Série n 2 : Résolution numériques des EDO.

Documents pareils
Exemples de résolutions d équations différentielles

F 2 = - T p K F T = - T p K 0 - K 0

TD/TP : Taux d un emprunt (méthode de Newton)

Les circuits électriques en régime transitoire

2. Quelle est la valeur de la prime de l option américaine correspondante? Utilisez pour cela la technique dite de remontée de l arbre.

MATHEMATIQUES FINANCIERES

VA(1+r) = C 1. VA = C 1 v 1

Finance 1 Université d Evry Val d Essonne. Séance 2. Philippe PRIAULET

Caractéristiques des signaux électriques

CARACTERISTIQUES STATIQUES D'UN SYSTEME

Recueil d'exercices de logique séquentielle

Sciences Industrielles pour l Ingénieur

Relation entre la Volatilité Implicite et la Volatilité Réalisée.

Texte Ruine d une compagnie d assurance

Oscillations forcées en régime sinusoïdal.

Cours d électrocinétique :

Calcul Stochastique 2 Annie Millet

CHAPITRE I : Cinématique du point matériel

Fonction dont la variable est borne d intégration

Non-résonance entre les deux premières valeurs propres d un problème quasi-linéaire

TB 352 TB 352. Entrée 1. Entrée 2

Article. «Les effets à long terme des fonds de pension» Pascal Belan, Philippe Michel et Bertrand Wigniolle

Estimation des matrices de trafics

3 POLITIQUE D'ÉPARGNE

Documentation Technique de Référence Chapitre 8 Trames types Article

Mathématiques financières. Peter Tankov

La rentabilité des investissements

THÈSE. Pour l obtention du grade de Docteur de l Université de Paris I Panthéon-Sorbonne Discipline : Sciences Économiques

Filtrage optimal. par Mohamed NAJIM Professeur à l École nationale supérieure d électronique et de radioélectricité de Bordeaux (ENSERB)

Rappels théoriques. -TP- Modulations digitales ASK - FSK. Première partie 1 INTRODUCTION

Sommaire de la séquence 12

Chapitre 7 : Intégration sur un intervalle quelconque

EFFICIENCE INFORMATIONNELLE DES UNE VERIFICATION ECONOMETRIQUE MARCHES DE L OR A PARIS ET A LONDRES, DE LA FORME FAIBLE

No Décembre. La coordination interne et externe des politiques économiques : une analyse dynamique. Fabrice Capoën Pierre Villa

Evaluation des Options avec Prime de Risque Variable

SYSTÈME HYBRIDE SOLAIRE THERMODYNAMIQUE POUR L EAU CHAUDE SANITAIRE

LE PARADOXE DES DEUX TRAINS

CHAPITRE 13. EXERCICES a) 20,32 ± 0,055 b) 97,75 ± 0,4535 c) 1953,125 ± 23, ±0,36π cm 3

Ecole des HEC Université de Lausanne FINANCE EMPIRIQUE. Eric Jondeau

Le mode de fonctionnement des régimes en annuités. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Impact du vieillissement démographique sur l impôt prélevé sur les retraits des régimes privés de retraite

MODÈLE BAYÉSIEN DE TARIFICATION DE L ASSURANCE DES FLOTTES DE VÉHICULES

Les solutions solides et les diagrammes d équilibre binaires. sssp1. sssp1 ssss1 ssss2 ssss3 sssp2

DE L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT

Risque associé au contrat d assurance-vie pour la compagnie d assurance. par Christophe BERTHELOT, Mireille BOSSY et Nathalie PISTRE

Commun à tous les candidats

MIDI F-35. Canal MIDI 1 Mélodie Canal MIDI 2 Basse Canal MIDI 10 Batterie MIDI IN. Réception du canal MIDI = 1 Reproduit la mélodie.

Chapitre 2 L investissement. . Les principales caractéristiques de l investissement

Files d attente (1) F. Sur - ENSMN. Introduction. 1 Introduction. Vocabulaire Caractéristiques Notations de Kendall Loi de Little.

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites

TRAVAUX PRATIQUES N 5 INSTALLATION ELECTRIQUE DE LA CAGE D'ESCALIER DU BATIMENT A

EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats)

Stabilisation des systèmes bilinéaires fractionnaires

DESSd ingéniérie mathématique Université d Evry Val d Essone Evaluations des produits nanciers

NOTE SUR LES METHODES UNIVARIEES

GESTION DU RÉSULTAT : MESURE ET DÉMESURE 1 2 ème version révisée, août 2003

CANAUX DE TRANSMISSION BRUITES

N Juin. Base de données CHELEM commerce international du CEPII. Alix de SAINT VAULRY

Document de travail FRANCE ET ALLEMAGNE : UNE HISTOIRE DU DÉSAJUSTEMENT EUROPEEN. Mathilde Le Moigne OFCE et ENS ULM

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

AMPLIFICATEUR OPERATIONNEL EN REGIME NON LINEAIRE

Pouvoir de marché et transmission asymétrique des prix sur les marchés de produits vivriers au Bénin

CHAPITRE 4 RÉPONSES AUX CHOCS D INFLATION : LES PAYS DU G7 DIFFÈRENT-ILS LES UNS DES AUTRES?

Chapitre 9. Contrôle des risques immobiliers et marchés financiers

Mémoire présenté et soutenu en vue de l obtention

Surface de Volatilité et Introduction au Risque de Crédit

Un modèle de projection pour des contrats de retraite dans le cadre de l ORSA

Les deux déficits, budgétaire et du compte courant, sont-ils jumeaux? Une étude empirique dans le cas d une petite économie en développement

Séminaire d Économie Publique

Séquence 2. Pourcentages. Sommaire

Continuité en un point

EPARGNE RETRAITE ET REDISTRIBUTION *

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Résolution d équations non linéaires

Thème : Electricité Fiche 5 : Dipôle RC et dipôle RL

PREMIÈRE PARTIE LIQUIDITÉ ET MICROSTRUCTURE. La Liquidité - De la Microstructure à la Gestion du Risque de Liquidité

L impact de l activisme des fonds de pension américains : l exemple du Conseil des Investisseurs Institutionnels.

COURS GESTION FINANCIERE A COURT TERME SEANCE 3 PLANS DE TRESORERIE. François LONGIN

CONTRIBUTION A L ANALYSE DE LA GESTION DU RESULTAT DES SOCIETES COTEES

Fonctions homographiques

Une union pour les employeurs de l' conomie sociale. - grande Conférence sociale - les positionnements et propositions de l usgeres

Le passage des retraites de la répartition à la capitalisation obligatoire : des simulations à l'aide d'une maquette

Copules et dépendances : application pratique à la détermination du besoin en fonds propres d un assureur non vie

Université Technique de Sofia, Filière Francophone d Informatique Notes de cours de Réseaux Informatiques, G. Naydenov Maitre de conférence, PhD

Corps des nombres complexes, J Paul Tsasa

S euls les flux de fonds (dépenses et recettes) définis s ent l investissement.

Investment Flows and Capital Stocks

Modèles de dimensionnement et de planification dans un centre d appels

UNIVERSITE JOSEPH FOURIER GRENOBLE I THESE. présentée par. Ioana - Cristina MOLDOVAN. pour obtenir le grade de DOCTEUR. Spécialité : Physique

Coaching - accompagnement personnalisé (Ref : MEF29) Accompagner les agents et les cadres dans le développement de leur potentiel OBJECTIFS

Cahier technique n 114

Estimation d une fonction de demande de monnaie pour la zone euro : une synthèse des résultats

SURVOL DE LA LITTÉRATURE SUR LES MODÈLES DE TAUX DE CHANGE D ÉQUILIBRE: ASPECTS THÉORIQUES ET DISCUSSIONS COMPARATIVES

O, i, ) ln x. (ln x)2

Sélection de portefeuilles et prédictibilité des rendements via la durée de l avantage concurrentiel 1

Annuités. I Définition : II Capitalisation : ( Valeur acquise par une suite d annuités constantes ) V n = a t

Les indices à surplus constant

n 1 LES GRANDS THÈMES DE L ITB > 2009 Les intérêts simples et les intérêts composés ( ) C T D ( en mois)

Les Comptes Nationaux Trimestriels

DÉRIVÉES. I Nombre dérivé - Tangente. Exercice 01 (voir réponses et correction) ( voir animation )

Transcription:

Universié Claude Bernard, Lyon I Licence Sciences & Tecnologies 43, boulevard 11 novembre 1918 Spécialié Maémaiques 696 Villeurbanne cedex, France Opion: MAO 007-008 Série n : Résoluion numériques des EDO. Exercice 1. Propriéés de sabilié du scéma d Euler a) Un scéma d Euler implicie Monrer que le scéma suivan es convergen e d ordre un u n+1 = u n + f( n+1, u n+1 ), b) Un scéma d Euler modifié Monrer que le scéma suivan es convergen e d ordre deux u n+1/ = u n + f(n, u n ), u n+1 = u n + f( n+1/, u n+1/ ), c) Applicaion. Soi l équaion différenielle (k > 0) y + k y = 0, y(0) = 1. n+1/ = n + /, (i) Résoudre cee équaion différenielle. Quelle es sa limie en? (ii) Écrire le scéma d Euler explicie e éudier le comporemen de la soluion lorsque n end vers l infini. (iii) On considère le scéma y n+1 y n ( y n+1 + y n ) + k = 0. Calculer la soluion y n+1 en foncion de y n k e e en déduire une condiion sur pour que le comporemen de la soluion numérique soi correc lorsque n. Monrer que le scéma es consisan d ordre deux. Exercice. Un nouveau scéma d ordre élevé Soi f une foncion de classe C (IR + IR, IR). Nous considérons l équaion différenielle ordinaire suivane avec une donnée iniiale u(0) = u 0. Nous définissons f (m) C (IR + IR, IR) par f (0) (, u()) = f(, u()) f (m+1) (, u())) = (m) u () = f(, u()) ( ) (m) (, u()) + (, u()) f(, u()), m 0. 1

a) Monrer par récurrence que u (m+1) () = f (m) (, u()). b) Nous posons ψ p (, u, ) = j (j + 1)! f (j) (, u) e définissons le scéma suivan Monrer que ce scéma es consisan d ordre p u 0 = u 0 u n+1 = u n + ψ p ( n, u n, ) c) Monrer que le scéma es sable e en déduire que le scéma es convergen d ordre p, c es-à-dire, il exise C > 0 elle que u( n ) u n C p. Exercice 3. Un scéma d ordre deux Soi f une foncion de classe C (IR + IR, IR). Nous considérons l équaion différenielle ordinaire suivane u () = f(, u()) avec une donnée iniiale u(0) = u 0. Nous nous proposons d éudier le scéma suivan u 0 = u 0 u n+1 = u n + a) Monrer que ce scéma es consisan d ordre deux. ( f( n, u n ) + f( n+1, u n + f( n, u n )) ). b) Monrer que le scéma es sable e en déduire que ce scéma es convergen d ordre deux. Exercice 4. Les scémas de ype Runge-Kua Nous considérons b 1, b, c 1, c, a IR avec 0 c 1 c 1. Puis nous inroduison des poins inermédiaires: n,i = n + c i, i = 1, e des valeurs inermédiaires u n,1 = u n, u n, = u n + a f( n,1, u n,1 ) Considérons alors le scéma suivan de Runge-Kua explicie à deux poins inermédiaires: u n+1 = u n + b j f( n,j, u n,j ), a) Quelles valeurs de coefficiens fau-il coisir pour avoir un scéma d ordre un e deux? b) Le scéma d Euler modifié enre--il dans ce cadre?

1 Correcion des exercices Exercice 1. Soi un sysème différeniel de la forme u(0) = u0, u () = f(, u()), (1) La soluion u vi sur l inervalle [0, T ]. Nous décomposons en N peis sous-inervalles [ n, n+1 ] avec n = n e = T/N. On noe v n la soluion approcée de u( n ); les scémas à un pas s écriven Nous définissons un scéma à un pas pour la résoluion numérique de (1) de la manière suivane : v 0 = u( 0 ) v n+1 = v n + φ( n, v n (), ), où φ es une foncion de IR + IR d IR + à valeur dans IR d e es obenue en cercan une approximaion de f( n, u( n )). Nous cercerons de plus à évaluer l erreur de discréisaion e n = u( n ) v n, e plus précisémen, à obenir des esimaions d erreur de la forme e n = u( n ) v n C α, où C ne dépend que de la soluion exace, du emps final T mais surou pas du pas de emps ; andis que α donne l ordre de la convergence. Proposiion 1 (Caracérisaion de la consisance) Considérons le scéma à un pas () associé à l équaion différenielle (1). Si la foncion φ C(IR + IR d IR +, IR d ) e si Alors, le scéma () es consisan. φ(, u, 0) = f(, u), [0, T ]. Proposiion (Caracérisaion de la sabilié) Considérons le scéma à un pas () associé à l équaion différenielle (1). Si la foncion φ C(IR + IR d IR +, IR d ) e si Alors, le scéma () es sable. φ(, u, ) φ(, v, ) Γ u v Téorème 1 (Consisance + Sabilié Convergence) Nous supposons que le scéma () es consisan d ordre p : il exise une consane C > 0 ne dépendan que de f, T, u 0 (e surou pas de ) elle que R(, u, ) C p, pour ou 0. De plus, le scéma () es sable par rappor aux erreurs. Alors, la soluion numérique fournie par le scéma converge vers la soluion exace de (1). De plus, l erreur vérifie l esimaion e n ( ) C [ p + e 0 ( ) ], pour ou n = 0,..., N. Exercice. 1. Nous vérifions que u (1) () = u () = f(, u()) = f (0) (, u()). Nous supposons que l asserion es vraie à l ordre m c es-à-dire que u (m) () = f (m 1) (, u()). 3

Monrons alors que u (m+1) () = f (m) (, u()). Pour cela, nous écrivons que Ainsi par composiion des dérivées u (m+1) () = (u (m) ()) = d d u(m) () = d d u (m+1) () = e puisque u () = f(, u()), nous obenons (m 1) (, u()) + u () u (m+1) () = f (m) (, u()). ( ) f (m 1) (, u()) (m 1) (, u()). Nous posons φ(, u, ) = ψ p (, u, ), c es un scéma à un pas explicie. Pour démonrer la consisance nous vérifions que φ es coninue e φ(, u, 0) = f(, u). En effe, puisque f es de classe C (IR + IR, IR), la foncion φ qui conien les dérivées jusqu à l ordre p de f es bien coninue. Ensuie Le scéma es bien consisan. Pour l ordre, nous calculons φ(, u, 0) = 00 1! f (0) (, u) = f(, u). R(, u, ) = En remplaçan φ par son expression, nous avons φ(, u(), ) = u( + ) u() φ(, u(), ) j (j + 1)! f (j) (, u()) Or, nous avons vu que pour la soluion exace u (m+1) () = f (m) (, u()), donc en remplaçan, nous obenons E donc φ(, u(), ) = 1 R(, u, ) = 1 u( + ) u() j+1 (j + 1)! u(j+1) () p j j! u(j) (). Ceci représene un développemen de Taylor ronquée de u e nous savons que u( + ) = u() p En remplaçan dans l expression de R, nous avons donc R(, u, ) = j j! u(j) () + p+1 (p + 1)! u(p+1) (ξ). p (p + 1)! u(p+1) (ξ), En supposan que u (p+1) es bornée, nous avons donc: il exise une consane C > 0 elle que le scéma es d ordre p. R(, u, ) C p, 4

. Pour la sabilié, il fau supposer que f es de classe C e que oues ses dérivées son bornées. Ainsi, oues les foncions f (j), pour j = 0,..., p son Lipsciziennes e donc φ es Lipscizienne par rappor à la variable u. Le scéma es donc sable. En appliquan le éorème du cours, le scéma es convergen d ordre p, il exise une consane C > 0 elle que u( n ) u n C p. Exercice 3. 1. Pour la consisance, nous appliquons le même raisonnemen que dans l exercice précéden. Pour monrer que le scéma es d ordre deux, c es différen. C es aussi un scéma à un pas vérifie Le scéma es d ordre deux lorsque R(, u, ) = φ(, u, ) = 1 (f(, u) + f( +, u + f(, u))). u( + ) u() 1 (f(, u()) + f( +, u() + f(, u()))) R(, u, ) C. Pour monrer cela nous rappelons que puisque u es la soluion exace u( + ) u() = 1 + f(s, u(s))ds. Or, nous avons vu que nous pouvons consruire un scéma à parir d une méode de quadraure. exemple ici nous reconnaissons presque la méode des rapèzes, d après un résula du cours : 1 + f(s, u(s))ds 1 (f(, u() + f( +, u( + ))) C Par Or, ce n es pas exacemen le scéma proposé car il fau encore approcer f( +, u( + )). À l aide d un développemen de Taylor, nous obenons e donc u( + ) = u() + f(, u()) + u (ξ), ξ [, + ] f( +, u( + )) = f( +, u() + f(, u()) + Finalemen, nous avons 1 + f(s, u(s))ds 1 ( ( +, α) u (ξ). f(, u() + f( +, u() + f(, u()) + ( +, α) u (ξ) Nous reconnaissons le erme d erreur de consisance R(, u, ) ( +, α) u (ξ) C e donc en suppsoan que f es Lipscizienne e u es bornée, nous obenons le résula R(, u, ) C.. Nous appliquons le même raisonnemen que dans l exercice précéden. ) C. 5