Les IX èmes Rencontres :

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1 Les IX èmes Rencontres : Compte Rendu Le 27 novembre 2008 à 18h au Centre de Congrès de CAEN. Intervenants : Monsieur Jacques THIOLAT : Directeur Régional de la Jeunesse et des Sports de Basse-Normandie Monsieur Gilles GROSDEMANGE : Inspecteur d Académie Adjoint au DSDEN du Nord ancien IPR-EPS - CAEN Monsieur Yvan MAININI : Président de la Fédération Française de Basket-ball Monsieur Igor GARNCARZYK : Principal du Collège de THURY- HARCOURT Madame Jocelyne BISUEL : Directrice Régionale de l UNSS de l Académie de CAEN Monsieur Francis COSTA : Conseiller Technique Sportif Régional de Rugby

2 Compte rendu de la soirée : A l aube d une nouvelle ère concernant le monde sportif, le CROS de Basse- Normandie a trouvé intéressant de faire se regrouper les deux grands secteurs dans lesquels les jeunes sont au contact du sport, à savoir l Education Nationale et les Fédérations Sportives. Ainsi, cette année, nous avons choisi de débattre sur la thématique suivante : «Pratique Sportive Scolaire, Pratique Sportive Fédérale : complémentarités et accompagnement» Monsieur Pierre-Louis VILTARD, Président du CROS de Basse-Normandie a donc ouvert la discussion en nous faisant part d une réflexion personnelle à ce sujet. Il a ainsi pu nous faire part de sa volonté de rassembler l ensemble des acteurs du sport en cette période quelle que peu délicate en ce qui concerne le mouvement sportif. A cet effet, il a jugé intéressant de confronter deux institutions : le milieu scolaire et le milieu fédéral afin d en connaître les complémentarités qui pourraient exister. En effet, malgré toute les divergences que nous pouvons leur accorder, existe-t-il des éléments permettant de dire qu il existe une complémentarité entre ces deux structures, et si oui, de quel ordre? Monsieur VILTARD s est tout de même accordé à dire en introduction qu il y avait une notion à garder en tête durant ce débat, celle de collaboration, de coopération, puisque ces deux entités luttent vers le même objectif : l éducation par le sport. En guise d animation afin d enrichir ces débats, Monsieur Thierry NOËLDUBUISSON.

3 Afin d ouvrir la discussion, il donna en premier lieu la parole à Monsieur Jacques THIOLAT, qui nous fit part d une analyse historique des rapports qu ont pu entretenir ces deux mondes sportifs au cours de l histoire, notamment depuis le début du 20 ème siècle. Ainsi, l Education Physique se serait autonomisée petit à petit par rapport à la pratique sportive en milieu fédéral qui se serait faite pratiquement immédiatement. Cependant, il a été admis qu il y avait une reconnaissance des deux éléments en tant qu institution, et ce, de façon mutuelle. Enfin, il a également été reconnu que le mouvement sportif jouait désormais un rôle dans la réduction des inégalités. La parole fut alors donnée à Monsieur GROSDEMANGE. A cette occasion, il nous a fait part de son analyse du sport scolaire, de sa place, de son rôle, et de son utilité au sein de la société, et notamment dans le système éducatif. Selon lui, la société vit au rythme des pratiques sportives ; elles existent partout. Le sport est un phénomène social important dont les répercutions sont diverses : sociales, politiques, économiques. Cependant, le sport peut être porteur de valeurs éducatives, à condition de l utiliser à bon escient. Il englobe alors diverses pratiques : - Le sport scolaire : ce sont les cours d EPS dispensées au sein des établissements scolaires - Le sport périscolaire : l UNSS - Voire le sport extrascolaire : les clubs sportifs Ainsi, le sport est une activité éducative dont le support est le corps. L EPS (Education Physique et Sportive) est un moyen de transformation de l élève qui se fait via l utilisation de pratiques sportives. Le point fort de l école est qu elle s adresse à tous les enfants puisqu elle se fixe comme objectif la réussite de tous ses élèves, soit : «La construction d un citoyen lucide, cultivé et autonome». Cependant, l école connaît depuis quelques années quelques difficultés de par la mutation de la société (raisons sociales, difficultés contextuelles telles que la hausse du chômage, ). Ainsi, elle tente désormais de faire face à ses difficultés en mutualisant l ensemble des forces du corps enseignant : «Notre richesse repose sur la cohésion de compétences». Monsieur MAININI prit alors la balle au bond afin de nous dispenser tout ce qui relie le milieu fédéral au milieu scolaire. Les collaborations entre le monde fédéral et le monde scolaire sont nombreuses : conventions, élaboration de supports techniques, formations, interventions auprès des élèves, Nous nous sommes alors aperçus de la véritable complémentarité qu il pouvait exister entre ces deux structures. A titre d exemple, Monsieur MAININI nous fit part de l expérience du mini-basket instauré dans beaucoup d écoles.

4 Cependant, afin de conclure son intervention, il ajouta que le sport peut aider mais n est pas une solution à tous les problèmes ; il fait référence ici au sport dans les quartiers. La société changeante à l avenir incertain fait peur à nos jeunes et les perturbe dans leur construction de soi. Là où l école et le sport extrascolaire pouvaient aider auparavant, désormais, l un et l autre tentent de trouver de nouvelles solutions pour pouvoir aider ses jeunes qui sont désormais privés de rêves et ne peuvent plus se projeter de façon sûre dans l avenir. Tout le monde s accorde à dire que le sport peut aider à résoudre beaucoup de problèmes, mais nous nous apercevons que le tourment est désormais beaucoup plus profond que cela. Le sport scolaire et le sport fédéral seraient donc de nos jours quel que peu dépassés par certains éléments. Cette conclusion permit à nos différents intervenants de débattre au sujet la place du sport à l école, dans les clubs mais également au sein de la société. Madame Jocelyne BISEUL nous fit alors part de son sentiment d être au carrefour du sport scolaire et du sport fédéral. Certes, il existe énormément de points communs en termes d objectifs et de propositions de projets, et pourtant l impression de faire le «grand écart» entre les deux structures ne paraît pas si rare que cela. Monsieur Francis COSTA parle de complémentarité évidente entre le monde fédéral et le monde scolaire. Pour lui, il est évident que cette complémentarité existe depuis de nombreuses années. A titre d exemple il nous évoqua le fait que cela faisait longtemps que les professeurs d EPS étaient entraîneurs dans les clubs sportifs ; ils sont même majoritaires dans les clubs et les fédérations. Enfin, l entraîneur et le professeur d EPS partagent la même passion à savoir le sport, et s adressent au même public : l enfant. Pour Monsieur GARNCARZYC, la complémentarité a toujours existé. Les problèmes existants seraient plus de l ordre de problèmes de coordination entre les deux institutions. Tout le monde est convaincu de cette complémentarité à condition que le projet puisse être bien conduit et que personne ne puisse se sentir frustré, lésé. Ainsi, la complémentarité doit s adapter aux complexes locaux, au projet éducatif de l établissement et aux besoins des élèves.

5 Conclusion : Monsieur Pierre-Louis VILTARD conclut cette soirée en remerciant les différents intervenants pour leurs riches témoignages. Il semblerait donc, à l issue de ces échanges que le maître mot soit la complémentarité. Malgré ce que nous aurions pu penser, le monde fédéral et le monde scolaire s épaulent afin de proposer aux jeunes la meilleure proposition sportive possible. Ceci est d autant plus important en ces temps difficiles où le sport se veut d être une des plus grosses cibles à atteindre. Le sport en crise dans une société en crise et où les jeunes ont du mal à se construire des repères. L Education Nationale se dit en grosse difficulté pour résoudre certains problèmes, et le Monde Fédéral connaît également quelques faiblesses pour régler certains problèmes notamment dans les quartiers sensibles où la violence se fait de plus en plus fréquente et intense. Chacun s accorde à dire que le sport, malgré son importance évidente pour la construction de chacun, la connaissance de soi, la mise en relation avec les autres (qui introduisent les notions de coopération, d entraide, ), ne sert plus à résoudre tous les problèmes. Alors, comment aider aujourd hui ces jeunes qui construiront la société de demain à se construire eux-mêmes?