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1 LIVRE BLANC GMA Gestion Mutualisée des Approvisionnements Soutenir les entreprises dans leur recherche de performance et de compétitivité ASLOG Association Française pour la Logistique 23 Boulevard Berthier Paris - Tel : Fax : contact@aslog-network.com - 1

2 SOMMAIRE 1) Introduction P 3 2) Interview du père de la GPA : Bruno Bourgeon P 9 3) Le 4PL de la GMA : IPS Europe P 14 4) La GMA selon FM Logistique P 22 5) La mutualisation selon Senoble P 30 6) Logiciel de GMA : la solution EWR MP offerte par Generix P 35 7) Logiciel de GMA : la solution OCS de CTS P 41 8) Et Aldata? P 44 9) Les Centres de Consolidation et de Collaboration (CCC) P 45 10) Le premier CCC : ID Logistics P 50 11) Le CCC de Norbert Dentressangle P 55 12) Le CCC de DHL Supply Chain P 59 13) Le CCC des surgelés de STEF TFE P 61 14) Heppner P 64 15) La conclusion chez Diagma P 67 2

3 GMA : les résultats sont au rendez-vous! Un processus pragmatique, efficace, qui a fait ses preuves La GMA (Gestion Mutualisée des Approvisionnements, encore désignée "gestion partagée des approvisionnements mutualisée" ou GPAM, ou encore "pooling") apporte aux distributeurs, comme aux industriels qui les approvisionnent, les gains qu ils en attendent : réduction des stocks, optimisation des coûts logistiques. Aujourd hui en phase de déploiement, la GMA est un processus de livraison des seuls besoins du client (le distributeur) et de co-camionnage des produits de plusieurs fournisseurs industriels éventuellement concurrents, sous le contrôle d un chef d orchestre : en l occurrence un tiers de confiance appelé à piloter les flux vers le distributeur, client de ces fournisseurs. La GMA, c est aussi la rencontre entre des industriels partenaires qui partagent les mêmes valeurs, la même vision de la Supply Chain à court terme, mais aussi à moyen et à long terme Car un processus de mutualisation ne peut s engager que sur le long terme avec des partenaires qui se font confiance, et cela et d autant plus important que la mutualisation concerne des entreprises concurrentes. Selon Pierre Fournet, président de la Commission Supply Chain Agile de l ASLOG et directeur du développement de Diagma, société de conseil, de services et de logiciels d optimisation de la Supply Chain, «la GMA organisée par l industriel consiste à conserver en interne ou à confier à un tiers la gestion des approvisionnements de plusieurs clients vers une plate-forme de regroupement. L objectif? Minimiser les stocks et diminuer les coûts de transport». Ce principe, on le retrouve dans les Centres de Consolidation et de Collaboration mis en place par Carrefour. D autres modes d approvisionnement sont envisageables, comme celui des magasins avancés fournisseurs installés autour du centre de production : chaque jour une tournée est organisée pour "récolter" les pièces dont on aura besoin au cours de la prochaine journée et pour les ranger dans un magasin Pierre Fournet de regroupement où s effectuent le transfert de propriété et la facturation : dans l industrie automobile, les postes de bord de ligne appellent périodiquement les pièces stockées dans ce magasin au travers d un kanban, afin d être livrées en juste à temps par la prochaine navette. Il est d autres situations dans lesquelles le fournisseur livre ses pièces dans des remorques placées à proximité des bords de ligne de façon à pouvoir réapprovisionner ceux-ci quasiment en mode synchrone. Dans le domaine des produits de grande consommation, toujours selon Pierre Fournet faisant référence aux travaux menés par la Commission Supply Chain Agile de l ASLOG, «la GMA ou Gestion Mutualisée des Approvisionnements est un mécanisme organisé par plusieurs fournisseurs d un même territoire pour regrouper leurs livraisons vers une même destination. C est la mise en commun des commandes clients de plusieurs fournisseurs et industriels pour livrer un même lieu et un même client. Cette technique permet d optimiser le remplissage des camions et d augmenter la fréquence de livraison». En fait, le même processus est désigné par plusieurs terminologies : GPAM, pooling Benoît Thiebaud, Pierre Fournet, Dominique Ory et Alain Courrouyan «Le pool agroalimentaire de Longueil-Sainte-Marie a utilisé le sigle GMA pour : "Gestion Massifiée des Approvisionnements"», indique Dominique Ory, directeur de l expertise Supply Chain au sein de FM Logistic. Elle définit le pooling comme «la mutualisation des flux de plusieurs industriels implantés si possible dans un même entrepôt logistique ou dans des entrepôts à très forte proximité. Ces industriels ont des produits finis compatibles entre eux et livrables sur des points de livraison communs. L objectif de la massification est de livrer ces points de livraison de façon commune afin d augmenter les fréquences de livraison et d optimiser les camions». 3

4 GMA : les résultats sont au rendez-vous! Quel qu en soit son nom, GMA, GPAM, pooling, on a toujours affaire à un projet collaboratif qui implique un client, des industriels, et un prestataire jouant le rôle d arbitre ou de tiers de confiance dans la gestion de l ensemble des processus de mutualisation : «dès lors que les règles du jeu sont bien définies, il n y a aucune limite quant au nombre d industriels intervenant dans le pool au-delà d un seuil physique rendant difficile l optimisation du camion (complet) de livraison» estime Dominique Ory. Client, industriels, prestataire de confiance Voilà trois partenaires qui doivent avoir une vision stratégique à long terme, et partager la même vision logistique des flux physiques dans un schéma de mutualisation des informations, des processus, des moyens logistiques (stockage, préparation des commandes, transport) Leurs objectifs communs : réduire l ensemble des coûts sur la chaîne des flux (baisse des stocks, amélioration de la qualité de service des livraisons, optimisation du transport), tout en améliorant la performance et les résultats de la mise à disposition des produits chez le distributeur (taux de service, cash-flow, transports). Essentiel! La relation entre chacun des industriels et le(s) client(s) reste du domaine et de la maîtrise de chaque industriel : en aucun cas, le prestataire n intervient dans la relation commerciale, ni dans les échanges commerciaux entre industriels et distributeurs. La GMA n est donc pas uniquement un concept de logisticien, mais une activité partagée par la Direction Générale et les responsables des métiers des entreprises qui mutualisent. Ce qui se traduit concrètement par un contrat de collaboration qui permet de générer des ordres de réapprovisionnement de stocks de plusieurs industriels sur un entrepôt à partir de plusieurs points de chargement. La GMA consiste à réunir dans un même système les informations (stocks, sorties de stock, manquants, en-cours, politique de stock ) nécessaires à l approvisionnement du distributeur pour tous les produits dont il a besoin. «C est aussi un mécanisme organisé par plusieurs fournisseurs d un même territoire qui mettent régulièrement en commun les besoins de flux physiques à acheminer vers une même destination», ajoute Pierre Fournet : «ce mécanisme permet d atteindre un optimum visé : réduction de stock, réduction des coûts de transports, fréquence adaptée». Voici une autre définition : la gestion mutualisée des approvisionnements (GMA) consiste à confier à un groupe d industriels ou à un tiers la gestion de l approvisionnement du stock du distributeur. «Elle garde les principes de la gestion partagée des approvisionnements ou GPA avec une collaboration étroite entre industriel et distributeur, et ajoute une collaboration "multi-industriels" pour servir de façon commune le distributeur. Cette technique part du fait que le moyen idéal pour maintenir un niveau de stock bas et pour répondre à la variabilité de la demande est d obtenir des produits plus souvent et en plus faibles quantités, ce qui implique une augmentation du nombre des livraisons et une baisse importante du taux de remplissage des camions». Dès lors, comment garder l objectif de constituer des camions complets sinon qu en partageant le camion entre plusieurs fournisseurs? Certaines solutions dégradées proposent d effectuer des tournées de chargement multipick : elles répondent à l objectif de mutualisation des flux de transport. Elles impliquent une proximité géographique des centres de distribution des industriels. Comment éviter ces tournées de chargement, sinon qu en faisant appel à un prestataire logistique commun aux industriels? On peut imaginer que chaque industriel désire conserver la responsabilité de l approvisionnement de ses produits en GPA, et se concerter avec d autres industriels pour remplir un camion de livraison selon des quotas de répartition fixés. Ce processus dit de GPA concertée a l avantage de ne pas nécessiter de changements logistiques et informationnels importants. Elle doit uniquement se plier aux contraintes des quotas de palettes par industriel dans un même camion, en particulier au moment des promotions qui impliquent des volumes supérieurs aux quotas préétablis. Il y a bien là un frein important à l efficience logistique. 4 Dans sa forme la plus aboutie, la GMA consiste à réunir les informations nécessaires à l approvisionnement du distributeur (niveau de stock, sorties de stock, manquants, en-cours, etc.) pour tous les produits de tous les industriels concernés dans un même système. Un tiers de confiance valide la proposition de commande en prenant en compte les besoins prioritaires et en s appuyant sur un logiciel spécialisé en GMA tel que OCS (éditeur : CTS) ou EWR (éditeur : Generix).

5 GMA : les résultats sont au rendez-vous! Deux exemples français La GMA reste une spécificité française : l influence de la grande distribution en France, sa position de leader européen, ses exigences, ont incité les industriels à réfléchir sur les meilleurs modes d approvisionnement. La France est donc en avance quant aux relations entre l industrie et le commerce. À l international, il y a peu de processus similaires. Par contre, on trouve des expériences de massification en Hollande, ainsi qu en Pologne où FM Logistic a mis en place en 2005 un processus de massification combinant tout à la fois du cross-docking et du complément de camion par du flux stocké. Un processus simplifié pour lequel il n est pas fait usage d outils informatiques de GMA. Il n empêche que les fondamentaux sur la massification des flux y sont présents, y compris le fait d avoir à mettre en oeuvre des règles de gestion et un accord multipartite entre les différents acteurs. Une entreprise comme Sara Lee s est engagée dans deux processus de mutualisation : - Le premier a démarré en Il associe Cadbury et Sara Lee Coffee and Tea France, au prestataire IPS Europe. Depuis, ce sont 40 entrepôts qui sont autant de points de livraison partagés entre les deux industriels. Pour Sara Lee Coffee and Tea France, c est un peu moins de 50 % du chiffre d affaires qui fait l objet de ce processus de mutualisation des flux. La phase de développement est achevée. Nombre de distributeurs ont souscrit semble-t-il à ce processus qui leur apporte une sécurisation des flux, répond à leur objectif de réduction des stocks, et permet de sous-traiter leurs approvisionnements dans une démarche de délégation d objectifs et de responsabilité. - Le second projet pour lequel Sara Lee Household and Body Care est partie prenante depuis 2008 est le pool CHANGES. Celui-ci a démarré en 2006 avec les trois sociétés concurrentes que sont Colgate Palmolive, Henkel Cosmétiques, GSK (GlaxoSmithKline). Le rôle du prestataire qu est FM Logistic est très important, dans le cadre du développement et de la mise en oeuvre de règles de fonctionnement pour obtenir un pooling efficace, moyennant des objectifs partagés avec les distributeurs et les quatre industriels. Au sein de ce pool, il n est guère question de démarches commerciales, ni de partage d informations commerciales, mais uniquement de processus logistiques. Ce qui démontre que l on peut donc parfaitement collaborer tout en étant concurrent, en partageant des processus et des méthodologies logistiques. Il est essentiel que les directions générales des entreprises valident ce processus. Aujourd hui, pour une entreprise comme Sara Lee, ce pool représente environ 30 % du chiffre d affaires de sa branche Household and Body Care. Il est toutefois des prérequis Il est essentiel que les industriels pratiquant la GMA au sein d un pool aient conscience qu il s agit d un projet logistique important pour leur entreprise. Dès le départ, il faut impliquer les directions générales, les directions commerciales et les directions logistiques. Second prérequis essentiel : la confiance réciproque des acteurs d un même pool. Sans cette confiance, le projet de GMA ne peut voir le jour, ou pour le moins, il ne peut être déployé. La confidentialité des informations est extrêmement importante, notamment lorsque les industriels du pool sont concurrents. La mise en oeuvre de la GMA implique également le recours à un prestataire expert jouant le rôle de tiers de confiance. Son rôle est de coordonner les flux. C est le cas lorsque les chargeurs veulent déployer la GMA sur un ensemble d enseignes. Toutefois, il est des expériences menées entre chargeurs (souvent deux industriels) qui essaient de se coordonner pour tester des processus de massification, et ce, sans faire appel à un tiers ; ainsi peuvent-ils tester le début du processus. 5

6 GMA : les résultats sont au rendez-vous! GMA : les résultats sont au rendez-vous! Mais la concertation entre les deux industriels risque de devenir rapidement très lourde, et dès qu ils voudront déployer le processus sur un grand nombre de points de livraisons, se posera la question du recours à un tiers de confiance. Il n y a pas de contrat entre les industriels d un même pool, mais des contrats bilatéraux entre chaque industriel du pool et le client qui bénéficie de ce pool. Dans ces contrats bilatéraux figurent les clauses relatives aux objectifs et aux partages de bénéfices. Chaque industriel garde la maîtrise et la confidentialité des résultats obtenus avec le client qui participe au pooling. Le rôle du prestataire tiers de confiance est de s assurer de l étanchéité parfaite des canaux d informations lors de la restitution de ces résultats. Toutefois, il devra présenter des indicateurs synthétiques globaux de performances du pool, sans dévoiler le positionnement de chacun des industriels au sein de ce pool. D autres prérequis concernent la partie physique du pooling : - Il faut des entrepôts communs de livraison à la GMS, - Les entrepôts des industriels doivent être proches : idéalement, leurs marchandises devraient être logées sous le même toit, dans le même entrepôt. Dans le cas contraire, on peut envisager un processus multipick entre des plates-formes proches d une quarantaine de kilomètres en province, et un trajet d une trentaine de minutes en région parisienne. - Il faut aussi la compatibilité des produits livrés, - Un plan de transport commun, - Un équilibre entre les volumétries des industriels concernés. Plus l écart entre les volumétries est important, et plus les problèmes de partage de gains seront complexes. - La mise en oeuvre d une GMA implique l utilisation d un outil informatique qui permet de gérer la mutualisation des approvisionnements par chacun des industriels. Il est important d avoir une expérience préalable de l outil et du paramétrage des unités d approvisionnements, des fréquences de livraisons et de partager cette expérience avec le prestataire. - La connaissance du processus de GPA est nécessaire pour obtenir un fonctionnement fluide et pour déployer rapidement les processus de massification multi-industriels. Toutefois, les industriels n ont pas tous cette expertise : dans ce cas, ils s appuient sur l expertise GPA de l un des partenaires industriels, ou bien sur celle du prestataire coordinateur. Aujourd hui, ne pas pratiquer la GPA n est pas un élément bloquant pour pénétrer dans un pool. Avantages et inconvénients de la GMA Pour les distributeurs : - Réduction du stock chez le distributeur, ce qui a un impact sur le cash-flow, - Capacité de négociation vis-à-vis de l industriel qui (en principe) réduit ses coûts de transport, - Fiabilisation du plan de transport, et amélioration de la qualité du transport - Lissage des flux de réception, - Meilleure connaissance des produits, et meilleure appréhension de l approvisionnement de ces produits, notamment des nouveaux produits ou des produits en promotion. - Augmentation du taux de service liée à l augmentation de la fréquence de livraison et du meilleur remplissage des camions (passage de 98,7 % à 99,3 % avec la GMA Cadbury/Sara Lee), - Diminution du coût de passation d une commande. 6

7 GMA GMA : : les les résultats résultats sont sont au au rendez-vous rendez-vous!! Outils de la performance Logistique Mais du côté des inconvénients, force est de constater l augmentation du poids des industriels regroupés dans un pool, d où moins de souplesse dans les changements d organisation et de process. On considère toutefois que l industriel apporte au distributeur des acquis qui s avèrent positifs (de nouvelles façons de travailler, une technologie nouvelle, une expertise, une méthode d affrètement des transporteurs ) quant aux objectifs que lui-même s est fixés au sein du groupe dans lequel il intervient. Pour les chargeurs industriels : - La GMA représente un avantage concurrentiel. Au demeurant, la concurrence entre industriels, si elle peut certes constituer un frein à la mutualisation, représente un atout important aux yeux de la distribution, à condition que ses partenaires aient atteint un bon niveau de maturité. Dans le contexte actuel, avec les rachats d entreprises qui se multiplient, rien n empêche qu un partenaire de mutualisation soit demain repris par un groupe qui en fait un concurrent. Les logiciels de GMA sont devenus à cet égard des logiciels étanches, ne permettant pas aux industriels d avoir accès au référencement de ses partenaires. Il revient au tiers de confiance de mettre en place une organisation des échanges d informations de façon à ce qu il n y ait pas de fuite entre les différents intervenants. De même, aucune réunion commune ne doit se faire chez un industriel : il faut forcément organiser un comité de pilotage sur un lieu neutre. - Quasiment aucun investissement financier n est requis pour la mise en oeuvre de la mutualisation dès lors que les industriels disposent de plates-formes de stockage peu éloignées les unes des autres (possibilité de démarrage en multipick). - Prévoir toutefois un ticket d entrée si la solution cible vise à rassembler l ensemble des stocks sur un seul dépôt : un investissement non négligeable s impose alors, tout comme une prise de risque au moment du transfert de stock d un entrepôt vers un autre. L accès aux outils informatiques implique également des investissements. - Possibilité de partage de coûts dès lorsque les industriels mutualisent les mêmes plates-formes d expédition. L industriel doit toutefois prendre un engagement à long terme vis-à-vis de ses partenaires (impossibilité de faire machine arrière) : il perd son indépendance vis-à-vis de ses flux. Il doit partager la même vision à moyen, voire à long terme de la gestion des flux physiques. D où la nécessité de faire partager ce projet et son support avec chaque direction générale pour s assurer de la continuité dans la durée. Il y a lieu également d étudier l intérêt de constituer des pools avec plus de deux industriels, voire même avec plus de quatre industriels (de taille homogène), même si le niveau de complexité augmente : en effet, des événements dus à la vie économique peuvent survenir chez chacun des industriels, induisant des baisses de volumes ou au contraire de très fortes hausses de volumes (cas de cession ou de rachat de marques) et impactant la vie du pool, nécessitant la réadaptation des règles, ne serait-ce que de la fréquence de livraison. D autre part, plutôt que d expédier des palettes complètes, il peut être demandé à l industriel de préparer des quantités plus faibles (au carton complet, à la couche) de sorte que le coût de ses préparations risque d augmenter. 7

8 GMA : les résultats sont au rendez-vous! GMA : les résultats sont au rendez-vous! Pour les distributeurs et pour les industriels : - Baisse des émissions de gaz à effet de serre : du fait de l optimisation des camions, le nombre des camions (notamment à vide) sur les routes est réduit. - Élimination des reliquats, grâce à l augmentation des fréquences de livraison liée à la massification, et ce, y compris pour les industriels qui livraient auparavant en camions complets. La gestion des reliquats s avère en effet extrêmement coûteuse. - Autres atouts : des prévisions et une réactivité améliorées, - Meilleur taux de service au point de vente. La fréquence des livraisons étant accrue, il est plus aisé de pallier les effets d une rupture dont la durée sera moins longue. Mais la GMA est un processus complexe à mettre en oeuvre, ce qui augmente les contraintes. Elle implique une relation de confiance entre distributeur et industriels. Pour les transporteurs : - Possibilité d investir sur des lignes et sur des points de livraison, donc de fiabiliser les plans de transport dans la durée, ainsi que les horaires de réception. Demain La loi LME (Loi de Modernisation des Entreprises) a modifié la donne dans les relations Industries- Commerce. Certains principes émis dans le cadre des Conditions Générales de Vente des industriels sont susceptibles d être remis en cause par les distributeurs. Pour Alain Courrouyan, directeur des Services Clients chez Sara Lee Coffee and Tea France, «une vraie négociation peut désormais être ouverte, tant sur les conditions commerciales que sur la collaboration logistique. De ce fait, les distributeurs proposent de nouvelles opportunités de cross-docking, de stocks déportés dans des entrepôts pilotés par les distributeurs, comme des Centres de Consolidation et de Collaboration. La GMA est malgré tout une réponse appropriée dans ce contexte d éclatement des processus pour apporter de l efficacité aux échanges : réduction des stocks, amélioration des taux de services Les PME ont tout intérêt de se regrouper pour former des grappes d industriels et répondre aux objectifs des distributeurs». Et ce d autant plus qu il y aura lieu demain de livrer de plus en plus de petites quantités, plus fréquemment, de sorte que la mutualisation pourrait donner aux PME/PMI un avantage certain et leur permettant de maîtriser leurs coûts logistiques. Alain Courrouyan et Phillipe Godefroy 8

9 Au début, il y avait la GPA Au début, il y avait la GPA En suivant la demande, sans nécessairement parvenir à l optimisation logistique (camion complet ), la GPA responsabilise le fournisseur (l industriel) vis-à-vis de son client (le distributeur). La GMA quant à elle, permet de réduire les coûts de transport, de transformation, de picking en mettant ensemble un plus grand nombre d acteurs (fournisseurs, distributeurs) sous l arbitrage d un 4PL : ils placent dans le même camion de plus en plus de produits nécessaires et de moins en moins de produits d anticipation. Correctement animée, la GMA devient une source d amélioration des relations du fournisseur et du distributeur. Si ce n est du win-win, ça y ressemble! Voilà ce qui ressort de l interview de Bruno Bourgeon, considéré aujourd hui comme le père de la GPA en France. Selon GS1 France, la GPA (Gestion Partagée des Approvisionnements) est «un processus de collaboration logistique entre un industriel et un distributeur où l activité de réapprovisionnement est partagée entre les deux partenaires et tirée par la demande. À partir des mouvements de stocks entrepôt (GPA entrepôt) ou des sorties de caisse (GPA point de vente) transmis par le distributeur, l industriel prend en charge les approvisionnements de son client par le calcul et l envoi d une proposition de commande». La technique est également désignée par le sigle VMI (Vendor Managed Inventory, pilotage des niveaux de stock par les consommations). Attention! Contrairement à ce qui se passe en GPA, en VMI, après le calcul du besoin par le fournisseur, il n y a pas de retour de confirmation de la commande : la proposition de commande émise par l industriel devient automatiquement la commande du client, alors qu en GPA, le client doit d abord approuver la proposition de commande que lui adresse son fournisseur (le P de GPA signifie effectivement "partagée"). Quoi qu il en soit, dans les deux cas, VMI et GPA, les informations relatives aux sorties de stock et aux niveaux de stock du distributeur sont transmises à l industriel : elles alimentent son logiciel d optimisation de réapprovisionnement du stock du distributeur. Le VMI s inscrit dans une démarche confiante du distributeur qui, en échange de la mise à disposition des informations relatives à ses ventes et à ses stocks, se soustrait aux servitudes de l approvisionnement et bénéficie d un taux de service accru, tandis que le fournisseur tire parti d une réduction significative de l incertitude relative à la prévision de la demande finale et du même coup d une diminution de son stock de sécurité. À l inverse, la confiance n est pas nécessairement au rendez-vous en GPA, puisque le fournisseur doit attendre l aval du client pour déclencher la livraison qu il a proposée. Il est toutefois un fait qu en GPA, la quasi-totalité (plus de 95 %) des propositions de commande est validée en l état, de sorte que très souvent, VMI et GPA, c est "bonnet blanc et blanc bonnet". Certes, il est en France des distributeurs qui ne font pas totalement confiance en leurs fournisseurs Tandis que certains fournisseurs auraient tendance, dit-on, à "gonfler" leurs propositions Ce qui ne crée pas, bien entendu, les conditions favorables à une relation de confiance. Il faut par conséquent abattre le mur de défiance entre le distributeur et le fournisseur! Le désarmement logistique s impose. 9

10 Au début, il y avait la GPA Au début, il y avait la GPA De la GPA à la GPA Bruno Bourgeon «La GPA est née de la nécessité de ne plus faire de stock spéculatif», affirme Bruno Bourgeon, considéré en France comme le père de la Gestion Partagée des Approvisionnements à l époque où il travaillait chez Mars Unisabi (aujourd hui, il est chez Diagma), «et de travailler en flux pour satisfaire la demande. Récupérons cette demande, réapprovisionnons ce qui a été consommé. C est un outil intelligent de réapprovisionnement». La GPA concerne en premier lieu les produits stockables appartenant au secteur alimentaire, et les produits de DPH (Droguerie, Parfumerie, Hygiène) dont la typologie de flux est proche de celle des produits alimentaires. Comme, au travers de la GPA, il s agit de suivre la demande, on peut aussi la mettre en oeuvre avec d autres processus d approvisionnement, en se fiant aux sorties des magasins pour effectuer le calcul de besoin brut et réapprovisionner juste la quantité consommée (sans nécessairement entreprendre de calcul d optimisation). A contrario, les produits techniques non alimentaires (électronique grand public, textile ) ressortent essentiellement du monde du grand import, impliquant des délais longs (40 à 60 jours entre le point de départ et le point d arrivée), ce qui rend difficile, voire impossible, la mise en oeuvre d une GPA. En outre, le très fort renouvellement des gammes, notamment dans le secteur de l électronique grand public, n est pas compatible avec une GPA qui s accommode beaucoup mieux de flux réguliers de produits de fond de rayon. L objectif de la GPA est de réduire les stocks et donc l investissement, réduire les temps de traitement et augmenter le taux de service aux clients finals, en s appuyant sur l expertise du fournisseur : ce dernier propose des livraisons en camion complet au distributeur qui les accepte. Pour réduire encore les stocks, il faudrait livrer plus souvent en plus petites quantités, quitte à mutualiser les camions entre plusieurs fournisseurs résidant dans une même région : tel est le concept de la GPA multipick qui consiste à mutualiser les transports de marchandises de chaque fournisseur par l enlèvement successif sur leurs sites. Mais sa gestion est compliquée, car elle implique une bonne entente quant au contenu du camion mutualisé et aux horaires de tournées Ce qui conduit petit à petit vers la GMA (Gestion Mutualisée des Approvisionnements). Suivre les sorties et ne réapprovisionner que ce qui est sorti Au départ, il y avait une étude théorique lancée par Promodès, ancien groupe français de grande distribution (sa fusion avec Carrefour date de 1999) et Unisabi (groupe Mars) visant la recherche de pôles d améliorations. Cette étude fut présentée lors du congrès du CIES de Vienne en 1988 : le CIES ou Comité International d Entreprises à Succursales, est devenu le Consumer Goods Forum en juin 2009 après sa fusion avec le Global Commerce Initiative et le Global CEO Forum. L étude s intéressait déjà à l EDI, à la gestion des promotions, au Category Management, aux approvisionnements. «À l issue de cette conférence, il nous a été demandé de développer un nouveau concept d approvisionnement», se remémore Bruno Bourgeon représentant Unisabi (Masterfoods), qui a travaillé avec Maël Barraud, à l époque directeur chez Continent Hypermarché avant de créer la société Influe en octobre

11 Au début, il y avait la GPA Au début, il y avait la GPA «Nous avons inventé le processus de réapprovisionnement automatique à partir d informations sur les sorties de stock et le niveau de stock», poursuit Bruno Bourgeon qui a commencé par approvisionner l entrepôt de Logidis à Aubergenville, près de Chambourcy avec un Minitel et un tableur. «C est dans ce contexte qu Unisabi a confié à la société CTS, Centre Télématique Services, le développement informatique du premier logiciel spécifique de gestion partagée des approvisionnements : OCS (Optimisation des Commandes et des Stocks, Order Control System)». Tôt le matin, tous les jours, l entrepôt de Promodès communiquait ses sorties de stock et le niveau de son stock à Unisabi par un message INVRPT donnant l état d inventaire. Unisabi pouvait dès lors émettre ses propositions de commandes d approvisionnement. «Nous utilisions le code-produit de Promodès qu il fallait traduire en code interne. Pour que le processus fonctionne correctement, il fallait que les fiches produit soient parfaites», insiste Bruno Bourgeon : «un important travail a été réalisé pour mettre d aplomb le code-produit, afin de disposer d un langage d échange avec le distributeur Ce qui nous a valu le premier trophée Gencod». Une base de données relationnelle a été bâtie dans laquelle on retrouvait la définition de chaque produit en code EAN 13 Elle renfermait en l occurrence un millier de références Unisabi. «En 1991, le stock de cet entrepôt d Aubergenville a été transféré vers Lieusaint dans un entrepôt devenu le pilote officiel de Promodès». Par la suite, jusqu à 65 % en volume des livraisons de Mars étaient gérées en GPA pour Carrefour, Auchan, E. Leclerc, Provera (centrale d achat des enseignes Match et Cora). Les bénéfices ont été conséquents puisqu il a été possible de réduire de 25 % le volume des stocks. De Mars à Diagma Pour sa part, Bruno Bourgeon a été à partir de mars 2001 directeur général de la société Groupéco qui assurait les prestations de transport à la demande de Mars sous la responsabilité de Benoît Thiebaud. Leur objectif commun était de développer des services à valeur ajoutée. «La réflexion menée avec Bruno Berton qui m a remplacé chez Mars concernait la GPA mutualisée du chocolat (snack food) nécessitant des transports à température dirigée», se souvient Bruno Bourgeon : «Bruno Berton a ensuite occupé le poste de directeur Supply Chain chez Cadbury : ne disposant pas du volume suffisant pour la GPA, des projets de mutualisation ont germé à partir de Les relations entretenues avec Jean-Marc Laperrelle (Douwe Egberts, groupe Sara Lee) ont permis de donner corps au projet de mutualisation qui s est matérialisé après une réunion des comités de direction des deux groupes». En septembre 2003, ILS, filiale d Influe a été créé par Bruno Bourgeon et Benoît Thiebaud : les premiers tests de GMA ont été menés en septembre «Nous réalisions le transport mutualisé du café et du chocolat sous température dirigée vers un entrepôt d Auchan (Blanquefort) et deux entrepôts de Carrefour». Le café qui était transporté jusqu alors en camions bâchés, a été rangé avec le chocolat dans le même camion fonctionnant en température dirigée. Le transport s effectuait dans des camions complets. Le bilan de cette opération pilote a démontré que le coût du transport n avait pas augmenté. Le déploiement qui a suivi concernait 38 entrepôts de 7 enseignes de la grande distribution (Carrefour, Auchan, Système U Ouest et Sud, Match, Cora, Le Galec SCAP nord, Casino à Saint-Laurent-de-Mure). Ils allaient être approvisionnés par plusieurs groupements de fournisseurs dont celui de Cadbury et Sara Lee regroupés chez FM Logistic à Neuville aux Bois. 11

12 Au début, il y avait la GPA Au début, il y avait la GPA Un second principe fondé sur la prévision à court terme En GPA, le besoin brut correspond à la quantité à réapprovisionner, en l occurrence ce que le fournisseur a vu sortir de l entrepôt du distributeur. Mais ce besoin brut ne correspond pas nécessairement à la quantité sur laquelle le distributeur et le fournisseur se sont mis d accord : le camion complet, ou une tranche tarifaire s il s agit d un demi-camion Comment remplir la partie manquante de la surface réservée du camion? «En complétant la livraison par le calcul des besoins futurs», répond Bruno Bourgeon : «le besoin brut correspond à ce qui va être livré demain à partir de la constatation d hier Par contre, l optimisation du véhicule correspond à la livraison de demain et d après-demain à partir de la constatation d avant-hier. On réalise donc là une prévision sur un horizon très court pour remplir le camion avec un faible risque d erreur». Notons immédiatement qu en GMA (Gestion Mutualisée des Approvisionnements), la quantité correspondant à cette optimisation est réduite, car le camion est rempli par les marchandises de plusieurs fournisseurs Dès lors, les risques d erreur sont minimisés. Le fait de livrer des produits en respect de prévisions de la demande implique naturellement qu on a affaire à des produits stockables, puisqu on ajoute à des besoins bruts, des produits qui ne sont pas nécessaires le lendemain matin. Plusieurs situations sont susceptibles de se présenter si la somme du besoin brut et du besoin estimé dépasse la capacité du camion de livraison (33 palettes) : - Le dépassement est suffisamment faible pour pouvoir réduire le besoin estimé, éliminer un nombre réduit de palettes en vérifiant toutefois que les palettes éliminées ne correspondent pas à des produits pour lesquels un danger de rupture en linéaires existe, ce qui est tout de même rare. - Mais si le danger de rupture est bel et bien réel, il conviendrait alors de préparer un second camion que l on remplirait à partir de quantités issues de nouvelles prévisions. - En sortant du cadre fixé par les CGV (Conditions Générales de Vente) imposant des livraisons de point à point par camion complet, le fournisseur peut encore et toujours procéder à une livraison exceptionnelle des palettes supplémentaires pour lesquelles un véritable risque de rupture existe. - Il peut aussi pratiquer une GPA multidrop, en mettant dans un même camion des palettes de produits destinés à plusieurs (deux, trois ) entrepôts suffisamment proches, appartenant (ou non, pourquoi pas?) à un même distributeur. - Il peut aussi pratiquer une GPA multidrop, en mettant dans un même camion des palettes de produits destinés à plusieurs (deux, trois ) entrepôts suffisamment proches, appartenant (ou non, pourquoi pas?) à un même distributeur. 12

13 Au début, il y avait la GPA Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Pour Bruno Bourgeon, «le multidrop peut être plus intéressant qu une livraison respectant strictement les CGV conduisant à surstocker Car un surstock n empêche pas la rupture : plus on a de stock, plus on couvre un horizon lointain, et plus le risque d erreur de prévisions peut être important D où l intérêt d accepter une fréquence de livraisons plus grande, quitte à ranger dans le même camion les marchandises de différents fournisseurs au travers d une GPA multipick». C est le principe retenu avec Sara Lee qui était installé dans un entrepôt de Norbert Dentressangle à Artenay, au nord d Orléans, et avec Cadbury implanté chez Wincanton à Sant-Cyr-en-Val au sud d Orléans, distant d une quarantaine de kilomètres du premier Conduisant au premier dossier de Gestion Mutualisée des Approvisionnements (GMA) pilotée à l époque par un prestataire neutre, un 4PL (4th-Party Logistics Provider, le pilote des opérations logistiques), en l occurrence la société ILS, filiale d Influe, et ce, en s aidant de son logiciel EWR adapté à la GMA. «Le fait d être dans un même entrepôt favorise la mutualisation», ajoute Bruno Bourgeon, «mais il engage fortement les industriels à moyen terme Un problème est susceptible de se poser lors d une fusion ou d une acquisition de l un ou l autre de ces industriels. Dès lors, le multipick (chacun dans son entrepôt) garde son attrait». L attrait de la mutualisation persiste dans le cas d une promotion organisée par l un des fournisseurs : il suffit que le 4PL organise une navette pour ramener les produits du second fournisseur dans l entrepôt du premier afin de pouvoir compléter le camion renfermant ses produits en promotion. De la GPA à la GMA En GPA concertée, le camion est partagé entre plusieurs fournisseurs, selon des règles fixées a priori. Certes, c est mieux que rien. Ce processus n est pas optimisé (car chacun se doit de remplir la partie du camion qui lui est assignée), mais il permet à chacun de garder la confidentialité de ses propres informations logistiques. La GPA mutualisée, ou GMA (gestion mutualisée des approvisionnements) ou encore pooling est un projet d entreprises : les fournisseurs participant à ce processus optimisé d approvisionnement doivent avoir envie de collaborer, et d accepter de s échanger des informations logistiques. «La GPA mutualisée est avant tout de la GPA appliquée à un ensemble d industriels fournisseurs de la grande distribution. Elle conserve toutes les qualités de la GPA», estime Bruno Bourgeon. Pour réussir en GMA, il est convenu qu il est préférable de travailler avec des partenaires de taille similaire (cas de Sara Lee et de Cadbury). En doublant la fréquence de réapprovisionnement des entrepôts du client (le distributeur), les stocks diminuent de façon mécanique de 25 % environ. Mais, ce n est pas là une condition nécessaire et suffisante : dans le cas de partenaires de taille différent, la problématique est un peu plus compliquée. La GMA permet en outre d approvisionner les produits risquant la rupture : la qualité de service des rayons s en trouve améliorée d au moins 0,6 point. Enfin, le bilan Carbone fait état d une réduction sensible des émissions de gaz à effet de serre. 13

14 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe «Le cadre idéal pour des industriels pratiquant la GMA serait de livrer une fois par jour chacun des entrepôts de la grande distribution de façon à pouvoir optimiser les stocks : mais cela n est guère toujours possible du fait de la diversité des fronts de vente, de celle des rotations de camions» «La masse critique pour un pool est atteinte avec un million de palettes par an dans un pool». Explications d un prestataire de services logistiques créé voici une dizaine d années à Orléans. En l occurrence un 4PL (4th-Party Logistics Provider) jouant le rôle de pilote et d arbitre logistique dans un modèle "non-asset based" : IPS Europe. «Le 4PL représente une formule d'externalisation plus poussée, dans laquelle le prestataire n'a plus en charge la distribution d'un produit sur une région donnée, mais l'optimisation d'une chaîne intégrant son client, les clients du client et les fournisseurs. Le prestataire 4PL exerce une activité de planification et de coordination de flux d'informations. Il conçoit à la fois l'architecture logistique et le système d'informations s'appliquant à ces processus intégrés. Par contre, il n'exécute pas les flux physiques correspondants, qui sont confiés à des opérateurs physiques distincts ou des prestataires». (Source : AgroJob) «La société ILS (Influe Logistic Services, du groupe Influe) a commencé par piloter la coordination de transport de Cadbury. Elle a été très rapidement amenée à discuter avec Bruno Berton, directeur logistique Europe du Sud de cette entreprise, de l intérêt de mutualiser ses approvisionnements avec un partenaire, en l occurrence Douwe Egberts du groupe Sara Lee», se remémore Benoît Thiebaud, responsable des opérations chez IPS Europe IPS Europe est une société française dont le siège social est basé à Orléans, qui emploie une centaine de collaborateurs et dont le chiffre d affaires était de 4,2 M en Ce prestataire logistique de type 4PL est en charge de la coordination de transport, de la gestion d approvisionnement et du "freight audit & Payment" (son métier d origine) visant à la réception, à la saisie, au contrôle des factures des transporteurs et des documents joints. Douwe Egberts devait s approvisionner en café (poudre et grains) et en cacahuètes (Benenuts, cédé depuis à Pepsico), tandis que Cadbury, de par la nature de ses produits (le chocolat), effectuait des transports sous température dirigée (entre +14 C et +16 C). Benoît Thibeaud «Fin 2003, poursuit Benoît Thiebaud, et jusqu au démarrage du premier pilote en septembre 2004, il n y avait point d outil informatique permettant de pratiquer la GMA. Il fallait aussi lever un point de détail sur l organisation, car personne n avait envisagé un tel partenariat auparavant : qui allait être responsable de quoi? Quel serait le rôle de chaque industriel?». Il y avait lieu en outre de choisir le logiciel commun de GPA mutualisé : en effet le logiciel OCS (développé à l origine par CTS pour les besoins de Mars) était à l usage chez Cadbury, tandis que Douwe Egberts exploitait le logiciel EWR d Influe. Plusieurs pistes étaient envisagées, comme celle d adopter un système central chez ILS basé sur EWR qui, en reprenant les données de chacun des deux systèmes d approvisionnement, devait pouvoir optimiser la globalité des approvisionnements. Cependant, cette solution s avérait techniquement complexe, coûteuse finalement impossible à mettre en place. «Nous sommes revenus très vite à la nécessité de mettre en oeuvre un système partagé par les deux industriels, accessible par le biais d une connexion Internet. Le développement d une première version de cette solution a débuté en 2004 chez Influe», narre Benoît Thiebaud, qui, à l époque était chef du projet chez ILS. 14

15 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Au début, il y avait la GPA Bien entendu, il fallait rencontrer la grande distribution, et la convaincre du bien fondé de cette mutualisation au sein du pool Cadbury/Sara Lee. «Trois entrepôts pilotes ont été choisis, deux de Carrefour, un d Auchan». Il s agissait de vérifier que la GPA mutualisée apportait vraiment les plus attendus par les industriels, mais aussi par les distributeurs en quête d une baisse de stock et de l amélioration de la qualité. Chaque industriel était resté sur son entrepôt respectif, Cadbury chez Wincanton à Saint-Cyr-en-Val au sud d Orléans, Sara Lee chez Norbert Dentressangle à Artenay, au nord d Orléans. Un système multipick avait été mis en place : le camion prenait la marchandise d un site, puis le reste sur l autre site logistique. Ces entrepôts étaient distants d une quarantaine de kilomètres. Au début 2008, les marchandises des deux industriels étaient regroupées sur le même entrepôt, celui de FM Logistic à Neuville-aux- Bois, à une vingtaine de kilomètres au nord d Orléans, à proximité des axes routiers A10 et A19. Flashback... «J ai rejoint en 1989 l agence de Groupeco à Haguenau, qui se positionnait alors comme l organisateur logistique du groupe Mars», se souvient Benoît Thiebaud : «en 1993, je gérais à Orléans toutes les activités logistiques d approvisionnement et d expédition des deux usines de Mars de la région Centre (Saint-Denis-de-l Hôtel, la Chapelle Vendômoise) qui produisaient en flux tendus, c est-à-dire sans stock de matières premières, ni aucun stock de produits finis (petfoods, produits secs)». Pour apporter de la valeur ajoutée à son client, de nouveaux services de type 4PL ont été créés à partir des années , dont un service oeuvrant directement sur les programmes de production afin d organiser les expéditions en sortie d usines (Saint-Denis-de-l Hôtel, Ernolsheim-sur-Bruche, La Chapelle Vendômoise) directement vers l étranger «Cette activité mise en place chez Groupeco a marqué le début d une collaboration avec le groupe Mars dans d autres domaines que celui des transports». L entité Groupeco Services avait pour vocation le développement de prestations à valeur ajoutée de type 4PL : l organisation des flux de transport pour le groupe Mars (et d autres sociétés, comme Nestlé Friskies), l élaboration de services clients (prise de commandes pour le compte d Unisabi). «Je gérais par ailleurs la partie multimodale, notamment le transport ferroviaire et le transport maritime pour le groupe Mars», dit Benoît Thiebaud. De son côté, Bruno Bourgeon, considéré en France comme le père de la Gestion Partagée des Approvisionnements chez Mars Unisabi, prenait la direction générale de Groupeco en mars La réorganisation de Groupeco s est conclue fin 2002, par sa reprise par Hays Logistics, puis par la création d ILS en septembre 2003 dont l objectif était d offrir aux donneurs d ordres des services opérationnels externalisés, à valeur ajoutée, tout le long de la Supply Chain, pour améliorer la gestion de l exécution des opérations, avoir une meilleure visibilité des opérations, identifier et corriger les anomalies et les litiges, donner un accès permanent aux informations, réduire les coûts de gestion. En somme, il s agissait d offrir des services complémentaires à l édition de logiciels, spécialité du groupe Influe créé en 1990 et présidé par Maël Barraud. Bruno Bourgeon était nommé directeur des services au sein de cette filiale dédiée à l optimisation de la Supply Chain, tandis que Benoît Thiebaud figurait parmi les trois premiers salariés de la filiale d Influe. Benoît Thiebaud : «notre client Cadbury [en cours de rachat par Kraft Foods engendrant un groupe considérable incorporant aussi Lu] nous a accompagnés dans cette démarche : nous avons géré dès le début sa coordination de transport pour la distribution nationale». 15

16 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe En 2008, suite au rachat d Influe et d Infolog par Generix, décision a été prise de regrouper les forces d ILS chez IPS Europe, présidé par Jean-Marie Mascarenhas. Le rachat d ILS par IPS Europe a été entériné le 31 mars «Notre rôle est de faciliter la gestion des opérations», explique Benoît Thiebaud, «en l occurrence, le contrôle des opérations de transport (le management du plan de transport, que l on désigne également par "coordination de transport", l audit et le paiement des factures de transport), la mutualisation des livraisons dans le cadre de la gestion mutualisée des approvisionnements (aujourd hui, IPS Europe pilote livraisons mutualisées organisées chaque année au travers de trois pools actifs, auxquels s ajoutent un pool en projet et un autre pool en phase d implémentation), la production automatique d indicateurs, ainsi que la mise à disposition de logiciels personnalisés (notamment un logiciel d expédition), et la connaissance pointue du marché qui nous permet de proposer des activités de benchmarking». Le pool alimentaire Cadbury/Sara Lee La collaboration entre Cadbury et Sara Lee a démarré en Leurs clients de la grande distribution les incitaient à suivre une démarche vertueuse connue sous le sigle des 3C, c est-à-dire, réduction des Coûts, amélioration du Cash (besoin en fonds de roulement pour constituer les stocks), amélioration du Chiffre d affaires. Cadbury et Sara Lee qui se considèrent comme de petits fournisseurs vis-à-vis de leurs grands clients de la grande distribution se sont lancés dans une démarche de mutualisation afin de répondre (au moins partiellement) et de satisfaire les objectifs que leur assignaient leurs clients. Ils ont commencé par mettre en oeuvre ce processus en s appuyant sur EWR, l outil de GPA, en établissant des règles de fonctionnement entre eux et le prestataire, et en fixant bilatéralement des règles du jeu (ou des objectifs) avec chacun des clients intervenant dans le démarrage du processus de mutualisation. Pour sa part, l entrepôt FM Logistic de Neuville-aux-Bois a ouvert ses portes en octobre 2006, avec quatre bâtiments couvrant une surface de m². Mars a été le premier occupant du lieu en 2006 : il vient de le quitter pour rejoindre un site de Norbert Dentressangle au nord d Orléans. La surface laissée vacante ( m²) est bien entendu disponible pour accueillir un nouvel industriel susceptible de mutualiser sa distribution avec Cadbury et Sara Lee : - «Sara Lee exerce deux activités principalement», indique Alain Courrouyan, directeur du Service Client de Sara Lee France : «une activité Food, essentiellement liée au café au travers de Sara Lee Coffee and Tea France (café), avec des marques telles que Maison du Café et Senseo. Et une activité Sara Lee Household & Body Care France (produits d entretien, d hygiène et de parfumerie) autour des marques Pyrel et Catch (insecticide), Ambi Pur (entretien), Kiwi (shoe care), Williams, Monsavon et Sanex (body care : les soins du corps). Mon rôle est de servir l ensemble des clients, ceux de la grande distribution principalement». - Cadbury est une société fondée en 1831 par John Cadbury. Il créait alors une petite fabrique de cacao et de chocolat. Cadbury France est aujourd hui n 1 sur le marché français de la confiserie : n 1 du chewing-gum et du bubble-gum (Hollywood), n 1 des bonbons en sachets (Carambar, Kréma, La Pie qui Chante, Malabar, Vichy), n 2 des poudres chocolatées (Poulain Grand Arôme), n 2 de la petite confiserie de poche (Cachou Lajaunie, La Vosgienne, Stimorol, Halls), n 4 des tablettes de chocolat (Poulain, 1848). 16

17 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Au début, il y avait la GPA Les deux sociétés Cadbury et Sara Lee ont une forte activité promotionnelle, ce qui facilite le remplissage des camions. La plate-forme logistique de Neuville-aux-Bois a connu des extensions de cinq bâtiments en janvier 2008 notamment pour accueillir Cadbury dans un bâtiment de m² (et emplacements de palettes en racks), à température dirigée entre +15 et +22 C, puis à partir de mai 2008, Sara Lee sur m² ( emplacements de palettes en racks), enfin de deux autres bâtiments en mai Aujourd hui, ce site embranché fer offre une surface utile de m² et dispose d un foncier ( m²) qui permettrait de nouveaux agrandissements. «C est un site de stockage, de préparation de commandes, et de copacking destiné au pooling alimentaire», précise Benoît Thiebaud : «il comporte une plate-forme centrale de mutualisation donnant directement accès aux quais de chargement, avec tout autour les zones de stockage des produits Cadbury et Sara Lee. Celles-ci sont approvisionnées par les usines : les flux correspondants parviennent par l arrière de l entrepôt». Cette architecture autorise la convergence des flux vers cette plate-forme de façon à ce qu elle puisse réaliser correctement la mutualisation Alors que dans un entrepôt classique, chaque cellule de stockage dispose de sa propre zone d expédition. Ce pool sert aujourd hui palettes par an à 40 points de livraison : les entrepôts de 7 enseignes de la grande distribution. Chacun de ces entrepôts est livré de 2 à 4 fois par semaine. Pour Alain Courrouyan (Sara Lee), «la solution mise en place répond exactement aux besoins des clients, notamment en ce qui concerne la réduction des coûts logistiques. L augmentation de la fréquence des livraisons est source de gains financiers pour le distributeur dont les stocks sont réduits. En outre le taux de service est amélioré». Et du côté des industriels? «L optimisation des camions a été obtenue, tout comme la réduction des coûts de transport. On enregistre également des gains en termes de préparation de commandes que l on livre par palettes hétérogènes ou par couches homogènes. En outre, les organisations ont été optimisées». De son côté, Philippe Godefroy, directeur du Service Client chez Cadbury, indique que les gains enregistrés par Carrefour (branche Supermarchés) sont significatifs : - Les stocks ont été réduits de 38 % pour l un des industriels et de 15 % pour l autre, - Le taux de service mesuré sur un an a progressé de 0,6 point, - Le nombre de livraisons a été baissé de 36 %, - 93 t de CO2 ont été supprimées en une année. 17

18 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Global Distributeurs Industriels Avantages Baisse des coûts de transport : optimisation des camions complets, élimination des reliquats Baisse des émissions de CO2 Standardisation des processus et des organisations (possibilité de repérer et de traiter les anomalies dans l exploitation au quotidien). Prévisions et réactivité améliorées : la mutualisation permet de lisser les pics Meilleur service client Augmentation de la fréquence de livraison Augmentation du taux de service Diminution des stocks Avantage concurrentiel du fait de la mutualisation des coûts logistiques, meilleure gestion de la mise sur le marché des nouveaux produits, des produits saisonniers, des promotions. Inconvénients Processus complexe à mettre en oeuvre Augmentation des contraintes Augmentation du poids des industriels, d autant plus qu ils sont nombreux Engagement à long terme (sur 2 à 4 années) au moins avec un ou plusieurs partenaires. Augmentation des coûts de préparation (couche/colis, vs palette) Avantages et inconvénients de la GMA Benoît Thiebaud insiste de son côté sur le fait qu un projet de GMA est stratégiquement important et impliquant pour les entreprises : il faut nécessairement que, dès le démarrage du projet, les directions générales, commerciales, financières soient intégrées de façon à le valider. Important également : le principe de confiance réciproque, malgré la concurrence possible entre industriels. Dès les premières réunions d échanges et d information, il est extrêmement important tant pour les directions logistiques que pour les équipes opérationnelles, que chacun ait confiance envers les autres participants au pool. Il est essentiel également d être assuré que l outil informatique de GMA est étanche et ne permet pas de voir les données des partenaires d un même pool. De plus, le prestataire logistique pilote du pool ne communique aucune information confidentielle aux industriels, hormis les données communes. Par la suite, chaque industriel confronte ses résultats aux seules attentes de son client, sans avoir de relations avec les autres industriels (s ils sont concurrents) autres que les considérations logistiques et celles de la distribution. 18

19 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Il est d autres prérequis : - Nécessité d avoir un entreposage commun sous le même toit (ou proche, moyennant la mise en oeuvre d un processus multipick, voire la mise en service d une navette), - Disponibilité d entrepôts de livraison (plates-formes du client) communs, - Compatibilité des marchandises, - Volumétrie le plus possible équilibrée entre partenaires, - Définition d un plan de transport commun. Trois autres pools en service Les activités d IPS Europe se sont développées dans le domaine de la GPA mutualisée au travers de trois autres pools qui sont venus compléter le pool historique Cadbury/Sara Lee : Le pool "produits d entretien" HeCoRe réunit trois entreprises concurrentes : Henkel, Colgate, et Reckitt Benckiser. Ce pool était à l origine davantage orienté GPA concertée : à chaque industriel, sa GPA, et ce, à partir d une préallocation de place dans les camions. Au travers d une concertation, chaque jour, des places dans le camion pouvaient s échanger entre industriels. En 2008, le pool s est orienté vers la GPA mutualisée. Il est revenu à Kuehne + Nagel d en assurer la mise en place et l organisation physique dans la plate-forme de Savigny-le-Temple, en passant un partenariat avec IPS Europe, le tiers de confiance, pour en assurer la gestion, avec l aide de la solution informatique développée par Generix (logiciel EWR MP). «Nous sommes tombés d accord en 2008 pour commencer à opérer la GPA mutualisée d HeCoRe dès le début 2009», développe Benoît Thiebaud. On peut lire dans l étude du PIPAME (Pôle Interministériel de Prospective et d Anticipation des Mutations Économiques) sur la logistique mutualisée publiée en octobre 2009, que : - Ce sont palettes par an qui sont livrées au client Carrefour via la mutualisation des moyens, - Le taux de remplissage des camions est passé de 75 % à près de 100 %, - Le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus a baissé de 20 %, - Ce sont t de CO2 qui sont supprimées, et 1,2 million de litres de gazole qui sont économisés chaque année, - Le taux de service a progressé d un demi-point. Un pool alimentaire sec dont le pilote est lancé depuis début mars 2010 avec deux industriels intervenant avec le logiciel d OCS de CTS. Leurs marchandises se trouvent sur le même entrepôt de mutualisation qui livre quatre entrepôts Carrefour. 19

20 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Au début, il y avait la GPA Le pool Mercury "DPH et agroalimentaire" (Kimberley-Clark et Kellogg s) en cours de déploiement avec le logiciel d OCS : ce sont 2 industriels qui sont hébergés chez 2 prestataires différents séparés par quelques centaines de mètres, et 13 entrepôts Carrefour. Au-delà de ce volet spécifique à la mutualisation, un industriel du secteur de l hygiène a confié au début 2010 sa GPA à IPS Europe en attendant de trouver d ici quelques mois un partenaire, en préambule probablement de la création d un futur pool de mutualisation. Et dans le cadre de cette GPA, IPS Europe organise des livraisons multidrop pour différentes plates-formes de la même enseigne. On pourrait imaginer demain des livraisons de ce genre à des enseignes différentes dont les plates-formes se trouveraient sur des zones quelque peu excentrées. Mais ce n est guère le cas pour le moment. Enfin, IPS Europe a lancé avec le groupe Sofrilog (un réseau de 42 sites Sofrica et Sofrino implantés dans les zones de production et de consommation) l idée d une organisation qui pourrait appliquer la GMA sur le domaine des produits surgelés avec les clients de la grande distribution. À cet effet, une joint-venture a été créée sous le nom de Cold Stream avec l idée de pouvoir appliquer le processus de GPA mutualisée sur les produits surgelés : le projet est au stade de l étude. Et Benoît Thiebaud d indiquer : «il faudrait trouver des industriels disposant de la masse critique pour pratiquer la GPA et livrer au minimum une fois par semaine les entrepôts de la grande distribution, à partir de plates-formes communes ou situées à proximité l un de l autre. Dans ce contexte, nous pourrions également être partenaires de la mutualisation». L autre objectif d IPS Europe est d aider ses partenaires actuels dans leur recherche de nouveaux partenaires pour viser le pool idéal du million de palettes, ou pour le moins en approcher. Les bénéfices de la GMA Il est difficile de chiffrer les bénéfices de la GMA car ils dépendent de la situation de départ de chacun des industriels concernés. D une façon générale, la mise en oeuvre d un processus de GMA permet : 1. Une réduction des stocks, 2. Une amélioration du taux de services, 3. Une réduction des coûts de transport, du fait de l optimisation des camions et de la facilité de livrer les reliquats (cas des produits en rupture) dans les prochains départs des camions mutualisés. 4. Une réduction sensible des émissions de gaz à effet de serre. 20

21 Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe Dans le cas de la mutualisation des marchandises de Cadbury et Sara Lee, après une année d exploitation, sur la douzaine d entrepôts livrés, on a constaté une réduction de stock de 19 % et une amélioration de la qualité de service (approvisionnement des magasins par les entrepôts de distribution) de 0,56 point du fait de l augmentation de la fréquence de livraison. Pour Alain Courrouyan, «la pression des distributeurs, associée à la mise en place de la LME, conduisent les distributeurs à inciter les fournisseurs à s inscrire dans un Centre de Consolidation et de Collaboration (CCC) ou à adopter une solution de cross-dock, c est-à-dire à supprimer les stocks dans les entrepôts du distributeur. Nous en sommes à une étape qui voit la réduction des stocks chez les clients grâce à la GMA, un processus efficace qui donne des résultats intéressants. C est aujourd hui notre réponse aux demandes de CCC ou de cross-dock adapté aux produits frais mais le cross-dock peut avoir des conséquences quant à la disponibilité en linéaires: lorsque le magasin commande à une fréquence moins régulière, et comme d autre part la commande ne fait que transiter par un entrepôt où il n y a plus de stock, il s ensuit que le processus de réapprovisionnement par l industriel du magasin est plus long, ce qui induit un risque de rupture en linéaires plus important». Il est clair que les distributeurs ne vont pas annuler du jour au lendemain ce qu ils ont gagné avec les processus de GMA au terme de plusieurs années de mise en oeuvre Des processus qui apparaissent aujourd hui intéressants à des prospects, alors qu ils n étaient pas favorables autrefois à la GMA. Les mentalités sont en effet en train d évoluer, mais force est de constater que le nombre de pools reste encore faible. «La mutualisation est un concept qui va se développer», estime de son côté Philippe Godefroy : «de nombreux projets sont dans les cartons, et c est là la bonne nouvelle». GPA et VMI Dans le schéma classique de la GPA, l industriel (ou son organisateur dans le cas d une mutualisation de type GMA des palettes de produits de plusieurs partenaires industriels) communique une proposition de commande au distributeur qui est libre de l accepter ou non, voire de la modifier avant de la confirmer. Dans la VMI (Vendor Managed Inventory) pratiquée par les Anglo-Saxons, la proposition de commande équivaut à une commande que l industriel envoie au distributeur, sans autre forme de discussion. Des changements de mentalité sont observés dans les enseignes de la grande distribution où il est question aujourd hui de la mise en place dès 2010, de pilotes de la VMI en France. 21

22 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Le pilote logistique cosmétique de la GMA : IPS Europe Réunir plusieurs industriels sous le même toit dans le même entrepôt Organiser des livraisons plus fréquentes par camions complets Mettre en place un processus de gestion mutualisée des approvisionnements ou GMA Cette démarche collaborative nécessite une forte implication des acteurs de la chaîne logistique, tant les industriels que les distributeurs, les transporteurs et le coordinateur : FM Logistic. Le processus réduit les ruptures de charge et minimise les kilomètres parcourus par les camions de livraison. Le partenariat avec les transporteurs intégrés dans la démarche a permis d améliorer la qualité du transport de 5 à 10 points. Le taux de service s en trouve finalement amélioré. «Les processus de GMA ont fait leur preuve et sont maîtrisés. Les pools les plus précurseurs ont tous à peu près quatre années d expériences. Les résultats obtenus sont validés : nous ne sommes plus dans le contexte de l innovation». Ainsi s exprime Dominique Ory, directeur de l expertise Supply Chain au sein de FM Logistic. Dominique Ory. FM Logistic est une société familiale française à capitaux indépendants qui propose à ses clients depuis 2001, des solutions visant à l amélioration de la chaîne d approvisionnement, des prestations logistiques (entreposage, manutention, conditionnement, transport) et des prestations à valeur ajoutée telles que la massification et le pooling, tant en France qu à l international, notamment l Europe de l Ouest, l Europe Centrale, la Russie et la Chine. Son coeur de métier concerne les produits de grande consommation. Le concept de pooling répond aux nouvelles contraintes du marché en créant de la valeur avec l amélioration de la disponibilité des produits, de la réduction du niveau de stock, et la préservation de l environnement. Un concept qui offre une solution pérenne et pouvant être dupliquée rapidement à un grand nombre de distributeurs et de catégories de produits. Dominique Ory Le concept a été présenté par FM Logistic à ses clients industriels en 2002 En l occurrence un concept de massification des flux provenant d industriels de toutes tailles, offrant des produits compatibles destinés aux mêmes réseaux de distribution, avec l objectif de pouvoir livrer plus souvent les clients, tout en remplissant mieux les camions. En 2000, ce concept a intéressé un groupe d industriels, conduisant à la réalisation d un premier pool pilote en 2004 avec deux d entre eux, clients de FM Logistic: Bénédicta (repris en 2008 par Heinz) et Nutrimaine qui a racheté Banania à Bestfoods Unilever en Autrefois, chacun de ces industriels effectuait des livraisons isolées aux distributeurs, à partir de leur site respectif. «À l époque, Banania était stocké à Fontenay Trésigny (77), tandis que Bénédicta était déjà installé dans notre entrepôt de Longueil- Sainte-Marie», se remémore Dominique Ory. «Nous avons commence par transférer, fin 2004, les produits de Banania à Longueil-Sainte-Marie pour pouvoir massifier la distribution au départ d un seul et même site». Ces deux premiers industriels ont été rejoints en 2006 par Pastacorp dont le stock principal se trouve toujours à Chiry-Ourscamp distant de 33 km, cette commune accueillant également l une des deux usines Lustucru en France : l industriel a toutefois déporté une fraction de son stock chez FM Logistic à Longueil-Sainte-Marie de façon à limiter les kilomètres parcourus par les camions de livraison. Une seconde enseigne, en l occurrence Match, s est intégrée dans ce pool agroalimentaire en «Cette enseigne est très active en matière de gestion partagée des approvisionnements», estime Caroline Sellier, directrice du département GMA de FM Logistic, «et très sensible à ce genre d approche pour trouver des leviers d optimisation logistique avec ses fournisseurs». La GMA lui permettait d augmenter la fréquence des livraisons, et du coup de bénéficier d une diminution de ses stocks tout en garantissant une meilleure qualité de service. 22 Un second pool, de cosmétique cette fois, a été organisé dans l entrepôt FM Logistic de Château- Thierry : c est le pool baptisé CHANGES.

23 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Au début, cosmétique il y avait la GPA Le pool agroalimentaire piloté par FM Logistic Pour mettre en oeuvre la massification multi-industrielle, il faut passer par trois étapes : - La GPA mutualisée, - Une étape de coordination dès que les commandes ont été générées, avec l appel des moyens de transport, - L étape de préparation physique et d expédition au sein de l entrepôt mutualisé. FM Logistic a fait très tôt le choix d un outil indépendant pour mettre en oeuvre la GPA mutualisée avec Bénédicta et Nutrimaine initialement à destination de 25 plates-formes de Carrefour : OCS (Order Control System) de CTS. «Dans le premier projet pilote démarré en 2004 avec Carrefour grâce à Xavier Perraudin (directeur logistique de Bénédicta) et Philippe Brisset (Nutrimaine), nous avons pu tester les processus, l organisation physique et celle des transporteurs, analyser enfin les résultats au niveau de la distribution», déclare Dominique Ory. Les points de livraison ont été partagés entre Bénédicta qui effectuait des livraisons à 13 plates-formes de distribution, tandis que FM Logistic servait les 12 autres plates-formes, et ce, de façon à maintenir des équipes en place. Bénédicta avait en effet une équipe GPA, un outil (EWR à l époque d Influe, aujourd hui chez Generix) et souhaitait conserver sa compétence. «Nous avons ensuite développé ce pool grâce à l arrivée d un troisième industriel, en l occurrence Pastacorp pour lequel nous gérons ici à Longueil-Sainte- Marie un stock avancé qui correspond uniquement aux besoins nécessaires pour les clients livrés en pooling. C est nous qui gérons le réapprovisionnement de ce stock avancé, via l outil de GPA : OCS, de façon à pouvoir ensuite effectuer les expéditions aux points de livraison». Pastacorp répond ainsi au souhait du client final (Carrefour) d être livré plus souvent de façon à pouvoir réduire son stock. Aujourd hui, ce sont environ 170 références Heinz, 30 références Nutrimaine et une soixantaine de références Pastacorp qui sont ainsi gérées dans un même pool, et distribuées à la totalité des 21 plates-formes Carrefour et aux deux entrepôts Match à Lomme et à Haguenau, essentiellement par camions complets mais pas sur tous les entrepôts, car il en est pour lesquels on charge entre 20 et 25 palettes dans le même camion. À l évidence, l arrivée de nouveaux partenaires permettrait de compléter efficacement ce pool «Carrefour et Match envoient à chacun des industriels des messages INVRPT (Inventory Report, les journaux de mouvement) qui alimentent les deux logiciels OCS et EWR. Ceux-ci offrent les mêmes fonctionnalités (à quelques différences près dans la manière d approcher les techniques de réapprovisionnement), et permettent de connaître la situation du stock, le reflet des commandes des magasins, les manquants éventuellement, les stocks et sorties promotionnelles», détaille Caroline Sellier : «ces informations sont routées vers les deux systèmes informatiques : OCS (basé chez FM Logistic) et EWR (chez Heinz, Paris-La Défense)». La solution ainsi mise en oeuvre permet de se partager les points de livraison, en intégrant les états d inventaire pour l ensemble des points de livraison, ce qui constitue Caroline Sellier une sécurité supplémentaire : si un problème informatique venait à survenir, il serait en effet possible de récupérer la totalité des informations et de reprendre la main sur la totalité des entrepôts Carrefour et Match pour le compte des trois industriels. 23

24 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Le pilote logistique cosmétique de la GMA : IPS Europe FM Logistic établit les propositions de commande pour certains entrepôts (prédéfinis) de Match et de Carrefour. Heinz de son côté établit des propositions de réapprovisionnement des entrepôts qui lui sont confiés. Ces propositions sont envoyées à Carrefour et à Match : les deux enseignes reçoivent autant de propositions qu il y a d industriels (Heinz, Nutrimaine, Pastacorp) avec les mêmes dates et les mêmes horaires de livraison. «Les deux logiciels OCS et EWR sont capables de gérer les et Match valident ces propositions et renvoient les commandes à chacun des industriels! On retrouve là, en principe, le reflet des propositions de commandes. Des commandes qui sont injectées dans les ERP respectifs». Il arrive très rarement que les propositions de commandes et les commandes ne correspondent pas. C est le cas par exemple lorsqu un déréférencement n a pas donné lieu à une information préalable. Les distributeurs ont souvent une journée d avance sur le prestataire logistique : les états d inventaires correspondent aux mouvements de la veille. Une sortie très importante du stock est elle aussi susceptible de conduire à une modification des quantités proposées. Les promotions sont intégrées dans le processus : «des réservations promotionnelles nous sont transmises par les distributeurs et par les industriels», narre Caroline Sellier : «le plan promotionnel nous est transmis par chaque industriel sur un horizon d un mois environ. Par ailleurs, les entrepôts des distributeurs nous renvoient, trois semaines avant la date de livraison, les quantités réservées pour la promotion. Nous les intégrons sous la forme de "précommandes", avec une date de début et une date de fin de livraison». Dès lors qu on parvient dans cette fenêtre de livraison, et qu apparaissent des besoins de réapprovisionnement en produits permanents, on en profite pour intégrer les volumes promotionnels dans le camion mutualisé. «En somme, les promotions font totalement partie du flux massifié», insiste Caroline Sellier : «nous gérons à la fois la partie promotionnelle et les produits permanents, ce qui nous permet d améliorer le taux de remplissage des camions». La GMA en action La coordination regroupant l ensemble des flux et l ensemble des commandes se déroule chez FM Logistic à Longueil-Sainte-Marie, puisque c est dans cet entrepôt que toutes les commandes sont préparées et que les moyens de transport sont commandés. Concrètement, comme en GPA traditionnelle, une proposition de commande est émise par chaque industriel (Heinz, Nutrimaine, Pastacorp) à l adresse du distributeur (Carrefour). En aval, les flux d information reprennent leur circuit normal. Chez le distributeur, cette proposition est validée et transformée en une commande par industriel. Ce message est important car il permet de s assurer que toutes les commandes, toutes les palettes sont présentes. S il y avait des commandes supplémentaires du client (le distributeur), elles pourraient être placées dans une prochaine livraison. S il s avérait que la demande était jugée urgente par le distributeur, il faudrait alors déclencher un camion supplémentaire. On retrouve ensuite le flux habituel des échanges d informations : en chaque point de livraison de Carrefour se trouve un approvisionneur en relation avec un interlocuteur unique chez le prestataire logistique. Ce dernier reçoit un ordre de livraison par industriel. Il convient alors de regrouper et de synchroniser la préparation. FM Logistic dispose à cet effet d un système informatique de planification et de coordination : Pl@net doté d un outil baptisé "pooling". Cet outil appartenant à la catégorie des TMS (Transport Management System) permet de reconnaître les ordres de livraison de chacun des trois industriels et de les regrouper dans un même chargement pour assurer l appel des moyens de transport du lot "poolé". 24

25 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Au début, cosmétique il y avait la GPA L outil permet en outre de communiquer avec le transporteur pour lui indiquer ce qu il va avoir à charger, et d indiquer à l entrepôt ce qui part (à un horaire également précisé) dans un même camion complet. Tous les soirs, les propositions de pooling sont éditées par Pl@net et contrôlées, puis envoyées aux transporteurs. Chaque transporteur reçoit son ordre de livraison des palettes regroupées par destination, appelées à être livrées en même temps. Le regroupement permet de synchroniser les flux d entreposage et de manutention à l intérieur même de l entrepôt, de façon à ce que les préparations des produits des trois industriels soient prêtes simultanément, et rangées sur le même quai d expédition. On constate qu aujourd hui, les livraisons sont quasi-quotidiennes, alors que l un des trois industriels effectuait auparavant ses livraisons avec des fréquences très peu soutenues (une expédition comprise entre tous les 15 jours et tous les mois pour certains points de livraison) Contre une à deux livraisons par semaine aujourd hui. Il en résulte forcément de cette accélération de la fréquence de livraison, des camions mieux remplis, des niveaux de stock réduits d à peu près 10 à 25 %, toujours selon les points de livraison, moyennant un taux de service qui est resté stable, voir meilleur. Le taux de picking est suivi de près, tant par les industriels que par les distributeurs : il n a pas connu d accroissement, et ce, malgré l accroissement de la fréquence de livraison. Le taux de massification est quant à lui voisin de 100 %. Visite de la plate-forme de Longueil-Sainte-Marie Cette plate-forme logistique de m² bâtie voici plus de dix ans, accueille plus de 9 clients différents et environ 400 collaborateurs travaillant en trois équipes. C est une plateforme Seveso "seuil haut". Dans l une des cellules de m² se trouvent regroupés les produits des trois industriels intervenant sur le pool alimentaire : Heinz (Bénédicta) qui occupe les deux tiers de l espace de rangement (soit à palettes réparties sur 7 ou 8 allées), Nutrimaine (Banania) et Pastacorp qui a repris le 1er janvier 2003 le fonds de commerce des sociétés Rivoir et Carret, Lustucru et la Semoulerie de Normandie En fait, Pastacorp range dans cet entrepôt un stock de débord dédié à l activité de Carrefour. «C est ici que nous regroupons dans le même camion trois commandes correspondant aux besoins des magasins», dit Julien Cressy, directeur des activités. Les usines de production (celle de Faverolles pour Nutrimaine, l usine de Chiry-Ourscamp de Pastacorp, et plusieurs usines en Europe pour Heinz Bénédicta) stockent ici leurs produits : les réceptions se font sur des palettes homogènes simples, chacune d elles étant clairement identifiée par une fiche usine où l on retrouve toutes les informations nécessaires à la traçabilité (numéro de lot, code SSCC ou Serial Shipping Container Code, DLUO ou Date Limite d Utilisation Optimale, quantité ) : clairement, c est la fiche d identification. Julien Cressy 25

26 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Le pilote logistique cosmétique de la GMA : IPS Europe Chacune de ses informations est scannée et intégrée dans l outil informatique de gestion de stock en temps réel (Opale NG, développé en interne par FM2i), de façon à pouvoir éditer une étiquette de stockage propre à FM Logistic, précisant l allée de rangement, la profondeur et le niveau de rangement. La flexibilité est ici de mise de façon à accepter les effets de saisonnalité ou les promotions qui exigent pour l un ou l autre des trois industriels concernés, la capacité d accueillir plus d emplacements de rangement, momentanément, pendant une période bien spécifique. L expédition peut se faire en palettes homogènes, ou pour 50 % des flux, donner lieu à une préparation de commandes : dans ce dernier cas, l étiquette identifiant chaque palette homogène prélevée dans la réserve en mode FEFO (First Expired, First Out) est scannée, tandis qu une étiquette destinataire est rééditée avec les indications relatives au client final, et le numéro du bordereau de livraison afin de pouvoir préparer convenablement des palettes hétérogènes. L essentiel des préparations s effectue à la couche : un support palette est disposé afin de bien séparer les références Sachant que certains clients exigent que les produits soient disposés sur des palettes spécifiques (LPR, Chep, Europe ) ce qui peut conduire à modifier le support tout en continuant à assurer la traçabilité des marchandises et du support. Les commandes de chaque industriel sont préparées l une après l autre, et les marchandises préparées sont consolidées sur le même quai d expédition. Le détail de chaque palette de préparation est édité avec les références et les quantités qui s y trouvent. Un chargement unique peut enfin être lancé pour l ensemble des trois industriels, simultanément, dans le même camion. Finalement, ce sont en moyenne 4 ou 5 camions de livraison qui quittent chaque jour la plate-forme de Longueil-Sainte-Marie, avec un pic de charge le mercredi (10 à 12 camions) pour des livraisons en fin de semaine. On peut lire dans l étude du PIPAME (Pôle Interministériel de Prospective et d Anticipation des Mutations Économiques) sur la logistique mutualisée, publiée en octobre 2009, que : - La fréquence moyenne des livraisons a augmenté de 34 %, - Le nombre moyen de palettes par livraison est passé de 13 à 28, - La couverture de stock a décru de 16 %, soit 3 jours de stock en moins, - Malgré la hausse des tarifs de transport qui a caractérisé la période de mise en oeuvre, le coût du transport a été contenu, notamment grâce à un meilleur amortissement des coûts fixes et une réduction des mises à quai, - Le nombre de kilomètres parcourus a baissé de 56 %. 26

27 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et cosmétique Les flux Le pool cosmetique CHANGES Dans le nom de ce pool (CHANGES), nous retrouvons les initiales des industriels Colgate Palmolive, Henkel (branche cosmétique), GSK (GlaxoSmithKline) et Sara Lee Household and Body Care. Ce pool prend en charge les produits d hygiène et de beauté destinés à la grande distribution : gel douche, dentifrices et hygiène bucco-dentaire, shampoings, etc. Il a démarré en 2005 avec l entrepôt (pilote) de Nîmes de l enseigne Auchan et trois industriels : Colgate, Henkel, GSK. «Au moment du démarrage, ces trois industriels étaient logés dans trois plates-formes FM Logistic différentes», note Caroline Sellier : «GSK à Orléans, Henkel à Lieusaint et Colgate à Crépy-en-Valois». Le démarrage était réalisé dans cette configuration. On souhaitant vérifier que ce processus (à l époque, de la GPA concertée) avait un sens pour les industriels et pour la grande distribution, avant de prendre la décision d un regroupement sur un même site. «Pendant la première année, FM Logistic se chargeait de la GPA (sous OCS) de GSK et de Colgate (qui de son côté gérait sa GPA avec EWR), et se concertait par téléphone avec Henkel qui travaillait avec EWR. Cette GPA concertée était fondée sur une organisation multipick avec des navettes qui remontaient d Orléans vers Lieusaint pour y rapatrier les produits de GSK. Un premier chargement était réalisé à Crépy-en-Valois pour les produits Colgate. Le camion récupérait ensuite à Lieusaint les marchandises d Henkel et de GSK avant de livrer l entrepôt d Auchan à Nîmes». 27

28 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Le pilote logistique cosmétique de la GMA : IPS Europe Ce pool auquel s est joint Sara Lee en 2008 avec la gamme de produits HBC de sa filiale entretienhygiène-beauté (qui vient d être cédée à Unilever), met en oeuvre des camions complets quotidiens (voire, pour certains entrepôts, plus d un camion par jour) pour livrer des produits connaissant des effets saisonniers, des activités promotionnelles importantes, des campagnes de publicité susceptibles d accroître considérablement la demande de certaines références. Autant dire des produits sujets à une demande fluctuante. Pour ce pool, FM Logistic propose deux modes différents, de sorte que le niveau de responsabilité est variable, offrant une certaine flexibilité de gestion : - Un mode de prédimensionnemement, c est-à-dire le calcul des emplacements réservés pour chacun des industriels, sachant que chaque industriel a conservé sa responsabilité du paramétrage de ses outils et peut peaufiner sa proposition de commandes. - Certains industriels ont externalisé leur GPA, et FM Logistic est alors responsable de l approvisionnement. Taux de service Accélération de fréquences Niveau de stock Fiabilité des transports Les résultats se sont avérés probants, malgré l organisation complexe des transports. Les industriels ont alors pris la décision de se réunir sur un même site, en l occurrence l entrepôt de Château- Thierry. Un outil de GMA commun a été implanté : EWR MP intégrant diverses évolutions, notamment un algorithme "palettes seules". «C est un même service hébergé par Generix qui est partagé par l ensemble des industriels, et auquel nous bénéficions tous d accès sécurisés, y compris le coordinateur FM Logistic», précise Caroline Sellier : «sur cette base EWR MP, se trouvent à la fois les produits Colgate, GSK, Henkel et Sara Lee. L ensemble des états d inventaire alimente le système. Ce sont les équipes GPA des industriels qui paramètrent le système en établissant le référencement ou en assurant le déférencement, en indiquant les substitutions, en gérant les précommandes pour les promotions, en gérant également les unités d approvisionnement, le stock de sécurité FM Logistic assure ce paramétrage pour le compte de GSK qui ne dispose pas d équipe GPA». Comme dans le pool agroalimentaire, le flux EDI reste transparent aux distributeurs du pool Cosmétique. Ces derniers continuent à envoyer leurs états d inventaire à chacun des industriels (Colgate, Henkel, GSK, Sara Lee) qui à leur tour assurent le routage de ces informations vers leservice de Generix pour alimenter la base de données EWR MP et les y intégrer afin de pouvoir lancer le calcul de réapprovisionnement des plates-formes de chacun des distributeurs. 28

29 FM Logistic pilote deux pools : agroalimentaire et Au début, cosmétique il y avait la GPA Au travers d accès sécurisés via Internet, chacun des industriels (et FM Logistic) peut se connecter à la base de données, retrouver ses propres produits (la confidentialité des informations est évidemment totalement assurée), et jouer des rôles différents : un rôle d approvisionneur pour les industriels qui peuvent valider les propositions d approvisionnement, le rôle de coordinateur et d arbitre pour FM Logistic, ce qui lui permet d intégrer chaque nuit un état des inventaires, de lancer le calcul des besoins dans EWR MP, une optimisation au plus tôt le matin afin de proposer la meilleure répartition des quantités approvisionnées par chaque industriel tout en s assurant de l absence de risque de rupture par une recherche automatique des produits ayant les niveaux de stock les plus bas. Il lui est possible également d exporter les propositions d approvisionnement dans le strict respect de la taille de lot allouée à chaque industriel. Pour Caroline Sellier, «FM Logistic intervient dans la phase d arbitrage, en respect des niveaux de stock de chacun des produits et ce, en dynamique, c est-à-dire selon les besoins de réapprovisionnement au quotidien (et non selon une moyenne de besoins constatée pendant une période préétablie), et des règles de gestion définies par les différents partenaires industriels de ce pool». Voilà comment, à 8 heures du matin, chacun des industriels prend connaissance du détail des propositions d approvisionnement de chaque plate-forme de chaque distributeur : il va alors prendre le relais, accéder à la base de données, analyser les produits proposés par le système, peaufiner les propositions qui le concernent compte tenu d événements récents dont il vient d avoir connaissance (par exemple, une rupture en production de l un des produits proposés), tout en respectant la taille de lot qui lui est allouée, enfin il va pouvoir valider ces propositions. «Nous reprenons la main en vérifiant la contenance du camion complet (si jamais, un souci se présentait à l horizon, FM Logistic jouerait son rôle de coordination et d arbitrage entre l ensemble des industriels)», poursuit Caroline Sellier, «Les propositions d approvisionnementfinalisées sont alors exportées vers les distributeurs». Le retour de chaque distributeur prend la forme d une commande à chaque industriel. Commande qui est injectée dans son ERP, puis transmise à la plate-forme de FM Logistic à Château Thierry sous forme d un ordre de préparation. Petite spécificité de ce pool : FM Logistic assure l entreposage des produits de trois industriels (à Château-Thierry), tandis que les produits de Sara Lee sont stockés physiquement chez un autre prestataire à Soisson : toutefois Sara Lee reste le client de FM Logistic pour tout ce qui touche la GMA. Les commandes passées à Colgate, GSK, Henkel sont par conséquent préparées à Château-Thierry, regroupées sur un même quai d expédition, tandis qu une navette récupère les volumes de Sara Lee à Soisson, les amène à Château-Thierry de façon à achever le remplissage du camion de livraison, en faire un camion complet avec des livraisons quasi-quotidiennes (contre une à trois livraisons par semaine auparavant, par des camions remplis àhauteur de 19 palettes, 9 palettes, 18 palettes, et 15 palettes selon les industriels), et réaliser in fine une expédition commune. «Nous obtenons une meilleure régularité des flux et nous enregistrons une réduction de 50 % du nombre de camions se présentant en réception sur les points de livraison, soit km en moins, ce qui contribue à la réduction des émissions de CO2. Cette contribution mesurée sur 6 entrepôts pilotes était de 241 t au cours de l année 2008», conclut Caroline Sellier. Pour y parvenir, il a bien entendu fallu travailler sur l optimisation du taux de remplissage des camions. «La GMA que nous avons mise en place limite au maximum le multipick, donc les ruptures de charge». 29

30 Iris Logistique : Quand Senoble mutualise sa logistique Au avec début, d autres il y avait industriels la GPAdes produits frais Le groupe industriel Senoble a filialisé sa logistique en créant la société Iris Logistique qu il a ouverte aux industriels fournisseurs, comme lui, de produits frais destinés à la grande distribution. Compte tenu de l obligation de compétitivité qu imposent son leadership en MDD et la mutualisation de ses moyens, logistique et transport ont été mutualisés dans une logique économique et écologique, avec un taux de service logistique de 99,85 %. L histoire de ce groupe remonte à 1921 lorsque Sophie Senoble créa à Jouy la fromagerie qui allait porter son nom. Depuis, la famille Senoble perpétue son savoir-faire et propose une gamme de produits laitiers frais et de desserts qui privilégient le goût. En 1980, Claude Senoble, son petitfils, prit le tournant de l ultrafrais avec les MDD (marques de distributeur) qui allaient permettre au groupe familial de progresser : aujourd hui, Senoble fournit des MDD à toute la grande distribution, en conservant une stratégie de marques nationales comme Senoble pour les desserts gourmands. Senoble utilise ainsi le tremplin des marques propres pour proposer aux distributeurs des produits à leur marque, et devenir le 1er fabricant de MDD en Europe. La croissance de Senoble se poursuit avec l ouverture de filiales en Europe (Allemagne, Benelux, Italie, Royaume-Uni, Slovaquie), la création en septembre 2005 de la plateforme logistique de Villeroy, près de Sens, à 120 km de Paris, et en 2010 la construction d un centre de R&D à Jouy. Cette plateforme logistique a connu une extension d environ m² réalisée par Elcimaï, d octobre 2008 à juin Avec 400 salariés, le site implanté sur un terrain de 10 ha, stocke palettes sur m² et expédie quelque t/an de produits ultrafrais (température positive inférieure à +6 C). Île flottante Moelleux au Chocolat Fondant aux marrons confits Verrines de Poire Belle Hélène Tendre Duo aux fraises entières La gourmandise est au rendez-vous des logisticiens chez Iris Logistique, la holding logistique du groupe Senoble sise à Villeroy. «Senoble qui est un groupe laitier, ne pouvait effectuer la prestation logistique», nous indique Alain Perez, président d Iris Logistique : «il a été décidé de regrouper conventions collectives obligent notre personnel logistique sous l enseigne Gatilog (la Logistique du Gâtinais, société dirigée par David Brissard, par ailleurs directeur logistique du groupe Senoble) placée sous la convention collective des exploitations frigorifiques, et notre personnel transport au sein de STS (Société de Transport Senoble, placée sous la responsabilité d Éric Simioni, responsable Transport du groupe Senoble) sous la convention collective des transports routiers», Iris Logistique est par conséquent le holding réunissant Gatilog et STS. «Nous avons par ailleurs décidé de faire profiter certains industriels du secteur des produits frais de notre expertise logistique, en l occurrence aujourd hui des entreprises comme CODAP Euro Fresh Food, Comexo, Deveurop, Grandi Pastai Italiani, Gü, Innocent, Knorr Vie, Michel et Augustin, POM Wonderful, Sunny Delight, Urban», poursuit Alain Perez, indiquant : «nous avons aujourd hui 31 appels d offres en cours». Senoble devient ainsi le premier industriel à offrir des services mutualisés de logistique et de transport en camions complets. Son objectif? Consacrer les deux tiers de l activité d Iris Logistique à Senoble, un tiers aux clients externes : on n en est certes pas encore là, puisque 90 % de l activité (soit environ t/an) est pour l heure dédiée à l interne, 10 % à l externe. La logistique, facteur de différenciation 30 En créant Iris Logistique, Senoble souhaitait apporter au métier de la logistique son savoir faire d industriel avec un outil ultramoderne, une méthode de préparation vocale des commandes, des plans de chargement des véhicules optimisés, le respect du service client. «Nous voulions mutualiser et partager les coûts d exploitation», ajoute Alain Perez : «c est ainsi qu en 2006, nous accueillions Unilever pour qui nous allions assurer des prestations logistiques pour ses produits Knorr Vie (les petites bouteilles très généreuses en fruits et légumes)».

31 Iris Logistique : Quand Senoble mutualise sa logistique Le pilote avec logistique d autres de industriels la GMA : IPS des Europe produits frais Les distributeurs ayant eu vent de la capacité d Iris Logistique de pratiquer des opérations logistiques pour tiers, ont proposé à certains industriels qui devaient recevoir un référencement national, de consulter ce prestataire d un nouveau genre afin d être également accueillis sur sa plate-forme de Villeroy. «Le second industriel client d Iris Logistique, en l occurrence l anglais Gü, la marque de desserts anglais au chocolat diffusée en GMS, arrivait sur le sol français et devait livrer en A pour A, voire en A pour B, les entrepôts Logidis de toute la France», se remémore David Brissard : «cet industriel avait un contrat date à J+17 à respecter chez son client et ne disposait que de deux jours de stock. Il n avait cependant pas la taille suffisante pour être présent dans plusieurs entrepôts répartis sur le territoire. Pour atteindre le taux de service de 98,5 % qui lui était réclamé, il ne devait gérer qu un stock unique Cet industriel a constaté qu il pouvait utiliser la plate-forme de Villeroy pour livrer Logidis, mais aussi Auchan, Intermarché, Casino». D autres industriels se sont joints par la suite aux deux premiers. Certains avaient certes déjà tenté des approches de mutualisation, mais les volumes transportés par chacun d eux (environ t/ an) restaient insuffisants pour remplir des camions de livraison. En mutualisant leurs palettes avec celles de Senoble, ils allaient bénéficier d une puissance de frappe beaucoup plus importante. Le site de Villeroy assure la réception des marchandises en provenance de leurs usines et bien entendu des cinq usines françaises de Senoble situées à Jouy, Lorris, Château-Salins, Gruchet-le-Valasse et à Aytré, et garantit les livraisons des produits de l ensemble de ses clients. «Nous opérons en flux tendus en amont», précise David Brissard : «les industriels avec qui nous travaillons n ont pas de stock en interne. Leur stock se trouve à Villeroy». Réception, stockage, préparation de commandes, expéditions, transport La chaîne complète se retrouve dans cette plate-forme de Villeroy, depuis l arrivée des produits des usines, jusqu à la préparation et la livraison des commandes des distributeurs. C est un entrepôt central positionné au barycentre des entrepôts des clients distributeurs, en bordure de l autoroute A19, au centre des axes autoroutiers Nord-Sud et Est-Ouest, conçu pour expédier jusqu à t/an de marchandises. 31

32 Iris Logistique : Quand Senoble mutualise sa logistique Au avec début, d autres il y avait industriels la GPA des produits frais Il traite aujourd hui quelque t/an, ce qui lui laisse encore une bonne marge de développement pour la logistique des produits frais entre 0 et +6 C. «Il livre les produits des usines de Senoble, et ceux des industriels tiers dans toute la France en A pour A, ou A pour B selon le schéma de commande des clients, A pour C pour l export Des industriels qui distribuent des produits répondant aux mêmes contraintes sanitaires que Senoble, en étant imbriqués dans les modes opératoires de Senoble», développe David Brissard, précisant : «en moyenne, le site dispose de 2,8 jours de stock». Gatilog est une entreprise à feu continu L organisation de la plate-forme a été fluidifiée avec l assistance d un consultant de haut niveau, en l occurrence Jean-Paul Stenac (cabinet Metis Consulting) de façon à pouvoir traiter très rapidement, avec la qualité de services attendue, un grand volume de produits frais, dans un contexte où les commandes arrivent au fil de l eau, et où le stock a une rotation de moins de 3 jours. La réception (jusqu à 320 palettes par heure) est ouverte du dimanche à 21 h 30 au dimanche suivant à 13 h 30. Ici, trois équipes opèrent sur 32 quais de réception et d expédition. Réceptionnant en moyenne chaque jour 110 camions et palettes, le site est équipé de portiques de contrôle automatique de gabarit des palettes, de lignes de contrôle automatique de la qualité des supports, de postes d insertion automatique de supports neufs de façon à garantir la qualité des supports pénétrant dans le magasin de grande hauteur. Un atelier de personnalisation retardée permet de satisfaire les demandes particulières des industriels : ajout d une étiquette promotionnelle, mise en box promotionnelle, opérations de copacking ou d assemblage (campagnes promotionnelles jumelées) Le stock de réserve se trouve dans le magasin automatique Dematic de grande hauteur (dernier niveau de pose à 20 m). Il offre une capacité de emplacements de palettes : il est parcouru par 10 transstockeurs dans un bâtiment long de 130 m, large de 70 m, avec 10 niveaux de stockage, et 13 bases de sortie de palettes. Il gère 320 palettes par heure en entrée et 370 palettes par heure en sortie. Les convoyeurs de sortie du magasin automatique distribuent les palettes au plus près des zones de picking, de façon à limiter les déplacements des caristes : dans les racks de picking, on ne trouve que des palettes destinées à satisfaire les commandes en cours et celles (rangées en hauteur) dont la préparation n est pas encore commencée. Le site, parcouru par 164 chariots de manutention (dont une centaine de chariots polyvalents), dispose d un stock permanent de supports. La préparation de commandes est ouverte de 7 heures jusqu à minuit, du lundi au vendredi, et jusqu à 22 heures le samedi. Elle traite chaque jour lignes de commandes, produit colis et palettes homogènes (soit 35 % des palettes expédiées). Les emplacements de picking sont totalement mutualisés : au fil des allées que nous parcourons, nous découvrons, ici les palettes pour Casino et pour Leader Price regroupées dans une même allée (mais leurs horaires d expédition sont différents), là des palettes de produits frais Innocent. Les produits Sunny Delight que le consommateur trouvera dans le même linéaire du distributeur, sont rangés dans une autre zone avec les fromages frais Delisse (marque Repère de E. Leclerc) et des fromages blancs Milbona destinés aux magasins Aldi, avec ici encore des horaires décalés d expédition, et le cas échéant, des contraintes de préparation différentes (insertion de palettes intercalaires pour certains, regroupements de DLC ). 32

33 Iris Logistique : Quand Senoble mutualise sa logistique Le pilote avec logistique d autres de industriels la GMA : IPS des Europe produits frais Ces rangements permettent de minimiser les déplacements des opérateurs, rendus possibles par le développement dans le logiciel de préparation de commandes, de programmes spécifiques qui garantissent l adéquation de la négociation commerciale de chacun des industriels avec chaque enseigne. Le picking est vocal avec 82 Talkman T5 de Vocollect. En zones de picking, les palettiers offrent emplacements, auxquels s ajoutent emplacements de picking au sol. Le chargement (5 000 supports par jour) est le point de rendez-vous de 130 camions en moyenne par jour (avec des pointes de 180 camions par jour), sachant que sur le site transitent chaque jour quelque 350 camions en réception et expédition : STS possède une flotte propre de 55 véhicules avec remorques frigorifiques assurant 75 % des flux amont et 25 % des livraisons aux clients à proximité des usines. Le solde est pris en charge par une centaine de véhicules affrétés par jour. Le portrait de Senoble ne saurait être complet si l on n évoquait son partenariat avec Aldata : c est en effet en 1993 qu était adopté le logiciel Gold PMS pour gérer l entrepôt. En 2002, la logistique est passée à la version Gold LSP. Entre mars et octobre 2007, Senoble basculait sur le picking vocal avec un intégrateur : Nomadvance. Le WMS (Warehouse Management System) Gold communique avec l ERP central JDE XE d Oracle démarré en mai 2004 pour couvrir tous les besoins de gestion des finances, planification, production, achats et stocks, administrations des ventes, transport et GMAO, et avec Shelly en frontal pour le dialogue en production. Le pilotage de l installation automatisée du magasin de grande hauteur est assuré par le logiciel SLS (Smart Logistic Suite) de l éditeur NSI IT Software & Services, en l occurrence un WCS (Warehouse Control System) qui lui-même communique avec l informatique industrielle de Dematic. Les prévisions sont quant à elles confiées à FuturMaster. BusinessObjects est mis en oeuvre pour l extraction de données de synthèse. La relation avec les partenaires transite via des messages EDI grâce à la plate-forme TradeXpress de Generix. Les commandes sont transmises de JDE à Gold qui se charge de leur préparation en tenant compte des contraintes horaires et qui informe en retour l ERP (JDE) des expéditions pour l établissement des plans de transport et de la facture. Enfin, Pleiades gère les ressources humaines, les temps et activités, la paie. Gagner jusqu à 15 % sur les coûts logistiques avec la mutualisation «Dans l entrepôt, nous ne regroupons pas les lots de préparation», souligne David Brissard : «les lots à préparer sont différenciés par client». Les préparations de commandes sont donc distinctes. Chaque client industriel possède son propre référentiel. Les bordereaux de livraison portent le logo de chacun des clients. «Les distributeurs peuvent expédier les commandes aux industriels qui nous les retransmettent ensuite, ou bien nous envoyer directement des messages ORDERS (commandes) dans notre système EDI. Nous leur renvoyons des messages DESADV (avis d expédition) permettant d acquitter les commandes qui nous ont été envoyées». Quant aux industriels, ils vont dans ce cas recevoir une copie de la commande de leur client distributeur et une copie de l avis d expédition. Ils ont même la possibilité de consulter le niveau de leur stock (entre 2 jours et 2 semaines, selon les industriels), les mouvements de marchandises, les réceptions, comme les expéditions en France (et pour certains, le Benelux), via l extranet sécurisé qui a été mis en place par IRIS Logistique pour ses clients. Compte tenu des prévisions d activité, il est possible d affréter les quantités de camions requises pour satisfaire en flux tendus la totalité des commandes. 33

34 Iris Logistique : Quand Senoble mutualise sa logistique avec d autres industriels des produits frais L activité de préparation de commandes présente de fortes disparités selon les créneaux horaires. Le système logistique est conçu pour pouvoir préparer colis par heure : il n y a pas de quartier réservé à chaque client, les zones de picking ayant été implantées selon les horaires de préparation de commandes. En somme, les allées de picking sont mutualisées de façon à fluidifier les flux, tout en veillant (confidentialité oblige!) à ne jamais mettre d industriels concurrents dans la même allée. «Il a fallu fluidifier, banaliser, simplifier les flux, tant au picking qu au réapprovisionnement : FIFO, dimensionnement de zones tampons de picking», poursuit David Brissard qui fait état de quatre zones tampons au sol (une par zone de préparation). Elles stockent 650 palettes au sol de commandes préparées d avance, non encore affectables à des quais d expédition : chaque tampon sert en fait à dissocier les processus, lisser les activités entre la sortie du magasin de grande hauteur, le picking, et l expédition (en attente du camion). Des zones qui répondent aux particularités du métier : des flux très importants Le flux tendu impératif tant en réception qu en expédition Des commandes qui arrivent tout au long de la journée Un délai de traitement des commandes très court (moins de 1,5 heure) Un picking dense : références, 23 colis par ligne de commande, des expéditions qui vont d un colis à 18 palettes par jour, d où, en une journée, palettes en entrée et jusqu à palettes expédiées en tenant compte des spécificités de chaque entrepôt livré : mise en place de palettes intercalaires, utilisation de palettes locatives, intercalaires en carton Enfin l expédition simultanée d articles ayant jusqu à trois dates limites de consommation (selon délai de route et contrat date du client). De surcroît, la traçabilité s impose au travers du suivi des palettes de l usine jusqu à l entrepôt, grâce à la lecture du code SSCC avec des terminaux embarqués : 64 terminaux Intermec CV60 équipent les caristes. Les actions de fluidification ont requis la construction d une extension de picking de m² rendant homogène la capacité de stockage avec le besoin de présentation de l assortiment en picking, et d une extension de la réception de m² pour sécuriser la disponibilité des palettes (contrôle automatique des charges, tracking des palettes sur les convoyeurs). On a également paramétré le nombre maximum de préparateurs par allée pour éviter l engorgement, ainsi que les compétences de chaque préparateur. «Le picking vocal a été implémenté pour gérer le réapprovisionnement au moment pertinent, supprimer les attentes et engorgements aux postes de saisies de début et de fin de lot, baisser le taux d erreur», insiste David Brissard : «le picking vocal n avait pas pour objectif d améliorer la productivité, mais c était une imposition visant à fluidifier la préparation de commandes». Et David Brissard de constater que, «simultanément, le taux d erreur en préparation a chuté de 40 %». 34

35 Système d information : Carrefour choisit Generix Group pour accélérer la mise en place de ses Centres de Consolidation et de Collaboration Réduire les coûts financiers minimiser le stock, maximiser le taux de service Pour optimiser sa Supply Chain et approvisionner efficacement ses magasins, le groupe Carrefour a choisi les nouvelles solutions collaboratives "On Demand" de Generix Group. Pour déployer son modèle de Centre de Consolidation et de Collaboration (CCC), Carrefour a choisi les solutions collaboratives de Generix Group en mode SaaS (Software as a Service) Generix Group? C est cet éditeur de logiciel spécialiste de l écosystème de la grande distribution : les distributeurs, les prestataires logistiques et les industriels. Sa vocation? Fournir des solutions informatiques qui améliorent la performance Des solutions susceptibles d être déployées internationalement Generix peut se prévaloir d un portefeuille de clients de toute taille, depuis les grandes multinationales jusqu aux PME/PMI. Ce groupe est en fait le fruit de la fusion de trois sociétés : la société Generix, spécialiste de l ERP de la distribution de détail, la société Influe, spécialiste de l intégration de l EDI et des solutions d approvisionnement, et la société Infolog, éditeur de solutions informatiques pour la gestion d entrepôt et la gestion du transport. Les solutions d approvisionnement collaboratives sont nées des mouvements ECR (Efficient Consumer Response) visant à mieux travailler ensemble. Les industriels ont proposé à leurs clients de mieux maîtriser leurs flux d écoulement de produits au travers de schémas de collaboration. Sur la base d informations fournies par chacun de leurs clients, les industriels établissent une proposition optimale tant pour les besoins de chaque client que pour obtenir une Supply Chain plus fluide et plus économique. C est ce que l on a désigné par "Gestion Partagée des Approvisionnements" ou GPA, donnant naissance à la collaboration logistique. Schématiquement, les clients envoient des informations quotidiennes sur leurs ventes, sur leurs stocks, sur leurs promotions, et éventuellement sur leurs ruptures. Le fournisseur s équipe d un calculateur d approvisionnement qui a pour vocation d établir un optimum de livraison, de façon à l intégrer dans le système de gestion, puis d établir une proposition de livraison au client. Après acceptation de ce dernier, l industriel expédie ses marchandises vers les entrepôts et vers les magasins. Dans la "Gestion Partagée des Approvisionnements", il y a effectivement partage des responsabilités. Sur le marché français, cette base de collaboration a pris son essor à la fin des années quatre-vingtdix. Les solutions sous-jacentes ont été également déployées en Europe, en Asie, en Amérique latine et aux États-Unis. On a ainsi assisté à un premier pas vers l industrialisation de l approvisionnement. La GPA de la fin des années quatre-vingt-dix a permis d obtenir assez rapidement des bénéfices, et régulièrement à baisser les stocks de 50 % et à réduire simultanément les ruptures en entrepôt de 50 % : c est ce qu on a baptisé : "le deal 50-50". 35

36 Système d information : Carrefour choisit Generix Group Le pilote pour logistique accélérer de la mise la GMA en : place IPS Europe de ses Centres de Consolidation et de Collaboration Petit à petit vers la GMA La pression de plus en plus forte du marché a conduit à optimiser tout ce qui peut l être. Avec la hausse du prix des carburants, il est devenu prioritaire de pratiquer la collaboration logistique pour réduire le nombre de transports. Le développement durable est un thème majeur au sein des entreprises. Les pressions sont donc multiples. Voilà pourquoi l on essaie maintenant de réaliser la quadrature du cercle en cherchant simultanément à réaliser des livraisons de plus en plus fréquentes, à réduire les coûts de transport, à minimiser les émissions de CO2. Le principe adopté consiste à optimiser les réseaux logistiques et à jouer sur la capacité des acteurs à travailler ensemble sur des solutions gagnant-gagnant afin d optimiser la filière économique. On a donc cherché à combiner les flux, à travailler sur des solutions multifournisseurs Et ce, au travers de la "Gestion Mutualisée des Approvisionnements" ou GMA. C est là un mécanisme où plusieurs fournisseurs issus d un même territoire (ils ont des points de départ et des ponts de livraison communs) regroupent leurs livraisons en concevant dès l origine, des livraisons optimisées, en mettant en place des règles acceptées par tous et en exécutant un flux de calculs permettant d avoir un maximum de camions complets. Des gains significatifs ont été obtenus ainsi. Il est intéressant de noter que la collaboration logistique s est de la sorte établie entre groupes concurrents. Ceux-ci ont adopté une logistique commune et un calcul d approvisionnement commun. Les chiffres sont éloquents : lorsque l on part d une GPA déjà optimisée, et en y ajoutant le facteur de la mutualisation, on est parvenu au cours de ces cinq dernières années, en moyenne, à des baisses de stock de 19 %, avec simultanément une amélioration du taux de service. Cette mutualisation fonctionne aujourd hui auprès de plus de 40 entrepôts majeurs des grands distributeurs en France. Le concept a donné lieu à une très grande proactivité du côté des industriels. Ce concept a aujourd hui tendance à s étendre. Et Generix peut se targuer d être un acteur majeur de ce domaine dans les plates-formes informatiques qui sous-tendent le processus. La voie ultime de progrès consiste à impliquer un maximum d industriels (notamment des PME/ PMI) dans la collaboration logistique. Toutefois, ce que le distributeur peut réussir avec un nombre limité de grands industriels, il ne peut l appliquer directement à des dizaines de petits industriels (ou d industriels expédiant de petits volumes). D où l idée formulée avec un distributeur (Carrefour en l occurrence), pour "embarquer" un maximum d entreprises dans un schéma de fonctionnement qui allait permettre de mutualiser des flux de cinquantaines et pourquoi pas? de centaines d industriels expédiant chacun de petits volumes. C est le principe du "Centre de Consolidation et de Collaboration" ou CCC : un entrepôt (autrement dit le stock avancé du fournisseur) ayant pour vocation de réaliser une massification amont en vue d optimiser les flux en aval, ceux dirigés vers les entrepôts des distributeurs. Un principe qui génère moins de réceptions, des livraisons plus fréquentes, des stocks moindres. Bien entendu, pour que ce principe fonctionne, un système de gestion d entrepôt s impose. Il faut aussi, tant pour le flux amont, que pour le flux aval, avoir la capacité de calculer un approvisionnement qui reflète les consommations réelles, de façon à déterminer les commandes idéales à générer tant pour réapprovisionner une ou plusieurs fois par semaine les entrepôts des distributeurs par camions complets, que pour organiser le chargement de ce "Centre de Consolidation et de Collaboration" par les fournisseurs industriels. Ces derniers veulent bien entendu avoir à maintenir un stock minimal au sein du Centre de Consolidation et de Collaboration, car ce sont eux qui le supportent financièrement. 36

37 Système d information : Carrefour choisit Generix Group pour Au début, accélérer il y avait la mise la en GPA place de ses Centres de Consolidation et de Collaboration Gestion "On Demand" inside Les résultats sont ici encore éloquents : le taux de service est amélioré, ce qui implique pour l industriel une meilleure présence en linéaires, donc des ventes additionnelles, et des marges additionnelles. Au niveau des taux de rotation, il n y a pas photo, car on augmente les rotations des livraisons : on parvient à multiplier par un facteur 2 la rotation des produits et à diviser par un facteur 2 le nombre de jours de stock. Certes, on ne transporte pas 33 palettes tous les jours. Mais les résultats sont là : le transport s effectue de plus en plus souvent en camions complets. Comme l émission de CO2 est directement liée à ce dernier paramètre, d autres économies sont susceptibles d être générées. Pour gérer tous ces flux, Generix Group a développé des moteurs d approvisionnement de nouvelle génération, simples (pour l utilisateur), mais sophistiqués (pour le calcul des prévisions), permettant, à partir de la vente aux consommateurs, d en déduire l approvisionnement à réaliser par chaque fournisseur. On retrouve ces moteurs dans la solution baptisée Akila destinée au réapprovisionnement des grands distributeurs. Generix Group dispose par ailleurs d une solution de gestion d entrepôt, en l occurrence Infolog qui gère plus de 180 centres de distribution dans le monde, auxquels s ajoutent les Centres de Consolidation et de Collaboration. Generix Group délivre ses systèmes informatiques, soit en mode "licence", soit en mode SaaS (Software as a Service) : plutôt que d acheter une licence et une infrastructure informatique, plutôt que d avoir à les exploiter et les maintenir, l utilisateur n a plus qu un lien dirigé vers un serveur. Il achète un service à la demande et ne paie que ce qu il a consommé. Le système commercialisé par Generix Group à Carrefour et à ses fournisseurs associe : - Une plate-forme standard de gestion d entrepôt Infolog en mode "On Demand" autorisant des déploiements rapides et un mode de consommation à la demande adapté aux attentes des fournisseurs, - Un portail collaboratif Web pour assurer aux utilisateurs de Carrefour et aux fournisseurs la traçabilité complète des transactions commerciales et des stocks, ainsi que la synchronisation parfaite des informations et des flux, - Un outil de gestion mutualisée des approvisionnements pour optimiser le circuit et le remplissage des camions. 37

38 Système d information : Carrefour choisit Generix Group Le pilote pour logistique accélérer de la mise la GMA en : place IPS Europe de ses Centres de Consolidation et de Collaboration Fernand Damotte Il faut convenir avec Fernand Damotte, International Development Director, en charge des solutions d approvisionnement collaboratives chez Generix Group, que l éditeur a hérité du savoir-faire d Influe, «leader mondial de la gestion partagée des approvisionnements (GPA) Nous avons une base installée d environ 500 clients dans le monde Nous équipons de nombreux grands groupes». La solution de GPA baptisée EWR Plus s est imposée comme l outil de référence sur le marché de la Gestion Partagée des Approvisionnements. Pour faire face à la demande croissance de réduction des stocks par les distributeurs, a été développé EWR MP [comme Mode Pooling], rebaptisé EWR On Demand, qui constitue un service de mutualisation des transports et de l approvisionnement entre plusieurs industriels : on y retrouve l arsenal des messages EDI indispensables pour les échanges entre partenaires de la mutualisation, des moteurs de calcul des prévisions à court terme (autrement dit de tendances, données indispensables pour remplir les deux prochains camions de livraison), et, pour chacun des industriels présents dans le pool, le calcul des besoins, le formatage au jour le jour des camions complets en tenant compte des unités logistiques référencées chez chacun (ce faisant, en effectuant correctement les arrondis de palettes), enfin la proposition de livraison combinée envoyée au distributeur, que ce dernier va ensuite accepter à l instar de ce qui se pratique en GPA Bien entendu, sous la coordination d un tiers de confiance appelé à assurer l arbitrage entre les industriels (concurrents de plus en plus souvent) présents dans le même pool Des industriels qui ne se voient pas et qui ne peuvent même pas supputer ce que fait leur voisin. «Force est de constater, avec Fernand Damotte que ce processus est aujourd hui bien industrialisé : le système est de plus en plus fluide, il y a très peu de modifications de la part des distributeurs». Une société qui souhaite externaliser son outil de GPA peut faire usage du logiciel EWR On Demand, plutôt que d héberger des logiciels à demeure. Or, pour pratiquer correctement la GMA, les industriels doivent travailler avec le même système pour qu un calcul global puisse être exécuté et que la mutualisation soit menée à bien : ils feront tous usage du même logiciel EWR On Demand. «C est ainsi que Henkel a basculé d une solution logicielle vers la solution hébergée en se dirigeant vers la mutualisation», dit Fernand Damotte. En effet, Henkel explique dans sa brochure "Partager notre politique de Développement Durable" qu il a mis en oeuvre une démarche logistique collaborative pour une meilleure efficacité des coûts et des flux et qu il intervient dans les deux projets de pooling : - Le projet Détergents HeCoRe : depuis 2006, la branche Détergents mutualise 100 % de son entreposage et 30 % de ses livraisons avec d autres industriels (Reckitt Benckiser et Colgate) autorisant ainsi une diminution du nombre de camions sur les routes (800 camions en moins par an), soit une réduction de 20 % du trafic, et litres de gazole en moins consommées par an. - Le projet Cosmétiques CHangeS (C comme Colgate, H comme Henkel, G comme GSK et S comme Sara Lee) : depuis 2007, la branche Cosmétiques partage 6 entrepôts avec d autres industriels pour une gestion mutualisée des approvisionnements, et avec pour résultats : 50 % de camions en moins sur les routes et 10 % de qualité de service en plus. 38

39 Système d information : Carrefour choisit Generix Group pour accélérer la mise en place de ses Centres de Consolidation et de Collaboration Aujourd hui, une dizaine de pools sont à l ouvrage en France, impliquant sept enseignes (Carrefour, Auchan, Système U Ouest et Sud, Match, Cora, Le Galec SCAP nord, Casino à Saint-Laurent-de-Mure) et une trentaine d industriels intervenant dans le domaine des produits stockables de grandes consommations : détergents, produits d hygiène, papiers, épicerie Certains industriels atteignent 50% de leurs volumes en GMA au niveau national : on n est donc plus en face d un concept restant à déployer, mais d une réalité industrielle. En mutualisant les moyens logistiques et de transport de deux ou trois industriels, en organisant des livraisons quotidiennes plutôt qu une à trois fois par semaine, et en adaptant leurs Conditions Générales de Vente, ces industriels (souvent concurrents) ont la capacité de livrer leurs clients de la grande distribution en camions complets. Force est néanmoins de constater une extrême prudence et la très grande discrétion dans la manière de procéder de ces industriels, pour que la mutualisation ne soit pas requalifiée d entente. «Nous n avons pas pour vocation d opérer nos propres systèmes», poursuit Fernand Damotte, pour qui, «ces systèmes sont pris en charge par des opérateurs logistiques ou des opérateurs de services». Des collaborations ont ainsi été mises en place avec des prestataires logistiques comme FM Logistic (projet Cosmétiques CHanGeS) ou Kuehne+Nagel (projet HeCoRe). «D autre part, nous constatons depuis deux ans que dans tous leurs cahiers des charges, les industriels demandent aux prestataires logistiques s ils ont la capacité de pratiquer une gestion mutualisée des approvisionnements», note Fernand Damotte pour qui «la GMA constitue un argument des prestataires logistiques pour attirer des industriels dans leurs plates-formes». Mettre en place une GMA requiert néanmoins un certain nombre de réglages pour que le processus soit parfaitement efficace. Aux dires de Fernand Damotte, «les industriels préfèrent mener avec un partenaire choisi, sur un périmètre limité, un certain nombre de tests avant le déploiement de la GMA à grande échelle et de bénéficier du potentiel relativement important d économies Ce qui explique leur discrétion au départ pour le moins, de façon à être assuré de disposer des bons paramètres avant d être sollicités par la grande distribution». On a constaté sur tous les pools la capacité à baisser rapidement les stocks Sachant que l on n a pas encore atteint tous les bénéfices possibles, et que certaines révisions de processus s avèrent trop coûteuses pour les industriels. Ainsi en est-il par exemple des unités logistiques : celui qui livre aujourd hui des palettes complètes, acceptera peut-être de réadapter ses unités logistiques de livraison et de passer progressivement à la couche, là où le besoin se fait sentir, mais refusera ostensiblement de passer à la préparation au carton complet pour satisfaire les exigences de la GMA compte tenu des coûts industriels que celapourrait impliquer. Ces industriels pourraient en outre avoir tendance à arrêter le développement de leurs processus de mutualisation pour ne pas atteindre un niveau d exigences trop contraignant. «Quoi qu il en soit, sur des pools en GMA, Carrefour a annoncé avoir réduit ses stocks de 19% après trois mois, et amélioré son taux de service de 0,5 point», précise Fernand Damotte. 39

40 Système d information : Carrefour choisit Generix Group Le pilote pour logistique accélérer la de mise la GMA en place : IPS Europe de ses Centres de Consolidation et de Collaboration Les CCC exploitent un portail On Demand Les Centres de Consolidation et de Collaboration (CCC) préconisés par Carrefour utilisent un portail 3C également conçu On Demand par Generix : cette solution permet d opérer complètement le CCC. Dans le CCC se trouvent stockées les marchandises appartenant aux industriels. Il satisfait les commandes des magasins de distribution via les entrepôts secondaires appartenant aux distributeurs. Deux besoins d approvisionnement y sont donc couverts : - L approvisionnement des différents entrepôts de distribution que livre chaque CCC, - La préconisation de relivraison des marchandises que maintient chaque industriel dans le stock avancé du CCC. En quête de baisse des stocks, nombre de distributeurs s intéressent au concept du CCC, tant en France que dans d autres pays dont la géographie est relativement vaste (les grands pays européens en particulier tels que l Espagne et l Italie où des projets de GMA sont en phase pilote). Qui dit mutualisation, pense réduction des transports puisqu ils sont mutualisés, et par voie de conséquence de l empreinte carbone. Un projet de mutualisation comporte par conséquent un volet "Green Supply Chain" mis en avant par les directions générales des entreprises industrielles concernées, et bien reçu par les distributeurs. «Voilà pourquoi on nous demande de disposer très tôt de calculs de gains financiers, mais aussi d empreinte verte», souligne Fernand Damotte. What else? Avec l évolution de la GPA qui permettait de réassortir le stock en entrepôt, vers la GMA et les CCC, le logiciel de Generix a été complètement réécrit pour prendre en compte la multitude d innovations apparues au fil des ans Plus de dynamique vis-à-vis des promotions Capacité à intégrer des flux mixtes, associant des produits en cross-docking et d autres produits en flux stockés pour satisfaire des réalités économiques différentes. «Le mot GMA devrait par conséquent évoluer», concède Fernand Damotte : «nous mettons de plus en plus souvent en avant la collaboration logistique, de façon à optimiser les flux (stockés et cross-dock) entre un client, un fournisseur et le prestataire logistique qui l opère dans des conditions de performance optimale avec l obligation de mettre en oeuvre un projet vert». Demain, les projets de collaboration logistique devraient pouvoir hériter des travaux de R&D sur les prévisions multiniveaux ayant donné naissance chez Generix au logiciel Akila d approvisionnement des entrepôts et des points de vente, successeur du logiciel ApproPlus développé par Influe, considéré comme le grand frère d EWR. Les prochaines générations de logiciels de collaboration logistique On Demand devraient pouvoir bénéficier de la remise en cause des moteurs de prévision, et tenir compte de la nature des données disponibles. 40

41 Système d information : OCS de CTS Le pilote logistique de la GMA : IPS Europe À l origine de l informatique mutualisée, il y a le progiciel OCS (Optimisation des Commandes et des Stocks), conçu et réalisé par le Centre Télématique Services (CTS) pour satisfaire les exigences de Mars Unisabi en quête de GPA. Conseil en systèmes informatiques, et éditeur de logiciels, CTS est une SARL née le 1er juillet 1986 à Orléans et gérée par son fondateur Alain Vincent. Au 31 décembre 2009, elle annonçait un chiffre d affaires de 1,382 M pour un effectif de 15 personnes. C est aujourd hui Alain-Jacques Vincent, son fils, qui a la responsabilité informatique et technique de l entreprise et qui poursuit le développement du logiciel OCS de gestion des approvisionnements. «En 1989, le groupe Mars Masterfood représenté par Bruno Bourgeon, a confié au Centre Télématique Services la réalisation du premier logiciel de gestion partagée des approvisionnements avec Promodès», narre Alain-Jacques Vincent : «nous recevions alors les états d inventaire (sorties et stocks) via le Minitel l EDI n existait pas encore». Parmi les premiers industriels clients de CTS figuraient Reckitt Benckiser, Colgate et Unilever. «Par la suite, Maël Barraud créait sa propre entreprise : Influe, avec qui un premier accord était signé pour la vente du logiciel de OCS Avant qu il ne crée son propre progiciel concurrent, EWR». Il n empêche qu OCS continuait à se développer pour Mars et pouvait se targuer de trouver L Oréal parmi sa clientèle (en l occurrence LaSCAD, Gemey, Garnier), gagnant même récemment des parts de marché avec des clients prestigieux tels que Lu, Danone, Kraft. «Aujourd hui, une soixantaine d entreprises, des grosses sociétés, comme des PME/PMI font de la GPA avec notre solution», précise Alain-Jacques Vincent ajoutant : «nous avons lancé la GMA en 2006 avec FM Logistic qui démarrait le premier pool associant Benedicta et Nutrimaine, auquel s est joint ultérieurement Pastacorp». Toujours en 2006, le logiciel OCS était mis en place par ID Logistics sur sa plate-forme de Cavaillon. Apparemment, d autres prestataires logistiques sont dans les starting-blocks pour lancer des projets similaires associant le logiciel OCS à leur propre système de gestion d entrepôt. De son côté, IPS Europe, le 4PL (4th-Party Logistics Provider) de la GMA, a mis en oeuvre le logiciel OCS dans un pool regroupant Kimberley-Clark et Kellogg s, ainsi que dans un autre projet de pool resté confidentiel. FM Logistic ID Logistics IPS Europe Les premiers essais de GMA sont apparemment transformés. «Depuis le début de l année, nous constatons le passage à la vitesse supérieure», constate Alain- Jacques Vincent. 41

42 Système d information : OCS de CTS L Optimisation des Commandes et des Stocks En somme, CTS développe un logiciel polyvalent, en l occurrence OCS, tant pour la GPA (Gestion Partagée des Approvisionnements) que pour la GMA (Gestion Mutualisée des Approvisionnements). Un logiciel qui gère 20 enseignes et 200 entrepôts, et sait traiter les produits standards, comme les promotions, la gestion en palettes, en couches, boxes, cartons, unités consommateurs Plus de clients en France l utilisent : Andros, Cadbury, Dior, Emtec, Fischer, Fujifilm, Heineken, Intermarché, Lactel, Materne, Minute Maid, Ryssen, Whirlpool «Certains clients tels que Cristal d Arques exploitent notre logiciel pour des relations de fournisseur à fournisseur, par exemple pour le réapprovisionnement en juste à temps et si possible en camions complets, d un industriel par un producteur d emballages», poursuit Alain-Jacques Vincent : «ainsi en est-il de l approvisionnement d Amora en pots de verre. OCS reçoit chaque semaine le plan de production d Amora, découpe ce plan de production en camions complets, y ajoute le stock de sécurité et réapprovisionne l usine en juste à temps». Dans un autre contexte, celui du projet FastNet de Lu, OCS reçoit les commandes des distributeurs (Carrefour, Auchan ). L heure et la date de préparation de chacune de ces commandes sont fournies par un système interne de Lu. OCS traite ce portefeuille de commandes et effectue leur découpage en camions complets de façon à réapprovisionner en juste à temps l entrepôt de préparation, par l usine de fabrication des produits Lu. «Le stock de l entrepôt de préparation a pu être réduit à 3 heures seulement», admet Alain- Jacques Vincent. Quid du domaine de la GPA traditionnelle? De nombreuses références peuvent être citées. Ainsi en est-il du groupement Intermarché (Les Mousquetaires) qui a choisi OCS pour le réapprovisionnement de ses 38 bases logistiques en France (produits frais, secs, mixtes, gel et marchandises générales) par sa propre infrastructure de production qui lui garantit une royale indépendance d approvisionnement : ses unités de production représentent 60 sites en France, un chiffre d affaires de 2,9 milliards d euros en 2009, et plus de collaborateurs, ce qui en fait un acteur incontournable de l industrie agroalimentaire. Une quinzaine de ces usines ont été équipées par CTS, notamment celles d embouteillage de l eau, du vin, ainsi que le "moulin" de production de pain congelé. OCS, logiciel simple, orienté utilisateur OCS est un logiciel en français et en anglais : chaque utilisateur a son code d accès et son mot de passe pour assurer la confidentialité des échanges. Tout est filtré : chacun ne voit que les informations le concernant, mais les calculs prennent en compte l ensemble des données des différents industriels appartenant à un même groupe. Différents utilitaires servent à paramétrer le logiciel, définir le groupe d appartenance (les différents industriels avec qui la mutualisation est effective) ou les modes de transport (des camions, des wagons ) qui seront mutualisés. S y ajoute une phase d interfaçage, en l occurrence les "tuyaux" EDI permettant de recevoir les états d inventaire et de renvoyer les ORDERS à chacun des industriels. Une phase d automatisme est également prévue pour confier à OCS les travaux de nuit : le matin, l utilisateur n a plus qu à valider les propositions de commandes reçues au cours de la nuit. 42

43 Système d information : OCS de CTS Système d information : OCS de CTS Enfin, une phase de reporting sert à l ensemble des analyses : mesure de la qualité de service, détermination de la couverture moyenne, analyse de l unité logistique optimale, visualisation des sorties et des stocks, analyse des manquants, suivi des modifications de propositions Le coeur d OCS se trouve sous l onglet "préparation", où l on peut la fiche propre à chaque produit (fond de rayon ou promotion) et donnant sa description (nombre d unités consommateur dans un même carton, nombre de cartons par couche, poids de la palette, etc.), intégrant les codes à barres de l unité consommateur, du carton, de la palette Chaque distributeur possède des entrepôts à approvisionner : pour chaque entrepôt, sont fixées des règles de calcul (taux de service, nombre de jours de stock ), le délai de réapprovisionnement, les jours de livraison autorisés, le mode de livraison (camions de 33 palettes, wagons complets, nombre de points volumétriques ou de points tarifaires ). Les produits à stocker dans chaque entrepôt sont indiqués dans le référencement. Il suffit dès lors de "brancher les tuyaux" pour que l industriel reçoive chaque jour par EDI l état d inventaire, les sorties de l entrepôt et le niveau de stock, puis, compte tenu de la couverture désirée par le distributeur, de déterminer la quantité à réapprovisionner en palettes complètes, en couches ou en cartons, et ce, à la bonne date, en tenant compte des règles imposées. Et pour constituer le camion complet, l outil informatique analyse tous les produits susceptibles de compléter un camion, saupoudre les places disponibles au sol sur tous les produits (ceux les plus près du stock minimal), par des itérations successives de façon à ce que la couverture de stock soit homogène en finale. Dans le cas de la mutualisation des livraisons de quelques industriels ayant à réapprovisionner le même entrepôt de distributeur, OCS considère la totalité de leurs produits et propose la constitution d un camion complet en tenant compte des couvertures de stock à respecter par chacun des industriels dans leurs contrats respectifs signés avec les distributeurs. OCS reçoit chaque nuit l état d inventaire (sorties de stocks, manquants) des différents industriels présents dans le pool, intègre ces données, prend en compte le plan de promotion et ceux des produits dont le stock est proche du seuil minimal. Le distributeur peut imposer également la satisfaction d une "commande imposée" pour les magasins, appelée à être livrée en cross-docking : OCS, positionne d abord cette "commande imposée" dans le camion, puis complète le camion. Le processus se poursuit automatiquement jusqu à ce que le camion soit plein : le tiers de confiance n a plus qu à décider des livraisons compte tenu des règles communes. Il peut augmenter la fréquences de livraison en livrant moins à chacun C est le principe même de la GMA. 43

44 Système d information : GOLD Topase, le moteur d approvisionnement dédié à la grande distribution GOLD d Aldata est une suite logicielle complète pour la Supply Chain, conçue spécialement pour répondre aux besoins des industries de la grande distribution et du commerce de gros. Au sein de cette suite, GOLD Topase permet d optimiser les flux de stocks en améliorant les taux de service aux clients et en réduisant les coûts de stockage des marchandises de la grande distribution. Trois options flexibles sont proposées : la passation de commande assistée par ordinateur, l optimisation du réapprovisionnement de la centrale d achat, et le réapprovisionnement en fonction de la prévision de la demande. «Pour l optimisation des approvisionnements des entrepôts et des magasins, nous proposons la solution GOLD Topase, que nous avons acquise voici huit ans environ auprès de la société Omegamax», indique d emblée Patrick Buellet, chief strategy officer au sein du groupe Aldata Solution SA. «Aujourd hui, GOLD Topase peut certes être utilisé dans le cadre d une GPA ou d une GMA, à ceci près que ce logiciel ne dispose pas de moteur EDI pour l échange de données informatisé». Une solution qui est exploitée par de grands distributeurs comme Auchan pour la gestion partagée des approvisionnements de produits MDD (à Marque De Distributeur) : les propositions de commandes sont envoyées dans l outil informatique qui en assure la validation en mode automatique. Habituellement, le moteur Topase sert à optimiser les commandes, par exemple en cherchant à préparer des camions complets ou en optimisant la fréquence d approvisionnement «Ce moteur est implémenté chez quasiment tous les grands distributeurs, qu il s agisse d Atac, d Intermarché, de Système U, ou de Netto en Allemagne, de Price Chopper ou de Smart&Final aux États-Unis, ainsi que chez des sociétés de "food service" comme Transgourmets, Nash Finch Seuls manquent finalement à l appel, les groupes Carrefour et Casino en France, qui sont néanmoins clients d autres solutions d Aldata». Il est un fait qu en France, pour l optimisation du réapprovisionnement de leurs entrepôts, Carrefour a fait le choix d EWR MP (Generix), tandis que Casino a sélectionné la solution Advanced Warehouse Replenishment by E3 de JDA Software. Cela se passait en 2002, à l époque où Aldata ne disposait pas encore d une solution éprouvée d optimisation des approvisionnements. «Il n empêche qu aujourd hui, Vindémia, la filiale de Casino dans l Océan Indien (La Réunion, Mayotte, Madagascar et l île Maurice), a fait le choix de notre solution Topase pour le réapprovisionnement de ses enseignes d hypermarché (Jumbo), de supermarchés (Score) et de ses magasins de proximité (Spar et Vival)», note Patrick Buellet : «il en va de même pour l enseigne Franprix-Leader Price (autre société du groupe Casino) qui implémente en ce moment GOLD Topase, tandis que cette même solution d optimisation est en place chez Monoprix Cette enseigne faisant partie à 50% du groupe Casino (l autre moitié du capital est détenue par le groupe Galeries Lafayette). À l évidence, Topase est véritablement un moteur d optimisation d approvisionnement dédié au monde de la grande distribution». 44 Patrick Buellet

45 Carrefour : Les Centres de Consolidation et de Au début, Collaboration il y avait la GPA Une fréquence de livraison élevée Des délais réduits Pas de stock inutile sur la chaîne d approvisionnement des magasins Pour relever ce challenge logistique multiple, Carrefour préconise un nouveau modèle de mutualisation, celui du Centre de Consolidation et de Collaboration (CCC). Jean-Michel Bru «Carrefour a l ambition d être le commerçant préféré des Français», rappelle Jean-Michel Bru, directeur des relations extérieures Supply France chez Carrefour : «ceci impose en particulier de respecter certains fondamentaux Ne serait-ce, pour le client, que de toujours trouver tous les produits qu il désire. L une des réponses de Carrefour consiste à assurer la disponibilité des produits de l assortiment dans les linéaires de ses magasins, quel que soit leur format». La France fait certes partie des bons élèves de l Europe. Pour autant, nous peinons à améliorer significativement, au niveau macroscopique, le taux de service aux consommateurs : selon ECR France, le taux de rupture plafonne autour de 7 % pour les ruptures d une journée complète et de 3 % pour les ruptures en cours de journée (Source : références consommateurs les plus achetées, HM). ECR France a choisi de définir la rupture du point de vue du consommateur en situation d achat : "un produit est dit en rupture en magasin lorsque le consommateur ne peut l acheter, ne l y trouvant pas, alors que ce produit est habituellement présent dans le(s) linéaire(s)". La sanction des consommateurs est immédiate : pour 69 % d entre eux, ils acceptent en cas de rupture en linéaires, une substitution de produits pour la première fois (essentiellement vers un produit similaire d une autre marque). Mais la répétition des ruptures aggrave les conséquences, puisque si, pour 31 %, ils n achètent pas la 1er fois, ce taux croît à 50 %, puis à 70 % les fois suivantes. Concrètement, si les produits désirés ne sont pas présents en temps voulu et en quantité voulue, le consommateur aura tendance à "zapper" et à se rendre chez le concurrent. Dans un contexte économique difficile, l enjeu de chiffre d affaires correspondant aux ruptures est de 6,35 % du CA sur l année 2009 en hypermarchés (auxquels il faudrait ajouter le "non-food", les supermarchés et la proximité). (Source ECR France) Des fréquences plus élevées, des délais de livraison réduits, des stocks optimums Les voies d amélioration sont nombreuses. Toutefois, selon Carrefour, «l un des leviers pour répondre à ce problème de disponibilité des produits est d être capable d assurer une fréquence de livraisons élevée en magasins, avec des délais de livraison réduits, et de ne livrer que les besoins nécessaires pour couvrir les ventes du magasin». Il s agit par conséquent de ne constituer (à terme) qu en magasins, des stocks utiles sur la chaîne d approvisionnement. Utiles «En effet, ce sont des stocks qui permettront d assurer la présence des produits dans les linéaires et répondre aux besoins de nos clients, et au-delà, de réduire le coût des immobilisations sur l ensemble de la chaîne». Ces chiffres sont à comparer au niveau de stocks qu il est nécessaire de détenir sur l ensemble de la chaîne pour satisfaire les clients pénétrant chaque jour dans les magasins : sur certaines familles en PGC, ce niveau est disproportionné, puisqu il est compris entre 50 et 80 jours Il y a semble-t-il une incohérence au niveau de la performance globale, entre la fréquence des débits, le niveau des stocks nécessaires dans le magasin pour satisfaire ces débits, et la performance amont (distributeurs et industriels). «Il fallait transformer vite cette logique de fonctionnement coûteuse, inefficace, tout en maîtrisant le changement», ajoute Jean-Michel Bru. 45

46 Carrefour : Les Centres de Consolidation et de Le pilote logistique Collaboration de la GMA : IPS Europe Le cahier des charges de cette transformation est clair : une fréquence élevée Des délais de livraison réduits Pas de stock inutile sur la chaîne Pour satisfaire un tel cahier des charges, plusieurs alternatives sont envisageables et notamment : 1) La voie la plus directe : les fournisseurs sont capables de respecter ces modalités, compte tenu des volumes qu ils échangent avec le distributeur, au travers de livraisons complètes à fréquences élevées et à délais réduits La voie directe allant du fournisseur au magasin avec un passage en cross-dock sur les entrepôts de distribution de Carrefour, désignés sous le vocable "entrepôts de zone" ou "entrepôts secondaires". 2) La mutualisation des moyens logistiques et de transport lorsque les fournisseurs n ont pas les volumes suffisants, ni le process, ni les outils, ni les ressources pour répondre à cette demande : il leur est alors demandé de passer dans un schéma de mutualisation, dénommé également de consolidation. Ce second schéma concerne plus naturellement un grand nombre de PME et de TPE. Deux nouvelles alternatives sont envisagées pour passer à la mutualisation, qui consiste à regrouper leurs flux de marchandises sur des sites communs, en mettant en oeuvre des moyens logistiques communs : a) Le pooling : au travers de ce schéma désormais éprouvé, certains fournisseurs, plutôt parmi les plus importants, mutualisent entre eux leurs moyens, leurs flux, leurs camions dans le cadre d une démarche opportuniste, et répondent ensemble à la contrainte de base (fréquence élevée, délais de livraison réduits, sans stock inutile). Les fournisseurs gèrent leurs stocks et leurs flux dans un entrepôt primaire de consolidation, et approvisionnent des entrepôts secondaires de distribution, c est-à-dire des plates-formes de transit sur lesquels passent des flux en cross-dock vers les magasins. Ils travaillent par lots homogènes. Des problèmes d arbitrage peuvent toutefois survenir lorsque les aléas commerciaux (une promotion notamment) nécessitent de remplir le camion au-delà de la part qui est allouée à chacun : le pooling est un schéma certes robuste, mais rigide. C est une GMA sous contrainte La contrainte de devoir répartir les volumes disponibles dans le camion de manière concertée, mais stricte. En outre, si un fournisseur n a pas besoin de la part qui lui est dédiée dans le camion, mais dispose toutefois de plus de volume que nécessaire, il aura tendance à remplir tout de même l espace libre, générant ainsi un surstock. Cette GMA sous contrainte ne progresse plus dès lors qu un plateau a été atteint (une réduction de stock de plusieurs jours obtenue par rapport à la situation précédente). «Cette GMA est teintée de l esprit ancien», estime Jean-Michel Bru : «il n empêche que nous accompagnons ces fournisseurs, et nous sommes même innovateurs en matière d échanges d informations». Pour mettre en place le pooling, Carrefour s est inspiré des expériences anglo-saxonnes (Tesco, Sainsbury s) mises en oeuvre depuis quinze ans dans un climat plus facile qu en France, où, s exercent traditionnellement des rapports de force, des négociations industrie-commerce qui prennent parfois le pas sur l aspect collaboratif. 46 b) Il est une autre catégorie de fournisseurs, les plus nombreux au demeurant, qui sont essentiellement des PME et des TPE. Ils ont des volumes insuffisants, livrent de manière dispersée, voire atomisée, avec des schémas de livraison complexes, des performances insuffisantes, des délais souvent prohibitifs Cette conjonction de volumes insuffisants et de maturité logistique susceptible d être améliorée, conduit à orienter ces fournisseurs vers un nouveau schéma de consolidation, celui du Centre de Consolidation et de Collaboration (CCC). Il s agissait de demander aux fournisseurs de regrouper leurs marchandises dans un même entrepôt de consolidation. Dans le cadre de cette démarche innovante, Carrefour a joué le rôle de facilitateur pour aider à la mutualisation et livrer les marchandises aux magasins via de telles plates-formes de transit. Pas de stock intermédiaire, mais un seul stock consolidé sur le CCC, et bien sûr un stock en magasin pour répondre aux cycles d approvisionnement entre deux livraisons (en tenant compte des aléas des ventes). En 2005, avec l appui d un prestataire logistique (ID Logistics), cette solution novatrice a été créée de toutes pièces, permettant de satisfaire le cahier des charges : le premier Centre de Consolidation et de Collaboration a été implanté à Cavaillon.

47 Carrefour : Les Centres de Consolidation et de Collaboration c) Après l expérience réussie avec ID Logistics entre 2005 et 2007, Carrefour a engagé avec d autres prestataires un maillage du territoire français. Aujourd hui, ce sont 8 Centres de Consolidation et de Collaboration qui ont été mis en place avec 5 prestataires logistiques (DHL Exel Supply Chain, Geodis, Kuehne + Nagel, Norbert Dentressangle, STEF TFE), pour la livraison de produits alimentaires de grande consommation, de surgelés, et de produits non-alimentaires. Ce processus permet de livrer en fonction du besoin. «Nous avons l ambition de mailler tout le territoire avec 12 à 15 Centres de Consolidation et de Collaboration multimétiers à l horizon 2011», précise Jean-Michel Bru pour qui, «il y a lieu de repérer les territoires, en particulier dans l ouest de la France qui ne sont pas suffisamment couverts, à la fois par des entrepôts existants et par des entrepôts créés de toutes pièces». Il est clair que le principe du Centre de Consolidation et de Collaboration n est pas la propriété intellectuelle de Carrefour, ni celle des prestataires : rien ne s oppose à ce qu en région, dans des bassins industriels, les mêmes principes soient mis en oeuvre par un leader ou un groupe de fournisseurs qui mutualisent eux-mêmes leurs ressources, leurs volumes et leurs transports. Une plate-forme avancée des fournisseurs Chacun de ces CCC est géré par un prestataire logistique. Carrefour lui apporte ses volumes et s engage à approvisionner ses magasins via ces centres de consolidation. Le distributeur apporte également son concours pour que le CCC ait des conditions d exploitation performantes. Néanmoins, ce sont les fournisseurs qui, contractuellement avec chacun de ces prestataires, engagent la négociation et précisent les conditions de gestion de leurs stocks dans ce CCC. Pour Jean-Michel Bru, «le CCC est donc une plate-forme avancée du fournisseur, où un espace lui est réservé». Plusieurs principes simples ont été fixés dès le départ : ils s avèrent toujours pertinents aujourd hui. 47

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