Rapport technique cartographique

Transcription

1 Rapport technique cartographique SIAB Syndicat Intercommunal de l Agglomération Blaisoise 34 rue de la Villette Trame verte et bleue Blois Tél. : Fax : Territoire des Pays Beauce Val de Loire et Pays des Châteaux

2

3 Création de bases de données La réalisation d'une cartographie du Réseau écologique d'un territoire, l'identification des zones de conflits et les enjeux potentiels nécessitent de nombreuses données. Il est indispensable de les structurer afin d'exploiter au maximum l'information qu'elles contiennent. Les données d'enrobage But: Pour rendre les cartes lisibles et compréhensibles, il est nécessaire d'intégrer des données de repérage. Composition: Il s'agit essentiellement de données administratives (communes, EPCI, Pays...), mais également les Unités Paysagères, les fonds de carte IGN et les orthophotos. Source: Ces données sont issues de Pilote 41 ( Les données d'occupation du sol But: L'identification du Réseau écologique passe par une modélisation et une cartographie des milieux. Généralement, les Noyaux de biodiversité, lorsqu'ils sont officiels, ont des limites qui sont définies avec précision. En revanche, les corridors sont issus d'une modélisation qui se base sur des données d'occupation du sol. Ainsi, plus cette base de données est homogène et précise, plus la définition des corridors est de bonne qualité et présente moins d'incohérence avec la réalité. Composition: Cette base de données est issue de la fusion de plusieurs types de données. Le fond est composé du Corine Land Cover 2006, auquel on intègre le Recensement Parcellaire Graphique issu de la PAC 2010 qui permet ainsi d'avoir une occupation précise et récente de l'occupation du sol agricole. A cela s'ajoute la BD TOPO de l'ign datant de 2005 qui permet de définir à une échelle précise (1/10000e) le couvert boisé, le bâti, les routes et les surfaces en eau. Ponctuellement, d'autres données encore plus précises sont intégrées à cette base comme la BD SIEL sur le lit de la Loire ou encore l'occupation du sol sur la Réserve Nationale. Source: La base de données Corine Land Cover a été créée par le Ministère de l'écologie. Le RPG a été transmis par la DDT. La BD TOPO a été récupéré auprès de Pilote 41. Le SIEL a été mise en œuvre par la DREAL (ex DIREN) lors du Plan Loire Grandeur Nature. L'occupation de la Réserve Nationale est disponible au CDPNE. Les données naturalistes But: Pour affiner avec le plus de précision possible le Réseau écologique, il est important de se baser sur des espèces pour évaluer la continuité des milieux. Or, le fonctionnement et la localisation précise de certaines espèces est difficile à définir. Ainsi, faire l'état des lieux des données naturalistes permet de faire le point sur les espèces les plus connues et leur localisation. Composition: Il s'agit de données ponctuelles, issues de données d'observation, de données par site (massifs forestiers, pelouses calcicoles, etc) ou alors des données agrégées à l'échelle communale (comme l'atlas communal de l'avifaune du Loir-et-Cher). Source: Plusieurs organismes possèdent ces informations: la Fédération des Chasseurs du 41, l'oncfs, le Conservatoire des Sites Naturels, le Muséum d'histoire Naturelle et le CDPNE. Page 3 sur 11

4 Méthodologie d'assemblage de données dans une base unique Plusieurs requêtes SIG sont nécessaires pour assembler toutes les données au sein d'une base unique de données d'occupation des sols. La base de données la plus répandue ou la moins précise sert de fond. Sous Arcgis, il faut combiner cette base de données avec la base de données la moins précise qui suit. Après avoir remis en forme la table de données et préciser la source, on combine cette nouvelle base avec la donnée la moins précise qui suit. La même méthodologie est appliquée à toutes les sources de données. Il est indispensable de préciser les sources afin de connaître la précision de la donnée ainsi que l'année à laquelle celle-ci a été créée. En effet, si l'échelle de précision est le premier critère d'agencement des données, à précision égale, la donnée la plus récente sera prioritaire, dans le but d'obtenir une base de données d'occupation du sol la plus actuelle qui soit. Enfin, une structuration de la typologie de l'occupation du sol est indispensable pour faciliter la lecture de l'information et éviter toute mauvaise interprétation. Exemple avec les bases de données Corine Land Cover, RPG et BD TOPO. Page 4 sur 11

5 Sous-trames et espèces inféodées Le choix des sous-trames et des espèces s'est fait en concertation avec les données d'occupation du sol et les données naturalistes disponibles. Afin d'afficher une cohérence avec le Réseau écologique régional, l'étude s'est basée sur les continuums et les espèces identifiées à cette échelle. Deux opérations sont nécessaires afin d'obtenir la liste finale des sous-trames et des espèces. Ce travail est réalisé en collaboration avec les experts naturalistes du département lors de réunions de travail. Mise en cohérence avec l'étude régionale A partir de la liste régionale, ne sont retenues que les espèces présentes sur le périmètre d'étude. Une fois ce tri réalisé, les espèces connues sur le territoire sont classées selon les continuums. Etant donné que le travail doit être plus précis que l'étude à l'échelle régionale, les continuums doivent être déclinés en sous-trame en fonction des données d'occupation du sol et des spécificités de l'espèce. En suivant ce principe, il est possible de définir sept sous-trames: - le Continuum Forestier est décliné en une seule sous-trame Bois car les espèces de la liste régionale sont le Cerf élaphe et le Chat forestier. - le Continuum Ouvert/ Semi-Ouvert est décliné en deux sous-trames, les prairies mésophiles pour intégrer le tarier pâtre et les Cultures et milieux associés pour intégrer la Perdrix grise. - le Continuum Aquatique et humide est décliné en quatre sous-trames: - la sous-trame Boisements des cours d'eau permet de prendre en compte le Castor d'eurasie et la Loutre d'europe. - la sous-trame Habitats de la Loire permet de sélectionner la Bréphine ligérienne et le Gomphe serpentin - la sous-trame Plans d'eau permet d'intégrer le triton crêté - la sous-trame Cours d'eau permet de prendre en compte les dix espèces de poissons et l'écrevisse à pattes blanches présentes sur le périmètre d'étude Si cette première opération permet de faire le tri parmi les espèces de la liste régionale pour être en cohérence avec l'étude régionale, il est nécessaire de décliner les trois continuums en fonction de sous-trames spécifiques au périmètre d'étude. Ajout des spécificités locales Dans le Continuum Ouvert/ Semi-Ouvert, les pelouses calcicoles sont des milieux extrêmement riches mais également extrêmement vulnérables, notamment par rapport à l'agriculture qui est très présente sur le même secteur. Ainsi, une sous-trame Pelouses calcicoles a été retenue, l'argus bleu nacré et l'argus bleu céleste étant les espèces déterminantes du milieu. Les données de localisation du milieu étaient présentes en interne au CDPNE, une mise à jour par photo-interprétation et par un travail terrain a permis d'affiner les données. Le travail terrain et les données du Conservatoire des sites naturels ont permis d'inventorier partiellement les zones où étaient présentes les espèces déterminantes. Dans le Continuum Aquatique et Humide, les prairies humides représentent des milieux intéressants pour certains papillons mais également comme frayères pour certains poissons. Deux papillons, le Damier de la Succise et le Cuivré des marais ont été sélectionnés comme espèces indicatrices du milieu. Page 5 sur 11

6 Synthèse Au final, dix sous-trames sont obtenues avec des informations d'occupation du sol et des données sur les espèces hétérogènes. Afin d'exploiter les données au maximum pour évaluer la connexion entre les milieux, différentes méthodes vont êtres utilisées. Page 6 sur 11

7 Identification du Réseau écologique Chaque sous-trame sera cartographiée selon la méthode qui correspond à la précision de l'information qu'elle contient Choix de la méthode pour chaque sous-trame La méthodologie utilisée dépend du type de zonage présent pour chaque sous-trame : officiel, un type de milieu ou non identifiable. Si la localisation de l'espèce est à l'échelle d'un site et que le zonage est officiel alors c'est la méthode "Distance moindre coût" qui est utilisée. Les sous-trames bois et pelouses calcicoles seront modélisées par cette méthode. Si aucun zonage officiel (ou trop peu ou s'ils sont trop éloignés par rapport aux espèces sélectionnées) mais que le type de milieu est cartographiable (prairies, marais) alors la méthode dilatation-érosion permet d'évaluer les zones de continuités et de discontinuités potentielles. Enfin, si le type de milieu n'est pas connu précisément (cas des cultures où les noyaux se déplacent d'année en année et peuvent changer de cultures) et que la localisation de l'espèce se fait à l'échelle communale alors la cartographie par commune est la seule méthode mobilisable. Sélection des noyaux de biodiversité Pour utiliser la méthode "Distance de moindre coût", une connaissance importante du milieu est indispensable. Ainsi, cette méthode est utilisée sur les noyaux de biodiversité officiels et présents en quantités suffisamment importants. Il s'agit des sous-trames Pelouses calcicoles et Bois. Même si tous les critères d'exigence écologique pour une espèce déterminante existent, cela n'implique pas systématiquement sa présence au sein de la zone. Ainsi, les inventaires déjà existants ou l'avis des experts permettent de savoir si ces noyaux sont potentiels ou avérés pour les espèces. Pour la sous-trame Bois, les informations données par la Fédération de Chasse 41 et de l'oncfs ont permis d'identifier les noyaux avérés du Cerf et du Chat forestier. Le CDPNE et le Conservatoire des Espaces Naturels 41 par des vérifications de terrains au printemps ont permis d'identifier les noyaux avérés de l'argus bleu céleste et nacré. Sous-trame Bois Pelouses calcicoles Cultures et milieux associés Prairies mésophiles Prairies humides Marais herbacés Boisements CE Plan d'eau Cours d'eau Habitats de la Loire Méthode Distance moindre coût Distance moindre coût Cartographie Dilatation-érosion Dilatation-érosion Dilatation-érosion Cartographie Réseaux Cartographie Dilatation-érosion Page 7 sur 11

8 Méthodes de modélisation La méthode utilisée pour identifier le Réseau écologique est fonction des données disponibles. Approche traditionnelle Trois techniques sont généralement utilisées: - la méthode d'interprétation visuelle ou de photo-interprétation: cette méthode consiste à identifier visuellement les corridors entre milieux similaires par photo-interprétation. - la méthode dilatation-érosion: simple du point de vue technique, cette méthode offre des résultats rapidement perceptibles. Elle demande en revanche des vérifications de terrain et une participation des experts. - la méthode "Distance moindre coût": permet de travailler sur un vaste territoire à partir de l'occupation du sol. Elle nécessite une analyse poussée de l'occupation du sol impliquant de définir de nombreux paramètres au départ. Un couplage des résultats avec l'avis des experts ainsi qu'un travail de terrain est réalisé. Approche adaptée Au lieu de choisir une méthode en amont et d'adapter les données en fonction de cette méthode, il a semblé plus judicieux d'adapter la méthode en fonction des données, dans un souci d'exploiter au maximum l'information que contiennent les données. Ainsi, trois méthodes ont été utilisées en fonction de la richesse de l'information disponible: - méthode "Distance moindre coût": elle permet d'optimiser au maximum les données. Cette méthode est mobilisable lorsque les données d'occupation du sol sont suffisamment précises (en fonction de l'espèce), que les espèces de la sous-trame sont localisables ainsi que leurs capacités de déplacement. Elle est complétée par une photo interprétation et un travail terrain afin de gommer les imperfections de l'occupation du sol. L'utilisation de l'application CorridorDesigner sur Arcgis permet de modéliser avec précision les Corridors écologiques. - méthode Dilatation-Erosion: cette méthode est intéressante lorsque les espèces ne sont pas localisables. Il n'y a donc pas de Noyaux de biodiversité avérés mais un ensemble de milieux favorables à l'espèce qui peuvent potentiellement accueillir des espèces inféodées à la sous-trame. Afin de voir quels sont les milieux qui sont potentiellement connectés, on utilise la méthode Dilatation-Erosion. Celle-ci, basée sur le seul élément de la distance, permet d'avoir un premier éclairage sur l'état de la sous-trame en termes de connexion/isolement. - méthode Cartographie statistique: cette méthode est la plus simple et traduit un manque important d'information naturaliste ou d'occupation du sol. On peut simplement cartographier administrativement la présence ou l'absence d'une espèce dans une commune car la localisation précise de l'espèce n'est pas connue, soit l'occupation du sol n'est pas assez précise pour pouvoir localiser l'espèce. - modélisation en réseau: cette méthode est spécifique à la sous-trame "Plan d'eau" et est similaire à la méthode Dilatation-Érosion dans le traitement spatial. Page 8 sur 11

9 La méthode "Distance moindre coût" avec l'application CORRIDOR DESIGNER Corridor Designer est une application sous Arcgis qui permet de modéliser facilement les corridors biologiques à condition de réunir les données minimums qui sont: une zone de départ et d'arrivée, une occupation du sol en format raster et un ficher texte qui reprend la valeur de fréquentation par l'espèce pour chaque type d'occupation du sol. En suivant les étapes décrites dans le tutoriel, les corridors seront tracés automatiquement entre les deux Noyaux de biodiversité. Cette facilité de modélisation permet de se concentrer davantage sur les paramètres de modélisation qui changent en fonction de l'espèce ciblée. Ainsi, il va être possible de jauger avec précision la valeur de fréquentation par l'espèce pour chaque type d'occupation du sol. Il est également possible d'intégrer d'autres paramètres pour venir complexifier la modélisation et obtenir des corridors qui s'approchent des observations faites sur le terrain ou par les experts. Ainsi, des tampons de fréquentation autour de cours d'eau, de routes, de bâti sont possibles à intégrer en fonction de la biologie de l'espèce. Trois étapes sont indispensables à effectuer pour obtenir des résultats de qualité: 1. Avoir une base de données d'occupation du sol la plus précise qui soit pour avoir une bonne définition des corridors. 2. Consulter à plusieurs reprises des experts naturalistes afin de faire valider le tracé des corridors 3. Effectuer un travail de photo-interprétation puis de terrain pour repérer les éléments non pris en compte dans la base de données d'occupation du sol ou non connus par les experts (construction récente, grillages...) et apporter ainsi davantage de cohérence au corridor. Pour plus d'informations, Page 9 sur 11

10 Identification des zones à enjeux Les zones à enjeux se distinguent en deux catégories: - les points de conflits ou autrement dit les zones d'interactions entre le Réseau écologique et les activités anthropiques - les zones de valorisation potentielle du Réseau écologique qui sont déjà soumis à d'autres enjeux liés à l'environnement. Les points de conflits On distingue deux types de conflits potentiels. Le premier, l'urbanisation au travers de l'étalement urbain qui grignote les Noyaux de biodiversité ainsi que les Corridors. Le deuxième conflit est les voies de communication et le trafic routier qui entraîne des nuisances liés au bruit et à la pollution mais aussi de la mortalité pour certaines espèces vulnérable à la circulation. Ces points de conflits peuvent avoir deux états: ils peuvent être avérés, autrement dit les perturbations sont connues, ou potentielles, cela signifie que l'évolution du milieu peut à l'avenir devenir problématique pour le fonctionnement du Corridor ou du bon état du Noyau. Ceux-ci sont identifiés à partir de la BD TOPO pour les infrastructures et l'urbanisation existante, soit les points de conflits avérés. Pour les points de conflits potentiels, une superposition entre des projets d'aménagement et/ou les zonages d'urbanisation à court, moyen ou long terme dans les documents d'urbanisme ont servis de référence. Les zones à valoriser, restaurer ou créer Certaines zones font déjà l'objet de mesure de restriction pour l'urbanisation, elles sont gérées d'une manière adaptée, sont soumis à des objectifs environnementaux ou qui sont d'intérêt à favoriser le bon fonctionnement du réseau écologique. Ces zones à enjeux potentiels sont: - Zone à enjeux agricoles issues d'une étude sur l'agriculture périurbaine par la Chambre d'agriculture - Zone protection de périmètre de captage AEP - Zone inondable Evaluation des corridors Afin de connaître l'état des corridors des sous-trames Bois et Pelouses calcicoles, leurs importances en matière de fonctionnement écologique ainsi que les enjeux qui les concernent, un outil d'évaluation a été développé. Pour chaque corridor, les zones de conflits et les zones à valoriser, restaurer ou créer ont été relevées. Un groupe de travail a permis de pondérer chacun de ses critères en fonction de leurs impacts biologiques sur le corridor. Les corridors ont donc pu être représentés sur un graphique pour les comparer entre eux et définir l'état du corridor et le type d'action à mener dessus. On distingue trois types de corridors: - corridor de bonne qualité à conserver - corridor de mauvaise qualité nécessitant une restauration de la qualité - corridor de mauvaise qualité nécessitant la création de milieu favorable à la continuité écologique La caractéristique "bonne ou mauvaise qualité" est attribuée en fonction de trois paramètres: la valeur biologique du corridor, les menaces qui pèsent sur la bonne fonctionnalité du corridor et les opportunités qui permettraient d'améliorer la bonne fonctionnalité du corridor. Page 10 sur 11

11 Cependant, l'identification des zones à enjeux fournit plus d'information pertinente pour la suite de l'étude déclinée en programme d'action que le travail de pondération qui ne permet pas de faire ressortir les zones prioritaires assez finement. Page 11 sur 11