Suivi de la pêche à la ligne de l alose dans le Grand Bergeracois

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1 Suivi de la pêche à la ligne de l alose dans le Grand Bergeracois Saison 4 M. CHANSEAU (association MIGADO) Avec la participation de : AAPPMA Mouleydier Club Mouche Bergerac FDAAPPMA Dordogne AAPPMA Bergerac AAPPMA La Force AAPPMA Lalinde

2 1. Introduction L alose est une espèce qui se porte bien à l heure actuelle sur le bassin et qui a grandement bénéficié du rétablissement de la libre circulation sur les axes migratoires réalisé dans le cadre du plan de restauration du saumon. L augmentation des populations depuis quelques années a entraîné le développement d une conséquente activité de pêche de loisir, activité qu il convient de valoriser et de promouvoir. C est ainsi que depuis, l association MIGADO, chargée de la plupart des actions concernant les poissons migrateurs sur le bassin Garonne-Dordogne, la Fédération Départementale de Pêche de la Dordogne, l AAPPMA de Mouleydier ainsi que le Club Mouche Bergerac et les autres AAPPMA concernées, ont décidé de réaliser un suivi de la pêche de l alose dans le Grand Bergeracois. Ce suivi est essentiellement basé sur la distribution de carnets à des pêcheurs coopératifs qui s engagent notamment à préciser les lieu, date, heure et technique de leurs prises. En regard des réticences d un certain nombre de pêcheurs, qui voient là une façon détournée de contrôler et à terme, éventuellement, de moduler l effort de pêche, un effort de communication a été réalisé depuis ans maintenant afin d expliquer les véritables raisons de ce type de suivi, qui sont d une part la promotion de cette activité de loisir et d autre part une meilleure compréhension du fonctionnement de la population sur la partie moyenne de l axe.. Le secteur La zone de suivi s étend de l aval de Bergerac (Prigonrieux) jusqu à l ouvrage hydroélectrique EDF de Mauzac, soit un linéaire de cours d eau d une cinquantaine de kilomètres (Fig. 1). Sur ce tronçon, plusieurs secteurs principaux de pêche peuvent être individualisés de l aval vers l amont : le pool «Castang» ou «Trou du normand», les Nébouts, l aval de l aménagement hydroélectrique EDF de Bergerac, la Gravière de Mouleydier, l aval de l aménagement hydroélectrique EDF de Tuilières (pool «Marty»), les courants de Lalinde et l aval de l aménagement hydroélectrique EDF de Mauzac. Tous les résultats présentés dans la suite du rapport sont issus de ces différents secteurs de pêche. D autres secteurs sont plus ponctuellement utilisés par les pêcheurs, en fonction des notamment conditions hydrologiques, comme le pont de Mouleydier ou le Pont de chemin de fer (Cinquet) à Prigonrieux. 3. Méthode Ce suivi est essentiellement basé sur l obtention de carnets de déclaration de pêcheurs coopératifs. Pour ce faire, et quelques mois avant le début de la campagne de pêche, une réunion regroupant tous les partenaires est organisée afin d une part de faire le point sur la saison écoulée et ses principaux enseignements et d autre part d organiser la nouvelle saison (distribution de carnets ). Il est demandé à chaque pêcheur coopératif, lors de chaque sortie, de préciser le secteur prospecté, les horaires de pêche, les captures 1 et leurs horaires ainsi que les techniques utilisées. Dans la mesure du possible, une caractérisation sommaire des conditions hydroclimatiques est également réalisée. Les différentes données recueillies sont ensuite rentrées dans une base de données spécifique afin d être analysées. 1 Il est important de noter toutes les sorties de pêche, même celles qui n ont pas permis la capture de poisson. 1

3 Lidoire Louyre Gardonne Eyraud Barrage Bergerac Castang Nébouts Bergerac Caudeau Mouleydier Dordogne Gravière Mouleydier Tuilières (Pool "Marty") Barrage de Mauzac Barrage de Tuilières Lalinde Canal de Lalinde Mauzac (Calès) Courants Lalinde Gardonnette Conne 5 km Couze al Figure 1 : Les principaux secteurs de pêche de l alose en 4 4. Les conditions environnementales 4 Le tableau 1 présente les valeurs moyennes mensuelles des débits et des températures de l eau en, 3 et 4 et sur la période de référence Année Paramètres Avril Mai Juin 3 4 Débit Température 1,6 16,5 19,1 Débit Température 14,3 18, 6, Débit Température 1,3 13,6,5 Moyenne Débit Température 1 15,8 19,3 (199-1) Tableau 1 : Moyennes mensuelles des débits et des températures de l eau L année 4 se caractérise par des débits soutenus voire importants en avril et mai puis par une baisse brutale de ces débits début juin. L activité de pêche a été perturbé, notamment en mai, mois durant lequel s effectue traditionnellement la majorité des captures sur ce tronçon de Dordogne. Les faibles débits en juin ont par contre faciliter l accès à la ressource, en particulier sur la partie amont du secteur d étude.

4 5. Résultats Les résultats présentés dans la suite du rapport sont issus des carnets de captures de 16 pêcheurs coopératifs. La participation est équivalente à celle de (16 pêcheurs) mais inférieure à celle de 3 ( pêcheurs). Pour faciliter l analyse et prendre en compte certaines réalités (présence d obstacles à la libre circulation notamment) qui peuvent influer sur l abondance et donc sur l activité de pêche et son succès, les analyses porteront le plus souvent sur 3 grands tronçons de cours d eau, délimités chacun par un aménagement hydroélectrique : - le tronçon «Aval Bergerac», situé à l aval de l ouvrage hydroélectrique EDF de Bergerac et regroupant les secteurs «Aval barrage», «Castang» et «Cinquet» (aucune donnée n est disponible en ce qui concerne les Nébouts) - le tronçon «Aval Tuilières», situé entre les ouvrages de Tuilières et Bergerac et regroupant les secteurs «pool Marty», «gravière de Mouleydier» et «pont de Mouleydier» - le tronçon «Aval Mauzac», situé entre les ouvrages de Mauzac et Tuilières et regroupant les secteurs «courants de Lalinde» et «Mauzac ou Calès -» 5.1 Période et effort de pêche Si le début et la fin de l activité de pêche sont relativement comparables à celles observées lors des deux premiers suivis, le pic d activité est toutefois fortement décalé. La pêche n a réellement démarré en 4 que vers la mi-mai, soit une quinzaine de jours plus tard qu en ou 3 et s est quasiment arrêtée à la mi juin. Ceci est à mettre en relation avec l arrivée très tardive des aloses sur le partie moyenne du cours d eau, les premiers passages conséquents n ayant été observés que vers la mi-mai. 3 4 Début pêche 18-avr 16-avr 15-avr Fin pêche 8-juin 6-juin 6-juin Activité principale (1%-9% effort) 7-avr / 4-mai 1-mai / 1-juin 8-mai / 13-juin Tableau 1 : Période de pêche de l alose dans le Bergeracois en 4 et comparaison avec et 3 Il est particulièrement difficile d estimer un nombre de personnes ayant pratiqué la pêche de l alose à la ligne dans le Bergeracois une année donnée. Un suivi spécifique devrait être mis en place pour avoir une idée précise de la fréquentation. Toutefois, en regard notamment des observations ponctuelles réalisées, une fréquentation cumulée proche de celle estimée les années précédentes peut être avancée, soit a minima 4 pêcheurs sur l ensemble de la saison. Quant à la provenance des pêcheurs d alose, un suivi quasi-journalier du secteur situé à l aval de Tuilières (pool «Marty») a permis de révéler une fréquentation majoritaire de pêcheurs «locaux», c est à dire de Dordogne, avec toutefois une présence non négligeable de personnes ne résidant pas dans le département (8 départements). Les 16 pêcheurs coopératifs qui ont participé au suivi en 4, ont effectué un total de 55 sorties de pêche, soit une moyenne de près de 16 sorties par pêcheur. Le nombre varie 3

5 cependant énormément entre les individus, puisque l on note de 3 à 4 sorties par pêcheur au cours de la saison. L effort total de pêche a été de plus de 84 h, ce qui correspond à 51.5 h en moyenne par individu (min. : 4.5 h ; max. : 97.9 h). Les sorties durent en moyenne 3. h (min. : 3 min. ; max. : 15h15). 3 4 Nbre pêcheurs coopératifs Nbre total sorties Temps total pêche (en h.) Durée moy. / pêcheur (en h.) 5 53,5 51,5 Durée moy. / sortie (en h.) 3,8 3,5 3, Tableau : Principales caractéristiques de l activité de pêche 4 et comparaison avec les années et 3 Si l on ne prend en compte que les périodes principales de pêche (1%-9% de l activité), des pêcheurs coopératifs ont été présents sur les secteurs «Aval Bergerac», «Aval Tuilières» et «Aval Mauzac» respectivement pendant 88.%, 91.% et 1% du temps. 5. Secteurs de pêche Cette année encore, comme lors des deux précédents suivis, ce sont les secteurs de pêche traditionnels (Castang, Mouleydier et pool Marty et courants de Lalinde) qui ont été les plus fortement prospectés. 3 4 Aval Bergerac Aval Tuilières Aval Mauzac 1 5 Autres Tableau 3 : Principaux secteurs de pêche des pêcheurs coopératifs Une différence marquée apparaît toutefois en 4 : la très forte fréquentation du secteur de pêche le plus amont «aval Mauzac», notamment à l aval immédiat de l ouvrage de Mauzac, en raison probablement d un forte accumulation de poissons en relation avec les difficultés de franchissement de l ouvrage hydroélectrique. 4

6 1% % effort pêche 8% 6% 4% % % Aval Bergerac Mouleydier - Tuilières 3 4 Lalinde - Mauzac Figure : Répartition de l effort de pêche sur les différents secteurs en 4 et comparaison avec et 3 A noter enfin qu aucune information n est disponible sur le secteur des Nébouts alors que pourtant une activité de pêche non négligeable a été observée et surtout une très forte activité de reproduction (voir Tab. 6). 5.3 Les captures Le suivi 4 a permis de contrôler la capture totale de 45 grandes aloses sur les différents secteurs de pêche contrôlés (vs 543 et 58 respectivement en 3 et sur la base des carnets). Il est bien évident que cela ne constitue qu une fraction du stock prélevé en raison notamment de la non-collaboration d un certain nombre de pêcheurs. Il n est pas déraisonnable de penser que, tout comme les années précédentes, 3 à 5 fois plus de poissons ont été capturés en 4 dans le Bergeracois, soit de l ordre de 1 5 à 3 individus. La moyenne des prises par pêcheur (sur la base des carnets de capture, donc a priori des pêcheurs plus assidus et plus expérimentés que la moyenne) est de 8 aloses (min. : ; max. : 139), soit une moyenne de près de 1,8 poisson par sortie de pêche. L analyse brute des captures ne reflète que peu fidèlement les réalités du terrain. En particulier, elles ne renseignent pas ou peu sur la facilité de capture («accessibilité de la ressource») des poissons, c est à dire le temps de pêche moyen nécessaire pour attraper une alose. Afin de permettre aux lecteurs de se faire une idée plus précise, ont été calculées des CPUE (Capturabilité Par Unité d Effort), c est à dire les nombres moyens de poissons capturés par heure de pêche. La CPUE moyenne calculée en 4 pour l ensemble du grand Bergeracois, sur la base des carnets de pêche, quelle que soit la technique, la période ou le secteur, est de près de.54 alose/heure de pêche. Ce qui signifie, plus clairement, qu il a fallu en moyenne à un pêcheur, sur l ensemble de la saison, près de 1h5 d effort pour capturer une alose. 5

7 3 4 Nbre captures Moyenne captures / pêcheur Moyenne captures / sortie, 1,8 1,8 CPUE moyenne,6,51,54 Tableau 4 : Nombre de captures, moyenne des captures par pêcheur et par sortie et CPUE moyenne en 4, 3 et Par secteur Les captures se répartissent de la façon suivante sur les principaux secteurs de pêche : 3 individus sur le secteur «Aval Bergerac», soit 5.1%, 9 sur le secteur «Aval Tuilières» soit.4% et 335 sur le secteur «Aval Mauzac», soit 74.5%. Le calcul des CPUE met en évidence qu il a été beaucoup plus facile cette année de capturer des poissons sur le secteur «Aval Mauzac» (CPUE =.9) qu à l aval de Tuilières (CPUE =.3) ou l aval de Bergerac (CPUE =.13) Au cours de la saison En ce qui concerne les captures au cours du temps, le mois de juin s est révélé en 4 le plus productif avec 396 captures soit 88%. Seulement et 5 poissons ont été capturés respectivement en avril et mai. L année 4 est en cela profondément différente des années précédentes où la grande majorité des captures avaient eu lieu en mai. % captures Juin Mai Avril Figure 3 : Répartition mensuelle des captures dans le Bergeracois en 4, 3 et Les captures les plus précoces, cette année comme les autres années, ont eu lieu à l aval de Bergerac. Si quelques aloses ont été capturées dès la fin avril, la majorité des poissons ont été pris dans la première quinzaine de mai. A Tuilières, la majorité des captures a eu lieu durant la première quinzaine de juin alors qu à l aval de Mauzac, elles se sont étalées de la fin mai à la mi-juin. 6

8 CPUE (nbre alose / heure) 1, 1,8,6,4, 15-3 avril 1-15 mai mai 1-15 juin 16-6 juin Aval Bergerac Aval Tuilières Aval Mauzac Figure 4 : Capturabilité par unité d effort (alose / h. de pêche) sur les différents secteurs des mois d avril à juin Par techniques de pêche A peine 37.1% des poissons ont été capturés cette année à partir d embarcation (vs 75% et 85% respectivement en et 3). Cette différence marquée par rapport aux années précédentes s explique en partie par la forte productivité et le mode de prospection, essentiellement depuis la berge, du secteur «Aval Mauzac». Le calcul des CPUE confirme la faible efficacité de la pêche à partir d embarcation en 4 (CPUE Bateau =.47 ; CPUE Berge =.6). Il est toutefois délicat d analyser uniquement ce paramètre, la pêche bateau étant intimement lié à la technique de pêche au poser. La technique la plus performante en 4 est sans conteste la pêche au fouet (CPUE =.9), pratiqué pour l essentiel depuis la berge, loin devant la pêche au poser (CPUE =.36) à partir d une embarcation et la pêche au lancer (CPUE =.). Lancer,11 Figure 5 : CPUE pour les principales techniques de pêche utilisées Poser,19 Fouet,61 7

9 % captures Aval Bergerac 15-avr -avr 9-avr 6-mai 13-mai -mai 7-mai 3-juin 1-juin 17-juin 4-juin 14 % captures Aval Tuilières 15-avr -avr 9-avr 6-mai 13-mai -mai 7-mai 3-juin 1-juin 17-juin 4-juin 14 1 % captures Aval Mauzac 15-avr -avr 9-avr 6-mai 13-mai -mai 7-mai 3-juin 1-juin 17-juin 4-juin Figure 4 : Evolution des captures journalières d aloses sur les différents secteurs 8

10 Ces résultats peuvent être biaisés notamment par le fait que le secteur le plus productif cette année, c est à dire le secteur «Aval Mauzac», a été essentiellement pêché au fouet. Si l on compare toutefois sur ce secteur l efficacité des techniques «Fouet» et «Lancer», il apparaît que la CPUE pour la première (1.) est nettement supérieure à celle de la seconde (.39) En fonction de l heure de la journée L analyse des carnets de pêche a permis de déterminer précisément la répartition de l effort de pêche et des captures au cours de la journée. En ce qui concerne l effort de pêche, il se répartit sur l ensemble de la journée mais semble obéir aux rythmes traditionnels de la vie : peu d activité du matin jusqu en fin d après-midi puis augmentation progressive de la fréquentation des secteurs en fin de journée. Le créneau horaire le plus favorable pour la capture, cette année comme en 3, est sans conteste la fin de journée, à partir de h et jusqu à la nuit. La probabilité de capture est plus de 3.5 fois supérieure à celle observée en moyenne sur la journée. % effort pêche Heures de la journée CPUE (nbre / heure de pêche),5 1,5 1, Heures de la journée Figures 6 et 7 : Répartition journalière de l effort de pêche et CPUE moyennes au cours de la journée En fonction de la météo L influence de la météo a également été appréhendée dans le cadre du suivi. Il apparaît globalement et un peu schématiquement que la capturabilité est nettement plus importante lors des journées ensoleillées (CPUE =.65) que lors d épisodes pluvieux ou lorsque le ciel est couvert (CPUE =.38) Caractéristiques des individus capturés Le sexe de 33 des 45 aloses capturés par les pêcheurs coopératifs a pu être déterminé. 163 individus, soit 53.8%, sont des mâles et 14 individus des femelles. Le sex ratio, assez équilibré, est différent de celui observé en 3 où près de 6% des individus capturés étaient des mâles. Un certain nombre de pêcheurs ont également déterminé les poids de leurs captures. 51 individus ont ainsi été pesés dont 9 mâles et femelles (Tab. 5). 9

11 Mâle Femelle (n = 9) (n = ) Poids (en kg) Moyenne 1,4,1 Min. 1 1,6 Max.,5 Tableau 5 : Poids moyen, minimum et maximum des aloses capturées en 4 dans le Bergeracois Les poids moyens respectifs des mâles et des femelles capturés sont de 1,4 kg et.1 kg. 5.4 Les passages à Tuilières et le suivi de la reproduction naturelle Depuis 1989 et la mise en place de l ascenseur à poissons de l ouvrage hydroélectrique de Tuilières, les passages de poissons sont enregistrés au niveau du dispositif. Nombre aloses Figure 8 : Evolution des passages annuels d aloses au niveau de l ouvrage de Tuilières Le suivi des passages met assurément en évidence une nette augmentation de la population à partir du milieu des années 199 ( ). La station de contrôle n est toutefois qu un reflet plus ou moins fidèle de l état de la population, nombre d individus se reproduisant à l aval de l ouvrage. Afin d avoir une idée plus précise du stock reproducteur, MIGADO réalise un suivi de la reproduction à l aval de Tuilières depuis. Année Passages Tuilières Reproduction aval Total Pool Marty Gravière Nébouts Castang Tableau 6 : Nombre de géniteurs sur les principales frayères situées à l aval de Tuilières de à 4 1

12 Depuis, le stock reproducteur d aloses sur la Dordogne est en moyenne de l ordre de 8 individus. La proportion du stock qui se reproduit à l amont de Tuilières est relativement stable (35% à 44% pour une moyenne de 38%). La répartition de l activité de fraie est par contre beaucoup plus variable et probablement lié aux conditions hydroclimatiques : 1% à 46% (moyenne de 9%) de la population se reproduit à l aval de Bergerac et 19% à 5% (moyenne de 33%) à l aval de Tuilières. 5.5 Comparaison des résultats issus du suivi de la pêche aux lignes et des passages enregistrés à la station vidéo de Tuilières Comme en 3, ont été comparés les résultats issus du suivi de la pêche aux lignes, en particulier à Tuilières, avec les passages enregistrés à la station vidéo installée au niveau de l aménagement hydroélectrique EDF de Tuilières, située quelques centaine de mètres à l amont du secteur de pêche. Cette station vidéo, gérée par MIGADO depuis plus de 1 ans, permet tous les ans de comptabiliser l ensemble des poissons franchissant l ouvrage (poissons migrateurs comme le saumon, la lamproie, l alose mais aussi les espèces de rivière). Contrairement aux années et 3 où les passages observés à Tuilières semblaient fortement reliés aux CPUE sur le secteur de pêche situé à l aval immédiat de l obstacle, aucune relation ne semble exister en 4. Il semblerait que la première vague de migration ( ème quinzaine de mai) soit passée rapidement à l amont de Tuilières. Un nombre plus important de poissons correspondant à la deuxième vague (début juin) semble s être arrêté à l aval de Tuilières pour frayer, ce que confirme le suivi de l activité de reproduction sur le secteur. CPUE Tuilières 3,5 1,5 1,5 1-avr 6-avr 1-mai 6-mai 11-mai 16-mai CPUE 1-mai 6-mai 31-mai Ascenseur 5-juin 1-juin 15-juin Nbre aloses vidéo Tuilières Figure 9 : Comparaison des passages d aloses à la station vidéo de Tuilières et des capturabilités par unité d effort à Tuilières Discussion Conclusion Les captures totales dans le Bergeracois, principal secteur de pêche à la ligne de l alose sur l axe migratoire, seraient comprises en 4 entre 1 5 et 3 individus. Elles sont probablement légèrement inférieures à celles de et 3 en raison des conditions environnementales, en particulier des débits de la Dordogne, qui ont perturbé l activité de pêche durant le mois de mai. Ainsi, les captures à la ligne ne représenteraient que 1.7% à 3.5% du stock reproducteur, estimé à près de 85 individus en 4 sur la Dordogne. 11

13 Les captures déclarées par les pêcheurs coopératifs, de l ordre de 45 poissons en 4, sont légèrement inférieures à celles de (58 poissons) et 3 (543 poissons). Sur l ensemble de la saison, il a fallu en moyenne à un pêcheur à la ligne près de 1h5 d effort pour capturer 1 alose. Un tel résultat ne reflète probablement pas fidèlement la situation, la plupart des pêcheurs coopératifs étant généralement rompus à la pêche de l alose et connaissant fort bien les secteurs. D importantes variations apparaissent entre les différents secteurs de pêche. Le secteur situé à l aval de Mauzac a été cette année le plus productif, loin devant les secteurs «aval Tuilières» et «aval Bergerac». Certains soirs, il a été possible de prendre en moyenne plus de aloses par heure à l aval de Mauzac. Un tel résultat met en évidence une importante accumulation de poissons et donc un fort impact à la libre circulation des poissons de l ouvrage hydroélectrique de Mauzac. Sur les 3 aloses qui ont franchi Tuilières, moins de 5 sont parvenus à passer à l amont de Mauzac en 4. Ainsi, près de 5 poissons ont stationné sur les deux seuls secteurs favorables à la reproduction sur ce tronçon de Dordogne : l aval immédiat de Mauzac et les courants de Lalinde. Il est probable (et souhaitable pour la population qui trouvera plus en amont de nombreux secteurs de fraie) qu avec la modification apportée à la passe à poissons de Mauzac en fin d année 4, ces secteurs soient moins productifs dans le futur. A noter qu aucune information n est disponible en ce qui concerne le secteur des Nébouts, à l aval du barrage de Bergerac, où une très importante activité de reproduction a été observé cette année. Les suivis de la reproduction de l alose dans le Bergeracois réalisés depuis révèlent qu en moyenne plus de 6% des aloses remontant sur la Dordogne se reproduisent à l aval de l aménagement de Tuilières et près de 3% à l aval de Bergerac. Si ces chiffres peuvent varier annuellement en fonction des conditions hydroclimatiques, il n en demeure pas moins que ce secteur de Dordogne présente une très grande importance pour l espèce. Entre la construction d obstacles à la libre circulation (fin du XIX ème siècle début du XXème siècle) et la mise en place de dispositifs de franchissement ( ), c est ce tronçon de cours d eau qui a permis à la population de se maintenir à un bon niveau d abondance. Quatre principales frayères (Castang, Nébouts, Gravière de Mouleydier et Pool Marty) sont maintenant répertoriés et suivis annuellement. Il convient de les protéger de toute agression anthropique susceptible de modifier leur fonctionnalité à l égard de la fraie de l alose. 1

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