Résumé. Note de synthèse 24 juin Groupes de travail géographiques et thématiques des acteurs de la solidarité internationale en Bourgogne

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1 Note de synthèse Groupes de travail géographiques et thématiques des acteurs de la solidarité internationale en Bourgogne : état des lieux et recommandations Valérian GATTI, volontaire au sein du réseau Bourgogne Coopération Conseil d'administration du 24 Juin 2014

2 Résumé Pour les réseaux régionaux des acteurs de la coopération et de la solidarité internationale, les groupes de travail géographiques et thématiques sont des outils répondant à différents objectifs : Le partage des informations et l'échange d'expérience Le renforcement des compétences Le partage des coûts humains, financiers ou matériels La capitalisation et la visibilité L'apprentissage du travail en réseau On peut distinguer trois types de groupes de travail : 1. Les groupes de travail géographiques, aussi appelés «groupes pays», 2. Les groupes de travail thématiques, 3. Les groupes de travail géographiques ou thématiques dits «mutualisés», consistant à la mise en place d'un projet commun à différentes organisation d'un même territoire. Ces dynamiques donnent lieu à différentes formes de rencontres : 1. Des réunions d'information, 2. Des temps de formations, 3. Des temps d'échanges d'expériences, 4. Des réunions de travail, pour la mise en place d'une action spécifique. A la vue du contexte bourguignon, 5 propositions d'actions peuvent-être effectuées pour le réseau Bourgogne Coopération, à mettre en place selon les moyens impartis : Formaliser les groupes de travail thématiques pré-existants au sein du réseau Bourgogne Coopération (Semaine de la solidarité internationale, Education à la citoyenneté internationale, Eau, etc.) Dans la continuité des rencontres «De la Bourgogne au Sahel», inviter les organisations mobilisées à travailler concrètement sur un projet local commun Au cours de l'année 2015, organiser deux temps d'échanges et d'information «Mali» et/ou «Burkina-Faso» Initier avec un petit groupe de travail pilote, une réflexion autour de la construction d'un projet de coopération mutualisé avec le Burkina-Faso, En anticipant d'une année minimum, créer un groupe de travail thématique pour promouvoir et informer autour des années internationales des Nations-Unies, ou d'enjeux nationaux / internationaux (agriculture familiale, agenda post-omd, etc.)

3 Cette note a pour objectif de donner des clefs de compréhension aux membres du réseau Bourgogne Coopération afin de faciliter la mise en réseau géographique et/ou thématique des organisations de coopération et de solidarité internationale à l'échelle régionale. Elle s'attache plus particulièrement à analyser les enjeux des «groupes de travail», à travers un regard national des différentes pratiques menées par les réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA) dans ce domaine. Enfin, cette note identifie des pistes d'actions pour le territoire bourguignon. I. Objectifs des groupes de travail géographiques et thématiques Un groupe de travail, géographique ou thématique, recherche principalement à renforcer l'efficacité des projets et «l'économie d'échelle». Néanmoins, on distingue différents objectifs : - Le partage des informations et l'échange d'expérience : pour développer son réseau, avoir connaissance des projets menés dans son secteur... - Le renforcement des compétences : pour se former autour d'une problématique commune (gestion de la problématique de la sécurité au Sahel, mise en œuvre de la loi Oudin-Santini...) - Le partage des coûts humains, financiers ou matériels : pour mutualiser des moyens logistiques (bureaux, locaux de stockage...), des déplacements à l'étranger (organisation de missions communes et de visites de terrains partagées), une expertise (mise à disposition d'experts), solliciter des appuis financiers, faciliter des démarches administratives... - La capitalisation et la visibilité : pour identifier les projets menés dans son secteur, communiquer autour de leurs résultats, les valoriser auprès des partenaires institutionnels et des publics... - L'apprentissage du travail en réseau : c'est un moyen d'instituer de nouvelles formes de participation et de gouvernance partagées. Pour un RRMA, c'est notamment un outil pour responsabiliser des membres en leur confiant le pilotage d'une réflexion collective. De manière générale, les dynamiques de mutualisation favorisent la prise en compte des différentes facettes du développement, permettant ainsi la mise en œuvre de projets dits «intégrés», transversaux et pluridisciplinaires. Elles permettent in fine la mise en œuvre de projets plus importants, tant sur le plan financier que sur le plan technique. Réduisant les «projets-doublons», ces dynamiques facilitent également le soutien des collectivités territoriales, qui préfèrent accompagner des projets mutualisés aux impacts plus importants, plutôt que de «saupoudrer» de multiples petites subventions les acteurs de leurs territoires. Il important de retenir que les groupes de travail sont avant tout des outils au service d'un ou de plusieurs objectifs. Ils ne sont pas une fin en soi. Ils sont parfois appelés «Commissions» et sont dans ce cas plus souvent liés à des objectifs de gouvernance ou de suivi de projets du réseau. II. Les formes des groupes de travail a) Des dynamiques géographiques ou «groupes pays» Les groupes de travail géographiques, appelés aussi «groupes pays» consistent en la mise en place de sessions d'informations, de formations et d'échanges d expériences autour d'une zone géographique définie ou d'un pays. Ils sont mis en place dans près de la moitié des RRMA et prennent des formes différentes selon les territoires.

4 Exemples : Les «Petit-déjeuners d'échanges d'expériences» (Territoires Solidaires, région PACA) : de 9h30 à 11h30, ces petits-déjeuners prennent la forme de discussions et de rencontres entre les acteurs engagés dans les mêmes pays, afin de partager leurs actions et leurs expériences, mais aussi d'effectuer une synthèse des difficultés rencontrées. Le groupe «Inde» (Centraider, région Centre) : ce groupe de travail est ouvert à tous les acteurs. Les réunions du groupe portent sur des thématiques précises, répondant directement aux besoins des acteurs, telles que «Coopérer dans le domaine scolaire et éducatif : comment faire?». b) Groupes de travail thématiques Les groupes de travail thématiques consistent en la mise en place de sessions d'informations, de formations et d'échanges d expériences autour d'une zone thématique définie (eau, agriculture et alimentation, genre, éducation à la citoyenneté...). Exemple : Groupe de travail «Genre et Coopération internationale» (CERCOOP, région Franche- Comté) : l'objectif de ce groupe de travail est de sensibiliser les acteurs à la question du genre et son rapport à la solidarité internationale. En moyenne, le CERCOOP organise deux fois par an depuis c) Groupes de travail mutualisés Cette forme est la plus aboutie des groupes de travail. Un groupe de travail mutualisé vise, selon la définition du terme mutualiser, à «regrouper les moyens, les savoirs et savoir-faire» des acteurs, dans le but «d économiser» des ressources lors de la mise en œuvre d'un projet. En d'autres termes, un groupe de travail mutualisé s'apparente à un comité de suivi d'un projet commun à divers acteurs. Les projets menés peuvent être locaux ou à l'international. Exemples : Groupe de travail mutualisé «Burkina-Faso» (CERCOOP, région Franche-Comté) : ce groupe a été mis en place par le CERCOOP depuis 2010, il est composé de neuf collectivités territoriales qui agissent et mettent leurs projets en commun sur le territoire burkinabé. En commun ils ont définis des objectifs : «accroître l efficacité des actions de coopération et d appui institutionnel en mutualisant un programme participatif de développement local durable ; sensibiliser aux inégalités Nord-Sud.». Groupe de travail mutualisé «Macédoine» (Horizons Solidaires, région Basse- Normandie) : ce groupe, créé sous l'impulsion du Conseil régional, est animé par Horizons Solidaires depuis Il est composé de 7 collectivités qui agissent sur le territoire macédonien, qui coordonnent leurs actions autour des thèmes «Droits de l'homme», «Sauvegarde du patrimoine», «Mémoire, Paix, Réconciliation». III. Mise en place d'un groupe de travail : méthodes et points d'attention Préalablement à la mise en place de groupes de travail, il apparaît nécessaire, pour leur permettre de répondre efficacement aux enjeux de la mise en réseau, de :

5 - Identifier clairement les acteurs du territoire, leurs thématiques de travail ou leurs zones géographiques d'intervention, mais également leurs besoins et leurs objectifs. L'engagement et la motivation des acteurs est un élément clef. - Identifier les dynamiques en cours : il est nécessaire de prendre en compte le contexte et les dynamiques régionales, nationales voir internationales (année des Nations-Unies, OMD...) afin de garantir sa pertinence, la mobilisation des acteurs et des institutions. - Penser la mise en réseau, par étapes : généralement les premières réunions des groupes de travail permettent aux acteurs de faire connaissance, les suivantes prennent la forme de réunions d'information sur une thématique définie, ou éventuellement la mise en œuvre de projets. - Définir précisément le(s) objectif(s) du groupe de travail mis en place : échanger, passer de bons moments, apprendre, travailler ensemble, etc. Selon les objectifs, il apparaît également nécessaire de prévoir des indicateurs d'évaluation. Dans tout les cas, il semble nécessaire de ne pas précipiter les choses et d'ajuster régulièrement les objectifs du groupe de travail aux besoins, aux objectifs et aux capacités d'action des acteurs. Freins et difficultés rencontrés Les difficultés rencontrées sont différentes selon le type d'acteurs mobilisés, leur région d'origine ou leur zone géographique d'intervention. Néanmoins on peut identifier différents freins récurrents : - La nécessité de générer une relation de confiance entre les acteurs et de créer du lien, notamment à travers des temps d'échange moins formels, - La construction et l'appropriation par les acteurs des objectifs du groupe de travail, - La lutte contre la rétention d'informations : le partage d'informations n'est pas forcément instinctif et peut questionner les structures sur leur identité, - La nécessité de faire émerger des solutions concrètes, répondant aux attentes de ses membres, et éviter ainsi l'essoufflement et la démotivation des acteurs. Pour ne pas s'épuiser, le groupe de travail doit permettre d'apporter régulièrement de nouveaux outils, de nouvelles connaissances, de nouveaux acteurs, un réseau plus large, une capacité d'action plus forte, une reconnaissance plus importante... - La coordination et l'animation de groupes de travail, notamment de groupes de travail mutualisés, sont chronophages. Ils demandent de réels investissement humains (exemple : le groupe de travail du CERCOOP Franche-Comté a engendré la création d'un poste salarié au Burkina-Faso). IV. Perspectives bourguignonnes a) Atouts / Leviers - Dynamiques géographiques associatives : selon le Répertoire des acteurs de solidarité internationale et de la coopération décentralisée en Bourgogne, quatre pays mobilisent le plus d'acteurs : Burkina-Faso, Mali, Niger et Madagascar. - Dynamiques thématiques du réseau Bourgogne Coopération : trois dynamiques thématiques ont été portées par le réseau de 2013 à 2014, l'eau et l'assainissement, l éducation à la citoyenneté mondiale et la jeunesse et la mobilité internationale. - Groupe de travail pré-existants : au sein du réseau Bourgogne Coopération des dynamiques collectives émergent autour de la Semaine de la solidarité internationale, de l'éducation à la citoyenneté mondiale et dans une moindre mesure autour de la thématique de l'eau et de l'assainissement. - Une demande récurrente de la part des acteurs au sein du réseau Bourgogne Coopération.

6 Parallèlement à ces leviers, il est également nécessaire de rappeler que le réseau Bourgogne Coopération a organisé en 2013 plusieurs réunions géographiques sur le thème du Sahel. Elles ont notamment permis de conclure que la zone géographique du Sahel était trop vaste pour faire émerger de réelles dynamiques collectives. b) Freins - Contraintes budgétaires et humaines : les ressources actuelles de Bourgogne Coopération ne permettent pas la mise en place de plusieurs groupes de travail géographiques, ou la création de groupe de travail trop chronophage. Un des risques est de créer un déséquilibre entre les acteurs intéressés par le pays privilégié et les autres membres, ou de ne pas avoir suffisamment de moyens pour alimenter suffisamment le groupe et l'animer durablement. - L'absence de soutien du Conseil régional de Bourgogne à cette dynamique ne facilite pas la mobilisation des acteurs et ne permet pas de mobiliser des fonds régionaux pour mener un projet mutualisés. - La disponibilité et la mobilité des acteurs : la Bourgogne est un espace géographique étendu. La question de la mobilité des acteurs et de son coût est réelle. Les associations du réseau ont pour la plupart très peu voire aucun salarié. V. Recommandations Plusieurs recommandations peuvent-être effectuées. Une étude ou des échanges plus approfondis pourront être réalisés ultérieurement, notamment à l'occasion de l'assemblée générale 2014 du réseau Bourgogne Coopération. 1. Formaliser les groupes de travail thématiques pré-existants au sein du réseau Bourgogne Coopération (Semaine de la solidarité internationale, Education à la citoyenneté internationale, Eau, etc.) Objectifs : formaliser une dimension collective et participative à la mise en œuvre des projets du réseau, enrichir et améliorer les projets en cours, responsabiliser les membres du réseau. Le groupe «Education à la citoyenneté internationale» pourrait avoir le rôle d'assurer le suivi de dispositif «Tandems Solidaires», de préparer une rencontre annuelle avec l'académie. Autres responsabilités possibles : organiser les formations à destination des enseignants et acteurs associatifs, assurer la diffusion d'outils pédagogiques, accompagner le conseil d'administration dans la mise en œuvre de sa stratégie partenariale... Le groupe «Semaine de la solidarité internationale» est déjà existant. A raison d'une à deux fois par an, il se réunit pour réaliser un bilan des activités menées en Bourgogne et définir des enjeux communs aux différents territoires mobilisés. Il pourrait également avoir en charge l'organisation d'un événement à caractère régional, l'organisation de formations pour les acteurs... Le groupe «Eau & assainissement» pourrait avoir pour but, dans un premier temps, de promouvoir la loi Oudin-Santini en Bourgogne. Il pourrait avoir la responsabilité de rencontrer les élus de la région, s'appuyant sur le travail réalisé par le réseau jusqu'à présent. A termes, des rencontres d'information pourraient être organisées.

7 2. Dans la continuité des rencontres «De la Bourgogne au Sahel», inviter les organisations mobilisées à travailler concrètement sur un projet local commun Les rencontres «De la Bourgogne au Sahel» ont permis d'identifier différents enjeux collectifs, notamment la promotion de l'engagement dans la solidarité internationale, la lisibilité et la visibilité des actions sur le territoire, et également une réelle volonté d'agir auprès des plus jeunes. Ainsi, la création d'outils de communication et d'information pourrait figurer comme une ambition commune aux acteurs engagés au Sahel. Parmi les propositions qui pourraient être débattues : réalisation d'une exposition «De la Bourgogne au Sahel», de vidéos sur les acteurs et leurs projets, d'une cartographie, d'un recueil d'expérience... Attention, la mise en œuvre d'un tel projet est conditionnée par l'accès à des cofinancements. 3. Au cours de l'année 2015, organiser des temps d'échanges et d'information «Mali» et/ou «Burkina-Faso» Ces deux pays sont les plus représentés parmi les acteurs de la solidarité internationale en Bourgogne. Des rencontres ouvertes à tous, d'échanges et d'information, pourraient avoir l'intérêt de répondre à une problématique commune identifiée à l'avance (financements, sécurité, questions politiques...). Éventuellement, à plus long terme, elle permettrait de faire émerger des dynamiques de mutualisation plus poussées. La forme pourrait être celle de «cafés du développement», avec des interventions de spécialistes, de 2 ou 3h, en fin de journée. 4 : Initier avec un petit groupe pilote, une réflexion autour de la construction d'un projet de coopération mutualisé avec le Burkina-Faso Cette dynamique aurait pour objectif de faire émerger un projet commun aux acteurs bourguignons engagés au Burkina-Faso (collectivités locales et associations). La méthode utilisée pourrait être, avec un petit groupe d'organisations dynamiques, d'organiser une rencontre d'information et d'échange autour de la mutualisation de projets de coopération, avec des intervenants qui apportent des exemples concret et qui présentent l'intérêt de cette démarche. Les acteurs sont potentiellement nombreux : Communauté de Communes de l'autunois-morvan, Association des Burkinabés de Bourgogne, JEREMI, BOFA, APPUIS, Club solidarité Hilaire de Chardonnet... Les avantages de ce choix sont également variés : les acteurs sont nombreux, le contexte sécuritaire est calme, une dynamique jeunesse pré-existe (Lycée Hilaire de Chardonnay, Lycée Le Castel), des acteurs se connaissent déjà un peu, un groupe «multi-acteurs» et régional peut émerger. 5. En anticipant d'une année minimum, créer un groupe de travail thématique pour promouvoir et informer autour des années internationales de l'onu ou des enjeux nationaux / internationaux 2014 année internationale de l'agriculture familiale, 2015 année de clôture de OMD... L'objectif de cette dynamique serait simplement d'informer au mieux les publics sur une thématique précise, à travers un travail collectif coordonné par le réseau et donnant lieu à un événement unique chaque année.

8 Annexe 1 : Schéma - Les types de groupes de travail et les formes de rencontres Types de groupes Types de rencontres Réunions d'informations Échanges d'expériences Formations Échanges d'expériences Réunions de Sensibilisation À la mutualisation Mutualisation de moyens Mutualisation de projets

9 Annexe 2 : Tableau récapitulatif du type de groupes de travail dans les Réseaux Régionaux Multi-acteurs (RRMA) Réseaux Animation de groupes Pays Animation de groupes thématiques Organisation de groupe de mutualisation IRCOD Non Non Non CapCoopération En cours Non Non Horizons Solidaires Non Oui Oui CERAPCOOP Non Non Non CASI Poitou-Charentes Oui Non Non Centraider Oui Oui Oui En cours de réalisation CERCOOP Oui Oui Oui LORSUD Non Non Non Midi Pyrénées Cop' Dev' Non Non Non RESACOOP Oui (rencontres) Oui (rencontres) Non Territoires solidaires Oui (petit dej') Oui (petits dej' ou atelier) Non ALCID Oui Un groupe Pays est piloter directement par la région Oui Non Lianes Non Non Non Annexe 3 : Nombre et types de groupes de travail dans les RRMA 3 7 Groupes Pays Groupes Thématiques Groupes mutualisés 7

10 Annexe 4 : Facteurs de mutualisation de l'action internationale des collectivités Source : Élise Garcia, L'action internationale des collectivités territoriales : un outil de développement des territoires français, Thèse de Doctorat, Université de Cergy-Pontoise, Paris, 2013.