Etang de Vendres mars 2010

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1 Etang de Vendres mars 2010

2 sommaire 1. INTRODUCTION SUIVI HYDROLOGIQUE DU FIL MED RESULTATS DU SUIVI DES PARAMETRES HYDROLOGIQUES Température de l eau Salinité Oxygène dissous DIAGNOSTIC DE L'EUTROPHISATION DIAGNOSTIC ESTIVAL DE L EAU ET DU PHYTOPLANCTON EVOLUTION PLURIANNUELLE CONCLUSIONS...141

3 Introduction L étang de Vendres fait partie des zones humides de l embouchure de l Aude et est inclus, à ce titre, dans le périmètre du SAGE Basse Vallée de l Aude. La définition d un plan de gestion de ces zones humides, initiée en 2003 par le Syndicat Mixte d aménagement et de développement de la Basse Vallée de l Aude (SMBVA) a permis de fixer les actions à mener sur cet étang afin d atteindre l objectif fixé par les acteurs locaux et repris par le SAGE qui est la restauration de la roselière, au sein de la mosaïque de milieux humides qui constitue l étang. Ces actions ont concerné d une part la gestion des échanges entre la lagune de Vendres et la mer au niveau de la vanne du Chichoulet et d autre part l établissement d un programme des travaux à réaliser afin d améliorer les apports d eau douce et la circulation des masses d eau dans la zone confinée du Grand Clair, située au nord de la lagune. En 2009, les deux stations d épuration du village de Vendres (bourg et bord de mer) ont été mises aux normes et les points de rejets optimisés afin de favoriser une meilleure circulation des eaux résiduaires dans les roselières et d en réduire l impact sur les plans d eau. Ce chapitre présente les résultats des suivis hydrologiques réalisés en 2009 dans le cadre du Forum Interrégional des Lagunes Méditerranéennes (FIL MED, anciennement RIGL Réseau Interrégional des Gestionnaires de Lagunes) par le SMBVA et du suivi de l état vis-à-vis de l eutrophisation dans le cadre du RSL.

4 134 Figure 7. 1 : Présentation de l étang de Vendres et de son bassin versant.

5 135 Figure 7. 2 : Localisation des stations de prélèvements du RSL et des autres programmes de surveillance opérés sur l étang de Vendres. Etang de Vendres mars 2010

6 Suivi hydrologique : suivi du FIL MED Les suivis du FIL MED font suite aux suivis du RIGL et du Fogem, mis en place en 1999, par l association Patrimoine et Nature, qui suivait à l époque 11 stations. A partir de 2004, le SMBVA a pris le relais et poursuivi les mesures hydrologiques au niveau de 8 stations. Chaque point a été stratégiquement choisi selon des critères : d apports d eau, pour le pont des Pâtres (jonction avec l étang de La Matte - point 19), le Canal de Californie (prise d eau sur la rivière Aude, située en amont du barrage anti-sel point 18), le temple de Vénus (exutoire de la Carriérrasse point 22), l Aude aval (point situé en aval du barrage anti-sel point 16), la vanne du Chichoulet (exutoire de l étang et jonction avec la mer point 15), représentatifs d un secteur en bonne ou mauvaise santé, pour le grand clair (point 21), le clair Batiste (point 20) et le Capel (point 17) (Figure 7. 2) Résultats du suivi des paramètres hydrologiques Température de l eau Les courbes de températures sont relativement homogènes entre les différents points de suivi et ont varié entre 1,4 et 29,3 C sur l année. Les températures hivernales enregistrées en 2009 ont été nettement plus basses quand (6 C), et les températures estivales nettement plus élevées ( : 26 C) Salinité L objectif principal de l étang de Vendres est la réhabilitation de la roselière. Le seuil de tolérance à la salinité du roseau est de 15. Sur l ensemble des stations suivies, la salinité varie de 0,4 à 26,6. Les salinités des stations Grand Clair et Clair Baptiste, situées sur le même plan d eau, sont relativement similaires. Le point du Grand Clair est le point de référence concernant la gestion de l eau dans l étang. Il est sous l influence de l ensemble des autres stations de l étang et notamment du Capel. La salinité à la station Chichoulet présente des variations résultant de la manipulation, courte et régulière, de la passe à poissons. Ces variations de salinité n ont aucun impact sur le milieu car la diffusion reste très faible.

7 137 Le Capel est le secteur le plus problématique avec des pics de salinité atteignant 26. Ces pics s expliquent principalement par des entrées d eau salée non maitrisées et coïncident avec les dates d ouverture de la chasse aux gibiers d eau. De plus, étant donné les faibles niveaux d eau à cette période, ces entrées d eau impactent l ensemble de l étang et posent donc problème pour le développement de la roselière Oxygène dissous L évolution de l oxygène dissous est très hétérogène sur l ensemble des stations suivies. Les concentrations mesurées ont varié de 0,3 à 14,6 mg/l, sachant qu à partir de 4 mg/l les organismes subissent des stress biologiques. Les données critiques à la station du Pont des Pâtres s expliquent principalement par un manque d échange régulier avec les autres milieux. En effet, c est un point qui rallie l étang de Vendres à celui de La Matte et reste relativement confiné, avec un assec estival annuel. Concernant le Temple de Vénus, on note quelques valeurs critiques de juillet à septembre ; il y a eu cette année une petite mortalité de poissons observée sur ce point. A noter que cette année, le niveau d oxygène dissous de la station du Chichoulet n est pas descendu en dessous du seuil critique, résultat de l ouverture brève mais régulière de la passe à poissons du Chichoulet afin de favoriser l échappatoire estivale de ces derniers. Les taux acceptables des autres points, (Grand Clair, Clair Baptiste, Capel) s expliquent par des échanges d eau réguliers et l exposition aux vents. Néanmoins, des niveaux très bas ont été enregistrés en période estivale suite à la baisse des niveaux d eau.

8 Vanne Chichoulet 16 Aude aval 17 Capel 18 Canal Californie 19 Pont des Pâtres 20 Clair Batiste 21 Grand Clair 22 Temple Vénus 30 Température ( C) Sailnité S O N D J F M A M J J A S S O N D J F M A M J J A S Oxygène (mg/l) S O N D J F M A M J J A S Figure 7. 3 : Evolution saisonnière (sept sept 2009) de la température, de la salinité et de l'oxygène dissous dans les différentes stations suivies dans l'étang de Vendres dans le cadre du FIL MED. Pour le graphe oxygène dissous, la courbe en pointillé noir représente la concentration pour 100 % de saturation d'oxygène dissous.

9 Diagnostic de l'eutrophisation 3.1. Diagnostic estival de l eau et du phytoplancton En 2009, la grille estivale de lecture de l eau de l étang de Vendres affiche un mauvais état vis-à-vis de l eutrophisation (Tableau 7. 1). Les paramètres déclassants sont l azote total et le phosphore total. Les teneurs en chlorophylle a évoluent d une qualité médiocre à bonne en fin d été. Les teneurs en sels dissous sont restés faibles, ce qui témoigne de leur consommation en quasi-totalité par la production primaire. Les concentrations des formes totales de l'azote et du phosphore sont en revanche très élevées car elles intègrent le phytoplancton, les communautés zooplanctoniques et bactérioplanctoniques associées mais aussi les formes détritiques issues des zones humides environnantes (roselières). Comme depuis le début des suivis, le compartiment phytoplanctonique est qualifié d un mauvais état vis-à-vis de l eutrophisation (Tableau 7. 1). Les densités de cellules des deux classes de taille dépassent largement le seuil mauvais pendant les 3 mois d'été. Les abondances de phytoplancton sont supérieures à celles mesurées en Tableau 7. 1 : Grille estivale de l'eau et du phytoplancton pour la station de Vendres pour l été VDR ETE 2009 juin juillet août O 2 sat Turbidité PO 4 3- NID NO 2 NO 3 NH 4 Chl a Chl a + Pheo N total P total Etat colonne d'eau été Picophytoplancton (< 3µm) Nanophytoplancton (> 3µm) Etat phytoplancton été

10 Evolution pluriannuelle Les diagnostics de l'eau et du phytoplancton effectués sur l étang de Vendres depuis 2000 sont reportés dans le Tableau Tableau 7. 2 : Evolution du diagnostic de l eau et du phytoplancton pour la station Vendres. 2000* O 2 sat Turbidité PO 4 3- NID Légende : NO 2 NO 3 NH 4 Chl a Chl a + Pheo N total P total Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais Etat colonne d'eau été Picophytoplancton (< 3µm) Nanophytoplancton (> 3µm) Etat phytoplancton été * Les résultats de 2000 ne correspondent qu'à une seule grille et ne peuvent donc être considérés comme un diagnostic. Depuis le début du suivi, les diagnostics font état d un milieu fortement eutrophisé, totalement dominé par la production phytoplanctonique consommant la totalité des éléments nutritifs apportés à la lagune. Cette biomasse est majoritairement composée de picophytoplancton, sous forme de production régénérée tout au long de l été. Cette année encore, le phytoplancton est abondant, avec une production fortement multipliée par rapport aux années précédentes. Néanmoins, la diminution significative des teneurs en chlorophylle a depuis 2 ans suggère que la production primaire évolue vers une dominance de la production régénérée (utilisant des flux de nutriments endogènes) au détriment d une production nouvelle (alimentée par des flux exogènes). En d autres termes,

11 141 ce sont les espèces phytoplanctoniques de petites tailles qui sont favorisées (abondances croissantes) au détriment des espèces de grandes tailles dont la teneur en chlorophylle est plus importante, d où le décalage constaté en le paramètre chlorophylle (en amélioration) et celui des abondances pico- et nanophytoplanctoniques (en dégradation). Cette tendance peut constituer un indice de l effet d une réduction d apports continus de nutriments. 4. Conclusions L objectif prioritaire sur l'étang de Vendres est le bon développement de la roselière par un contrôle de la salinité dans l étang. L optimisation des échanges mer-lagune et la gestion hydraulique ont permis de mieux maîtriser la salinité ces dernières années. Cependant des niveaux de salinité élevée sont toujours constatés en fin d été. La qualité de l eau et du phytoplancton vis-à-vis de l eutrophisation demeure mauvaise dans l étang de Vendres. Cependant, les travaux menés sur les stations d épuration se rejetant dans la lagune, et donc la réduction des apports en azote et phosphore conséquents semblent se refléter dans l évolution de la production primaire. Cependant, les apports en provenance de l Aude demeurent et le passé eutrophisé de la lagune et les stocks endogènes de nutriments (sédiments) sont de nature à retarder et à ralentir la restauration vis-à-vis de l eutrophisation.