Dynamique du marché du biocontrôle et zoom sur le marché des fourmis «coupeuses de feuilles»
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- Thibault Larocque
- il y a 6 ans
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1 Dynamique du marché du biocontrôle et zoom sur le marché des fourmis «coupeuses de feuilles» Aperçu global du marché Le biocontrôle est un segment du marché des pesticides qui regroupe l ensemble des substances et préparations destinées à la prévention, le contrôle ou l élimination d organismes indésirables. Le biocontrôle concerne les solutions de protection des végétaux et de lutte contre les insectes utilisant des mécanismes naturels. Le marché global des produits phytosanitaires a atteint 52 Mds $ en Avec une croissance annuelle de +5,7%, il devrait atteindre 90 Mds $ en Les insecticides représentent 44% de ce marché. Sur le seul Brésil, le marché des phytosanitaires a atteint 9,6 Mds $ en 2016 dont 3 Mds $ pour les insecticides.
2 Herbicides 34% Fongicides 22% Insecticides 44% Le marché global des produits de biocontrôle a quant à lui atteint environ 1,2 Mds en 2012 et devrait atteindre 5 Mds en 2020, soit 8.5% du marché phytosanitaire (15% au Brésil). Il affiche une croissance de 15% par an 1 qui devrait s accélérer dans les années à venir en raison notamment de l interdiction d utilisation de pesticides chimiques en Les projections à horizon 2030 estiment que le biocontrôle pourrait ainsi représenter 50% du marché de la protection des cultures 2. Le marché mondial des produits de biocontrôle Les micro-organismes (virus, bactérie, protozoaire, levures, champignons) constituent le segment majeur du biocontrôle, avec plus de 50% du marché. S ensuivent les macroorganismes, les médiateurs chimiques et les substances naturelles extraites de plantes, micro-organismes ou animaux
3 Les tendances du marché La réduction de coûts et la diminution du temps d acceptation liée à la réglementation des produits de biocontrôle sont un des moteurs de croissance actuelle du marché. Le traitement par biocontrôle est également en pleine expansion en raison de la tendance à la protection de l environnement et de la santé humaine. La réduction de résidus de pesticides en aval de la filière est de plus en plus recherchée, autant par les acteurs de l industrie agroalimentaire que par les consommateurs finaux. Les produits de biocontrôle s inscrivent dans ce contexte global de développement durable et apporte une valeur ajoutée aux productions agricoles qui se traduit concrètement par des prix de vente plus élevés. Les principaux freins à la mise en place de méthodes de biocontrôle sont un manque de garantie sur l efficacité de ceux-ci. Une efficacité moindre paraît cependant acceptable par les agriculteurs. Cette efficacité moindre est également compensée par l absence d apparition de résistances comme cela est généralement observé avec les pesticides de synthèse au-delà de 5 années de traitement. Enfin, à la différence des pesticides de synthèse, le mode d action des solutions de biocontrôle est généralement très spécifique du nuisible à contrôler. Le passage de l utilisation de pesticides de synthèse à celle de solutions de biocontrôle nécessite donc de pouvoir disposer d une gamme de produits permettant de faire face à l ensemble des nuisibles rencontrés. Le développement des gammes de produits est donc un enjeu fort pour l industrie du biocontrôle. La dynamique du marché du biocontrôle en a fait un sujet stratégique pour l ensemble des industriels de l agrochimie qui se traduit par une forte activité de partenariats et d acquisitions : Bayer CropScience a racheté Prophyta, spécialisée en protection des cultures par bioinsecticides, pour 46 M $ en Arysta LifeSciences a acquis Goëmar en 2015, qui développe des technologies de bioperformance des plantes. In Vivo Agrosciences a racheté Bioline en 2016, filiale de Syngenta spécialiste de la lutte biologique à travers les macro-organismes notamment. D un autre côté, Koppert s est allié en 2016 à Lantmännen BioAgri pour récupérer ses brevets et produits afin de renforcer son pipeline et son portfolio de biopesticides. Novozymes est également particulièrement actif avec l acquisition de 5 entreprises depuis 2011.
4 Zoom sur le contrôle des fourmis «coupeuses de feuilles» Un marché international dominé par le Brésil Le Brésil concentre plus de 60% des surfaces d Amériques impactées par les Attines, avec 69 Mha de surfaces agricoles et 7,7 Mha de sylviculture. Les 3 cultures majeures que sont le maïs, le soja et la canne à sucre représentent à elles seules 53 Mha. L agriculture brésilienne est duale, avec un secteur qualifié d «agro-négoce» qui regroupe exploitations et exploite 63% des surfaces, et un secteur qualifié d «agri-familiale», plus pauvre et alimentant le marché intérieur, constitué de 4,3 millions d exploitations. Enfin, l agriculture brésilienne se caractérise par une augmentation continue des surfaces agricoles à un rythme de 1,5% par an. Les pertes économiques occasionnées par les fourmis coupeuses de feuilles sont particulièrement élevées. En sylviculture, l Institut de Recherche et d Etudes Forestières (IPEF) évalue les pertes potentielles annuelles à 9,6 Mds $. Sur la canne à sucre, les pertes potentielles sont estimées à 1 Mds $. Dans les cultures de blé, les pertes de productivité peuvent atteindre 15%. A ces pertes directes s ajoute des pertes indirectes, les attaques de ces fourmis diminuant la résistance des cultures aux autres nuisibles. Le contrôle des fourmis coupeuses de feuille repose aujourd hui principalement sur l utilisation de pesticides de synthèses, avec une substance qui domine le marché sud-américain. Au total, 35 formulations sont enregistrées au Brésil, détenues par 19 titulaires des enregistrements. Enfin, le marché brésilien ouvre les portes du Mercosur, le marché commun d Amérique du Sud Le Mexique, second marché à fort potentiel Le Mexique est le 12 ème producteur et le 14 ème exportateur mondial d aliments 3. Le secteur primaire connait une croissance régulière notamment grâce à d importants investissements publics réalisés pour moderniser et professionnaliser l agriculture. Comme l agriculture brésilienne, l agriculture mexicaine est duale. 73% des exploitations ont des surfaces inférieures à 5 ha et plus de la moitié de la superficie agricole est répartie au sein des ejidos (un régime de propriété dit social). Une agriculture entrepreneuriale dynamique s est développée au Nord du Mexique et regroupe 8,7% des unités économiques agricoles. 4 Le Mexique est également particulièrement à la pointe dans l agriculture biologique. Il est le 5 ème producteur mondial de produit agroalimentaire biologique 5. En 2009, on comptait exploitation spécialisée dans l agriculture biologique, avec une croissance de 20 à 30% par an de ce nombre. Les revenus de ces exploitations étaient supérieurs de 20 à 40% des revenus de l agriculture conventionnelle. En 2015, les surfaces cultivées en agriculture biologique représentaient ha 6. Avec 13,8 Mha de surfaces agricoles récoltées et impactées par les fourmis «coupeuses de feuilles» et ha de plantations forestières, le Mexique est le second marché d Amérique latine. Il ouvre les portes du second gros marché économique d Amérique du Sud : l Alliance du Pacifique. 3 Note du 30 mai 2016 de l ambassade de France au Mexique sur «le secteur agricole et agroalimentaire au Mexique» 4 Fiche technique «lespolitiques agricoles à travers le monde, cas du Mexique» - Ministère français de l agriculture 5 Le marché des produits biologique au Mexique 2009 Ambassade du Canada au Mexique. 6 Données statistiques du site
5 Guadeloupe et Guyane : un marché pilote Si les superficies concernées sont bien moins importantes, la Guadeloupe et la Guyane offrent un premier marché dépourvu de concurrence, en très forte attente d une solution alternative de contrôle des fourmis «coupeuses de feuilles» et avec une réglementation particulièrement favorable : - Loi Labbé qui interdit l utilisation de pesticides de synthèse dans le segment du jardinier amateur et des espaces verts - Règlement européen 1107/2009 relatif aux substances de base - Mise en place des Certificats d Economie des Produits Phytosanitaires (CEPP) En Guadeloupe, l agriculture représente 2,6% du PIB et comptait 7800 exploitations en Ce nombre est en diminution régulière et devrait se stabiliser à 5000 exploitations en Il s agit dans la majorité des cas d exploitations de petites tailles (moyenne de 4ha). Les exploitations sont adhérentes de coopératives agricoles, qui assurent la distribution des productions ainsi que la vente des intrants. On en dénombre 8 pour la Guadeloupe. La diminution du nombre d exploitation s accompagne d une professionnalisation avec des besoins en outils plus performants. En Guyane, l agriculture est en augmentation, que ce soit en termes de Superficie Agricole Utilisée (SAU) (+15% entre 2012 et 2014) ou en nombre d exploitations agricoles (+15% entre 1989 et 2000 et +11% entre 2000 et 2010). Le nombre d exploitation est aujourd hui de Cette augmentation concerne les cultures céréalières (+22% de superficies cultivées entre 2012 et 2014), les tubercules, racines et bulbes d origine tropicale (+9%), la culture fruitière (+15%). L augmentation de la SAU et le développement de cultures couvrant toutes les saisons devrait s accompagner d une augmentation des attaques par les fourmis «coupeuses de feuilles». Aux activités agricoles viennent s ajouter : - en Guadeloupe une demande pour le traitement du domaine forestier départemental - le segment du jardinier amateur pour la Guadeloupe et la Guyane Vous comprendrez que les données chiffrées aussi bien sur le potentiel de ces différents marchés que sur nos perspectives commerciales ne peuvent être détaillées au-delà de ce qui est déjà mentionné dans la présentation publique de notre projet. Cependant, ces données ainsi que les études de marché réalisées sont bien évidemment communiquées à l équipe de Wiseed lors de la phase d audit
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