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Transcription:

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence Au terme de ce chaptre, vous saurez : calculer les prx et les uanttés d éulbre ; caractérser les dfférents surplus ; défnr la noton de perte sèche ou charge morte ; analyser les poltues nterventonnstes de l État. Le 9 ma 005, les Franças reetaent par référendum le proet de lo u autorsat la ratfcaton du traté u établssat une Consttuton pour l Europe. Cette dernère affrmat, entre autres, la prmauté du marché comme forme organsatonnelle de l échange. Au temps de la guerre frode exstat une forme concurrente appelée planfcaton et organsée par l État. La planfcaton a pérclté car elle nat la lberté et les désrs ndvduels. L État mposat aux agents les actons économues u ls devaent réalser. Les paysans sovétues devaent devenr ouvrers pour soutenr l ndustre. Cette lberté ndvduelle est fondamentale pour Adam mth car tout agent u satsfat ses ntérêts prvés concourt à la réalsaton de l ntérêt socétal, communément appelé la man nvsble. Cette métaphore permet de mettre en exergue ue l égoïsme des agents n est pas contradctore avec le ben de la socété. De plus, la planfcaton a engendré la pénure car elle n avat pas pour obectf de satsfare les désrs ndvduels. André Comte-ponvlle (013), dans son Dctonnare phlosophue, énonce ue le désr gouverne les actons des hommes et non la rason. En effet, nous nous levons le matn pour nous rendre sur notre leu de traval non pas par rason lauelle nous enondrat de rester alté et de renoncer à des ommatons non vtales pour notre surve, mas par désr de ommaton. Dans cet obectf de ommaton, la foncton marketng apparaît alors comme une manpulaton du désr de l agent afn de pourvor à l achat des bens communs. Dans notre contexte économue, cet aspect est éludé car nous supposons la lo de ay (1803) vérfée : «Toute offre crée sa propre demande.» En concurrence pure et parfate, les économes de marché condusent à la satsfacton des ntérêts d ndvdus mus par l égoïsme car elles coordonnent les actvtés économues afn de fournr aux agents les bens et les servces u ls souhatent. Les marchés devennent ans l élément fondamental de la ve économue. Jean-Perre Gallard, commentateur bourser, personnfat le marché lors de ses commentares télévsés : le marché va mal, le marché est malade Pouruo une telle attenton est-elle attrbuée au marché? 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Mcroéconome Les défallances de marché L exstence du marché ne se ustfe pas par son rôle éthue mas par son effcacté. on rôle prncpal est de coordonner les échanges afn ue les agents retrent un gan de leurs partcpatons à cette nsttuton de marché. En concurrence pure et parfate, le marché permet à la socété de réalser les gans les plus mportants. Le marché apparaît donc comme l élément favorsant la créaton de rchesses dans une socété. Cette économe de marché condut à une allocaton effcace des facteurs de ucton et à une ucton optmale de bens et servces, u rendt compatbles les offres et les demandes. Cette économe de marché se mue en socété de marché lorsue les règles du marché s mposent à la socété. elon Polany (1983), les évolutons nsttutonnelles contemporanes mènent à une socété encastrée dans son marché. Le mécansme de marché comme modèle d organsaton socétale s mpose plus ou mons à tous les secteurs d actvté selon les prncpes déologues des drgeants poltues. Le marché n aurat pu exster spontanément sans ue l État ne permette son développement et délmte sa place. Pour Guesnere (006), le marché ne peut exster sans l exstence de règles de drot nécessares pour garantr l échange et sans monnae. Ces deux nsttutons sont du ressort de l État. État et marché sont donc mbrués. La prépondérance du marché est crtuable car le marché n est pas lé à une norme éthue, n à des crtères de ustce socale. C est pour cette rason ue l nterventon de l État dans la ve économue est souhatable et légtmée. Il exste deux grandes voes d nterventons étatues. Tout d abord, la correcton de défallances de marché. Un marché est défallant lorsu l génère des neffcactés. La coordnaton des échanges par le marché ne condut pas à réalser les gans les plus élevés pour la socété : externaltés (chaptre 3), bens collectfs (chaptre 4), concurrence mparfate (chaptres 5 et 6). Ensute, par souc de ustce socale. Même s le marché condut à une stuaton d éulbre effcace, la redstrbuton des gans entre les agents n est pas défne. Pour modfer la répartton des rchesses entre les agents, l État peut agr sot sur les uanttés, sot sur les prx. L nstauraton d une norme, l applcaton d une taxe et d une subventon untare modfent les stratéges en uanttés des agents. L État peut également se substtuer en uelue sorte au marché lorsu l détermne le prx d échange. Ces nterventons étatues à obectf socal dovent être évaluées d un pont de vue de l effcacté. Un arbtrage apparaît donc : ustce socale versus neffcacté. Dans un premer temps, nous montrons ue le marché condut à une allocaton d éulbre effcace. Cette effcacté est mesurée par la noton de surplus défn comme le gan monétare réalsé grâce à l échange. L effcacté n étant pas lée à la ustce socale, nous détallons, dans un second temps, des mécansmes d nterventons étatues et analysons leur mpact en termes d neffcacté. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 3 1. Défntons et problématue de l effcacté du marché 1.1. Défntons 1.1.1. Marché Un marché est défn par l ensemble des agents u échangent (les offreurs et les demandeurs), par les caractérstues physues du ben échangé (nous pouvons dfférencer une voture d un ordnateur), par la localsaton géographue du ben échangé (pour un ommateur parsen, le coût d une coupe de cheveux réalsée à Pars dffère de celu d une coupe de cheveux réalsée à Marselle en rason des coûts de transport) et la date de dsponblté du ben (pour les marchés au comptant, la date de la transacton coïncde avec la date de la dsponblté). 1.1.. L éulbre partel En concurrence pure et parfate, l éulbre partel est défn comme l éulbre sur un marché d un ben en supposant ue les prx des autres marchés sont nvarants (Marshall, 1890). Par éuent, les actons des offreurs et des demandeurs ne dépendent ue du prx dudt marché. Pour le marché de l mmobler, le prx d éulbre correspond au prx du mètre carré. Lesdtes actons sont dénommées respectvement offre ndvduelle et demande ndvduelle. L offre globale, notée p ( ), est égale à la somme des offres ndvduelles et s énonce : p ( ) s( p) avec s ( p) l offre ndvduelle et p le prx d éulbre du ben déré. Cette dernère dépend de la technologe de ucton, des prx des facteurs de ucton et du prx dudt ben. La demande globale, notée Dp ( ), est égale à la somme des demandes ndvduelles et s énonce : avec d ( p) ( ) d( p) Dp l offre ndvduelle. Cette dernère dépend des préférences des agents, du revenu et du prx dudt ben. À l éulbre partel, l exste un prx d éulbre postf, noté * p, tel ue l offre globale est égale à la demande globale : p ( * ) Dp ( * ) 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

4 Mcroéconome Les défallances de marché Fgure 1.1 Détermnaton du prx d éulbre en éulbre partel p D 1 (p) 1 (p) p 1 excédent p* p pénure Lorsue le prx est supéreur au prx d éulbre * p, par exemple au nveau p 1, l offre est supéreure à la demande. Dans cette stuaton d excédent (surplus), les entreprses usent davantage ue ce ue souhatent les ommateurs. Dans une telle stuaton, le prx dot basser pour écouler la ucton excédentare. Lorsue le prx est nféreur au prx d éulbre * p, par exemple au nveau p, l offre est nféreure à la demande. Dans cette stuaton de pénure, les ommateurs demandent davantage ue la ucton offerte par les entreprses. Dans une telle stuaton, le prx dot augmenter pour rédure la presson de la demande et accroître la ucton. Le prx p * défnt une stuaton dans lauelle les entreprses usent une uantté de bens égale à la uantté ue les ommateurs souhatent acuérr. En concurrence pure et parfate, ce prx * p est tel u aucun agent n a ntérêt à modfer ses chox économues. À ce même prx, les agents sont lbres de ure ou de ne pas ure et d acheter ou de ne pas acheter. ce prx d éulbre est supéreur au coût de ucton du ben, les entreprses usent le ben et le vendent en réalsant un proft. ce même prx est nféreur au prx ue les ommateurs souhatent payer pour acuérr le ben, ls achètent le ben et réalsent ans des économes. A contraro, s le prx d éulbre est trop fable et ne couvre pas les coûts de ucton, les entreprses ne usent pas et sortent du marché. ce prx est ugé trop excessf par les ommateurs, ls ne l achètent pas et sortent du marché. Applcaton 1.1 ur un marché, la demande globale et l offre globale s énoncent respectvement Dp ( ) 1 p et p ( ) p +. Calculez le prx et la uantté d éulbre. p 3 et p 8, caractérsez ces deux stuatons. 1.1.3. La concurrence pure et parfate Le marché appréhende la confrontaton d une offre et d une demande afn de procéder à des échanges basés sur un système de prx u résulte du comportement décentralsé des agents. Le marché déal est représenté par le marché de concurrence pure et parfate défn par uatre hypothèses formulées par Knght (191) et Chamberln (1933) : 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 5 Atomcté : les agents sont s nombreux u aucun ne peut avor d nfluence sur le prx d échange en modfant sa décson ou en négocant. Le prx du marché s mpose aux agents. Homogénété : les bens et les servces ne sont dfférencés ue par des caractérstues obectves ; descrpton physue, localsaton et date de dsponblté. Les ommateurs sont donc ndfférents uant à l dentté du ucteur. La marue u défnt l dentté du ucteur est absente de ce cadre car elle se défnt comme une caractérstue subectve de dfférencaton. Transparence : l nformaton est parfate. Tous les agents détennent l nformaton de l économe contenue dans les prx. Lbre entrée et sorte : les entreprses peuvent entrer et sortr du marché selon un crtère de rentablté. Il n exste donc aucune barrère nsttutonnelle n aucune barrère stratégue. Par exemple, sur le marché d assurance, des oblgatons fnancères ont été mses en place pour ue la solvablté des compagnes sot réalsée. Encadré 1.1 olvablté II olvablté II est une réforme réglementare européenne des marchés d assurance. Dans la contnuté de Bâle II, son obectf est de meux adapter les fonds propres des compagnes d assurance et de réassurance aux rsues u elles encourent. Le nveau de fonds propres a été fxé de telle sorte ue la probablté ue les compagnes d assurance honorent leurs engagements fnancers s élève à 99,5 %. Dans la ve économue, la concurrence est perçue comme la possblté offerte à une entreprse de fxer ses prx par rapport aux prx de ses concurrents et de mettre en œuvre des stratéges pour se dfférencer desdts concurrents : une stratége marketng pour dfférencer ses uts par des dfférences obectves (déclnason d une gamme) ou des dfférences subectves (utlsaton de la publcté pour établr une dentté lée à la marue) ; une stratége de réducton de coûts en modfant l organsaton de la ucton pour amélorer la rentablté de l entreprse ; une stratége d nnovaton pour établr une poston de monopole technologue pour accroître le prx La concurrence pure et parfate condut à la non-dfférencaton des actons et des agents économues. En effet, en rason du caractère ratonnel, les ucteurs chosssent tous la melleure technologe de ucton, c est-à-dre celle u permet de ure le plus de bens au coût le plus fable. Les ommateurs ne se fent u aux caractérstues physues des bens et des servces et aux prx pour établr leurs chox de ommaton. Un marché de concurrence pure et parfate suppose ue les agents prennent leurs décsons en foncton des prx u synthétsent l nformaton sans ue les agents ne nouent de contacts entre eux. Ce modèle économue ne peut décrre u une forme organsatonnelle très centralsée de décsons décentralsées dans lauelle les prx dovent être affchés par un creur de prx (Walras, 1874). 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

6 Mcroéconome Les défallances de marché 1.. Effcacté du marché 1..1. Effcacté et concurrence Ce modèle de concurrence pure et parfate est peu répandu dans la ve économue moderne. Cependant, ce modèle permet de fournr une norme u ustfe l ntensfcaton de la concurrence comme le prônent la Commsson européenne et les agences de régulaton étatues. Encadré 1. Le marché de la téléphone moble et la concurrence Le 1 er décembre 005, le Consel de la concurrence a condamné les opérateurs téléphonues Bouygues Telecom, Orange et FR à une amende de respectvement 58, 56 et 0 mllons d euros pour entente économue. Ces tros opérateurs avaent échangé des nformatons afn de stablser leurs parts de marché. Il a été reconnu ue cet échange d nformatons avat rédut l ncerttude pour l applcaton des poltues commercales, ce u a condut à une dmnuton de la concurrence et donc a annhlé toute basse de prx. L entrée de Free sur le marché de la téléphone moble en anver 01 a provoué une basse substantelle des prx des abonnements, la généralsaton des abonnements sans engagement, l augmentaton du nombre total d abonnés (car la demande totale augmente uand les prx dmnuent), le découplage de l achat du téléphone et de l abonnement et un chox restrent d abonnements. Auparavant, l exstat un ensemble mportant d abonnements : 30 mnutes, 1 heure, 1 h 30, heures, 4 heures, 6 heures, etc. Auourd hu, la concurrence exacerbée condut à une dscrmnaton plus fable. euls deux abonnements subsstent : heures ou llmté. elon l UFC-Que chosr, l entrée de Free a généré un gan de pouvor d achat de 6,8 mllards d euros. L éulbre de concurrence pure et parfate est recherché car l condut à une allocaton effcente des ressources, c est-à-dre ue celles-c sont utlsées de manère optmale. Par exemple, pour une uantté de facteurs de ucton, le nveau de ucton attent est le plus élevé possble. L effcence tradut une affectaton socale des ressources économues. L état 1 est ugé plus effcent ue l état s tous les agents préfèrent l état 1 à l état. Ce crtère d effcence se confond avec le crtère de Pareto pusu une stuaton effcente a épusé tous les gans lés aux échanges. En stuaton d éulbre partel, le surplus est la noton u permet d évaluer l effcacté des échanges réalsés. l éulbre permet d épuser tous les gans lés aux échanges, pouruo l État ntervent-l? En concurrence pure et parfate, l nterventon de l État ne se ustfe pas en termes d effcacté mas en termes de poltue socale. En effet, même s la réalsaton de l éulbre permet de réalser les gans les plus mportants, nous ne mentonnons pas la répartton desdts gans entre les agents. L éuté peut être appréhendée comme une répartton possble et acceptable des gans entre les agents. L effcacté ne condut donc pas à l éuté. Certanes poltues socales engendrent une modfcaton des prx et uanttés d éulbre générant ans une réducton des gans d échange. Les poltues socales se classent donc en deux catégores : celles effcaces u ne modfent pas les gans réalsés par l échange et celles neffcaces u usent une basse desdts gans. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 7 1... Analyse en termes de surplus Pour analyser les effets économues de l échange à l éulbre et mesurer l effcacté dudt éulbre, nous utlsons la noton de surplus à lauelle on ne peut recourr u en éulbre partel. Le surplus d un agent est défn comme le gan u l a réalsé en partcpant à l échange. Pour le ommateur, le surplus s apparente à des économes réalsées et pour le ucteur à un proft. Le surplus des ommateurs Le surplus des ommateurs permet d évaluer l avantage ue le ommateur obtent par l achat d un ben. Il est défn comme l évaluaton monétare de la satsfacton ue les agents retrent de la ommaton d un ben donné. Il est égal à la dfférence entre le prx ue le ommateur état prêt à payer pour acheter ce ben (dsposton à payer) et le prx auuel l l a acus. Le surplus représente donc les économes réalsées par le ommateur lorsu l achète un ben à un prx nféreur à celu u l état prêt à payer. Les avantages monétares des cartes de fdélsaton représentent une parte du surplus des ommateurs. upposons u un ommateur souhate acheter 1 kg de rz et u l ne souhate pas dépenser plus de 1,0. Il se rend dans son magasn Interfour ; le prx affché est de 1 et, en cas d achat, 0,10 sont versés sur sa carte de fdélté. Le surplus du ommateur est donc égal à 1,0 1 0,10 0,30. ur ces 30 centmes, 0 sont dsponbles mmédatement et 10 sont à dsposton pour un prochan achat. Deux cas sont à dérer selon le caractère dvsble du ben. Premer cas : le ben est déré ndvsble (cas dscret). La demande ndvduelle de télévsons à écran plat de talle 3 pouces dépend du prx du ben. La fgure 1. représente ladte demande. Fgure 1. Demande de télévseurs à écran plat p 800 600 500 400 350 300 1 3 4 5 Le prx de vente d un télévseur à écran plat est de 350. Pour un tel prx, le ommateur s éupe de uatre télévseurs à écran plat. Pour ces uatre untés, le ommateur est prêt à payer 800 + 600 + 500 + 400 300. Or, chaue télévseur coûte 350 ce u génère une dépense totale de 4*350 1 400. Le surplus du ommateur est donc 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

8 Mcroéconome Les défallances de marché égal à 300 1 400 900. Le ommateur n achète pas une cnuème unté car l la valorse à 300, alors ue le prx d achat est de 350. En cas d achat de cette unté, son surplus dmnue de 50 et s établt à 900 50 850. Le ommateur acuert une unté supplémentare s son surplus augmente. ur la fgure 1.3, le surplus du ommateur est représenté graphuement par la surface grsée comprse entre les prx ue le ommateur est prêt à payer pour acheter chaue unté et le coût d achat. Fgure 1.3 urplus du ommateur pour un ben ndvsble p 800 600 500 400 350 300 1 3 4 5 Applcaton 1. Pour un ndvdu, les dspostons à payer ou prx ue le ommateur est prêt à payer chaue tablette supplémentare sont résumées dans le tableau 1.1. Tableau 1.1 Dsposton à payer d une tablette Quantté 1 re e 3 e 4 e 5 e 6 e Dsposton à payer 300 50 00 150 100 50 le prx de vente d une tablette est de 180, calculez la uantté achetée et le surplus de ce ommateur. econd cas : le ben est ndvsble. Pour smplfer les calculs, nous dérerons touours une demande de type lnéare. La demande ndvduelle s énonce D( p) a bp. Posons ue le prx de vente du ben est égal à c avec bc < a. Le prx maxmal ue l ndvdu est prêt à payer, noté p max, est défn par D ( p max ) 0 p max b a. Comme a b > c D p ( ) a bc > 0. Le surplus du ommateur est donc égal graphuement à la surface grsée de la fgure 1.4, c est-à-dre l are d un trangle. Le surplus de ce ommateur, noté, est défn de la manère suvante : ( p ) max p * 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 9 Pour cette applcaton, le surplus du ommateur est donc égal à : a ( c) *( a bc) [ a bc] b b Fgure 1.4 urplus d un ommateur pour un ben dvsble > 0 p D 1 (p) c a bc Applcaton 1.3 La demande ndvduelle s énonce D( p) 100 4p. le prx est égal à 10, calculez le surplus du ommateur. Cette défnton du surplus ne peut être appluée ue s les préférences du ommateur présentent une hypothèse restrctve : l utlté margnale du revenu dot être tante (Marshall, 190). L utlté s écrt sous la forme suvante : UMx (, ) M + ux ( ) avec M la part résduelle du revenu acrée à la ommaton des bens autres ue le ben x, où x représente la uantté du ben x ommée au prx p. Nous supposons ue ux ( ) est une foncton crossante et concave en x. La contrante budgétare de l ndvdu s énonce : R M + px M R px L utlté se réécrt donc : UMx (, ) R px + ux ( ) Le surplus du ommateur mesure l avantage net retré de la ommaton d une uantté x : U Mx, UM (,0) ( ) 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

10 Mcroéconome Les défallances de marché Lorsue nous remplaçons l utlté de l agent par son expresson, le surplus du ommateur se réécrt : { } { } () () () R px + ux ( ) R+ u 0 ux u 0 px Par défnton de l ntégrale de la foncton ( ) ux u 0 se réécrt : () () 0 ux, () () m () ux u u d Ans, le surplus du ommateur s énonce : () () 0 x 0 m () u x u px u d px La ommaton du ben x est optmale s le ommateur a maxmsé son surplus. Il s ensut ue la condton du premer ordre s énonce : UMx (, ) 0 p+ u () x 0 u () x p u () x px ( ) x m m m Le surplus du ommateur se réécrt : 1 p( d ) px D ( d ) px x 0 0 ce u représente la dfférence entre l are stuée sous la foncton de demande et la dépense en ben x, c est-à-dre le trangle grsé de la fgure 1.4. Le surplus total des ommateurs est égal à la somme des surplus ndvduels des ommateurs s la foncton d utlté est uas lnéare en M : Applcaton 1.4 La demande ndvduelle du ommateur 1 s énonce D ( p) 100 4p et celle du 1 ommateur D 100 p. le prx est égal à 10, calculez le surplus total des ommateurs de deux manères. Commentez. x x 0 Le surplus des ucteurs Le surplus des ucteurs permet d évaluer l avantage ue le ucteur obtent de la vente d un ben. Il est défn comme le gan monétare ue le ucteur retre de la vente d un ben. Il est égal à la dfférence entre le prx auuel le ucteur vend le ben et le prx auuel l état prêt à le vendre afn de pourvor au remboursement de ses coûts de ucton. Le surplus représente donc le proft varable réalsé par le ucteur lorsu l vend un ben à un prx supéreur à celu auuel l état prêt à le vendre afn de couvrr ses coûts varables de ucton. En effet, à court terme, les coûts fxes sont engagés ue l entreprse use ou non. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 11 La foncton d offre est défne comme la relaton exstant entre la ucton maxmale de l entreprse et le prx de vente du ben. Elle résulte de la maxmsaton du proft de l entreprse : max π ( ) p CT ( ) avec CT( ) le coût total de ucton défn par T () CV () + CF, où CV () et CF représentent respectvement les coûts varables et les coûts fxes de ucton. À long terme, tous les coûts sont varables. Par éuent, le CF devent varable car l entreprse peut optmser le nveau du facteur fxe. À l optmalté, l n exste aucune modfcaton de ucton u permettrat d augmenter le proft. Il s ensut ue le prx est égal au coût margnal noté c ( ) : m π 0 p c m () L offre d une entreprse, notée Op ( ), est défne par ( ) 1 Op c ( p). m Le surplus d une entreprse, noté, mesure le gan monétare net retré de la ucton d une uantté : π π 0 p CV CF+ CF p CVπ + CF Par défnton de l ntégrale () () () () () () π, π() π() 0 se réécrt : ( m ) () () 0 () π π p c x dx 0 1 () () p c xdx p O xdx m 0 0 ce u représente la dfférence entre l are stuée sous la recette en ben x et la foncton d offre, c est-à-dre le trangle grsé de la fgure 1.5 s nous dérons une offre nverse lnéare, à savor un coût margnal lnéare. Fgure 1.5 urplus d un ucteur p 0 1 (p) c d + ec 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

1 Mcroéconome Les défallances de marché Dans un tel cadre, l offre ndvduelle de type lnéare s énonce O ( p) d+ ep. Posons ue le prx de vente du ben est égal à c avec ec > d. Le prx mnmal auuel l entreprse ( ) 0 p mn d e. Comme ( ) ec d > 0. Le surplus du ucteur est donc égal graphuement à la est prête à ure le ben, noté p mn, est défn par O p mn d < c O p e surface grsée de la fgure 1.5, c est-à-dre l are d un trangle. Le surplus de ce ucteur, noté, est défn de la manère suvante : ( ) p p * mn Pour cette applcaton, le surplus du ucteur est donc égal à : Applcaton 1.5 ( c d) *( ec d) [ ec d] e e L offre ndvduelle s énonce O ( p) 0 + p. le prx est égal à 0, calculez le surplus du ucteur. Le surplus total des ucteurs est égal à la somme des surplus ndvduels des ucteurs. En l absence de coûts fxes, le surplus collectf des ucteurs est égal au proft total de la branche : π > 0 Applcaton 1.6 L offre ndvduelle du ucteur 1 s énonce O ( p) 0 + p et celle du ucteur O ( p) 30 + p. le prx est égal à 0, calculez le surplus total des pro- 1 ducteurs de deux manères. Commentez. Le surplus collectf Le surplus collectf, noté coll, représente le gan net pour la collectvté ou l économe des échanges, c est-à-dre la somme du surplus total des ommateurs et des ucteurs. l État ntervent, nous aoutons alors le surplus de l État, appelé budget de l État, noté BE : + + BE coll BE 0, alors : 1 () () 1 D xdx O xdx coll 0 0 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 13 la demande et l offre sont lnéares et sans dscontnuté, le surplus collectf est défn par l expresson suvante : coll ( ) p p * max mn Il est représenté sur la fgure 1.6 par l are du trangle grsé. Fgure 1.6 urplus collectf p D 1 (p) 0 1 (p) p* * la demande totale est défne par : Dp ( ) a bp, et l offre totale par : Op ( ) d+ ep, alors le prx d éulbre est égal à p * a + d e+ b et * a b* a + d + ae bd > 0 car e b b+ e p > p mplue a > d. Le surplus collectf est donc égal à : max mn b e 1 ( a d )( ae bd ) ae bd ( ) coll b e b+ e be( b+ e) Le surplus collectf est maxmal lorsue le marché attent l éulbre concurrentel : 1 () () 1 D xdx+ O xdx coll 0 0 coll 0 D 1 ( x) O 1 ( x) p En concurrence pure et parfate, chaue entreprse maxmse son proft. La condton d optmalté énonce ue le prx égalse le coût margnal de cette entreprse. Ce prx maxmse également le surplus du ommateur lorsue la foncton d utlté est uas séparable. Ans, pour le prx d éulbre, le surplus collectf est maxmal car chaue catégore d agent a prs sa décson optmale. Il s ensut ue le lbre fonctonnement d un marché de concurrence pure et parfate est effcent car les gans réalsés par chaue type d agent sont maxmaux. Les entreprses usent la uantté u maxmse leurs profts et le surplus des ommateurs. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

14 Mcroéconome Les défallances de marché Applcaton 1.7 ur un marché, l offre globale s énonce Op ( ) 50 + 5p et la demande globale des ommateurs Dp ( ) 130 p. Calculez l éulbre et le surplus collectf.. Analyse de poltues économues La noton de surplus permet d évaluer les éuences de poltues économues menées par l État et le coût pour la collectvté est défn comme la perte sèche ou charge morte. Elle mesure la varaton de surplus collectf u résulte de l nterventon étatue. Une varaton négatve du surplus collectf est appelée charge neutre ou perte sèche. Une varaton nulle de surplus collectf stpule ue l nterventon de l État est neutre, c est-àdre ue le surplus des agents n est pas modfé. Les mécansmes peuvent être ans catégorsés en deux ensembles : ceux effcaces u ne génèrent pas de perte sèche et ceux neffcaces u usent une charge morte. Neuf mécansmes dfférents sont successvement présentés pour étuder l mpact en termes de ben-être socal..1. Mécansmes effcaces.1.1. L nstauraton d une taxe forfatare Par souc de redstrbuton, l État décde d appluer une taxe forfatare, dont le montant est noté F, c est-à-dre u elle est ndépendante des uanttés ommées ou utes selon le type d agent auuel elle s mpose. on caractère forfatare mplue une absence de modfcaton des décsons optmales des agents. Elle s appréhende comme une smple redstrbuton du surplus d un type d agent vers un autre type d agent. Par exemple, l État met en place une poltue de souten de l offre. La taxe est supportée par les ommateurs et est redstrbuée aux ucteurs. Encadré 1.3 Un mpôt forfatare sur les revenus En Angleterre, l exste tros concepts de résdence u défnssent l mposton de l ndvdu : la résdence, la résdence ordnare et le domcle. Cette dfférence de statut de résdence mplue le paement d mpôt u ne touche pas nécessarement tous les revenus. En effet, le paement d mpôt dépend de la domclaton et de la natonalté des revenus. Tout revenu perçu sur le sol anglas est taxé de la même manère. Les revenus perçus à l étranger bénéfcent d un régme fscal partculer u dépend du statut de résdence. un ndvdu reste mons de tros ans en Angleterre, l est déclaré résdent non ordnare et l ne s acutte pas d mpôt sur tous les revenus perçus en dehors de l Angleterre et non rapatrés. ce même ndvdu n a pas l ntenton de rester au Royaume-Un, l est déré comme non domclé. En cas de volonté de rapatrer ses revenus étrangers, l s acutte alors d un mpôt forfatare u dépend du nombre d années de résdence : 30 000 par an s résdent entre 7 et 1 ans et 50 000 s résdent depus plus de 1 ans. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

Chaptre 1 Éulbre partel et optmalté en stuaton de concurrence 15 la demande totale s énonce Dp ( ) a bp et s l offre totale s énonce Op ( ) d+ ep, alors le prx d éulbre est égal à p * a + d e+ b et * ae bd. Les surplus desdts agents b+ e avec un système de taxe forfatare redstrbuée s écrvent respectvement : [ a bp ] b * [ ep d] e * F 1 ae b b+ e F + F 1 ae e b+ e F Le surplus collectf est égal à la somme des surplus des agents : ( ae bd) + + + + 1 ae bd F 1 ae bd F coll b b e e b e be( b+ e) Le surplus collectf reste nchangé. L nterventon de l État est donc neutre. Ce mécansme d nterventon u accompagne cette poltue socale ne génère pas d neffcacté. Cette taxe forfatare est une redstrbuton de surplus des ommateurs vers les ucteurs. Elle est représentée par un rectangle nor sur la fgure 1.7. Le surplus des ommateurs est représenté par la zone grs foncé et le surplus des ucteurs par la zone grs clar et le rectangle nor. Fgure 1.7 Instauraton d une taxe forfatare p D 1 (p) 0 1 (p) p* * Applcaton 1.8 ur un marché, l offre globale s énonce Op ( ) 50 + 5p et la demande globale des ommateurs Dp ( ) 130 p. L État mpose aux ommateurs une taxaton forfatare d un montant de 500 u sera redstrbuée aux ucteurs comme poltue de souten de l offre. Calculez l éulbre et les dfférents surplus. Commentez. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet

16 Mcroéconome Les défallances de marché.1.. L nstauraton d un mpôt sur les socétés L État décde d mposer les bénéfces des entreprses, à un taux noté t, et de redstrbuer les recettes fscales aux ommateurs pour mettre en place une poltue de souten de la demande. En l absence de coûts fxes, le surplus des ucteurs est égal aux profts. Un mpôt sur les bénéfces rédut d autant le surplus des ucteurs et par redstrbuton augmente d autant le surplus des ommateurs. Encadré 1.4 Impôt sur les bénéfces En Irlande, les socétés sont mposées sur leurs bénéfces u comprennent leurs revenus et leurs gans mposables. La fscalté rlandase est très souvent mse en exergue en rason de la fablesse de son taux : le taux d mposton est de 1,5 %. Pour comparason, le taux normal en France est de 33,33 % ; aux États-Uns, le taux margnal vare de 15 % à 35 % ; au Royaume-Un, le taux est de 8 %. Un fable taux s explue par la concurrence fscale ue se lvrent les pays pour ue les entreprses nvestssent en Irlande. la demande totale s énonce Dp ( ) a bp et s l offre totale s énonce ( p) d+ ep, alors le prx d éulbre est égal à p * a + d e+ b et * ae bd > 0. Les surplus desdts b+ e agents avec un système d mpôt sur les socétés redstrbué s écrvent respectvement : 1 ae + + t 1 ae b b e e b+ e (1 t) 1 ae e b+ e Le surplus collectf est égal à la somme des surplus des agents : + 1 ae + + t 1 ae + + (1 t) 1 ae coll b b e e b e e b+ e coll ( ae bd) 1 ae + + 1 ae b b e e b+ e be( b+ e) Le surplus collectf reste nchangé. L nterventon de l État est donc neutre. Ce mécansme d nterventon u accompagne cette poltue socale ne génère pas d neffcacté. L mpôt sur les socétés permet de redstrbuer le surplus des entreprses vers les ommateurs. Cette taxaton est représentée par un rectangle nor sur la fgure 1.8. Le surplus des ommateurs est représenté par des la zone grs foncé et le rectangle nor et le surplus des ucteurs par la zone grs clar. Applcaton 1.9 ur un marché, l offre globale s énonce Op ( ) 50 + 5p et la demande globale des ommateurs Dp ( ) 130 p. L État met en place un mpôt sur les bénéfces de 0 % u sera redstrbué aux ommateurs comme poltue de souten de la demande. Calculez l éulbre et les dfférents surplus. Commentez. 014 Pearson France Mcroéconome, Les défallances de marché Franck Ben et ophe Mértet