2 ème Forum sur l érosion du trait de côte. Mairie de Lacanau Avec le soutien du GIP Littoral Aquitain et de l Observatoire de la Côte Aquitaine

Transcription

1 2 ème Forum sur l érosion du trait de côte Mairie de Lacanau Avec le soutien du GIP Littoral Aquitain et de l Observatoire de la Côte Aquitaine

2 Ouverture Processus d érosion / Observatoire de la Côte Aquitaine Stratégie nationale / Etat Stratégie régionale / GIP Littoral Aquitain Etude locale de gestion de la bande côtière à Lacanau Discussion / Conclusion Stratégie Ordre Aquitaine du Jour

3 Jean-Michel DAVID/ Maire de LACANAU / Mot d accueil

4 Cyril MALLET / Observatoire de la côte aquitaine / BRGM David ROSEBERY / Observatoire de la côte aquitaine / ONF Processus d érosion

5 Caractérisation de l aléa érosion dans le cadre de l étude stratégique de gestion de la bande côtière en Aquitaine 2 ème Forum de Lacanau 1 er décembre 2012

6 Sommaire > Généralités concernant l érosion côtière à Lacanau > Caractérisation de l aléa «érosion» dans le cadre de la Stratégie régionale de gestion de la bande côtière > Résultats > 2

7 L érosion en Aquitaine > L érosion en Aquitaine, quelques chiffres : moyenne du littoral sableux aquitain est 1 à 3 m/an dans le Nord de l Aquitaine elle peut atteindre x 10 m/an pas systématique sur tous les secteurs et tous les ans (périodes de répit) Lacanau > L aménagement du littoral doit prendre en compte tous les facteurs : économie (tourisme, maritime ), patrimoine (naturel, historique, ).et les mouvements du trait de côte > 3

8 Erosion du littoral en France métropolitaine Erosion = 48 % Stabilité = 40 % Sédimentation = 12 % Pour les côtes d'aquitaine -Gironde = 52 % en érosion - Landes = 30 % en érosion - Pyrénées-Atl.= 65 % en érosion > L érosion est un phénomène global avant tout naturel qui n est pas spécifique à la côte aquitaine > Mais l action humaine peut l amplifier > 4

9 Exemples de facteurs naturels d érosion littorale Facteurs océaniques Variations du niveau de la mer La houle La marée Le vent Les courants Les surcotes (tempêtes, tsunamis, etc ) Les embruns, Facteurs de plage Disponibilité du sédiment Composition (sable, galets, etc ) Morphologie de la plage > 5

10 Dérive littorale Houles dominantes de NW > En Aquitaine, les houles dominantes sont de NW, elles induisent une dérive littorale vers le S > 6

11 Variations saisonnières de la plage > 7

12 Concept de temps dans les processus littoraux Échelle de temps Millénaire - Géologique Plateau continental interne Centenaire - Décades - Ingénierie Dune transgressive Plage sous-marine Années - Événement Arrière-plage Embouchure Bassin de marée Saisons - Front de dune Jours - Avant-plage Barre sousmarine Heures - Instantané Secondes - Ride l l l l 0, Échelle spatiale (km) > 8

13 Evolution du paysage littoral Naturellement.. 1 Le paysage se déplace longitudinalement au cours du temps. 2 3 En présence de constructions La plage se réduit et l estran continu de s éroder. Au final, la plage a entièrement disparue et le rabotage de l estran atteint les ouvrages de protection > 9

14 Subdivision du littoral sableux aquitain en cellules sédimentaires > La subdivision de la côte sableuse d Aquitaine en 7 cellules sédimentaires s appuie sur : les grandes unités physiographiques du littoral (typologies de plages, de dunes, et de contacts entre plages et dunes) l expertise scientifique Atlas de l érosion de la côte sableuse (en cours) > Apporte une connaissance de l évolution et de la dynamique du littoral par unité cohérente > Utile pour la gestion des sédiments > 10

15 Géomorphologie du littoral proche de Lacanau GoogleEarth, 2007 Une urbanisation sur un cordon littoral naturel > 11

16 Géomorphologie du littoral proche de Lacanau 200 m Bancs émergeants Berme Dune Dérive littorale Echanges plage-dune 2ème Forum de Lacanau érosion côtière 1er décembre 2012 > 12

17 Une solidarité morphologique et fonctionnelle entre plage et dune... Les dunes naissent de la plage avec la complicité du vent La plage peut aussi renaître de la dune... > 13

18 Scénario d évolution du contact plage-dune sur le secteur de Carcans Lacanau > 14

19 perdue sur le front de mer urbanisé. Les ouvrages de défense contre la mer ont un rôle négatif sur les échanges sédimentaires Effets dommageables d'un ouvrage de protection longitudinal (Levoy et Larsonneur, 1992, in FREMER, 2001) Effets dommageables d'un ouvrage de protection longitudinal (R. Paskoff, 1985, repris par Levoy et Larsonneur, 1992, in IFREMER, 2001) Epis transversaux (Atelier Central de l'environnement, 1986, repris par Levoy et 2 ème Forum de Lacanau érosion côtière 1 er Larsonneur, 1992, in IFREMER, 2001) décembre 2012 > 15

20 Photos aériennes M. LeCollen > 16

21 Récapitulatif de l impact des ouvrages de protection marine de Lacanau (Jossand, 2004) Nom de l ouvrage Période Impact des ouvrages (en bleu positif, en rouge négatif) Ouvrage longitudinal (perré) en enrochements (1120 m) stabilisation du trait de côte au droit des enrochements - érosion de la plage au S avec affouillements des perrés Epis en enrochements (145 m) bonne protection au N ± érosion entre les épis mais maintien d une plage haute contre le perré - érosion de la plage S - développement de baïnes au droit des épis (affouillement) > 17

22 Evolution passée du trait de côte de Lacanau Période Evolution Source de 1875 à 1967 De 1966 à 1998 De 1998 à ,3 à 0,5 m/an Considérer 1 m/an Au nord et au sud, le recul = de 20 à 30 m Au centre de la station le recul = quelques dizaines de m jusqu à 60 m Mêmes ordres de grandeurs : reculs au nord et au sud d environ 1m/an mais oscillations importantes ONF in SOGREAH- LARAG, 1995 IFREMER, 2000 Observatoire de la Côte Aquitaine > Fortes variations des volumes de sable sur la plage d une année à l autre > A long terme, des tendances significatives > 18

23 Evolution du trait de côte de Lacanau > Au N et au S de la zone urbaine : Le pied de dune peut reculer suivant des taux de 1 à 12 m / an Mais la plage peut s engraisser de + 2 m également > Fortes oscillations et tendance à l érosion <1 m / an environ > 19

24 Etude stratégique régionale de gestion de la bande côtière > Contexte Etude stratégique régionale de gestion de la bande côtière Mission confiée par le GIP Littoral Aquitain à l Observatoire de la Côte Aquitaine (BRGM et ONF) : Caractériser l aléa érosion côtière (côte sableuse et fonds de baie) et mouvements de terrain (côte rocheuse) pour l ensemble de la côte aquitaine (hors estuaire et Bassin d Arcachon) Expertise > Objectif = cartographie du «trait de côte» de référence (2009), en 2020 et en 2040 > 2 échelles : régionale et locale même méthode mais échelle de travail plus détaillée pour les sites locaux > 20

25 Notion de trait de côte trait de côte > Pour cette étude, sur la côte sableuse le trait de côte correspond à la limite plage dune, selon les cas : pied de falaise dunaire rupture de pente topographique limite de végétation dunaire ouvrage de protection longitudinal > Indicateur géomorphologique relevé à partir d observations et de mesures de terrain, de l analyse et de l interprétation d images aériennes ou spatiales > Selon les sites, cette définition est assez similaire à celle du SHOM = limite des plus hautes mers de vive-eau en conditions atmosphériques normales > Ne peut pas être utilisé directement pour des zonages réglementaires de type PPR > 21

26 Ouvrages de protection > En accord avec les Comités Scientifiques et Techniques de cette étude, les ouvrages de protection côtière ont été exclus du trait de côte de référence, selon une cartographie à dire d expert : analyse de la morphologie de la côte de part et d autre des ouvrages de manière à estimer la position du trait de côte dans le cas hypothétique où ces ouvrages ne seraient pas présents > Les ouvrages majeurs suivants ont été conservés : les digues portuaires du Verdon, de Capbreton, de l Adour, de Saint-Jean-de- Luz (Socoa, Artha et Sainte-Barbe) et de la Bidassoa > Hypothèse fondée sur l efficacité et les rôles avérés de ces ouvrages à l échelle historique, récente et actuelle Extrait de la base Ouvrages sur le littoral de Soulac-sur-Mer (Gironde) > Révision de la doctrine de mise en œuvre des PPRL en cours affinera la méthode pour la prise en compte ou non des ouvrages > 22

27 Méthode d élaboration de l évolution du trait de côte à 2020 et 2040 / érosion (littoral meuble et ouvert) Socle de connaissances Bibliographie - Études - Rapports - Thèse Levés de terrain Trait de côte Profils topo-bathy Observations Photos Télédétection Aérienne Spatiale BDD «ouvrages de protection / érosion» Traits de côte (anciens et récents) Etude diachronique (SIG) Analyse vulnérabilité (typologie, efficacité, durée de vie ) Trait de côte de référence Taux d évolution du trait de côte Tronçons homogènes Traits de côte 2020 et 2040 Extrapolation Cartographie à dire d expert > 23

28 Exemple de données disponibles Mesures terrain SIG : traits de côte, fonds carto, photos Base de données ouvrages + Expertise! > 24

29 Méthode géomatique utilisée pour définir le trait de côte futur Ligne de base «virtuelle» Cartographie des différents traits de côte Données «trait de côte» Transects (espacés régulièrement, ex. 100 m) Trait de côte extrapolé à XX ans Logiciel SIG utilisé : Arcmap v9 ( ESRI) + SDAS > 25

30 Caractérisation du niveau d aléa > «L aléa de référence est un phénomène naturel défini par une intensité et une probabilité d occurrence données» (guide méthodologique des PPR littoraux, 1997) > Pour cette étude, la caractérisation des niveaux d aléa littoraux est réalisée pour 2020 et 2040 selon les trois critères suivants : Scénarios d évolution des profils plage-dune (fonctionnements sédimentaires et géomorphologiques cf. atlas «érosion côtière») Taux moyen d évolution (cf. méthode précédente) Expertise > La cartographie de l aléa suit donc : longitudinalement (du nord au sud), le découpage par cellules sédimentaires transversalement (de l océan vers la terre), l enveloppe comprise entre les traits de côte et > Trois niveaux d aléa érosion côtière ont été affectés aux traits de côte 2009, 2020 et 2040 : Aléa faible : secteurs pour lesquels les taux moyens d évolution sont faibles (< 1 m/an en moyenne) et régulièrement alimentés en sédiment Aléa moyen : secteurs avec des taux moyens d évolution faible à assez élevé (< 2 m/an) et régulièrement alimentés en sédiment Aléa fort : secteurs avec des taux moyens d évolution faible à fort (> 2 m/an) ne disposant pas de stocks sédimentaires naturels suffisant pour permettre leur stabilité actuelle ou future > 26

31 Cartographie de l aléa érosion > Met en valeur la vulnérabilité de certains secteurs > Ex. : courants landais faibles reculs du trait de côte susceptibles de divaguer Possibilité d affecter un aléa faible à moyen en 2009 et 2020 qui deviendrait fort en 2040 > 27

32 Limites de la méthode > Ne prend pas encore en compte l impact du réchauffement climatique (montée du niveau marin ou modifications météorologiques et océanographiques) Mais la prise en compte des événements passés et récents permet de corriger cette lacune dans l extrapolation et selon les échelles de temps > Ne s applique pas aux embouchures estuariennes ou aux systèmes de passes (courants landais, estuaire de la Gironde ou passes d Arcachon) > Problème des ouvrages : comment les intégrer dans l évolution passée et future? > L approche géomatique (SIG) seule ne permet pas de cartographier le trait de côte (topographie, vulnérabilité, etc ) > Réalisée en l état actuel des connaissances > La cartographie dépend du référentiel (ex. orthophotos) et de la précision des données utilisée (ex. +/- 5 m pour relever le trait de côte) > Etape finale de cartographie «à dire d expert» indispensable > Remarque générale : révision de la méthodologie d élaboration des PPRL en cours, permettra de préciser certaines de ces limites > 28

33 Avantages de la méthode > Relative facilité de mise en œuvre > Traçabilité : avant la cartographie à dire d expert, chaque étape est justifiée et quantifiée et peut être reprise si besoin > Résultats robustes permettant de reproduire les évolutions passées (conformité entre les taux d évolution calculés et mesurés) > Méthode utilisée sur d autres littoraux pour études similaires > 29

34 Evolution prévisible/aléa à Lacanau > A Lacanau, poursuite de l érosion avec un recul de l ordre de 1 m/an jusqu à 2040 > Rappel de la méthode : les traits de côte en 2020 et 2040 ont été définis au droit de la station de manière à s aligner au nord et au sud sur les tronçons éloignés des traits de côte de 2020 et 2040 pour lesquels les ouvrages n ont pas d impact les ouvrages ne sont pas pris en compte Position des traits de côte 2009, 2020 et 2040 sur le secteur de Lacanau. Légende : 1 (aléa faible), 2 (aléa moyen) et 3 (aléa fort) > 30

35 Application Limites d utilisation : - Données produites pour une analyse à une échelle régionale dans le cadre de la stratégie régionale de gestion du trait de côte - Trait de côte estimé sans prise en compte des ouvrages sauf digues portuaires majeures - Interprétation interdite sans une lecture préalable de la méthodologie et sans connaissance des hypothèses retenues (notamment pour les ouvrages de protection) - Diffusion et reproduction interdite > 31

36 Application Limites d utilisation : - Données produites pour une analyse à une échelle régionale dans le cadre de la stratégie régionale de gestion du trait de côte - Trait de côte estimé sans prise en compte des ouvrages sauf digues portuaires majeures - Interprétation interdite sans une lecture préalable de la méthodologie et sans connaissance des hypothèses retenues (notamment pour les ouvrages de protection) - Diffusion et reproduction interdite > 32

37 Conclusions > Sur la base des connaissances actuelles, il est possible d estimer les évolutions probables du littoral aquitain > Les analyses réalisées pour cette étude confirment les tendances moyennes d évolution du littoral aquitain connues Pour la côte sableuse Recul de 1 à 3 m/an en moyenne selon des vitesses maximales pouvant localement atteindre 6 m/an A l horizon de 2020, un linéaire de 53% de la côte sableuse aquitaine est concerné par un aléa faible, 33% par un aléa moyen et 14% par un aléa fort Pour la côte rocheuse Recul de 20 cm/an en moyenne Le linéaire concerné par un aléa faible représente 45%, 42% pour un aléa moyen et 13% pour un aléa fort > La submersion marine n a pas été prise en compte dans cette étude et fera l objet d analyses ultérieures, de même que le recul du trait de côte landais à 100 ans pour les communes ayant des PPRL prescrits > 33

38 Conclusions > La cartographie de l aléa (à différencier d une cartographie de risque) est dressée dans un but informatif, dans l état actuel des connaissances. Elle ne peut être agrandie à une échelle plus fine sans procéder à des levés de terrain plus précis sur un support cartographique adapté > Pour une utilisation de ces données à d autres fins (ex. réglementaires) nécessité de réaliser une étude plus détaillée à l échelle locale comme sur Lacanau > Cette étude à permis de définir l'aléa au niveau régional (Objectif de la commande du GIP Littoral Aquitain) > 34