L expérimentation OPTICOURSES
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- Bérengère Bélanger
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1 L expérimentation OPTICOURSES Nicole Darmon UMR Nutrition Obésité Risque Thrombotique Hind Gaigi, Chef de projet (géographie et santé publique) Christophe Dubois, Coordination terrain (prévention nutritionnelle) Célia Chischportich, Evaluation (promotion de la santé) Audrey Maidon & Malu Gaubart, Diététiciennes
2 Financement InCA pour 2 ans (après 2 projets pilotes financés par l ARS-PACA) OPTICOURSES (sept 2012 sept 2014) Une recherche interventionnelle participative en nutrition visant à influencer favorablement les approvisionnements alimentaires de personnes vivant dans des quartiers défavorisés au Nord de Marseille, dans le but de réduire les inégalités sociales face au cancer et aux maladies chroniques
3 Contexte scientifique Prévention primaire des cancers Diversité alimentaire Faible statut socio-économique Densité nutritionnelle Contrôle du poids corporel
4 Alimentation et budget : ce que disent les enquêtes Enquêtes sur les motivations d achat : le prix des aliments est un critère majeur de choix alimentaire, surtout pour les personnes qui ont un faible revenu Enquêtes de budget : plus le revenu est faible, plus le budget alimentaire est faible en valeur absolue, mais pèse lourd dans le budget total Enquêtes alimentaires : plus le revenu est faible, plus les consommations alimentaires s éloignent des recommandations (moins de F&L et de poisson, plus de féculents et/ou produits sucrés) Enquêtes sociologiques : les personnes défavorisées savent que c est important de consommer suffisamment de fruits et de légumes, mais disent qu elles n en ont pas les moyens
5 Contexte opérationnel La prévention nutritionnelle institutionnelle n est pas adaptée aux situations d achat, à la complexité de l offre et aux contraintes budgétaires C est plus difficile de manger équilibré avec un petit budget, mais c est possible en sélectionnant des aliments de bon rapport qualité nutritionnelle/prix (QNP) Un lien entre apports énergétiques et statut pondéral est systématiquement observé dans les enquêtes d achat basées sur le recueil de tickets de caisse, mais généralement pas dans les enquêtes de consommation
6 Objectif et hypothèse Objectifs Améliorer le rapport qualité nutritionnelle/prix des approvisionnements alimentaires d habitants d'un territoire défavorisé. Définir un protocole d intervention-type adaptable et des outils transférables. Hypothèse En se basant sur une approche multipartenariale, territoriale et participative intervenant sur la demande et sur l'offre alimentaires, et en partant des achats réels de personnes déclarant des difficultés financières, il est possible d orienter favorablement la qualité nutritionnelle de leurs approvisionnements alimentaires.
7 Quartiers défavorisés (13e, 14e, 15e) Agir sur la Demande Agir sur l Offre Ateliers collectifs S appuyer sur les achats réels des personnes (tickets de caisse, relevés de prix) et des listes d'aliments de bon rapport Qualité Nutritionnelle / Prix (bon QNP) Supermarchés de proximité Rendre disponibles, visibles et attractifs des aliments de bon rapport QNP
8 Les besoins Des zones défavorisées au nord de Marseille : La situation sociale y est très dégradée : très faibles revenus, forte dépendance financière aux prestations CAF, sur-représentation des personnes couvertes par un dispositif de lutte contre la pauvreté et des personnes couvertes par la CMUC. Les problèmes de mobilité et d'approvisionnement y sont plus aigus qu'ailleurs : des temps de déplacements vers le reste de la ville qui sont importants. Eloigné du centre-ville, ce secteur connaît une certaine déficience de services et commerces de proximité. Les commerces de proximité sont peu nombreux : 94 habitants pour 1 commerce ou service de proximité contre en moyenne 30 habitants/1 à Marseille ; peu de postes, pas de banque.
9 Les attentes Les pouvoirs publics cherchent à mettre en place des actions : Une dynamique territoriale qui vise à améliorer la santé des résidents vivant dans les zones les plus défavorisées de Marseille. Des acteurs de terrain et des institutionnels travaillant sur les zones CUCS et/ou sur la thématique de l accès à l alimentation. Projet Régional de Santé ARS PACA : certains territoires cumulant vulnérabilité sociale et dégradation de l état de santé, doivent être priorisés en incluant la prise en compte de déterminants ne relevant pas ou pas seulement de la santé (lieu de vie, habitat...).
10 Un réseau d acteurs et des compétences complémentaires Le CODES 13 (Comité départemental d éducation pour la santé) Des centres sociaux Des conseillères en économie sociale et familiale (association ESF- Services par délégation du Conseil Général des Bouches-du-Rhône) Des professionnels de santé (Service d endocrinologie de l hôpital Nord de Marseille) Des acteurs institutionnels (Ateliers Santé Ville de la ville de Marseille et agents du Contrat Urbain de Cohésion Sociale) Un centre d examens de santé de la CPAM (CESAM 13) Des compétences pluridisciplinaires : nutrition, sociologie, économie, marketing social, promotion de la santé, évaluation
11 1. Agir sur la demande : Ateliers approvisionnements Contenu co-construit avec les groupes basé sur : Recueil et analyse des tickets de caisse des participants Echanges sur les courses (où, comment, quoi) Identification et valorisation d aliments de bon rapport QNP Apports d information sur le lien alimentation et santé Modalités adaptées au fonctionnement de chaque structure : centres sociaux, ateliers parcours RSA, hôpital, centre d examens de santé inclusion : habiter le quartier, faire les courses, déclarer des difficultés financières 4 séances en moyenne par groupe, 8 à 15 personnes par groupe => 100 à 130 participants/an
12 Prendre en compte la situation et l environnement social des personnes Partir des approvisionnements alimentaires réels des personnes : Tickets de caisse Achats sans tickets (carnet d achat) Autres approvisionnements (aide alimentaire, jardins, dons ) Tenir compte des lieux de courses et des contraintes Les moyens de transports L offre de commerces alimentaires Les prix dans les commerces de proximité
13 La co-construction des protocoles Interventions en vie réelle incompatibles avec un protocole figé : Diversité des structures et des approches Diversité des publics (malades/non malades; seul/familles ) => adaptation des protocoles tout au long de l intervention Leviers : Temps d échange réguliers de l équipe projet pour concilier les objectifs de la recherche avec la faisabilité et les attentes des acteurs et des publics sur le terrain Les actions pilote : temps et souplesse
14 La co-construction des outils La co-construction avec les publics est aussi un atout pour la recherche : Confrontation et développement d outils qui s adaptent aux spécificités des publics Des allers retours qui enrichissent recherche et action dans la phase de validation des outils Exemples : Liste d aliments de bon rapport qualité nutritionnelle/prix (QNP) => ajout d aliments de certaines communautés (Comores, Maghreb), format des outils Relevés de prix locaux pouvant faire apparaître de nouveaux aliments de bon QNP => notion de prix seuil
15 2. Agir sur l offre Objectif : explorer la possibilité de promouvoir la vente des aliments de bon rapport QNP dans des commerces de proximité en mettant en place une démarche de marketing social visant à rendre ces aliments disponibles, visibles et attractifs Mise en oeuvre : identification des lieux de courses et des stratégies de mobilité des participants (contenu construit à partir des ateliers sur la demande) identification de commerces, respect de leurs attentes et contraintes élaboration de l intervention (prospectus? carte de fidélité? animations, étiquetage?) élaboration de l évaluation
16 Evaluation OBJECTIF : Evaluer les changements des comportements d achat et en comprendre les freins et les leviers Résultats : Processus : Modification des comportements d achats - Apports de connaissances et de compétences aux publics - Participation des publics - Participation et engagement des structures relais - Participation et engagement des partenaires - Dynamique et mobilisation des commerces environnants Outils : Quanti : Economie expérimentale avant/après Quali : entretien publics 2 mois après Outils : - Indicateurs quanti : nb de pers, structures, séances, nb de refus, évolution des connaissances - Démarche qualitative : entretiens individuels et bilans collectifs avec les pers., entretiens partenaires projets et institutionnels, gérants commerces.
17 Evaluation nutritionnelle : économie expérimentale Principe : Mise en situation d achat en univers contrôlé et reproductible Application : Courses pour 2 jours (catalogue photos de vrais produits, vrais prix) Incitation financière : Les participants sont remboursés s ils rapportent un ticket de caisse comprenant certains des produits qu ils ont choisi (pour 5 minimum). Objectif => les inciter à révéler leurs vraies préférences Mesure : Modification avant-après de la qualité nutritionnelle des courses NB : Les participants reçoivent un ticket service pour leur participation Limite les biais déclaratifs et de désirabilité sociale Préserve l'estime de soi des participants.
18 Les attendus de cette recherche interventionnelle Intérêt pour la Recherche : - Méthode d identification des aliments de bon QNP, - Recommandations basées sur les achats alimentaires (prix, poids), - Marketing social pour valoriser les aliments de bon QNP dans les magasins - Economie Expérimentale pour évaluer les interventions nutritionnelles - Montrer qu il est possible de modifier favorablement les achats alimentaires en valorisant les aliments de bon QNP et en partant des achats réels des personnes Intérêt pour la Population : Faire le lien entre les aliments qu on met dans son panier, sa propre santé et celle de ses proches Acquérir la motivation et les techniques pour améliorer la qualité nutritionnelle de ce panier malgré un petit budget Intérêt pour les Pouvoirs Publics : Méthodologie et outils potentiellement transférables en vue d une réduction des inégalités sociales en nutrition
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