L objectif de cette présentation n est pas de dispenser un cours sur l éclairage public, mais de donner un bref aperçu de quelques aspects de cette

Transcription

1 L objectif de cette présentation n est pas de dispenser un cours sur l éclairage public, mais de donner un bref aperçu de quelques aspects de cette discipline, et de la politique cantonale vaudoise en matière d éclairage public.

2 L éclairage public est un gage de sécurité pour les usagers de l'espace public, autant pour les piétons que pour les automobilistes. Il a plusieurs objectifs Il permet aux acteurs les plus vulnérables du trafic d éviter les dangers dans l obscurité et prévient la criminalité et le vandalisme. L éclairage public participe à la qualité de vie et à l attractivité des communes et des villes. Sur les routes, et dans les carrefours, il renforce la sécurité aux passages pour piétons. Meilleur est l'éclairage, plus les frais d'accidents et les coûts globaux diminuent, cet aspect n'est que difficilement chiffrable, et du restes trop d'éclairage n'apporte pas forcément plus de sécurité comme en atteste le graphique suivant.

3 Cette courbe, issue d une publication de la SLG illustre mes propos, et va dans le sens du thème de la journée, la pollution lumineuse. Il ne s agit pas d éclairer autant que possible, mais autant que nécessaire. On voit ici qu a partir d un certain niveau, plus d éclairage n apporte pas plus de sécurité. Mais entendons nous bien, je ne parle ici que de sécurité routière, sans considération esthétique ou urbanistique. Dans ces domaines, il est évidemment tout à fait concevable d avoir des approches différentes pour des raisons autres que la sécurité routière. Et quand je parle d un niveau d éclairement nécessaire, je me limite à mon domaine, qui est celui de la sécurité routière.

4 Commençons par le niveau d'éclairement. En éclairage routier, les exigences sont généralement exprimées en termes de luminance (cd/m²). Ceci est logique puisque, la vision d'un objet ne dépend pas à proprement parler de l'éclairement mais de la luminance ou plutôt des contrastes de luminance. Cette grandeur tient notamment compte de la couleur de la surface éclairée et de la direction du regard. C'est là que réside la différence entre l'éclairement, exprimé en lux et la luminance, exprimée en cd/m2. Une route claire faiblement éclairée peut être mieux perçue qu'une route au revêtement foncé et fortement éclairée. Par contre les objets sur la route, véhicules ou piétons qui traversent, seront mieux perçus avec un éclairage plus fort, mais encore faut-il que les luminaires soient correctement placés et orientés, et que les piétons soient habillé de couleurs claires, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas. Pourtant, on recommande généralement d'assurer des niveaux d'éclairement et non de luminance, pour une question pratique. En effet le niveau d'éclairement est facilement mesurable grâce à un luxmètre, contrairement à la luminance qui demande un appareillage beaucoup plus complexe. Après avec évoqué la mesure de luminance ou d éclairement, il est logique de mentionner l uniformité

5 L'uniformité de l'éclairement ou de la luminance est définie comme le rapport de la valeur minimale à la valeur moyenne. Emin / Em C'est un aspect important de l'éclairage public qu'il convient de ne pas négliger Voyez par exemple ces les images qui suivent et qui montrent d'abord un mauvais exemple :

6 On constate nettement l alternance des zones d ombre et de lumière. Ce piéton en bas à droite de la photo, en train de marcher sur la route risque fort d être mal vu lorsqu il entrera dans une one d ombre.

7 Et un bon exemple avec une bonne uniformité de luminance de la chaussée. C'est aussi pour garantir cette uniformité qu'au niveau des passages pour piétons, la directive SLG 202 recommande que, de part et d'autre du passage pour piétons, au moins deux luminaires soient implantés, afin d'avoir une zone de traversée uniformément éclairée, dont l'approche permet à l'œil de s'adapter. Selon la directive, la disposition des luminaires devrait être la suivante

8 Cette disposition permet aux conducteurs d'observer les piétons en contraste positif

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10 Ou faute de mieux, si les conditions locales ne le permettent pas, ce qui correspond à la vision du piéton par les automobilistes, en contraste négatif

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12 Enfin, sur les route non éclairées, on équipera les traversées piétonnes de deux luminaires placés en diagonales, pour une contraste positif des piétons, et en plus, outre les deux luminaires disposés en diagonale, deux autres luminaires doivent être prévus comme éclairage de fond avec l espacement nécessaire afin d améliorer la visibilité des piétons dans toute la situation. Mais tout ceci ne peut évidemment se faire qu avec des bases légales.

13 En ce qui concerne le Canton de Vaud, les bases légales sont La LROU La norme VSS SN sur les Carrefours giratoires La directive SLG 202 elle-même basée sur la norme européenne La règle suisse Et les normes européennes à 13205

14 La loi vaudoise sur les routes mentionne l éclairage public, mais son seul apport traite de l approbation et non de la nécessité. (Peuvent et non pas doivent)

15 La norme VSS quant à elle est très claire. Elle dit que les giratoires dans les espaces bâtis doivent être éclairés.

16 Par contre cette norme précise que l éclairage des giratoires n est pas forcément nécessaire en rase campagne. Elle mentionne également l obligation d éclairer les passage pour piétons, et c est aussi un des principes appliqué par la DGMR. Pas d éclairage = pas de passage pour piétons.

17 Nous avons enfin la directive 202 de la SLG qui explique en détail comment choisir la classe d éclairage en fonction de la situation (environnement bâti, charge de trafic, etc) Basée sur les normes européennes, cette directive donne des exemples, elle est très technique et s est même récemment adaptée (en 2016) à des techniques nouvelles puisqu elle traite aussi de la question de l abaissement de l éclairage aux heures creuses et de la détection

18 Nous avons donc un arsenal qui sert évidemment de base à toute nos décision, Mais, il n en reste pas moins qu il y a une différence fondamentale entre une loi, une norme ou une directive. D un point de vue juridique l application est évidemment très nuancée.

19 Et c est pour cela que la DGMR du Canton de Vaud n a finalement qu une exigence en matière d éclairage public : Les passage pour piétons En général, le reste est laissé à l appréciation des communes (qui doivent cependant nous soumettre leur projet d éclairage public lorsqu il s agit des routes cantonales) Et c est dans le cadre de ces soumission de projet d éclairage que je vais continuer pas l évocation d un aspect qui rejoint le thème de de la journée : il s agit de la pollution lumineuse. Et je me base maintenant sur des cas très concret.

20 Plutôt que de parler de pollution lumineuse, on pourrait parler d éclairage inutile. Il peut être utile d éclairer un monument, l objectif est esthétique, et malgré la subjectivité de la chose, l intérêt est indiscutable pour certains. Il y a par contre des éclairage dont personne ne peut dire qu il sont utile. Je pense aux faisceaux perdus qui finissent vers le ciel, mais aussi, en matière d éclairage routier à toutes les lumières qui éblouissent, captivent le regard ou contribue à détourner l attention ou diminuer la perception de l espace routier nécessaire.

21 J ai récemment eu le cas d une commune qui avait installé des bornes lumineuses semblables à celles-ci, pour éclairer un trottoir le long d une route cantonale.

22 Voici une photo du cas précis.. Développement du cas Heureusement une solution a pu être trouvée par le simple ajout de déflecteurs, mais beaucoup de travail et de discussions aurait pu être évités si on y avait pensé dès le début. Remarquez, comme il s agit là de matériel et de technologie relativement récent, on n a pas forcément de recul ni d expérience. Mais un projet similaire dans une autre commune a donnée quelque chose comme ceci :

23 Cette photo n est pas celle du cas auquel je me réfère, mais il s agit d un système analogue. Ce genre de luminaire placé dans une rue étroite remplissait parfaitement sa fonction d éclairage de l espace piétonnier, mais, vu la proximité des bâtiments, les riverains y voyaient comme en plein jour dans leur chambre à coucher. Et c est la que réside le problème entre la fonction première de l éclairage, son efficacité et ses effet collatéraux. Je ne condamne certes pas ce type de luminaire qui peut être parfaitement adapté selon les circonstances. Du reste dans le cas de cette photo, il n y a aucune gêne aux riverains ou aux piétons, mais imaginez la chose dans une rue étroite comme dans le cas problématique que je viens de mentionner, le ressenti est très différent.

24 Dans cette avenue parisienne réputée, les luminaires que l on voit ici on certainement une utilité qui va plus loin que le simple éclairage de la route. Il ont manifestement une fonction d habillage du bâtiment. Je ne pense pas qu il y ait lieu de remettre en question cet aménagement.

25 Par contre, quand dans l espace routier on est confronté à ce genre de vue, on peut se poser la question : est-il bien utile de voir tous ces point lumineux.

26 Dans cet autre exemple, nous avons une route parfaitement éclairée, mais même si l intensité des points lumineux ne gêne pas forcément les conducteurs, il est quand même manifeste que leur perception n apporte rien. Je ne suis pas vendeur d abat-jour, mais je suis sûr qu on y gagnerait en confort de conduite si un cache approprié masquait tout ces points lumineux, sans toutefois diminuer l éclairement de la chaussée.

27 Le résultat pourrait être celui-ci

28 Je termine sur deux exemples d éclairage qui remplissent bien leur rôle

29 Je n ai malheureusement pas trouvé d exemple d éclairage routier qui se limite à éclairer juste la chaussée, sans rayonnement parasite, mais je suis sûr que ça viendra.

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