Compte rendu de réunion du 1 er au 3 décembre 2011

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1 Accueil de la délégation d Istanbul COMENIUS REGIO Lutte contre le décrochage scolaire : Prévenir, Analyser, Innover Compte rendu de réunion du 1 er au 3 décembre 2011 Lieu des réunions : Bobigny, Romainville et Pierrefitte-sur-Seine Compte-rendu des rencontres 1er jour: Jeudi 1er Décembre 2011 Visite du Collège Gustave Courbet de Romainville. Accueil: La réunion a débuté au collège Gustave Courbet à Romainville, Joël Houssin, au nom du Conseil général 93 et Olivier Catayée, Principal du collège, ont souhaité la bienvenue aux partenaires turcs et ont présenté l organisation des trois journées. 1er temps de travail Présentation du collège Gustave Courbet. Olivier Catayée a précisé les caractéristiques principales du collège, 710 élèves, seulement 21% des élèves de milieux sociaux favorisés, beaucoup de jeunes d origine étrangère, les enseignants sont jeunes (80% ont moins de 40 ans) La devise de son établissement : «Réussite et Epanouissement». Une priorité est donnée au travail mené par projets mais aussi en interdisciplinarité. Sur les 29 classes, 66% ont un projet de classe avec comme objectif principal d enrichir la motivation des élèves. Chaque projet est écrit et évalué en fin d année. Il précise qu un des premiers signes du décrochage est l absence. Sur les questions d absentéisme, il y a deux CPE et une assistante d éducation qui gère les états d absence. Des commissions de suivi sont également mises en place dans son établissement. Sur G.Courbet, il existe, en plus du module-relais qui ne concerne que les jeunes du collège, une classe-relais qui peut accueillir les enfants d autres établissements voisins. Présentation du module relais M. Yann Quenéhervé, professeur d anglais et référent du module-relais. 1

2 L objectif prioritaire du module-relais est d éviter le décrochage. Les jeunes sont accueillis 10h par semaine pendant 6 semaines. Le reste du temps ils sont dans leurs classes traditionnelles. Un maximum de 8 élèves se retrouve ensemble dans chaque module. Les activités proposées dans le module relais ont cinq principes fondamentaux : - la pédagogie de projet (mobilisation de compétences en vue d une production finale) ; - la valorisation et la responsabilisation de l élève ; - l écoute ; - l ouverture culturelle : - le partenariat (associations, parents, autres classes) L évaluation priorise le diagnostic des compétences acquises en référence au socle-commun (palier 3). Un bilan hebdomadaire est effectué avec l élève, puis avec le CPE et le professeur principal ; Le bilan global est effectué en fin de session et fait état de propositions d aménagements pédagogiques. Les moyens de repérer l élève : - Repérage par le CPE et le professeur principal concernant le secteur pédagogique, - Rencontre avec l élève et les parents par le CPE, le professeur principal afin de le convaincre d intégrer le module (il est souvent difficile que l élève accepte). Un contrat est signé entre le collège, l élève et sa famille. Des objectifs à atteindre sont définis et acceptés. Pour la sortie de celui-ci, il est prévu une rencontre avec la famille de l élève pour partager le bilan et donner éventuellement quelques conseils. Par la suite, un contact est conservé et privilégié avec l élève. L évaluation globale du dispositif du module relais est effectuée à différents niveaux : - l élève et sa famille, - l ensemble des personnels du collège, - le chef d établissement - l Inspection académique. Des exemples de résultats : sur l année scolaire , il y a eu 21 élèves qui ont bénéficié du module relais, 9 de 6 ème (4 filles et 5 garçons), 4 de 5 ème (2 filles et 2 garçons), 5 de 4 ème (2 filles et 3 garçons), et 3 de 3 ème (2 filles et 1 garçon). Visites De la classe-relais, puis du module-relais, classe de 6 ème CHAM-ARTS (classe qui bénéficie d un projet pédagogique spécifique : un enseignement classique et un projet artistique particulier en lien avec le conservatoire de musique de la ville et une compagnie de théâtre). 2

3 Second temps de travail En salle informatique, M. Romain Monterrat a présenté son programme d aide aux élèves rencontrant se grandes difficultés. Ce programme propose une série d outils mis à disposition des élèves pour les aider en sciences : lecture de consignes, lecture de documents, indices permettant de mener une tâche à son terme. Présentation de l Association Française pour la Lecture (AFL) M. Alain Dechamps a présenté son association, le logiciel ELSA (Entraînement à la Lecture SAvante ; logiciel de perfectionnement des compétences de lecture) qui sera utilisé dans le cadre du module-relais ainsi que le journal de quartier auquel les élèves devraient participer dans le cadre de la maîtrise de l écrit. Enfin, comme cette visite s effectue un 1 er décembre, il y a eu une présentation de l action SIDA menée dans le collège dans le cadre de la journée internationale de lutte contre le SIDA (affiches, T-shirt ). Pause déjeuner. Transfert au Conseil général à Bobigny. Séance de travail Présentation par l Inspection académique des différents dispositifs menés concernant la lutte contre le décrochage scolaire par Monsieur Olivier WAMBECKE, proviseur vie scolaire à l Inspection Académique. A son sens, les origines du décrochage scolaire ne sont pas uniquement liées qu aux attentes de la société. Aujourd hui, il note l importance portée à la scolarisation, à la qualification, au diplôme, à l insertion sociale et professionnelle, aux objectifs atteints ou non du socle commun des compétences (référence Inspection académique ), au bien être de la personne, et enfin à l égalité des chances. La maîtrise de la langue est donc à prioriser : - le langage dans la relation courante, - le langage dans les disciplines pour bien comprendre ce qui est enseigné, - le langage des consignes scolaire pour comprendre ce qu on a à faire. Il faut apprendre à apprendre, donner du sens aux apprentissages, de l intérêt, de la motivation par une pédagogie de projets adaptée, puis en évaluer les résultats. En Seine-Saint-Denis, le cœur des actions va vers le soutien scolaire avec : un suivi des élèves fragiles, un travail avec les parents (avec par exemple les ateliers sociolinguistiques), des projets périscolaires pour les élèves ; Le sens donné par les parents à l école est prépondérant. Il est primordial, pour les élèves, d encourager leur assiduité, et pour cela éviter les exclusions de cours, réagir aux absences et retards, et enfin organiser le rattrapage du travail lorsqu il y a absences. La notion de travail en partenariat est essentielle pour permettre l articulation entre l établissement scolaire et l environnement direct des élèves. Les équipes de prévention, les 3

4 missions locales, les services municipaux, les services sociaux mais aussi les associations de quartiers, les CFA et d autres, doivent pouvoir travailler ensemble, chacun à partir de sa spécificité. Travail sur les définitions des différentes notions relatives au décrochage scolaire : concept, causes, conséquences. Concept : Les partenaires se sont mis d accord sur les grandes notions liées au décrochage. L absentéisme est un indicateur de décrochage, (ce sont les absences répétées dans la durée qui peuvent définir de décrochage). Le décrochage est donc un processus de rupture entre l enfant et l école. 4 sortes de décrochage sont notées: - les enfants qui s absentent de façon plus ou moins longue, sans excuse. - les enfants qui sont à l école mais qui n ont pas envie d y être et sont «ailleurs» dans leur tête. - les enfants qui sont dans le collège mais ne sont pas en cours, errant dans les couloirs. (Cette situation, qui se rencontre parfois en France, ne peut exister en Turquie car est considérée comme un délit). - le décrochage imposé : qui n est autre que l exclusion des enfants décidée par l établissement, soit temporairement soit définitivement. Le décrochage est visible car il y a Absence. Définition proposée par le Ministère Français de l éducation nationale : «Le décrochage est un processus qui conduit un jeune en formation initiale à se détacher du système de formation jusqu'à le quitter avant d'avoir obtenu un diplôme». Pour les partenaires, c est un processus d éloignement de l école plus ou moins long pour l élève. Les causes : la famille, l environnement, l école et la menée éducative du collège. Au niveau de l école : une non-adaptation de certains au système éducatif mis en place (des jeunes qui ne trouvent pas leur place en lien avec ce qu ils veulent faire plus tard mais aussi leur âge) des demandes du collège quelque fois difficilement compréhensibles pour certains jeunes, (En Turquie, pour répondre à cette problématique, il existe un dispositif dans les écoles élémentaires et les collèges qui s appelle «Tous les enfants peuvent réussir». En France on note ces difficultés dès l école élémentaire). Quelques Indicateurs de causes : - Les cours peuvent paraître très difficiles, les jeunes peuvent ne pas apprécier les professeurs, les règles, ne pas vouloir porter un uniforme standard (spécifique en Turquie) ; - L absence de matériel, la «non écoute» de ce que dit le professeur, parfois la somnolence. En réponse à cela, en Turquie, le professeur discute avec l élève, puis, si cela ne suffit pas, l élève rencontre le professeur principal, puis le directeur. Si le jeune quitte l établissement, les parents sont contactés. L exclusion n a pas de valeur éducative. 4

5 Concernant les causes, on peut également retrouver des problèmes liés à la sexualité (sujet souvent tabou chez les parents), le travail des jeunes qui viennent soutenir financièrement leurs familles, les mariages précoces des jeunes (en Turquie, il est interdit d être marié pendant sa scolarité), les us et coutumes. En Turquie la réussite scolaire est très liée à la possibilité de gagner de l argent ; Aussi, lorsque d autres financements sont envisagés, l école n a plus autant d importance pour certains. 2ème journée: Vendredi 2 Décembre 2011 Visite au Collège Gustave Courbet de Pierrefitte-sur-Seine. Accueil par M. Michel Fourcade, Maire de Pierrefitte-sur-Seine et Conseiller général. M. Cortez, principal adjoint a présenté le collège, ses 700 élèves, répartis par classes, dont 1 classe SEGPA (Section d enseignement général et professionnel adapté), 1 classe CHAM (Classe à Horaires Aménagés Musicales) 1classe CHAS (Classes à Horaires Aménagés Sportives), 1 module relais, le dispositif «fil Continu» en partenariat avec l AFPAD (M. Hibat Tabib). La devise de l établissement : «offrir le plus à ceux qui peut être en ont le plus besoin». Puis M. Thierry Chenaud, CPE, a présenté la politique éducative du collège et insiste sur l importance de bien détecter les élèves susceptibles de décrocher (relation écoles élémentaires collèges, entretien avec CPE, professeurs principaux, réunions médicales sociales, les GAINS (groupe d aide à l insertion)). Le but est de croiser les regards et les pratiques pour répondre ensemble aux problématiques des élèves L objectif principal est donc d accompagner individuellement chaque élève décrocheur. L évaluation prendra alors en compte : le taux d absentéisme, le nombre de sanction, le taux de réussite au brevet et le pourcentage d élèves qui sont sans orientation en fin de 3 ème. Visites : - visite du module relais / 3 ème alternance - visite «Fil continu» Présentation du «fil continu» par l AFPAD.Le Fil Continu est un dispositif "accompagnement des collégiens temporairement exclus" mené localement par l association, en partenariat avec les 3 collèges limitrophes. M. Gérard Chane, Principal du collège Lucie Aubrac de Villetaneuse, intervient sur le Fil continu, précisant que l organisation est complexe et nécessite des règles pour bien organiser l accueil de l élève temporairement exclu (entre 2 et 8 jours) tout en privilégiant le lien avec l établissement scolaire. Même si le dispositif concerne les 3 collèges (G.Courbet, et P.Neruda de Pierrefitte et L.Aubrac de Villetaneuse) il est nécessaire qu un des collèges soit pilote du dispositif (il s agit là de G.Courbet avec Mme Josée Lavenaire). Séance de travail au Conseil général l après-midi : De nombreuses causes du décrochage existent, mais il n y a pas de réelles études scientifiques sur ce sujet en Turquie. Les partenaires se proposent, à l avenir, de mettre en place les entretiens directement avec les jeunes concernés. 5

6 En France, l évaluation du dispositif ACTE (Accompagnement des Collégiens Temporairement Exclus) va prochainement démarrer et pourra apporter de nouvelles pistes de solutions. Aujourd hui, le programme officiel de l éducation nationale peut également être un élément de référence mais certains rencontrent quelques difficultés pour personnaliser ces apprentissages. En France il existe également, pour certains élèves un certain refus de rencontrer une culture qui n est pas la leur. Cette problématique se rencontre également en Turquie avec les élèves d origine kurde. 3 ème journée : Samedi 3 Décembre 2011 Séance de travail le matin au Conseil général : 6

7 Objectifs Dates Actions Réalisation du Diagnostic Partagé. Thèmes du diagnostic : Concepts Réalités Causes Conséquences Modalités de réponses (en Turquie, en France, en UE, ailleurs) En Turquie, l équipe est composée d ERI, l ILM et les Lycées. En France, l équipe est composée de l AFL, l AFPAD, l IA et les Collèges. Mise en œuvre des premières Expérimentations Organisation de la Conférence de Bruxelles De mi-décembre à fin janvier Du 1 er au 15 février Le 15 février Du 16 au 28 février. Le 25 juin De mi-décembre au 15 février 15 février 15 au 28 février Début mars Du 11 au 13 avril. Du 9 au 11 mai. De mi-mai à mi-juin 25 juin En décembre et janvier Le 15 février. 25 juin Les deux équipes, en France et en Turquie, travaillent sur le diagnostic et font les premiers échanges par mél ou par le forum du site web. Les Deux équipes travaillent ensemble pour la rédaction du diagnostic commun. Lors de la visioconférence, échanges sur le diagnostic commun. Dernières modifications et validation du diagnostic commun. Lors de la Conférence de Bruxelles, il y aura un temps de présentation du diagnostic partagé : méthodologie et résultats. Les deux équipes, en France et en Turquie travaillent pour construire le cadre des expérimentations. Lors de la visioconférence, échanges sur les expérimentations et la préparation des visites techniques d avril et de mai. Dernières modifications et validation des expérimentations. Début des expérimentations. Rencontres techniques en Seine-Saint-Denis. Visites de terrains. Ajustements et modifications si nécessaires. Rencontres techniques à Istanbul. Visites de terrains. Ajustements et modifications si nécessaires. Continuation des expérimentations Lors de la Conférence de Bruxelles, il y aura un temps de présentation des expérimentations : méthodologie et premiers résultats. Préparation du programme de la conférence : Objectifs : Présentation du travail en partenariat (diagnostic et expérimentation 1 er résultats) Echanges avec d autres projets européens ou internationaux. Début de la généralisation, dissémination, sensibilisation. Prendre en compte les priorités UE Lors de la visioconférence, échanges sur la Conférence. Sur le programme, les participants, les invitations (autres projets Comenius, spécialistes européens, Institutions européennes), les intervenants. Réalisation d un retro planning Conférence à Bruxelles. 7