AIDE REÇUE EN 2012 DE L APAEC

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1 Pour qu ils vivent Centre de Cazuca (Soacha Cundinamarca) Présidente «Pour qu ils vivent» en France : Sylvie Benda 15 rue Erard, Paris Tél : Responsable du centre de Cazuca : Martha Trujillo Barrio La Capilla, Cazuca, Soacha AIDE REÇUE EN 2012 DE L APAEC : achat de 21 uniformes pour deux centres aidés par «Pour qu ils vivent» à Bogota et sa région, à hauteur de En 2010 : 1000 pour aider à mettre la cuisine du centre de La Flora a Juan Rey aux normes (sous peine de fermeture par l ICBF) et 140 pour une sortie dans un parc de la ville. De 2004 à 2009 l'apaec a appuyé ce programme à hauteur de 500 euros par an pendant cinq ans. Fonctionnement et histoire structure L'association «Pour Qu'ils Vivent» (PQV) mène des actions en Colombie depuis Les centres aidés par elle dépendent entièrement de l aide apportée par l OICN (l Organisation Internationale de Centres Nutritionnels). «Pour qu ils vivent» aide des structures en Colombie et au Pérou. Pour la partie colombienne, ces centres sont gérés par Martha Patricia Trujillo Lopez et Glerry Parra. Martha Patricia Trujillo Lopez a 43 ans, dont 25 passés à travailler pour l OICN. Elle gère quatre centres, 3 à Cazuca (à Soacha, Cundinamarca, au sud de Ciudad Bolivar) et celui du quartier El Danubio azul, à Santa Librada (sud de Bogotá). Ses centres accueillent en tout 120 enfants. Glerry Parra travaille depuis 21 ans dans deux centres, "La Flora" et "Vivir es Alégria», dans le quartier Juan Rey de Bogotá, avec 120 enfants. Activités et objectifs : l objectif est d aider les enfants des quartiers les plus défavorisés de Bogotá et de Cazuca à Soacha dans deux domaines : l éducation et l alimentation. L idée est de les préparer à l école élémentaire, d impulser cette scolarité et de faire en sorte qu elle ne soit pas retardée. Un petit-déjeuner et un déjeuner sont également servis dans les centres. De cette façon, même si les enfants ne reçoivent ensuite chez eux qu un peu d aguapanela ou du café, ils auront déjà fait deux repas sur les trois qu ils devraient recevoir quotidiennement. Bénéficiaires : dans les deux centres dont elle est responsable, 120 enfants bénéficient de cette aide. Le centre visité par l Apaec est celui de la Capilla, dans le quartier de Cazuca à Soacha, au sud de Ciudad Bolivar, dans le Cundinamarca. «Pour qu ils vivent» aide plusieurs centres et celui-ci a été choisi car en général, les visiteurs vont dans les autres centres, certainement car ils sont accessibles plus facilement. Et le site de Cazuca concentre la population la plus défavorisée, souvent des gens issus du déplacement forcé par la violence. 29 enfants de 3 à 4 ans sont accueillis dans l antenne Camino Viejo, de 7h30 à midi, du lundi au vendredi et 32 autres de 4 à 6 ans dans le bâtiment voisin, l antenne El Rocio. Il s agit de les préparer au cycle primaire. Les enfants sont également sensibilisés à la lecture et à la musique. L après-midi, 30 enfants bénéficient de l aide aux devoirs et de jeux, de 13h à 16 heures. Enfin, 30 autres enfants reçoivent éducation et aide alimentaire dans le quartier du Danube bleu, à Bogotá. Ressources humaines et financières : les centres se situent dans des locaux loués et pour lesquels l OICN paie les services publics afférents (eau etc.). Les enseignantes, les aides pour les petits et les

2 cuisinières gagnent un petit solde qui n est pas énorme mais leur permet de ramener un petit salaire à la maison. Cette structure ne reçoit pas d aide de l Etat. La seule aide provient de l OICN de France, à travers l association Pour qu ils vivent. Projets actuels : financer les uniformes, comme chaque année. L ensemble de l uniforme, soit pantalon ou jupe plissée, chemise ou chemisier blanc, pull ou blaser, chaussettes blanches, chaussures noires, survêtement de 4 pièces, et baskets, revient à pesos pour les garçons et pesos pour les filles, soit environ 80 à 82 euros. L uniforme est en effet la clôture de l aide apportée aux enfants qui ont fréquenté les centres, et leur permet de rejoindre l école primaire. Visite Apaec 29 janvier 2013 : La journée se déroule de la façon suivante : Arrivée des enfants entre 7h30 et 8 heures 8 h 9 h : chanson, jeux, pâte à modeler 9 h : petit-déjeuner, sous la forme d un grand chocolat et de galettes ou de pain ou d arepas 9h30 11h30 : les enfants sont occupés à des activités manuelles adaptées à leur âge. Cela développe leur motricité. On joue à la pâte à modeler, on feuillette des livres avec des images Les plus grands écrivent ensuite des lettres, des mots, s essaient à la lecture. 11h30 : leur déjeuner est servi. Avant, tout le monde va se laver les mains avec du savon, et ensuite, tout le monde se lave les dents. A midi les enfants rentrent chez eux.

3 De 13 h à 16h, une trentaine d enfants revient, une partie sont ceux du matin qui n ont personne pour s occuper d eux l après-midi, l autre partie sont des enfants qui vont à l école ailleurs le matin et viennent là l après-midi pour les activités de jeux, de détente ou du soutien scolaire. Deux jeunes filles s occupent d eux. El Camino Viejo accueille les plus petits. Cela correspond à la première ou deuxième année de maternelle, plus ou moins. Il y avait le jour de la visite de l Apaec 22 enfants sur les 29 inscrits. Yasmine, est en formation pour devenir institutrice et Nubia prépare le repas. Les jeux et les chants ont aussi pour but d apprendre quelque chose. Comme par exemple distinguer la droite de la gauche ou les différentes couleurs. Il y a également une petite bibliothèque, avec des encyclopédies pour des enfants plus grands qui viennent ici l après-midi pour faire des recherches pour des devoirs demandés à l école. Et des jeux, mais finalement assez peu et assez usés ou cassés. Yasmine (ci-contre) explique les activités et les encadre. Ce jour-là, des collages étaient au programme pour décorer une bougie dessinée. Peu de temps avant, les enfants avaient réalisé des collages avec la couleur rouge.

4 El Rocio accueille ceux qui pourraient être en dernière année de maternelle et l ambiance est plus studieuse. Les 28 enfants présents ce jour-là sur 32 inscrits écrivent des lettres, ceux qui sont le plus avancés déchiffrent des petites phrases sur la fameuse méthode de lecture Nacho qui a appris à lire à plusieurs générations de Colombiens. Dorelly, l institutrice, vérifie les cahiers, corrige, gomme et fait refaire. Plusieurs enfants de 5 ans me montrent qu ils savent lire. Lentement, mais sûrement, ils ont tout à fait compris le mécanisme de la lecture. Je suis surprise de leur jeune âge et de ces acquisitions dans des quartiers où les enfants ne sont parfois scolarisés que par intermittence ou qui vont à l école mais ne savent pas lire à 8 ans. Dans les centres de Pour qu ils vivent, ce pré-apprentissage de la lecture est un réel objectif et il porte ses fruits. A tel point que des mères de famille préfèrent laisser leurs enfants une année de plus dans le centre plutôt que de les mettre en dernière année de maternelle à l école de secteur car elles savent que là-bas ils perdront leurs apprentissages avant d entrer en CP car ils passeront tout leur temps à dessiner et à jouer. De fait, il arrive même que des enfants se présentant en CP, et sachant déjà lire, soient mis en CE1 à l école de secteur. Une vraie reconnaissance du travail qui y est fait! Blanca prépare le repas. Les menus changent tous les jours. Ils sont prévus par Martha, comptable de formation, mais qui se fait aider par une amie diététicienne. Et comme elle fait cela depuis 25 ans elle a l habitude. Les deux enseignantes et les deux cuisinières travaillent 25 heures par semaine et gagnent moins que le salaire minimum mais elles sont très dévouées et enthousiastes.

5 Un petit détour par l épicerie d en face 50 livres de riz achetés et chaque enfant est rentré ce jour-là avec une livre de riz pour donner à maman. Il est demandé aux parents pesos / mois (environ 4,20 ). Ce qui est dérisoire au regard de l alimentation reçue et du temps où les enfants sont pris en charge dans de bonnes conditions. Comme ailleurs, cette participation est demandée pour que les parents ne dévalorisent pas ce qui est proposé, pour qu ils soient responsabilisés et pour qu on ne leur fasse pas l aumône. Demande formulée : il est trop tard pour financer des uniformes. Des jeux didactiques seraient utiles. Des jeux adaptés aux enfants de 4 à 6 ans. Mon avis : Les personnes de ces centres, tant enseignantes que cuisinières montrent de l enthousiasme. Les enfants s appliquent dans leurs devoirs, parfois bruyamment, mais de façon tout à fait normale. Les petits sont assez attentifs. La stimulation est réelle et dans ces quartiers où ce n est pas souvent le cas à la maison, le fait d être plusieurs heures par jour dans cette ambiance permet forcément de développer leurs habiletés. La nourriture est copieuse. Les enfants prennent de bonnes habitudes d hygiène (se laver les mains, se laver les dents) et montrent beaucoup d autonomie pour manger et faire ce qu on leur demande. Très encourageant!