Partie 2 : ETUDE AVIFAUNE Groupe Ornithologique Normand (GONm)

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1 SAS PARC EOLIEN DU HAUT PERCHE DOSSIER DE DEMANDE D AUTORISATION UNIQUE Chapitre 7 : Dossier Expertises Partie 2 : ETUDE AVIFAUNE Groupe Ornithologique Normand (GONm)

2 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 2 Recensement des oiseaux sur un cycle annuel et analyse des données bibliographiques sur un site concerné par l implantation possible d éoliennes Communes de MOUSSONVILLIERS et SAINT-MAURICE-LES- CHARENCEY Département de l Orne / Région Basse-Normandie James Jean Baptiste & Franck Morel Cartographie : Vottana Tep Rapport final Étude réalisée par le Groupe ornithologique normand (GONm) Siège social : Université de Caen Adresse : 8 rue d Auge 4000 Caen à la demande de EDF EN France SOMMAIRE RÉSUMÉ... 3 I MILIEUX CONCERNÉS PAR LE PROJET... 4 II MÉTHODE... 5 III ESPÈCES OBSERVÉES LORS DES PROSPECTIONS EFFECTUÉES EN AUTOMNE ET EN HIVER... 9 ) EFFECTIFS DES DIFFÉRENTES ESPÈCES SELON LES DATES ) EFFECTIFS ET NOMBRE D ESPÈCES SUR LES DEUX ZONES... IV ESPÈCES OBSERVÉES LORS DES PROSPECTIONS EFFECTUÉES AU PRINTEMPS ET EN ÉTÉ... 2 ) EFFECTIFS DE L ENSEMBLE DES ESPÈCES CONTACTÉES SELON LES DATES ) RÉSULTATS AU NIVEAU DES 5 POINTS D ÉCOUTES... 3 V BILAN SUR LES ESPÈCES DE L ANNEXE DE LA DIRECTIVE 2009/47/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN CONTACTÉES AU NIVEAU DES DEUX ZONES OU À PROXIMITÉ... 8 VI AUTRES ESPÈCES SIGNALÉES DANS CETTE PARTIE DU DÉPARTEMENT DE L ORNE VII LISTE COMMENTÉE DES ESPÈCES OBSERVÉES SUR LE SITE OU SUSCEPTIBLES DE LE FRÉQUENTER (D APRÈS LA BASE DE DONNÉES DU GONM)... 2 VIII PRÉCISION SUR LE STATUT DES ESPÈCES PATRIMONIALES ) LES ESPÈCES DES ANNEXES DE LA CONVENTION DE BERNE ET DE LA DIRECTIVE 2009/47/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ) LES ESPÈCES CLASSÉES DANS LA LISTE ROUGE NATIONALE ) LES ESPÈCES ET LEUR STATUT RÉGIONAL IX L IMPLANTATION DES ÉOLIENNES IX. LES ÉOLIENNES ET LEURS IMPACTS SUR L AVIFAUNE IX.2 RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES POUR LA LIMITATION DES RISQUES ENGENDRÉS PAR LES ÉOLIENNES X RÉSUMÉ SUR L'INTÉRÊT ORNITHOLOGIQUE DU SITE XI MESURES EN FAVEUR DE L AVIFAUNE ) PRÉSERVATION DES MILIEUX ET CHOIX DE L EMPLACEMENT DU PROJET ) MESURES D ÉVITEMENT ET DE RÉDUCTION : IMPLANTATION DES ÉOLIENNES ) MESURES PRISES EN COMPTE POUR LA CONCEPTION DU PROJET : ) MESURES D ÉVITEMENT ET DE RÉDUCTION DES IMPACTS PENDANT LA PHASE CHANTIER ) MESURE D ACCOMPAGNEMENT : CONTINUITÉ DU SUIVI ) RECOMMANDATION : MESURE D ACCOMPAGNEMENT EN FAVEUR DE L AVIFAUNE ANNEXE : SUIVI DE OISEAUX NICHEURS ET PROTOCOLE DE SUIVI DE MORTALITÉ DES OISEAUX... 4 ANNEXE 2 : BIBLIOGRAPHIE Correction : Alain Chartier et Alain Barrier Validation : Gérard Debout Septembre 203

3 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 3 Résumé La société EDF EN France a missionné le Groupe ornithologique normand pour évaluer l impact sur l avifaune d une implantation éventuelle d éoliennes sur les communes de Moussonvilliers et Saint-Maurice-lès-Charencey dans le département de l Orne. Ce rapport fait état des observations réalisées durant l automne et l hiver 202/203 et en périodes prénuptiale et nuptiale 203 ainsi qu une analyse bibliographique. Les prospections et l analyse des données existantes montrent que les zones étudiées doivent être exploitées par au moins 73 à 03 espèces selon nos observations durant cette étude et les données de notre base, soit une richesse spécifique intéressante. En période internuptiale, les deux zones ne présentent pas un intérêt majeur pour l avifaune, même si la petite zone nord-est semble un peu plus intéressante. Les mouvements migratoires y sont de faible ampleur et les deux zones ne sont pas situées dans un site de resserrement d un axe migratoire. En période nuptiale, le tiers sud de la plus grande zone d étude présente moins d intérêt. Des mouvements de grue cendrée ont été observés au sud, en dehors de cette zone pendant plusieurs années. Douze espèces classées dans l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen fréquentent ou peuvent fréquenter les lieux et au moins six espèces classées dans la liste rouge nationale des nicheurs sont présentes en période nuptiale. L état des connaissances du peuplement aviaire local permet de mettre en évidence des enjeux devant être pris en compte lors de l élaboration du projet. Le présent rapport définit des mesures qui devront être prises pour préserver les milieux et l avifaune, comme le fait de privilégier l installation des éoliennes le long de la route RN2, et à l inverse ne pas décaler le projet vers le sud de la D45, ou préserver des habitats localement intéressants (haies). Pour plus de précisions, il est important de se référer aux différentes parties du rapport. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 4 I Milieux concernés par le projet Deux zones d étude ont été suivies, une au niveau du lieu-dit «la Noë Drouet» et une autre à l ouest des lieux-dits «les Létumières» et «la Bruyère». La première, plus petite, est composée de prairies et de cultures avec un ruisseau à l est, dans la partie la plus basse. Il n y a pas de bosquet sur ce secteur, juste deux haies, mais plusieurs bois l entourent. Photo de la zone située au lieut-dit la «Noë Drouet»

4 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 5 La seconde est essentiellement composée de cultures avec quelques bosquets et est située le long de la Route nationale 2. Un bois un peu plus vaste est situé à l est et une pâture avec des petites haies d aubépines et des vieux pommiers se trouvent en limite sud. La rivière Saint-Maurice passe en limite ouest. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 6 Des parcours ou des observations ponctuelles ont également été effectués pour rechercher des espèces patrimoniales, mais aussi pour savoir si la grue cendrée, qui était connue pour avoir déjà niché aux alentours du projet, exploitait les lieux. Ces suivis ont été effectués, les 27 mai, 6, 3 et 24 juin, 4 juillet et er août 203. Cette analyse a été complétée grâce aux données extraites de la base de données du Groupe Ornithologique Normand sur les deux communes concernées et les communes normandes situées à proximité (Normandel, La Ventrouze, Saint-Christophe-sur-Avre, l'home-chamondot, Marchainville, Armentière-sur-Avre, Chennebrun, Beaulieu et la Poterieau-Perche), soit 56 données cumulées concernant 57 espèces depuis la fin des années 970 (dont 839 données concernant 37 espèces depuis le début des années 990). Les communes voisines situées en Eure-et-Loir sont hors rayon d action statutaire pour notre association de l inter-région «Normandie». L intérêt patrimonial de la zone d étude a été défini à partir du statut des espèces aux niveaux régional, national et européen, c est-à-dire : Photo de la plus grande zone depuis le sud : au loin les bosquets présents sur le site. Plusieurs hameaux, fermes ou maisons isolées se trouvent aux alentours et entre ces deux zones. Signalons la présence des étangs les plus importants du Perche (Étang du Belloy et du Haut Plain, sites Natura 2000) au niveau du bois de Charencey à environ 5 kilomètres au sudest et d autres un peu plus éloignés, à environ 9 kilomètres sur la commune de la Ferté- Vidame (Eure-et-Loir). II - Méthode En période internuptiale, les recensements ont été réalisés à partir de parcours pédestres ponctués d arrêts réguliers d observation (cf. carte ). Nous avons considéré tous les oiseaux posés ou en vol et noté s il y avait des oiseaux en migration (avec leurs directions de vol). Le statut des espèces au niveau européen : - l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009, concernant la conservation des oiseaux sauvages dans l Union européenne. - la convention de Berne 82/72/CEE qui a pour objectif d assurer la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'europe par une coopération entre les États. Nous avons considéré l Annexe 2 de cette directive, qui concerne les espèces qui doivent faire l objet de dispositions législatives ou réglementaires appropriées en vue d assurer leur conservation (sont par exemple prohibées dans cette convention la détérioration ou la destruction intentionnelles des sites de reproduction ou des aires de repos, la perturbation intentionnelle de la faune sauvage, notamment durant la période de reproduction, etc ) ; ce sont des espèces strictement protégées. Le statut des espèces au niveau national : - La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre Oiseaux de France métropolitaine. Paris, France. 20 / UICN France, MNHN, LPO, SEOF & ONCFS. Dans cette liste, nous avons considéré les quatre critères correspondant aux espèces menacées de disparition en France. Le Statut des espèces au niveau régional : La nouvelle liste rouge des oiseaux de Basse-Normandie (Debout, 202). Les statuts de protection des espèces ont également été considérés : Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés. En périodes nuptiale et prénuptiale, les oiseaux ont été recensés à partir de 5 points d écoute diurne de 5 minutes, effectués le 29 avril et les 3 et 24 juin 203 (carte 2). Les recensements réalisés d'avril à juillet, permettent d'avoir une bonne connaissance des espèces nicheuses ou potentiellement nicheuses car, à cette époque, l'impératif pour chaque oiseau est de se reproduire. Pour cela, le mâle chante afin d'attirer les femelles de son espèce et pour défendre son territoire contre d'autres mâles. Il est donc relativement aisé, durant cette période, de recenser les oiseaux par le chant. Tous les contacts visuels ou sonores avec des oiseaux posés ou en vol ont été notés.

5 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 7 Carte : Parcours effectués sur les deux zones d étude en automne et en hiver Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 8 Carte 2 : Localisation des points d écoute effectués en période nuptiale

6 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 9 III Espèces observées lors des prospections effectuées en automne et en hiver ) Effectifs des différentes espèces selon les dates Le tableau récapitule les effectifs de toutes les espèces contactées durant les mois d octobre 202 à février 203. Elles sont classées de la plus contactée à celle la moins observée. Nous avons indiqué les effectifs notés directement sur les deux zones d étude dans les colonnes «Z» ; d autres oiseaux notés, sans recherche particulière, aux abords immédiats ou lors de déplacements entre les deux zones sont signalés dans les colonnes «HZ». Les effectifs indiqués entre parenthèses correspondent probablement à des oiseaux en migration. Tableau : Effectifs par dates des différentes espèces sur les deux zones et à proximité immédiate Dates 5/0/2 25/0/ 2 9//2 2/2/2 Espèces Z H Z Z H Z Z 36+ Pigeon ramier (344) (200 Vanneau huppé 3 ) 07/0/ 3 3/0/ 3 H Z Z HZ Z H Z /02/ 3 Z H Z Total Total Z HZ 30+ (344) (200) 4 2 Grive litorne Alouette des champs (26) (26) 3 Étourneau sansonnet Pinson des arbres (95) (95) 30 Corneille noire Grive musicienne Pipit farlouse 3+ (55) (55) Perdrix grise Pluvier doré Linotte mélodieuse 4+ (6) (6) Bruant jaune Grand cormoran (30 ) (30) Tourterelle turque Bergeronnette grise (20) + (20) Pigeon colombin Mésange bleue Buse variable Grimpereau des jardins Merle noir Geai des chênes 5 6 Mésange charbonnière Roitelet huppé 7 7 Rouge-gorge familier Moineau domestique 5 5 Chardonneret élégant 3 4 Courlis cendré 2 2 Accenteur mouchet 2 3 Busard Saint-Martin 2 Grive mauvis 2 3 Pinson du Nord 3 3 Roitelet triple bandeau 3 3 Dates 5/0/2 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 0 25/0/ 2 9//2 2/2/2 07/0/ 3 3/0/ 3 07/02/ 3 Espèces Z H Z Z H Z Z H Z Z HZ Z H Z Z H Z Total Z Total HZ Bouvreuil pivoine 2 2 Corbeau freux 2 2 Faucon crécerelle 2 Grive draine Héron cendré 2 Troglodyte mignon 2 Bécassine des marais Bergeronnette des ruisseaux () () Bruant des roseaux Épervier d'europe Milan royal Pic épeiche Pic noir Pic vert Sittelle torchepot Tarin des aulnes Verdier d'europe Chouette effraie Total Nombre d espèces Z ou HZ Nombre d espèces Z +HZ Z : oiseaux observés sur une des deux zones HZ : oiseaux observés hors zones 5 espèces ont été contactées en automne et en hiver sur les deux zones ou à leurs abords, soit une richesse spécifique assez intéressante. D une visite à l autre, le nombre d oiseaux notés sur les deux zones a fluctué entre 69 et 73 oiseaux, pour un effectif cumulé de oiseaux sur 7 sorties. Pour les deux zones concernées, les parcours effectués ont été définis afin de tenter de contacter le plus possible d oiseaux, tout en se voulant représentatifs des habitats présents sur les zones et à proximité immédiate. Parmi les espèces contactées en période internuptiale : - Certaines apprécient les plaines et milieux ouverts : Le vanneau huppé, le pluvier doré, la perdrix grise, l alouette des champs, le pipit farlouse, la corneille noire et le corbeau freux y sont réguliers. Le busard Saint-Martin et la chouette effraie y sont présents en faibles effectifs, mais y chassent régulièrement. La bécassine des marais exploite les plaines en particulier, les creux humides et le courlis cendré, même s il est le plus souvent observé en vol, peut également se poser en plaine. Les deux rapaces les plus communs en Normandie, le faucon crécerelle et la buse variable, chassent également dans ces milieux ouverts, mais ne sont pas des oiseaux grégaires. - Mais la plupart des espèces exploitent principalement les bosquets, bois ou haies présents sur les zones ou à leurs alentours. Ces oiseaux sont amenés à survoler les zones lors de déplacements locaux entre secteurs boisés et certains se nourrissent également au sol dans les labours, prairies ou cultures. - En comparaison avec ce qui est généralement noté dans la région à cette période, peu d oiseaux ont été observés en migration : 344 pigeons ramiers, 200 vanneaux huppés, 95 pinsons des arbres, 55 pipits farlouses, 30 grands cormorans, 26 alouettes des champs, 20 bergeronnettes grises, 6 linottes mélodieuses et une bergeronnette des ruisseaux.

7 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 2) Effectifs et nombre d espèces sur les deux zones Les figures et 2 présentent le nombre d oiseaux et d espèces observés aux différentes dates sur les deux zones d étude. Figure : effectifs cumulés d oiseaux par date sur les deux zones étudiées Figure 2 : Nombre d espèces par date sur les deux zones étudiées A pratiquement chaque date, nous avons observé des effectifs plus importants d oiseaux sur la zone d étude nord-est que sur celle de l ouest. Cela peut s expliquer par la présence de milieux plus variés au niveau de la zone nord-est et à ses abords. En ce qui concerne le nombre d espèces, la différence est moins marquée avec au total 3 et 34 espèces sur les deux sites. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 2 IV - Espèces observées lors des prospections effectuées au printemps et en été ) Effectifs de l ensemble des espèces contactées selon les dates Le tableau 2 présente les effectifs de toutes les espèces recensées lors des différents suivis effectués en périodes nuptiales sorties ont été effectuées au total, sachant que les 2 sorties du 27 mai et 6 juin correspondent à deux visites plus ponctuelles. Les espèces sont classées par ordre décroissant d effectif. Tableau 2 : Effectifs des espèces contactées en période nuptiale /04/3 27/05/3 06/06/3 3/06/3 24/06/3 04/07/3 02/08/7 Total Étourneau sansonnet Alouette des champs Pigeon ramier Corneille noire Mouette rieuse Linotte mélodieuse Pinson des arbres Fauvette à tête noire Bruant jaune Pouillot véloce Hirondelle de cheminée Busard Saint-Martin Fauvette grisette Merle noir Perdrix grise Bergeronnette printanière Loriot d'europe 8 9 Vanneau huppé 9 9 Buse variable Traquet pâtre 7 8 Rouge-gorge familier Pipit des arbres Troglodyte mignon Bergeronnette grise 2 5 Chouette chevêche Geai des chênes 3 5 Pie bavarde 4 5 Grimpereau des jardins 2 4 Grive draine Héron cendré 4 4 Mésange charbonnière 2 4 Grive musicienne 2 3 Mésange bleue 2 3 Caille des blés 2 Canard colvert 2 2 Choucas des tours 2 2 Faisan de Colchide 2 Faucon crécerelle 2 2 Hypolaïs polyglotte 2 Pigeon colombin 2 2 Accenteur mouchet Bergeronnette des ruisseaux Bondrée apivore Chardonneret élégant Chouette effraie Épervier d'europe Hibou moyen-duc Perdrix rouge Pic vert Poule d'eau Rossignol philomèle Tourterelle des bois Tourterelle turque Total

8 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 3 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 4 53 espèces ont été contactées en périodes prénuptiale et nuptiale, soit une richesse spécifique similaire à celle observée durant la période automne-hiver (5). Par contre, le nombre d oiseaux était plus important en automne-hiver. Parmi elles, 3 (en caractères gras dans le tableau 2) ont été notées lors des deux phases de prospection, elles sont donc soit sédentaires, soit très régulières quand elles sont présentes. On note une variabilité importante selon les jours de prospection, notamment imputables aux conditions météorologiques difficiles du printemps 203. Cette variabilité est dans tous les cas inhérente à tout inventaire de terrain, et peut signifier que les sites prospectés ne présentent pas un intérêt fort d une façon générale pour les oiseaux. Concernant les nouvelles espèces contactées en périodes prénuptiale et nuptiale, il s agit : - de plusieurs espèces appréciant la présence d arbres ou d arbustes pour y dissimuler leur nid : la bondrée apivore, le hibou moyen-duc, la chouette chevêche, la tourterelle des bois, les fauvettes à tête noire et grisette, l hypolaïs polyglotte, le pouillot véloce, le pipit des arbres, le rossignol philomèle, le loriot d Europe ou la pie bavarde. Certaines de ces espèces se nourrissent aussi au sol, en plaine ; - d espèces nichant en plaine : la caille des blés et la bergeronnette printanière ; - de deux espèces exploitant les mares et leurs abords : le canard colvert et la poule d eau ; - de trois espèces appréciant les milieux ouverts pour se reposer ou se nourrir : le choucas des tours, la mouette rieuse et le traquet pâtre ; - de l hirondelle de cheminée qui niche au niveau des constructions et chasse en milieux ouverts ou semi-ouverts ; - et du faisan de Colchide et de la perdrix rouge qui nichent dans des secteurs où alternent des milieux boisés et des milieux ouverts. 2) Résultats au niveau des 5 points d écoutes Le tableau 3 reprend en détail les résultats obtenus sur les 5 points d écoute de 5 minutes effectués à deux reprises, sans considérer les quelques oiseaux observés en vol qui ne dépendaient pas des milieux présents autour des points. C est ce qui explique que certaines espèces et que certains effectifs ne soient pas repris à l identique par rapport aux résultats du tableau précédent. Les espèces y sont classées par ordre décroissant d effectif. Les espèces en caractères gras sont patrimoniales. Tableau 3 : Détails des résultats sur les 5 points d écoute effectués à deux reprises Espèces-N de point A 0 Lrna t Lrno r Tota l Alouette des champs x Pigeon ramier Pinson des arbres Pouillot véloce Corneille noire Fauvette à tête noire Bruant jaune x x Merle noir Fauvette grisette x Hirondelle de cheminée 4 7 Linotte mélodieuse x x 7 Rouge-gorge familier Étourneau sansonnet x Perdrix grise 2 5 Pie bavarde 3 5 Troglodyte mignon Bergeronnette x printanière Busard Saint-Martin x x 4 Geai des chênes 4 Grimpereau des jardins 2 4 Mésange charbonnière 4 Buse variable 3 Grive musicienne 3 Mésange bleue 3 Pipit des arbres 3 Canard colvert 2 2 Chouette chevêche 2 2 Grive draine 2 Pigeon colombin x 2 2 Accenteur mouchet Bergeronnette des ruisseaux Bergeronnette grise Caille des blés Faisan de Colchide Hypolaïs polyglotte Poule d'eau Effectifs Nombre d espèces A0 : Espèce inscrite à l annexe de la directive oiseaux Lrnat : Espèce inscrite sur la liste rouge des nicheurs français Lrnor : Espèce inscrite sur la liste rouge des nicheurs de Basse Normandie Le nombre d oiseaux contactés par point varie entre 9 et 30 et le nombre d espèces entre 2 et 8. Le point 5 accueille à la fois le plus d oiseaux et d espèces (imputable à la présence de plusieurs biotopes : haie, habitation, bois, culture, friche). L alouette des champs qui niche en plaine est la mieux représentée, elle a été notée sur 3 des 5 points. Les autres espèces bien présentes nichent dans les haies, bosquets ou bois (pigeon ramier, pinson des arbres, pouillot véloce, corneille noire, Fauvette à tête noire, bruant jaune, merle noir ou fauvette grisette). La carte 3 présente le nombre d espèces et d oiseaux contactés sur les différents points d écoute par la même méthode. Le nombre d espèces est plutôt plus faible dans la partie sud de la plus grande des deux zones d études et dans la partie nord de la plus petite zone (soit aux deux extrémités du secteur inventorié). Il est à l inverse plus important sur les secteurs en périphérie des deux zones d étude. En ce qui concerne le nombre d oiseaux, il a été plus faible

9 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 5 dans la partie sud de la grande zone. En périphérie, il en est de même que pour la diversité : l abondance est plus forte en dehors des zones d études. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 6 Carte 3 En période nuptiale 203, afin de savoir s il y avait des différences d intérêt patrimonial entre les points, nous avons présenté, sur la carte 4, le nombre d espèces classées dans les listes rouge nationale et régionale et dans l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen observées sur chaque point.

10 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 7 Carte 4 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 8 Lors des écoutes, nous avons contacté au moins une espèce patrimoniale sur 4 des 5 points (cf. tableau 3). Une espèce de l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen, le busard Saint-Martin, a été notée aux alentours de quatre points. La partie sud de la grande zone présente peu d intérêt ; par contre le sud de cette zone est intéressant. Les points effectués au niveau de la petite zone présentent un certain intérêt. V - Bilan sur les espèces de l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen contactées au niveau des deux zones ou à proximité La carte 5 présente un bilan sur les zones de contacts avec les espèces de l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen. Même si ces espèces ont été observées surtout aux alentours des deux zones d étude, celles-ci doivent au moins être survolées par certaines des espèces présentées sur la carte, lors de déplacements locaux ou lorsqu elles chassent. En effet toutes ces espèces ont un espace vital de plusieurs centaines d hectares et leur observation sur un point précis implique une fréquentation plus vaste du secteur. Notons qu en plus des observations des adhérents du GONm, nous avons rencontré plusieurs agriculteurs afin de déterminer les axes préférentiels de déplacement de la grue cendrée. Un axe est donc défini à au moins 750 m au sud de la zone d étude.

11 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 9 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 20 Carte 5 VI Autres espèces signalées dans cette partie du département de l Orne La figure 3 présente le nombre de données et d espèces enregistrées dans la base du GONm depuis le début des années 990 sur les communes considérées. On y remarque que c est la commune de Marchainville, puis celle de Moussonvilliers qui recueillent le plus de données et d espèces. Précisons qu une donnée correspond à un effectif pour une espèce observée à une date sur une commune ; d autres précisons sont parfois apportées, comme le lieu-dit ou le comportement (chanteur, couple, male, femelle, famille, nid, etc ). Le nombre de données par commune dépend en partie de la présence ou non d observateurs du GONm à proximité, donc la pression d observation est inégale selon les secteurs. Des grands plans d eau peuvent à cet effet être plus attractifs pour certains observateurs Figure 3 : Nombre de données et d espèces mentionnées dans la base du GONm sur les deux communes concernées et celles situées à proximité Parmi les espèces signalées sur les communes concernées par le projet ou celles situées à proximité, certaines ont été contactées lors des prospections effectuées pour cette étude, nous ne les avons donc pas considérées ci-après. En fonction des milieux présents sur les zones stricto sensu et à leurs abords immédiats, nous pouvons estimer que, parmi les autres espèces signalées sur les communes analysées, les plus susceptibles d exploiter les lieux sont les suivantes : - De nombreuses espèces d oiseaux d eau sont signalées dans cette partie de l Orne du fait de la présence de nombreux étangs ; parmi ces espèces, les suivantes peuvent fréquenter les lieux : la grande aigrette, l aigrette garzette, la sarcelle d hiver et le chevalier culblanc lors de déplacements locaux ou exploitant les mares ou ruisseaux proches, et l oie cendrée, la cigogne blanche, la cigogne noire en vols migratoires et la grue cendrée en période nuptiale ;

12 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 2 - au moins trois autres rapaces diurnes : l autour de palombes et le faucon hobereau en été ou en migration, le milan noir ponctuellement en migration et le faucon pèlerin en hiver ou en migration. La zone peut leur servir de secteur de chasse ou peut être survolée lors de déplacements locaux ou migratoires ; - La bergeronnette flavéole et le bruant proyer nichent en plaine ; - La bécasse des bois en hiver ; - Le pigeon biset se nourrit en plaine tout au long de l année ; - Le coucou gris peut être présent, certaines années, en période nuptiale ; - Le martinet noir et l hirondelle de fenêtre nichent au niveau des constructions humaines, ils chassent régulièrement en plaine en période nuptiale, ils peuvent aussi survoler les lieux en migration ; - Le pic épeichette au niveau des bosquets, verger ou haies ; - Plusieurs passereaux : le traquet tarier et le pipit spioncelle au moins en haltes migratoires en plaine. Le rouge-queue à front blanc, la fauvette des jardins, le pouillot fitis ou le gobemouche gris peuvent être présents en période nuptiale au niveau des buissons, haies ou bosquets ou au moins lors de survols ou haltes migratoires. La mésange à longue queue ou la mésange nonnette au moins en période internuptiale ; - le rouge-queue noir à proximité des bourgs ou fermes ; - le grosbec casse-noyaux, en migration ou en hiver ; Les autres espèces signalées dans la base de données du GONm semblent peu ou pas concernées car elles ne sont observées que très ponctuellement, toujours en effectifs réduits ( à 2 individus), ou dans des milieux précis (de nombreux oiseaux d eau notamment), pas forcément existants sur les communes de la zone d étude. Nous ne les avons donc pas retenues. D après la base de données du GONm, au moins 30 espèces non contactées lors de nos prospections peuvent exploiter la zone au moins lors de survols. VII - Liste commentée des espèces observées sur le site ou susceptibles de le fréquenter (d après la base de données du GONm) Le tableau 4 présente le statut des espèces observées lors des recensements effectués sur le site étudié pour le projet éolien en (en caractères gras) et de celles signalées dans la base de données du GONm qui sont les plus susceptibles d exploiter les zone étudiées, au moins lors de survols. Légende du tableau suivant : AO : espèces classées dans l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009, concernant la conservation des oiseaux sauvages dans l Union Européenne BA2 : espèces listées dans l'annexe 2 de la convention de Berne 82/72/CEE Liste rouge nationale (UICN, 20) : Lrnat : nicheurs, Lrhnat : hivernants et Lrpnat : migrateurs La nouvelle liste rouge des oiseaux de Basse-Normandie (Debout, 202) : lrnor : nicheurs, lrhnor : hivernants et lrpnor : migrateurs Pour les statuts nationaux et régionaux, seuls les quatre critères correspondant aux espèces les plus menacées ont été considérés : CR : En danger critique d extinction EN : En danger VU : Vulnérable NT : Quasi menacée Lorsque le statut est entre parenthèses cela signifie que l espèce n est pas présente à la période qui lui vaut son classement dans la liste rouge. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 22 Tableau 4 : espèces observées en sur le site étudié pour le projet éolien (en caractères gras) et espèces susceptibles d exploiter les lieux (Fichier GONm) Europe France Basse-Normandie Espèces A 0 B A2 Lrnat Lrhnat Lrpn at Lrnor Lrhnor Grand cormoran Héron cendré Grande aigrette (NT) CR Aigrette garzette (VU) EN Cigogne blanche (VU) (CR) Cigogne noire (EN) VU (CR) VU Oie cendrée (VU) (VU) Canard colvert Sarcelle d'hiver (VU) (CR) Buse variable Épervier d'europe Autour des palombes (VU) (EN) Milan noir Milan royal (VU) (VU) Bondrée apivore VU Busard Saint-Martin EN VU Faucon pèlerin (VU) EN Faucon hobereau VU? Faucon crécerelle Perdrix rouge Perdrix grise Caille des blés Faisan de Colchide Grue cendrée CR (NT) CR (CR) Poule d'eau Vanneau huppé (EN) Pluvier doré NT Bécassine des marais (EN) (CR) NT Bécasse des bois Courlis cendré (VU) (VU) NT Chevalier culblanc CR NT Mouette rieuse (CR) Pigeon biset Pigeon colombin VU? Pigeon ramier Tourterelle des bois NT Tourterelle turque Coucou gris Hibou moyen-duc VU Chouette chevêche Chouette effraie Martinet noir Pic vert Pic noir VU VU Pic épeiche Pic épeichette Alouette des champs VU NT NT Hirondelle de cheminée Hirondelle de fenêtre Pipit des arbres Pipit farlouse (VU) (EN) Pipit spioncelle Bergeronnette flavéole NT? Bergeronnette printanière type VU Bergeronnette des ruisseaux Bergeronnette grise NT NT Troglodyte mignon Accenteur mouchet NT NT Traquet tarier (VU) (NT) Traquet pâtre Lrpn or

13 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 23 Europe France Basse-Normandie Espèces A B Lrpn Lrpn Lrnat Lrhnat Lrnor Lrhnor 0 A2 at or Rougequeue noir Rougequeue à front blanc Rouge-gorge familier Rossignol philomèle NT Grive litorne Merle noir Grive mauvis Grive musicienne Grive draine VU NT Hypolaïs polyglotte Fauvette des jardins NT Fauvette à tête noire Fauvette grisette NT Pouillot fitis NT? EN? Pouillot véloce NT VU Roitelet huppé NT Roitelet triple bandeau Gobemouche gris VU VU Mésange à longue queue Mésange nonnette (EN) NT NT Mésange bleue Mésange charbonnière Sittelle torchepot NT NT NT Grimpereau des jardins Bruant proyer NT? NT? Bruant jaune NT EN EN VU Bruant des roseaux Pinson des arbres Pinson du Nord Verdier d'europe Chardonneret élégant Tarin des aulnes (NT) Linotte mélodieuse VU VU EN NT Bouvreuil pivoine VU EN VU VU Gros bec casse-noyaux (NT) Moineau domestique NT NT NT Etourneau sansonnet NT NT NT Loriot d Europe NT Geai des chênes Pie bavarde NT Choucas des tours NT Corbeau freux Corneille noire 73 espèces en 202/3 30 espèces possibles ou probables 2 63 CR, 3VU, 2NT, 2NT?, 2(EN), 6(VU), 2(NT) (VU), (NT) VU CR, 3EN, 6NT, 7VU, EN?, 2VU?, 2NT?, 4(CR), 3(EN), 5(VU), 2(NT) 2CR, 4EN, 3VU, 2NT, 2(CR), (EN), 2(VU) 4VU, 3N T Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 24 VIII - Précision sur le statut des espèces patrimoniales Les paragraphes suivants précisent le statut des espèces observées lors des prospections et de celles qui sont susceptibles d exploiter les lieux. ) Les espèces des annexes de la convention de Berne et de la Directive 2009/47/CE du parlement européen 63 espèces sont classées dans l Annexe 2 de la convention de Berne, ce sont des espèces strictement protégées. Parmi elles, 40 ont été effectivement observées au sein du périmètre d étude du projet éolien en 202/3. Au moins douze sont classées dans l annexe de la Directive 2009/47/CE du parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009, concernant la conservation des oiseaux sauvages dans l Union Européenne ; elles sont présentées ci-après. Cinq d entre elles ont été observées sur le site ou à proximité immédiate en 202/3 : le milan noir, la bondrée apivore, le busard Saint-Martin, le pluvier doré et le pic noir. En France, la grande aigrette est un nicheur très récent puisque la première preuve de nidification ne date que de 994. En 2007, la population nicheuse était comprise entre 64 et 96 couples (Marion, 2009). En Normandie, elle a probablement niché dans l estuaire de la Seine en 203. Elle est classée en danger critique dans la liste rouge des hivernants en Basse- Normandie. Durant l hiver , la France accueillait 300 à 370 individus (Le Maréchal & Marion in Rocamora & Yeatman-Berthelot, 999), mais les effectifs d oiseaux hivernant ont nettement progressé puisqu ils étaient compris entre 4000 et 5000 individus dans les années 2000 (Dubois et al. 2008). Elle est également de plus en plus régulière en Normandie. Elle exploite les plans d eau situés aux alentours du projet et a déjà été observée au sud de la D45 ; elle pourrait donc parfois survoler la zone projetée pour accueillir des éoliennes. En France, la population nicheuse d aigrette garzette était en 2007 d au moins 2 5 couples (Marion, op. cit.) dont 535 en Normandie (Chartier, 20). Dans la liste rouge des hivernants de Basse-Normandie, elle est considérée «En danger». Elles exploitent les plans d eau situés aux alentours du projet et pourrait être amenée à survoler cette zone lors de déplacements locaux en période internuptiale. L habitat préférentiel de la cigogne blanche est constitué de zones marécageuses et de prairies humides, mais également de pâturages et de cultures. En 202, la population française était d environ couples (Groupe Cigognes France). La population normande est de 235 couples en 203 (Chartier, comm. pers.). Elle ne niche pas aux alentours, mais quelques migrateurs peuvent survoler les lieux. La cigogne noire est rare en Normandie, principalement observée lors des migrations. La base de données mentionne que l espèce a déjà été observée une fois à Moussonvilliers et Marchainville en 994 et Elle est considérée comme vulnérable dans les listes rouges nationale et régionale. Le milan noir et le milan royal ne sont observés que ponctuellement en migration en Normandie. Le parc ne mettrait pas en péril ces deux espèces, car seuls quelques oiseaux isolés pourraient être concernés. La bondrée apivore a été notée en 203 à proximité d un bois situé sur la commune d Armentières-sur-Avre (ripisylve de la rivière Saint-Maurice et bois de France), au nord des

14 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 25 deux zones étudiées. Elle niche dans les bois et lorsqu elle recherche de la nourriture, elle peut exploiter un large périmètre et donc survoler les lieux. Elle peut également le faire lors de déplacements migratoires. Sa population nicheuse est estimée, en Normandie, à environ 500 couples (Chartier in Debout, 2009), elle est classée dans la liste rouge de Basse Normandie étant considérée comme vulnérable en période nuptiale. Le busard Saint-Martin est un nicheur rare en Normandie puisque sa population est comprise entre 200 et 300 couples (Chartier in Debout, 2009). Il est dans la liste de Basse- Normandie étant considéré comme «En danger» en période nuptiale et «Vulnérable» en hiver. Il a été observé lors des deux prospections effectuées en janvier 203 et est régulier en période nuptiale (observé en avril, juin, juillet et août) au niveau des deux zones et aux alentours. Au moins trois couples de busards étaient cantonnés en 203 à proximité des secteurs d études, dont un au sud de la plus grande zone, au niveau des lieux-dits «Le taillis Chaline - Les Clottes». Il exploite les deux zones lorsqu il chasse. Si la bibliographie mentionne qu il ne semble pas y avoir de problème de collision de busards avec les éoliennes, il est en revanche précisé qu ils ne semblent pas s approcher à moins de 600 mètres des machines les premières années d exploitation (Hervé, 2003), mais lors d un suivi spécifique normand sur un parc éolien, l espèce a été découverte nicheuse à 220 mètres d une éolienne (Jean Baptiste 202). Busard Saint-Martin (C. Perelle) Le faucon pèlerin est rare en France où la population nicheuse est estimée entre 00 et 400 couples (Thiollay, 2004). En Normandie, la population nicheuse était comprise entre 26 et 3 couples de 2000 à 2006 (Chartier in Debout, op. cit.). Il ne niche pas aux alentours du projet, mais a déjà été observé en période internuptiale au sud de la D45, située au sud du projet. En hiver il est considéré comme «En danger» en Basse-Normandie. La grue cendrée est une espèce nicheuse très rare en France et en Normandie ; elle y est considérée en «danger critique» en période de nidification. Les seuls indices de sa nidification en Normandie ont été notés dans cette région du Perche. Depuis quelques années l espèce semble se cantonner en particulier autour de l étang du Haut-Plain situé à environ huit kilomètres au sud du projet. Même si la nidification de l espèce n a pas été prouvée ces dernières années dans ce secteur de l Orne, quelques individus y sont toujours notés et 9 observations de l espèce sont signalées en 20, principalement sur la commune de Normandel, mais aussi à Moussonvilliers. La nidification n a pas eu lieu en 202 (bien que l oiseau y a été contacté) et, en 203, aucun contact dans ce secteur ; les oiseaux ont été vus plus au sud sur d autres complexes d étangs. Durant leur stationnement sur le secteur, les oiseaux avaient un axe de mouvement journalier allant de l étang du Haut Plan au ruisseau de la Motte et la Vallée de l Avre (commune de Normandel) ; par conséquent les oiseaux traversaient le secteur de plaine situé au sud de la D45. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 26 Le pluvier doré est régulier dans les plaines normandes en hiver. Les effectifs normands à cette saison sont d environ individus (Lang, 997), mais il est considéré dans la liste rouge de Basse-Normandie, comme «quasimenacé». Son statut global en Europe est assez préoccupant. En décembre 202, 56 oiseaux ont été observés sur la zone d étude, ce qui peut être considéré comme faible au regard des effectifs régionaux. Pluvier doré (G. Corteel) Le pic noir exploite les forêts situées en marge. Il est connu pour utiliser un large territoire de plus 500 ha et survole les lieux lors de déplacements locaux. En Normandie, la première preuve de nidification de cet oiseau ne date que du milieu des années 970 (Bernier, 975). Depuis, il y a colonisé pratiquement toutes les forêts favorables, mais il demeure peu commun du fait de son vaste espace vital. En Basse- Normandie, il est considéré comme «Vulnérable» en période de nidification et en hiver. Il a été observé une fois en novembre 202 en marge des deux zones d études. 2) Les espèces classées dans la liste rouge nationale Dix-huit espèces sont classées dans la liste rouge nationale des nicheurs, mais parmi elles, seulement six à huit espèces sont présentes en période nuptiale. Le statut de la grue cendrée a déjà été précisé, les sept autres sont : Les espèces vulnérables : Le gobemouche gris est présent un peu partout en Normandie mais en faible densité. D après l enquête Tendances menée en Normandie entre 996 et 202 (Debout, 203), il est en diminution en période nuptiale et il est considéré comme «vulnérable» en Basse- Normandie. En France, les suivis STOC indiquent une diminution de 48 % de l espèce entre 989 et 20 (déclin significatif), mais une augmentation de 37 % depuis 200. L espèce est en déclin en Europe. L espèce apprécie à la fois les forêts mixtes, les clairières parmi les hauts feuillus, les futaies claires, mais aussi les milieux périurbains ou urbains, comme les parcs, les jardins, les vergers ou les abords de fermes (Ollivier in Debout, op. cit.). Il est très ponctuel sur la zone. La linotte mélodieuse fréquente pratiquement toute la Normandie, elle était considérée comme assez commune dans notre région, mais nous avons constaté une régression des données printanières entre 996 et 202, d après l enquête Tendances (Debout, 203). Elle est considérée comme vulnérable en Normandie. En France, les suivis STOC indiquent une diminution de l espèce de 72 % depuis 989 et de 45 % entre 200 et 20 : la chute sévère est probablement liée à la diminution de ses ressources alimentaires (des petites graines d herbacées souvent considérées comme de mauvaises herbes et donc éliminées des zones de grandes cultures). Le déclin observé est comparable à celui enregistré au Royaume-Uni (-62% de 975 à 2000) ou en Europe. En 203, elle a été notée sur 7 des 5 points d écoute. Linotte mélodieuse (X. Corteel)

15 Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 27 En France, les suivis STOC indiquent une diminution du bouvreuil pivoine de 68 % entre 989 et 2009 et de 45 % entre 200 et 2009 : c est une espèce en déclin marqué. Le bouvreuil est également en déclin marqué au Royaume-Uni (- 50 % entre 967 et 2003). La situation française semble plus préoccupante que celle observée en Europe. En Normandie, d après l enquête Tendances (Debout, op. cit.), le bouvreuil pivoine a régressé de 52 % entre 996 et 202, lors des sessions concernant la période de reproduction. Il est classé dans la liste rouge de Basse Normandie étant considéré comme «En danger» en période de reproduction et en hiver. Il est très ponctuel sur la zone. Les espèces quasi-menacées : La fauvette grisette niche dans les buissons. En France, les suivis STOC indiquent un léger déclin de l espèce de 7 % depuis 989 et une stabilité entre 200 et 20. C est une espèce qui présente des fluctuations importantes d effectifs, peut-être de manière cyclique. En Normandie, l enquête Tendances indique également une baisse de 0 % du nombre d indices obtenus entre le milieu des années 990 et celui des années La tendance européenne est, elle, à l augmentation. En 202, elle a été contactée sur 6 des 5 points en 203. Fauvette grisette (H. Lefébure) En France, les suivis STOC indiquent une diminution du pouillot fitis de 47 % de 989 à 20 et une augmentation de 5 % entre 200 et 20. Ce déclin est par ailleurs confirmé en Angleterre (alors que l espèce se porte bien en Ecosse) et en Europe. Il est probable que cette espèce dont le gros des populations européennes se trouve en Scandinavie soit victime du réchauffement climatique. La situation de cette espèce n est pas meilleure en Normandie, puisque l enquête Tendances de 996 à 2005 indique un recul de 03 % (en pourcentage cumulé) ; il est considéré comme «en danger» en Basse-Normandie. La population nicheuse normande serait actuellement au plus de couples (Collette, 2007). Ce n est pas un nicheur certain au niveau du site ou à proximité ; il est possible qu il ne soit présent qu en halte migratoire. En France, les suivis STOC indiquent une diminution du bruant jaune de 45 % depuis 989 et de 23 % entre 200 et 20. Cette espèce montre un déclin prononcé, très similaire à celui noté outre-manche (-34% de 990 à 2000 au Royaume-Uni) et en Europe. Par contraste avec le bruant zizi, le bruant jaune illustre bien le fait que les espèces septentrionales sont en déclin en France, alors que les espèces méridionales semblent bénéficier du réchauffement climatique. Si l on ajoute les effets de l intensification de l agriculture, l avenir du bruant jaune ne semble pas florissant en France. En Normandie, il fait partie des espèces les plus communes et les données STOC pour la période 993 à 2002 (Lang, 2002) et Tendances ( ) indiquent plutôt une stabilité de l espèce, voire une progression par la seconde méthode, ce qui peut s expliquer par les habitats temporairement offerts à cette espèce que sont les milieux bocagers dégradés actuels (remembrement). Il fréquente les milieux ouverts ou semi-ouverts. Il a été noté sur 8 des 5 points en 203. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 28 Le bruant proyer niche principalement en plaine. En France, les suivis STOC indiquent une diminution de l espèce de 3 % depuis 989 et une progression de 3 % de 200 à 20. Malgré des variations interannuelles parfois importantes, à la hausse ou à la baisse, la tendance à long terme reste négative et ce de manière significative. C est une espèce spécialiste des milieux ouverts, surtout agricoles, qui montre un déclin important, comme l alouette des champs et la linotte mélodieuse qui apprécient également ces milieux. Pourtant, la tendance récente permet d être plus optimiste quant à l avenir du bruant proyer. La tendance européenne est un déclin modéré depuis 25 ans. En Normandie, l enquête STOC indique une baisse de 40 % entre 992 et 999 (Lang, 2002) et l enquête tendances ( ) une diminution de 25,5 %. Il n a pas été contacté en période nuptiale 203, sa nidification reste possible certaines années, mais la zone n est pas majeure pour cette espèce en période nuptiale. Bruant proyer (G. Corteel) Les hivernants et migrateurs Le milan royal et la grue cendrée sont dans la liste rouge des hivernants. Un milan royal a été observé une seule fois sur les 6 sorties effectuées sur le secteur d étude, assimilable à un oiseau erratique. La grue cendrée stationne sur les plans d eau de Moussonvilliers et n exploite pas ce secteur de plaine. La cigogne noire est dans la liste rouge des migrateurs, elle est au moins présente en vols ou haltes migratoires aux alentours du projet. 3) Les espèces et leur statut régional Si l on excepte celles déjà citées précédemment dans les listes de vulnérabilité nationales et internationales, les espèces classées dans la liste rouge de Basse-Normandie et qui sont présentes à la période où elles sont considérées comme vulnérables ou menacées sont : Les nicheurs L alouette des champs, la bergeronnette printanière type et la bergeronnette flavéole nichent régulièrement en plaine : la première est bien présente (espèce nicheuse la mieux représentée sur les points d écoute en 203), la seconde est ponctuelle et la troisième n a pas été notée en 203. La fauvette des jardins, la sittelle torchepot, le loriot d Europe et le hibou moyen-duc nichent dans les secteurs boisés, mais seuls le hibou et le loriot ont été notés en période nuptiale 203. Le rossignol philomèle a été noté en 203 en dehors du projet. Le moineau domestique et l étourneau sansonnet nichent au niveau des hameaux ou des fermes et fréquentent les deux zones pour se nourrir ou lors de déplacements. Il est possible que l autour des palombes, le faucon hobereau et le pigeon colombin nichent dans les secteurs boisés proches. Les hivernants et migrateurs La bécassine des marais, le courlis cendré, le chevalier culblanc, la tourterelle des bois (en migration), la bergeronnette grise, la grive draine, l accenteur mouchet, le pouillot véloce, le roitelet huppé, la mésange nonnette et la pie bavarde exploitent ou peuvent exploiter les lieux, certaines espèces en hiver et en migration, d autres simplement en migration.

16 IX - L implantation des éoliennes Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 29 IX. - Les éoliennes et leurs impacts sur l avifaune a) Eoliennes et avifaune : quels dérangements? Les éoliennes présentent deux risques principaux pour l avifaune : - la dégradation de leurs milieux de vie : le projet concerné prévoit l implantation d éoliennes dans une zone principalement cultivée ou les milieux sont donc déjà très transformés. Les haies, bosquets, vergers et boisements présents sur le site ou à proximité devront être préservés ; - le risque de collisions, notamment avec les espèces de passage qui ne fréquentent le site que très ponctuellement et ne le connaissent pas. Les sédentaires finissent par s habituer, au moins en partie, aux infrastructures aériennes (lignes électriques, téléphoniques, éoliennes) élaborées par l homme. Elles courent donc moins de risque de collision. Différentes études analysent les problèmes de collision engendrés par l implantation des éoliennes. La plupart envisagent l impact direct par collision avec des conséquences mortelles, mais ceci ne concerne le plus souvent qu un faible nombre d oiseaux. Cette mortalité montre une tendance à la diminution avec l évolution technologique des éoliennes (HOWELL & NOONE, 992 ; WINKELMAN, 992 ; ALBOUY, 999). La bibliographie actuelle s accorde à dire qu une éolienne tue en moyenne 0,4 à,3 oiseaux par an en Europe. Un taux de mortalité moyen de 33 oiseaux par éolienne et par an a, cependant, été constaté sur des axes migratoires importants et de 2 à 2 sur des parcs en Espagne, mais cela demeure un cas particulier. Plusieurs décennies d expériences permettent d affirmer que les risques de collision des oiseaux avec les éoliennes sont minimes quand la visibilité est bonne (c est-à-dire en journée, par météo favorable) et en dehors des grands axes migratoires de l avifaune. Les rapaces diurnes et les espèces qui se déplacent à la faveur de la nuit sont potentiellement plus exposés que les autres aux collisions accidentelles. Il semble que la taille des parcs influe de manière importante sur la nature et l importance des impacts : les plus modestes (moins de 0 éoliennes) sont responsables de dérangements occasionnels et les plus grands (plus de 00 machines, avec un maximum de réparties sur plusieurs parcs voisins à Altamont, Californie, USA) peuvent être à l origine de taux de mortalité bien supérieurs (ERICKSON & al., 999). Les données concernant les parcs de taille moyenne ( à 99 machines) sont rares et assez peu précises. Pendant un an, la Sociedad Espanola de Ornitologia (SEO/BirdLife) a conduit une étude sur 87 des 250 éoliennes des parcs PESUR et E3. Ouverts fin 992, ces deux parcs se composent d éoliennes de tailles plutôt modestes (22 kw en moyenne). Le taux de mortalité observé pour les oiseaux (de taille moyenne à grande) est de oiseau/3 éoliennes/an. Mais ce taux varie d un facteur 9 entre les deux parcs éoliens : 0,45 à PESUR et 0,05 à E3. Les observations sont également assez surprenantes avec deux espèces particulièrement touchées : le faucon crécerelle Falco tinnunculus (55 % de la mortalité totale) et le vautour fauve Gyps fulvus (34 %). En troisième position mais bien loin derrière (3 %) vient le faucon crécerellette Falco naumanni. Avec 00 % des faucons crécerelles tués et 93 % des vautours fauves sur l ensemble des deux sites, le parc PESUR est bien plus meurtrier que le parc E3 ; ces deux espèces sont en réalité attirées par une décharge d ordures ménagères, source indirecte de nourriture (rongeurs présents sur le site et ses abords) pour le faucon crécerelle ou directe pour le vautour fauve. Intérêt avifaunistique d un projet éolien à Moussonvilliers GONm page 30 Des suivis de la mortalité menés de 2009 à 20 sur deux parcs éoliens en plaine de Caen (pour un total de 24 machines sur un biotope similaire à l étude présente) permettent de conclure que pendant le pic migratoire postnuptial, chaque éolienne a conduit, en moyenne, à la mort par collision de 3.36 à 5.32 oiseaux (Jean Baptiste et al, 202) et de 3.92 à 4.34 oiseaux (Jean Baptiste et al, 20). Des suivis de la migration postnuptiale menés en 2006 et 2007 sur le parc de cinq éoliennes à Fécamp (Seine-Maritime) permettent de conclure que pendant les deux mois de pic migratoire postnuptial des passereaux, chaque éolienne a conduit, en moyenne, à la mort par collision de 3,4 à 4,4 oiseaux (Gallien et al, 2008). Globalement, pour les migrateurs et les grands rapaces, la mortalité due aux collisions peut être presque nulle (Orloff S., et al, 992) à importante selon les espèces concernées (Marti R., et al., 995 ; California Energy Commission, 992). Il est important de souligner que le nombre d oiseaux tués par collision avec les éoliennes est probablement sous-estimé car : tous les oiseaux heurtant les éoliennes ne sont pas retrouvés à leur pied puisque quelques-uns sont seulement blessés et peuvent mourir à l extérieur de la zone d étude. Aux Etats-Unis, des rapaces victimes de collision ont été trouvés à des centaines de mètres de la zone éolienne (Orloff & Flannery 992). il est impossible de trouver tous les oiseaux morts autour des éoliennes. La probabilité de trouver un oiseau mort dépend notamment de deux facteurs : l activité des prédateurs qui peuvent enlever les oiseaux morts avant qu ils soient trouvés, l efficacité de la recherche dépend de l observateur, mais aussi de la hauteur de la végétation. Plus facilement que d autres, certaines espèces comme les rapaces peuvent entrer en collision avec les éoliennes, compte tenu de leurs techniques de chasse. C est surtout lors de la phase finale des tentatives de capture, lorsque l attention est à son comble, qu ils sont moins vigilants vis-à-vis des dangers et risquent donc de heurter les pales. L altitude de vol lors de la recherche de nourriture a aussi de l importance pour évaluer le niveau de risque qui varie bien sûr d une espèce à l autre. Ce risque d entrer en collision avec les éoliennes est probablement plus important chez des oiseaux de grande taille comme les grues, les cigognes et les cygnes, qui sont relativement lents à manœuvrer. Mais, à l opposé, ces grandes espèces, qui, presque toutes, sont actives pendant le jour et possèdent une vue et une ouïe très fines, éviteront peut-être de trop s approcher des éoliennes si rien ne les incite à y venir. Toutefois, ces hypothèses n ont jamais été vérifiées par des études. Il semble que la stature imposante et le bruit engendré par le vent dans les pales réduisent considérablement le risque de collision. Les grandes éoliennes avec une vitesse du rotor plus lente sont de ce point de vue moins dangereuses que les petites éoliennes, probablement parce que les pales des grandes éoliennes sont plus visibles et sont ainsi évitées. Les éoliennes, comparées aux autres sources de mortalité liées à l énergie électrique (pylônes et câbles des lignes à haute tension), semblent moins dangereuses (Crockford 992, Winkelman 990c, Winkelman 992a, Still et al. 994). Ainsi, au Pays-Bas, la mortalité des oiseaux par collision sur l intégralité des parcs éoliens est estimée à individus par an à comparer aux 2 millions tués sur les routes ou au million tués par les lignes électriques (Dutch Foundation for Bird Protection, 999). Mais, même si les collisions présentent un impact relativement réduit, ce risque s ajoute aux autres facteurs existants. Le nombre d éoliennes