du lien au territoire : on peut en effet différencier ces petites exploitations par rapport à la façon dont elles s intègrent à leur territoire, d un point de vue social, économique ou écologique. On voit donc que la définition d une petite exploitation ne peut se baser seulement sur les critères que sont le chiffre d affaire et le montant des aides. Il semble que la catégorie «petites exploitations» regroupe une grande diversité de cas pour lesquels il est difficile de trouver des composantes communes. Nous reviendrons sur ce point plus tard, en abordant les techniques de repérage qui ont été utilisées Intérêt de l étude Depuis plusieurs dizaines d années, le modèle mis en avant par les organismes de développement agricole est celui d une exploitation à 2 UTH, suffisamment grande pour être viable. Tous les systèmes d accompagnement et d aides ont donc été construits en fonction de ce modèle, privilégiant ceux qui s y conformaient, et excluant de fait d autres types d agricultures et d activités rurales. Les petites exploitations ont donc longtemps été considérées comme non viables par la profession, et étaient vouées à disparaître ou à s agrandir. Elles servaient de réserve de foncier et de réserve de main d œuvre pour l industrie notamment, alors en pleine croissance (quoique ceci dépende de la région, et n était pas vraiment le cas en centre Bretagne). Ce mécanisme construit dans un relatif consensus au nom de la «modernisation» de l agriculture et du passage d un état de «paysan» à une profession «d agriculteur», a organisé une forme d ignorance vis à vis de ces exploitations et de leur renouvellement. Ces exploitations, dites non viables car trop petites, et donc exclues des systèmes protectionnistes français et européens, auraient du disparaître totalement. Pourtant, l évolution des différents RGA (Recensement Général Agricole) nous montre qu elles disparaissent à peine plus rapidement que les autres. Elles possèdent donc un mode de fonctionnement et de reproduction qui leur permet plus ou moins de faire face aux difficultés actuelles de l agriculture, malgré le peu d attention qu elles ont suscitée jusqu ici de la part des pouvoirs publics. Depuis les années 90, de nouvelles demandes émergent de la société, notamment vis à vis de la qualité et de l environnement. On a aussi vu le renforcement du concept de territoire, qui s est entre autres traduit par la création des pays, et a lui aussi mis en avant de nouvelles demandes portées par un secteur géographique. Ces nouvelles approches ont permis l émergence du concept de multifonctionnalité, qui prend en compte les fonctions non 9 Institut National de Recherche Agronomique 10 PLUVINAGE J. et TORRE A. Petites fermes et territoires in Désintensification, Dossier de l environnement de l INRA n 24 3

8 directement productives assurées par l agriculture (gestion de l espace, occupation et vie sur les territoires ruraux, gestion des ressources naturelles...). D un point de vue économique, ces fonctions sont qualifiées d externalités positives de l agriculture, c est à dire des fonctions qui créent des richesses dont les agriculteurs ne tirent pas directement les bénéfices. Parallèlement à cela, la profession ne peut que s interroger sur la diminution constante et rapide du nombre d exploitations et d actifs agricoles, qui ne trouvent plus aussi facilement d emplois dans les autres secteurs d activité. Voici donc le contexte : une agriculture «modernisée», bâtie sur un modèle soutenu par les responsables politiques comme par les organisations professionnelles, mais qui aujourd hui connaît des difficultés économiques, et qui répond de moins en moins aux attentes sociétales. En face (ou à coté), des exploitations dont certaines ont su évoluer vers des pratiques susceptibles de mieux correspondre aux souhaits émis par la société, et qui ont réussi à se perpétuer malgré une mise à l écart des systèmes d aide et d accompagnement. La RAPE 11, en s appuyant sur de nombreux travaux de recherche, en particulier les programmes PSDR 12 de l INRA, a fait l hypothèse que ces petites exploitations, bien que peu visibles au plan macro économique, jouent un rôle important au niveau des territoires. Selon la DGER, il faut donc construire un système d accompagnement qui, pour être efficace et pertinent, devra conserver un lien fort avec ce territoire, et donc s appuyer sur les structures locales, en collaboration avec les élus. C est pourquoi la RAPE a construit son dispositif en associant dans 7 sites d action un partenariat entre les collectivités (Communauté de commune, Pays, Parc Naturel Régional), des structures de développement agricole (Chambre d Agriculture, associations de développement rural ) et un CFPPA Hypothèses de départ La RAPE s appuie sur cinq hypothèses de départ 14, qui traduisent un certain optimisme de ses concepteurs par rapport au rôle des PE : - Les petites exploitations ne constituent pas une catégorie statistique. Nous reviendrons sur cette hypothèse dans la partie Les PE occupent une place importante sur le territoire. Elles sont peu visibles d un point de vue macro économique (sauf pour certains territoires et certains produits de qualité), mais leur nombre et leur attachement à certaines pratiques fait qu elles ont une contribution spécifique à la vie sociale, l entretien de l espace, la qualité et la diversité des produits - Les dispositifs existants ne partent pas assez des préoccupations des agriculteurs : Ils sont, dans une très large mesure, des modèles de développement descendants. Beaucoup d énergie est utilisée à produire des réponses plutôt qu à aider les intéressés à formuler les problèmes et à construire les solutions. - Les solutions se construiront par l aide à la réflexion collective des agriculteurs. Cette hypothèse découle de la précédente. - la mobilisation des forces vives du territoire est possible autour d enjeux de «développement» 11 Recherche Action Petites Exploitations 12 Programmes «Pour et Sur le Développement Régional» 13 Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole 14 Présentation générale de la RAPE, Document interne 4

9 Objectifs Le résultat visé par la RAPE est de construire un système d accompagnement de l agriculture dans sa diversité, efficace et à bénéfices partagés entre les agriculteurs et le territoire. 15 Cela se décline en trois grandes finalités : - Faire reconnaître le rôle et l intérêt des PE 16 dans le développement territorial - Expérimenter de nouveaux dispositifs de formation-développement adaptés aux attentes et aux besoins des PE - Accompagner les changements de posture et d organisation des organismes de formation et de développement dans cette double perspective Ces finalités se traduisent en objectifs opérationnels pour les sites action : - identification et typologie des PE d un territoire donné - analyse de la situation sociale et de l histoire personnelle et professionnelle des exploitants 17 concernés - Compréhension des formes d isolement et de résistances auxquelles ils sont confrontés et des réponses qu ils ont élaborées - Mise en place d un dispositif de co-action entre les agriculteurs au sein de collectifs construits autour de questions communes - Organisation d une fonction d aide à la formulation et à la résolution de problèmes - Identifier les effets de la présence ou de l éventuelle disparition des PE sur le territoire - Organiser une convergence des acteurs locaux du développement et de la formation (locale et agricole) vers une «question commune de développement» que le territoire peut avoir vis à vis de l agriculture prise dans sa diversité. Dans un contexte d interrogation sur la place des PE, et en postulant qu elles jouent un rôle particulier au niveau des territoires, la RAPE cherche donc à mettre en place un système de formation-accompagnement adapté à ce type de structure, basé sur un partenariat entre les collectivités existantes Organisation et méthodologie Organisation L organisation nationale du dispositif est la suivante : une cellule nationale, qui s appuie sur l aide méthodologique d un comité de chercheurs, coordonne la recherche action dans les sites d études. Ces sites sont eux-mêmes organisés dans un partenariat entre plusieurs institutions locales. Un schéma en ANNEXE 1 reprend l ensemble du dispositif national La cellule nationale Celle-ci est constituée autour des deux Délégués Régionaux à l Ingénierie de Formation auxquels la DGER a confié la conduite de la Recherche Action. Ils se sont entourés de 3 15 Présentation générale de la RAPE,. Document interne 16 Petites Exploitations 17 Dans l ensemble de ce document, les termes «exploitants», «paysans», «agriculteurs», seront utilisés de façon indifférente, sauf dans la partie , qui traite justement des différences de leur signification. 5

10 chargés d étude issus du CEP 18 de Florac, du CEMPAMA 19 de Beg Meil, de la Bergerie Nationale de Rambouillet, ainsi que d un animateur du CRIPT 20 Rhône Alpes. La liste nominative des personnes constituant la cellule nationale figure en ANNEXE 2. La cellule nationale conduit la RAPE en interaction avec les sites action. Elle a pour mission : - d élaborer et de proposer un cadre conceptuel et organisationnel servant de base à la mise en place des sites, - De co-construire avec les animateurs des sites, la démarche et les outils, - De suivre le fonctionnement des sites et de les accompagner dans leur progression, - D assurer la capitalisation des résultats au niveau local et au niveau national, - D assurer une interface entre ce projet et d autres démarches ayant de près ou de loin le même objet, - De contribuer à créer les conditions d une évolution des systèmes d accompagnement au delà des sites de la RAPE Le comité des chercheurs Pour construire les hypothèses et les axes méthodologiques à proposer aux sites action, les initiateurs du projet se sont inspirés des travaux de différents chercheurs de la sociologie et de l économie du développement et des professions susceptibles de lui donner une cohérence globale. Par la suite il a été proposé à ces chercheurs d assurer un suivi de sa mise en place et un regard critique grâce à leurs pratiques scientifiques et à leur position distanciée. Outre cette contribution ils sont amenés à intervenir dans les séminaires réunissant les animateurs des sites de la RAPE 21. La liste nominative des personne constituant le comité de chercheurs figure en ANNEXE Les sites Chaque site d action s organise dans un partenariat entre 3 catégories d institutions locales : - Une structure porteuse d un projet de territoire (pays, PNR 22, communauté de communes, ), - Un ou plusieurs organismes de développement agricole (ADASEA 23, association d agriculteurs, Chambre d Agriculture, CIVAM 24 ), - Un CFPPA. Ces trois structures construisent leur coopération par un co-pilotage du projet et par un engagement concret correspondant à la mise à disposition de temps de travail d un ou plusieurs de leurs agents. Ceux ci assurent l essentiel du travail du site (enquêtes, fonction d aide, animation, communication..). Dans chaque site, cette équipe technique est dotée d un animateur qui assure l interface avec la cellule nationale est qui est garant des principes d action du projet. 18 Centre d Expérimentation Pédagogique 19 Centre d étude du Milieu, Pédagogie Appliquée 20 Complexe Régional d Information Pédagogique et Technique 21 Op.cit, Présentation générale de la RAPE 22 Parc Naturel Régional 23 Association Départementale pour l Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles 24 Centre d Initiative pour Valoriser l Agriculture et le Milieu Rural 6

11 Les membres de l équipe technique, en accord avec leur institution d appartenance, sont amenés à construire trois types d instances de travail qui font partie du modèle d action élaboré collectivement dans le cadre de la RAPE : - Des collectifs d agriculteurs se réunissant sur une question commune et sur la volonté de la traiter par le débat et l échange. Ces collectifs prennent en compte la diversité des agriculteurs sur le territoire. - Un réseau de personnes ressources susceptibles d apporter, au moment opportun, leur contribution technique (expertise) au service des questions débattues par les agriculteurs - Un ou plusieurs collectifs d acteurs locaux d origine diverse (élus locaux et professionnels, acteurs associatifs, habitants ) impliqués da ns la vie locale. A ce titre, ils sont amenés à apporter un point de vue et à débattre sur les enjeux locaux de l avenir de l agriculture (en tant qu activité économique et vis à vis des ses impacts positifs et négatifs sur le territoire) et susceptibles de rentrer en interaction avec les collectifs d agriculteurs pour le traitement de leurs questions. 25 Le choix des sept territoires qui participent à la Recherche-Action a été fait selon les critères suivants : Existence d une dynamique territoriale formalisée par un projet, existant ou en cours (Pays, Communauté de Communes, Comité de Bassin d Emploi, Parc Naturel Régional ) Existence d une problématique agricole identifiée sur le territoire et d une volonté d y travailler Existence supposée de petites exploitations diversifiées Le choix national des sites a également été fait sur la base de la diversification des thématiques et de la nature de la politique agricole et rurale conduite par la structure porteuse du projet de territoire. Les sites ont été proposés par les membres de la cellule nationale, en fonction de leur connaissance du terrain. Les différents sites ont été sollicités par la cellule nationale. Les acteurs des territoires pressentis ont ensuite exprimé leur engagement de participation par : La volonté de portage du projet car l enjeu est de faire exister une problématique petites exploitations dans une dynamique territoriale Une coopération entre la collectivité territoriale et un CFPPA pour animer le projet L existence de ressources humaines mobilisables pour mener le projet à terme L association de partenaires professionnels locaux Les sites qui participent à la Recherche Action Petites Exploitations sont : - Le Pays Centre-Ouest Bretagne - Le Pays des Six Vallées (Poitou-Charente) - Le Comité de Bassin d Emploi des Cévennes (Lozère- Languedoc Roussillon) - Le Bas Pays de Brive (Corrèze- Limousin) - Le Parc Naturel Régional de l Avesnois (Nord-Pas-de-Calais) - La Communauté de Communes du Plateau Briard (Ile de France) - Le Pays Corbières-Minervois (Aude- Languedoc Roussillon) Un tableau figurant en ANNEXE 3 décrit les spécificités de chacun de ces sites. 25 op.cit, présentation générale de la RAPE 7

12 Les séminaires Afin d associer les membres des équipes techniques des sites à la construction du projet et des éléments de méthode, et de favoriser les échanges entre eux, la cellule nationale organise environ quatre séminaires inter-sites par an. Ces séminaires ont généralement lieux sur l un des sites. C est donc aussi l occasion de mieux appréhender les différences entre territoires notamment grâce à la rencontre d acteurs du site hôte. La liste des séminaires RAPE et de leur objet de travail figure en ANNEXE Les réunions de la cellule nationale Les membres de la cellule nationale se réunissent une fois par mois pour piloter l étude de façon suivie. Ces réunions permettent d anticiper les problèmes, d effectuer la gestion administrative, et de rendre des comptes à la DGER. La RAPE est donc supervisée par une cellule nationale dépendant de la DGER, qui s appuie sur un comité de chercheurs. La Recherche Action se déroule sur 7 sites, organisés sur la base d un partenariat entre des structures existantes. Des séminaires et des réunions régulières permettent de coordonner les différents éléments constitutifs du dispositif Méthodologie Dans le cadre de la RAPE le développement est entendu d un point de vue sociologique. Le développement, c est la décision du groupe social d agir pour passer d une situation jugée insatisfaisante à une situation jugée plus favorable. Ou, autrement dit par Alain Touraine 26, le développement, c est «l ensemble des actions qui fait passer une collectivité d un type de société à un autre défini par un degré plus élevé d intervention de la société sur elle même». Bruno Lemery, qui fait partie du comité de chercheurs définit lui le développement comme étant «l invention incertaine par les acteurs de nouvelles orientations susceptibles de leur permettre de faire face à des choses qui ne marchent pas.» Références théoriques Les fondements théoriques de la RAPE sont principalement basés sur les travaux du GERDAL 28. Le GERDAL a été fondé en 1981, avec le soutien des ministères de l Agriculture et de la Recherche, avec parmi ses buts fondateurs l association d activités de recherche, de formation ou d enseignement, et d appui méthodologique à des institutions de développement. Ces chercheurs remettent en cause une vision descendante du développement, qui passe par les mots de «vulgarisation», «diffusion du savoir», dans laquelle un expert va observer les faits de façon objective, et va amener la bonne solution qu il aura été chercher chez ceux qui savent (les scientifiques). Ce modèle diffusionniste des actions de développement repose sur deux fonctions, définissant les méthodes et les missions attribuées aux agents : informer et convaincre. Cette vision descendante n est aujourd hui plus de mise dans les organismes de développement, en tout cas dans le discours. Car si les belles paroles fleurissent, «être à l écoute», utiliser les «savoirs paysans», dans les faits les pratiques changent peu et il est rare qu une politique se mette en place après une concertation et des négociations avec les acteurs concernés en premier lieu : les agriculteurs. 26 TOURRAINE A. les sociétés dépendantes, Intervention de B LEMERY au séminaire RAPE de Mandres les Roses Janv Groupe d Expérimentation et de Recherche : Développement et Actions Localisées 8

13 Selon le GERDAL, qui propose une alternative avec la notion de concertation, ces fonctions (informer et convaincre) ne doivent pas disparaître mais être subordonnées à une troisième fonction : aider. D abord aider à la formulation des problèmes (qui dépendent de la personne qui les formule, et non de l étude objective des faits), puis aider à la résolution de ces problèmes. La partie qui suit reprend les travaux de Claire Ruault 29 et Jean Pierre Darré 30, de façon à bien resituer le cadre méthodologique dans lequel s inscrit la recherche action, et qui s articule autour de la recherche co-active de solutions Les agriculteurs, acteurs du développement La volonté des concepteurs de la RAPE de créer une dynamique de développement basée sur les préoccupations des agriculteurs implique que ceux-ci fassent partie intégrante du processus de réflexion. Ils doivent être des acteurs du développement, c est à dire être des interlocuteurs actifs qui prennent part aux débats, et le but est donc d augmenter leur capacité à prendre des initiatives, à défendre ce qu ils font, à faire des propositions et à les discuter ou les négocier avec d autres acteurs. Cet objectif on ne peut plus louable n est pas forcément facile à atteindre. Car changer la façon de procéder des agents de développement ne suffit pas. Les agriculteurs sont eux aussi habitués à un certain type de fonctionnement, et ils se placent d emblée dans une position d attente de solutions. Plusieurs conditions facilitent néanmoins cette mobilisation active : - Travailler à une échelle qui correspond à celle où les personnes concernées se situent socialement : échelle de territoire où ils peuvent agir, où ils circulent au quotidien, qui correspond à l étendue de leur réseau de dialogue et de sociabilité. On peut parler de territoire de l action ou de territoire social. - Un but de travail clair : il faut se placer du point de vue des agriculteurs. Ce qu on leur propose c est : Autrement dit, ne pas se mélanger avec les objectifs institutionnels. - Une formulation du problème claire et précise. Celui-ci doit avoir un sens pour les agriculteurs et doit bien être celui que veulent traiter ceux qui sont réunis dans un groupe - Une certaine constance dans la participation : Changer tout le temps la composition du groupe, ou vouloir toujours l élargir, amènent à revenir en arrière ou repartir de zéro en permanence ; cela rend difficile l instauration d une dynamique collective de travail propre au groupe. - Au cours du travail, les pistes de solution, l avancée du traitement du problème doivent apparaître clairement. Cela renvoie à l efficacité de l exercice des fonctions d aide, à leur maîtrise (voir partie ) - Arriver à des résultats concrets La notion de Groupe Professionnel Local (GPL) Une des premières conditions de mobilisation est donc de travailler à une échelle cohérente socialement. En effet nous sommes tous immergés dans un milieu social, constitué des différentes personnes que nous rencontrons souvent, et dont le fonctionnement est basé sur un ensemble de normes et de règles implicites qui agissent sur la vision que nous avons 29 GERDAL, RUAULT C. A propos des conditions de mobilisation des agriculteurs, Note méthodologique, mai DARRE J.P., La recherche co-active de solutions, éd du GRET, paris,

14 des choses et des évènements. Cette entité sociale est donc le lieu dans lequel nous échangeons des paroles qui vont élaborer des formes collectives de connaissance. A l intérieur de cette entité sociale se construit un système de relations, c est à dire un réseau dans lequel les informations et les connaissances vont circuler. Bien entendu ce réseau de relations est plus ou moins dense, plus ou moins maillé, et ce sont donc ces caractéristiques morphologiques qui vont commander l aptitude des individus qui le composent à élaborer et transformer des idées, ainsi qu à gérer la diversité des idées et des pratiques matérielles en son sein. L analyse des exploitations prises isolément ne suffit donc pas à rendre compte des différentes réponses aux changements de situation. Ce sont les formes sociales dans lesquelles les agriculteurs sont insérés (les types de réseaux de dialogue auxquels on a à faire permettant des les caractériser) qui déterminent les conditions de mobilisation de ressources pour élaborer des réponses, et les capacités à produire des idées et à les mettre en œuvre. Il revient de reconsidérer la notion de local non comme un territoire géographique mais comme une circonscription d interactions. Il faut donc trouver l échelle de travail pertinente, l unité sociale lieu des processus de changement des façons d agir et de concevoir les choses. D après le GERDAL, ce groupe qualifié de Groupe Professionnel Local est déterminé par : - Le fait de travailler dans des conditions semblables - Le fait d avoir des occasions nombreuses et répétées sur des périodes longues, de se rencontrer, de se parler, de coopérer à des actions diverses - L existence d une vision commune des limites du groupe Dans l agriculture, le GPL est souvent constitué à l échelle de la commune (ou de quelques communes voisines). Cela ne veut pas dire que tout se passe à cette échelle mais que le groupe local est le niveau où s entrecroisent les réseaux plus larges auxquels peuvent appartenir ses membres. Il est un «lieu de passage obligé» où sont traitées les informations et transformées les idées. La relation du groupe ou de ses membres avec d autres réseaux et d autres acteurs, de même que toute intervention de techniciens, agents de développement etc., doivent être appréhendées en termes d interactions avec la dynamique sociale locale Qu est ce qu un problème, et que veut dire le résoudre? JP Darré distingue deux sens dans lequel est couramment employé le mot «problème» 32 : - le premier, qui représente des attributs mauvais ou désagréables de gens, de choses ou de situations (le problème de la drogue, le problème de la pollution) - Le second sens décrit une question que se pose une personne face à une situation particulière (le problème de mathématiques, ou «savoir comment transporter ce matériel, c est votre problème, pas le mien») Ce second sens serait celui que le mot problème avait à l origine (1382). Le sens élargi, ici cité en premier, daterait de 1783 selon le dictionnaire ROBERT. JP darré n utilise ce mot que dans son sens strict (celui de 1382). Le problème peut alors se décomposer en trois niveaux distincts : - Niveau 1 : une situation. Par exemple, une vis qui possède la tête cassée. - Niveau 2 : Une personne face à cette situation, qui désire enlever cette vis 31 GERDAL Changement technique et dynamique socio professionnelle locale en agriculture 32 Op. Cit, La recherche co-active de solutions 10

15 - Niveau 3 : La véritable formulation du problème «Comment faire pour enlever cette vis qui a la tête cassée?» Cette décomposition en trois niveaux nous apprend principalement deux choses : - Le problème n existe que lorsqu une personne est face à une situation. Les choses en elles-mêmes ne peuvent être des problèmes. La vis cassée ne devient un problème que lorsqu une personne désire l enlever. - Le problème formulé dépend de la personne et de son but. Si la vis est gênante visuellement, le problème sera «Comment faire pour que cette vis ne se voit plus?», et les solutions pourront être l enlever, la cacher, la peindre Si la vis maintient un panneau de bois que l on veut démonter, le problème sera «Comment faire pour que cette vis ne maintienne plus le panneau?» et les solutions seront la couper, l arracher Autrement dit pour un même constat objectif des faits, deux personnes ayant des positions différentes ne formuleront pas le même problème, et ne s achemineront donc pas vers les mêmes solutions. Ceci signifie qu un «expert» ne pourra en aucun cas apporter des solutions aux problèmes des agriculteurs si il les formule lui même. La première tâche de l agent de développement est donc d aider les agriculteurs à formuler leurs problèmes avec des mots qui possèdent du sens pour eux. Ensuite seulement une recherche de solutions pourra être entreprise, en tentant d explorer toute la surface du problème. Celle-ci est constituée de deux dimensions : - En se déplaçant horizontalement, on avance vers les solutions, les détails d ajustement et leur mise en œuvre - En se déplaçant verticalement, on essaie de reformuler le problème, de poser «la question qui permet d agir» de façon à élargir le champ des solutions Le rôle de l agent de l aide au développement Les buts de l aide peuvent être résumés ainsi : - Aider, provoquer, encourager la production de parole dans le groupe - Aider à revenir sur ce qu on a dit pour avancer vers de nouvelles idées - Aider à dégager l organisation des idées, derrière la confusion apparente - Aider à dégager, à partir de ce qui se dit, des questions pour avancer, des pistes de recherche Pour cela, il dispose de trois outils, trois fonctions : - Dire : dire au groupe, aux personnes, ce qu ils sont en train de dire - Relier, faire le point : établir des liens, faire des ponts entre ce qui vient d être dit et d autres choses dites auparavant - Proposer : proposer, à partir de ce qui a été dit, des pistes de solutions, des orientations de recherche La RAPE se base donc sur les travaux du GERDAL, qui définissent la «recherche co-active de solutions». Celle-ci se construit sur trois principes: - le but de l action de développement est d augmenter les capacités individuelles et collectives d initiative et de négociation - Le sujet des actions de développement est une entité sociale cohérente constituée de personnes se connaissant, se rencontrant et se parlant souvent, et qui ont une conscience des limites de ce groupe 11

16 - La mission des agents de terrain est avant tout basée sur la parole, le but étant d aider d abord à la formulation des problèmes, puis à leur résolution Application de la méthodologie GERDAL à la RAPE Les recherches du GERDAL sont conduites dans un champ de réflexion plus vaste et plus général que celui propre aux petites agricultures. Ces théories de diffusion de l innovation et de la conduite des réunions de groupe sont une aide conséquente, mais il faut trouver un moyen de les appliquer dans la RAPE, de façon à s approcher au plus près des objectifs finaux. Pour cela, il faut donc commencer par faire ressortir les préoccupations des agriculteurs appartenant à un même GPL (qui sera nommé Collectif Pertinent dans la RAPE, de façon à ne pas préjugé de son existence avant de le constituer). Ensuite, une fois ces préoccupations bien cernées, aider ce groupe à formuler des problèmes, ce qui permettra d engager une recherche de solutions La pré-enquête, constitution des hypothèses de travail La RAPE a débuté par une phase de pré-enquête, qui a permis de constituer les hypothèses de travail et de mettre au point une technique de repérage des PE. Un petit nombre d entretiens a donc été effectué dans chaque site (une trentaine en tout, 7 sur le site breton), qui ont été retranscris intégralement, puis analysés par la cellule nationale. Ces entretiens ont permis de construire les outils méthodologiques, et de confirmer l ensemble des hypothèses de départ (cf. partie ) L enquête socio-technique : un moyen de faire ressortir les préoccupations L enquête socio-technique doit permettre de comprendre les pratiques des agriculteurs et le pourquoi de ces pratiques. En effet si on veut induire un changement il faut comprendre les conceptions des agriculteurs, c est à dire le pourquoi de leurs façons d agir. Ceci implique que l entretien semi directif permette de recueillir deux types d informations : - des éléments de description des activités - des arguments, des explications sur le pourquoi de ces pratiques et des changements qui ont eu, qui ont ou qui vont avoir lieu Pour bien situer les conceptions des agriculteurs, il faut essayer de comprendre le système de normes et de références dans lequel ils évoluent, qui va transparaître dans le discours sous la forme de jugements, de qualifications. Il faut donc accorder une grande importance à la parole et à la forme qu elle prend. Ces entretiens ont aussi pour but de faire ressortir les différentes préoccupations des agriculteurs. Qu est ce qui va bien, qu est ce qui ne marche pas bien. Ces préoccupations peuvent être de plusieurs ordres, elles peuvent concerner le fonctionnement même de l exploitation, ou au contraire être liées à l environnement social par exemple. Elles peuvent être énoncées directement, ou prendre du relief par rapport aux difficultés d un voisin, ou par rapport aux projets d un organisme de développement. Enfin, il faut se souvenir que l enquête est le premier pas dans la phase de mobilisation. Le GERDAL postulant que le sujet de l action de développement est une entité sociale cohérente, il faut porter une attention particulière au choix des personnes à enquêter dans le but de faciliter la suite de l action. 12

17 L analyse des entretiens, traitement des résultats Les entretiens sont ensuite analysés par le biais d une grille d analyse comportant 11 grands blocs (ANNEXE 5). Celle ci permet d ordonner les renseignements obtenus au cours de l entretien. Une place importante est réservée aux citations de l agriculteur, ce qui permet de mieux appréhender ses différentes conceptions. Cette grille d analyse est ensuite utilisée pour coder chaque entretien et ainsi compléter une matrice qui possède 48 indicateurs à 2, 3 ou 4 modalités répartis en 10 unités d analyse (les codages des indicateurs de cette matrice figurent en ANNEXE 6ANNEXE 6). Cette matrice permet d avoir des résultats synthétiques et comparables entre chacun des sites La constitution des groupes locaux Une fois les personnes choisies et enquêtées, la phase d aide à la formulation des problèmes peut commencer. Elle prend au départ la forme d une réunion où sont invitées toutes les personnes qui ont été enquêtées dans une ou deux communes proches : c est la réunion de restitution. Le but de celle-ci est double : - renvoyer aux agriculteurs les informations récoltées telles que nous les avons appréhendées - choisir une piste de travail pour les futures réunions. Leurs réactions vont permettre de valider ou non les préoccupations ressorties des enquêtes. En pratique, les différentes préoccupations sont déjà formulées sous forme de problèmes, grâce à l utilisation de l expression «Comment faire pour?» (par exemple comment faire pour avoir accès à du meilleur matériel?). Ce type de formulation permet en effet de ne pas s enfermer dans un discours négatif, en sous entendant la possibilité d une amélioration. Le déroulé type d une réunion de restitution figure en ANNEXE 7. A la fin de cette première réunion, le groupe doit avoir choisi un ou deux CFP 33, qu il a reformulé si nécessaire. Une date est fixée pour la prochaine réunion afin de travailler sur ces CFP. Un compte rendu est ensuite rédigé par l animateur et envoyé à toutes les personnes invitées. Il faut noter que les petits détails d organisation peuvent avoir une influence importante sur le succès ou l échec d une réunion de restitution. La rédaction du courrier d invitation, le fait d y joindre la liste des personnes invitées ou non, le vocabulaire employé, la présence ou l absence d une carte situant les participants, etc., sont donc à réfléchir consciencieusement lors de la mise en place de cette réunion Le fonctionnement des groupes et la recherche de solutions C est après cette réunion de restitution que le travail d aide à la résolution des problèmes peut commencer. Les réunions suivantes ont pour but d explorer le problème posé, afin d y chercher des solutions concrètes et applicables. Ce travail doit se faire sur la base de la parole des agriculteurs. L aide, muni de ses trois fonctions dire, relier et proposer, va tenter de faire ressortir les points importants de ces dialogues de façon à permettre au groupe de s acheminer petit à petit vers des solutions applicables concrètement. 33 Comment Faire Pour : Le terme «CFP» sera utilisé dans la suite de ce document pour décrire une préoccupation formulée sous forme de problème par une phrase commençant par «Comment faire pour» 13

18 Pour mettre en place la «recherche co-active de solutions» dans le champ des petites agricultures, la RAPE cherche à créer une dynamique en réalisant une phase d enquêtes, qui permet de constituer des groupes de travail par le biais d une réunion de restitution des résultats de ces enquêtes. 1.2 Au niveau du Pays Centre Ouest Bretagne Présentation du territoire Situation géographique, généralités Le territoire du Pays Centre Ouest Bretagne est situé à la rencontre des trois départements du Finistère, des Côtes d Armor et du Morbihan. Sa position centrale, au cœur de la Bretagne et d un bassin de 1,5 millions d habitants, le place à environ une heure des principaux pôles urbains des territoires littoraux qui l entourent (Lorient, Quimper, Brest, Guingamp, St Brieuc). C est un territoire vaste (3 264 km2) composé de 15 cantons et 108 communes regroupées au sein de 11 structures intercommunales. Le territoire du Centre Ouest Bretagne est délimité par les Monts d Arrée au nord, les Montagnes Noires au sud, le lac de Brennilis à l ouest et le lac de Guerlédan à l est. Il est traversé d est en ouest par le canal de Nantes à Brest, véritable épine dorsale du territoire. De nombreuses rivières bretonnes prennent leur source sur le territoire du Centre Ouest Bretagne et en font ainsi un véritable château d eau pour la région (37 % des prélèvements d eau à usage domestique pour la Bretagne sont réalisés sur le territoire qui ne représente que 12 % de la superficie de la région). Le territoire bénéficie d un environnement préservé (milieux naturels d intérêt écologique majeur) et d un patrimoine architectural et paysager riche et varié, offrant ainsi un cadre de vie de qualité et des potentialités de développement en matière touristique. Sa population de habitants est concentrée principalement dans les communes chefs lieux de cantons et dans les cantons centraux de Carhaix, Gourin, Châteauneuf-du-Faou et Rostrenen où la densité est supérieure à 50 hab/km 2. La densité de population moyenne sur l ensemble du territoire est de 32 habitants par km² (contre 106 en moyenne régionale). On observe depuis plusieurs dizaines d années un déclin démographique régulier (-5% entre 1990 et 1999, -11% prévus entre 1990 et ), au contraire de l ensemble de la région Bretagne qui elle voit sa population augmenter. L économie du territoire est caractérisée par la prédominance des industries agroalimentaires, et une présence importante de petits commerces, artisans et services publics. L ensemble est fragilisé par le contexte général. Le niveau salarial est nettement inférieur à la moyenne régionale. (médiane de contre pour la région 35 ) Ceci peut s expliquer par la présence de nombreux emplois non qualifiés dans l agroalimentaire. 34 Source : INSEE 35 Source : D.G.I. -INSEE 14

19 La vie associative y est très développée, au sein d environ 1000 structures actives, qui assurent des services de proximité variés et sont créatrices d événements. Les pratiques culturelles sont intenses et les traditions bretonnes très présentes : Le Centre Ouest Bretagne est le Pays de Bretagne où le breton est le plus parlé et la culture y est sauvegardée (traditions festives, religieuses, etc..). L attachement au territoire est fort et se traduit notamment par une grande capacité de mobilisation des acteurs quand il s agit de défendre les intérêts du territoire L agriculture en centre Bretagne Contexte historique «L ampleur de la révolution agricole et agroalimentaire réalisée en quelques décennies est évidente et la Bretagne des années 1990 n a rien de commun sur le plan socio-économique avec celle des lendemains de la seconde guerre mondiale.» 36 L agriculture du Centre Bretagne a connu cette époustouflante évolution qui a abouti à ce qu on a appelé «le modèle agricole Breton». Cette région a subi de plein fouet l exode rural qui l a accompagné, d autant plus qu on y trouve les terres les plus pauvres et les moins mécanisables. Elle a connu le développement du hors sol, des élevages de volaille et de porcs. Elle a aussi connu une vague de «retour à la terre», dans les années 1970, qui se sont appropriés des terres délaissées, surtout dans les régions ou le relief rendait difficile la mécanisation. La région du Centre Bretagne est donc un lieu où se sont côtoyées, où se côtoient encore, des conceptions opposées de l agriculture Une agriculture socle de l économie du territoire L agriculture constitue la principale force du Centre Ouest Bretagne : Elle occupait en % de la superficie totale et les emplois qui y sont liés représentent environ 38% des emplois du territoire. Ce dernier chiffre a sans doute évolué à la baisse. Les principales productions sont l élevage laitier et l élevage avicole intensif qui placent ce territoire dans les premières régions productrices européennes Une industrie agroalimentaire dynamique Le secteur industriel est dominé par l industrie agroalimentaire qui représente 13% des emplois en Centre Ouest Bretagne. Ce secteur valorise la position centrale du territoire et la proximité des lieux de production. Les activités dominantes sont l abattage, les ateliers de découpe et de conditionnement, la biscuiterie et l industrie laitière (implantation de UNICOPA à Carhaix) La pression foncière On trouve en Centre Ouest Bretagne les terres les moins chères de Bretagne.(moins de 3300 par hectare sur le territoire du Pays, moins de 2200 dans les monts d Arrée contre 3270 en moyenne régionale) 37. Malgré tout, la pression foncière a tendance a augmenté, notamment du fait que les grandes exploitations agricoles de la zone côtière sont à la recherche de surfaces d épandage. On observe une déprise agricole dans les zones humides et les fonds de vallée. 36 CANEVET C., Le modèle agricole Breton, Rennes : presses universitaires de Rennes, 1992, 395p 37 Source : Scafr d après SAFER,

20 Un mot sur l état de l installation agricole en Centre Ouest Bretagne 38 En Centre Ouest Bretagne comme sur le reste du territoire français les installations sur des exploitations agricoles sont de moins en moins nombreuses. Elles ont majoritairement lieu dans le cadre des aides publiques (70%). Sur la période il y a eu 172 installations aidées sur le territoire du pays. Sur la même période dans le département du Finistère, le nombre total d exploitations a diminué de % de ces installations ont eu lieu sous la forme sociétaire. 20% se font hors cadre familial et représentent plus de la moitié des installations à titre individuel. La surface moyenne est de 99ha pour les sociétés et de 40 ha pour les individuels. Plus de la moitié de ces installations se font sur des exploitations laitières. Les traits caractéristiques du Centre Ouest Bretagne sont donc: - Une faible densité de population - Une économie basée sur l'agriculture - Une industrie principalement agroalimentaire - Un fort potentiel touristique Le Pays Centre Ouest Bretagne : Une histoire, un projet de territoire Une volonté qui vient de loin L histoire du développement du Centre Ouest Bretagne remonte aux années 70 avec : la prise de conscience par un certain nombre d acteurs d une identité Centre Ouest Bretagne et ce malgré le découpage administratif en 3 départements; le démarrage de réflexions communes entre acteurs des 3 départements sur les spécificités de la zone, les possibilités d actions, l avenir; le rapprochement des acteurs locaux du développement par la mise en place du CIDECOB dans les années 70. Ce travail qui était en sommeil est relancé en 1992 par la création du GALCOB 39. Cette structure a répondu aux appels à projets européens de Leader 1 puis Leader 2 et Leader plus. La thématique de ce dernier est «l accueil de nouveaux acteurs locaux et de nouvelles entreprises.» Un projet pour le territoire Les acteurs du territoire proposent alors : - une stratégie de territoire au lieu d'actions au coup par coup, - de fédérer des EPCI qui s'ignoraient du fait du découpage départemental. Un travail soutenu de réflexion a permis l approfondissement des premiers objectifs et abouti à une stratégie bien structurée en 3 objectifs majeurs : - Stopper la dévitalisation 38 D après un document constitué avec les contributions des ADASEA 22, 29, 56, sur l activité du Répertoire Départ Installation dans le Pays Centre Ouest Bretagne 39 Groupement d Action Locale du Centre Ouest Bretagne 16

21 - Reconstruire l'attractivité du Centre Ouest Bretagne - Renforcer la cohésion territoriale Ces trois objectifs sont déclinés en sous objectifs ou orientations. Ce projet de développement défini en 1994 a été revu lors de l élaboration d une charte de développement durable en 1999 et du changement de statut de la structure devenue Pays en La réactualisation du projet : la charte de territoire Dans la perspective de la programmation de la nouvelle génération des contrats de Plan Etat Région, le territoire décide de définir sa charte de développement. La charte de développement du centre Ouest Bretagne est basée sur une réactualisation du projet de 94 à partir de l évaluation des actions menées sur le territoire et d une phase de concertation élargie des acteurs du territoire ; Elle précise les nouvelles orientations et objectifs que se fixe le territoire pour les 10 prochaines années. Cette charte de développement repose sur 1 objectif stratégique : «Faire de nos ressources naturelles, humaines, culturelles et économiques des richesses pour un développement durable». Cet objectif se décline en cinq principes d actions : - fonder le projet de territoire sur la valorisation de ses atouts - reconnaître la spécificité du territoire - concilier besoin des acteurs du territoire et vision à long terme - concilier développement et expérimentation - associer l ensemble des acteurs au développement du pays Un fonctionnement basé sur le partenariat Le travail est organisé autour de sept commissions dont six sont thématiques (agriculture, environnement, culture, formation, PME - PMI et tourisme) et une transversale (prospective et développement). Ces commissions sont des instances de propositions d intervention, de choix de critères de sélection de projets et de réflexion. Selon les opérations, un partenariat élargi est recherché. Le conseil d administration, composé des élus, des chambres consulaires et des Présidents des commissions, décide des orientations stratégiques, établit les critères de sélection des projets et choisit les projets. Le partenariat concerne toutes les phases de mise en œuvre des programmes : conception, élaboration des critères, sélection, financement, évaluation. Il est établi avec les différents Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), les 4 Pays d Accueil Touristiques, les organismes consulaires et les structures chargées de l emploi dont les animateurs sont chargés de l animation et la diffusion des informations selon leur domaine de compétence. Un partenariat rapproché est également assuré avec les services de l Etat par l intermédiaire de la CECCOB La RAPE et le Pays COB : des objectifs communs Un contrat de pays a été élaboré sur la base de la charte de développement durable. Celui contient l ensemble des mesures et actions concrètes que le pays souhaite appuyer en fonction des financements auxquels il a accès (leader plus, contrat de plan état région ). 40 Organisme créé spécialement pour faire le lien entre le Pays et l Etat, sans avoir à travailler avec 3 préfectures. 17

22 Ces actions sont regroupées par grandes thématiques (agriculture, environnement ). On y trouve notamment la fiche 2.3 «maintenir et développer une activité agricole de qualité», qui figure en ANNEXE 8ANNEXE 8. C est dans le cadre de cette fiche que le projet RAPE a été présenté à la commission agricole, et a reçu un avis favorable. La RAPE représente en effet un fort intérêt pour le pays COB : - Elle lui permet d aborder une population agricole peu connue et de la mobiliser - elle lui permet de mettre en avant la vocation agricole du territoire - la RAPE, de par son fonctionnement, tend à renforcer le partenariat entre de nombreux acteurs du développement agricole - elle représente une expérimentation dont le but est à terme de participer au développement local - Elle nourrit une réflexion des acteurs du développement sur l évolution future de l agriculture dans le pays C est sans doute cette convergence d intérêt, à laquelle s ajoute la présence d une structure ancienne et efficace, qui a permis à la RAPE de prendre un essor rapide et prometteur sur le site breton. Le Pays Centre Ouest Bretagne est donc une entité territoriale ancienne, qui a forgé au cours du temps une habitude de partenariat entre les différents acteurs. Les objectifs du pays sont en adéquations avec ceux affichés par la RAPE La phase d enquêtes dans le COB Organisation Sur le site du Centre Ouest Bretagne, le Pays COB est depuis cette année à la fois maître d œuvre et maître d ouvrage du projet (jusqu à fin 2004 le CEMPAMA était le maître d ouvrage). Il travaille en partenariat avec les trois chambres d agriculture, (Côtes d Armor, Finistère, Morbihan), avec le CEDAPA 41, avec la FDCIVAM29 42 et avec le CFPPA du Rheu Méthodologie La méthodologie employée pour les enquêtes sur le site Centre Ouest Bretagne se divise en trois étapes principales : - méthode de repérage et de choix des PE enquêtées - méthode d enquête - méthode d analyse des enquêtes Méthode de repérage et de choix des PE enquêtées Le pays COB ne pouvant avoir accès à aucun fichier nominatif comportant les facteurs de production des exploitations, il s est basé sur les seules listes nominatives des cotisants à la MSA et des électeurs à la Chambre d Agriculture Choix des communes 41 Centre d étude pour un Développement Agricole Plus Autonome 42 Fédération Départementale des CIVAM du Finistère 18

23 Le premier choix a été celui des communes qui allaient être enquêtées. C est la diversité des situations, ainsi qu une répartition régulière sur le territoire du COB qui ont été privilégiées : situation géographique : Monts d'arrée ; Montagnes Noires ; Massif de Quintin ; Bassin schisteux central prédominance de certaine production et mode de production : Vaches allaitantes ; Lait ; production hors sol ; Ovine ; forte présence de producteur Bio ; surface agricole moyenne importante situation en densité de ferme et de population La liste des communes choisies figure en ANNEXE 9 ainsi que leur emplacement géographique Repérage des PE dans ces communes Pour repérer les PE dans ces communes, sans fichier nominatif, il a été décidé de se baser sur des groupes de personnes ressources censées avoir une bonne connaissance de l agriculture sur leur commune. Ces groupes ressource ont été constitués en général autour du maire, et ont du répondre à la question «Pouvez vous nous lister les exploitations à faible moyen de production sur votre commune?». Cette méthode de repérage des PE dépend beaucoup de la subjectivité des personnes constituant ces groupes ressources. Toutes n avaient pas la même vision de ce qu est une PE, et nous nous sommes rendu compte à cette occasion que bien souvent l amalgame était fait entre PE et exploitations en difficulté. Par cette méthode, 193 exploitations sur ces 15 communes du COB ont été repérées comme étant potentiellement des PE. Exploitations au Exploitations PE potentielles PE enquêtées recensement 2000 professionnelles repérées % du total 19% du total 26% des PE Tableau 1 : Petites exploitations recensées et enquêtées dans les 15 communes choisies Le but de l étude n étant pas de donner une vision représentative de la population des PE, mais bien de les étudier dans toute l ampleur de leur diversité (y compris les cas extrêmes peu représentés), le choix des personnes à enquêter parmi ces PE repérées ne s est ensuite pas fait au hasard. C est encore une fois la diversité qui a été recherchée Méthode d enquête L enquête est du type semi-directif, selon le choix de la cellule nationale, et le guide d entretien est le même que dans les autres sites. (Voir en ANNEXE 10). Il comporte 3 parties. L entretien est enregistré intégralement, sauf en cas de refus de la personne enquêtée. Il se déroule chez l exploitant, et dure entre une et deux heures Méthode d analyse des enquêtes Les enquêtes sont analysées par le biais de la grille d analyse, puis sont codifiés dans la matrice de la cellule nationale. 19

24 Les PE enquêtées dans le COB ont été repérées grâce à des groupes ressources dans quelques communes choisies de façon à avoir une grande diversité de situations. Les enquêtes et leur analyse ont été réalisées à l'aide des outils construits par la cellule nationale La phase d accompagnement dans le COB Comme décrit plus haut dans la méthodologie générale de la RAPE, les résultats de ces enquêtes sont ensuite présentés aux agriculteurs au cours des réunions de restitution. Sur le site breton, 5 réunions de restitution ont été organisées (voir carte en ANNEXE 11). Le lieu de rencontre est choisi de façon à minimiser les déplacements des personnes invitées et en fonction, bien sur, des salles disponibles. On envoie deux types de courrier d invitation : - Un pour les personnes qui ont été enquêtées, et qui sont donc déjà au courant de la démarche - Un pour les petits exploitants recensés mais non enquêtés Un exemplaire de courrier d invitation figure en ANNEXE 12. Les exploitants sont relancés par téléphone peu de temps avant la réunion de façon à les mobiliser et à prévoir le nombre potentiel de participants. Le but étant de constituer un groupe, il faut que chacun ait accès aux informations lui permettant de situer les autres participants, mais sans se sentir lui même «mis à nu» devant ses collègues. Aussi des détails d organisation tels que la présence ou non de la liste des personnes invitées dans le courrier, le fait de situer chaque participant sur une carte, etc. peuvent avoir leur importance. A la fin de cette première restitution, le groupe doit avoir choisi deux CFP qui serviront d axes de travail. Une date est fixée pour la première réunion de travail. Au début de celle-ci, on commence par proposer au groupe de choisir une seule préoccupations pour commencer : on ne peut pas en traiter deux à la fois. Ensuite la réunion est menée suivant les principes du GERDAL, en explorant la surface du problème, en renvoyant leur parole aux agriculteurs, en les liant entre elles de façon à en faire ressortir des pistes de solution éventuelles. La phase d'accompagnement dans le COB est initiée par des réunions de restitution des résultats des enquêtes, qui permettent de constituer des groupes de travail. 1.3 Discussion critique sur la RAPE Sur la méthode de repérage Qu est-ce qu une petite exploitation? Voilà une question qui m a été posée bien souvent au cours de mon stage mais à laquelle je n ai malheureusement toujours pas trouvé de réponse. Les concepteurs de la RAPE ont à l origine établis des critères permettant de différencier les exploitations dites «petites». Ces critères portaient sur le chiffre d affaire (<40000 ) et sur le montant des aides du premier pilier de la PAC (< ). Ces critères ne se sont pas révélés pertinents à l usage. Il est en effet difficile de savoir sur quoi se baser pour dire d une exploitation qu elle est petite. Sur la surface? sur le cheptel? sur le chiffre d affaire, le montant des aides? Sur le bénéfice? Sur les quantités produites? 20

25 La statistiques utilisent en général le terme «exploitations professionnelles», qui regroupe toutes les exploitations qui utilisent plus de 0.75 UTA 43 et qui atteignent une dimension d au moins 8 UDE. 44 Les autres, «les exploitations non professionnelles» sont celles qui ne répondent pas à ces critères. Elles sont donc classées par défaut et cette catégorie regroupe alors une grande diversité d activités agricoles ou liées à l agriculture qu il serait sans doute bon de mieux connaître. Paradoxalement, il apparaît pourtant évident que l objet «petite exploitation» existe, et lorsqu on visite une ferme, ou qu on s entretient avec l exploitant, on est très vite capable de dire, de façon très subjective, si on est en face d une petite exploitation ou non. Ceux qui fréquentent un tant soit peu le monde agricole ont tous en tête cette notion de «gros» et de «petits», entre lesquels on intercale quelques «moyens» qui ne sont pas si courants. Ces qualificatifs sont d ailleurs présents dans la littérature. 45 Le but de la RAPE est donc bien d éclaircir cette classification que nous employons tous. Or, celle-ci se construit par des mécanismes sociologiques, et il paraît donc logique de rester dans le champ de la sociologie pour tenter de mieux cerner cet objet. Alors reprenons : la RAPE souhaite étudier un objet que personne ne semble capable de définir dans sa globalité, et qui est donc particulièrement difficile à repérer. C est alors dans ce sens que la Recherche Action prend une dimension d exploration. Il faut explorer la «nébuleuse des PE», et les limites de cette nébuleuse étant particulièrement flous, il faut les englober, c est à dire inclure dans cette étude les agricultures qui se situent à la frange, qui ne sont ni petites ni grosses, ni atypiques ni tout à fait classiques. Le premier objectif de la RAPE «mieux connaître les PE» cache mal une ignorance de la part du monde agricole et de la société en général envers ces activités souvent hybrides, qui rentrent mal dans les cases de l administration et des études statistiques. La RAPE ne s appuie pas sur une définition déjà existante d une PE, elle ne cherche pas à en établir une qui serait figée, elle cherche à mieux connaître ceux que notre inconscient collectif nous décrit comme «petits», dans le but de les aider par la suite («mieux les accompagner»). Mais si cette méthodologie de repérage permet de ne pas s enfermer dans une catégorie statistique, elle a l inconvénient de n autoriser aucune extrapolation. Ce repérage ne permet pas de connaître un nombre exact de PE ayant des caractéristiques précises, il ne permet en aucun cas de savoir si les PE s en sortent bien économiquement, ou si la plupart ont de grosses difficultés, etc. En résumé, cette méthode de repérage ne construit pas un échantillon représentatif. Sur la base d un tel échantillon, il semble donc cohérent de choisir un mode d enquête dont le but n est pas d obtenir des renseignements chiffrés mais des données qualitatives. La méthodologie de repérage permet d'aborder ceux que l'on appelle couramment "petits", mais elle ne permet aucun traitement statistique des données Sur la méthode d entretien La phase 1 de RAPE était assurément une étude de type sociologique. Ce choix mérite d être justifié ou, pour le moins, argumenté. On peut en effet s interroger sur sa pertinence. Est-ce le meilleur moyen d aborder cet objet mal défini que représentent les PE? Une étude 43 Unité de Travail Agricole 44 Unité de Dimension Economique : 1 UDE correspond à 12 ha d équivalent blé 45 MENDRAS H. l utilise par exemple dans son ouvrage «La fin des paysans», p 184, p194 21

26 technico-économique aurait en effet eu l avantage de donner des critères plus objectifs, sur lesquels on aurait pu s appuyer de façon «scientifique» pour situer notre objet d étude dans le paysage agricole et économique du pays. Mais l approche sociologique présente à mon sens deux avantages primordiaux dans ce cas précis : 1) L objet d étude est à la base très mal connu (on parle de nébuleuse des PE), et n a jamais été véritablement abordé en tant que tel. Les PE sont peu visibles dans le paysage agricole traditionnel. Soit on nie carrément leur existence (en toute bonne foi) : «Les PE? Mais elles ont toutes disparues!», soit on déplore le manque d intérêt qu elles provoquent, sans pour autant mieux les connaître : «Ah il est grand temps qu on commence à s y intéresser!». La première tâche qui s impose lorsque l on doit mener une telle étude est donc de créer une dynamique qui permette de mobiliser aussi bien les PE que les institutions qui vont y participer (CA, collectivités, ADASEA, ). L étude sociologique possède cette fonction. Elle permet «d apprivoiser» les paysans, grâce à des questions ouvertes qui leur laissent le choix des sujets à aborder et des limites dans lesquelles ils veulent les aborder. Elle permet d instaurer une certaine confiance face à une population qui peut parfois se sentir stigmatisée par le système agricole dominant. Certains peuvent en effet avoir une réaction de peur face à une telle étude : on veut les repérer, leur «coller une étoile jaune» pour mieux les «étrangler» ensuite. Il paraît donc difficile de les aborder en leur demandant directement des chiffres, qu ils ne connaissent pas forcément ou qu ils ne veulent pas divulguer, pour des raisons diverses. 2) Faire une étude technico-économique pose certains problèmes de méthode. En effet les critères habituellement utilisés ne sont pas forcément pertinents pour caractériser les PE. A travers des chiffres de STL 46, de STH 47, d UTH, d EBE 48, ne transparaissent pas certaines données telles que les prêts de terrain, les échanges contre biens en nature, l auto consommation, l auto construction, la récupération, l entraide toutes dimensions qui peuvent prendre une place importante, voire essentielle dans le fonctionnement des PE. Les données chiffrées sont intéressantes, mais il faut se mettre à l évidence : les critères habituellement utilisés ont été établis pour caractériser un autre type d exploitation, et ne sont donc pas forcément pertinents pour observer les PE. «Au même moment, l analyse économique libérale et la théorie marxiste connaissaient les succès que l on sait. Or elles s accordent toutes deux pour nier l originalité du système économique et social paysan et pour tenter de l analyser dans des catégories et des notions élaborées à partir des réalités urbaines et industrielles.» 49 Si l enquête sociologique a l inconvénient de donner une vision subjective des PE (c est en tout cas un reproche qui lui est souvent fait), la caractérisation par les critères technicoéconomiques habituellement employés risque d en donner une vision déformée, qui sera d autant plus perverse qu elle aura l apparence d un état des lieux parfaitement objectif. Mais il n en reste pas moins que l étude sociologique ne saurait en aucun cas suffire à elle seule. Les deux aspects se complètent. Et le fait de commencer par celle-ci devrait permettre de mieux savoir comment, par la suite, on peut aborder l aspect technicoéconomique. L étude sociologique doit aider à élaborer de nouveaux critères qui permettront d intégrer les spécificités propres aux PE. Elle n est de ce fait qu un début, qu un premier pas, 46 Surface Toujours Labourée 47 Surface Toujours en Herbe 48 Excédent Brut d Exploitation 49 Mendras, la fin des paysans 22

27 qui, s il ne nous mène pas directement au but, était néanmoins indispensable, et qu il ne fallait donc pas négliger. Le second pas est d ailleurs déjà prévu, avec le projet DELTA (Diversité des Exploitations et Lien au Territoire des Agriculteurs). Celui-ci, dont les modalités sont en cours de définition, a pour objectif de mettre au point une méthode de description du fonctionnement de ces systèmes et la mise en place d un accompagnement partenarial adapté aux projets de ces petites exploitations. 50 La méthode d'entretien permet d'aborder les PE de façon très ouverte, mais elle ne permet pas d'obtenir de données précises sur les exploitations Sur la méthode d analyse Un entretien sociologique enregistré du type semi directif est un matériau très riche en informations. En plus du message porté par les mots eux-mêmes, le ton, les silences, les mimiques (qui n impressionnent malheureusement pas la bande ) peuvent permettre de comprendre, ou tout au moins de sentir la position ou le sentiment de la personne que l on a en face de soi. La difficulté, une fois l entretien réalisé, est donc d ordonner cette information de façon à la rendre exploitable. La méthode d analyse employée par la RAPE possède à mon sens un atout non négligeable ; elle cumule deux étapes qui se complètent : - La grille d analyse possède des paroles «brutes» qui permettent de conserver des nuances, des expressions, des façons de voir qui seraient gommées si on n utilisait pas la parole même des agriculteurs - A l opposé, la codification dans la matrice permet une vue globale, très synthétique puisqu on peut calculer des moyennes, écart types... Malgré tout, certaines difficultés inhérentes à l analyse de ce type d entretien persistent : il est par exemple parfois très difficile de renseigner un indicateur si celui-ci recouvre une notion complexe. Cet agriculteur pilote t il son exploitation par les facteurs limitant, ou par le marché? Un peu des deux peut-être? On a parfois l impression qu il faudrait pour chaque indicateur autant de modalités qu il y a d agriculteurs Il faut alors faire un choix, en étant conscient qu il ne pourra être parfait, et qu à chaque codification réalisée l information se dilue un peu. Ce choix est forcément subjectif, et il suffit d essayer de codifier un entretien à deux pour s en convaincre, les désaccords étant relativement courants. Il faut donc utiliser cette matrice et les résultats chiffrés qui en découlent en étant conscient qu ils cachent une diversité et des nuances importantes. A ce sujet, il est d ailleurs dommage qu autant d opérateurs participent à ce travail d analyse des entretiens. Il aurait été préférable à mon avis qu une même personne s occupe de réaliser puis d analyser un entretien, jusqu à la codification, ou alors qu une seule et même personne se soit occupée de cette codification à partir des grilles d analyses. Cela aurait permis de minimiser un certain nombre de différences d appréciation. De plus, il apparaît que ces outils n ont pas forcément été bien appropriés par tous les membres de l équipe technique du COB 51. Les grilles d analyses ont parfois été remplies de façon insuffisamment précises, les opérateurs ayant l impression de se répéter inutilement. Un manque de communication, ou de formation, de la part de la cellule nationale est sans doute à l origine de ce problème. Ceci peut s expliquer par le fait que les accompagnateurs n aient pas toujours pu se rendre aux séminaires nationaux, pour des raisons financières ou pour des 50 Appel à projet ADAR Méthodologie d observation et d accompagnement des petites exploitations. 51 Centre Ouest Bretagne 23

28 raisons professionnelles. C est en effet l inconvénient qu il y a à s appuyer sur des personnes qui font partie d autres structures : elles ont déjà de nombreuses obligations. De plus l équipe technique du COB a vu un turnover très important : seules deux personnes ont été présentes du début à la fin. La méthode d'analyse permet de laisser la place aux paroles des agriculteurs tout en donnant une vision synthétique, mais elle n'a pas toujours été parfaitement utilisée Sur la méthode d accompagnement Vouloir accompagner un groupe d agriculteurs vers le développement part forcément d un bon sentiment à la base. La méthodologie GERDAL est intéressante : elle privilégie la parole des agriculteurs et donc un développement endogène. C est à mon sens une méthode qui permet d éviter bien des écueils courants dans les démarches de développement et qui correspond bien aux objectifs affichés de la RAPE. Malgré tout les bons résultats ne sont bien sûr pas automatiques. La productivité d un tel travail de groupe dépend d une alchimie subtile dont il est très difficile de maîtriser tous les ingrédients. En pratique, le rôle de l aide est particulièrement complexe, et il demande de se mettre dans une position qu il est difficile de trouver lorsqu on ne possède pas ou peu d expérience, ce qui est le cas de certains animateurs. Il faut aussi veiller à ne pas créer des attentes démesurées chez les agriculteurs. On ne pourra pas résoudre tous les problèmes, et il y a certaines préoccupations sur lesquelles il sera impossible d agir. Si la déception est trop forte, cet accompagnement ne fera que nourrir le discours d impuissance. (Ces réunions ça nous prend du temps et ça ne sert à rien!). Une prochaine mobilisation sera alors encore plus délicate La méthode d'accompagnement permet en théorie un développement endogène, mais elle n'est pas facile à mettre en pratique. 1.4 Situation de ce travail dans la RAPE. Objectifs du stage Les travaux que l on m a demandé de réaliser m ont permis d appliquer la méthodologie de la RAPE dans son intégralité. Cette cohérence a fortement enrichi le stage. J ai donc pu mettre en pratique : - la méthodologie de repérage, dans un canton du Morbihan - La méthodologie d enquête, avec des agriculteurs récemment installés - La méthodologie d analyse, avec les enquêtes que j ai réalisées et celles déjà réalisées dans le COB - La méthodologie d accompagnement, en participant aux réunions dans les communes Le travail de repérage des PE pluri actifs dans le canton de Gourin Il s agissait de recenser les agriculteurs pluri actifs dans le canton de Gourin (Morbihan), dans le but de réaliser des enquêtes futures pour mieux cerner les particularités de cette catégorie. Le canton de Gourin a été choisi en raison de la présence d industries, qui pouvait laisser penser qu une population importante de pluri actifs était présente dans ce secteur. Les résultats de ce repérage n intéressant pas directement cette étude, ils figurent en ANNEXE 13. Pour des raisons de confidentialité, les noms et les adresses des exploitants ne figurent pas ici. 24

29 1.4.2 L analyse de la matrice COB Une analyse d entretiens déjà réalisés Lorsque j ai débuté mon stage, les entretiens du site breton (47) étaient déjà tous réalisés, et retranscrits dans la grille d analyse. J ai donc réalisé un travail de synthèse à partir de ces seuls documents Comparer les résultats du site Breton aux résultats nationaux A partir de ces grilles d analyse et de la matrice, j ai pu comparer les résultats du site breton à ceux des autres sites d études. Cette comparaison permet de voir des différences notables, qui donnent lieu à plusieurs hypothèses. On peut en effet tenter de relier ces particularités, ces spécificités à des caractéristiques physiques, historiques ou sociologiques du Pays L échantillon «jeunes installés» Le Pays COB, par le biais de sa commission «acteurs de l installation», est engagé depuis plusieurs années déjà dans une dynamique qui vise à faciliter l installation agricole sur son territoire. Logiquement, il a donc souhaité inclure dans la RAPE un volet plus propre à l installation sur les petites structures. C est pourquoi on m a demandé de relancer une phase d enquêtes (16) auprès d exploitants récemment installés, en cours d installation ou en projet d installation sur des petites structures Intérêt de ces enquêtes complémentaires Les objectifs de cette phase d enquêtes sont de : - Mieux connaître les personnes qui sont attirées aujourd hui par l installation sur des petites exploitations - Tenter de cerner les problèmes que ceux ci rencontrent, voir si ils sont spécifiques aux petites structures et si ils différent de la problématique classique de l installation en agriculture - Mobiliser un groupe de personnes en phase d installation pour aider à la formulation des problèmes et à leur résolution, suivant la méthode GERDAL - Nourrir la réflexion du groupe «acteurs de l installation» au Pays COB Adaptation de la méthodologie RAPE pour les jeunes installés Pour ces enquêtes, les grandes lignes de la méthodologie RAPE-COB présentée plus haut ont été suivies. Seules quelques modifications ont eu lieu, par rapport au guide d entretien et à la méthode de repérage Adaptation du guide d entretien Le guide d entretien a été construit sur la base d un guide simplifié élaboré par le site de Corbières. A celui-ci ont été rajoutées des questions spécifiques au parcours d installation, avec notamment des questions sur l accompagnement et le type d installation choisie (voir en ANNEXE 14). Ces modifications ont peu influencé le déroulement des entretiens semi-directifs qui de toutes façons prennent vite la forme d une conversation. Les renseignements obtenus dépendent de ce fait très peu des modifications minimes du guide d entretien. Seules les quelques questions précises figurant dans le tableau ont amené des informations particulières. 25

30 Adaptation de la méthode de repérage La méthode de repérage a été adaptée pour cibler une population répondant aux cinq critères suivants : - installés depuis moins de 10 ans ou en projet d installation, - installés sur une PE (structure à faible moyen de production), - installés sur le territoire du pays COB, - Ayant une formation agricole (qualifiante ou non), - N ayant pas déjà été enquêtés au cours de la RAPE, Pour cela, nous avons contacté les CFPPA publics bretons (Le Rheu, Pontivy, Guimgamp, Hanvec, Combourg, Caulnes), le centre de formation de Saint Segual, l association ASPAARI, l association PARADES, les conseillers installation des Chambres d Agriculture, les ADASEA, et Marcel Leroux, qui a animé pendant 10 ans une formation sur les Installations Non Aidées au CFPPA de Guingamp. Ces différents contacts nous ont permis de constituer une liste de 75 noms. En ANNEXE 15 figure le nombre de PE potentielles correspondant à nos critères obtenu par chaque contact. 16 entretiens ont été réalisés à partir des listes ainsi constituées. Il faut noter que ce mode de repérage, comme celui utilisé pour les autres enquêtes de la RAPE, ne construit pas un échantillon représentatif : le fait d utiliser des réseaux tels qu ASPAARI ou PARADES nous met face à un type de public particulier, peut-être particulièrement intégré dans les réseaux de développement. De plus, le critère «structure à faibles moyens de production» était ici laissé à notre seule appréciation, et non à celle d un groupe ressource créé dans les communes. Certaines exploitations enquêtées se trouvent d ailleurs à la limite, voire à l extérieur de la catégorie de ceux qu on qualifie en général de «petits» Des entretiens supplémentaires avec les acteurs de l installation De manière à approfondir la question de l installation sur des petites structures, j ai rencontré des personnes représentant les principaux acteurs de l installation en agriculture, à savoir : - Rémy Castel de l ADASEA du Morbihan - Jean-René Ménard, de la MSA des côtes d Armor - M Cail de la SBAFER - des représentants des 3 principales banques autorisées à faire des prêts dans le cadre des aides publiques, a savoir Bernard Corre, du Crédit Agricole, M Cail de la Banque Populaire de l Ouest, et Eric Lecorps du Crédit Mutuel - Pierre-Yves Evain, membre de la confédération paysanne qui a beaucoup travaillé sur la problématique de l installation en Centre Bretagne - Marcel Leroux, ancien responsable de la formation pour les installations non aidées à la Chambre d agriculture des Côtes d Armor - Jannick Deniau, directrice du département économie agricole du Conseil Général des Côtes d Armor Pour des raisons pratiques d emploi du temps, je n ai malheureusement pas pu rencontrer de représentant de la Direction Départementale de l Agriculture et de la Forêt. Pour mieux connaître les spécificités de l'installation sur des petites structures, il y eu une phase d'entretiens supplémentaire, avec des agriculteurs et avec des acteurs de l'installation. 26

31 1.4.4 La participation à la phase d accompagnement Au cours de ce stage j ai pu participer à 3 réunions de restitutions et à 2 réunions de travail. Cela m a permis de comprendre les enjeux et les difficultés du fonctionnement de groupe, et de mieux saisir la tâche de l aide. Ce contact avec les agriculteurs fut assurément très enrichissant et formateur. Parallèlement, j ai assisté aux réunions de la Commission Agricole du Pays, découvrant ainsi les rouages d une telle structure. 2 Résultats 2.1 Les petites exploitations du COB Cette partie s appuie sur l ensemble des entretiens effectués en Centre Bretagne. A savoir : - 7 entretiens réalisés au cours de la phase de pré enquête - 40 entretiens réalisés au cours de la première phase d enquêtes de la RAPE - 16 entretiens réalisés avec les «Jeunes Installés» (JI) Soit un échantillon total de 63 entretiens. Les résultats synthétiques de la matrice construite avec ces 63 entretiens figurent en ANNEXE 16. Cet échantillon contient une proportion importante de «jeunes installés», ce qui influe sur certains résultats. Malgré cela, les généralités émises dans la partie restent vraies Caractéristiques de l échantillon enquêté La moyenne d âge des exploitants enquêtés est de 41 ans, de 27 ans jusqu à 61 ans. 40 agriculteurs ont plus de 38 ans, 23 ont moins de 38 ans. Le Tableau 2 ci-dessous récapitule les caractéristiques générales de ces 63 exploitants et de leur exploitation. Non Oui Non renseignés Obtention de la DJA 38 60% 21 33% 4 7% Reprise d une ferme 35 55% 23 36% 5 9% Origine agricole 18 29% 43 68% 2 3% Formation agricole 17 26% 42 67% 4 7% Double activité 46 74% 17 26% 0 0% Ayant plus d une production 32 50% 31 50% 0 0% Activité d accueil ou de tourisme vert 59 93% 4 7% 0 0% Activité de transformation 47 74% 16 26% 0 0% Activité de ventre directe 39 62% 24 38% 0 0% Tableau 2 : Caractéristiques générales des exploitations et des exploitants enquêtés dans le Centre Ouest Bretagne 40 exploitations fonctionnent avec un UTH ou moins. 18 fonctionnent avec plus d un UTH ou deux. 1 exploitation fonctionne avec plus de deux UTH. Le graphique 1 ci-dessous nous montre les périodes d installations. La plupart des exploitants enquêtés se sont installés dans les années 80, 90 ou

32 COB ss 16 JI 16 JI nombre d'installations non renseignés Décennie d'installation graphique 1 : Période d installation des exploitants enquêtés La SAU moyenne de ces exploitations est de 20,8 hectares (avec un minimum de 0,5 ha et un maximum de 90 ha). Le graphique 2 ci-dessous nous montre que la plupart des exploitations enquêtées ont une surface inférieure à 20 hectares. COB sans 16 JI 16 JI nombre d'exploitations <10 <20 <30 <40 <50 <60 >=60 non renseignés Surface graphique 2 : Surface des exploitations enquêtées Le graphique 3 ci-dessous nous montre la répartition des productions des exploitations enquêtées. On voit une prédominance de l activité bovin viande et des activités «diverses», qui regroupent des productions telles que transformation en yaourts, élevage de chevaux, transformation de laine, etc BV Lait Volailles Ovins Porc Fromage Céréales Divers graphique 3 : Répartition des productions dans les exploitations enquêtées 28

33 2.1.2 Synthèse Cette partie s appuie sur les résultats chiffrés issus de la matrice COB. Ils sont illustrés par des citations tirées des entretiens, qui permettent de montrer des exemples des paroles des agriculteurs sur lesquelles nous nous sommes basés pour compléter la matrice Une grande diversité de situations On ne peut commencer que par là, et c est sans doute le résultat le plus important de cette étude : l expression «petites exploitations» regroupe ici des réalités très diverses et différentes. C est normal, logique et rassurant, dans un sens, puisque le but de cette étude était justement d apprécier la «nébuleuse des PE» dans sa diversité. Mais affirmer cette diversité va à l encontre de la vision la plus courante qui tend à séparer tout cela entre «exploitations professionnelles» et «exploitations non professionnelles» sans aller plus loin dans le détail. Cette nébuleuse est comme un continuum à multiples dimensions, qui va sans à coups de l agriculture de loisir à l entreprise rurale, en passant par les paysans boulangers, les doux rêveurs en mal de nature, les héritiers de systèmes anciens et dépassés, les pluri actifs (que ce soit par choix ou par nécessité), les asociaux marginalisés, etc. On ne peut malgré tout pas se cacher indéfiniment derrière cette diversité, et il est nécessaire à un moment ou à un autre d émettre quelques généralités. C est le but des cinq points suivants, qui tenteront de tirer quelques grandes lignes générales de ce que sont les PE en Centre Ouest Bretagne, à partir des entretiens réalisés sur ce territoire, et qui ont ensuite été passés par le crible de la grille d analyse et de la matrice élaborée par la cellule nationale. Les inconvénients de cette généralisation seront en partie atténués par la typologie dont la construction sera détaillée dans la partie suivante Paysans, agriculteurs, exploitant agricole, quelle différence, quelle importance? Par l appellation que l on se donne on cherche à faire passer une image, une conception de son propre métier. Or les mots «paysans» ou «agriculteurs» n ont pas la même signification, même si ils peuvent servir à désigner la même activité. Le mot «paysan» signifie «Personne qui vit à la campagne de ses activités agricoles». Le petit Larousse le désigne comme synonyme de «agriculteur», «cultivateur» ou «exploitant agricole», et précise ensuite que «ces synonymes sont souvent employés à cause du sens péjoratif du mot». Ce mot porte en effet en lui-même une bonne part de l histoire agricole de cette seconde moitié de siècle. A l époque ou l agriculture a voulu se créer une image neuve, moderne, elle a d emblée rejeté cette appellation qui sentait trop le campagnard pauvre, illettré, sans ambition. La profession a préféré des mots qui soulignaient la maîtrise de la nature, le coté non soumis aux aléas naturels du métier. L exploitant agricole exploite la terre. Il s agissait d obtenir un nouveau statut social. Aujourd hui le balancier qui a été très (trop?) loin dans cette direction amorce un retour certain. Les petits exploitants refusent, pour beaucoup, cette appellation. Ils se veulent paysan. Car ce mot représente l antithèse de l agriculteur puissant qui met la nature à ses pieds. Ce mot décrit aujourd hui une personne qui sait vivre en harmonie avec la nature, qui respecte les plantes et les bêtes, et qui donc n est pas responsable de ces scandales qui ont déstabilisés nos sociétés (vache folle, pollution de l eau ). 22JB4 «Non, pas agriculteur, non, je me définis comme paysan, c est plus noble» FM566 : «Paysan pour moi c est le sens du pays, c est à dire savoir ce qu on peut faire tout en tirant une valeur du pays sans le foutre en l air. Beaucoup sont en train de détruire la poule aux œufs d or» 29

34 La réalité est sans aucun doute beaucoup plus complexe que cela, et derrière le nom que l on se donne c est bien sûr les pratiques réelles qui importent. Mais ce besoin de se différencier par une appellation différente est bien symptomatique de l état d esprit de beaucoup de petits agriculteurs. Ils veulent faire différemment, mieux à leur sens, et il est donc nécessaire qu ils l affirment au travers de ce mot Des exploitants plutôt heureux de leur situation, et qui possèdent un certain nombre de valeurs communes Les personnes enquêtées revendiquent leur métier à plus de 76%. Ils ont décidé de faire ce métier, et ils l aiment. Et ils ont décidés de le faire sur une PE : Près de 74% sont petits par choix. Les cinq points suivants explicitent les raisons de cet attachement. Une sixième partie nuancera un peu ce propos en montrant que les exploitants sont conscients des difficultés de leur métier, et une septième le contredira en rappelant que certains petits exploitants vivent plutôt mal leur situation professionnelle La liberté : être son propre patron Pour beaucoup d exploitants enquêtés, le métier d agriculteur sur une petite structure représente une certaine liberté : être agriculteur, c est ne pas avoir de patron, pouvoir faire les choses à son idée, gérer soi même ses horaires de travail, être indépendant. 22JB14 : «On est autonome, on veut garder notre liberté» BG2915 : «J aime bien la nature, être tranquille sur un tracteur et tout ça, avoir du temps libre, ne pas être tributaire» BG2918 : «Ce qui me plaît le plus, c est la liberté, être chef chez soi» 22JB10 : «Ce qui me plaît, c est d être mon patron quelque part, de gérer le truc, le travail à l extérieur, la relation avec la nature, avec les animaux. Et l impression de créer quelque chose.» Cette recherche de liberté s exprime aussi dans la diversité des tâches qu offrent certains types d agriculture. OPJI11 : «A l intérieur du métier de paysan y a bûcheron, y a paysagiste, y a éleveur, y a cultivateur, y a un peu de biologiste, aussi, sans prétention..» Le rapport à la nature et aux animaux Pour près de 60% des enquêtés, la nature est associée à un sentiment de plaisir, et seulement 13% la voient comme une contrainte. La sémantique de l affectivité revient assez souvent, avec parfois même des pointes de lyrisme qui font ressortir une forte sensibilité. BG299 : «C est un peu l évolution des saisons, de voir un blé qui pousse et réussir quelque chose.» Quant au lien avec les animaux, il semble très fort chez certains éleveurs. 22JB6 : «Je suis profondément attaché à la terre, à l élevage» «J aime bien l élevage, j ai un bon feeling d élevage» 22JB15 : «C est à cause des chèvres qu on est venu dans ce métier là» OPJI2 : «Pour moi ça a une valeur sentimentale. C est clair qu un animal c est pas un numéro, mes vaches elles ont un prénom. Je veux garder le rapport homme/animal. C est un être vivant, c est pas une machine à faire des sous. C est le rapport homme/animal qui me chagrine dans certaines exploitations.» 30

35 Ce rapport à la nature et aux animaux se traduit en général par des pratiques agricoles différentes, et s il conduit parfois à l adhésion à un label, que ce soit agriculture biologique ou autre, cela n est pas automatique. BG2914 : «Bio ou pas bio, du moment que le travail est bien fait derrière, après c est sur l honnêteté,j informerais les clients» 22JB9 : «On est en bio car c est une façon de voir les choses mais on ne valorise pas comme il faut les produits» OPJI7 : «J essaie de pas trop employer de produits, sans être en bio. Si faut utiliser un peu de produits, même de l engrais, ouais» La qualité de vie En lien avec la nature, c est la qualité du cadre de vie qui est recherchée. Les expressions «terrain de vie», «projet de vie» reviennent régulièrement. Dans ce cas l exploitation est vue non seulement comme un moyen d obtenir un revenu par un travail qui plaît, mais elle s inscrit dans un cadre beaucoup plus large, et devient alors un moyen potentiel d atteindre une certaine vision du bonheur. Ainsi, plus de la moitié des enquêtés mettent en avant la qualité de vie. 22JB13 : «C est une qualité de vie personnelle. C est pas pour m enrichir financièrement. J ai la chance de pouvoir vivre sur un grand espace» BG2910 : «Le cadre est tellement beau, aller voir là bas les chevaux tous les jours, ça paraît» OPJI11 : «On cherchait un environnement qu on pourrait aménager à notre guise, d une terre où on pourrait faire pousser le blé qui nous servirait à faire le pain, d un milieu de vie aussi et surtout.» «C est un contexte de vie qu est vraiment super, pour les enfants comme pour les parents. On voit les animaux vivre, se reproduire, naître et mourir, c est la plus belle école qui soit.» La fierté du travail bien fait, du bon produit Une motivation assez souvent présente est aussi celle de la fierté du bon produit, du travail bien fait : VD224 : «Et puis les œufs, les gens sont très très contents des œufs, ils retrouvent un œuf avec du jaune, un œuf qui a du goût.» 22JB15 : «La priorité, c est de produire un fromage de qualité toute l année» 22JB10 : «Et ça c est important, faire de la qualité, des produits de qualité». 22JB11 : «Et puis la dernière raison c est ce qui est le plus passionnant au niveau du travail de fromagerie, c est les fromages affinés. C est là où les arômes et la qualité de notre travail ressortira le mieux.» Changer de métier, changer de vie Parfois la motivation est plus par défaut. C est pour changer de vie qu on devient agriculteur, après d autres expériences professionnelles. 60% des personnes enquêtées ont eu une activité professionnelle non agricole avant de pratiquer ce métier. OPJI6 : A propos de son ancien travail d animateur : «Je me suis rendu compte que ça me convenait de moins en moins par rapport à ce que j attendais de l animation, dans le sens où ça ne servait pas à grand chose si ce n est donner bonne conscience aux gens qui financent l éducation à la nature et aux politiques, tout en continuant à la détruire. Et j ai cherché quelque chose à faire, toujours en rapport avec la nature, qui correspondait à quelque chose de plus cohérent pour moi, de plus travailler en montrant la nature, mais en étant complètement dedans.» 31

36 OPJI9 : (de nationalité anglaise) : «J ai travaillé dans une usine de ordinateurs. C était une rêve de toute ma vie pour faire ça, pour changer de vie, vers le plus simple peut-être, et ma femme, pour l aventure, peut-être. Oui, c est ça les raisons profondes : changer de vie, et découvrir.» OPJI8 : «Dans le labo où je bossais au début, je pensais que je servais à quelque chose. Je faisais des recherches sur les pesticides, tous les micropolluants. Et en fait ça servait à rien. Le labo il bosse pour les gros. [ ] J avais besoin que ce soit plus concret. Au lieu de constater, j avais envie de faire. Protéger un coin, voir des gens respectueux de l environnement.» L agriculture, un métier aimé mais difficile Le rapport des personnes enquêtées à leur métier est souvent ambivalent : ils l aiment, voire sont passionnés, mais restent conscients de ses difficultés. 22JB12 : «J ai toujours un petit troupeau parce que j aime bien ça, ça me fait plaisir»«le travail de paysan est un travail difficile. Pendant 15 ans j ai accepté de travailler 15 heures par jour.» 22JB16 : «J arrête de trimer. J ai travaillé le dimanche toute ma vie donc stop. C est l amour de l élevage, de la terre, des bêtes. Si on aime pas ça on démissionne depuis longtemps.» BG2913 : «Un métier génial si on n avait pas toutes les contraintes que l on a» OPJI7 : «J aime bien les vaches, malgré les contraintes. Parce que j ai pas de vacances, ni de WE. Parce que autrement ça devient galère (rire) si vous aimez pas ça» Des contre-exemples Tous les petits exploitants rencontrés n étaient pas aussi heureux que ces premiers points pourraient le laisser supposer. Certains vivent très mal leur situation, et les paroles recueillies sont alors parfois très dures : 22JB1 : «Je suis né là dedans, c est comme ça» «Chauffeur je fais ça pour gagner ma vie mais c est pas mon truc» VD221 : «Agricultrice y a rien qui suit. On travaille beaucoup pour pas grand-chose. Si ça avait bien marché, nos filles auraient aimé travailler avec nous. A un moment je me suis retrouvée seule pour m occuper des vaches, du poulailler et de mes quatre filles. C est pour ça que c est difficile pour moi de dire que j ai un bon souvenir de l exploitation.» XD295 : «Au départ c est un plaisir puis c est devenu une contrainte» «Pas forcément agriculteur, plus paysan vivre autour des bêtes dans les champs, tranquille, on se leurre» «J arrête dans 3 ou 4 mois, je liquide mes bêtes comme je peux, je dégage» «Après je m en fous, je trouverais toujours quelque chose, ça pourra être que mieux». La plupart des agriculteurs enquêtés sont heureux de leur situation, et mettent souvent en avant un désir d'autonomie, un amour des bêtes et de la nature, une bonne qualité de vie. Ils restent conscients des difficultés de leur métier, et quelque uns vivent mal leur situation Des logiques de fonctionnement particulières Les exploitations visitées s appuient sur des logiques de fonctionnement qui m ont semblées différentes de celles généralement en cours dans les exploitations agricoles. Elles ne sont bien sûr pas identiques d une petite exploitation à l autre, et chacun tente d adapter au mieux ses modalités de fonctionnement aux contraintes auxquelles il a à faire face Transformation 16 des personnes enquêtées transforment en partie ou en totalité leur production. Cette activité permet de récupérer plus de valeur ajoutée, et amène une certaine satisfaction : on est fier de son produit, et il nous appartient vraiment puisqu on l a conçu d un bout à l autre, qu on maîtrise toute la chaîne de production. 32

37 22JB11 : «Je crois que ça nous aurait laissé un goût d inachevé de ne pas avoir fait de la transformation» OPJI6 : «Ce qui nous intéressait, c était pas de faire du lait ou de faire de la viande et que ces produits là partent dans des circuits dans lesquels on n a plus du tout de maîtrise. Nous on avait l idée d insister là dessus, c est de recréer l histoire du produit. Recréer l histoire des objets, tenter une reconquête des territoires perdus de l être.» Elle impose par contre une quantité de travail importante. OPJI11 : «Moi je tire un peu la langue parce que là avec ma compagne on totalise déjà 50 heures de travail par semaine pour l activité pain. Alors ça laisse pas beaucoup de temps pour lancer autre chose» Vente directe La transformation amène souvent la vente directe. 31 personnes dans notre échantillon pratiquent la vente directe, soit près de la moitié. Cette activité permet là aussi de récupérer la valeur ajoutée du produit, et d entretenir un lien de proximité avec le client. 22JB10 : «C est une relation saine, on a un retour direct, et quand quelque chose n est pas bien c est dit, tout de suite on le sait, d une semaine sur l autre on sait ce qui va, ce qui va pas, et ça nous permet nous dans nos fermes de corriger, rapidement. Et donc de mieux satisfaire le client.» Mais vendre est un métier à part entière, qui implique de se plier aux règles du commerce. XD296 : «Le problème de la vente directe, c est la concurrence, elle est directe aussi» BG2914 : «Moi j aime bien l élevage et la transformation mais la vente directe c est pas mon truc» La recherche d autonomie Une majorité de PE (56%) est en recherche d autonomie, que ce soit par rapport aux organismes économiques, aux OPA, ou par rapport aux voisins agriculteurs. 22JB12 : «Ca permet aussi une autonomie. On se chauffe au bois de ferme. Si les haies sont entretenues, on a suffisamment de bois pour se chauffer toute l année. On se nourrit avec le potager et la viande de la ferme.» 22JB9 : «Je n ai pas de contrainte de vente ni d organisme fixe. Ca me permet une plus grande autonomie.» Cette recherche d autonomie passe aussi par l acquisition de matériel à soi. XD296 : «Au niveau matériel, on est autonome» BG2913 : A propos de l achat de matériel en commun : «Ca c est risqué, ce truc là, moi j ai mon matériel, c est sûr, je me débrouille avec, je le prête pas.» Mais cette recherche n est pas systématique, et certaines exploitations restent très dépendantes des conseils extérieurs. BG297 : «Le technicien culture voir le désherbage, ce qu il faut mettre comme produits. Même chose pour les maladies et le maïs, on appelle aussi quand il y a un problème.» Les économies de gamme 33

38 Pour réduire ces charges les petits exploitants utilisent souvent les économies de gammes, qui leur permettent de devenir compétitifs malgré leurs faibles moyens de production. Ainsi 42% des exploitations enquêtées sont des systèmes complexes, c est à dire des systèmes qui combinent plusieurs activités en relation entre elles. OPJI9 : «C est un système que toutes les bêtes sont complémentaires. Et ça marche, c est bon pour la terre. Je fais une rotation avec les moutons, après je sème, les moutons, les vaches» Minimiser les charges Dans une PE, plutôt que d essayer d augmenter le chiffre d affaire, on cherche en général à dépenser moins pour augmenter le bénéfice. Cette minimisation des charges va passer par l auto consommation, l auto construction, des prêts de terrain, un pilotage par les facteurs limitants (environ 50% de l échantillon pilotent leur système par les facteurs limitants), et la construction d un système qui engendre peu de frais. 22JB6 : «J ai construit mon hangar toute seule» FM566 : A propos des prêts de terrain : «Voilà voilà. Les gens du coin, ça leur nettoie les terres l hiver» 22JB9 : «C est un système plein air, système tout herbe. C est un système simple. J ai pas envie de faire travailler les coopératives, ni d investir. Y a moins de rendement mais y a moins de frais à coté.» 22JB11 : «On a un système très simple sans bâtiments, avec très peu d investissement. Tout herbe, plein air intégral, avec des coûts très faibles, et puis une annuité d emprunts finalement très faible aussi.» «On est très orienté sur l auto consommation. On a un petit poulailler et trois chèvres. Autrement on se chauffe au bois. Supprimer une traite c était aussi l idée de se dégager du temps pour l auto consommation.» Un autre moyen couramment employé pour minimiser les charges de l exploitation est l utilisation de matériel ancien et petit. FM566 : «C est ça aussi paysan c est à dire qu on ne surinvestit pas dans du matériel, on prend le minimum, et puis si, par exception, on a besoin de matériel plus performant, on essaie de se faire dépanner par quelqu un qui l a, quitte à le payer si nécessaire, bien sûr.» 22JB10 : «On fait de la récup. Sur une ferme comme la mienne, je peux pas me permettre d investir dans du neuf ou dans du matériel très performant, même d occasion Petits exploitants et besoin financier Il semble que le niveau de revenu ne pose pas de problème en général : Seul 27% des personnes enquêtées s en plaignent. Ce chiffre, inférieur à beaucoup d idées reçues, reste néanmoins relativement élevé, et montre qu une quantité non négligeable de PE à du mal à s en sortir financièrement. De plus, ce n est pas parce que le revenu ne pose pas de problème qu il est élevé pour autant. Et peut-être certains ne parlent pas de leurs problèmes d'argent par pudeur. Un certain nombre des exploitants rencontrés revendique de faibles besoins financiers. Leur but ne semble pas de gagner beaucoup d argent par leur activité, mais bien de construire un système qui leur permet de pratiquer un mode de vie qu ils ont choisi (cf ), et qui ne demande pas une grande quantité d argent. Ils ne remettent pas en cause pour autant tout le système monétaire, et restent bien conscient que pour perdurer, leur activité doit avant tout leur permettre de gagner assez d argent pour vivre XD294 : «Je n ai jamais voulu avoir une grosse exploitation, je ne voulais pas trop travailler au début pour avoir du temps libre mais bon, sans gagner trop d argent non plus, c est pas mon but, sans trop d investissements non plus.» 34

39 22JB9 : «Paysan c est un choix de vie, c est pas pour faire fortune» 22JB11 : «Nous on préfère gagner moins et travailler beaucoup moins. Et puis avoir de temps, avoir vraiment du plaisir à ce qu on fait» «On est très tendu niveau trésorerie. Alors c est vrai qu on a un revenu modeste mais bon c est un choix aussi de vivre avec peu d argent. Maintenant, de temps en temps on aimerait avoir un peu d argent de coté quand même. Mais bon ça va venir.» Le lien au territoire Un certain nombre de petits exploitants semble conscient du rôle de l agriculture par rapport au territoire (39% des personnes enquêtées citent le rôle de l agriculture dans la vie locale, 51% citent le rôle de l agriculture par rapport au paysage). 22JB13 : «Je dis que quelque part je participe à la qualité de l environnement, je sais que je pollue pas, j entretiens un petit espace.» OPJI9 : «je crois que je garde un petit coin du pays comme autrefois. Peut-être je protège l environnement, parce que ça c est très important.» OPJI8 : «C était une friche, et ça reprend une couleur un peu plus humaine. Y a un peu plus de diversité. Y a des hirondelles qu étaient plus là, et elles reviennent. Sur le plan social, aussi. C est de la vie quand même dans le coin. Quand tu vois à C., y a que des vieux, des retraités, ça fout les boules.» La pluri activité 17 des personnes enquêtées ont une double activité. Celle-ci est parfois choisie, parfois subie. Les agriculteurs pluri actifs doivent jongler avec les statuts légaux, selon qu ils désirent être considéré comme agriculteurs ( et donc cotiser à part entière à la MSA, mais aussi avoir droit à certaines aides), ou non. C est en tout cas un revenu complémentaire qui est apprécié, et même souvent indispensable. Le cumul des deux activités demande alors d organiser le système de production en fonction du temps disponible. VH568 : «Mon rôle à moi, c est de ne pas avoir trop de terrain, sinon il faut payer la MSA : il faut que je joue le minimum pour être tranquille.» 22JB10 : «Jusqu à fin 2001 je travaillais à l extérieur à mi temps. J ai été obligé d arrêter, contrait et forcé, parce que j avais pas droit aux aides bovines» BG2912 : «Si ça avait marché l agriculture, j aurais arrêté d être salarié» Cette double activité est parfois temporaire, pour lancer le système en minimisant les risques, ou faire face à des difficultés passagères. BG2915 : «J ai pas l intention de rester salarié, ça dépend si on arrive à avoir quelque chose de correct au niveau de l exploitation.» Les petites exploitations pratiquent relativement souvent la transformation et la vente directe. D'une façon générale, les petits exploitants enquêtés essaient de minimiser les charges, de maximiser la valeur ajoutée, revendiquent un faible besoin financier. Ils sont pour la plupart satisfaits de leur revenu. 35

40 La présence d exploitations dynamiques : une logique d entrepreneur? Cette partie s inspire d un raisonnement de Jean François Le Clanche, qui a essayé de voir s il était possible de retrouver certaines caractéristiques de l entrepreneur, tel que défini par Shumpeter et Fayolle notamment, chez certains petits exploitants. 52 Il postule que l entrepreneur, tel que défini par ces auteurs et non dans le sens qu a ce mot dans le langage courant, se caractérise par son ambition d innovation et d amélioration, par son mode d utilisation des ressources, par son rapport au risque et par sa façon de structurer son projet en étapes Innovations, améliorations JF Le Clanche, après étude des travaux de Sue Birley, Manfred F.R Kets de Vries, Verstraete, conclut que pour être qualifié d entrepreneur, les petits exploitants doivent être créateurs de leur système d exploitations (ce qui correspond à plus de la moitié des cas étudiés).«ce qui importera c est la mise en place d un système qui soit en rupture avec le système local dominant, qui ne se réfère pas avec la conception dominante». Cette définition s applique à de nombreuses petites exploitations, qui ont du trouver des systèmes de fonctionnement différents de ceux généralement en cours dans les exploitations bretonnes. Ces innovations et ces améliorations ne sont pas forcément des idées neuves. Pour Stevenson «une opportunité peut aussi être identifiée en réactualisant des idées anciennes ou en utilisant des approches traditionnelles de façon créative» 53 22JB4 : «Moi ça fait 15 ans que j ai cherché d autres pistes» 22JB6 : «J aime essayer les choses, voir ce que ça donne, les emmener au bout» Utilisation des ressources et maximisation de la valeur ajoutée Pour Stevenson «le management entreprenariale implique d apprendre à faire un peu plus avec un peu moins. L entrepreneur essaie de maximiser la création de valeur en utilisant le moins de ressources possibles». Les logiques de recherche de minimisation des charges (cf ), les activités de transformation et de vente directe vont bien dans ce sens et permettent de maximiser la valeur ajoutée. 22JB4 : «une petite exploitation, elle ne peut pas faire fonctionner la machine coopérative et tout ça comme les grosses. Il faut aller directement au client et ne plus passer par les intermédiaires. Il faut produire ses semences, il faut être autonome, quoi.. Une petite exploitation ne peut pas fonctionner comme une grosses, c est impossible. Dans une petite exploitation, il faut produire sa viande, il faut tout faire, il faut produire ses légumes il faut chercher l autonomie En fait c est ça une petite exploitation, il faut vraiment faire la chasse anti gaspi.» VD224 : «Pour être agriculteur, finalement, il suffit d avoir une production de A à Z» Le rapport au risque «L entrepreneur prend certes des risques puisqu il investit ses ressources sur un projet novateur dont on ne connaît pas à l avance s il peut s inscrire dans la durée. Mais cette prise de risque est calculée. L entrepreneur nourrit donc un rapport particulier au risque et il y a lieu 52 LE CLANCHE JF, La petite agriculture : vestige du passé ou agriculture en devenir, thèse en cours 53 Howard. H. Stevenson, les six dimensions de l entrepreneur, in l art d entreprendre, les échos.fr 36

41 de penser qu il aura une expression particulière sur ce sujet qui à défaut d être consensuelle, unique, risque d être plurielle» 54 A près de 60%, les PE enquêtés cherchent à tout contrôler pour maîtriser le risque. VH568 : «C est pour ça, je ne m en fais pas : je ne paie rien, je ne risque rien. Quand j en aurais marre, je mets tout en pommiers!» 22JB10 : «Le fait que c était de la location c est important pour moi. Parce que je voulais pas non plus m engager sur des sommes énormes. Toujours garder dans la tête : si demain je veux partir il faut que je puisse L évolution par étapes Selon Stevenson, «Une autre qualité d un bon entrepreneur est de savoir structurer les projets en plusieurs étapes, en engageant par étapes le minimum de ressources nécessaires ( ) un engagement progressif ou par phases des ressources constitue un avantage pour mieux s adapter aux évolutions de la concurrence, du marché et de la technologie» JB6 : «J ai commencé avec deux vaches, puis trois, puis quatre» XD296 : «On est en auto gestion, on fait tout petit à petit» «On achète quand on a des thunes» En conclusion, ce bref survol de quelques caractéristiques de l entreprenariat ne permet en aucun cas d affirmer que les petits exploitants sont des entrepreneurs. Mais il montre que certains appliquent des éléments de la logique d entrepreneur, ce qui va certainement à l encontre de l idée reçue que les petites exploitations qui perdurent sont toutes des éléments de survivance du passé, vouées à disparaître Modes d apprentissage et liens sociaux Diffusion de l information, statut du savoir Une grande partie des exploitants enquêtés apprennent par eux-mêmes, «sur le tas», en discutant avec des voisins ou des amis. 58% des personnes rencontrées préfèrent les réseaux informels pour avoir accès à de l information, et de même, 58% apprennent par l échange (voie horizontale) plutôt que par transmission (voie verticale). 22JB16 : «On se forme sur le tas surtout, par l expérience, en travaillant. Et puis des journées de visite de fermes» 22JB10 : «Je préfère me renseigner par moi-même.» Un certain nombre cite les livres, les revues et la documentation comme permettant de se former de façon autodidacte. BG2912 : «La France agricole, le paysan breton les revues, c est selon. Non, je ne vais pas en formation.» OPJI12 : «Sur le plan technique, ça m a fait du bien de bosser chez des maraîchers. Après, y a par rapport aussi à beaucoup de bouquins. J ai expérimenté aussi sur des jardins, que ce soit chez moi ou à Brest. Donc c est à la fois la pratique et la théorie dans les bouquins.» L insertion dans le milieu social 54 LE CLANCHE JF, La petite agriculture : vestige du passé ou agriculture en devenir, thèse en cours 55 Howard. H. Stevenson, les six dimensions de l entrepreneur, in l art d entreprendre, les échos.fr 37

42 Près du tiers des personnes enquêtées ont été cataloguées comme étant «intégrés actifs», c est à dire participant de façon conséquente à la vie sociale au plan local. Ceux ci appartiennent en général à une organisation formelle (association, mairie, caserne de pompiers ) JB2211 : «Mais par contre on participe vachement à la vie culturelle et sociale du coin» Près de la moitié des personnes enquêtées sont «intégrés passifs». Restent un peu moins de 20% de personnes marginalisées, c est à dire ayant un réseau de relation très faible, voire inexistant. Ceux là ont souvent un discours très négatif sur leurs voisins, et souffrent de leur isolement, même si cette souffrance est rarement explicitée dans le discours. XD295 : «d ailleurs y a pas d activités, les seules choses, c est les fest deiz pour les vieux, pour la génération moyenne y a rien, pour les jeunes y a pas grand chose.» BG297 : «ce qui se passe au bourg, on n est pas au courant» Les petits exploitants apprennent beaucoup de façon autodidacte. Ils sont parfois marginalisés, mais la plus grande part d'entre eux est bien insérée au plan social Les petits exploitants et le milieu agricole Le point de vue des PE sur les OPA Les personnes enquêtées s expriment peu sur les OPA (plus de 68% n ont pas d avis exprimé). Lorsqu un avis est exprimé, il est en général négatif, et certains tiennent même des propos très durs. BG299 : «Je pense qu il y a déjà trop de gens à s occuper de l agriculture entre les députés européens, les syndicats, la chambre d agriculture, les coopératives, c est le reproche que l on fait, il y a trop de gens à s occuper de l agriculture» BG2914 «Le GAB ne s est pas du tout intéressé à notre projet» OPJI6 : «Parce que à la chambre c est un peu ça, les salariés ils sont sous le joug des professionnels, c est un peu la terreur, c est un peu surréaliste.» OPJI13 : «A la chambre, ils m ont dit que des conneries!» Les rapports avec les autres agriculteurs Lorsqu on aborde la question de la relation que les enquêtés ont avec leurs voisins agriculteurs plus classiques, ils répondent parfois que les relations ne sont ni bonnes ni mauvaises, mais à peu près inexistantes. Même s ils sont souvent critiques sur la façon dont ceux ci pratiquent l agriculture, et ressentent la présence d un gouffre qui les sépare, rares sont ceux qui prônent la provocation et le conflit. Ils affirment plutôt chercher un rapprochement, même limité, ils préfèrent tenter de dialoguer, en espérant trouver un terrain d entente malgré des points de vue sur l agriculture souvent différents. FM566 : «Les relations sont pas mauvaises hein, sachant que je sais bien qu ils sont dans un système, tout ça, je leur en veux pas. Mais on a du mal avec certains dans la mesure où ils sont plus paysans quoi, donc ils sont plus conscients du territoire et de ce qu ils font, et ils font n importe quoi, pour certains.» «Non non, je ne sais pas ce qu ils disent. Non, non, ils me prennent pour un non non je sais pas comment vous dire ça moi, pas un hurluberlu non plus, un extraterrestre quoi, si vous voulez c est un peu ça. Un extraterrestre, mais heu, mais en même temps qui est là quoi. C est difficile d expliquer, qui fonctionne pas comme eux, qui a pas la même façon de penser, d aborder les 38

43 choses, mais qui est là quand même quoi, qui est pas dans la lune quand même, qui est quand même très présent». BG2910 : «Je m entends très bien avec les agriculteurs qui pourtant ne sont pas très bien vus, mais avec qui on discute, ça sert à rien de se braquer avec des gens ils sont rentrés dans un système ils ne peuvent plus faire demi tour.» OPJI11 : «On a une ferme caricaturale juste à coté de nos terres. Nos relations elles sont plutôt faibles, plutôt gentilles quoi. On se croise à l école avec les gamins, on se dit bonjour. Mais bon on est quand même dans des modes de pensée vraiment différents.[ ] On a envie de donner de leçons à personne. La meilleure chose qu on puisse faire c est de vivre à coté et puis d avoir un peu de complicité à l occasion. Eux ils vont peut-être regarder ce qu on fait et nous regarder ce qu ils font. On veut pas avoir de relations conflictuelles.» Malgré tout, certains ont très mal supportés une certaine méfiance vis à vis de leur activité, et tiennent des propos désabusés ou agressifs. JAJI1 : «Je suis un zéro à coté des autres agriculteurs, je les emmerde!» Enfin, pour ceux qui ont des productions atypiques, ils ont fortement ressenti le fait de devoir faire leurs preuves, prouver qu ils savaient travailler et qu ils n étaient pas des «hippies», ou des «soixante-huitards» attardés. VD225 : «On est arrivé ici il y a 30 ans et on a été très mal accueilli, on était les hippies. Parce qu on était pas du coin. On a pris l habitude d avoir des relations bonjour/bonsoir. Les gens ne comprenaient pas ce qu on venait faire.» BG2914 : «Quand on leur montre nos produits, ils disent que c est bien, et après ils attendent de voir si on va se casser la figure ou pas» «On n est pas du tout encouragé par le monde agricole, mais beaucoup par nos amis» Bien que l entraide reste apparemment une pratique assez courante (55% des personnes enquêtées affirment pratiquer l entraide), il semble que ce soit en général avec une ou deux personnes, pas plus. On ressent au travers du discours d un grand nombre de personne une certaine nostalgie de «l ancien temps», où les gens étaient soudés, alors qu ils seraient maintenus devenus égoïstes. 22JB16 : «Avant on travaillait entre voisins, maintenant on peut plus suivre, les petits, on peut plus suivre niveau matériel tout ça. Les relations agricoles ont changé, chacun fait pour soi, avant y avait de l entraide» OPJI1 : «Je dirais que la mentalité des gens a changé au niveau des villages, du monde agricole. Les parents ils étaient installés y avait beaucoup d entraide maintenant y a plus ça, c est fini. Les gens sont arrivés beaucoup indépendants. C est bonjour et bonsoir et voilà c est tout quoi.» BG2918 : «les gens sont!!!, chacun son matériel!» «J ai l impression que c est chacun pour sa gueule et puis terminé» Enfin, certains expriment une forte méfiance, ils se sentent agressés et étouffés par les autres agriculteurs autour d eux, ayant la sensation que ceux-ci n attentent que leur départ pour s approprier leurs terres. VD222 : «Depuis que mon père a eu son accident, les voisins pensaient récupérer les terres. Je suis mal vu par les voisins, je ne prends pas de lisier. Ils m ont coupé les fils de clôture, J ai déjà eu des produits phyto dans mes champs» BG2918 : «La causette, souvent c est y a plus de discussions de jalousie de reprise de ferme qu autre chose» 39

44 Les petits exploitants enquêtés sont assez critiques envers les OPA, ont du mal à s'intégrer dans le monde agricole sans pour autant être en conflit ouvert Les petits exploitants et la politique agricole Points de vue sur le système d aides publiques 73% des exploitants enquêtés se sentent peu ou pas dépendants des aides publiques. Le rapport à ces aides est d ailleurs souvent ambigu : on les accepte en général, car un apport financier est toujours le bienvenu, et on trouve même parfois anormal de ne pas y avoir plus accès, mais en même temps on critique ce système qui «paye des agriculteurs à ne rien faire». La présence du système d aide est alors vécue par les petits exploitants comme une perte du sens de leur métier Un sentiment d exclusion 22JB14 : «La ferme faisait 31 ha en viande bovine : elle était pas viable. Comme j avais pas droit aux aides et bien j ai fait sans.» 22JB15 : «On a pas du tout été aidé pour s installer donc on attend rien de personne. Si on voulait vraiment que je reste on m aurait donné la deuxième part de la DJA» «Le ressenti qu on a ici c est qu on nous soutient pas alors qu on soutient ceux qui font du maïs et qui achètent du soja.» «Les terres alentour on les aura jamais, on y aura jamais accès. Il n y a pas de volonté politique de soutenir les petits producteurs bio». 22JB11 : «Y a énormément de gens qui ont envie de s installer sur des petits projets qui ne trouvent d appui nul part. Bon notre exemple est intéressant parce que nous on s est installé avec les aides donc on pourrait s imaginer que si y avait une volonté politique par exemple d orienter les aides sur les petites fermes ça pourrait être quelque chose de vachement rentable pour la collectivité» Mais un point de vue distant et critique 22JB13 : «J ai pas demandé les aides, je trouve que ça va de soi de protéger un captage d eau» BG2910 : A propos de la DJA : «Comme j avais un antécédent, j aurais pu, j avais juste quarante ans, j ai pas voulu faire le dossier et je n ai rien demandé» «C est idiot comme raisonnement, je ne veux pas rentrer dans le système» BG2918 : «Nous ne sommes plus des agriculteurs, on est des gens aidés, des chasseurs de prime et c est tout» Malgré cela, ils se sont pour la plupart appropriés ce système et en maîtrisent les obligations (pour plus de 71% de l échantillon). 22JB10 : «C est clair que si y avait pas ça, je serais dans le rouge de chez rouge, j en ai besoin de ces aides. Mais je recherche pas non plus, comme disent les banquiers, à «valoriser la PAC». J y ai droit, je les demande, je suis content de les avoir.» 22JB11 : «On a fait le choix de ne pas faire de CTE après la RIN. On en avait marre de la paperasserie et tout ça. On a aussi dans l idée de vivre un peu sans aides. On a vraiment utilisé les aides à fond dans le cadre de notre installation. Finalement les aides ça a été une aide à l installation progressive pour nous. C est important de connaître les textes.» Point de vue sur les normes et les règlements Les différentes normes et règlements sont la plupart du temps vécus comme des contraintes dont on ne comprend pas la logique (seul un tiers de l échantillon donne du sens aux normes et aux règlements). A ce propos, le sujet d actualité qu est la mise aux normes revient souvent et paraît fortement inquiéter les agriculteurs. 40

45 22JB14 : «toutes les contraintes (DSV, mise aux normes, contrôles ) ça travaille les gens. Même les gens qui sont pleins de sous veulent arrêter» 22JB5 : «Le seul problème c est qu il faut que je me mette aux normes et là ça passe plus.» Enfin, les normes et les règlements, comme les aides d ailleurs, sont associées à une quantité de formulaires et de dossiers dont presque tous les petits exploitants se plaignent. XD294 : «Déjà la bio elle commence un peu à être contraignante, pour ce que l on en tire ensuite je suis pas sur que ça vaille la peine» «Sans compter que l on passe un temps fou à faire de la paperasse ça change tous les ans, on se trompe toujours, on a peur des pénalités» XD295 : «La législation est devenue trop exigeante en trop peu de temps» «Quand tu vois ce qu on reçoit en papiers administratifs, moi je deviens fou» BG2912 : «Il faudrait une secrétaire bientôt c est dingue, c est une soirée par semaine consacrée aux papiers» Les petits exploitants enquêtés sont peu dépendants des aides, subissent les normes et les règlements Une vision de l avenir assez pessimiste Comme cela ressort des points précédents, les petits exploitants se sentent peu soutenus par la collectivité, et ont du mal à s intégrer dans le paysage professionnel. Cela explique sans doute que même les plus dynamiques d entre eux aient une vision assez pessimiste de l avenir des structures telles que les leurs. Soit elles vont disparaître, soit elles vont subsister, mais au milieu de très grosses fermes qui vont assurer l essentiel de la production. XD294 : «Je crois surtout que c est les grosses exploitations qui vont survivre, les petites ça va rester marginal» XD295 : «On sait bien que toutes les fermes qui vont rester ce sont les grosses fermes aux normes, on verra plus ce qu on voyait.» «les petites exploitations sont condamnées, à coup sur, je vois pas comment elles pourront s en sortir quelque soit la production» XD296 : A propos de l avenir agricole : «Soit des grosse structures soit des trucs complètement comme nous» (transformation vente directe) BG2914 : «Il y a beaucoup de petits projets comme nous mais peu aboutissent, il y aura beaucoup de gros et nous nous serons là pour le folklore, pour les touristes, c est un peu ce qui est prévu au niveau européen» Les préoccupations tirées des entretiens A partir des 47 premiers entretiens réalisés, l équipe technique de la RAPE COB a isolé 11 préoccupations principales, qui ont été formulés par une phrase commençant par «Comment faire pour..», selon la méthodologie du GERDAL. Ces 11 préoccupations, qui ont été proposées lors des réunions de restitution, sont les suivantes : - Comment valoriser au mieux nos produits? - Comment faire pour avoir à disposition un matériel performant et adapté à nos structures sans que cela nous coûte trop cher? - Comment faire pour avoir accès à de nouveaux moyens de production afin de dynamiser nos activités? - Comment faire reconnaître notre action pour l environnement et les paysages? - Comment faire pour être reconnu par le monde agricole? - Comment faire pour maintenir notre territoire vivant? - Comment faire pour être mieux informé sur les normes et les réglementations? - Comment faire pour réduire la paperasse tout en ayant accès aux aides? - Comment faire pour s'organiser afin de se libérer du temps? 41

46 - Comment faire pour transmettre mon exploitation? - Comment faire pour s installer sur des petites structures ou des productions particulières? La construction des portraits type Intérêts et objectifs de la typologie Dès la phase de pré enquête, la cellule nationale a commencé à construire une typologie permettant de «distinguer les éléments caractérisant les logiques personnelles, sociales, économiques et organisationnelles des exploitants enquêtés» 56. Le but de cette typologie est de proposer un cadre permettant de rendre compte de la diversité des PE, même si ces profils types ne peuvent bien sûr pas recouvrir totalement les situations individuelles. La première typologie a ensuite évoluée, prenant en compte les enseignements des nouveaux entretiens La typologie de la cellule nationale Méthode de construction La méthode de construction n est pas basée sur une méthode précise. Nous nous trouvons un peu dans le même cas que lors du repérage : Nous voulions repérer des PE car cette catégorie semble exister dans un «imaginaire commun», mais nous n en connaissions pas les caractéristiques. Nous avons donc interrogé cet «imaginaire commun» par le biais des groupes ressources dans les communes. Ici, la cellule cherchait à construire des catégories dont elle ne connaissait pas les caractéristiques : elle les a donc posé à priori, en se basant sur les premiers entretiens, sur des typologies déjà existante dans la littérature (notamment celle de J. Rémy 57 ) et sur une vision des différents types de PE que l on s attendait à trouver. Une fois ces hypothèses établies, on peut chercher à observer des différences dans les différents groupes constitués, à l aide de la matrice. La cellule nationale a donc constitué ainsi 5 profils types : - le petit exploitant entrepreneur indépendant - le petit agriculteur idéaliste - le petit exploitant prudent - le petit exploitant traditionnel - le petit exploitant en transition Sur l initiative du site Breton, une sixième catégorie a été ajoutée : le petit agriculteur de loisir. En effet, bien que l on n ait pas cherché à aborder ce type d agriculture, il s est avéré qu un petit nombre d enquêtés (4) correspondaient à cette typologie. Chaque entretien a été affecté d un profil type d une façon assez subjective, en se basant sur une description générale établie par la cellule nationale. Il faut noter que l ensemble de ces affectations sur le site COB a été réalisé par une seule et même personne, sur la base des grilles d analyse, et en concertation avec celui ou celle qui avait mené l entretien. L étude des caractéristiques sociologiques de chaque groupe ainsi constitué a permis de mettre en évidence des différences notables entre des portraits qui semblent cohérents. Cela laisse penser que cette typologie subjective correspond au moins en partie à la réalité étudiée. 56 Document RAPE, Synthèse des premiers résultats du travail d enquête 57 LAURENT C., REMY J., L exploitation agricole en perspective, Courrier de l Environnement de l INRA n 41, 2000/10, pp

47 Résultats, caractérisation de chaque profil en Centre Bretagne Les résultats chiffrés complets d où découlent ces descriptions figurent en ANNEXE Le petit agriculteur entrepreneur indépendant (17 agriculteurs) C est un agriculteur dont l âge n est pas caractéristique, qui s est en général installé avec les aides et qui a construit son système. Il est rarement pluri actif, et une voire deux personnes vivent en travaillant sur l exploitation. Celle-ci a une surface plutôt faible (16 ha de moyenne dans cet échantillon), et certaines sont même minuscules (0.5 ha). Il pratique parfois l accueil, transforme très souvent ses produits qu il vend en direct. Dans notre échantillon, la majeure partie de ces petits agriculteurs indépendants s est installée dans les années 90 ou 2000, même si certains se sont installés il y a plus longtemps (années 70). Il n est pas très souvent d origine agricole, et rarement d origine locale. Son ou sa conjointe travaille assez souvent à l extérieur. Il revendique toujours son métier d agriculteur, l a choisi, mais ne s identifie pas à son patrimoine privé : ce sont les traditions culturelles qui donnent du sens à son métier. Il aime la nature, parfois «fait avec», mais ne la voit jamais comme une contrainte subie. Son rapport en opposition aux autres est souvent un élément identitaire fort. Il possède très souvent une formation agricole, et a en général fait un autre métier avant de devenir agriculteur. Il ne pilote jamais son système par le chiffre d affaire ou pour des raisons non économiques, mais en essayant d améliorer les facteurs limitants ou en s adaptant au marché. Il est presque toujours en recherche d autonomie, et a en général choisi de travailler sur une petite exploitation. Il estime parfois que son installation a été freinée. Son système est complexe, il est assez satisfait des conditions de vie et le revenu n est pas vraiment un problème. Son rapport aux aides est un peu paradoxal : il en parle relativement beaucoup, mais il s en sent peu dépendant, et maîtrise très bien les obligations du système. Il préfère travailler avec les réseaux de développement qu avec les réseaux économiques. Il a parfois un discours négatif sur les OPA, et pratique peu l entraide. Il n est pas très inséré dans le milieu local : rarement intégré actif, il est même de rares fois marginalisé. Il est conscient des rôles «multi fonctionnels» de l agriculture, surtout par rapport au paysage, et à la vie locale, bien qu il n y soit pas forcément beaucoup intégré Le petit agriculteur idéaliste (11 agriculteurs) C est un agriculteur plutôt jeune, qui s est installé sans aides, et sans reprendre une ferme déjà existante. Il est rarement pluri actif, mais l exploitation ne fournit en général pas de travail pour plus d une personne. Son exploitation est petite, mais pas minuscule, et peut même parfois être assez grande. Il ne pratique pas l accueil, transforme peu ses produits, mais vend en direct. Il s est en général installé au cours des deux dernières décennies. Il peut être d origine familiale agricole, et d origine géographique locale. Il s identifie un peu plus à son patrimoine privé que le petit entrepreneur indépendant, et trouve un peu moins de plaisir au contact avec la nature : il se sent plus obligé de s adapter à celle-ci. Le petit agriculteur idéaliste cherche à tout contrôler pour maîtriser le risque. Le rapport aux autres est moins souvent en opposition, et c est même presque le seul à parfois considérer qu il organise positivement le métier. Il possède très souvent une formation agricole, et a en général eu une autre profession avant de devenir agriculteur. Il a toujours construit son système d exploitation. Il estime parfois que son installation a été freinée. Il ne pilote jamais son système par le chiffre d affaire, mais par le marché ou les facteurs limitants, parfois par des facteurs non économiques (conservation de race, de variétés ). 43

48 Il recherche lui aussi l autonomie, est petit par choix, et crée un système complexe sur lequel il a en permanence des projets. Il est très satisfait dans l ensemble de ces conditions de vie, même si le revenu pose parfois un petit problème : il met souvent en avant la qualité de vie. Il parle relativement peu des aides, s en sent peu dépendant, mais ne maîtrise pas toujours les obligations du système. Il n est jamais exclu, a des relations ponctuelles avec un petit groupe qu il connaît, et préfère les réseaux de développement aux réseaux économiques. Son point de vue sur les OPA n est pas exprimé, ou est neutre. Il aime pratiquer l entraide. Il est souvent bien intégré dans le milieu local, appartient à une organisation formelle. Pour ce qui est de la multi fonctionnalité, il met surtout en avant le rôle paysager de l agriculture Le petit agriculteur prudent (11 agriculteurs) Son âge est peu caractéristique. Il s est installé sans les aides la plupart du temps, mais les a parfois obtenues. Il a souvent repris l exploitation après ses parents, et est en général pluri actif. Il est rare que plus d une personne travaille sur l exploitation. Celle-ci est en moyenne petite, mais n est jamais très petite. Il peut pratiquer l accueil, la transformation et la vente directe, même si ce ne sont pas les cas majoritaires. Il s est en général installé dans les années 90. Il est souvent d origine familiale agricole et parfois d origine géographique locale. Il ne se considère pas toujours agriculteur, mais revendique la plupart du temps son métier. Il s identifie beaucoup à son patrimoine privé. La nature est associée à un sentiment de plaisir, mais l idée qu il faut s y adapter reste bien présente. Il cherche assez souvent à s assurer contre le risque par la croissance (de la surface, des quantités produites ). Le rapport aux autres n est pas pour lui un élément identitaire, et lorsqu il l est c est parfois de façon positive. Il possède très souvent une formation agricole, et a eu une autre profession avant d être agriculteur. Il privilégie les réseaux informels de diffusion de l information. Il a rarement construit son système, mais a continué celui de son prédécesseur. Il estime très rarement que son installation a été freinée. Il pilote son système en essayant d améliorer les facteurs limitants, très rarement par le marché ou par le chiffre d affaire, jamais par des facteurs non économiques. Il est moins en recherche d autonomie que les deux catégorie précédentes, et avoue parfois être installé sur une petite ferme par défaut. Son système est rarement complexe. Globalement, il est toujours satisfait de ses conditions de vie, et le revenu ne pose en général aucun problème. Il parle très peu des aides, s en sent très peu dépendant, et maîtrise très bien les obligations du système. Il subit parfois les normes et les règlements qu il ne trouve pas adapté à son cas. Il utilise peu les réseaux de développement, et préfère passer par les réseaux économiques. Il exprime rarement un avis sur les OPA, qu il soit positif ou négatif. Il pratique l entraide. Il est moyennement inséré dans le milieu local, étant plus souvent intégré passif qu actif. Cela ne l empêche pas d appartenir souvent à une organisation formelle. Il est conscient du rôle de l agriculture dans la vie locale, mais parle peu de celui qu elle a vis-à-vis du paysage Le petit exploitant traditionnel (13 agriculteurs) Il est en général assez âgé, s est installé sans aides en reprenant une exploitation déjà existante. Il est souvent pluri actif. Il est rare que plus d une personne travaille sur son exploitation. Celle-ci est petite en surface. Il ne pratique pas l accueil, pas la transformation, très très rarement la vente directe. Il s est installé il y a relativement longtemps, souvent dans les années 60, 70,

49 Il est plutôt d origine familiale agricole et d origine géographique locale. Il se considère en général agriculteur, mais l a assez souvent choisi par défaut. Il est très attaché à son patrimoine privé. La nature est parfois pour lui une contrainte qu il subit. Le petit exploitant traditionnel ne cherche surtout pas à prendre des risques pour anticiper. Il va plutôt chercher à s agrandir, ou a augmenter sa production pour s assurer contre le risque. Le rapport aux autres est rarement évoqué comme un élément identitaire, mais quand il l est c est toujours de façon négative. Il ne possède pas toujours de formation agricole, et a rarement fait un autre métier avant d être agriculteur. Il a souvent appris le métier d une personne plus expérimentée, en général ses parents dont il a continué le système sans le modifier. Il ne recherche pas l autonomie, et est souvent petit par défaut. Son système n est jamais complexe, et il a peu de projets. Il n est pas très satisfait de ses conditions de vie, et le revenu pose assez souvent un problème. Il ne met pas la qualité de vie en avant, parle des aides, s en sent dépendant, et ne maîtrise pas les obligations du système d aide. Il subit de plein fouet les normes et les règlements. Il est parfois exclu ou isolé dans ses relations professionnelles, et ne fait jamais parti des réseaux de développement. Son discours sur les OPA, lorsqu il est exprimé, n est jamais positif. Bien qu assez souvent marginalisé dans le milieu local, il pratique l entraide quand c est possible. Il appartient très rarement à une organisation formelle dans la vie locale. De fait, il paraît ignorer, ou en tout cas ne les cite pas, les différents rôles de l agriculture (vie locale, paysage, valorisation du territoire ) Le petit exploitant en transition (7 agriculteurs) C est un agriculteur plutôt jeune, qui s est souvent installé avec la DJA en reprenant une exploitation déjà existante. Il est très rarement pluri actif, possède une exploitation grande pour notre échantillon, ne pratique pas l accueil, très rarement la transformation et la vente directe. Il s est installé plutôt dans les années Son exploitation fournit souvent du travail pour plus d une personne, voire pour plus de deux. Il est d origine géographique locale et d origine familiale agricole. Il revendique son métier d agriculteur, et est très attaché à son patrimoine privé. La nature est rarement liée à un sentiment de plaisir, mais il ne la voit pas comme une contrainte : il s y adapte. Il cherche à tout contrôler pour maîtriser le risque. Son rapport aux autres n est pas un élément identitaire. Il possède presque toujours une formation agricole, et a parfois eu un autre métier avant de s installer. Il est très souvent intégré dans un réseau formel de diffusion de l information. Il a souvent continué un système existant, et n estime jamais que son installation a été freinée : en général, celle-ci a été très classique, avec un projet déjà entièrement construit. Il pilote son système par le chiffre d affaire ou par les facteurs limitant, jamais par le marché ou par des facteurs non économiques. Il ne recherche pas l autonomie à tous prix, et se dit parfois petit par défaut, mais ce n est pas systématique. Son système est rarement complexe, et il a en général peu de projets. Il est satisfait de ses conditions de vie, et le revenu n est jamais un problème. Il ne met pas la qualité de vie en avant. Il parle beaucoup des aides, dont il se sent très dépendants. Mais heureusement il maîtrise très bien les obligations du système. Pour ce qui est des relations professionnelles, il est très bien inséré dans les réseaux économiques. Il parle assez facilement des OPA, et son discours n est pas forcément négatif. Il pratique parfois l entraide. Il est assez bien intégré dans le milieu local, quoique de façon passive. Il appartient rarement à une organisation formelle. Il parle peu des différents rôles de l agriculture Le petit agriculteur de loisir (4 agriculteurs) Ce portrait est établi sur la base de quatre entretiens, ce qui relativise sa pertinence. 45

50 Le petit agriculteur de loisir s installe sans demander la DJA, sur une très petite surface (de l ordre de quelques hectares). Il ne pratique pas l accueil, pas la transformation, pas la vente directe. Il est souvent d origine familiale agricole et d origine géographique locale. Il ne se considère pas agriculteur, n évoque pas son rapport aux autres comme un élément identitaire, ou alors de façon positive. Il privilégie les réseaux informels pour obtenir des informations, considère parfois que son installation a été freinée. Il ajuste son système par tâtonnement, et le pilote principalement par des facteurs non économiques. Celui-ci est non complexe. Il est petit par choix, n a en général pas de projets, est très satisfait de ses conditions de vie. Le revenu ne pose bien sûr aucun problème, puisqu il provient d une autre activité. Il parle très peu des aides, desquelles il ne se sent pas dépendant, mais dont il maîtrise très bien le système. Il donne en général du sens aux normes et aux règlements, a des rapports ponctuels avec ses voisins agriculteurs mais n est pas inséré dans les réseaux économiques et les réseaux de développement. Il peut pratiquer l entraide. Il est assez conscient du rôle de l agriculture dans la vie locale et dans l entretien du paysage L apport d une analyse statistique La méthode de la cellule nationale qui consiste à construire une typologie à priori pour ensuite chercher des différences entre les catégories semble fonctionner. Mais il paraît intéressant de tenter la démarche inverse : en se basant sur les résultats de la matrice, on peut chercher à différencier des groupes. Une Analyse en Composante Multiple a donc été réalisée. Cet outil permet de représenter l ensemble des résultats de la matrice sur un plan en deux dimensions. Le graphique qui en résulte figure ci-contre. Les différentes couleurs représentent la typologie de la cellule nationale. La liste des contributions et des valeurs propres de chaque modalité figure en ANNEXE 18. Pour simplifier on peut dire que: - le facteur 1 (axe horizontal), correspond, lorsqu'on va vers la droite, à des créateurs récents, d'origine non agricole, d'origine non locale, pour lesquels les traditions sont un moyen de construction du métier, qui apprennent de façon horizontale, qui ont construits leur système, qui sont en recherche d'autonomie, qui ont un système complexe, ont des projets, qui mettent la qualité de vie en avant, qui subissent les 46

51 graphique 4 : Analyse en Composantes Multiples de la matrice COB 47

52 - normes et les règlements, qui passent par les réseaux de développement dominants, qui sont plutôt intégrés actifs, appartiennent à une organisation formelle, parlent du rôle de l'agriculture dans la vie locale, dans l'entretien du paysage, et de la valorisation du territoire par les produits. A l'inverse, lorsqu'on va vers la gauche suivant cet axe, on a des agriculteurs plutôt d'origine locale, qui ont un fort rapport au patrimoine privé, qui cherchent à s'assurer contre le risque par la croissance, qui ont continué un système déjà existant, qui ne sont pas en recherche d'autonomie, ont un système non complexe, qui ne mettent pas la qualité de vie en avant, sont marginalisés, ne parlent pas du rôle de l'agriculture dans la vie locale et dans le paysage. - le facteur 2 (axe vertical), est moins parlant: lorsqu'on va vers le haut, les agriculteurs sont plutôt attachés à leur patrimoine privé, n'évoque pas le rapport aux autres comme un élément identitaire, ont continués leur système, pilotent principalement leur système par le chiffre d'affaire. Lorsqu'on va vers le bas, on n'est pas renseignés sur l'origine agricole, sur le rapport au risque, sur le mode d'apprentissage, sur le fait d'être petit par défaut ou non. Les agriculteurs parlent des rapports en opposition avec autrui comme un élément important du métier, ont eu une installation programmée classique avec anticipation, ne sont pas satisfaits de leur revenu, sont exclus ou isolés au niveau des relations professionnelles, sont marginalisés socialement. Par cette méthode tous les groupes n apparaissent pas distinctement, mais on voit tout de même des résultats qui tendent à confirmer en partie la typologie déjà établie: - A la droite du graphique on retrouve les «petits entrepreneurs indépendants» et les «petits exploitants idéalistes». Il semble que ces deux catégories ne puissent être différenciées par cette méthode. Ce sont des populations assez proches quand on les aborde par le biais de leurs caractéristiques sociologiques. - Les «petits agriculteurs traditionnels» sont tous à gauche du graphique, et plutôt en bas. - Les «petits agriculteurs en transition» sont placés dans la partie haute du graphique, et plutôt à gauche - Les «petits agriculteurs prudents» sont eux étalés de droite à gauche, et plutôt dans la partie haute du graphique Intérêts et limites de la typologie En croisant ces deux méthodes, il apparaît que la typologie établie par la cellule nationale est pertinente dans sa globalité. Malgré tout, la distinction entre «petits entrepreneurs indépendants» et «petits agriculteurs idéalistes» n est pas nette. L avantage du graphique obtenu par l Analyse en Composantes principales est qu il montre la continuité entre les caractéristiques de ces exploitants. La nébuleuse des PE est donc bien un continuum, et toute tentative de fixer des limites entre des groupes distincts sera abusive. Il me semble que cet outil qu est l Analyse en Composante Principales, qui permet de visualiser sur un plan un grand nombre de paramètres est intéressant dans une telle étude. Il mériterait sans doute d être utilisé de façon plus approfondie, et avec les données récoltées au niveau national. Pour des raisons pratiques (manque de temps et accès limité au logiciel), cela n a pu être fait ici. La cellule nationale, au vu des résultats des différents sites, a très récemment reformulé l appellation de ces portraits types de la façon suivante : 48

53 - le petit entrepreneur indépendant - le petit entrepreneur territorial - le petit exploitant prudent - le petit agriculteur traditionnel - le petit exploitant en transition Comparaison aux résultats nationaux La méthodologie commune à chacun des sites de la RAPE permet d effectuer des comparaisons intéressantes entre les PE des régions concernées. De façon à ne pas fausser l échantillon breton, j ai ôté de cette analyse les entretiens issus des JI L ensemble des résultats chiffrés issus des matrices «COB sans JI» et «national sans JI» est comparé en ANNEXE Principales spécificités de l échantillon breton Les principales différences entre l échantillon breton et l ensemble des résultats nationaux sont les suivantes : - Une part moins importante de personnes d origine locale en Bretagne ( 64% contre 72%). Il semblerait donc que le Centre Bretagne attire des personnes étrangères à cette région de façon plus marquée que dans les autres sites d étude. - Par rapport à l organisation du travail : les Bretons semblent moins nombreux à être installés en couple, avec 1 à temps plein sur la ferme et un à l extérieur qui contribue au travail (9% contre 24% pour le national). Ils sont par contre plus nombreux à être pluri actifs (1 seul sur l exploitation avec un travail extérieur: 27% contre 19%) ou à être seuls ou en couple à temps plein sur l exploitation ( 45% contre 39%). - Pour ce qui est de la revendication du métier : les petits agriculteurs bretons sont beaucoup moins nombreux que dans les autres sites à pratiquer ce métier par défaut (11% contre 26%). Ils sont donc plus nombreux à le revendiquer (72% contre 65%), mais aussi plus nombreux à ne pas se considérer agriculteurs (17% contre 9%). - Pour ce qui est du rapport au patrimoine : les petits agriculteurs bretons sont plus nombreux que la moyenne nationale à considérer les traditions comme un moyen de construction du métier (55% contre 42%). Les traditions culturelles donnent donc plus de sens au métier qu ailleurs - Les Bretons considèrent moins la nature comme un sentiment de plaisir (59% contre 52%), mais ils sont aussi un peu moins nombreux à la considérer comme une contrainte subie. Ils sont en fait plus nombreux à s adapter aux contraintes de la nature (38% contre 28%). - Les Bretons afficher nettement plus un rapport en opposition aux autres comme élément important du métier (35% contre 22%).Ils sont de la même façon beaucoup moins nombreux à trouver que le rapport aux autres organise positivement le métier (9% contre 21%). - De façon moins marquée, les Bretons sont plus nombreux à apprendre par l échange (64% contre 58%), et donc moins à apprendre par transmission verticale (36% contre 42%). - Ils sont moins nombreux à mettre en avant une installation freinée (28% contre 39%) - Les Bretons sont beaucoup plus nombreux à piloter leur système par les facteurs limitants (53% contre 38%) et moins nombreux à piloter principalement par le marché (30% contre 38%) - Ils sont un peu moins nombreux à afficher une satisfaction d ensemble (72% contre 79%) et à mettre en avant la qualité de vie (50% contre 58%) 49

54 - Les Bretons sont moins nombreux à parler beaucoup des aides (28% contre 35%), et s en sentent moins dépendants (71% contre 66%). Ils sont plus nombreux à maîtriser le système d aide et ses conséquences (71% contre 62%) - Ils sont moins nombreux à utiliser les réseaux économiques dominants (26% contre 37%) et préfèrent les réseaux de développement dominants (21% contre 13%). - Ils sont moins nombreux à avoir un discours sur les OPA, qu il soit positif ou négatif, et ont donc moins de point de vue exprimé (70% contre 49%). - Les Bretons sont moins nombreux à pratiquer l entraide (51% contre 62%) - Ils sont un peu plus nombreux à être marginalisés (22% contre 16%) - Ils parlent moins du rôle de l agriculture dans la vie locale (36% contre 47%), moins de son rôle vis-à-vis du paysage (49% contre 58%), moins de la valorisation du territoire au travers des produits (19% contre 27%) et beaucoup moins du rôle de l agriculture dans le lien ville campagne (8% contre 24%) Synthèse, Conclusions, hypothèses Certaines de ces différences semblent explicables lorsqu on resitue les petites exploitations bretonnes dans un certain contexte agricole, historique et sociologique. La Bretagne s est toujours voulue «terre d accueil». On reconnaît la possibilité de devenir Breton à quiconque aime la Bretagne, ses paysages, sa population ou sa culture. On peut devenir Breton à condition d aimer, ce qui implique, bien sûr, un effort très grand de ressemblance avec les autres Bretons. 58 Certaines communes du Centre Bretagne (Tremargat par exemple) ont vues dans les années 70 une forte vague de «retour à la terre». De nombreuses petites fermes abandonnées à cette époque où l exode rural faisait rage ont été reprises par des jeunes qui souhaitaient changer de mode de vie. Cette image de la Bretagne terre d accueil semble toujours d actualité aujourd hui, ce qui expliquerait cette proportion plus importante de petits agriculteurs d origine géographique non locale. L histoire de l agriculture bretonne nous apporte-t-elle aussi quelques éléments d explication. Elle était au XIXème siècle considérée comme archaïque. Depuis la seconde guerre mondiale, elle a fait un bond en avant considérable, qui l a hissé au premier rang de l agriculture européenne. Comme l explique très bien Ronan Coadic, les Bretons ont essayé de transformer ce qui, dans l image d eux-mêmes, leur était intolérable. Ils ont donc investi une force de travail considérable dans la modernisation de l agriculture, avec succès d abord, mais ce «modèle agricole Breton» atteint aujourd hui ses limites, tant sur le plan économique qu écologique. Ceux qui ont n ont pas adhéré à ce modèle (de façon volontaire ou non), les petits exploitants entre autres, se trouvent donc confrontés à un entourage qui a du mal à se remettre en question, qui n accepte pas que certains pratiquent volontairement un type d agriculture qui pendant des années était presque considéré comme honteux, responsable d une image arriérée de la Bretagne. Ceci peut expliquer que les petits agriculteurs bretons se sentent plus en opposition aux autres que dans les autres sites d étude, et qu ils soient plus souvent marginalisés. Cet état de fait joue peut-être aussi dans la moindre satisfaction d ensemble, dans la moindre mise en avant de la qualité de vie, et dans la moindre pratique de l entraide. De même, dans un tel contexte, il est plus difficile pour les petits agriculteurs d être conscients des rôles multi fonctionnels de l agriculture, puisqu ils sont peu mis en avant par tout le système classique, qui privilégie plutôt l aspect économique. 58 LE COADIC R., L identité Bretonne 50

55 Le centre Bretagne est un territoire fortement rural, sans réelle ville centre. Les agglomérations sont toutes sur le littoral, à une heure de route en moyenne. Cette position peut expliquer que les petits agriculteurs Bretons pilotent peu leur exploitation en fonction du marché, mais plutôt par rapport aux facteurs limitants. Un autre élément est celui de la forte présence en Bretagne de réseaux de développement et de la forte implication des OPA. Ceci peut expliquer le fait qu ils préfèrent les réseaux de développement, puisqu ils sont si présents, et qu ils parlent moins des OPA : leur forte présence fait qu elles font parties du paysage. De même, le système d aide est mieux maîtrisé, peut-être parce que l information est plus présente Enfin, le fait que les traditions culturelles donnent tant de sens au métier en Bretagne paraît logique dans une région ou la culture est si forte et si présente Premiers résultats de la phase d accompagnement : Etat des lieux des différents groupes et des directions prises A la suite des 47 premiers entretiens, 5 réunions de restitutions ont été organisées (voir carte en ANNEXE 11) réunissant chacune de trois à neuf personnes. Au total, 33 personnes y ont participées. Après présentation des CFP (cf. partie ) et déroulement de la réunion, les agriculteurs ont choisi de travailler sur un CFP en particulier. - A Mellionnec (7 personnes sur 15 invitées, dont 7 enquêtées) : «Comment faire pour rendre notre territoire plus vivant?» - A Lanrivain (9 personnes sur 26 invitées, dont 12 enquêtées), deux idées sont ressorties : un premier groupe était demandeur d informations sur la PAC et la mise aux normes, un autre voulait travailler sur «Comment faire pour être mieux reconnu par les institutions agricoles?» - A Mur de Bretagne (3 personnes sur 15 invitées, dont 7 enquêtées), la réunion de restitution n a pas permis d aboutir au choix d un CFP. - Au Faoüet (5 personnes sur 18 invitées, dont 10 enquêtées), la réunion de restitution n a là non plus pas permis d aboutir au choix d un CFP. - A Brasparts (4personnes sur 28 invitées, dont 11 enquêtées) : «Comment faire pour transmettre mon exploitation» et «Comment faire pour m installer sur une petite structure ou avec des productions particulières» Ces réunions de restitution ont dans certains cas permis la constitution de groupes de travail. Ainsi : - Une première réunion à Mellionnec a permis d affiner le problème en le formulant de la façon suivante : «Comment réduire la fracture entre les «nouveaux» arrivants et le reste de la population?». Une idée de porte ouverte dans les exploitations du village, petites et grosses, a commencé à émerger. - Suite à la restitution de Lanrivain, une réunion d information sur les DPU et la mise au norme a eu lieu. Il semblerait qu elle ait permis de répondre aux questions des agriculteurs présents. Une autre réunion de travail s est déroulée à Lanrivain, pour traiter du problème de la reconnaissance par les institutions agricoles, mais elle n a pas permis d affiner cette question, notamment parce que les personnes qui s y intéressaient lors de la restitution ne se sont pas déplacées à cette seconde réunion. - A Loqueffret, le traitement du problème de l installation/transmission s est affiné pour aboutir à la question «Comment Faire Pour avoir accès plus facilement à du foncier?». 51

56 2.2 L installation sur des petites structures L installation en agriculture : Un parcours complexe et très encadré De façon à mieux appréhender les considérations qui suivent, cette partie rappelle brièvement les acteurs de l installation agricole et ses différentes étapes Les acteurs de l installation J en citerais six principaux: - les ADASEA : ces structures existent sous la forme d associations loi 1901 agrées par l état pour des missions de service public. Leurs rôles par rapport à l installation sont d instruire les dossiers Jeunes Agriculteurs (constitution de l EPI), et de mettre à jour le RDI (Répertoire Départ Installation), qui regroupe les cédants potentiels et les demandeurs d une exploitation agricole. - les Chambres d Agriculture : Structures gérées par la profession, les Chambres d Agriculture peuvent elles aussi instruire les dossiers JA, et proposent un service de conseil à l installation. - les Directions Départementales de l Agriculture et de la Forêt : ce sont les structures représentatives de l état. - les banques : Acteurs incontournables de l installation en agriculture, les banques agrées par l état sont habilitées à effectuer des prêts bonifiés dans le cadre des installations aidées. - la Mutualité Sociale Agricole : C est elle qui gère la protection sociale des agriculteurs, et c est donc elle qui va affilier tout nouvel installé suivant différents statuts. - La SBAFER : Son rôle est d acheter et de prendre les terres en vue de favoriser l agriculteur, de gérer les morcellements et d éviter la spéculation foncière en modérant le prix de la terre.elles a un droit de préemption et le notaire est obligé de notifier les transactions enregistrées. A ceux ci il faut ajouter les pouvoirs publics décentralisés (Conseils généraux et conseils régionaux ), ou les collectivités (communautés de communes) qui peuvent mettre en place des dispositifs d aide spécifiques. Selon les moyens et les objectifs de ces entités, l installation est donc plus ou moins favorisée suivant le secteur géographique Un parcours à étapes En ANNEXE 20 un schéma retrace le parcours d installation dans le cadre des aides publiques (DJA 59 et prêts bonifiés) et les délais associés à chaque étape. Entre le moment ou l on sort de formation et l installation effective, il s écoule donc au minimum 14 mois, et en pratique ce délai tourne autour de deux ou trois ans, voire plus. Il faut noter que la décision de la Commission Départementale d Orientation de l Agriculture (CDOA) n intervient qu à la fin du parcours. Une personne portant un projet d installation peut donc y travailler deux ans pour au final obtenir un refus. Vouloir s installer en agriculture avec les aides demande donc motivation, persévérance, et une aisance certaine dans les méandres administratifs. 59 Dotation Jeune Agriculteur 52

57 La CDOA : bref historique, composition, rôle La CDOA possède un rôle important puisque c est elle qui va au final prendre la décision d accorder les aides ou non. Les CDOA sont crées en 1995 par la loi de modernisation agricole. L objectif de cette loi est d adapter les structures de l agriculture française aux nouveaux enjeux de la compétition mondiale. Il s agit de concilier cet impératif de compétitivité avec les caractéristiques des entreprises agricoles familiales à responsabilité personnelle. Les CDOA ont en charge la rédaction d un projet agricole départemental (PAD) qui fixe les orientations politiques départementales et les règles de décision de la commission. La CDOA doit également avoir un rôle de mise en cohérence et de coordination des différents instruments des politiques agricoles, quelle que soit l origine de ces moyens. En fait, malgré des objectifs élargis, les pouvoirs réels de la CDOA sont ceux auparavant attribués aux commissions qu elle remplace (commission mixte et commission des structures) : contrôle traditionnel de la dimension foncière des exploitations s appuyant sur le schéma départemental directeur des structures, attribution des aides à l installation et à la modernisation, gestion des droits à prime et à produire. C est en mobilisant ces différents moyens que la CDOA peut choisir d orienter les structures des exploitations agricoles vers un type donné qu elle souhaite privilégier (exploitation cible). 60 Les membres de la commission sont nommés par arrêté préfectoral pour une durée de trois ans. Elle est composée : - du préfet qui préside la commission - du président du conseil général ou de son représentant - du trésorier payeur général ou de son représentant - du président de la chambre d agriculture ou de son représentant - du président de la caisse de Mutualité Sociale Agricole ou de son représentant - des représentants des organisations syndicales agricoles - d un représentant des salariés agricoles - d un représentant du secteur bancaire de l agriculture - des représentants de l activité de transformation, des propriétaires agricoles et de la propriété forestière Lorsque la CDOA se réunit pour statuer sur le dossier de demandes d aides d un jeune agriculteur, celui-ci a déjà été étudié par une ADASEA ou une Chambre d Agriculture. En général la CDOA suit l avis de cet organisme. Elle émettra un avis différent seulement s il y a litige, s il est flagrant que le dossier comporte une anomalie. De plus, le dossier est déjà étudié dans des groupes de travail réunissant les différents acteurs avant le passage en CDOA. La réunion de cette commission est donc la confirmation officielle d une décision qui est déjà fortement pressentie. Le parcours d'installation avec les aides publiques est long et difficile Analyse des enquêtes avec les jeunes installés Les résultats qui suivent sont tirés des 16 entretiens qui ont été réalisés avec des petits exploitants installés récemment, en cours d installation ou en projet d installation. Ces entretiens se sont donc déroulés sur la base du guide d entretien modifié présenté en ANNEXE 14. A ceux-ci ont été rajoutés 10 entretiens déjà effectués au cours de la première phase de la RAPE avec des exploitants qui correspondaient à nos critères «jeunes installés». 60 BERRIET SOLLIEC M., BOINON J.P. Les politiques départementales d orientation de l agriculture (UMR INRA ENESAD) 53

58 Ceux-ci ont donc été réalisés à l aide du guide d entretien non modifié. Les renseignements relatifs à l installation en elle même sont donc moins complets pour ceux-ci. Les résultats synthétiques de la matrice construite avec ces 26 entretiens figure en ANNEXE 21. Il faut ajouter que dans ces 26 entretiens il y en a 5 qui ont été classés dans la catégorie «agriculteurs en transition», et qui semblent déjà s éloigner franchement de ce qu on l on qualifie de petites exploitations Type de structures enquêtées, caractéristiques de la population enquêtée La moyenne d âge des exploitants enquêtés est de 35 ans, de 27 ans jusqu à 52 ans. 8 agriculteurs ont plus de 38 ans, 18 ont moins de 38 ans. Le tableau 3 ci-dessous récapitule les caractéristiques générales de ces 26 exploitants et de leur exploitation. Non Oui Obtention de la DJA 17 65% 9 35% Reprise d une ferme 19 73% 7 27% Origine agricole 10 38% 16 62% Formation agricole 1 4% 25 96% Double activité 21 80% 5 20% Ayant plus d une production 10 38% 16 62% Activité d accueil ou de tourisme vert 23 88% 3 12% Activité de transformation 15 58% 11 42% Activité de ventre directe 9 35% 17 65% Tableau 3 : Caractéristiques des générales des Jeunes Installés et de leur exploitation 16 exploitations fonctionnent avec un UTH ou moins. 9 fonctionnent avec plus d un UTH ou deux. 1 exploitation fonctionne avec plus de deux UTH. La SAU moyenne de ces exploitations est de 25 hectares (avec un minimum de 0,5 ha et un maximum de 85 ha). Le graphique 5 ci-dessous nous montre qu une grande partie des exploitations enquêtées ont une surface inférieure à 20 hectares. nombre d'exploitations <10 10 à à à à à 59 >=60 non renseignés surface (ha) graphique 5 : Surface des exploitations des Jeunes Installés enquêtés Un tableau décrivant brièvement chaque exploitation se trouve En ANNEXE

59 Comparaison entre ces 26 entretiens et l ensemble des entretiens réalisés sur le COB L ensemble des résultats chiffrés d où sont tirés ces commentaires est visible en ANNEXE 23. Je ne citerais ici que les différences marquantes, ceci est un portrait des jeunes installés construit en creux par rapport aux caractéristiques de l ensemble de la matrice. Les jeunes installés sont d origine familiale non agricole et d origine géographique non locale. Ils revendiquent énormément leur métier, sont peu attachés à leur patrimoine privé, aiment beaucoup la nature, construisent de façon majoritaire leur système. Ils sont très majoritairement petits par choix, cherchent à mettre en place des systèmes complexes, sont pleins de projets et très satisfaits de leurs conditions de vie. Ils mettent souvent la qualité de vie en avant, parlent beaucoup des aides, utilisent beaucoup les réseaux de développement, pratiquent l entraide. Ils parlent plus que l ensemble des enquêtés du rôle de l agriculture dans la vie locale et dans l entretien du paysage Motivations affichées pour s installer Sur les 26 exploitations enquêtées, seuls 2 exploitants n ont pas vraiment choisis de s installer sur une PE (4 cas ne sont pas renseignés). L installation sur une PE est donc un choix délibéré. Les motivations pour s installer qui ressortent de cet échantillon «jeunes installés» diffèrent peu de celles affichées par l ensemble des exploitants enquêtés. Il faut donc se reporter au point pour obtenir plus de précisions. Les principales motivations à retenir sont : - être son propre patron, ne pas recevoir d ordres - Le rapport à la nature et aux animaux - La qualité de vie - La fierté du bon produit, du travail bien fait - Changer de vie, changer de métier Dans cet échantillon les paroles sur la qualité de vie et sur le rapport à la nature et aux animaux reviennent particulièrement souvent Les aides à l installation, constats et ressentis Peu de demandes et encore moins d obtentions Sur ces 26 exploitations, 9 ont obtenues la DJA. Sur les 16 entretiens plus renseignés, nous savons que 7 personnes ont demandé la DJA, et que 4 l ont obtenues en totalité (dont trois sont des «exploitants en transition) qui se situent à la frange de la nébuleuse des PE). Une autre n a obtenu que le premier versement, le second lui ayant été refusé faute d obtenir un revenu suffisant à la troisième année de fonctionnement. Les deux autres n ont pas obtenu la DJA. Les aides spécifiques à l installation (DJA, prêts bonifiés) sont donc peu demandées par les personnes qui veulent s installer sur des PE, et semblent relativement difficile à obtenir pour ce type de public. Toutes ces considérations sont bien sûr à appréhender avec prudence en raison de la faiblesse de l échantillon. 55

60 Dans l ensemble des 26 entretiens ; il est étonnant de constater que personne ne fait allusion aux dispositifs existants pour accompagner les installations non aidées (financement d analyses de terres, conseils gratuits ). Il est possible que ces mesures, qui fonctionnent, ne soient pas ressenties comme une aide, du fait que les agriculteurs ne voient pas d argent transiter : ils n ont rien à payer, ils ne reçoivent pas d argent Pourquoi si peu de demandes d aides à l installation? Plusieurs éléments du discours des agriculteurs peuvent permettre de répondre à cette question. Certains estiment ne pas avoir besoin des aides. Pourquoi s embêter à effectuer toute cette démarche alors que le système peut se mettre en place sans les aides, puisqu il demande peu d investissements? OPJI7 : «J ai pas demandé les aides parce que jusqu à présent j ai rien modifié de particulier. J avais pas de gros projets, de gros investissements.» Un autre sentiment présent est que demander les aides impose des contraintes, il faut rendre des comptes. Les petits exploitants ont peur de perdre cette liberté qui leur est si chère en rentrant dans un système dont ils ne maîtrisent pas tous les aspects. D une façon générale, il semble que certains regrettent que le système d aide permette difficilement les installations progressives. En effet demander les aides implique d avoir un projet parfaitement calé, entièrement pensé, et qui rapportera rapidement un revenu conséquent. Or, par prudence, certains veulent se laisser le droit de tâtonner, de démarrer doucement, et ils ne comprennent pas l intérêt de monter sur le papier un projet qui ne correspond pas à la réalité. OPJI8 : «A chaque fois que tu as la possibilité d avoir des aides c est sous condition. C est normal à la limite je dis pas le contraire mais dans le flou où on se trouve nous, où on se trouvait à l époque en tout cas( ). A partir du moment où ta démarche est pas précise, c est pas possible de respecter les contraintes. Donc demander les aides dans ces conditions là c est le risque de te mettre la pression et d avoir le couteau sous la gorge vite, et de te mener à faire des choses que finalement t avais pas envie de faire au départ. Parce qu il faut ramener de l argent, parce qu il y a des contrôles, parce que tu es surveillé. Tant que tu tâtonnes un peu c est pas cohérent.» «En tout cas moi si je devais demander les aides je préférerais un tout petit prêt ou quelque chose de léger en tout cas.» Une des contraintes est liée au revenu de référence : pour que le dossier soit accepté il faut que l étude prévisionnelle permette d atteindre un revenu minimum au bout de la troisième année après le début de la production. Or parmi les personnes interrogées certaines sont prêtes à gagner peu, surtout au début, en compensant cela par de faibles dépenses (minimisation des charges, auto consommation, auto construction, cf. partie ). VD224 : «Au départ on nous a poussé à être JA en nous disant, tu auras la dotation JA. T as ceci, t as cela mais si il y a dotation et prêt t as aussi le minimum vital à avoir. Aujourd hui le minimum vital on l atteint à peine voire on l attend pas, mais je dors tranquille car je n ai pas un million de francs de dettes à la banque. Je suis endetté à 4% en ce moment, avec le découvert ça doit faire du 8% maxi. Par rapport à un JA qui a 80% d endettement je sais que je peux discuter avec ma banque.» OPJI5 (entretien non enregistré) a du mal à atteindre le revenu de référence nécessaire à l obtention de la DJA. Il ne veut pas faire semblant pour obtenir les aides. Il préfère passer à coté des aides plutôt que de «monter un dossier bidon dans lequel le revenu de référence serait atteint». Enfin, demander les aides implique une quantité importante de démarches administratives que tout le monde n est pas prêt à fournir. 56

61 OPJI11 : «En contrepartie je trouve ça détestable le parcours administratif, c est vraiment infernal. Y a une multiplicité de démarches téléphoniques, courriers, dossiers, c est pffff» Le poids de la décision bancaire pour l obtention des aides Sur les 7 personnes qui ont demandé les aides à l installation, les 2 qui ne les ont pas obtenues ont observé un blocage au niveau des banques. Celles qui les ont obtenues ont essuyé plusieurs refus dans les banques avent d en trouver une qui accepte de faire un prêt. Les banques semblent donc parfois être un point de blocage pour obtenir les aides à l installation sur des PE. OPJI2 :«C est soit je rachetais des terres, soit que j avais pas d aide spécifique pour l installation, on me disait que c était beaucoup trop petit, que j arriverais jamais à vivre dessus. J avais fait un dossier, et niveau banque c est jamais passé» OPJI14 : «Pour faire ce que je voulais j avais besoin de francs. Bon, j en ai eu Avec vraiment du foutage de gueule pour certaines banques. Quand j ai eu mon entretien au crédit agricole, pourtant fidèle au crédit agricole pendant des années, le type m a fait une simulation à lourds, sur des poulaillers. J arrivais même pas à compter les zéros. L autre il voulait me vendre 300 briques!» «Sur les petites fermes, faudrait avoir des façons de voir Niveau banquier on a l impression d avoir été regardés comme une grosse ferme, je trouve que ça va pas.» Le problème du foncier Plusieurs personnes m ont également fait part de difficultés pour accéder au foncier : OPJI4 ( entretien non enregistré) a cherché des terres pendant longtemps. Ils ont finis par trouver une ferme par l intermédiaire de la secrétaire de mairie. La ferme n était pas vraiment à vendre, il a fallu démarcher le propriétaire OPJI6 a cherché du terrain pendant deux ans et demi. Il préfère louer pour limiter l investissement : «Si tu veux acheter 10 ha à 3000 euros, ça te fait déjà balles d investissement, non merci!» OPJI8 ont trouvé des terres un peu par hasard, en rachetant à des anglais qui n avaient même pas mis en vente. «On avait été voir la SAFER, mais ils nous proposaient vraiment des terres de chiotte!» A ce problème de foncier s ajoute le problème du logement : OPJI8 : «On cherchait une maison au début, avec des terres. Et puis après ça a évolué, parce que c était tellement cher, on cherchait plus que des terres, en se disant, bah, on fera notre maison» OPJI12 : «Une des grosses difficultés dans le coin c est de trouver des terres agricoles mais aussi de trouver un logement, ce qui n est pas évident. J ai de la chance, ma mère travaille chez un notaire, et avant que le truc soit présenté dans une vitrine j Une des grosses difficultés dans le coin c est de trouver des terres agricoles mais aussi de trouver un logement, ce qui n est pas évident. J ai de la chance, ma mère travaille chez un notaire, et avant que le truc soit présenté dans une vitrine j ai signé rapidement.» D une façon générale, pour les terres agricoles comme pour le logement, on se rend compte que les gens trouvent très rarement ce qu ils cherchent par les organismes habilités ( ADASEA, SAFER). Dans presque tous les cas, les gens trouvent du foncier en démarchant les mairies, par relations, par le bouche-à-oreille, ou même en cherchant dans les communes les terrains et maisons abandonnées, afin de pouvoir démarcher le propriétaire. 57

62 Ressenti par rapport à l accompagnement à l installation Parmi les 16 agriculteurs rencontrés pour lesquels nous possédons des renseignements précis relatifs à l installation, tous ont été accompagnés d une manière ou d une autre, sauf un (un tableau complet de l accompagnement par exploitation figure en ANNEXE 24). Un autre n a pas été accompagné, mais son projet est encore à un stade peu avancé, et il n a pas encore pris de contact. La chambre d agriculture et les ADASEA sont particulièrement bien représentées. Quand ils en parlent (18 exploitants sur 26 n ont pas de discours sur les OPA, le discours tenu par les exploitants par rapport à cet accompagnement est rarement élogieux (Sur les 8 qui parlent des OPA, 7 ont un discours négatif). Au mieux, ils considèrent que ces institutions font leur travail. OPJI11 : «Quand on a présenté le projet à l ADASEA, on a compris qu on était des atypiques. On l a pas pris comme une insulte, hein, on est atypiques, on est atypiques, on a compris qu on était des gens très bizarre ça s est bien passé quand même. Moi j ai eu affaire à un technicien sans doute pas habitué à ça. Tant pis. Enfin tant pis, peu importe, il a très bien fait son boulot. Peut-être il était sceptique, il l a pas trop dit. Il a fait confiance à mon expérience.» Au pire, ils ne se sentent pas du tout compris. OPJI7, en parlant des PE «Personne s y intéresse, Y a juste quelques personnes qui s y intéressent encore, comme Marcel, qui se démènent pour aider ceux qui sont un peu en dehors du système classique.» OPJI6 : «Il a fallu qu on leur explique ce que c était qu un projet. Mais y a aussi des histoires politiques derrière ça, du lobbying quoi.» «Parce que à la chambre c est un peu ça, les salariés ils sont sous le joug des professionnels, et c est un peu la terreur, c est un peu surréaliste». OPJI4 a fait des démarches pour se renseigner à la chambre, à la MSA. Il dit être ressorti avec plus de questions qu en entrant. Il pense que les gens sont parfois manipulés par la MSA. A la Chambre, il dit s être fait balader de bureaux en bureaux, et il a finit par comprendre que son installation était hors norme, qu il n y avait pas de références et qu on ne pouvait rien pour lui. Il aurait aimé avoir de l appui pour la présentation des organismes, sur la PAC, sur OFIVAL, sur les normes pour la vente directe, les bâtiments Il semble par contre avoir beaucoup apprécié l appui du GAB pour le dossier de CAD conversion à la bio. OPJI13 «A la CA, ils m ont dit que des conneries, qu il fallait que je prenne 70 truies!» D une façon générale, les PE rencontrés semblent percevoir l appui des institutions agricoles comme peu adapté à leur cas. Ces institutions font partie d un système dans lequel ils ne veulent pas vraiment rentrer, et dans lequel ils ne se sentent pas accepté La formation agricole : quelle place et quel succès? Les différentes personnes rencontrées semblent en général assez contentes de leur formation. Les reproches qu elles émettent concernent : - un manque d adéquation entre la formation théorique et la pratique du métier - Le fait que la formation prépare au métier mais pas forcément assez à l installation en elle-même OPJI2 ne s est pas sentie préparée à de telles difficultés à l installation par sa formation au CFPPA : «Non je pensais pas que ce serait si dur. Bon on m a toujours dit que ce serait le parcours du combattant mais je pensais pas que ce serait si long, par rapport aux démarches, tout ça.» «C est intéressant le BPREA mais c est pas forcément sur la pratique de l installation.» 58

63 OPJI6 : «C est vrai que j aurais pas été aussi à l aise si j avais pas été à la Fac avant. Avoir eu une maîtrise c est vachement important parce que les monde agricole est quand même mal considéré. Je vois des agriculteurs qui n ont pas de reconnaissance sociale, et bah ils le vivent mal.» OPJI13 : «J ai fait une formation agricole sur Guingamp, et du coup, vu que ça me paraissait encore loin de la réalité, bien que ce soit de l agricole, donc du coup je suis parti bosser, et puis quand j ai commencé à connaître le sujet, je suis parti au Rheu, en formation bio. Ouais une bonne formation là bas, intéressante..» OPJI14 : «Ouais j ai commencé un Bac pro. Et puis j ai arrêté. C est arrivé comme ça, j en avais marre j ai arrêté.» Les rapports avec les autres agriculteurs On retrouve dans cet échantillon le même sentiment d être différent, qu il existe un fossé entre ceux qui pratiquent une agriculture classique et ceux qui cherchent d autres logiques de fonctionnement. Ce sont plus des difficultés de communication que des conflits ouverts qui sont mis en avant. OPJI6 : «C est pas le même monde. Quand on discute, c est poli mais moi j ai l impression d être face à un mur» L installation : un coup de collier niveau travail Une préoccupation ressortie de ces entretiens concerne l importante quantité de travail au moment de l installation. En effet les agriculteurs cumulent souvent à ce moment particulier les tâches liées à l installation et au déménagement, sans compter que certains ont des enfants en bas âge OPJI11 : «Moi je tire un peu la langue là parce que avec ma compagne on totalise déjà 50 heures de travail rien qu avec l activité pain. Alors ça laisse pas beaucoup de temps pour lancer autre chose.» OPJI13 : «Au départ ça a été des cumuls d emploi, énormément de travail.» Différentes stratégies d installation On le voit, s installer agriculteur n est pas chose aisée. D autant plus lorsqu il s agit d une installation sur une petite structure. On peut faire un premier constat : il y a de nombreuses installations sur des PE qui se font Hors Cadre Familial (HCF), c'est-à-dire des installations de personnes étrangères au monde agricole ou qui s installent en dehors de la ferme familiale. Cette observation est corroborée par une récente étude 61 du CNASEA 62, «Les HCF installés entre 1998 et 2002, quant à eux, ressemblent de moins en moins aux agriculteurs classiques. Leurs choix s orientent de plus en plus vers des productions ne nécessitant que de faibles surfaces foncières et pour lesquelles les droits à produire, s il y en a, sont plus faciles à obtenir.». Cette étude note également un fort essor de la vente directe et des activités de transformation dans cette population. On l a vu, un nombre important de ceux qui s installent sur des PE ne demande pas les aides, ou ne les obtient pas. Ils mettent alors en place d autres stratégies pour pouvoir démarrer leur activité. Cela passe souvent par une installation progressive. L activité démarre lentement, parfois en pratiquant au début un travail salarié, ou en s appuyant sur des droits sociaux obtenus après une période de travail. 61 QUELEN M., LEFEBVRE F. Le renouvellement des générations agricoles bientôt assurée par des citadins?, Centre National d Aménagement des Structures Agricoles 59

64 C est parfois aussi au sein du couple que le partage des tâches s accomplit : le projet prévoit l installation du couple, mais l un des deux va continuer un travail salarié le temps que l activité permette de rapporter suffisamment d argent. C est bien souvent aussi grâce à d importants fonds propres que l installation se réalisera. C est le cas pour tous ceux qui ont pratiqués une autre activité pendant suffisamment longtemps. Il n y a pas de modèle type, de recette pour s installer sur une petite structure lorsqu on cumule les handicaps (pas d accès aux aides et en dehors du cadre familial). Les stratégies se rapprochent plus de la «débrouille», de l opportunité saisie au bon moment, et bien souvent aussi d une certaine aptitude à vivre avec très peu au début Typologie de l échantillon Jeunes Installés Les 26 agriculteurs rencontrés ont été classifiés de la façon suivante : - 8 petits entrepreneurs indépendants - 7 petits agriculteurs idéalistes - 4 petits exploitants prudents - 2 petits exploitants traditionnels - 5 exploitants en transition Les petits exploitants demandent peu les aides, par peur de perdre leur autonomie. Lorsqu'ils les demandent, ils ont du mal à les obtenir, parfois en raison d'un blocage au niveau des banques. Ils se plaignent de la difficulté de l'accès au foncier, et ne se sentent pas toujours bien accompagnés La réunion de restitution avec les jeunes installés. La réunion de restitution avec les jeunes installés s est déroulée à Carhaix, en raison de la situation centrale de cette commune dans le territoire du pays COB. Les seize personnes enquêtées ont été invitées, mais seulement 4 personnes (2 couples provenant de deux exploitations) se sont déplacées. 2 personnes qui avaient pourtant confirmé leur venue au téléphone n étaient pas présentes. Il semblerait donc que la motivation et l intérêt pour cette action n ait pas suffi à compenser la distance importante que certaines personnes avaient à effectuer pour se rendre à Carhaix. On peut aussi se demander si le fait d être installé récemment, en cours ou en projet d installation, est une caractéristique commune suffisante pour créer un collectif pertinent, ou Groupe Professionnel Local pour reprendre la terminologie du GERDAL ( D ailleurs dans ce cas le terme «local» n est plus du tout approprié). Malgré cette faible participation, les échanges ont été riches, et on a pu observer des échanges d information qui ont sans doute été bénéfiques. Cette réunion s est bien sûr déroulée suivant la méthodologie du GERDAL. Les préoccupations ressorties des entretiens ont été proposées suivant la formulation suivante : - Comment faire pour avoir accès aux prêts bancaires quand on a un projet d installation sur une petite structure? - Comment faire pour avoir accès plus facilement à du foncier? - Comment faire pour être mieux formés et informés sur le parcours d installation? - Comment faire pour concilier obtention des aides et installation progressive, en particulier si on ne gagne pas beaucoup d argent au début? 60

65 - Comment faire face à l importante charge de travail au moment de l élaboration et de la mise en place du projet? - Comment faire pour mieux s intégrer dans l agriculture locale? Après approfondissement et réflexions autour de chaque CFP, les participants ont reformulés le CFP numéro 4, qui ne leur paraissait pas pertinent, de la façon suivante : «Comment faire pour avoir un projet précis et en garder la maîtrise?». Ils se sont majoritairement montré intéressés pour travailler ultérieurement sur celui-ci. De façon plus minoritaire, les problèmes d accès au foncier, d accès aux prêts bancaires, et de manque d information sur le parcours d installation sont aussi ressortis. Le compte rendu de cette réunion figure en Les personnes présentes paraissaient motivées pour poursuivre le travail. Il a donc été convenu de contacter à nouveau les personnes enquêtées un mois après cette première réunion L installation sur des petites structures : une petite partie de la vaste problématique du renouvellement des exploitations agricoles La partie qui suit comporte des réflexions plus personnelles qui s appuient sur les entretiens réalisés avec les différents acteurs de l installation. C est donc la vision du même problème sous un angle différent : celui des différentes institutions en charge d accompagner l installation en agriculture Une inadéquation entre «l offre et la demande» d installation Les ADASEA ont construit un outil, le Répertoire Départ-Installation, dont le but est de favoriser la transmission des exploitations et les installations. Ce répertoire contient tous les cédants potentiels qui font la démarche de s y inscrire et tous les repreneurs qui cherchent une structure pour s installer. Un constat s impose : les repreneurs sont en majorité des jeunes qui cherchent une structure de petite taille pour monter une activité souvent atypique, alors que les cédants inscrits possèdent la plupart du temps des exploitations de grande taille avec des productions classiques. Cette inadéquation entre l offre et la demande peut s expliquer par plusieurs facteurs : - Les personnes qui possèdent des petites structures pensent souvent que celles-ci sont vouées à disparaître, que personne ne cherche de telles exploitations. En effet quand leurs enfants ne veulent pas reprendre, qu ils ont vécu pauvrement toute leur vie, ils imaginent mal qu il existe une demande pour ce type de structure. Ils ne pensent donc pas à faire des démarches pour essayer de la céder telle quelle. C est donc d abord un manque d information, que les ADASEA essaient de combler en tentant de repérer le plus tôt possible les futurs cédants, pour les mettre au courant de la possibilité de céder leur exploitation à un repreneur. - Les petites exploitations sont souvent considérées par le voisinage comme une réserve de foncier, une possibilité d agrandissement. Il n est donc pas rare que des arrangements verbaux aient lieux entre le futur cédant et ses voisins plusieurs années avant l arrêt de l activité. Il est ensuite difficile pour le petit exploitant de se «défausser» en tentant de vendre son exploitation en entier. C est pourquoi les ADASEA essaient de repérer les futurs cédants le plus tôt possible. 61

66 - Les cédants sont souvent très attachés à leur maison. Ils cherchent donc à ne revendre que les terres et les bâtiments agricoles, ne facilitant alors pas la reprise de l exploitation dans son intégralité, mais permettant une redistribution des terres aux exploitations alentour. - Il est bien souvent plus avantageux financièrement de céder son exploitation en morceaux que de la vendre entière Le Graal de la définition de «l exploitation viable» Le calcul du «pourcentage PAD 63» Le système d aides publiques existant s appuie sur une notion qui mérite d être précisée : c est la notion d exploitation viable économiquement. Les pouvoirs publics partent en effet du principe, fort peu contestable, qu il n est pas judicieux de favoriser l installation sur des systèmes d exploitation qui ne peuvent perdurer économiquement («les aides à l investissement et à l installation sont limitées aux exploitations agricoles dont la viabilité économique peut être assurée» 64 ). Ils ont donc fixé des critères permettant de définir ce qu est une exploitation viable économiquement. Dans le cas de l installation, cette viabilité est vérifiée par comparaison entre «le revenu prévisionnel de la troisième année suivant la date d installation tel qu il figure dans l étude prévisionnelle d installation» et le Revenu Minimum Départemental (RMD). Ce dernier est calculé en fonction de la moyenne sur 3 ans du Revenu Net des Exploitations Agricoles (RNEA). Il est cadré de façon à ne pas être inférieur au Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), et ne pas dépasser 1,5 SMIC. Très concrètement, pour les trois départements qui nous concernent, les RMD sont les suivants : - Côtes d Armor : euros - Morbihan : euros - Finistère: euros Ce revenu de référence est utilisé pour calculer dans chaque département les caractéristiques d une exploitation de référence pour chaque type de production. On calcule donc les seuils EDEI 65, seuils qui figurent dans le document du PAD (Projet Agricole Départemental). Par exemple, dans les Côtes d Armor, le seuil EDEI est fixé à litres de quota pour une exploitation laitière qui fait vivre une UTH (Unité de Travail Humain) 66. Une exploitation laitière d'un UTH possédant un quota inférieur à ce chiffre est donc considérée comme non viable économiquement. Dans le cas de l installation, la CDOA va donc se baser sur cet cette exploitation de référence pour prendre sa décision, en calculant le pourcentage PAD, c'est-à-dire le rapport en pourcent entre la taille du projet et celle de l'exploitation de référence. Si il est trop faible, le projet n'est pas viable, il ne mérite pas les aides. L attribution est ensuite dégressive : plus on prévoie de gagner de l argent, moins on est aidé à l installation. Ce concept d exploitation de référence, et le calcul du pourcentage PAD qui en découle, est uniquement basé sur la durabilité économique de l exploitation. Puisqu on veut favoriser l émergence d une agriculture de qualité, viable économiquement, porteuse de structure sociale et respectueuse de l environnement, il serait 63 Projet Agricole Départemental 64 Circulaire DGFAR/SDEA/C du 7 janvier Exploitation à Dimension Economique Insuffisante 66 Arrêté relatif à la mise en œuvre du Projet Agricole Départemental du 28 Juin 2004, par le préfet des côtes d Armor 62

67 sans doute possible de prendre en comptes les trois aspects d un projet : son aspect économique, mais aussi son aspect social et écologique. Des outils tels que la méthode I.D.E.A 67, qui permet d apprécier la durabilité d une exploitation agricole sous ces trois angles, pourraient alors être une aide précieuse à la décision de la CDOA. Les scores obtenus par cette méthode (ou par une autre qui possède les mêmes avantages), seraient un critère synthétique à mon sens beaucoup plus pertinent que le pourcentage PAD pour prioriser les dossiers qui doivent être aidés La notion de revenu de référence Dans ce calcul du pourcentage PAD, il n est tenu aucun compte des activités de transformation et du mode de commercialisation. Ce critère synthétique qu est le pourcentage PAD ne reflète donc pas du tout les particularités des logiques mises en place par une partie des petites exploitations. Il n apporte donc plus aucune information utile dès lors qu il ne s agit plus d une installation sur une production classique pour laquelle on connaît une exploitation de référence. Le revenu est-il un critère pertinent pour estimer la viabilité économique d une petite exploitation? Cette question mérite à d être posée. En effet, il est apparu au cours des entretiens avec les petits exploitants que beaucoup d entre eux ont de faibles besoins monétaires (cf. partie ). D abord en fonction de leurs choix de vie. Ils dépensent peu car ils pratiquent peu d activités payantes. Ensuite en raison du fait qu ils créent des richesses qui ne transparaissent pas dans les critères économiques : c est encore une fois l auto consommation, l auto construction, etc. Un petit agriculteur qui possède un grand jardin, un petit élevage de moutons, un cochon, des poules, le tout pour son auto-consommation, dépensera peu en achat de nourriture, sans surcharge importante de travail si ces productions s insèrent dans le système global de l exploitation. Si en plus il entretient lui-même sa voiture, construit en partie sa maison, se chauffe avec le bois produit sur son exploitation, il pourra utiliser son argent pour obtenir les biens et les services qu il ne peut pas produire, ou pour épargner. Cet exemple extrême ne signifie pas l autarcie, le but n est pas de vivre sans dépenser, il montre simplement que l on peut atteindre un niveau de vie acceptable et même confortable avec un faible revenu lorsqu on habite sur un certain type d exploitation agricole. Pour estimer la viabilité économique d une petite exploitation, le revenu n est donc pas un critère suffisant s il est utilisé de façon brute : il doit être contrebalancé par un calcul des dépenses incompressibles, ou alors être augmenté des richesses produites mais qui ne transparaissent pas dans les critères économiques classiques. A ce concept de revenu de référence, qui dérive de l objectif déjà ancien de la profession agricole d obtenir une parité de revenu avec les autres professions, on peut opposer l idée d estimation de besoin financier. Un jeune candidat à l installation pourrait en effet être accompagné pour estimer son besoin financier, en fonction de ses aspirations et du système qu il compte mettre en place. Si dans son projet il réserve une part importante à la production de biens autoconsommés, la valeur de ceux-ci pourrait être soustraite au revenu de référence, de même pour l auto construction, l entretien du matériel, et toutes les logiques qui aboutissent à une plus grande autonomie. Cette estimation de besoin financier, contenue dans l EPI, pourrait être un argument de poids pour plaider la viabilité économique d un projet par rapport aux banques notamment. 67 Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles. 63

68 La Surface Minimum d Installation La Surface Minimum d Exploitation (SMI) est un autre critère couramment utilisé, notamment pour définir le statut à la MSA. Définie à l'origine comme la surface d'une exploitation de polyculture sur laquelle un jeune ménage pourra disposer d'un revenu minimum, la SMI est un critère qui reçoit de nombreuses applications en droit rural. La loi d'orientation agricole de 1980 a modifié son mode d'établissement et a étendu son champ d'application au domaine de la protection sociale des exploitants en l'utilisant comme base de détermination du seuil d'assujettissement au régime agricole à compter du 1er janvier La SMI est fixée pour chaque département dans le Schéma Directeur des Structures Agricoles préparé et arrêté par le préfet, après avis du conseil général, de la chambre d'agriculture, de la Commission Départementale d'orientation de l'agriculture. Elle est périodiquement révisée. Une table d équivalence permet de calculer la SMI équivalente pour les activités d élevage, les cultures spécialisées, etc. Concrètement, pour être affilié AMEXA 68 (condition indispensable pour l obtention des aides), il faut s installer sur une surface au moins égale à une demi SMI. Si aucune équivalence n est prévue pour une production particulière, l affiliation pourra se faire en fonction du temps consacré à l activité (au minimum 1200 heures de travail par an). Dans le cas d une activité d élevage avec une activité de transformation, par exemple, on pourra faire un calcul mixte, en utilisant la surface, le nombre de bêtes et le temps consacré à l activité de transformation. Pour une exploitation qui atteint cette limite de la demi SMI, l exploitant est agriculteur à titre principal, ou a titre secondaire, suivant la part de ses revenus et la proportion de son temps passé sur l exploitation (Voir les détails en ANNEXE 25). Sa cotisation à la MSA lui permettra alors d avoir droit aux prestations maladies, maternité, aux allocations familiales, retraite et accidents du travail. Si la taille de l exploitation n atteint pas cette limite de la demi SMI, l exploitant est affilié en tant que cotisant solidaire. Le montant de la cotisation sera alors moins élevé (voir les détails de calcul en ANNEXE 25) mais l exploitant n aura droit à aucune prestation. Ce critère de la SMI est par certains considéré comme un frein à l installation sur des petites structures, par le fait qu il conditionne l accès aux aides publiques. De plus, le statut de cotisant solidaire qui en découle peut parfois être subi par certains, qui cotisent à la MSA sans pour autant obtenir de droits. Ceci est parfois fortement décrié, on s élève contre ce statut des «sans droits» 69. Mais d autres en profitent, en payant des cotisations peu élevées grâce à des montages juridiques alambiqués. En tout cas, il apparaît que ce critère de SMI reste une survivance d une époque où le modèle à 2 UTH était mis en avant. Aujourd hui, les buts sont différents, le contexte est différent, ne devrions-nous pas remettre fondamentalement ce critère en cause? D une manière provocatrice, si le but est véritablement de maintenir un grand nombre d agriculteurs sur le territoire, ne devrions-nous pas établir une surface maximum d exploitations, qui permettrait d empêcher la concentration, et donc de libérer suffisamment d exploitations? 68 Assurance Maladie, Invalidité Maternité des Exploitants Agricoles 69 Par exemple GODET. M, Hold up sur la multifonctionalité, Mémoire de l UFR Sciences de l Homme, dpt de Sociologie,

69 Les critères utilisés pour définir la viabilité d'une exploitation, basés sur le revenu et la surface, pénalisent l installation sur les petites exploitations en ne tenant pas ou peu compte des spécificités de leurs logiques de fonctionnement Le paradoxe de l installation agricole : Un système d accompagnement qui n est plus adapté aux objectifs actuels Il est étonnant de voir que malgré la présence d une multitude d organismes créés pour faciliter l installation, et la volonté affichée des collectivités et de la profession d installer un grand nombre de personnes, il soit si difficile de s installer agriculteur, surtout lorsqu on n est pas d origine familiale agricole. C est un véritable parcours du combattant, qui dure au minimum deux ans. Cet état de fait pose deux questions : - Au-delà du discours, y a-t-il une véritable volonté politique d installer des agriculteurs nombreux? - Puisque cette volonté semble vraiment présente, l organisation du système d accompagnement peut-elle permettre d atteindre les objectifs affichés? De la volonté politique On ne peut pas nier la volonté politique d installation en agriculture. Les différents acteurs que j ai pu rencontrer, en entretien, au cours de réunions, qu ils soient techniciens, élus, travaillants pour des associations, etc. travaillent dans le but d installer un grand nombre d agriculteurs et le font sincèrement. Les systèmes d aides publiques, les dispositifs mis en place pour améliorer les installations non aidées montrent bien que cette volonté se traduit autant que possible en actes. Mais des freins psychologiques persistent, notamment par rapport à la prise de risque. En effet on entend souvent dire qu il faut certes favoriser l installation d agriculteurs, mais qu il ne faut surtout pas laisser des gens s installer si le risque d échec, même faible, existe. Ce genre de réflexion démontre bien la façon dont on dépouille les gens de leur projet, en toute bonne volonté. Il faut avoir l aval de l ensemble des acteurs de l installation, par le biais de la CDOA, pour avoir accès aux terres et aux aides. Ceux ci sont capables de dire, de leur point de vue «d expert» si un projet est viable ou non, et s il mérite d exister ou non. Les projets viables sont ceux qui vivent, et il est bien difficile de le savoir avant de leur laisser leur chance. Deux personnes avec les mêmes atouts au départ ne réussiront pas de la même façon. Responsabilisons les agriculteurs et les candidats à l installation. Expliquons leur les risques, mais laissons-les essayer, et ne décidons pas à leur place. Bien évidemment, il ne faut pas «gaspiller l argent public», on ne peut pas aider le premier projet venu. Mais d un autre coté, les gardes fous existent déjà : quelqu un qui s installe avec les aides s engage à rester agriculteur pendant 10 ans. Dans le cas contraire, il a l obligation de rembourser la DJA. Alors si on imagine un système plus souple, dans lequel la CDOA ne serait consultée que pour émettre un avis, je pense qu un agriculteur qui demande les aides et reçoit un avis négatif de la CDOA y réfléchira très sérieusement avant de s engager pour 10 ans. A moins qu il soit tout à fait sûr de lui, auquel cas on devrait lui faire confiance, puisque ce sont ses intérêts personnels qui sont en premier lieu concernés. Puisqu on veut installer des agriculteurs nombreux, on devrait accepter de prendre un peu plus de risques, plutôt que de laisser passer uniquement les projets dont on est sûr, et de laisser de coté des projets qui pourraient potentiellement être viables. 65

70 L accompagnement à l installation : un système inefficace? Le système d accompagnement à l installation existe déjà depuis de nombreuses années. Dès 1960, l état mettait en place un prêt spécial jeunes agriculteurs, et la DJA existe, elle, depuis Elle a été profondément réformée en De fait, tout le système mis en place pour aider et accompagner l installation s est construit parallèlement au processus de modernisation de l agriculture qui a eu lieu depuis la seconde guerre mondiale. Il a donc logiquement été conçu pour favoriser l installation sur un type de structure qui correspondait au modèle alors actuellement en vigueur (modèle à 2 UTH qui permet d atteindre la parité de revenu avec les autres professions). Ceci est visible notamment à travers les critères de Surface Minimum d Installation, de revenu de référence, etc. (cf. partie 2.2.4). Adapté, modifié au fil des crises qu a traversé et que traverse le monde agricole, ce système d accompagnement est devenu très complexe, et peu efficace, du moins si on s en tient à la lecture brute des chiffres de l installation. Or paradoxalement, ce modèle d agriculture laisse peu de place à l installation. On ne peut pas avoir des agriculteurs nombreux sur le territoire si on veut à la fois la parité de revenus et l ouverture au marché mondial. Le nombre d exploitations continuera à diminuer, quelque soit l effort fourni par le système d aide à l installation, si on ne change pas les orientations globales de la politique agricole. Nous voyons les effets néfastes de la diminution du nombre d agriculteurs, et nous essayons de contrecarrer cette diminution tout en restant dans le même système agricole. Mais c est peine perdue, il n y aura pas plus d installations si nous ne changeons pas radicalement de façon de voir. Installer de nombreux agriculteurs, cela signifie sortir au moins en partie du marché mondial, c est à dire utiliser des circuits de vente courts. La volonté politique d'installer beaucoup d'agriculteurs ne se traduit pas en résultats sur le terrain, notamment en raison d'un mode de pensée et d'un système non adapté à l'objectif Le pouvoir des banques Il est rare qu une personne qui a un projet d installation puisse l auto financer en totalité. Aussi, lorsque son dossier de demande d aides passe en CDOA, la commission va considérer l accord de prêt d une banque comme une condition sine qua non. En effet, il serait illogique de donner les aides publiques à quelqu un pour monter un projet qui ne pourra aboutir faute de prêt bancaire. Mais cela implique, mécaniquement, que la banque, organisme privé, est en fait celle qui au final va décider qui va avoir les aides et qui ne va pas les avoir. Cela est d une certaine façon étonnant puisqu on parle de l attribution d aides publiques A ce stade de la réflexion, il devient donc intéressant de savoir quels sont les critères pris en compte par les banques pour accepter, ou au contraire refuser un prêt. Les interlocuteurs que j ai rencontré, du Crédit Agricole, de la Banque Populaire de l Ouest et du Crédit Mutuel, ont tous trois tenu des discours qui possédaient un point commun : dans le processus de décision, c est autant, voire plus, la personne qui compte que le projet en lui-même. Le projet est apprécié au travers des chiffres, notamment ceux présentés dans l EPI (EPI qui est d ailleurs entièrement revu par le banquier : il semblerait que les banques et les ADASEA n abordent pas la réussite de l activité avec le même optimisme). Dans le cas d installations sur des projets atypiques (transformation de laine de chèvre angora, production de yaourts à la fraise ), pour lesquelles il existe peu ou pas de références, cet EPI a donc une valeur tout à fait contestable. 66

71 La personne, elle, est appréciée de façon très subjective. Le banquier essaiera de «sentir» si l individu qui se trouve en face de lui est sérieux, réaliste, si il a de l expérience, si il sait de quoi il parle, si il a pris ses précautions au cas où tout ne fonctionnerait pas comme prévu, etc. Le rapport humain, qui s établit entre le candidat et son interlocuteur prend alors une importance particulière. Un autre point commun, qui étonne souvent les agriculteurs, est que le montant du prêt importe peu dans la prise de décision de la banque : même pour un petit prêt, elle ne va pas donner son accord si elle juge que le risque est trop élevé. Mais des différences existent aussi entre les organismes financiers, notamment au niveau du processus de décision. Celle-ci est prise de façon plus ou moins collégiale. Sans détailler le processus de décision interne à chacune des banques, je dirais simplement qu au Crédit Mutuel et au Crédit Agricole, des comités constitués de sociétaires élus sont amenés à donner leur avis, alors qu à la BPO la décision se fonde uniquement sur le point de vue de quelques «experts», dont le nombre dépend du montant du prêt. Il ne s agit pas ici de dire quelle est la banque qui a le processus de décision le plus «juste», ou qui facilite le plus l installation sur des petites structures, mais simplement d insister sur le fait que la décision des banques influe énormément sur l obtention des aides publiques à l installation. Lorsqu un dossier est soutenu par l ADASEA, que la CDOA donne son accord, on sait qu un nombre important de personnes compétentes juge le projet viable (sur des critères discutables, comme nous l avons vu plus haut). Est-il normal dans ce cas qu un organisme financier puisse bloquer le processus d obtention des aides? Ne pourrait-on pas imaginer un système de prêt effectué par l état, pour soutenir les projets que la CDOA valide? Cela serait sans doute un outil puissant pour orienter l agriculture vers une plus grande multi fonctionnalité. Imaginons-nous dans le cas extrême de F. F. a un projet d installation, avec transformation et vente directe. Son EPI semble solide, il est soutenu par l ADASEA, et la chambre d agriculture considère le projet comme viable. Il s adresse à toutes les banques habilitées à effectuer des prêts bonifiés, aucune n accepte : la prise de risque est trop grande, car on ne connaît pas les potentialités du marché. F. ne peut obtenir les aides, bien que soutenu par des organismes compétents. Il aurait suffit qu une ou deux personnes lui fassent confiance, dans une des banques sollicitées, pour qu il obtienne les aides. A cause de cela, son projet stagne, et il a du mal à s en sortir financièrement. Il devient alors difficile de lui expliquer que des efforts importants sont fait pour favoriser les installations agricoles 67

72 CONCLUSION La Recherche Action Petites Exploitations en Centre Ouest Bretagne a permis, par son organisation et grâce à la méthodologie employée, de créer une dynamique autour de l objet «petites exploitations». Celle-ci, espérons le, portera ses fruits et permettra peut-être de renouveler l image de ces types d agricultures au sein des organisations professionnelles et des organismes de développement de la région. Les groupes de travail qui se mettent en place pourront alors aboutir à des solutions concrètes aux problèmes auxquels sont confrontés ces agriculteurs. Les résultats de la première phase de cette recherche action, qui consistait à dégager les caractéristiques sociologiques de la population des petits exploitants en Centre Bretagne, nous apportent quelques éléments essentiels. Le plus flagrant est certainement que les petites exploitations ne forment pas un tout homogène. Les parcours des exploitants, leurs motivations, leurs préoccupations diffèrent de façon importante. Cette constatation a amené à construire une typologie, qui possède des limites mais qui semble malgré tout correspondre à une certaine réalité. Cette typologie nous montre que certains petits exploitants revendiquent leur statut et ont su mettre en place des stratégies particulières. Ces stratégies sont principalement basées sur l autonomie, qui passe par des activités de transformation, de vente directe, par une recherche de minimisation des charges et de maximisation de la valeur ajoutée. Ces logiques possèdent des ressemblances troublantes avec celles prêtées aux entrepreneurs. Les travaux effectués sur la problématique de l installation sur des petites structures nous apprennent que l accès aux aides publiques, au foncier et au prêt bancaire restent des obstacles importants. On observe que les critères utilisés pour estimer la viabilité d un projet tiennent uniquement compte de la viabilité économique. Il faudrait donc prendre en compte les autres aspects de la durabilité, en utilisant des méthodes qui permettent d estimer la durabilité sociale et environnementale d une exploitation. De telles méthodes existent déjà. Les critères utilisés pour décider de l accès aux aides, basés sur le concept de revenu de référence, ne tiennent pas compte des logiques de fonctionnement spécifiques aux petites exploitations. La notion de revenu de référence serait donc à remplacer par une évaluation des besoins financiers de l exploitant. Cela le laisserait plus libre de construire son projet en fonction de ses aspirations personnelles, en fonction de sa conception de la qualité de vie. Cela lui permettrait aussi de faire valoir son projet auprès des banques. Le projet DELTA 70, dont les modalités sont en cours de définition, a pour objectif de mettre au point une méthode de description du fonctionnement de ces systèmes et la mise en place d un accompagnement partenarial adapté aux projets de ces petites exploitations. 71 Cette méthode de description devrait permettre de mettre en place de nouveaux critères et indicateurs adaptés ces types d agriculture différents. Pour atteindre les objectifs d installations (au moins remplacer tous les partants), il faudrait peut-être aussi mettre en place des systèmes nationaux facilitant l accès aux prêts pour les projets qui semblent répondre aux nouvelles attentes de la société. 70 Diversité des Exploitations et Lien au Territoire des Agriculteurs 71 Appel à projet ADAR Méthodologie d observation et d accompagnement des petites exploitations. 68

73 Des freins psychologiques ont également été mis en évidence, notamment par rapport à la prise de risque. Pour installer des agriculteurs, ce qui est à l heure actuelle un objectif ambitieux, il faut prendre des risques, responsabiliser le candidat, et sans doute accepter une part d échec plus importante. En limitant moins l accès aux aides, on permettra à des projets innovants de faire surface, on profitera du bouillonnement d idées existant dans les milieux d agricultures alternatives. Toutes ces idées ne sont pas bonnes, mais il vaut peut-être mieux en essayer quelques mauvaises pour en trouver une bonne, que toutes les refuser de peur d en trouver une mauvaise. La levée de ce type de frein psychologique demande un changement de mentalité dans le milieu professionnel, ce qui demande du temps. C est peut-être cette volonté de remise en cause globale de la part des petits exploitants qui explique que les stratégies permettant une certaine autonomie ne se soient pas plus développées. Car elles sont connues depuis longtemps, et les résultats de la RAPE ne font que confirmer les pensées contenues dans des ouvrages déjà anciens, rédigés par des auteurs tels que François Pernet ou Pierre Muller. L inertie du système de pensée est grande, et le bousculer ne suffit pas à le modifier. Il faut du temps. Ces stratégies se construisent en opposition face à un système qui tend à proposer un modèle unique, et c est là que résident à la fois leur force et leur faiblesse. Leur faiblesse, car elles n existent aujourd hui qu en négatif, on ne les observe qu a la lumière de ce qui représente la norme. Leur force, car cela les rend indestructibles : au fur et à mesure que le modèle dominant tente de se les approprier, elles sauront évoluer et se différencier. Ces types d agriculture seront toujours présents, quelque-soit l évolution du contexte agricole, économique, politique, car ils sont autonomes. Mais ces petites exploitations dynamiques sont-elles condamnées à rester dans ce schéma d opposition? Non, bien sûr, si on ne leur oppose pas un modèle unique. L agriculture, constituée d interactions entre du vivant, à tous les niveaux, recherche la diversité. Et comme toute forme de vie, c est dans la diversité qu elle s épanouira le mieux. Arrêtons de chercher un modèle agricole, qu il soit basé sur des grosses ou des petites structures. Adaptons-nous, au territoire, au climat. Pratiquons une agriculture vivante, au sens biologique du terme. 69

74 Ouvrages Bibliographie DARRE J.P., La recherche co-active de solutions, éd. du Gret, Paris, 2004 Groupe de Bruges, Agriculture, un tournant nécessaire, éd. de l Aube, Paris, 1996 LACOMBE P., L agriculture à la recherche de ses futurs, éd. de l Aube, Paris, 2002 MENDRAS H., La fin des paysans, éd. S.E.D.E.IS, Paris, 1967 MULLER P., l autonomie paysanne, in Les agricultures différentes, éd. la pensée sauvage, Grenoble, 1984 PASSET R., L Economique et le Vivant, éd. la petite bibliothèque Payot, Paris, 1979 PERNET F., le développement dans sa diversité, in Les agricultures différentes, éd. la pensée sauvage, Grenoble, 1984 PERNET F., Résistances paysannes, éd. Presses universitaires de Grenoble, Grenoble, 1982 Mémoires BOURHIS M., La SAFER, outil de la politique agricole départementale, en vue de l obtention du diplôme d Ingénieur de l Ecole Supérieure des Géomètres et Topographes. GODET B., Hold up sur la multifonctionnalité, en vue de l obtention du diplôme universitaire Maîtrise de projet et développement rural de l université de Caen, LOBRE M. Développement agricole et développement des territoires : la participation pour de nouvelles formes de coopérations, DESS Ingénierie Economique et Sociales des Politiques Territoriales de l Université des sciences sociales Toulouse 1. Documents BERRIET-SOLLIEC M. et BOINON J.P., Les politiques départementales d Orientation de l Agriculture. UMR INRA-ENESAD Chambre d Agriculture du Finistère, Installation en agriculture, démarche et formalités. Contribution des ADASEA , Présentation des chiffres clés de l installation des jeunes agriculteurs dans le pays du Centre Ouest Bretagne, 2005 LE CLANCHE J.F., Les petits exploitants sont-ils des entrepreneurs?; in La petite agriculture : vestige du passé ou agriculture en devenir?, thèse en cours LEFEBVRE F. et QUELEN M., le renouvellement des générations agricoles bientôt assuré par des citadins?, étude du CNASEA,

75 PLUVINAGE J. et TORRE A. Petites fermes et territoire, in Désintensification, courrier de l environnement de l INRA numéro 24 POUSSET J., Généraliser une agriculture écologique, risque ou chance pour la sécurité alimentaire?, document biodoc numéro 7 du Groupement Régional d Agriculture de Basse Normandie, 2005 RUAULT C. A propos des conditions de mobilisation des agriculteurs, note méthodologique, mai 2005 Documents officiels Circulaire DGFAR/SDEA/C du 7 Janvier 2005, Viabilité économique des exploitations agricoles Schéma Directeur Départemental des Structures Agricoles du département des Côtes d Armor Arrêté du 28 juin 2004 relatif à la mise en œuvre du Projet Agricole Départemental des Côtes d Armor, Comptes-rendus des séminaires nationaux de la Recherche Action Petites Exploitations Compte rendu du séminaire de lancement de la Recherche Action Petite Exploitation, Paris, avril 2003 Compte-rendu du séminaire Recherche Action Petites Exploitations de Mandres les Roses, 21, 22 et 23 Janvier 2004 Compte-rendu du séminaire Recherche Action Petites Exploitations de Florac, 14 et 15 avril 2004 Compte-rendu du séminaire Recherche Action Petites Exploitations de Rostrenen, 17 et 18 juin 2003 Compte-rendu du séminaire Recherche Action Petites Exploitations de Tulle-Cornil, 7, 8 et 9 juillet 2004 Sites internet Site de l institut de sondage Ipsos : Site de l INSEE : 2

76 Liste des tableaux et graphiques Tableaux Tableau 1 : Petites exploitations recensées et enquêtées dans les 15 communes choisies...19 Tableau 2 : Caractéristiques générales des exploitations et des exploitants enquêtés dans le Centre Ouest Bretagne...27 Tableau 3 : Caractéristiques des générales des Jeunes Installés et de leur exploitation...54 Graphiques graphique 1 : Période d installation des exploitants enquêtés...28 graphique 2 : Surface des exploitations enquêtées...28 graphique 3 : Répartition des productions dans les exploitations enquêtées...28 graphique 4 : Analyse en Composantes Multiples de la matrice COB...47 graphique 5 : Surface des exploitations des Jeunes Installés enquêtés

77 Pays du Centre Ouest Bretagne CEMPAMA Programme cofinancé par le FEOGA Ecole Nationale Supérieure d Agronomie de Rennes Diplôme D ingénieur Agronome de l'ensar. Option Génie de l'environnement Les petites exploitations du Centre Ouest Bretagne Des logiques de fonctionnement qui interrogent notre société ANNEXES Olivier POUSSET Septembre 2005 Maître de Stage : Jean François Le Clanche Stage suivi par Damien Courteaux Tuteur de Stage : Christian Mouchet 1

78 Table des annexes ANNEXE 1 : Dispositif national de la Recherche Action Petite Exploitation...1 ANNEXE 2 : Constitution de la cellule nationale et du Comité de chercheurs...2 ANNEXE 3 : Spécificités des sites d action de la RAPE...3 ANNEXE 4 : Les séminaires...4 ANNEXE 5 : Grille d analyse des entretiens...5 ANNEXE 6 : Codages utilisés pour remplir la matrice d analyse...9 ANNEXE 7 : Déroulé d une réunion de restitution...16 ANNEXE 8 : Fiche D action n ANNEXE 9 : Choix et situation des communes...23 ANNEXE 10 : Guide d entretien et fiche de renseignement sur l exploitation...26 ANNEXE 11 Emplacement géographique des réunions de restitution, des groupes de travail et des enquêtés «jeunes installés»...32 ANNEXE 12 : Exemple de courrier d invitation...36 ANNEXE 13 : Résultats du repérage des agriculteurs pluri-actifs dans le canton de Gourin...37 ANNEXE 14 : Guide d entretien spécifique aux jeunes installés...38 ANNEXE 15 : Repérage des jeunes installés : Origine des contacts...42 ANNEXE 16 : résultats synthétiques de la matrice COB...44 ANNEXE 17 : Comparaison des résultats de la matrice entre les profils type...52 ANNEXE 18 : L analyse en composantes multiples...58 ANNEXE 19 : Résultats comparés de la matrice COB et de la matrice nationale...72 ANNEXE 20 : Le parcours d installation...78 ANNEXE 21 : Résultats synthétiques de la matrice Jeunes Installés...80 ANNEXE 22 : Bref descriptif des 16 exploitations rencontrées lors de la phase d enquête supplémentaire 88 ANNEXE 23 : Résultats comparés des matrices COB et Jeunes Installés...90 ANNEXE 24 institutions ayant accompagné les 16 jeunes installés...96 ANNEXE 25 : Conditions d affiliations à la MSA...97

79 ANNEXE 1 : DISPOSITIF NATIONAL DE LA RECHERCHE ACTION PETITE EXPLOITATION Cellule Nationale 2 DRIF 3 personnes issues des EPN Séminaires : Regroupements des animateurs des sites Rencontres nationales des partenaires actifs Site action Site action Structure(s) porteuse(s) de la RAPE Partenaires Actifs Structure(s) porteuse(s) de la RAPE Partenaires Actifs Partenaires Associés Partenaires Associés Petites exploitations Petites exploitations 1

80 ANNEXE 2 : CONSTITUTION DE LA CELLULE NATIONALE ET DU COMITE DE CHERCHEURS La cellule nationale est constituée de 6 personnes : - Marc Andriot - Martine David - Jean François Le Clanche - Joël Balard - Lamia Ottofer - Martin Boissier Le Comité de chercheurs est constitué de 5 personnes : - Jacques Rémy de l INRA ESR d Ivry - Bruno Lémery de l INRA SAD de Dijon - Jean Pluvinage de l INRA ESR de Montpellier - Patrick Mundler de l ISARA - Claire Ruault du GERDAL 2

81 ANNEXE 3 : SPECIFICITES DES SITES D ACTION DE LA RAPE Départemen Territoire t AVESNOIS CC de Thiérache (ouest du Parc) Dynamique territoriale PNR Avesnois Fragilité du bocage culture intensive herbe Problématique PE PE assurent l essentiel du travail d entretien du bocage. Polyculture élevage laitier Implication des OPA Habitudes de travail PNR OPA sur CTE et OLMAE Implication EPL EPL du Quesnoy Liens à PNR CORREZE Bassin sudouest de Brive 4 ou 5 C.C, le conseil général, la communauté d agglo de Brive, pays de Brive. Petites exploitations diversifiées (tabac, fruits rouges, fleurs, ) autour d un «noyau système veau fermier sous la mère» 3 Groupements de producteurs très motivés CFPPA Cornil, élèves du LEGTA de Tulle-Naves VIENNE CC des Six vallées Site pilote pour les Pays en expérimentation (Développement responsable et solidaire) Agrandissement abandon de l élevage - désertification Chambre d agriculture ADASEA MSA CUMAcoopération CIVAM, syndicats, CER Forte / DRS et politique du Pays EPL de Venours Implication BTS ACSE Intersection des trois départemen ts Bretons/CO B CC du Centre Est Bretagne Forte et ancienne (LEADER) Dévitalisation et Déprise agricole Inadaptation des modèles de développement filières dominants en Bretagne Commission agricole du COB CEDAPA CIVAM CFPPA Le Rheu LOZERE Bassin d emploi des Cévennes Récente Comité de Bassin d Emploi Sud Lozère 2 CC Déprise agricole chasse à une emprise foncière Installations néorurales Chambre pas très Cévenole ALODEAR très active CFPPA Florac Occasion de second souffle+ personnels et direction intéressés AUDE Pays des Corbières - Minervois Pays en cours de constitution Forte implication de CC de Mouthoumet Viticulture pluriactifs Reconversion vin de table et Diversification des productions en Haute Corbières En cours d évaluation CFPPA de Narbonne Val de Marne 5-6 CC naissante du plateau Briard Forte implication de la commune de Mandre les Roses Problématique périurbaine agricole, Maraîchage, horticulture et petits céréaliers CFPPA du Brie Comte Robert, ou CFPPA/ CEZ Rambouillet 3

82 ANNEXE 4 : LES SEMINAIRES Date Lieu Objet de travail Juin 2003 Pays du Centre Ouest Bretagne Acquisition d une culture commune propre à la RAPE. Il a aussi permis d aborder les questions des techniques d enquêtes Octobre 2003 Janvier 2004 Avril 2004 Juillet 2004 Septembr e 2004 Décembr e 2004 Janvier 2005 Avril 2005 Février à Juin 2005 Pays des 6 vallées Communauté de commune du plateau Briard sociologiques Co construction de la démarche de pré enquête et le guide d entretien grâce à un travail collectif sur les éléments à recueillir auprès des personnes interviewées - Modalités de la constitution du groupe action - Intervention de B. Lemery sur la notion de développement - Finalisation de la méthode d analyse des différents types d entretien - Initialisation de la démarche de définition des «petites exploitations» : premières hypothèses partagées qui seront amendées et enrichies au fur et à mesure des enquêtes, des apports des chercheurs et des données collectées Cévennes - Mobilisation des agriculteurs à partir des préoccupations recueillies dans les entretiens - Passage de l observation et l analyse à la coaction avec les agriculteurs Corrèze - Réflexion sur la notion de PE - Constitution des groupes d agriculteurs - Intervention de Claire Ruault sue les processus de recherche co active de solutions Avesnois - Retour sur le dispositif général de la RAPE et le rôle des différentes instances (groupe technique, groupe action, comité de pilotage) - Modalités de coopération entre les différentes institutions en charge du territoire et de l accompagnement des agriculteurs Paris Restitution des premiers éléments d analyse nationale entre les membres des groupes action Paris - Liens entre stratégie, moyens et budget - Organisation de l élargissement du projet (de la RAPE à DELTA) 72 par l intervention de l ADAR et le partenariat avec l APCA 73 et VIVEA 74 - Première intervention en accompagnement du GERDAL. Formulation des problèmes à traiter et des modalités de formation action Corbières - Places des PE dans le système agraire local : quelle diversité des agriculteurs face aux enjeux locaux - Trouver les clés de la mobilisation des acteurs locaux, notamment à travers la démarche engagée dans le projet DELTA : Comment construire une convergence entre questions des agriculteurs et enjeux du territoire? Paris - Formation action animées par l IFREE 75 et le GERDAL - Apprendre à conduire des réunions participatives - Apprendre à assurer une fonction d aide de la résolution des questions que se posent les membres des équipes techniques sur la conduite de leur projet 72 Diversité des Exploitations et Liens au Territoire des Agriculteurs. Projet innovant cofinancé par l ADAR (Agence pour le développement Agricole et Rural 73 Assemblée Permanente des Chambres d Agriculture 74 Fond d assurance formation des entrepreneurs du vivant 75 Institut de Formation et de Recherche en Education à l Environnement 4

83 ANNEXE 5 : GRILLE D ANALYSE DES ENTRETIENS 5

84 Grille vierge Unités d analyse Eléments d'analyse Citations (paroles "brutes") Esquisse de "catégorie d'analyse" Unité d'analyse principalement descriptive qui doit permettre de caractériser l'identité de l'agriculteur, à savoir : son origine (rural ou non, agricole ou non ), son statut (agriculteur à temps plein, retraité, double actifs ), son age (approximatif), et éventuellement quelques éléments de son histoire ayant une influence sur son identité (études, statut familial ) Identité / statut social Identifier ce à quoi se réfère l'enquêté pour faire ses choix. Ce qu'il aime et n'aime pas dans son métier. L'idée qu'il se fait de lui-même et du métier qu'il exerce. L'opinion qu'il a des autres donne aussi des éléments sur ses valeurs. Représentation du métier/ valeur professionnelle/ motivation Analyser le rapport aux savoirs et à l'apprentissage de l'enquété. Comment apprend-il? Quelles sont les moyens qu'il privilégie pour l'acquisition de connaissance et de savoir-faire? Modes d'apprentissage / statut du savoir Comprendre comment le système a été conçu, en fonction de quels éléments agronomiques, économiques, historiques, sociaux Les éléments de description du système doivent être mis en relation avec les raisons des choix qui ont été fait par l'agriculteur. Des éléments descriptifs, permettant de caractériser le système doivent aussi apparaître dans cette unité. Conception du système Trajectoire (dynamique dans le temps) Degré de satisfaction par rapport au revenu et aux conditions de vie Comprendre à quel stade de son évolution se trouve l'exploitation. Est-elle dans une phase de monté en puissance, de déclin, en rythme de croisière, en restructuration? Evaluer si la personne est satisfaite ou non de sa situation, quels sont les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction. Cette unité d'analyse permet d'analyser l'influence des aides et des règlements sur les choix de l'agriculteur mais aussi sur ses difficultés ou ses appuis. Impact des aides, normes et règlements Il s'agit là d'analyser le système relationnel de l'agriculteur autour de son métier. Comprendre quelles sont les relations professionnelles de l'enquêté, comment elles fonctionnent, leur intensité Il s'agit aussi de repérer l'influence de ces relations sur les choix opérés par l'agriculteur. 6

85 Contenu des relations professionnelles Idem que pour les relations professionnelles mais pour les relations extra professionnelles Contenu des relations sociales Analyser la manière dont l'agriculteur perçoit son rôle sur le territoire, la manière dont il perçoit l'impact de son activité. (Se sent-il utile? Se sent-il un rôle social? Se sent-il jouer un rôle vis-à-vis de l'environnement?) Vision de l'impact de l'exploitation sur le territoire (empreinte) C'est une unité à part qui permet de faire la synthèse des autres. Il s'agit là de faire ressortir ce qui semble le plus problématique pour l'enquêté aujourd'hui. Cette unité d'analyse est celle qui permettra de constituer les collectifs pertinents (c'est à dire de regrouper les agriculteurs en fonction de leurs principales préoccupations). Quels sont les enjeux / problèmes / préoccupations majeurs auxquels sont confrontés cet agriculteur? 7

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87 ANNEXE 6 : CODAGES UTILISES POUR REMPLIR LA MATRICE D ANALYSE 9

88 Unités d analyses Identité personnelle I Représentation du métier, Valeurs professionnelles Représentations II A1 Créateur récent Agriculteurs installés depuis moins de 10 ans et qui ont construit leur système de production A2 B1 - de 38 ans B2 C1 D1 E1 A1 B1 Origine agricole -1 ère génération 2 ème génération Les parents ou les grandsparents étaient agriculteurs ou travaillaient dans l agriculture. Pour un couple, il suffit que l un des deux soit d origine agricole. Local Les parents, beaux-parents ou grands-parents habitaient la commune où se trouve le siège de l exploitation 1 à temps plein/ 1 à l extérieur et contribue au travail C2 D2 E2 Installé Agriculteurs ayant continué le système des parents ou des prédécesseurs ou qui se sont installés depuis plus de 10 ans sur leur système actuel + de 38 ans Origine non agricole Non local 1 seul sur l exploitation avec travail extérieur E3 Seul (ou couple?) sur l exploitation à temps plein Métier revendiqué Métier par défaut Ne se considère pas comme agriculteur L agriculture est un réel métier ou projet personnel Identité = patrimoine et tradition A2 B2 Le métier d agriculteur est considéré comme un travail comme un autre Traditions moyens de construction du métier A3 E4 1 à temps plein /1 à l extérieur à100% (sans contribution au travail de la ferme) Ce n est pas le statut qui est ici évoqué mais bien le métier d agriculteur On parle ici du patrimoine privé, (hérité ou non) comme un élément identitaire de la personne. Ce sont les traditions culturelles qui donnent du sens au métier : image du métier, patrimoine naturel 10

89 C1 C2 Nature = sentiment de plaisir Nature = contrainte subie Adaptation avec la nature C3 La nature n est ni subi, ni affective : «on travaille avec, c est normale» Sémantique de l affectivité : aimer les animaux, écouter les oiseaux Dureté des conditions de vie, aléas, maladies des animaux La nature est évoquée comme une entité autonome avec laquelle il faut interagir. II (suite) D1 Il faut s assurer contre le risque par la croissance (des ha, des quantités produites, etc.) La prudence est dirigée par le sentiment que l on ne peut pas tout maîtriser et que le métier est soumis aux aléas. Le risque est compensé par une recherche d assurance D2 Il faut tout contrôler pour maîtriser le risque Le risque est considéré comme une perte de maîtrise personnelle de soi. Volonté de maîtrise de ses gestes, de son temps, qui implique un contrôle de tous les facteurs et une limitation volontaire des ambitions D3 Il faut prendre des risques pour anticiper La prise de risque est nécessaire pour anticiper sur les évènements et conduire ses projets. Volonté de peser sur son avenir. La prudence exprimée ne procède pas du même système de valeurs personnelles pour chaque agriculteur. Modes d apprentissage Statut du savoir III E1 Rapport aux autres n est pas évoqué comme élément identitaire E2 A1 Formation agricole A2 B1 Reconversion vie antérieure B2 C1 Primauté des réseaux informels C2 Rapports en opposition aux autres comme éléments importants du métier L altérité évoquée à l intérieur du groupe social des agriculteurs ou du voisinage organise une part importante des choix et des pratiques sur l exploitation Absence de formation agricole Pas d autre vie professionnelle non agricole Intégration dans un réseau formel de diffusion de l information E3 Rapport aux autres organise positivement le métier La personne se défini en opposition : «les autres font ça mal» L identité personnelle est souvent construite par une distinction vis à vis de «l autre», ceux qui ne sont pas pareils à moi D1 Apprennent par l échange (voie horizontale) D2 Apprennent par transmission (voie verticale) Conception du A1 Par l échange entre pairs de même expérience ou qualification Continuation d un système A2 Le savoir est transmis par une personne plus qualifiée ou plus expérimentée Construction ou changement de système 11

90 système IV = système hérité = qui a été repris, par succession familiale ou rachat, et qui continue à fonctionner de la même façon avec le nouveau chef d exploitation. Ce peut aussi être un système créé mais conçu par imitation ou copie d un système traditionnel local sans innovation. La continuation n est pas forcément une continuité physique du même système, il peut s agir de reproduire le même système ailleurs. =construction d un nouveau système d exploitation, obtenu en transformant profondément le fonctionnement d un système existant, ou en le créant de toute pièce à partir de rien. Le système ainsi créé diffère du système traditionnel local en place. B1 Installation freinée B2 Installation non freinée Les freins peuvent être volontaires ou par inertie : conseils inadaptés, refus d aides, inadaptation des critères d attribution des aides C1 Ajustement progressif par tâtonnement Le projet n est pas entièrement construit à l installation. Le système s affine grâce au vécu et à l expérience acquise par la réalisation concrète de l activité et des «tests»-essais de productions-services. Volonté de conserver la maîtrise du système. C2 Installation programmée lente avec recherche de maîtrise La croissance s effectue lentement, avec une volonté de conserver la maîtrise du système. C3 Installation programmée classique avec anticipation Projet totalement ficelé avant Un système piloté est un système qui évolue en fonction des objectifs que s est fixé l agriculteur, il y a une volonté pour transformer ce système dans le sens qui correspond aux valeurs de l exploitant et aux enjeux qu il perçoit. D1 Pilote principalement par les facteurs limitant D2 Pilote principalement par le marché D3 Pilote principalement par le chiffre d affaire D4 pilote principalement par des facteurs non économiques On est bien sur l intention et non l efficacité du pilotage. On s intéresse aux aspects technicoéconomiques du pilotage. 12

91 Recherche constante pour repousser ces limites entravant le développement. Facteurs limitants = le travail, le capital, les ressources naturelle, règles et règlements Par ex. essaye d améliorer ses terres ingrates. Ex. : clientèle et demande des clients Recherche constante pour maximiser et récupérer la valeur ajoutée des produits vendus. Le système est conçu pour être au plus près de la clientèle (vente directe), répondre à ses attentes et être réactif aux nouvelles demandes, quitte à se lancer dans de nouvelles productions et abandonner les anciennes. L objectif est d ici d ajouter aux produits primaires (par la transformation) le maximum de valeur ajoutée d une part,de récupérer en intégralité cette valeur ajoutée en supprimant les intermédiaires d autre part. Ex : Choix de la production en fonction des aides. E1 En recherche d autonomie sur son système Volonté de recul, d indépendance par rapport aux aides, aux banques, aux filières E2 F1 Petit par choix F2 G1 Système complexe ou se complexifiant G2 Pas de recherche d autonomie Petit par défaut Système non complexe On est bien sur l indépendance, l autonomie du point de vue économique. 13

92 Trajectoire V Satisfaction par rapport au revenu et conditions de vie VI Impact des aides, normes et réglementation VII VII A1 Un système complexe se distingue d un système simple par l acquisition de propriétés et de fonctions supplémentaires que ce dernier n a pas. Un système en complexification se développe dans ce sens, contrairement à un système en croissance qui ne vise que l acquisition d un potentiel plus élevé d une ou des propriétés existantes. Un système complexe combine plusieurs activités en relation entre elles. Il y a complémentarité et interdépendance entre les différents sous-systèmes. En projet Les agriculteurs sont dans une logique dynamique qui les amène à se projeter dans l avenir en imaginant, et en programmant des évolutions pour leur exploitation A2 A1 Globalement content A2 B1 Revenu n est pas un problème B2 C1 Evoque la qualité de vie C2 A1 Parle beaucoup des aides A2 B1 Se sent peu dépendant des aides B2 C1 D1 Ne maîtrise pas les obligations du système d aide et leurs conséquences Subissent les normes et règlements. C2 D2 Sans projet Globalement mécontent Revenu pose problème Ne met pas en avant la qualité de vie N en parle pas beaucoup Très dépendant des aides Maîtrise les obligations du système d aide et leurs conséquences Donnent du sens aux normes et règlements 14

93 Relations professionnelles VIII A1 Exclu ou isolé A2 Relations ponctuelles Réseaux économiques dominants Réseaux de développement dominants +/- régulières avec un petit nombre d agriculteurs, de conseillers agricoles B1 Discours négatif sur les OPA B2 Discours positif sur les OPA B3 C1 Pratiquent de l entraide C2 Ne pratiquent pas A3 (coopérative, groupement de producteurs, association pour la commercialisation d un produit), relation de type clientfournisseur Sans point de vue exprimé, neutre A4 Entraide = travaux réalisés en commun, échanges de matériels ou d équipements, de temps de travail. Ex : Association non conventionnelle, à vocation transversale, et non rattachée à une filière : CEDAPA, ADARTH, BIOCIVAM Relations sociales IX A1 Intégrés actifs A2 Intégrés passifs A3 Marginalisés B1 Appartient à une organisation formelle B2 N appartient pas On considère les relations de l ensemble du système exploitationfamille, dans lequel se combinent les différentes activités, agricoles ou non, qui contribuent à la vie du ménage Impact sur le territoire X A1 B1 C1 Parlent du rôle de l'agriculture pour la "vie locale" (démographie, animation, relations sociales) Parlent du rôle de l'agriculture pour le paysage Cherchent à valoriser le territoire à travers leurs produits A2 B2 C2 N'en parlent pas N en a pas conscience N'en parlent pas N'en parlent pas Dans cette unité d analyse, il n y a pas de catégorie 0. En effet, on suppose que si la personne enquêtée ne parle pas des thèmes voulus, c est qu elle n en a pas conscience. Cela implique que cette question d impact, d empreinte sur le territoire ait bien été abordée par l enquêteur D1 Pensent que l'agriculture doit jouer un rôle dans le lien ville campagne et essaient d'agir en conséquence D2 N'en parlent pas 15

94 ANNEXE 7 : DEROULE D UNE REUNION DE RESTITUTION Réunion de restitution PEA COB Mercredi 15 Décembre h30 à CLEDEN POHER (29) Déroulé de réunion Préalable : Invitation par courrier avec une liste des invités (COB) Relance Téléphonique par l enquéteur Mise au point avec le GEPE COB Réunion : 3 personnes Secrétariat : Animation Questionnement Reformulation : Synthèse : Durée : 2h30 à 3h Affichées sur les murs de la salle : CFP, caractéristiques des exploitations Réserver une partie de salle pour le pot d accueil et final rapport pays.doc - Brigitte GIORDMAÏNA (FDCIVAM 29) 16

95 I Accueil : (20 ) Objectifs : Se connaître Créer de la convivialité Matériel : jus de pomme, cidre, cafetière : gâteaux, cuillères, tasses, sucre, eau, Café : Carte des 2 communes sur support rigide : Epingles avec étiquettes nominatives : Panneaux présentant les statistiques résultants des exploitations enquêtées Travail Au fur et à mesure de l arrivée des participants : les faire positionner leur épingle sur la carte (lieu dit) 20h45-20h50 : Faire asseoir les participants pour débuter la réunion II Tour de table : Matériel : Ramener les cartes avec les épingles nominatives devant le groupe. Travail : Présenter Amélie, Ronan et moi Tour de table des agriculteurs : commune, production (sans précision sur les volumes, pour éviter de mettre en avant les différences), localisation Les situer sur la carte pour le groupe III Présentation de la RAPE et du déroulement de la réunion (20 ) Objectifs : Faire connaître la RAPE aux participants Faire comprendre les enjeux de la RAPE aux participants Visualiser la soirée Matériel : Paper Board : les objectifs agricoles du pays ; Les étapes de la RAPE Travail : Animateur : Pourquoi est-ce que ce travail a été réalisé? rapport pays.doc - Brigitte GIORDMAÏNA (FDCIVAM 29) 17

96 Aujourd hui, nous sommes réunis dans le cadre d un travail mené par le Pays du Centre Ouest Bretagne. Sur ce territoire, l agriculture est l activité principale, et le pays veut maintenir ce niveau d activité. Ainsi, les objectifs du pays pour l agriculture de son territoire sont (paper board) : - Etre un pays pilote pour la promotion d une agriculture respectueuse de la biodiversité (OLAE, MAE, projet de CAD Biodiversité ).. - La valorisation des produits agricoles du centre ouest Bretagne (magasin fermier ) - Maintenir et développer une activité agricole de qualité. (Promotion d outil : Atlas de mon exploitation ) C est pourquoi le Pays COB a choisi de porter ce travail afin de mieux connaître les activités existantes, notamment les petites exploitations. Cette étude doit nous permettre de rechercher des actions, des projets pouvant répondre aux objectifs agricoles du pays. Je précise que ce travail s inscrit dans une étude nationale et que 6 autres territoires travaillent de la même manière. Localement, le Pays du Centre Ouest Bretagne a choisi d associer à ce travail 3 structures partenaires : La FDCIVAM 29, les chambres d Agricultures (29/56/22), le CEDAPA. Sur le terrain, on constate que toutes les exploitations ne sont pas connues et ne bénéficient pas toutes des actions de vulgarisation et d accompagnement. Mais justement dans ce travail, on s intéresse à ces exploitations moins connues, moins identifiées, qui ne sont pas toujours reconnues par la profession du fait de leur taille, de la production, du système de production,. mais qui ont un rôle très important sur le territoire. Nous considérons que vous êtes les mieux placés pour réfléchir à vos besoins et pour proposer des solutions. C est pourquoi vous avez été rencontrés et que nous avons recueilli vos préoccupations. Ce soir, nous sommes réunis pour partager collectivement l ensemble des préoccupations que nous avons identifiés dans vos propos. III a Explication de la place de la rencontre dans l étude : (Paper board) Etape 1 : Le territoire est vaste, il a été décidé de travailler sur 15 communes uniquement sur les 108 du pays. Sur ces communes, nous avons travaillé avec les élus municipaux qui nous ont donné des adresses d exploitations de petites tailles, diversifiées, sur des systèmes de production particuliers, combinant plusieurs activités Etape 2 : Suite a ces rencontres communales, près de 200 petites exploitations ont été repérées. Et nous avons rencontré une 50 aine d agriculteurs sur tout le pays.* * Vécu de l entretien : Remercier,.Nous avons toujours été bien accueilli et nous vous en remercions. Merci d avoir donné de votre temps Etape 3 : Suite a ces entretiens, nous avons fait une analyse qui fait ressortir des préoccupations communes. rapport pays.doc - Brigitte GIORDMAÏNA (FDCIVAM 29) 18

97 Etape 4 : Aujourd hui, nous sommes réunis pour se mettre d accord ensemble sur ce que nous avons vu, repéré comme préoccupations et si nécessaire les compléter. D autres réunions aurons lieu sur les autres communes. Etape 5 : Au cours de cette soirée, nous allons voir quelles sont les préoccupations les plus importantes pour vous. Puis nous continuerons à travailler ensemble pour voir ce que nous pouvons faire pour y répondre. III b Présentation des objectifs et du déroulé de la réunion : 1 Connaître les PE du COB, se connaître : Présentation des fermes rencontrées sur le COB : Panneaux (5 ) 2 Présentation de vos préoccupations : Consacrer un temps à la lecture des questions recensées et de vos citations (30 ) 3 Approfondissement et validation de vos préoccupations : Prendre du temps pour l échange et la discussion (60 ) 4 Choix de préoccupations que vous souhaitez traiter : Travail sur les suites à donner (30 ) Vérifier si tout est OK IV Présentation des caractéristiques des fermes rencontrées (5 ) Objectifs : Se connaître collectivement Se situer individuellement / au groupe Montrer la diversité des situations agricoles Matériels : Graphiques sur panneaux Prévoir des fiches de synthèse avec les tableaux présentés Travail : Présentation des tableaux : Sur l ensemble du COB Les caractéristiques des PEA du COB (Damien) Assolements, moyens de productions, Animaux (Ronan) Commentaires V Présentation des PREOCCUPATIONS (30 ) Objectif : Appropriation par les participants de l ensemble des questions, des préoccupations Travail : Lecture par les participants qui se déplacent dans la salle. rapport pays.doc - Brigitte GIORDMAÏNA (FDCIVAM 29) 19

98 VI Règle du jeu : Il est important que tout le monde s exprime Il faut que chacun soit a l écoute Nous sommes là pour faciliter la parole et l écoute La parole vous est donnée VII VALIDATION et APPROFONDISSEMENT des PREOCCUPATIONS (60 ) Objectifs : Restituer les «dires» Valider les préoccupations : vérifier que nous avons bien compris Compléter la liste des préoccupations, formuler de nouvelles paroles Préciser les choses = diminuer la diversité Matériel : Panneaux avec les CFP Crayons pour compléter corriger, reformuler «CE SONT LES AGRICULTEURS QUI ONT LA PAROLE» Travail : Préciser tout de suite que chacun devra en choisir une ou deux et qu a là fin, seulement 2 préoccupations pourront être gardées. Passer chaque CFP en revue (me placer au niveau du panneau) : - Pensez vous qu elle est assez précise? Est-ce une réelle préoccupation pour vous? Ce que vous me dites c est..? UNE PAROLE => la RENVOYER à la PERSONNE => la RENVOYER à la SALLE Demander à chaque fois si c est bien une vraie préoccupation : reformulation Et noter sur le même paper board les questions, les refomulations, les précisions Commencer à repérer sur quelles préoccupations ils souhaitent agir. Vérifier que cela est traitable. Synthèse à la fin du débat de chaque CFP (Ronan) VIII Suites a donner (1/2h) Objectifs : mobiliser le groupe pour la suite Se mettre d accord sur 1 ou 2 préoccupations à traiter. rapport pays.doc - Brigitte GIORDMAÏNA (FDCIVAM 29) 20

99 Matériel : Crayon à chaque paper board Travail : 1/ Choisir les problématiques les plus importantes pour eux en tant qu individu. Ils se lèvent pour aller inscrire leur nom - Pensez vous que de votre côté que vous pouvez agir sur ce point? 2/ Chacun est inscrit : des préoccupations ressortent plus que d autres (plus d inscrits). 3/ Choisir 1 ou 2 problématiques : - Précisez que nous ne pourrons travailler que sur 1 ou 2 préoccupations. Retrait des panneaux sans noms - Repartir des préoccupations avec le plus de noms inscrits. - Faire un débat avec le groupe : Pensez vous qu il est important de travailler sur cette préoccupation? Pensez vous que l on peut rechercher et trouver ensemble des solutions? (il faut avoir des leviers d actions sur la problématique choisie) Recueillir les inscriptions 4/ Synthèse du débat : on va travailler sur la problématique X et Y Préciser que le groupe est ouvert à d autres personnes susceptibles d êtres intéressées par ce travail. Question : jusqu ou on ouvre le groupe? au réseau des agriculteurs (commune et hors commune) Recueillir les nouvelles inscriptions + les personnes de leur réseau 5/ Prévoir une date de rencontre Objectifs : Montrer qu ils sont les maîtres du temps. Quand? Ou? Horaire? Avec qui (communes)? Un animateur va suivre le groupe de travail Il travaillera en parallèle avec le pays COB qui appuiera les solutions envisagées. Faire signer la feuille d émargement + récupérer adresses des autres PE Un compte rendu vous sera envoyé (présents + invités) Pot final rapport pays.doc - Brigitte GIORDMAÏNA (FDCIVAM 29) 21

100 ANNEXE 8 : FICHE D ACTION N 2.3 Thématique 2 - Aménagement durable et valorisation des ressources Mesure n 2.3 : MAINTENIR ET DEVELOPPER UNE ACTIVITE AGRICOLE DE QUALITE Objectifs et rapport à la stratégie de développement (charte) : Rapport à la charte Axe 2 : Valoriser les ressources du territoire Le maintien des exploitations actuelles, la transmission et l installation en agriculture sont primordiales sur ce pays du Centre Ouest Bretagne pour qui l activité agricole reste fondamentale au maintien de la cohésion territoriale. Le pays doit se faire connaître en tant que territoire d accueil et accompagner par des outils de proximité adaptés les politiques menées au niveau régional ou national. Les objectifs sont : Faciliter la transmission des exploitations et les installations en agriculture Accompagner la gestion des ressources humaines au sein des exploitations agricoles Développer des formations spécifiques au territoire Faciliter l accueil des stagiaires Type d'opérations éligibles : Concevoir et organiser des actions de communication afin de faire connaître le Pays comme territoire d accueil Faciliter la communication inter-générations et optimiser l intégration des jeunes arrivés. Améliorer l accueil des stagiaires sur le territoire Accompagner la réflexion collective sur l organisation du travail en agriculture Favoriser l ouverture des exploitations agricoles au grand public Proposer des formations adaptées aux besoins et aux nouveaux enjeux agricoles du territoire (qualité des produits, gestion agri-environnementale, informatique, être maître de stage ) (Faciliter l accès à la formation pour les agriculteurs en mettant en place un système de chèquesformation) Types de bénéficiaires (statut, caractéristiques du maître d'ouvrage) : Selon la nature de l opération : Associations, Collectivités locales, Chambres consulaires, Syndicats professionnels, Groupements d entreprises, GIP du Centre Ouest Bretagne 22

101 ANNEXE 9 : CHOIX ET SITUATION DES COMMUNES Le critère de choix premier est la diversité des situations : situation géographique : Monts d'arrée ; Montagnes Noires ; Massif de Quintin ; Bassin schisteux central prédominance de certaine production et mode de production : Vaches allaitantes ; Lait ; production hors sol ; Ovine ; forte présence de producteur Bio ; surface agricole moyenne importante situation en densité de ferme et de population Morbihan : Canton de Gourin ; une grande commune avec un grand nombre de producteur hors sol GOURIN Canton de Guémené-sur-scorff ; une commune marquée par des vallées encaissées PLOERDUT Canton du Faouët ; une commune de surface moyenne avec présence de vente directe, agrotourisme ("sous influence" de Lorient) MESLAN Côtes d'armor : Canton de Mûr de Bretagne ; une commune à forte dominance laitière avec si possible une densité de population forte MUR DE BRETAGNE Canton de Corlay ; ST MAYEUX Canton de St Nicolas du Pélem ; une commune marquée par une forte présence de producteur BIO, sur le massif de Quintin LANRIVAIN Canton de Gouarec ; une commune marquée par une forte présence forestière MELIONNEC Canton de Rostrenen ; une commune entre bassin schisteux et massif granitique KERGRIST MOELOU Canton de Maël-Carhaix ; une commune de petite surface sous influence de Carhaix TREFFRIN Canton de Callac ; une commune avec une forte densité de ferme et une faible densité de population ST SERVAIS Finistère : Canton de Carhaix ; une commune entre le bassin schisteux et les contreforts des Monts d'arrée marquée par "l'agriculture intensive" POULLAOUEN 23

102 Canton de Châteauneuf ; commune influencée par Quimper CORAY et une Commune de surface importante, des Monts d'arrée à la vallée de l'aulne PLOUNEVEZ-DU-FAOU Canton de Pleyben ; BRASPART Canton de Huelgoat ; commune marquée par la déprise agricole avec de grands espaces naturels BERRIEN Situation géographique des communes prospectées LOHUEC BOLAZEC SCRIGNAC CALANHEL BULAT-PESTIVIEN LA FEUILLEE BERRIEN PLOURAC'H CALLAC BOTMEUR PLUSQUELLEC MAEL-PES TIVIEN SAINT-CONNAN BRENNILIS SAINT-SERVAIS SAINT-RIVOAL HUELGOAT LOCMARIA -BERRIEN CARNOET DUAULT KERPERT ST-GILLES -PLIGEAUX BRASPARTS LOQUEFFRET POULLAOUEN PEUMERIT ST-NICODEME -QUINTIN LANRIVAIN PLOUYE LOPEREC LOCARN TREMARGAT CANIHUEL LE HAUT-CORLAY PLEYBEN LANNEDERN LE CLOITRE -PLEYBEN PLONEVEZ-DU-FAOU COLLOREC LAND ELEAU KERGLOFF CLEDEN-POHER PLOUNEVEZEL TREBRIVAN TREFFRIN CARHAIX- PLOUGUER LE MOUS TOIR MAEL-CARHAIX KERGRIST-MOELOU PLOUNEVEZ-QUINTIN ST-NICOLAS -DU-PELEM ST-IGEAUX STE- TREPHINE PLUSSULIEN CORLAY SAINT-MARTIN -DES-PRES MOTREFF PAULE ST-MAYEUX LOTHEY LENNON CHATEAUNEUF- DU-FAOU SAINT-HERNIN PLEVIN GLOMEL ROSTRENEN PLOUGUERNEVEL GOUAREC LANISCAT ST-GELVEN SAINT-GILLES -VIEUX-MARCHE GOUEZEC SAINT-THOIS SPEZET TREOGAN PLELAUFF CAUREL MUR-DE- SAINT-GUEN LAZ SAINT-GOAZEC GOURIN MELLIONNEC LESCOUET PERRET -GOUAREC BRETAGNE ST-CONNEC TREGOUREZ ROUD OUALLEC LANGONNET PLOURAY LEUHAN LANGOELAN LE SAINT SAINT-TUGDUAL CORAY PLOERDUT LOCMALO LE FAOUET PRIZIAC LE CROISTY GUEMENE- GUISCRIFF SUR-SCORFF ST-CARADEC -TREGOMEL LIGNOL LANVENEGEN KERNASCLEDEN PERSQUEN MESLAN BERNE Pays COB, août

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104 ANNEXE 10 : GUIDE D ENTRETIEN ET FICHE DE RENSEIGNEMENT SUR L EXPLOITATION 26

105 Introduction : Présentation de l enquêteur et de la structure à laquelle il appartient. «Une enquête nationale est en cours qui vise à mieux connaître les différents visages de l agriculture. En effet, on constate qu il y a des exploitations agricoles que l on connaît bien parce qu elles rentrent facilement dans des critères techniques et économiques que l on sait bien mesurer ( surface, système de production, marges ), mais d autres, parfois de plus petite dimension et mêlant d autres activités qui ne sont pas toujours mesurables en termes de production, plus diversifiées et plus complexes dans la combinaison de leurs activités, rentrent moins facilement dans ces critères, mais participent tout autant aux multiples fonctions de l agriculture ces exploitations, pas toujours classées comme «professionnelles», sont moins connues et sont donc souvent moins soutenues par les organismes ou les dispositifs chargés d accompagner les agriculteurs. C est pour mieux connaître ces exploitations et pour voir si l on peut construire avec elles des mesures d accompagnement qui leur soit adaptées que le pays ( la CBE, le PNR ) a souhaité s inscrire dans cette action, avec 6 autres sites sur le territoire national. Ce travail s appuie sur des entretiens auprès de personnes qui ont été repérées de façon empirique comme susceptibles d appartenir à cette catégorie d entreprises ou d exploitations. Nous avons eu vos coordonnées par Monsieur le maire (ou par M. X, ou autre ) L entretien va se dérouler en quatre temps : La présentation de votre activité et de votre histoire Le fonctionnement de votre exploitation La place que vous pensez tenir sur le secteur Votre opinion sur l avenir de votre activité et les possibilités d évolution (besoins, attentes ) Nous avons prévu environ 1h ou 1h30. Et je vais vous demander l autorisation d enregistrer notre entretien, simplement pour faciliter mon travail par la suite bien entendu, ce document sera parfaitement confidentiel et je respecterai les règles d anonymat qu impose cette méthode d enquête». Au moment du départ : «Je vous remercie encore de m avoir accordé ce temps d échange je vous invite vivement à venir participer au travail de restitution de ces enquêtes, au cours duquel vous pourrez éventuellement compléter ce que vous aurez oublié de dire aujourd hui, et ou il y aura des débats avec les autres personnes enquêtées du secteur On vous proposera aussi d échanger sur les besoins et les attentes que vous pouvez avoir en commun, sur d éventuelles actions à mener, sur des pistes qui pourront se dégager pour faire quelque chose ensemble je vous dis donc à bientôt Est-ce que vous connaissez d autres personnes sur le secteur qui pourraient se sentir concernées par cette action? Idée à retenir : si l occasion se présente et que l échange commence ou finit par se dérouler autour d une table et de produits partagés, prévoir un peu de monnaie d échange dans le coffre de la voiture. 27

106 Présentation de l exploitation et de la famille Les pratiques Les relations? - Pour commencer, pouvez-vous me décrire votre exploitation, quelles sont vos activités agricoles et non agricoles l - Qu est-ce vous faîtes, vous, votre conjoint, d autres personnes de la famille - Quelle est l histoire de votre exploitation, les grandes évolutions, les faits marquants? - maintenant pouvez-vous m expliquer comment vous travaillez - pouvez-vous me décrire une journée (semaine) type? - quelles sont les choses qui marchent bien, qu est-ce qui vous pose difficulté? - qu est-ce qui vous manquerait pour que ça marche mieux - vous en parlez avec qui de ce que vous faites - pourriez vous me parler d une difficulté qui s est posée récemment, qui vous préoccupe en ce moment est-ce que vous en avez parlé avec d autres personnes? qu est-ce qu elles ont dit, qu est-ce qu elles en pensent? - comment vendez-vous vos produits? à qui? - est-ce que vous faîtes certains travaux avec d autres agriculteurs? chez vous, chez eux? - est-ce que vous participez à des réunions, des formations, des groupes de travail? - êtes-vous en relation avec des techniciens, des conseillers, des commerçants - avec qui vous parlez de votre travail, de vos difficultés? - avec qui vous partagez vos réussites? Trajectoire, dynamique, changement - qu est ce qui a fait que vous êtes devenu agriculteur au départ et aujourd hui, vous vous voyez comment dans les années à venir, quels sont vos projets? - qu est-ce qui va changer sur votre exploitation dans les années à venir Le métier et sa représentation - quel est votre métier? - si vous deviez le décrire en quelques mots seulement - c est quoi pour vous un agriculteur? Le territoire - comment vous voyez le pays (le secteur, la région ) dans 10 ans? - quel est votre rayon d activité : la commune, le canton, le département. - est-ce que vous avez toujours travaillé comme ça? qu est-ce qui a changé dans votre métier au cours des dernières années? d après vous c est lié à quoi? - qu est-ce qui vous plaît dans votre travail, qu est-ce qui ne vous plaît pas - qu est-ce qui est important pour vous dans votre travail? - à quoi êtes-vous plus particulièrement attentif? - ça apporte quoi ce que vous faîtes sur le secteur - quels sont les avantages et les inconvénients de votre activité pour les autres? - - la formation, ça vous paraît nécessaire pour évoluer? - en avez-vous suivi, qu est-ce qui vous a amené à participer à des formations, des réunions? - avec qui étiez-vous? - est-ce que ça a changé quelque chose pour vous? - qu est-ce qui vous a permis d évoluer, vous? - est-ce que vous pensez être considéré comme un agriculteur par vos voisins, par les autres agriculteurs? ( voir opportunité de la question selon situation) - quels sont les gens que vous rencontrez tous les jours? - ceux que vous croisez rarement - comment voient-ils ce que vous faîtes, qu est-ce qu ils attendent de vous d après vous? - est-ce que vous avez d autres activités au niveau de la commune, une association, un syndicat? 28

107 Fiche de renseignements sur le producteur Programme cofinancé par le FEOGA G Nom :..Prénom :.N Téléphone Adresse :... Âge :..ans Région et commune d'origine : Date d'arrivée dans le canton :. / / Date d installation agricole : / / DJA oui ou non Activité professionnelle des parents : reprise ou non Activité exercée avant l'installation :. origine agricole ou non Parcours scolaire, Formation générale 2 professionnelle 3 autre(à préciser) Situation de famille célibataire veuf marié nombre d'enfants : ;age et sexe des enfants : autres personnes vivant avec :. Activité du conjoint :.. des autres personnes : revenu du ménage :.. 10.Statut de l exploitation : exploitant agricole : Individuel GAEC EARL autre ( autre société ou ) cotisant solidaire : pluri actif Autres activités exercées actuellement : salarié artisan autre revenu extérieur :.. 4 retraité secteur agricole autre secteur : Main d'œuvre travaillant sur l'exploitation en nombre d'uth : caractéristiques de cette MO familiale travail coopératif salarié 3.1 permanents en CDD en CDI 3.2 saisonniers en CDD en CDI recrutement renouvellement autres (coup de main divers) :. échange de travail évolution envisagée de la main d œuvre Reprise: prévue, pas encore envisagée, pas de reprise,impossible délai de reprise :. Ans adhésion à une organisation, ou une association Professionnelle Politique associative autres (à préciser) : 29

108 Fiche de présentation de l'exploitation Nom : Prénom : N Téléphone : a dresse :... La surface totale...ha en fermage...ha; formel...ha; oral...ha en propriété...ha communal...ha les parcours et les estives ha autres (à préciser)...ha Serres en verre en m2 serres chauffées en m2 Serres plastiques en m2 Les cultures 21 cultures pérennes( vignes, vergers, plantations) Utilisation des terres Surfaces (ha) 22-cultures assolées Utilisation des terres Surfaces (ha) Les animaux Types Bovins Ovins Caprins chevaux Porcs Volailles Autres animaux Ruches races mères jeunes 4. Les autres activités Nature de l'activité Qui? Lieu? -transformation -accueil - - Les bâtiments : Programme cofinancé par le FEOGA G La destination des Productions?vente directe?coopérative? négociant? Nature du produit Quantité? A qui? Où? Rang économique? er 2ème 3ème 4éme Usage familial produit quantité autres usages Gestion : comptabilité TVA Bénéfices : Forfait Réel chiffre d affaire agricole Aide : PAC ICHN autres ( à préciser) 30

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110 ANNEXE 11 EMPLACEMENT GEOGRAPHIQUE DES REUNIONS DE RESTITUTION, DES GROUPES DE TRAVAIL ET DES ENQUETES «JEUNES INSTALLES» 32

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113

114 ANNEXE 12 : EXEMPLE DE COURRIER D INVITATION Rostrenen, le mercredi 4 juin 2008 Objet : Recherche Action Petites Exploitations du Centre Ouest Bretagne. Madame, Monsieur, Au cours de l année 2004, vous avez bien voulu nous accorder un entretien, ainsi que 54 autres agriculteurs et agricultrices dont 19 dans le Finistère, et nous vous en remercions. Le dépouillement de ces entretiens a eu lieu, et nous aimerions discuter avec vous des pistes qui se dégagent de vos propos (vos constats, vos préoccupations ). Le travail que nous vous proposons pourra se poursuivre dans les semaines suivantes, autour d'un thème ou un autre, en fonction de ce qui vous semblera le plus important. Nous vous convions donc le : Lundi 23 mai 2005 à 20H30 Salle Ste Thérèse, 8 rue de l église à BRASPARTS Nous n avons pas pu rencontrer toutes les personnes concernées, exploitants de petites structures. Si vous connaissez d autres agriculteurs, pluri-actifs ou à temps complet, intéressés par ce travail, n hésitez pas à les inviter à cette rencontre ( ci-joint la liste des invités). Vous pouvez également nous contacter si vous avez des questions. Comptant vivement sur votre présence, et dans l attente de vous rencontrer, nous vous prions d agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées. Damien COURTEAUX Animateur au Pays Centre Ouest Bretagne Amélie DIVAY Animatrice à la FDCIVAM du Finistère Ronan KERVAREC Chambre d Agriculture de Carhaix Programme cofinancé par le FEOGA G 36

115 ANNEXE 13 : RESULTATS DU REPERAGE DES AGRICULTEURS PLURI-ACTIFS DANS LE CANTON DE GOURIN Productions Autre activité Commentaires Atelier volailles, SAU<5 ha SAU entre 20 et 40 ha Terres déclassées, sans aide PAC entretien au minimum. Pas vraiment de production pour le moment. Cotise à la MSA? Son mari est à temps plein sur la ferme, elle distribue des journaux le matin, environ 20h par semaine (estimation peu sure), payée à la tâche? Lui est chauffeur routier à plein temps. Elle possède exploitation et lui aide? Ou installé lui aussi? Travaille à SIALE (conserverie de Gourin). Plein temps? Mari difficile à aborder pour une telle enquête, elle peut-être plus Ne sont pas très faciles à aborder pour une enquête Connaît actuellement des problèmes familiaux avenir de la «ferme» peu sûr. Ferme au nom de la femme Lui travaille à la SIALE (plein temps?) + ferme Assez ouverts, à priori faciles à aborder Vaches laitières (ferme au nom de Entreprise de travaux agricoles Pluri actif? ses parents?) Aviculteur, environ 4000 m² de Transports scolaires Assez ouverts, à priori faciles à aborder bâtiments Vaches allaitantes, environ 15 ha Travaille à la SIALE (plein temps?) de SAU Laitières + BV (Ferme à lui ou à ses parents?). Environ 40 ha Travaille au GRETA de Gourin Engraisse des bêtes pour d autres personnes. Environ 10 ha de SAU 2 HA SAU, quelques VA m² de bâtiments en canards. C est plutôt le père qui travaille sur l élevage Travaille à l URCIL de Cahraix (Contrôle laitier) Travaille à l extérieur 0.6 ha, poulailler de 1000 m² Travaille à Point Vert Membre de la commission emploi formation du COB. Facile à contacter par ce biais DEJA ENQUETE Pas de surface, un poulailler de 430 m² en label (ou de qualité) (à vérifier). Exploitation au nom de Mme 21.7 HA, quelques bovins. Mme est chef d exploitation 9,2 ha SAU en cultures. Foncier lui vient de ses parents EARL à 4 associés + 1 salarié + saisonniers. 120 ha, lait (280000l) + 35 VA Atelier de poules pondeuses en bio. Taille? 15 ha, lait, environ l de quota, 11 vaches A cessé d'exploiter, mais sa compagne aurait une exploitation à Saint Goazec (29), lait l environ, sur laquelle il travaillerait parfois VA aviculture M travaille à SIAL, Mme tient une créperie M dispose d un tractopelle Pluri actif? Travaille à CUMA Bro ar Gourin Entreprise de travail Agricole Lui possède une petite entreprise de Travaux Publics Aurait fait du ramassage de poulets. A arrêté à priori Salarié à la SIAL Bar, Négoces de produits agricoles M est salarié Les deux activités sont très imbriquées. Pluri actif?? Elle s'occupe surtout de l'élevage. Lui participe aux travaux de cultures. Son ETP ne lui prend pas tout son temps 37

116 ANNEXE 14 : GUIDE D ENTRETIEN SPECIFIQUE AUX JEUNES INSTALLES Programme cofinancé par le FEOGA G Guide d entretien simplifié Recherche Action Petites Exploitations Nom : Prénom : Adresse : Forme juridique de l exploitation : Individuelle Retraité(e) de l agriculture EARL GAEC Autres sociétés : Fonctionnement de la société Nom des associé(e)s Age Statut Fonction exercée Situation de l enquêté(e) : Age : Activité : Uniquement agricole Pluriactif ou Double actif Autre profession exercée : Situation familiale : Marié (e) Célibataire Divorcé(e) Le conjoint travaille sur l exploitation : Nombre d enfants : Age des enfants :,, Sexe Age Activité 38

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