L INDUCTION A SEQUENCE RAPIDE
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- Nadine Bastien
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1 L INDUCTION A SEQUENCE RAPIDE IFSI - le 17 février 2006 Photographies de Laurent Roch (reproduction interdite)
2 PLAN 1. Définitions 2. Pourquoi intube-t-on? 3. Avantages-inconvénients de l ISR 4. Déroulement proprement dit de l ISR 5. Surveillance infirmière 6. Petits conseils
3 1. DEFINITIONS Intubation : mise en place d une sonde orotrachéale ou naso-trachéale dans le but de restaurer ou de maintenir une ventilation de qualité et d assurer une hématose satisfaisante. L induction à séquence rapide : l administration quasi-simultanément d un hypnotique et d un curare entraînant une narcose d installation rapide et un relâchement des muscles dans le but de mettre en place une sonde d intubation.
4 2. POURQUOI INTUBE-T-ON? Pour : Maintenir ou rétablir une ventilation de qualité, Protéger les voies aériennes supérieures, Administrer des médicaments d urgence (type adrénaline) en intra-trachéal.
5 3. AVANTAGES-INCONVENIENTS Avantages de l ISR : Les produits utilisés sont : puissants, de délai d action rapide, de courte durée d action permettant la réversibilité, Inconvénients : Liés à l intubation elle-même : Risque d inhalation (estomac plein la plupart du temps lié à l urgence), Risque traumatique (lésions dentaires, perforation trachéale, lésion des cordes vocales ), Risque d intubation oesophagienne, Risque d intubation sous-muqueuse (intubation nasotrachéale),
6 4. L ISR PROPREMENT DIT Même si généralement l ISR est une manœuvre d urgence, il y a des règles auxquelles il ne faudra pas déroger Préparation du patient et du matériel : Installation du patient : décubitus dorsal dans la mesure du possible (sauf cas particulier comme une personne incarcérée), Monitorage complet : scope, PNI, pouls, saturation, prévoir la capnographie, Pose d une VVP de bon calibre et de bonne perméabilité (dans le meilleur des cas, en poser deux), Avoir à disposition une source d oxygène, Avoir à disposition une source d aspiration et les sondes d aspiration de calibre adaptée au patient et à la situation,
7 Un BAVU (ballon à valve unidirectionnelle) ou ballon autoremplisseur relié à la source d O2, une poche de réserve, un filtre antibactérien et un masque adapté à la taille du patient, Le plateau d intubation : laryngoscope vérifié avec lames de différentes tailles, pince de Magill, une seringue de 10 ml, un moyen de fixation (lacets ou sparadrap), un stéthoscope, un mandrin souple, +/- larmes artificielles, Des sondes d intubation de différents calibres (vérifier le ballonnet de la sonde choisie par le médecin) Une canule de Guédel adaptée au patient, Les produits nécessaires à l induction (voir tableau) : L hypnotique de choix pour l ISR est l étomidate (Hypnomidate ). Le curare est le suxaméthonium (Célocurine )
8 Les produits nécessaires à l entretien de l anesthésie et deux pousse-seringues (voir tableau) : Hypnovel à la seringue électrique, Fentanyl à la seringue électrique. Le respirateur vérifié et réglé aux paramètres décidés par le médecin. Déroulement de l ISR : Pré-oxygénation du patient au BAVU : étape essentielle. Elle augmente le seuil de tolérance à l hypoxie par l apnée induite. On évitera la ventilation à pression positive chez le patient qui ventile spontanément car elle augmente le risque de vomissement (estomac plein). Si tel doit être le cas, on effectuera la manœuvre de Sellick pour réduire le risque d inhalation. Adminstration des drogues pour la sédation : ETO-CELO Injection IVD d hypnomidate : 0,3 mg/kg Injection IVD de célocurine : 1 mg/kg Introduction du laryngoscope, visualisation des cordes vocales, repérage.
9 Manœuvre de Sellick : lorsque le patient est apnéique, la pression cricoïdienne permet de protéger les VAS et facilite la visualisation des cordes vocales lors de l intubation. Passage de la sonde d intubation : le ballonnet aura été vérifié au préalable. La sonde est introduite dans la trachée. Le ballonnet est gonflé lorsque la sonde est en place. Vérification de la bonne position de la sonde : le BAVU est raccordé à la sonde d intubation et à l insufflation d O2 l auscultation doit être claire et symétrique. Mise en place de la capnographie (médicolégal pour vérifier la production de CO2) Une fois en place, fixation de la sonde à l aide du lacet ou du sparadrap et réauscultation. Le patient peut être mis sous respirateur. L entretien de la lyse est débutée le plus tôt possible.
10 Nom commercial Molécule Propriétés Présentation utilisée ISR Posologie Préparation Hypnomidate Etomidate Hypnotique Ampoule injectable de 0,3 mg/kg S utilise pur soit 2 mg/ml 20 mg/10 ml Célocurine Suxaméthonium Curare Ampoule injectable de 100 mg/2ml (seringue de 20 ml identifiée) 1 mg/kg 1 amp ramenée à 10 ml = 100 mg/10 ml = 10 mg/ml (seringue de 10 ml identifiée) Fentanyl Fentanyl Morphinique 100 X plus puissant que la morphine Ampoule injectable de 500 µg/10 ml Pour la lyse : la posologie est à adapter en fonction du patient et de la situation A la SE : 1 amp ramenée à 50 ml = 10 µg/ml Hypnovel Midazolam BZP Ampoule injectable de 50 mg/10 ml Pour la lyse : la posologie est à adapter en fonction du patient et de la situation A la SE : 1 amp ramenée à 50 ml = 1 mg/ml
11 Cas particulier : Penthotal (thiopenthal) Indications : états de mal convulsif, Propriétés : hypnotique, anti-convulsivant, bronchoconstricteur, dépression respiratoire, chute de la PA, tachycardie Présentation : flacon lyophilisat de 1 g ou de 500 mg Préparation :faire une double dilution 1 flacon de 1 gr dans 20 ml de NaCl iso = 50 mg/ml ; prendre la moitié du mélange que l on ramène à 20 ml (on aura alors deux seringues de 25 mg/ml) Posologie : induction : 3 à 5 mg/kg entretien : 0,6 à 1,5 mg/kg/h (à la SE) Effets secondaires : choc anaphylactique, laryngospasme et bronchoconstriction possible, hypotension artérielle +++ Contre-indications : état de mal asthmatique, insuffisance cardiaque, l hypovolémie non compensée, allergie aux barbituriques
12 5. SURVEILLANCE INFIRMIERE Le patient : Monitorage : TA, FC, sat, capnographie, (régler les alarmes) Bonne adaptation au respirateur (repérer les signes de lutte, toux, alarmes du respi +++) Vit A dans les yeux et fermeture des yeux avec sparadrap sur le muscle releveur de la paupière.
13 Le matériel : S assurer des bons réglages du respirateur (voir PM : FR, VT, peep ou non, FiO2 ), S assurer de la bonne position de la sonde d intubation (n de position), repérer le patient extubé, (attention pendant les transports, les mobilisations multiples ) Vérifier le ballonnet avec le manomètre à pression, Vérifier le moyen de fixation : solidité, propreté, Attention aux points d appui des tuyaux sur le patient, les moyens de fixation Bonne perméabilité des VVP, bonne administration de la lyse d entretien, Mise en place d une sonde gastrique selon PM, Bonne position de la canule de Guédel.
14 6. PETITS CONSEILS Anticiper : Le plateau et tout le nécessaire à l intubation doit être prêt car un patient intubé est un patient susceptible de s extuber. Prévoir une quantité d O2 nécessaire au transport (situation extra-hospitalière) Avoir à disposition également un flacon de Norcuron car le médecin vous la demandera probablement pour bien adapter le patient au respirateur (curare de durée d action ++). Apprendre le maniement du respirateur avant d être exposé à la situation car un patient intubé fait souvent peur!
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