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1 Les pages thématiques 1 ans de conjoncture dans le BTP Alors que l année 211 est déjà bien entamée, l heure est au bilan des 1 premières années du 21 e siècle. Fidèle à sa réputation d activité cyclique, la construction a connu des années d activité soutenue jusqu à la fin 28, impulsées par la mise en place de la TVA à 5,5 % pour les travaux d entretien-amélioration du logement fin 1999, avant d être rattrapée par la crise en 29. Ainsi, en décembre 21, l activité des artisans du bâtiment était revenue à un niveau comparable à celui de la fin 2. Pour autant, le bilan en termes d emploi reste très largement positif puisqu il s établit à 9 créations nettes d emplois sur dix ans dans les entreprises de moins de 2 salariés. Bien que durement pénalisés par le recul de l activité, les artisans du bâtiment ont joué un véritable rôle d amortisseur de crise en préservant l emploi dans leur entreprise, au risque de fragiliser très fortement leur trésorerie. > Cadrage macroéconomique (évolutions 2-21, source INSEE) Inflation : 19 %, soit une hausse annuelle moyenne de 1,9 % Taux de chômage (France métropolitaine + DOM) : 9,5 % au 1T, 7,5 % au 1T8 et 9,7 % au 4T1 Prix des logements anciens : +115 % en Province et +128 % en Ile-de-France Taux d'intérêt à long terme : 6 % en 2, 4 % en 25 et environ 3,3 % fin 21 Réalisation : Pastelle, Alfortville - Photos : Fotolia.com / Auremar, Yves Roland - istockphoto / Sean Locke

2 Les pages thématiques > 1 ans de conjoncture dans le BTP L activité Neuf années prospères avant un fort décrochage de l activité Les années 2 et 21 ont été portées par la mise en place de la TVA à 5,5 % pour les travaux d entretienamélioration du logement (septembre 1999). À ces deux années exceptionnelles a fait suite une période de deux ans marquée par un léger repli de l activité. Les cinq années suivantes (24 à 28) ont été particulièrement florissantes. Dans ce contexte, la chute de 29 a ainsi été aussi brutale qu importante. La fin 21 se termine sur un «retour à la case départ», le niveau d activité étant comparable à celui de la fin 2. Les mises en chantier se sont stabilisées autour des 35 par an de 2 à 24. Elles ont ensuite fortement progressé jusqu à la fin 27 (47 mises en en chantier à la fin octobre 27) pour de nouveau reculer jusqu à la fin 29 et se stabiliser autour des 33 logements commencés. À noter que l activité des artisans du bâtiment a résisté à l effondrement des mises en chantier pendant plus d un an. En effet, le décrochage perçu dans les mises en chantier dès la fin 27 ne s est fait sentir chez les artisans du bâtiment, et notamment chez les maçons, que fin 28. Il faut à ce titre rappeler que les artisans réalisent plus de la moitié de leur activité dans l entretien-amélioration, activité qui fluctue traditionnellement beaucoup moins que le neuf. Les résultats du premier trimestre 211, tant pour les mises en chantier que pour les carnets de commandes, semblent aller dans le sens d une reprise. Chiffre d affaires des artisans du bâtiment 2-21 : hausse de l activité de 7,1 % suite à la mise en place de la TVA à 5,5 % : légère baisse de 2,1 % : forte progression du chiffre d affaires avec une croissance de 9 % : crise et recul de 7,7 % 211 : vers une reprise durable? Évolution du volume d activités des artisans du bâtiment (indice base 1 en 1999) Mises en chantier Deux pics atteints en septembre 26 et octobre 27 avec 47 logements commencés (cumul sur 12 mois) Point bas enregistré en février 21 avec moins de 325 mises en chantier Évolution des mises en chantier Plus de 25 mises en chantier supplémentaires au premier trimestre Sources : CAPEB / I+C, MEDDTL

3 Les pages thématiques > 1 ans de conjoncture dans le BTP L emploi Bilan largement positif malgré la crise L emploi n a cessé de progresser dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics entre 2 et 28 passant de 1 25 salariés au premier trimestre 2 à environ 1 49 au troisième trimestre 28. À partir du dernier trimestre 28, l emploi a fortement reculé pour s établir à postes à la fin 21. À noter que sur la période 2-21, les petites entreprises sont à l origine de près de 9 créations nettes d emplois salariés (contre moins de 7 pour les entreprises de plus de 2 salariés sur la même période). Sur la période 2-21, l emploi intérimaire a suivi la même évolution que l activité mais avec un an d avance, confirmant ainsi son rôle d indicateur avancé. Après deux années de léger recul, l emploi intérimaire est reparti à la hausse en 23, l augmentation du volume de chiffre d affaires ne se faisant ressentir qu en 24. De même, le recul de l intérim a été observé dès 28, alors que l activité ne devait plier qu en 29. Enfin, le nombre d emplois intérimaires a légèrement progressé en 21 confortant les prévisions de reprise de l activité pour 211. Ainsi, malgré la crise, le solde de créations d emploi dans le BTP reste très largement positif sur la période En d autres termes, les licenciements ont été relativement contenus au regard de la chute d activité. Conséquence directe, la reprise de l activité, prévue pour 211, ne devrait pas donner lieu à une hausse significative de l emploi salarié permanent à court terme. Emploi salarié 1T-4T8 : + 24 %, soit une hausse annuelle moyenne de 3 % par an 1T9-4T1 : - 4 % Poids de l emploi «bâtiment» dans l emploi «BTP» : 89,6 % en 2, 89,7 % en 23, 89,5 % en 26 et 88,8 % en 29 5% 4% 3% 2% 1% % -1% -2% -3% -4% Évolution de l'emploi salarié du BTP 1T 1T1 1T2 1T3 1T4 1T5 1T6 1T7 1T8 1T9 1T1 1T11 BTP Ensemble des secteurs Intérim Niveau maximum d intérimaires atteint en 27 avec intérimaires équivalents-emplois à temps-plein Niveau bas atteint en 22 : 98 5 intérimaires équivalentsemplois à temps-plein Taux de recours à l intérim (poids des intérimaires dans l emploi salarié total) : 7,3 % en 22, 8,8 % en 27 et 7,5 % en Évolution du nombre d'intérimaires du BTP Sources : INSEE, DARES

4 Les pages thématiques > 1 ans de conjoncture dans le BTP Entreprises Corrélation étroite entre l évolution de l activité et les créations d entreprises jusqu en 28 puis décrochage avec la mise en place de l auto-entrepreneur. Sans surprise, les créations d entreprises ont évolué dans le sillage des variations d activité. Ainsi après quatre années de quasi-stabilité (2-23), les créations d entreprises ont fortement progressé de 24 à 27 pour se maintenir à un haut niveau en 28. À partir de 29, année qui correspond à l entrée en vigueur de l auto-entrepreneur, les données doivent être analysées avec attention. Les créations d entreprises hors auto-entrepreneurs chutent fortement en 29 (-16 créations) et se stabilisent en 21, suivant ainsi l évolution de la conjoncture. En revanche, les créations d entreprises incluant les auto-entrepreneurs explosent en 29 et encore plus en 21. Les évolutions de créations d entreprises «auto-entrepreneur» ne sont absolument pas corrélées à l évolution réelle de l activité. Ce phénomène s analyse mieux lorsque l on sait que plus de la moitié des auto-entrepreneurs ne déclarent pas de chiffre d affaires et que ceux déclarant une activité, annoncent des montants extrêmement faibles. Nombre de défaillances multiplié par 2 Sur la période observée, le nombre de défaillances n a cessé d augmenter pour atteindre son apogée en 29. Ainsi entre 2 et 29 le nombre annuel de défaillances d entreprises du BTP a doublé, passant de 7 6 à plus de 14. L année 21 se caractérise par un léger recul des défaillances, repli annonciateur d une sortie de crise. Créations d entreprises 2-23 : les créations annuelles d entreprises du BTP oscillent entre 34 et : les créations passent de 46 à : environ 4 créations (hors auto-entrepreneurs) Évolution des créations d'entreprises dans le BTP Créations hors auto-entrepreneurs Auto-entrepreneurs Activité Défaillances 2-27 : hausses annuelles moyennes de 7 % : très forte accélération des défaillances (+17 % et +13 %) Évolution des défaillances dans le BTP Source : INSEE

5 Les pages thématiques > 1 ans de conjoncture dans le BTP Prix et coûts Trésorerie dans le rouge dès le second trimestre 28 En dépit de quelques tensions de 22 à 23 (avec un pic au premier trimestre 23), l appréciation des entreprises artisanales du bâtiment sur leur trésorerie a été globalement positive jusqu au premier trimestre 28. À compter du second trimestre, la situation s est très nettement dégradée sous l effet de l envolée des coûts de production dans un premier temps puis de la chute de l activité à partir de 29. Ainsi au second semestre 29, l opinion des chefs d entreprise sur leur trésorerie était extrêmement négative. À noter que cette période a été marquée par le plus important nombre de défaillances d entreprises sur la période observée. À compter du premier trimestre 21, la situation a cessé de se dégrader sans, pour autant, s améliorer nettement. Prix et coûts : coude à coude serré notamment sur le neuf De 2 à 21, les coûts des travaux ont progressé régulièrement et à un rythme relativement soutenu (4,1 % pour les logements neufs et 3,8 % pour les travaux d entretien-amélioration en moyenne annuelle). Dans la lignée, les prix des travaux ont augmenté de 4,3 % pour le neuf et de 4 % pour l entretien-amélioration en moyenne, par an. Dans le neuf, la période allant du premier trimestre 24 au troisième trimestre 25 se caractérise par une hausse des coûts plus rapide que celle des prix. Ce phénomène est également perceptible de début 28 au troisième trimestre 21. Il faut attendre le dernier trimestre 21 pour que la tendance s inverse. Cet effet de ciseaux n est pas perceptible sur les évolutions moyennes de longue période relatives aux prix et coûts de l entretien-amélioration, ce qui ne veut pas dire pour autant que les entreprises n ont pas été confrontées à ce problème (une moyenne ne peut pas rendre compte des spécificités métiers et locales). Trésorerie 1T1 1T8 : solde globalement positif avec néanmoins une période plus difficile de 22 à 23 2T8 4T9 : dégradation continue 21 : fin de la dégradation mais trésoreries toujours dans le rouge Évolution de la trésorerie (solde d'opinions) 1T 1T1 1T2 1T3 1T4 1T5 1T6 1T7 1T8 1T9 1T1 1T11 Coûts et prix de la construction BT1 Coûts des travaux tous corps d état (2-21) : + 45 % ICC Prix des logements neufs (2-21) : + 47 % BT5 Coût des travaux d entretien-amélioration (2-21) : + 41 % IPEA Prix des travaux d entretienamélioration (2-21) : + 44 % Indice des prix et coûts de la construction (base 1 au 1T1) IPEA BT1 ICC BT5 1T 1T1 1T2 1T3 1T4 1T5 1T6 1T7 1T8 1T9 1T1 1T11 Sources : CAPEB / I+C, INSEE, MEDDTL