Correspondance en CIM-O-2
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- Laurence Primeau
- il y a 6 ans
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1 Auteurs : A.-V. Guizard, B. Trétarre, A.-S. Woronoff Description de la localisation étudiée Corps de l utérus CIM-O-3 Correspondance en CIM-O-2 Correspondance en CIM-O-1 Correspondance en CIM-10 Topographie C54.0 à C54.9 C54.0 à C à182.9 C54.0 à C54.9 Morphologie Toutes, sauf tumeurs hématologiques ; comportement tumoral /3 Les cancers du corps utérin correspondent principalement à des adénocarcinomes de l endomètre. Les autres tumeurs sont représentées par des tumeurs non adénocarcinomateuses (carcinosarcome ou tumeur mixte mullérienne) et des tumeurs conjonctives (tumeur du stroma endométrial et leiomyosarcome du myomètre). Incidence En France, pour l année 2012, le nombre de nouveaux cas de cancer du corps utérin était estimé à cas par an [1]. Population d étude Cette étude a porté sur cas pour l analyse sur la période et sur cas pour l analyse des tendances Survie sur la période la plus récente ( ) Survie observée et survie nette La survie observée et la survie nette 5 ans après le diagnostic étaient respectivement de 68 % et 74 % (tableau 1). Variation selon l âge Tendances de la survie nette sur l ensemble de la période ( ) Sur l ensemble de la période, la survie observée et la survie nette à 10 ans étaient respectivement de 56 % et 67 % (tableau 5). Après standardisation, la survie nette à 10 ans était de 66 % (tableau 6). Après standardisation, la survie nette à 5 ans était de 75 % (tableau 2). La survie nette diminuait avec l âge passant de 88 % à 5 ans chez les femmes les plus jeunes à 62 % pour les plus âgées. Cette différence entre les classes d âges augmentait avec la durée du suivi (tableau 3, figure 1). Globalement, l excès de mortalité était maximal immédiatement après le diagnostic puis diminuait progressivement pour approcher zéro à 5 ans. Cet excès de mortalité initial était très accentué chez les femmes les plus âgées, il était beaucoup moins visible et plus tardif chez les jeunes (moins de 55 ans) (figure 2). Tendances globales La survie nette à 1 an tendait à s améliorer au cours du temps passant de 88 % pour les cas diagnostiqués en à 90 % pour les cas diagnostiqués en (tableau 5). Après standardisation, les chiffres correspondants étaient de 87 % et 91 % (tableau 6). La survie nette à 5 ans s améliorait passant de 70 % pour les cas diagnostiqués en à 75 % pour les cas diagnostiqués en (tableau 5). Après standardisation, les chiffres correspondants étaient de 68 % et 75 % (tableau 6). Références [1] Binder-Foucard F, Bossard N, Delafosse P, Belot A, Woronoff AS, Remontet L, et al. Cancer incidence and mortality in France over the period: solid tumors. Rev Epidemiol Sante Publique 2014;62(2): [2] Survival of Cancer Patients in Europe The EUROCARE-5 Study [Internet]. Roma : Istituto Superiore di Sanità [consulté le 06/03/2015]. Disponible à partir de l URL : [3] De Angelis R, Sant M, Coleman MP, Francisci S, Baili P, Pierannunzio D, et al. Cancer survival in Europe by country and age: results of EUROCARE-5- a population-based study. Lancet Oncol 2014;15(1): [4] Albertini AF, Devouassoux-Shisheboran M, Genestie C. Anatomopathologie des cancers de l endomètre. Bull Cancer 2012;99:7-12. [5] D Angelo E, Prat J. Uterine sarcomas: a review. Gynecol Oncol 2010;116(1): [6] Labastida R, Dexeus S, Fábregas R, Tresserra F, Fernández A. Endometrial cancer: factors affecting survival. Eur J Gynaecol Oncol 2003;24(5): [7] Deleon MC, Ammakkanavar NR, Matei D. Adjuvant therapy for endometrial cancer. J Gynecol Oncol 2014;25(2): p. 204 / Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, Partie 1 Tumeurs solides
2 La survie nette à 10 ans passait de 63 % pour les cas diagnostiqués en à 65 % pour les cas diagnostiqués en (tableau 5). Après standardisation, les chiffres correspondants étaient de 62 % et 65 % (tableau 6). Tendances selon l âge L amélioration de la survie était différente selon les classes d âge. Elle était observée à 5 ans de suivi pour les femmes à partir de 65 ans. Elle était plus importante chez les femmes âgées de 75 ans et plus. Aucune amélioration n était observée chez les plus jeunes (tableau 7). Survie à 15 ans chez les personnes âgées de moins de 75 ans La survie nette à 15 ans variait entre 78 % et 60 % en fonction de l âge pour les femmes diagnostiquées entre 1989 et 1998 (tableau 8). Commentaires Dans la dernière étude EUROCARE, la France a une survie inférieure à la moyenne européenne. Elle occupe une mauvaise position au sein des pays du centre de l Europe, sa survie est plus proche de celle des pays d Europe du Sud et de l Est [2]. Avec une survie nette standardisée de 75 % à 5 ans pour la période , les cancers du corps utérin se situent parmi les localisations cancéreuses ayant un bon pronostic. Ils ont le meilleur pronostic des cancers gynécologiques, après celui du sein [3]. Cela résulte de leur extension d abord locale dans la cavité utérine, et de leur survenue principalement chez la femme ménopausée, chez qui la métrorragie postménopausique permet un diagnostic précoce. Ce pronostic est meilleur chez les femmes les plus jeunes et l écart observé selon l âge augmente avec la durée de suivi. Cependant la survie à 5 ans a augmenté au cours du temps chez les femmes les plus âgées (65 ans et plus). Le principal facteur pronostique est le type histologique. On distingue deux types d adénocarcinomes de l endomètre selon leurs formes anatomocliniques, elles-mêmes liées à des altérations moléculaires différentes et qui reflètent deux voies de carcinogénèse. Une voie hormono-dépendante caractérise les carcinomes de type I. Ce sont des adénocarcinomes de type endométrioïde de bas grade, parfois mucineux, exprimant les récepteurs hormonaux et survenant sur des lésions d hyperplasie glandulaire dans un contexte d hyperœstrogénie. Ce sont les tumeurs les plus fréquentes (environ 80 %), et elles ont le meilleur pronostic. Les carcinomes de type II sont caractérisés par une voie de carcinogenèse hormono-indépendante. Ils se développent à un âge plus avancé, sur des lésions de carcinomes intra-muqueux. Il s agit de types histologiques plus agressifs, toujours de haut grade : adénocarcinomes séreux ou à cellules claires ou carcinosarcomes. Leur pronostic est beaucoup moins favorable [4]. Concernant les autres groupes histologiques, ils ne représentent qu environ 3 % des cancers du corps utérin. Leur pronostic est moins favorable, toutefois les carcinosarcomes et les sarcomes du stroma ont une meilleure survie que les leiomyosarcomes [5]. Les autres facteurs pronostiques des adénocarcinomes sont essentiellement représentés par le stade (infiltration du myomètre et envahissement ganglionnaire), la différenciation, l âge et l opérabilité [6]. Leur traitement de référence est la chirurgie, les traitements adjuvants dépendant du groupe pronostique et du risque de rechute [7]. L augmentation modérée de la survie au cours de la période étudiée est probablement due à l augmentation des diagnostics précoces et à une meilleure prise en charge chirurgicale notamment des patientes les plus âgées [8]. L actualisation, en 2009, de la stadification de la Fédération internationale de gynécologie obstétrique (Figo) permet, depuis, de mieux classer les patientes selon leur pronostic [9;10]. La mise à jour en 2010 des recommandations professionnelles devrait aboutir à des prises en charges plus adaptées en fonction du groupe pronostique, avec des traitements plus agressifs pour certaines patientes ciblées à pronostic défavorable. Ces progrès pourraient améliorer encore les résultats thérapeutiques [11]. Récemment le réseau international de génomique a constaté que certaines tumeurs ont un profil d altérations génétiques qui n est pas corrélé aux types histologiques et aux grades classiques : 25 % des tumeurs endométrioïdes de haut grade ont un profil similaire aux tumeurs séreuses et auraient donc un pronostic moins favorable. L analyse de l ensemble du génome d un grand nombre de cancers de l endomètre a montré que ce cancer pouvait être divisé, non en deux, mais en quatre types. Cela pourrait avoir des conséquences en termes de choix de traitement et des essais cliniques devront être conduits sur les sous types identifiés [7;12]. [8] Ahmed A, Zamba G, DeGeest K, Lynch CF. The impact of surgery on survival of elderly women with endometrial cancer in the SEER program from Gynecol Oncol 2008;111(1): [9] Pecorelli S. Revised FIGO staging for carcinoma of the vulva, cervix, and endometrium. Int J Gynaecol Obstet 2009;105(2): [10] Cooke EW, Pappas L, Gaffney DK. Does the revised International Federation of Gynecology and Obstetrics staging system for endometrial cancer lead to increased discrimination in patient outcomes? Cancer 2011;117(18): [11] Uzan C, Gouy S, Pautier P, Lhommé C, Duvillard P, Haie-Meder C, et al. Recommandations professionnelles pour le cancer de l endomètre 2010 : utilisation pratique et questions encore émergentes. Bull Cancer 2012;99(1): [12] Cancer Genome Atlas Research Network, Kandoth C, Schultz N, Cherniack AD, Akbani R, Liu Y, et al. Integrated genomic characterization of endometrial carcinoma. Nature 2013;497(7447): Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, Partie 1 Tumeurs solides / p. 205
3 SURVIE À 1, 3 ET 5 ANS DES PERSONNES DIAGNOSTIQUÉES ENTRE 2005 ET 2010 (TOUS REGISTRES) I Tableau 1 I Survie observée et nette (%) à 1, 3 et 5 ans [IC à 95 %] 1 an 3 ans 5 ans observée nette observée nette observée nette Femme 88 [87-89] 89 [89-90] 74 [73-76] 78 [77-79] 68 [66-69] 74 [72-75] I Tableau 2 I Survie nette standardisée (%) à 1, 3 et 5 ans [IC à 95 %] 1 an 3 ans 5 ans Femme 90 [89-91] 79 [78-80] 75 [73-76] I Tableau 3 I Survie observée et nette (%) à 1, 3 et 5 ans selon l âge [IC à 95 %] 1 an 3 ans 5 ans observée nette observée nette observée nette [15;45[ 96 [93-100] 97 [93-100] 88 [82-94] 89 [83-95] 87 [81-94] 88 [82-94] [45;55[ 95 [93-97] 95 [93-97] 86 [83-89] 87 [84-90] 83 [80-86] 84 [81-87] [55;65[ 94 [93-95] 94 [93-96] 86 [84-87] 87 [85-88] 79 [77-81] 81 [79-83] [65;75[ 90 [89-92] 91 [90-93] 77 [75-79] 80 [78-82] 71 [69-73] 75 [73-77] [75;++[ 78 [76-80] 81 [79-83] 58 [56-60] 66 [63-68] 49 [47-52] 62 [59-65] Tous 88 [87-89] 89 [89-90] 74 [73-76] 78 [77-79] 68 [66-69] 74 [72-75] I Tableau 4 I Survie nette (%) à 1, 3 et 5 ans selon l âge, chez l homme et chez la femme [IC à 95 %] Non applicable (site unisexe). p. 206 / Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, Partie 1 Tumeurs solides
4 I Figure 1 I Survie nette selon l âge en fonction du temps depuis le diagnostic I Figure 2 I Taux de mortalité en excès en fonction du temps depuis le diagnostic, tous âges et par classe d âge Le taux est exprimé en nombre de décès pour une personne-année. Pour une interprétation correcte de ces figures, il est impératif de se référer au paragraphe «Point particulier : les figures des taux de mortalité en excès» du chapitre «Présentation des résultats et guide de lecture» (p ). Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, Partie 1 Tumeurs solides / p. 207
5 TENDANCES DE LA SURVIE À 1, 5 ET 10 ANS POUR LES PERSONNES DIAGNOSTIQUÉES ENTRE 1989 ET 2010 (RESTRICTION AUX REGISTRES COUVRANT L ENSEMBLE DE LA PÉRIODE ) I Tableau 5 I Survie observée et nette (%) à 1, 5 et 10 ans par période de diagnostic [IC à 95 %] observée nette observée nette observée nette [85-88] 88 [87-90] 64 [62-66] 70 [67-72] 52 [50-55] 63 [60-66] [86-89] 89 [88-91] 68 [66-70] 74 [72-76] 58 [56-60] 70 [67-73] [87-89] 89 [88-91] 67 [65-68] 72 [70-74] 55 [53-57] 65 [62-68] [88-90] 90 [89-91] 69 [67-70] 75 [73-76] ND ND Toutes périodes 88 [87-89] 89 [89-90] 67 [66-68] 73 [72-74] 56 [55-57] 67 [65-68] ND : Non disponible. I Tableau 6 I Survie nette standardisée (%) à 1, 5 et 10 ans par période de diagnostic [IC à 95 %] Femme [86-89] 68 [65-70] 62 [59-65] [88-91] 73 [71-75] 69 [66-73] [88-91] 72 [71-74] 65 [63-68] [89-92] 75 [73-77] ND Toutes périodes 89 [89-90] 73 [72-74] 66 [65-68] ND : Non disponible. I Tableau 7 I Survie nette (%) à 1, 5 et 10 ans selon l âge par période de diagnostic [IC à 95 %] Âge [15;45[ [87-99] 79 [70-89] 75 [65-86] [93-100] 86 [78-95] 82 [73-93] [90-100] 92 [85-99] 87 [79-97] [90-100] 86 [78-95] ND Toutes périodes 95 [92-98] 85 [81-90] 81 [76-87] Âge [45;55[ [93-98] 85 [80-90] 81 [75-86] [95-99] 87 [83-92] 85 [81-90] [90-96] 82 [78-87] 78 [73-83] [92-97] 82 [78-87] ND Toutes périodes 95 [93-96] 84 [82-86] 80 [77-83] p. 208 / Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, Partie 1 Tumeurs solides
6 I Tableau 7 I Suite Survie nette (%) à 1, 5 et 10 ans selon l âge par période de diagnostic [IC à 95 %] Âge [55;65[ [91-95] 81 [78-84] 75 [71-78] [90-95] 85 [82-88] 82 [78-85] [93-96] 83 [81-86] 79 [76-82] [94-97] 82 [79-85] ND Toutes périodes 94 [93-95] 83 [81-84] 78 [76-80] Âge [65;75[ [85-90] 67 [64-72] 63 [58-67] [88-92] 73 [70-77] 68 [64-73] [89-93] 72 [69-75] 65 [62-69] [90-94] 76 [73-79] ND Toutes périodes 90 [89-91] 73 [71-74] 67 [65-69] Âge [75;++[ [75-83] 48 [42-55] 39 [31-48] [77-84] 54 [48-60] 50 [41-61] [78-84] 55 [51-60] 44 [37-52] [80-85] 64 [60-68] ND Toutes périodes 81 [79-83] 56 [54-59] 47 [43-52] ND : Non disponible. SURVIE À 1, 5, 10 ET 15 ANS DES PERSONNES DE MOINS DE 75 ANS DIAGNOSTIQUÉES ENTRE 1989 ET 1998 (RESTRICTION AUX REGISTRES COUVRANT L ENSEMBLE DE LA PÉRIODE ) I Tableau 8 I Survie nette (%) à long terme selon l âge (âge <75 ans) [IC à 95 %] 15 ans Âge [15;45[ [91-99] 82 [76-89] 79 [72-86] 78 [71-86] Âge [45;55[ [94-98] 86 [83-89] 83 [79-87] 79 [75-83] Âge [55;65[ [91-94] 83 [81-85] 78 [76-81] 75 [72-78] Âge [65;75[ [87-91] 71 [68-73] 66 [63-69] 60 [56-64] Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, Partie 1 Tumeurs solides / p. 209
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