Cartographie des sensibilités avifaunistiques et préconisations concernant la pratique des sports Nature

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1 Cartographie des sensibilités avifaunistiques et préconisations concernant la pratique des sports Nature Zone de Protection Spéciale Cap d Erquy-Cap Fréhel FR Groupe d Etudes Ornithologiques des Côtes-d Armor Février 2015

2 Présentation du prestataire Créé en 1991 sur l initiative de plusieurs ornithologues du département, le Groupe d Etudes Ornithologiques des Côtes d Armor (GEOCA) est une association loi 1901 qui a pour objectif l étude et la protection de l avifaune sauvage et de ses habitats dans le département des Côtes d Armor. Fort de plus de 130 adhérents, d un salarié permanent, d un salarié saisonnier, de plusieurs dizaines de bénévoles hautement qualifiés et d un bateau (zodiac) permettant d intervenir en zone côtière, l association participe à de nombreuses études depuis plus de 20 ans : Relais départemental de toutes les études internationales, nationales ou régionales concernant l avifaune (Wetlands International, Recensements nationaux, STOC, Atlas, programmes de baguage ) Volets avifaune d études d impacts préalables à la mise en place d installations éoliennes (projets terrestres ou offshore) ou d infrastructures particulières (extensions portuaires ) Diagnostics environnementaux pour le compte de partenaires publics ou privés (inventaires ornithologiques, bilan et diagnostic des sensibilités ) Suivis et diagnostics dans le cadre de Contrat Natura 2000, programme Life Membre de Comité de pilotage Natura 2000 (Trégor-Goëlo), de Comité Scientifique de plusieurs sites remarquables ou Réserves, de Collège des Usagers (CŒUR-Emeraude, porteur du projet de PNR sur le secteur Rance-Emeraude) et représentée dans plusieurs instances départementales ou régionales, l association se veut être un partenaire privilégié dans la politique de gestion et de protection du patrimoine naturel départemental. A l heure actuelle, le GEOCA possède une base de données départementale comprenant plus de observations réparties sur tout le territoire et qui reflètent les connaissances accumulées jusqu ici. La revue de l association (90 numéros jusqu à présent) est publiée 3 fois par an et de nombreuses sorties sont organisées pour les adhérents et le grand public. 2

3 G.E.O.C.A. 10, boulevard Sévigné Saint-Brieuc Tél : geoca.pagesperso-orange.fr/ Cartographie des sensibilités avifaunistiques et préconisations concernant la pratique des sports Nature Zone de Protection Spéciale Cap d Erquy-Cap Fréhel FR Février 2015 Rédaction : Yann Février Base de données, cartes : Clémence Gaudard, Sandy Garandeau Illustrations : Yann Février Relecture : Alban Bienvenue Référence : GEOCA (2015). Cartographie des sensibilités avifaunistiques et préconisations concernant la pratique des sports Nature. Zone de Protection Spéciale Cap d Erquy-Cap Fréhel FR Conseil Général des Côtes-d Armor. Février p. IGN 2011-CISO & 2011-CISO Première de couverture : Plage des Grèves - Fréhel 3

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5 Sommaire Introduction Descriptif de la ZPS cap d Erquy cap Fréhel Présentation générale de la ZPS Outils de connaissance et de règlementation Données existantes sur l avifaune Les grands enjeux avifaunistiques du territoire : généralités Zonage des sensibilités avifaunistiques sur la ZPS Cordons littoraux Prés salés Iles et îlots rocheux Falaises littorales Landes Boisements Zones d alimentation intertidales (vasières) Zones maritimes Définition des niveaux de sensibilité Caractérisation des niveaux de sensibilité Répartition des sensibilités sur la ZPS Trégor-Goëlo Zones de sensibilité de Niveau Zones de sensibilité de Niveau Zones de sensibilité de Niveau Zones de sensibilité de Niveau Synthèse des zones de sensibilité Données existantes concernant les Sports Nature Fiche 1 : Voile légère Fiche 2 : Kite-surf Fiche 3 : Windsurf (planche à voile) Fiche 4 : Surf Fiche 5 : Ski nautique Fiche 6 : Motonautisme Fiche 7 : Plongée sous-marine Fiche 8 : Kayak de mer Fiche 9 : Randonnée pédestre Fiche 10 : Randonnée équestre Fiche 11 : Randonnée motorisée Fiche 12 : VTT Fiche 13 : Escalade Fiche 14 : Vol libre - parapente Fiche 15 : Aéromdélisme Synthèse Perspectives Bibliographie Annexe : cartographie des niveaux de sensibilité sur la ZPS

6 Introduction A l heure d un partage de plus en plus difficile de l espace, les loisirs de Nature sont devenus des activités refuges pour un nombre croissant de pratiquants qui souhaitent profiter des espaces naturels comme supports d une activité sportive ou récréative. Ces espaces naturels se sont malheureusement considérablement réduits au cours des derniers siècles et plus encore des dernières décennies devant l essor des populations et des activités humaines. Le développement d activités sportives ou récréatives sur les espaces restants est donc susceptible d entrer en conflit avec les objectifs de protection ou de conservation des habitats et espèces sur un grand nombre de sites. La Bretagne et les Côtes-d Armor sont directement concernées par cette problématique qui touche plus directement le littoral où se concentrent à la fois les espaces naturels sensibles et protégés, mais aussi une multitude d activités et de pratiques sportives de diverses natures. Celles-ci viennent s ajouter aux activités humaines déjà existantes (activités économiques, agriculture, pêche ) sur des espaces concernés par des dispositifs règlementaires de classement ou de protection qui se superposent, rendant parfois difficile la compréhension de ce qui est autorisé ou pas. Les différents classements ou inventaires n ont en effet pas les mêmes contraintes sur les pratiques sportives des espaces concernés. Le manque de dialogue entre les organismes de protection (gestionnaires) et les pratiquants, l impuissance des fédérations ou groupements à sensibiliser des pratiquants souvent libres et non affiliés, la non-compréhension des interdictions et des zonages de protection sont autant de difficultés qu il importe aujourd hui d atténuer par une meilleure diffusion des connaissances sur les sensibilités connues et les solutions envisagées. C est dans ce cadre de diffusion que le Conseil Général des Côtes-d Armor a sollicité le Groupe d Etudes Ornithologiques des Côtes-d Armor afin de réaliser un état des lieux à l échelle de la Zone Natura 2000 des caps d Erquy et Fréhel ou plus exactement de la Zone de Protection Spéciale FR Un premier diagnostic de ce type a été réalisé en 2012 sur la ZPS Trégor-Goëlo dans le nord-ouest du département. A partir des données existantes, il a permis de synthétiser les connaissances sur l avifaune et de cartographier des zones de sensibilités à une large échelle. Diffusé ensuite auprès des différents acteurs locaux des sports nature, il a permis de lancer une discussion constructive à la fois sur l acceptabilité des usagers à conserver des zones de quiétude indispensables à l avifaune mais aussi et surtout au développement des connaissances sur les interactions entre les disciplines sportives et les sensibilités naturelles. Des idées de partenariat ou d étude de sensibilité ciblée en lien avec une pratique (exemple du parapente sur les falaises du Goëlo) ont été évoquées et devraient aboutir sur des actions concrètes. Car si la définition et le zonage des sensibilités et des activités restent des premières étapes indispensables et réalisables, demeure la grande inconnue sur la notion d impact réel et de mesure de précaution. On peut en effet regretter à l heure actuelle le manque de connaissances fines sur les impacts des différentes activités en fonction des milieux fréquentés. Seules des études locales précises et bien ciblées permettront de mieux caractériser les zones de quiétude à conserver, les périodes et enjeux, le nombre de pratiquants pouvant être tolérés sur un secteur, les distances d éloignement à respecter 6

7 La ZPS cap d Erquy cap Fréhel présente la particularité d offrir un niveau de connaissance important à la fois sur les pratiques sportives qui s y déroulent, mais aussi et surtout des sensibilités avifaunistiques connues. Les oiseaux représentent souvent le groupe faunistique le plus étudié et donc le plus facilement utilisable pour une première évaluation des sensibilités. A l heure actuelle, la bonne connaissance du site et la géolocalisation des informations permettent la réalisation de cartographies précises et une analyse générale fiable. Ces données ont ici été dans un premier temps analysées à l échelle de la ZPS afin de fournir un zonage différencié des sensibilités avifaunistiques en fonction de leur niveau, des saisons et des connaissances disponibles selon les groupes. Dans un second temps, le parallèle a été fait avec les activités sportives connues afin de fournir directement des pistes de travail et de réflexion avec les acteurs concernés. Un focus a été également réalisé sur la partie maritime de la ZPS du fait à la fois des enjeux connus ou suspectés sur l avifaune mais également du fait des manifestations sportives récurrentes qui sont amenées à s y dérouler (Route du Rhum en tête) en plus de nouveaux enjeux qui viennent s ajouter aux sensibilités de la zone (projet éolien offshore). Landes du cap d Erquy (Y. Février) 7

8 1. Descriptif de la ZPS cap d Erquy - cap Fréhel 1.1. Présentation générale de la ZPS La Zone Natura 2000 cap d Erquy cap Fréhel se situe au nord-est du département des Côtesd Armor (Fig. 1). Elle comporte 2 entités distinctes : une Zone Spéciale de Conservation (ZSC FR ) désignée au titre de la Directive Habitats ainsi qu une Zone de Protection Spéciale (ZPS FR ) désignée au titre de la Directive Oiseaux. Les périmètres des deux zones sont quasiment identiques à l exception d une large partie maritime au nord seulement classée en ZSC. La surface de la ZPS est de hectares, dont environ 97% de zones maritimes. Au total, 7 communes littorales sont concernées par la ZPS sur leur territoire : Erquy, Plurien, Fréhel, Plévenon, Pléboulle, Matignon et Saint-Cast-le-Guildo. Le littoral se compose en grande partie d estrans rocheux et de falaises entrecoupés de quelques cordons sableux et de galets notamment dans le secteur central à Sables-d Or-les-Pins, ainsi que d une vaste baie (baie de la Fresnaye) comportant une importante surface d estran et bordée de falaises en partie boisées. Les falaises du cap Fréhel abritent, elles, une importante colonie d oiseaux marins. En arrière du littoral, la ZPS se caractérise par l omniprésence de landes littorales variées (landes sèches, mésophiles, humides) dont les plus importantes se situent au cap Fréhel et au cap d Erquy. Elles sont attractives pour un grand nombre d espèces et notamment certains oiseaux nicheurs et migrateurs. Figure 1 : Localisation de la ZPS FR cap d Erquy - cap Fréhel 8

9 1.2. Outils de connaissance et de règlementation Outils de connaissance La ZPS comprend plusieurs Zones Naturelles d Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), secteurs ayant fait l objet d inventaires et identifiés comme présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation (Tab. 1 & Fig. 2). Les 6 ZNIEFF de type 1 (grand intérêt biologique ou écologique) concernent les landes du cap d Erquy, l estuaire de l Islet à Sables-d Or-les- Pins, les falaises et îlots du cap Fréhel ainsi que plusieurs secteurs de falaises et landes littorales autour de la baie de la Fresnaye (Fig. 2). Les 2 ZNIEFF de type 2 (grands ensembles naturels riches et peu modifiés offrant des potentialités biologiques importantes) concernent les landes du cap Fréhel et l ensemble de la baie de la Fresnaye (Fig. 2). La majeure partie de ces ZNIEFF ont été classées pour leur intérêt floristique et les habitats présents. Les zones les plus importantes pour l avifaune sont les falaises et îlots du cap Fréhel (oiseaux marins nicheurs), l estuaire de l Islet (zone de repos et d alimentation des oiseaux migrateurs et hivernants), la baie de la Fresnaye (zone de repos et d alimentation des oiseaux migrateurs et hivernants) et certaines zones maritimes. Tableau 1. Liste des outils de connaissances disponibles sur la ZPS FR Outils Code Dénomination Surface (hectares) Cap d Erquy 224 ha Estuaire de Sables-D or-les-pins 127 ha ZNIEFF type Ilots et falaises du cap Fréhel 33 ha Falaises au sud de La Latte 40 ha Pointe du Chatelet 13 ha Pointe de la Corbière 16 ha ZNIEFF type Landes du cap Fréhel 333 ha Baie de la Fresnaye 893 ha 9

10 Figure 2. Cartographie des outils de connaissance ZNIEFF sur et à proximité de la ZPS FR Outils réglementaires Les outils réglementaires en place sur la ZPS sont de différent type : les Sites Classés (falaises et landes du cap d Erquy, falaises et landes du cap Fréhel) sont des secteurs protégés pour leurs caractères paysagers et biologiques remarquables et couvrent environ 2% de la ZPS (Fig. 3) les Espaces Naturels Sensibles (landes du cap d Erquy et landes du cap Fréhel) sont des zones acquises par le département et destinés à être gérées pour leur intérêt écologique et ouverts au public (Fig. 3) les Réserves nationales de Chasse maritimes limitent restreignent l activité cynégétique sur des zones jugées sensibles, notamment pour le repos et l alimentation de l avifaune et couvrent environ 10% de la surface totale de la ZPS (Fig. 3) 10

11 Figure 3. Cartographie des outils réglementaires en place dans le périmètre et à proximité de la ZPS FR

12 1.3. Données existantes sur l avifaune L avifaune a fait l objet de nombreuses études depuis près d un demi-siècle sur la zone et plus particulièrement sur des sites emblématiques comme le cap Fréhel qui demeure l une des plus belles et plus accessibles colonies d oiseaux marins de France métropolitaine. Les suivis sur les oiseaux marins nicheurs notamment y sont anciens et réguliers. La base de données du GEOCA, qui comprend observations géolocalisées à l échelle du département des Côtes-d Armor, contient une partie de ces informations historiques qui caractérisent la zone d étude. Elle a été alimentée progressivement à la fois par les études menées par l association ou d autres organismes ayant transmis leurs observations (Bretagne-Vivante, Syndicat des caps, Conseil Général, Conservatoire du Littoral, ) et par des observateurs de l association. Dans la cadre de certains partenariats mis en place avec les gestionnaires locaux (Conseil Général et Syndicat des caps), le GEOCA a pu mener également plusieurs études récentes ciblées à l échelle de ce territoire et notamment des suivis sur la reproduction des oiseaux terrestres (cap d Erquy, cap Fréhel, baie de la Fresnaye). Des études ont également été menées par le GEOCA sur la partie maritime dans le cadre de projets éoliens successifs, permettant d initier une réflexion sur l intérêt avifaunistique de cette zone. On peut d ores et déjà classer les informations disponibles en trois grandes catégories selon le niveau de connaissance et de précision géographique (Tab. 3). En plus des études globales menées à l échelle de la ZPS, il existe des suivis plus localisés qui permettent d obtenir des renseignements précis (Tab. 4). Le GEOCA est impliqué dans certaines études et suivis présentés dans ces tableaux mais des organismes et gestionnaires locaux sont également directement concernés et moteurs de certains recensements. Le Syndicat des caps (gestionnaire de la partie terrestre de la ZPS) effectue de nombreux suivis sur l avifaune à l échelle du périmètre concerné, en partie menés avec l association Bretagne-Vivante qui pilote historiquement le suivi des oiseaux marins nicheurs. Le Conseil Général des Côtes-d Armor porte activement la gestion et l acquisition de connaissance sur certains sites tels que le cap d Erquy. Le Conservatoire du Littoral coordonne également des suivis sur les sites littoraux. Le GISOM (Groupement d Intérêt Scientifique sur les Oiseaux Marins) et l OROM (Observatoire Régional des Oiseaux Marins) coordonnent et aident financièrement des suivis menés sur les oiseaux marins nicheurs. 12

13 Tableau 3. Niveaux d informations disponibles et utilisables à l échelle globale de la ZPS selon les espèces ou groupes d espèces étudiés Catégories 1. Espèces ou groupes d espèces bien connus à l échelle du territoire dans la période concernée (phase de reproduction par exemple). Informations disponibles sur les effectifs et la distribution à l échelle de la zone d étude, permettant une analyse fine. 2. Espèces ou groupes d espèces partiellement connus. Informations disponibles sur les effectifs ou la distribution, et souvent sur une seule partie de l année (exemple des limicoles et anatidés hivernants à la mi-janvier). Permettent une analyse plus grossière. Groupe d espèces/précision d inventaire Les oiseaux marins nicheurs font l objet de dénombrement et de suivis très précis et réguliers (annuels généralement) sur la zone (production en jeunes, ) Certaines espèces patrimoniales rupestres qui font l objet d un suivi annuel Les Passereaux nicheurs (landes et bordure littorale) qui ont fait l objet de suivis semi-quantitatifs et quantitatifs entre 2012 et 2014 (GEOCA, 2013a ; GEOCA, 2013b ; GEOCA, 2014a) Certaines espèces nicheuses de l Annexe I qui font l objet de suivis réguliers mis en place par les gestionnaires Limicoles et anatidés hivernants à la mi-janvier. Recensement annuel effectué dans le cadre du Wetlands International sur la baie de la Fresnaye Oiseaux marins en mer (partie maritime ouest) dans le cadre des études éoliennes disponibles Bernache cravant (recensement mensuel à l échelle de la baie de la Fresnaye : octobre à mars surtout) Laridés hivernants (recensement très partiel sur la zone) Puffin des Baléares (recensement mensuel réalisé en 2012 et recensements ponctuels) Espèces hivernantes en dehors de la baie de la Fresnaye et notamment le Bécasseau sanderling (comptage concerté test en janvier données opportunistes) Espèces concernées Fulmar boréal, Cormoran huppé, Mouette tridactyle, Goéland argenté, Goéland marin, Goéland brun, Guillemot de Troïl, Pingouin torda Faucon pèlerin, Grand Corbeau Passereaux nicheurs (Fauvette pitchou, Pipit farlouse, Linotte mélodieuse, Bouvreuil pivoine, ) Fauvette pitchou, Engoulevent d Europe Limicoles (Bécasseau variable, Bécasseau sanderling, Chevalier gambette, Chevalier aboyeur, Courlis cendré, Huîtrier-pie, Barge rousse, Barge à queue noire ) Anatidés (Tadorne de Belon, Sarcelle d Hiver, Canard colvert ) Plongeons, alcidés, laridés, puffins, Océanite tempête Bernache cravant Goéland argenté, Mouette rieuse, Goéland cendré, Mouette mélanocéphale Puffin des Baléares Bécasseau sanderling, Mouette mélanocéphale, Alcidés, Sterne caugek, Harle huppé, plongeons, oiseaux marins en migration (seawatch) 3. Espèces ou groupes d espèces très peu connus à l échelle du territoire. Données ponctuelles ou diffuses ne permettant pas une analyse. Ensemble des autres espèces Espèces citées précédemment (catégorie 1 et 2) mais hors des périodes concernées (exemple : hors de la période de reproduction pour les espèces nicheuses d oiseaux marins ou de passereaux). Ensemble des autres espèces - 13

14 Tableau 4. Zones faisant ou ayant fait l objet de suivis avifaunistiques particuliers à l intérieur de la ZPS FR Zones ou habitats concernés Précision d inventaire Groupe d espèces/espèces Zone maritime Plusieurs inventaires ont été menés depuis 2008 dans le cadre de projets éoliens à la marge de la ZPS, souvent à raison d une ou deux sorties par mois sur des périodes annuelles. Certaines données sont pour l instant confidentielles mais d autres ont été diffusées ou sont exploitables. Toutes les espèces Falaises littorales du cap Fréhel et annexes (carrière du Routin ) Recensement régulier des oiseaux marins nicheurs (Bretagne Vivante + Syndicat des caps). Suivi annuel du Faucon pèlerin et Grand Corbeau Oiseaux marins nicheurs, Faucon pèlerin, Grand Corbeau, Hirondelle de fenêtre Cap d Erquy (partie terrestre) Diagnostic réalisé en 2012 dans le cadre d un partenariat entre le GEOCA et le gestionnaire du site (Conseil Général) (GEOCA, 2013a) Toutes les espèces présentes avec un focus sur les nicheurs et des données sur la migration Cap Fréhel (partie terrestre) Diagnostic simplifié réalisé en 2013 dans le cadre d un partenariat entre le GEOCA et le gestionnaire du site (Syndicat des caps) (GEOCA, 2013b). Précédent diagnostic réalisé en 1996 (Chataignère, 1996) Passereaux nicheurs Baie de la Fresnaye (partie terrestre) Diagnostic réalisé en 2014 dans le cadre d un partenariat entre le GEOCA et le gestionnaire du site (Syndicat des caps) (GEOCA, 2014a) Passereaux nicheurs Vallée du Moulin à Mer (partie terrestre) Diagnostic réalisé en 2014 dans le cadre d un partenariat entre le GEOCA et le gestionnaire du site (Conseil Général) (GEOCA, à paraître) Passereaux nicheurs Landes de Fréhel Suivi irrégulier des oiseaux patrimoniaux nicheurs. Comptage des chanteurs d Engoulevent d Europe Engoulevent d Europe, Fauvette pitchou Cap Fréhel et cap d Erquy Etudes d incidences menées dans le cadre de l organisation de manifestations sportives (Trail Landes et Bruyères, Route du Rhum ) Espèces patrimoniales et Annexe I 14

15 1.4. Les grands enjeux avifaunistiques du territoire : généralités L analyse globale des données issues de la base de données du GEOCA permet de rendre compte de la richesse et de la diversité du peuplement avifaunistique global des communes littorales concernées. Par exemple, les communes de Plévenon et Fréhel (associées jusqu en 2004) se positionnent comme la 3e commune du département (sur 373) en nombre d espèces d oiseaux identifiées sur le territoire avec plus de 230. Deux autres communes se distinguent : Erquy (35e) et Saint-Cast-le-Guildo (38e). On peut sans doute estimer à 250 espèces le peuplement avifaunistique de la ZPS. L utilisation du territoire par ces différentes espèces est en revanche très distincte puisque certaines sont sédentaires, d autres présentes seulement une partie de l année, d autres occasionnelles, d autres irrégulières En termes d habitats, il faut également distinguer des espèces strictement maritimes ou pélagiques qui n ont aucun lien direct avec la partie terrestre, des oiseaux marins nicheurs qui exploitent à la fois la partie terrestre (reproduction en falaises ou sur des îlots) et la partie maritime (alimentation, repos...), des oiseaux littoraux qui exploitent les milieux maritimes proches, les zones d estran et la bordure littorale (repos), des oiseaux terrestres qui n exploitent quasiment pas la partie maritime... La diversité et la richesse des habitats présents et la position stratégique littorale de la ZPS sont les principaux facteurs explicatifs à cette richesse avifaunistique locale. Le fait d inclure à la ZPS une vaste partie maritime, même si elle a été peu étudiée, renforce l intérêt biologique du site. Le Formulaire Standard de Données (FSD) de la ZPS liste 19 espèces justifiant de la création de la Zone : Puffin des Baléares (hors reproduction), Fulmar boréal (reproduction), Fou de Bassan (hors reproduction), Grand Cormoran (hors reproduction), Cormoran huppé (reproduction), Bernache cravant (hors reproduction), Faucon pèlerin (reproduction), Huîtrier pie (reproduction et hors reproduction), Grand Gravelot (hors reproduction), Bécasseau variable (hors reproduction), Chevalier gambette (hors reproduction), Goéland brun (reproduction), Goéland argenté (reproduction), Goéland marin (reproduction), Mouette tridactyle (reproduction), Guillemot de Troïl (reproduction), Pingouin torda (reproduction), Engoulevent d Europe (reproduction), Fauvette pitchou (reproduction). Au vu des éléments disponibles dans la base de données du GEOCA, un grand nombre d espèces manque à cette liste et notamment des espèces de l Annexe I ou de l Article 4.2. de la Directive Oiseaux et présents en nombre parfois significatif sur le secteur maritime notamment (plongeons, Harle huppé, Macreuse noire, Macreuse brune...). Si on ne focalise par exemple que sur les oiseaux marins susceptibles de justifier la création d une ZPS (Comolet-Tirman et al., 2007), une cinquantaine d espèces observées sur la ZPS pourraient être listées contre seulement 12 actuellement. Parmi les plus présents localement, citons les Plongeons (arctique et imbrin), les grèbes, le Puffin des anglais, l Océanite tempête, la Macreuse noire, le Harle huppé, les labbes, la Mouette mélanocéphale, la Mouette pygmée, la Mouette rieuse, les sternes, la Guifette noire, le Macareux moine... On constate donc que la prise en compte des données existantes sur le littoral, ainsi que des informations récentes liées aux comptages effectués en mer permettrait une forte évolution du FSD local avec une répercussion possible sur les objectifs de gestion et de conservation du site. 15

16 Parmi les espèces se reproduisant sur la ZPS (habitats terrestres donc) : 4 espèces sont inscrites à l Annexe I de la Directive Oiseaux : Faucon pèlerin, Engoulevent d Europe, Martin-pêcheur d Europe et Fauvette pitchou. A noter des présomptions de reproduction occasionnelle de l Œdicnème criard sur le secteur des Grèves à Fréhel par le passé (GEOCA, 2014b). A noter également que d autres espèces listées à l Annexe I de la Directive Oiseaux exploitent la ZPS durant leur période de reproduction, principalement à des fins alimentaires : les 3 espèces de sternes nichant sur l îlot de la Colombière (Saint-Jacut-de-la-mer) par exemple, viennent s alimenter sur la ZPS et notamment en baie de la Fresnaye : Sterne caugek, Sterne pierregarin et Sterne de Dougall. 5 espèces sont inscrites à la Liste Rouge Nationale (UICN & MNHN, 2008) : Pingouin torda (Danger Critique d Extinction), Guillemot de Troïl (En Danger), Pipit farlouse (Vulnérable), Linotte mélodieuse (Vulnérable) et Bouvreuil pivoine (Vulnérable). A noter à ce titre que la ZPS accueille environ 90% de la population nationale de Guillemot de Troïl et sans doute un tiers de la faible population nationale de Pingouin torda. Les oiseaux marins nicheurs font l objet de recensements décennaux précis à l échelle française. Lors du dernier recensement national mené entre 2009 et 2011, 8 espèces étaient présentes sur la zone OROM (Observatoire Régional des Oiseaux Marins) 2202 correspondant à la ZPS sur les 17 nichant en Bretagne (Février et al., 2014) (Tab. 5). La plupart ne représentent qu un faible pourcentage de l effectif régional ou national à l exception du Guillemot de Troïl (80% des effectifs nationaux) et du Pingouin torda (17%). Il est d ailleurs intéressant de signaler que ces deux pourcentages se sont encore accentués depuis puisque le cap Fréhel abrite désormais plus de 90% des effectifs nationaux de Guillemots de Troïl et environ 40% des effectifs nationaux de Pingouin torda. 16

17 Tableau 5. Effectifs nicheurs d oiseaux marins (en nombre de couples) sur la Zone OROM 2202 lors de l enquête nationale menée entre 2009 et 2011 (d après Février et al., 2014). Espèce Effectifs (couples) % départemental % régional % national Statut Fulmar boréal % 5% <1% Déterminant ZNIEFF Cormoran huppé % 4,5% 1% Mouette tridactyle % 5% 1,7% Déterminant ZNIEFF (>200) Liste rouge France (Quasi-menacée), Déterminant ZNIEFF Goéland argenté % 1% <1% - Goéland marin 10 2,4% <1% <1% - Goéland brun 3 <1% <1% <1% - Guillemot de Troïl % 80% 80% Pingouin torda 7 19% 17% 17% Liste Rouge France (En Danger) Liste Rouge France (Danger Critique d Extinction) Total ,7-2,9% <1% <1% - En période migratoire, une grande diversité d espèces transite sur la ZPS, aussi bien sur le secteur maritime (nombreux oiseaux marins) que sur le littoral (oiseaux d eau, rapaces,...) ou sur les habitats terrestres. Concernant ces derniers, il est intéressant de noter que les pointes rocheuses (cap Fréhel, cap d Erquy) fournissent de nombreuses données d observations de migrateurs rares en France (espèces listées au Comité d Homologation Nationale ou au Comité des Migrateurs Rares) : Pluvier guignard, Alouette haussecol, Bruant lapon, Bruant des neiges, Pouillot à grands sourcils... (GEOCA, 2014b). Plus globalement, les zones semi-ouvertes ou les buissons littoraux apparaissent comme des zones de stationnement migratoires importantes pour les passereaux (pouillots, Tarier des prés, rougequeues, gobemouches...) tandis que le site est clairement une zone de transit pour les migrateurs qui sont observés survolant le site (hirondelles, pinsons, Tarins des aulnes...), notamment à l automne. Concernant les oiseaux marins, le guet à la mer peu régulier permet de constater des passages importants de sternes, mouettes (dont la Mouette pygmée et la Mouette mélanocéphale), de puffins (Puffin des Baléares surtout mais également Puffin des anglais)... 17

18 Concernant les espèces hivernantes, seule la baie de la Fresnaye est actuellement intégrée au réseau de suivi du Wetlands International, même si des comptages complémentaires se sont mis en place depuis janvier 2014 sur d autres secteurs de la ZPS (Erquy, Sables-d or). La baie de la Fresnaye est incluse dans un site (2201) regroupant également la baie de Saint-Jacut et la baie de Lancieux. Sur cette entité Wetlands, 3 espèces dépassent le seuil d intérêt national : la Bernache cravant (1 500 oiseaux en moyenne à la mi-janvier), le Courlis cendré (227) et l Huîtrier pie (555) (Tab. 6). Aucune espèce n atteint en revanche le seuil d intérêt international. L évolution récente de ces espèces est variable et suit globalement la tendance départementale ou régionale avec une diminution notée pour la Bernache cravant et une augmentation pour le Courlis cendré (Tab. 6 & Tab. 7) (Théof et al., 2012). Tableau 6. Décomptes spécifiques des oiseaux d eau (limicoles et Anatidés) sur l entité Wetlands 2201 regroupant la baie de la Fresnaye, la baie de Saint-Jacut et la baie de Lancieux sur la période (données GEOCA). En jaune les espèces dépassant localement le seuil d intérêt national (>1% de la population nationale) Moyenne Barge à queue noire Barge rousse Bécasseau maubèche Bécasseau sanderling Bécasseau variable Bernache cravant Canard colvert Canard pilet Canard siffleur Chevalier gambette Chevalier guignette Courlis cendré Courlis corlieu Eider à duvet Foulque macroule Fuligule milouin Grand Gravelot Harle huppé Huîtrier pie Macreuse brune Macreuse noire Pluvier argenté Pluvier doré Sarcelle d'hiver Tadorne de Belon Tournepierre à collier Vanneau huppé Total

19 Tableau 7. Evolution des principales espèces d oiseaux d eau présente sur l entité Wetlands 2201 sur la période Courlis cendré 4500 Huîtrier pie Bernache cravant Bécasseau variable Ces différents enjeux mis en évidence par les suivis déjà réalisés sur la ZPS nécessitent une prise en compte importante dans le cadre de tout aménagement, modification du territoire ou perturbation qui pourrait avoir des conséquences sur les populations. Ainsi, les activités sportives ou de loisirs et les manifestations qui y sont associées ont été identifiées comme des facteurs potentiels de perturbation qu il faut donc encadrer. Diverses lois et règlementations régissent désormais l accès et la fréquentation des zones naturelles, et plus encore si elles se situent sur ou à proximité de zones Natura

20 Assez logiquement, l intérêt de la ZPS va d abord se focaliser sur les espèces au statut le plus défavorable et aux espèces pour lesquelles la zone a une responsabilité importante en matière de conservation, notamment les reproducteurs locaux. On concentrera d avantage l attention et les moyens de protection sur les espèces d intérêt européen et particulièrement les espèces inscrites à l Annexe I de la Directive Oiseaux, surtout si les populations présentes sont significatives. De même, on veillera à la protection des grands habitats littoraux accueillant des oiseaux d eau en hivernage et en migration, particulièrement lorsque les seuils d intérêt nationaux ou internationaux sont atteints. Les grands intérêts et enjeux avifaunistiques du territoire peuvent être répartis de la façon suivante : Zone de reproduction de 4 espèces de l Annexe I dont certaines apparaissent menacées en France ou très localisées aux échelons régional et départemental (Faucon pèlerin) Zone de reproduction de 5 espèces inscrites à la Liste Rouge Nationale et dont les populations locales sont très significatives à l échelon national (Guillemot de Troïl, Pingouin torda) Zone importante de migration et de stationnement hors reproduction pour des espèces inscrites à l Annexe I de la Directive Oiseaux et à la Liste Rouge Nationale comme le Puffin des Baléares (régulièrement plusieurs centaines d oiseaux en transit, parfois quelques milliers stationnant sur la ZPS) Zone d hivernage pour des espèces inscrites à l Annexe I de la Directive Oiseaux et/ou à la Liste Rouge Nationale comme le Plongeon imbrin, le Grèbe esclavon, la Barge rousse Zone d hivernage et de migration importante pour les oiseaux d eau (plus de individus de limicoles et anatidés sur l entité Wetlands qui dépasse la surface de la ZPS ; Théof et al., 2012) auxquels il faudrait ajouter des milliers de Laridés et des centaines de grèbes, Alcidés et plongeons. Au total, 3 espèces d oiseaux hivernants dépassent le seuil d intérêt national Zone de migration majeure pour un grand nombre d espèces marines et terrestres du fait d un positionnement stratégique entre la baie du Mont-Saint-Michel et la baie de Saint- Brieuc, et la proximité des îles Anglo-Normandes. Plusieurs centaines de milliers de passereaux sont notamment dénombrés chaque automne sur le littoral oriental de la baie de Saint-Brieuc avec un transit sans doute important sur la ZPS. De même des milliers d oiseaux d eau (Anatidés, limicoles) ou d oiseaux marins (sternes, Mouette pygmée, Mouette mélanocéphale...) transitent sur le littoral de la ZPS entre l été et l automne... 20

21 2. Zonage des sensibilités avifaunistiques La ZPS cap d Erquy cap Fréhel connait un assemblage complexe de zones d intérêt pour l avifaune. Selon l importance numérique et patrimoniale des populations et espèces concernées, les divers secteurs se révèlent de plus ou moins grande importance et il convient donc de distinguer différents niveaux de sensibilités. Avant cela, chaque grand ensemble d habitats a été décrit et analysé afin d en faire ressortir les éléments avifaunistiques les plus marquants et les meilleurs indicateurs quant aux sensibilités et aux potentielles incidences liées aux activités anthropiques et plus particulièrement aux sports de nature Cordons littoraux Au sein du périmètre de la ZPS, les cordons littoraux ne semblent exploités par les oiseaux que comme reposoirs. Aucun site de reproduction n est identifié localement, au contraire d autres sites du département (secteur du Trégor notamment). Les cordons sableux sont peu utilisés par les oiseaux du fait d une forte fréquentation humaine et de zones d estran limitées. Les estrans sableux sont surtout concentrés sur la commune de Fréhel (Sables-d Or-les-Pins, Pléhérel, les Grèves ) et de taille réduite sur le littoral d Erquy. Quelques hauts de plage sableux sont également localisés en baie de la Fresnaye. On note seulement quelques zones de reposoirs et de groupements notamment à la pointe ouest de la flèche sableuse de Sablesd Or. Ce cordon interagit directement avec l estran sablo-vaseux situé dans l estuaire de l Islet et quelques rochers situés entre l estuaire et le port des Hôpitaux. Les cordons de galets sont également bien répartis sur le littoral de la ZPS du cap d Erquy jusqu au cap Fréhel. Les plus importants sont situés dans le secteur des Hôpitaux, à l est de Sables-d Or, à la carrière du Routin. Ils constituent des reposoirs pour les Laridés (Mouette mélanocéphale, Mouette rieuse, goélands) et les limicoles (Tournepierre à collier, Bécasseau sanderling, Bécasseau variable) essentiellement. 21

22 Le cas particulier des dunes perchées et falaises terreuses Sur le territoire de la ZPS, des dunes plus ou moins anciennes, voire des falaises terreuses, abritent de manière régulière des colonies d Hirondelle de rivage. Les colonies s installent préférentiellement sur des zones d érosion ou des parois verticales peu ou pas végétalisées où les oiseaux creusent des galeries pour s y reproduire. Très pionnières et mobiles, ces colonies plus ou moins importantes peuvent se déplacer d une année à l autre en fonction des conditions du milieu. Sur le territoire de la ZPS, des colonies ont été observées sur de nombreux secteurs : plage du Guen, plage des Hôpitaux (jusqu à une cinquantaine de couples), Pléhérel, plage des Grèves, plage de la Fosse Sur les zones fréquentées par les promeneurs, il peut être utile de matérialiser une zone de protection en pied de falaise et de signaler la sensibilité par des panneaux d information comme ce fut le cas par le biais du Conseil Général aux Hôpitaux en Toutefois, les nids sont souvent situés sur des zones peu accessibles ou protégées par des ganivelles. Pour des raisons pratiques, les secteurs locaux de reproduction de l Hirondelle de rivage ont été placés dans les secteurs de falaises d intérêt secondaire (Niveau 2). Colonie d Hirondelle de rivage mises en défens par des aménagements légers (monofil et panneaux d information du Conseil Général des Côtes-d Armor) plage des Hôpitaux (Erquy) 6 juin 2010 (Y. Février) 22

23 Localisation des zones de sensibilité : Les cordons de galets ou sableux situés en dehors des zones de stationnement ou de cheminements réguliers sont les plus riches pour l avifaune migratrice et hivernante car ils constituent des reposoirs potentiels, notamment à marée haute. Les plus stratégiques à ce titre sur la ZPS se localisent dans le secteur des Hôpitaux, l estuaire de l Islet et en baie de la Fresnaye. Au vu de leur faibles surfaces, ils ont été regroupés selon leur importance stratégique avec les prés salés limitrophes (Niveau 2) ou bien les falaises littorales d intérêt secondaire (Niveau 2). Période de sensibilité : Sur la zone des caps, les cordons littoraux apparaissent surtout sensibles en dehors de la période de reproduction. Toutefois, il sera vu ci-après que certains cordons peuvent également servir de reposoirs de marée haute tout au long de l année. Les cordons sont exploités par des oiseaux hivernants ou migrateurs mais qui sont nettement moins dépendants du site que les espèces nicheuses. La période de sensibilité s étend principalement du 15 septembre au 15 avril. Les cordons de galets des Hôpitaux (Erquy) offrent des reposoirs à de nombreux oiseaux limicoles suivis par les ornithologues 23

24 2.2. Prés salés Souvent plus difficiles à cartographier et à évaluer que les zones d alimentation ou de reproduction, les reposoirs sont pourtant essentiels dans le cycle de vie des espèces d oiseaux d eau tels que les Anatidés, Laridés et surtout limicoles. En effet, ces derniers ont besoin de zones terrestres durant leur phase de repos. Ces reposoirs sont essentiellement utilisés à marée haute, sachant que leur surface et disponibilité varie en fonction de la hauteur d eau et de l importance des marées. Plus les coefficients sont importants et moins il y a de reposoirs accessibles. Leurs surfaces restreintes à l échelle de la ZPS les rendent d autant plus sensibles aux perturbations. Plus encore que les zones d alimentation, les zones de reposoirs doivent donc faire l objet de tranquillité durant leur utilisation par l avifaune du fait des potentialités d accueil pour un grand nombre d espèces et des contingents souvent remarquables. A l échelle de la ZPS, aucune cartographie précise des reposoirs n a été réalisée et il est donc délicat de proposer une hiérarchisation des sites concernés. L ensemble des prés salés a donc été intégré comme zone d intérêt du fait des faibles surfaces à l échelle de la ZPS et de leur rôle important pour la biodiversité présente, à la fois comme habitat (production primaire, rôle de nurserie pour un grand nombre d invertébrés ou de vertébrés ) mais également comme reposoir et zone d alimentation pour l avifaune. Situés en haut d estran, les prés salés jouent localement un important rôle de reposoir de marée haute. Ils abritent des espèces nicheuses qui peuvent s avérer sensibles. Néanmoins, en l absence de données récentes, assez peu d espèces semblent aujourd hui coloniser les prés salés de la ZPS (Alouette des champs, Cisticole des joncs). La Bergeronnette flavéole et le Pipit farlouse n ont en revanche pas fourni d indices de reproduction récents. Localisation des sensibilités : Les zones de prés salés et de haut d estran servant de reposoirs sont souvent directement liées aux zones d alimentation. Il en résulte une distribution très proche. Leur surface est en revanche nettement moindre. Au vu de leur faible occurrence et distribution limitée, l ensemble des prés salés de la ZPS ont été classés en importance de Niveau 2. Ils se situent principalement en fond de baie de la Fresnaye, dans l estuaire de l Islet et dans la Vallée du Moulin à Mer (Tab. 7 & Fig. 4). A noter que bon nombre de rochers et îlots sont susceptibles d accueillir également des reposoirs lors des transits migratoires et en hivernage mais n ont pas été localisés ici par manque de connaissance. Période de sensibilité : Les zones de reposoirs sont directement liées aux zones d alimentation et sont donc fréquentées tout au long de l année par l avifaune. La période de plus forte sensibilité (effectifs et espèces à enjeux) s étale de septembre à mars inclus. On veillera à ce que les itinéraires proposés dans le cadre de manifestation sportives évitent un passage local lors des niveaux de marée haute de forts coefficients (environ 1 à 2 heures avant jusqu à 1 à 2 heures après le niveau le plus haut). On évitera également tout dérangement ou perturbation de reposoir durant la période de chasse au gibier d eau, période sensible et critique pour bon nombre d espèces et pendant les périodes de gel ou de grand froid qui sont également des périodes critiques pour l avifaune en matière de dépense énergétique. 24

25 Tableau 7. Zones de reposoirs à enjeux identifiées sur la ZPS FR Site Surface (ha) Niveau d intérêt et de sensibilité Sensibilités Fond de la baie de la Fresnaye 29,04 ha Intérêt prioritaire (niveau 2) Zone de repos pour des effectifs très importants (milliers) de limicoles, Anatidés et Laridés (Mouette mélanocéphale notamment) Estuaire de l Islet 24,32 ha Intérêt prioritaire (niveau 2) Zone de repos plusieurs espèces en effectifs importants (dizaines à centaines) : Mouette mélanocéphale, Mouette rieuse, goélands, Bernache cravant, l Huîtrier pie Vallée du Moulin à Mer 2,15 ha Intérêt secondaire (niveau 2) Zone de repos secondaire pour des limicoles ou Anatidés en effectifs faibles (quelques dizaines) Figure 4. Distribution des prés salés constituant des reposoirs et zones d alimentation prioritaires (Niveau 2) pour l avifaune sur la ZPS FR

26 2.3. Iles et îlots rocheux Des îlots rocheux de petite taille (voire de simples rochers) sont surtout localisés sur la ZPS au littoral d Erquy. Les zones rocheuses peu profondes ou de récifs ont été considérées comme des zones maritimes. Deux îlots plus importants sont toutefois concernés sur le périmètre : L Amas du cap constitue un secteur de grand intérêt avifaunistique du fait de la présence et de la reproduction d oiseaux marins (Goélands argentés, Huîtriers pies) dont certains sont considérés comme très menacés à l échelon national (Pingouin torda). Tout accès ou dérangement sur ce site doit donc être proscrit. L îlot Saint-Michel et quelques autres îlots situés à Erquy présentent un intérêt ornithologique moindre, souvent cantonné à une utilisation comme reposoir. La difficulté d accès y limite naturellement les dérangements. Localisation des zones de sensibilité : Parmi les îlots de la ZPS, seul l Amas du Cap a été classé comme d intérêt avifaunistique que prioritaire (Niveau 1) du fait de la présence d une importante colonie reproductrice d oiseaux marins (Fig. 5). Figure 5. Distribution des îlots marins d intérêt prioritaire (Niveau 1) pour l avifaune sur la ZPS FR

27 Période de sensibilité : Les îlots marins apparaissent surtout sensibles en période de reproduction lorsque des oiseaux s y reproduisent mais peuvent également jouer un rôle majeur de reposoir (cormorans, goélands) en dehors de la reproduction. Les débarquements et les stationnements à proximité de l Amas du Cap sont donc à proscrire durant toute la période de reproduction à savoir du 15 février au 15 juillet. De la même manière, il faudra veiller à proscrire les survols bas (parapente, aéromodélisme ) au dessus du site durant cette même période. Enfin, il est conseillé d éviter toute l année et autant que possible l accès à cet îlot stratégique qui sert de reposoir pour les oiseaux marins. Amas du cap 27

28 2.4. Falaises littorales Les falaises du cap Fréhel, outre leur grand intérêt paysager se distinguent aujourd hui comme les falaises maritimes françaises les plus riches pour la reproduction des oiseaux marins, notamment du fait de la présence de la plus importante colonie de Guillemot de Troïl. La visibilité des colonies est également un point fort et attractif du site. Le développement de l ornithologie de loisir se fait particulièrement ressentir sur le site du cap Fréhel où des observateurs de toute la France et de l étranger viennent chaque jour observer les oiseaux du printemps à l été. Les autres falaises maritimes de la ZPS sont moins attractives pour l avifaune du fait de leur faible hauteur, de leur accessibilité ou de leur positionnement. Les falaises littorales abritent surtout des oiseaux nicheurs adaptés à ces conditions et dont la distribution géographique est souvent très limitée. Il s agit d espèces et populations de grand intérêt patrimonial et souvent très sensibles aux activités anthropiques (Tab. 8), ce qui nécessite des zones de tranquillité aux accès et usages très restreints : oiseaux marins (Alcidés, Cormoran huppé, goélands, Fulmar boréal, Mouette tridactyle) ou oiseaux rupestres d intérêt (Faucon pèlerin, Grand Corbeau, Hirondelle de fenêtre). Parmi les 11 espèces nicheuses listées (Tab. 8), 1 appartient à l Annexe I de la Directive Oiseaux (Faucon pèlerin), 2 appartiennent à la Liste Rouge Nationale des nicheurs (Guillemot de Troïl - Vulnérable et Pingouin torda - En Danger) et la plupart appartiennent à la liste des espèces déterminantes ZNIEFF. Localisation des zones de sensibilités : Au sein de la ZPS, les falaises continentales d intérêt avifaunistique s étendent essentiellement de Port-au-Sud-Est à l ouest jusqu à Fort-la-Latte à l est (Fig. 6). Citons également un autre secteur d intérêt : la carrière du Routin qui n est pas intégrée à la ZPS pour le moment mais dont la partie en réhabilitation pourrait l être du fait de son intérêt. De par leur importance et leur sensibilité, ces secteurs ont été classés comme zones d intérêt prioritaire (Niveaux 1 et 2). D autres sites potentiellement intéressants existent mais ne sont pas utilisés. Sur certains secteurs de falaises se sont développés des activités de loisirs et de sports telles que l escalade. A l heure actuelle, les voies établies ne semblent pas réduire les potentialités d accueil du site. En revanche, toute installation ou extension future devra faire l objet d une prise en compte des sensibilités locales. 28

29 Tableau 8. Espèces à enjeux sur les milieux rupestres continentaux de la ZPS FR Espèce Fulmar boréal Fulmarus glacialis Taille population (dernière année de recensement) couples ( ) Niveau d intérêt Espèce rare à l échelon régional Sensibilités Cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis 269 couples ( ) Importante colonie départementale Mouette tridactyle Rissa tridactyla 49 couples ( ) Faible population Goéland argenté Larus argentatus Goéland marin Larus marinus couples (2011) 10 couples ( ) Faible population Faible population Les zones de reproduction rupestres nécessitent un niveau de tranquillité maximal en période de reproduction (mars à fin juillet) Goéland brun Larus fuscus 3 couples ( ) Très faible population Guillemot de Troïl Uria aalge Pingouin torda Alca torda couples ( ) 7 couples ( ) couples (2014) Principale colonie française (grand intérêt patrimonial) Une des rares populations françaises (grand intérêt patrimonial) Faucon pèlerin Falco peregrinus 2-3 couples (2014) Espèce de l Annexe I de la Directive Oiseaux. Population locale = 10 % de la population régionale Les zones de reproduction rupestres nécessitent un niveau de tranquillité maximal et ce durant toute l année car les couples sont souvent sédentaires et sensibles aux dérangements aériens (parapente, aéromodélisme) et aux intrusions (escalade, descente ) Grand Corbeau Corvus corax 1 couple (2014) Espèce rare à l échelon régional Les zones de reproduction rupestres nécessitent un niveau de tranquillité maximal et ce durant toute l année car les couples sont souvent sédentaires et sensibles aux dérangements aériens (parapente, aéromodélisme) et aux intrusions (sentiers, escalade, descente ) Hirondelle de fenêtre Delichon urbicum 20 couples?? Espèce protégée. Seconde population régionale à nicher en milieu naturel (derrière et avec Plouha) Pas de sensibilité particulière à part le développement d éventuelles pistes d escalade ou de descente au sein des parois et grottes marines où niche l espèce 29