LE PAYSAGE. Les Unités paysagères : Les grandes tendances évolutives : Conclusion

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1 LE PAYSAGE Source : Atlas des paysages de maine-et-loire Les matériaux «Les Marches du Segréen» «La Loire des Promontoires» «Les plateaux de l Aubance» «Le couloir du Layon» «Les Mauges» Les Unités paysagères : Les grandes tendances évolutives : Les impacts de l évolution agricole La périurbanisation Les infrastructures et le paysage Conclusion Page 17

2 LES UNITÉS PAYSAGÈRES Les Unités paysagères L Atlas des Paysages du Maine-et-Loire a été réalisé conjointement par le Département du Maine-et-Loire, la DIREN Pays-de-la-Loire et la DDE du Maineet-Loire, en Il regroupe les connaissances et informations sur la typologie des paysages et permet de mieux comprendre leurs dynamiques d évolution. Cet ouvrage identifi e sur le territoire du SCoT Loire Layon Lys Aubance 5 unités paysagères distinctes : les Marches du Segréen, la Loire des promontoires, les plateaux de l Aubance, le couloir du Layon et les Mauges (cf. carte ci-dessus). Page 18

3 Les matériaux La structure schisteuse traditionnelle a largement imprimé ses couleurs dans le bâti traditionnel. La pierre de schiste bleu noir habille demeures et vieilles fermes. Ce type de bâti recouvre l essentiel du territoire du SCoT. Le long de la Loire, on retrouve également du tuffeau, et sur la partie Est de la Communauté de communes des Coteaux du Layon, une tache architecturale utilise la pierre de Rairies, un calcaire issu de la période jurassique. Concernant les toitures, l ardoise bleu gris coiffe la partie Nord du territoire du SCoT, tandis qu au Sud, on retrouve davantage les tuiles. «Les Marches du Segréen» Cette unité paysagère se retrouve sur l extrême Nord du territoire, en rive droite de la Loire. Sur le territoire du SCoT, les communes concernées sont celles d Ingrandes, de Champtocé-sur-Loire, de Saint-Germain-des-Prés, de St-Georges-sur-Loire et de La Possonnière. Ce paysage se caractérise par un étroit plateau légèrement vallonné et entrecoupé de vallées encaissées perpendiculaires à la Loire. Il est clairement voué à la polyculture et à l élevage. C est un paysage bocager au cœur duquel on retrouve un habitat rural constitué de bourgs relativement peu nombreux. Surplombant un vallon, Saint-Georges-sur-Loire offre vers le Sud de longues percées visuelles sur le Val de Loire. Les parcs arborés de quelques manoirs et châteaux, dont celui de Serrant, ponctuent ce paysage plutôt fermé et homogène. Au Sud, on retrouve la vigne sur les coteaux rocheux de la Loire. Leurs pentes pierreuses offrent un superbe panorama sur la vallée et la rive gauche de la Loire. A l Est, la frange de l agglomération angevine subit la forte pression urbaine et l impact des infrastructures routières. La RD 723 traverse le territoire d Est en Ouest, passant par les bourgs d Ingrandes, de Champtocé-sur-Loire et de Saint-Georges-sur-Loire, avant de poursuivre vers Beaucouzé. Cette voie a retrouvé rapidement son trafi c d avant la mise en service de l A 11, ce qui pose des problèmes de nuisances. Au Sud, la pression foncière s accroît largement sur le secteur. Pour autant, l urbanisation demeure freinée par le classement du vignoble en AOC. Page 19

4 LES UNITÉS PAYSAGÈRES «La Loire des promontoires» Cette unité paysagère est celle qui encadre la Loire et le Louet, elle couvre au moins une partie des communes suivantes : Ingrandes, Champtocé-sur-loire, St-Germain-des-Prés, St-Georges-sur-Loire, La Possonnière, Chalonnes-sur-Loire, Chaudefonds-sur-Layon, St-Aubin-de-Luigné, Rochefort-sur-Loire, Denée, Mozé-sur- Louet. Sur cette partie Est d une unité paysagère qui s étend en réalité jusqu à La Varenne : D Est en Ouest, le paysage de la rive droite débute par les ondulations viticoles de «la coulée de Serrant» puis par le coteau bocager aux pentes douces de Saint-Georges-sur-Loire et s achève avec le coteau d Ingrandes, entaillé de vallées perpendiculaires au fl euve. D Est en Ouest, celui de la rive gauche débute par le coteau abrupt, densément végétalisé et urbanisé de Denée, entaillé de vallées encaissées, puis se poursuit avec le coteau viticole de Rochefort-sur-Loire et la Corniche Angevine, puis la confl uence Layon-Loire, soulignée par un fond de vallée large et dégagé. Sur son parcours, la Loire dessine de vastes méandres qui laissent émerger de longues bandes de sable. Balcon panoramique, la Corniche angevine, entre Rochefort-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire, offre un superbe panorama paysager. Dans la vallée, les bourgs affi chent un visage contrasté : alignement de façades le long des quais, urbanisation étagée sur les coteaux. En milieu rural, hameaux et fermes ont été traditionnellement implantés sur des tertres en maçonnerie. Les habitations sont généralement orientées dans le sens du courant pour offrir une moindre résistance à la force des eaux en crue. Cette unité paysagère est marquée par plusieurs aménagements : La levée du chemin de fer, qui borde le coteau de la rive droite, bordée d une végétation dense ; Le pont qui enjambe les différents bras de la Loire au niveau de Chalonnes-sur-Loire ; Les levées secondaires, généralement parallèles à la Loire, permettant l accès à la Loire et la protection des habitations. Le classement du Val de Loire au patrimoine mondial de l UNESCO s arrête malheureusement à Chalonnes-sur-Loire. Pour autant, sur la partie Est du territoire, il constitue une véritable locomotive touristique pour l ensemble de son environnement. Ce rayonnement est renforcé par le projet «Loire à vélo». On peut regretter l envahissement des basses vallées par les peupleraies, qui contribuent à la perte d identité du territoire. Enfi n, en termes urbanistiques, la pression urbaine demeure forte jusqu à Chalonnes-sur-Loire. Page 20 «Les plateaux de l Aubance» Entre le Layon et les portes d Angers, les plateaux de l Aubance recouvrent un territoire à forte identité viticole, titulaire de l appellation «les coteaux de l Aubance». Les communes du territoire concernées par cette unité paysagère sont : Denée, Rochefort-sur-Loire (partie Est), Mozé-sur-Louet, Beaulieu-sur-Layon (partie Nord-est), Faye-d Anjou (partie Nord) et Notre-Dame-d Allençon (extrême Nord). Cette unité paysagère est stoppée à l Ouest par le coteau du Layon, bascule visuelle sur la coulée viticole. Le paysage alterne entre vignoble et bocage, associant des plateaux aux terres ocrées plantés de vignes avec des paysages fermés des fonds de vallées plus densément végétalisés. En animant le paysage, les demeures et hameaux viticoles, les manoirs, moulins et pigeonniers procurent à ce territoire son identité et sa qualité remarquable. Par ailleurs, le territoire est ponctué de bois et forêts, dont la traversée procure un sentiment saisissant de fermeture du paysage et de jeux d ombres et de lumières. Quelques points noirs peuvent cependant être notés par rapport à l évolution de cet ensemble paysager : L urbanisation diffuse et pavillonnaire y gagne rapidement du terrain, malheureusement au détriment du vignoble. De fait, ce territoire bénéfi cie de sa situation privilégiée à proximité de l autoroute Angers-Cholet. Par ailleurs, la qualité des coopératives agricoles, aux volumes importants et aux couleurs parfois métalliques, trouble parfois la belle ordonnance de cet ensemble paysager. Enfi n, l A 87 et la RD 160 brisent l unité paysagère au niveau des communes de Mozé-sur-Louet et de Beaulieu-sur-Layon. Globalement, le phénomène de périurbanisation pose ici cruellement la question des moyens permettant de freiner la consommation d espace et de conserver l identité des bourgs.

5 «Le couloir du Layon» L unité paysagère du couloir du Layon est celle qui fonde en profondeur l identité d une grande partie du territoire du SCoT Loire Layon Lys Aubance. Elle concerne en effet un grand nombre de communes et constitue la «colonne vertébrale» du territoire, le parcourant largement du Nord au Sud. Les communes concernées sont : Chaudefonds-sur-Layon, Rochefort-sur-Loire (partie Ouest), Saint-Aubin-de-Luigné, Beaulieu-sur-Layon (excepté le Nord-est), Saint-Lambert-du-Lattay, Rablay-sur-Layon, Faye-d Anjou (partie Sud), Notre-Dame-d Allençon, Chavagnes, Thouarcé, Champ-sur-Layon, Martigné-Briand, Faveraye-Mâchelles, Aubigné-sur-Layon, Tigné, la Fosse-de-Tigné. Une petite partie est également incluse dans cette unité paysagère au Sud du territoire (communes de Nueil-sur-Layon, de Passavant-sur-Layon et de Cléré-sur-Layon). Le relief caractéristique de ce paysage est né du plissement alpin, faisant naître une grande cassure du socle hercynien, qui a bouleversé le cours du Layon. Ce cours d eau serpente au fi l d une vallée intimiste avant de déboucher dans le Louet au niveau de Chalonnes-sur-Loire. De fait, le sol bénéfi cie d une grande richesse géologique, qui a permis pendant longtemps l exploitation du charbon et du calcaire. Cette topographie très spécifi que a permis l expansion progressive du vignoble, du fait d un ensoleillement très important, ayant favorisé par ailleurs l implantation d une végétation plutôt méditerranéenne. Sur le coteau, l implantation de la vigne suit les courbes de niveau, mais pas systématiquement. Par ailleurs, le système en monoculture offre un paysage ouvert, homogène et harmonieux, changeant au fur et à mesure des saisons. Dans la vallée, le bocage est plus présent et forme des écrans successifs qui donnent de la profondeur au paysage. Par ailleurs, le paysage est ponctué d un patrimoine bâti très riche : châteaux, habitats anciens (médiévaux ou renaissance), villages de caractère (Saint-Aubinde-Luigné, Rablay-sur-Layon, Faveraye-Mâchelles, Passavant-sur-Layon ), moulins, etc. Les villages conservent une échelle humaine et une grande proximité avec l activité viticole, et témoignent de l ancienneté du peuplement. Plus on avance vers le Sud, plus le schiste cède la place aux moellons de falun et au tuffeau, l ardoise à la tuile ronde. La prospérité retrouvée du vignoble du Layon a favorisé la reconquête des coteaux en friche, l extension des vignes sur les plateaux et même dans les fonds de vallée. L augmentation de la valeur ajoutée du vin s accompagne d actions diverses pour valoriser le terroir local : entretien paysager, plantation de pins parasols pour baliser la route du vignoble, intégration des bâtiments d exploitation, valorisation des caves, etc. La pression de la profession viticole limite la consommation des terres, mais on constate tout de même une baisse sensible des Surfaces Agricoles Utiles consacrées au fourrage et à la céréaliculture. Par ailleurs, l ouverture de l autoroute Angers-Cholet et de nouvelles Zones d activités autour de l échangeur de Beaulieu-sur-Layon risque d entraîner un nouvel affl ux de population, il faudra veiller à ce que l urbanisation se fasse en harmonie avec le paysage et le bâti existant. «Le Mauges» A l Ouest du Layon, les Mauges constituent un plateau granitique et bocager relativement homogène. Cette unité paysagère très vaste comporte une petite partie Est incluse sur le territoire du SCoT. A ce niveau, cette unité paysagère concerne un vaste quart Sud-Ouest, autour de Vihiers, avec les communes de Saint-Pauldu-Bois, des Cerqueux-sous-Passavant, de Trémont, Cernusson, Montilliers, Tancoigné et Nueil-sur-Layon (partie Nord). Au niveau paysager, il s agit d un paysage campagnard faiblement vallonné, avec un relief plus prononcé autour de Saint-Paul-du-Bois (208 m). Sa caractéristique majeure est son bocage, relativement bien conservé, et l orientation économique majeure de son agriculture : l élevage. Le paysage alterne entre creux de vallons et hauts de plateaux, rythmés par les haies bocagères. Les fermes et maisons traditionnelles offrent des couleurs chaudes et contrastées, mariant schiste et tuile canal. Au Sud de Vihiers, le paysage s ouvre sur une vaste cuvette aux lignes horizontales, cernée de collines et animée par des plans successifs de haies ou de bois. Quelques bourgs aux allures de hameaux ponctuent ce secteur oublié par la dynamique industrielle choletaise. Seul Vihiers s apparente à l image traditionnelle d une commune des Mauges. Le paysage est parsemé de fermes traditionnelles composées d une maison d habitation surmontée d un grenier à grands et prolongée sur ses côtés par la grange et les tables. Quelques bâtiments agricoles métalliques destinés à l élevage entachent parfois l harmonie d ensemble de ce paysage. L agriculture se maintient étonnement bien dans ce secteur, et les surfaces fourragères et céréalières ont même connu de belles progressions. Un point noir, cependant, réside dans l impact de l agriculture moderne sur le réseau bocager, qui tend à s estomper depuis plusieurs décennies. Cependant, des actions ont été mises en place pour reconquérir cette trame bocagère, et des outils développés au plan de l urbanisme pour favoriser leur préservation. L expansion démographique autour de Cholet n a pas profi té au Vihiersois, qui demeure en déprise. Page 21

6 LES GRANDES TENDANCES ÉVOLUTIVES Les impacts de l évolution agricole sur les paysages Cette unité paysagère est celle qui encadre la Loire et le Louet, elle couvre au moins La création en 1947 des Appellations d Origine Contrôlée et la bonne santé retrouvée du vignoble a entraîné une concentration et une fi xation de l activité viticole autour du Layon et sur les coteaux de la Loire. En effet, la politique qualitative, par l encadrement des périmètres AOC, limite l évolution des surfaces viticoles. Cependant, elle induit ponctuellement des impacts paysagers indéniables, et notamment depuis quelques années la reconquête du vignoble en friche le long du Layon et de l Aubance. Au niveau agricole, on constate également une diminution du nombre d exploitants couplée à un accroissement de la céréaliculture au détriment des prairies, engendrant une tendance à l ouverture des paysages. Ceci est lié au développement des élevages hors-sol, notamment dans le Vihiersois. Les principales dynamiques territoriales marquant l évolution des paysages Page 22

7 La périurbanisation La dynamique démographique de l agglomération d Angers a été deux fois plus forte entre 1990 et 1999 que sur l ensemble du département. De fait, cette bonne santé démographique bénéfi cie aux marges de l agglomération, et notamment à la partie Nord du territoire du SCoT Loire Layon Lys Aubance. Depuis plusieurs années, l essor des mobilités a permis à une population néo-rurale toujours plus nombreuse de s installer de plus en plus loin des villes à la recherche d un cadre de vie agréable. La mise en service de l A87 a favorisé ce mouvement, rapprochant le territoire d Angers et de Cholet. De nombreux lotissements ont émergé dans la plupart des communes de la moitié Nord afi n de répondre à une demande croissante en logement. Sur le Vihiersois, la déprise démographique et le maintien d une vie rurale posent des questions paysagères différentes. Face à une consommation d espace excessive et à l impératif de protéger les terres agricoles, les modes d urbanisation se doivent de respecter le principe d économie de l espace posé par la loi SRU : densifi cation, réhabilitation de l existant, diversifi cation des modes d habitat. Autant d enjeux que le SCoT aura la charge de traiter. Les infrastructures et le paysage La loi du 2 mai 1930 défi nit la politique de l Etat en matière de politique de protection La mise en service de l A 87 ne s est pas faite sans dommage sur le paysage : consommation de terres agricoles, remembrements, etc. Elle a aussi considérablement modifi é les paysages notamment autour des échangeurs : mise en place de zones d activités, giratoires, etc. Trop souvent, la réfl exion paysagère sur l équipement lui-même n est pas prolongée dans les zones d activités. Enfi n, le point particulier des éoliennes est abordé dans le chapitre 8 sur l énergie. Pour autant, il convient de rappeler ici que celles-ci sont loin de faire l unanimité auprès des populations riveraines, notamment en raison de l impact qu elles peuvent avoir sur le paysage. Notons que les éoliennes doivent être construites sur les points hauts pour un meilleur rendement au vent, et qu elles sont par conséquent visibles dans un périmètre large. Conclusions... Forces Des paysages très diversifi és et pour certains d une grande beauté. Des mesures de protection fortes des paysages : classement au patrimoine mondial de l UNESCO du Val de Loire, nombreux sites inscrits et classés. Une stabilité relative des surfaces viticoles, liée à leur «protection» par le classement AOC et à la bonne santé économique du secteur viticole. Une architecture patrimoniale dont les vestiges marquent leur empreinte sur le paysage (moulins, châteaux, églises, chapelles, vestiges archéologiques). Faiblesses Une architecture récente «banalisante» dans certains cas. Une structure multipolaire de l urbanisation susceptible de générer des phénomènes de mitage. Des bâtiments agricoles et viticoles «points noirs» dans le paysage. Opportunités Une valorisation des bâtiments viticoles (caves) en lien avec les opportunités de développement touristique du territoire. Développement de formes d habitat moins consommatrices en espace et limitation de la vacance. Encadrement de l extension de l urbanisation (hameaux, villages..) notamment en veillant à la qualité architecturale des constructions nouvelles (respecter l esprit des lieux, intégration des nouvelles constructions au bâti existant). Menaces Une uniformisation «banalisante» des extensions urbaines. Un mitage qui s intensifi e. Une modernisation du système d élevage, en particulier sur le Vihiersois, susceptible d engendrer un risque d effacement du linéaire bocager. Un redéploiement urbain sur le Nord-est du territoire le long de l A84 susceptible d accroître la consommation d espaces agricoles et naturels. Page 23