LES TROUBLES DE LA CONSCIENCE DE SOI
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- Christine Lafleur
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1 LES TROUBLES DE LA CONSCIENCE DE SOI
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3 Table des matières Table des matières 3 I - Définition ; Généralités 7 II - Troubles de la vigilance 9 A. Le Coma...9 B. La confusion mentale...9 C. Les états crépusculaires A. Les troubles de l'image du corps la dépersonnalisation La héautoscopie le syndrome de COTARD les dysmorphophobies B. Les troubles du schéma corporel membre fantôme hémi asomatognosie autotopoagnosie (= Syndrome d'anton-babinski) l'épilepsie temporale (= épilepsie partielle complexe)
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5 Objectifs 1. Définir la conscience et la conscience de soi. 2. Reconnaître les éléments qui y sont impliqués. 3. Enumérer les variations physiologiques et les variations pathologiques qu'elle subit. 4. Définir le coma et évaluer son stade. 5. Préciser les éléments à apprécier devant un coma. 6. Décrire la confusion mentale. 7. Enumérer les principales étiologies de la confusion mentale. 8. Définir et décrire la dépersonnalisation et ses caractéristiques et citer les situations dans lesquelles elle peut s'observer. 9. Définir la dysmorphophobie et citer les situations dans lesquelles elle peut s'observer. 10. Distinguer la différence entre le schéma corporel et l'image du corps. 5
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7 Définition ; I - Généralités I Définition : la conscience «c'est la connaissance que chacun a de la réalité extérieure, du temps qui s'écoule, de son propre corps, de ses actions et de sa vie mentale». Elle implique la vigilance, les fonctions sensitivomotrices et l'introspection. Elle subit des variations physiologiques au cours des émotions et lors du sommeil; elle est perturbée dans la confusion mentale, la démence et le coma. Définition : la conscience de soi «c'est la conscience que peut avoir un sujet de son corps et de sa personne». Elle dépend des fonctions de la vigilance et de la perception du corps. Elle sera perturbée si l'une de ces fonctions est altérée. 7
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9 Troubles de la II - vigilance II A. Le Coma c'est la perte des fonctions de relation (conscience, mobilité et sensibilité) avec conservation, plus ou mois complète, des fonctions végétatives. Devant un coma, il faut toujours apprécier : les activités spontanées : ouverture des yeux, mobilité et paroles. les réponses aux stimulations et si elles sont adaptées ou non. les fonctions végétatives (température, TA, pouls, rythme respiratoire). Leur atteinte est un signe de gravité. Les différents stades de coma sont : 1. Coma vigile (stade I) : allant de l'obnubilation de la conscience: difficulté de compréhension, de se repérer dans le temps et dans l'espace, lenteur des opérations mentales, jusqu'à l'hébétude: état de stupeur avec sidération de la pensée, la mémoire et l'attention: le sujet parait lointain et indifférent à ce qui l'entoure. 2. Coma léger (stade II) : abolition de toute relation avec le monde, avec absence de réveil. La réaction aux stimulations douloureuses est inadaptée. 3. Coma profond (stade III) : résolution musculaire totale avec abolition des réflexes et absence de réaction aux stimulations douloureuses. Certaines des fonctions végétatives sont souvent atteintes. 4. Coma dépassé (stade IV) : mort cérébrale avec abolition des fonctions végétatives spontanées. Le sujet est maintenu artificiellement en vie, par monitoring. B. La confusion mentale Associe : des troubles de la vigilance, fluctuant entre l'obnubilation et la stupeur. Par moment, la conscience s'améliore et le sujet s'inquiète de se qui se passe pour lui, demande ce qui lui arrive, pourquoi il est là : c'est la perplexité anxieuse, qui est très évocatrice. troubles de la mémoire (touchant surtout les faits récents) et de l'orientation temporo-spatiale (difficulté à reconnaître la date ni où il se trouve). perturbation des fonctions intellectuelles (calcul mental, compréhension, jugement, etc.) 9
10 Troubles de la vigilance état oniroïde : rêve éveillé avec des hallucinations visuelles. Mais aussi, des troubles organiques: variables selon l'étiologie. L'évolution est souvent passagère, avec amnésie lacunaire de la période confusionnelle. L'étiologie est le plus souvent organique (dans 90% des cas), dominée par les intoxications (alcool, drogue, médicament, CO,..), les troubles métaboliques (de la glycémie, la protidémie, l'ionogramme,...) et les causes infectieuses. Mais toute affection qui s'accompagne d'une souffrance cérébrale diffuse peut entraîner une confusion mentale. C. Les états crépusculaires Il s'agit d'un état d'hypovigilance, avec rétrécissement des champs de la conscience, empêchant un vécu fonctionnel global et associatif. 10
11 Les troubles de la III - perception du corps III A. Les troubles de l'image du corps représentent un aspect particulier des troubles de l'identité. Ils se voient surtout dans les états délirants, qui s'accompagnent d'une perturbation fonctionnelle de la conscience et de la représentation du corps, mais aussi dans des syndromes moins spécifiques, tel que celui de la dépersonnalisation. 1. la dépersonnalisation impression de changement de forme, de taille, de la matière ou de fragmentation et de morcellement du corps. Le corps parait alors, étrange et anormal. {{Lorsque ces impressions de changement portent sur le monde environnant (modification de l'ambiance, des distances entre soi et les autres, impression de voile entre soi et le monde,..) on parle, plus volontiers, de «déréalisation».}} Elle peut entraîner le sentiment d'absence de limites, entre son corps et celui des autres ou d'avec le monde extérieur, ce qui explique le «signe du miroir» et les «conduites de vérification» (parfois par des automutilations!!), fréquemment observés au début de l'évolution de certaines schizophrénies (surtout dans la forme hébéphrénique). Le sujet garde conscience de son trouble et sait que c'est sa perception qui est altérée et non les objets perçus (contrairement au délirant). On a attribué à la dépersonnalisation une valeur défensive contre le délire. Trois caractéristiques se retrouvent toujours, chez le dépersonnalisé : 1. la conscience du caractère subjectif de ces sensations : il a des doutes sur leur réalité objective. Le dépersonnalisé reste lucide et s'inquiète de la perte de ses repères les plus fondamentaux, qu'il cherche encore leur signification hors d'un délire. La dépersonnalisation parait ainsi comme moyen de défense contre le délire. 2. l'angoisse et la souffrance, accompagnent toujours ces ruminations et ces préoccupations sur l'unité du Moi. Le dépersonnalisé ressent péniblement l'immatérialité et l'irréalité de son vécu. Lorsque ce sentiment n'est plus vécu dans l'angoisse et l'étrangeté, on rentre dans le cadre du délire installé. 3. la difficulté à exprimer par des mots, les sentiments ou les sensations éprouvées (d'où l'utilisation répétée des «comme si», des métaphores,..). Le dépersonnalisé ne trouve pas les mots pour décrire cette expérience, parce que le sens et la signification du monde s'évanouissent pour lui. 11
12 Les troubles de la perception du corps 2. La héautoscopie c'est l'apparition hallucinatoire de sa propre image, devant les yeux étonnés du sujet, comme si une glace était placée devant lui. Se voit dans les lésions cérébrales (pariétro-occipitales). 3. le syndrome de COTARD impression d'absence de vie, de corps, ou de certains organes. Se voit essentiellement dans la dépression mélancolique. 4. les dysmorphophobies impression de disgrâce ou de laideur, avec vision péjorative de son esthétique. Peut se voir, normalement et transitoirement, au cours de l'adolescence ou constituer un signe de déséquilibre névrotique ou même psychotique. B. Les troubles du schéma corporel Se voient surtout dans les pathologies neurologiques: 1. membre fantôme chez les amputés, qui gardent la sensation d'une posture déterminée de leur membre par rapport au corps et dans l'espace ou ont l'impression de mouvement ou d'appui. 2. hémi asomatognosie perte de conscience d'un hémicorps. Se voit dans les lésions de l'hémisphère cérébral mineur. 3. autotopoagnosie (= Syndrome d'anton-babinski) hémiplégie gauche, avec indistinction droite/gauche et trouble de l'orientation du corps. Se voit dans les lésions de l'hémisphère cérébral dominant. 4. l'épilepsie temporale (= épilepsie partielle complexe) les crises s'accompagnent fréquemment d'une dépersonnalisation. 12
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