Comprendre les différences régionales dans les heures de travail

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1 N o 11F0019MIF au catalogue N o 293 ISSN: ISBN: Document de echeche Diection des études analytiques documents de echeche Compende les difféences égionales dans les heues de tavail pa Andew Heisz et Sébastien LaRochelle-Côté Division de l analyse des entepises et du maché du tavail 24-F, immeuble R.-H.-Coats, 100, pomenade du Pé Tunney, Ottawa, K1A 0T6 Téléphone:

2 Compende les difféences égionales dans les heues de tavail pa Andew Heisz et Sébastien LaRochelle-Côté 11F0019 n o 293 ISSN : ISBN : Statistique Canada Analyse des entepises et du maché du tavail 24-F, immeuble R.-H.-Coats, 100, pomenade du Pé Tunney, Ottawa K1A 0T6 Comment obteni d autes enseignements : Sevice national de enseignements : Renseignements pa couiel : infostats@statcan.ca Les noms des auteus sont inscits en ode alphabétique. Janvie 2007 Publication autoisée pa le ministe esponsable de Statistique Canada Ministe de l Industie, 2007 Tous doits ésevés. Le contenu de la pésente publication électonique peut ête epoduit en tout ou en patie, et pa quelque moyen que ce soit, sans aute pemission de Statistique Canada, sous éseve que la epoduction soit effectuée uniquement à des fins d étude pivée, de echeche, de citique, de compte endu ou en vue d en pépae un ésumé destiné aux jounaux et/ou à des fins non commeciales. Statistique Canada doit ête cité comme suit : Souce (ou «Adapté de», s il y a lieu) : Statistique Canada, année de publication, nom du poduit, numéo au catalogue, volume et numéo, péiode de éféence et page(s). Autement, il est intedit de epoduie le contenu de la pésente publication, ou de l emmagasine dans un système d extaction, ou de le tansmette sous quelque fome ou pa quelque moyen que ce soit, epoduction électonique, mécanique, photogaphique, pou quelque fin que ce soit, sans l autoisation écite péalable des Sevices d octoi de licences, Division des sevices à la clientèle, Statistique Canada, Ottawa, Ontaio, Canada K1A 0T6. This publication is available in English (Catalogue no. 11F0019MIE, no. 293). Note de econnaissance : Le succès du système statistique du Canada epose su un patenaiat bien établi ente Statistique Canada et la population, les entepises et les administations canadiennes et les autes oganismes. Sans cette collaboation et cette bonne volonté, il seait impossible de poduie des statistiques pécises et actuelles.

3 Table des matièes Sommaie exécutif Intoduction Contexte Données et méthodes Analyse des difféences su le plan de la moyenne annuelle des heues de tavail Analyse des difféences dans la distibution des heues de tavail anuelles Conclusion Annexe A. Desciption de la méthode de décomposition DFL Annexe B. Desciption de la décomposition invese Bibliogaphie Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

4 Résumé Depuis quelques années, les difféences dans les heues de tavail ente le Canada et d autes pays ont fait l objet de nombeuses echeches. Pa conte, on a accodé généalement moins d attention aux difféences égionales dans les heues de tavail, même si cetaines des difféences inteégionales au niveau de la moyenne des heues annuelles sont compaables à la difféence qui existe dans les heues de tavail ente le Canada et les États-nis. À l aide des données de l Enquête su la dynamique du tavail et du evenu de 2004, la pésente étude examine dans quelle mesue les difféences dans les heues de tavail ente l Ontaio et cinq autes égions du Canada peuvent ête expliquées pa des difféences «obsevables», ce qui compend les difféences dans le statut syndical, la stuctue industielle, les conditions d emploi et les caactéistiques démogaphiques. Ces difféences «obsevables» sont elativement efficaces pou explique les difféences ente la pat des pesonnes qui tavaillent à temps éduit et la pat de celles qui tavaillent selon un hoaie à temps plein toute l année. Pa conte, elles n expliquent pas pouquoi cetaines égions ont une plus gande pat de pesonnes tavaillant de longues heues, n expliquent pas entièement la pat plus élevée de tavailleus à temps éduit en Atlantique et en Colombie-Bitannique, et n expliquent pas pouquoi les Québécois sont beaucoup plus susceptibles de tavaille selon un hoaie à temps plein toute l année «moins chagé» (ente et heues pa année). Ainsi, les difféences qui demeuent inexpliquées laissent entende que des facteus «non obsevables» (ceux qui sont plus difficiles à obseve dans les enquêtes-ménages) contibuent aussi à exacebe les difféences égionales dans les heues de tavail. Ceux-ci compennent notamment les incitations liées aux inégalités des salaies, les incitations ou désincitations liées aux politiques fiscales pogessives, les difféences dans les facteus macoéconomiques, les difféences su le plan des péféences, ainsi que les difféences institutionnelles. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

5 Sommaie exécutif Ces denièes années, les difféences intenationales dans les heues de tavail ont fait l objet de nombeuses echeches. On a accodé généalement moins d attention aux difféences égionales dans les heues de tavail au Canada, même si ces difféences sont compaables à la difféence dans les heues de tavail ente le Canada et les États-nis. Dans le pésent document, nous décivons les difféences obsevées en 2004 dans les heues de tavail de six égions du Canada à pati d un échantillon epésentatif de tavailleus de l Enquête su la dynamique du tavail et du evenu. Nous examinons aussi les hypothèses qui pouaient explique ces difféences. Le nombe moyen d heues pa tavailleu est plus faible que la moyenne canadienne au Québec, dans l Atlantique et en Colombie-Bitannique. Dans l Atlantique et en Colombie-Bitannique, le faible nombe d heues de tavail s explique pa une plus gande pat de tavailleus à temps éduit. Au Québec, la plus gande féquence de l hoaie à temps plein toute l année «moins chagé» (l équivalent de 29 à 37 heues de tavail pa semaine su 52 semaines) constitue la pincipale difféence pa appot au este du pays, et aussi pa appot à l Ontaio. Cela signifie que les difféences ente ces deux povinces du point de vue du nombe moyen d heues de tavail sont en bonne patie le ésultat de difféences au milieu de la distibution des heues. Le nombe moyen d heues est plus élevé que la moyenne canadienne en Ontaio, au Manitoba Saskatchewan et en Albeta. Même si les difféences su le plan de la moyenne des heues de tavail sont elativement faibles d une égion à l aute, les hommes du Manitoba Saskatchewan et de l Albeta sont elativement plus susceptibles de tavaille plus de heues pa année (longues heues), et les femmes sont elativement plus susceptibles de tavaille moins de heues (temps éduit). L Ontaio compte plus de pesonnes tavaillant ente et heues (hoaie à temps plein toute l année). Qu est-ce qui explique les difféences égionales dans les heues de tavail? De nombeuses explications sont founies pa les études intenationales du temps de tavail pou les difféences intenationales dans les heues de tavail, explications qui peuvent aussi s applique aux difféences égionales dans les heues de tavail. Ces explications peuvent ête épaties en deux goupes : les facteus obsevables (facteus qui peuvent ête facilement quantifiés à l aide des enquêtes-ménages) et les facteus non obsevables (facteus qui sont difficiles à obseve dans les enquêtes-ménages). Les facteus non obsevables compennent notamment les difféences dans les incitations liées à l inégalité des salaies, les difféences dans les taux d imposition, les difféences dans les facteus macoéconomiques, les difféences liées au mode de vie et aux péféences su le plan local et les difféences institutionnelles. Les facteus obsevables compennent les difféences dans le statut syndical, la stuctue industielle, les conditions d emploi et les caactéistiques démogaphiques. À l aide de techniques de décomposition, nous déteminons dans quelle mesue les difféences dans les heues de tavail ente l Ontaio et cinq autes égions du Canada peuvent ête expliquées pa des difféences su le plan du statut syndical, de la stuctue industielle, des conditions d emploi et des caactéistiques démogaphiques. Même si les facteus obsevables sont elativement inefficaces pou explique les difféences dans les heues moyennes de tavail, ils le sont davantage pou explique les difféences égionales quant à la pat de pesonnes qui tavaillent à temps éduit (moins de heues). Pa exemple, les facteus obsevables Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

6 expliquent pesque complètement pouquoi les tavailleus du Québec et du Manitoba Saskatchewan étaient plus susceptibles de tavaille à temps éduit que leus homologues de l Ontaio. Pa ailleus, les facteus obsevables expliquent un ties à deux ties des difféences dans la pat de pesonnes tavaillant ente et heues pa année. Pami les facteus obsevables, les difféences su le plan du statut syndical et des caactéistiques démogaphiques n expliquent pas pouquoi les heues de tavail diffèent d une égion à l aute. Les difféences dans la stuctue industielle et dans les conditions d emploi (ce qui compend la taille de l entepise et les esponsabilités de gestion) expliquent une pat plus impotante des difféences dans les heues de tavail. Toutefois, les facteus obsevables n expliquent pas les difféences dans les longues heues de tavail, n expliquent pas complètement la pat plus élevée de tavailleus à temps éduit dans l Atlantique et en Colombie-Bitannique, et n expliquent pas non plus la plus gande féquence de l hoaie à temps plein toute l année «moins chagé» au Québec (ente et heues pa année). Les difféences qui demeuent inexpliquées laissent entende que les facteus «non obsevables» contibuent aussi à exacebe les difféences égionales dans les heues de tavail. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

7 1. Intoduction Depuis quelques années, les difféences intenationales dans les heues de tavail ont fait l objet d une volumineuse littéatue. Ces difféences sont intéessantes pou plusieus aisons. Pemièement, le temps de tavail est étoitement elié au poduit intéieu but (PIB) pa habitant, et l examen des difféences dans le temps de tavail pemet donc de mieux compende les difféences dans la coissance économique globale (Amstong, Hachaoui, Jackson et Takhani, 2002; Heisz et LaRochelle-Côté, 2003). Deuxièmement, les tendances en matièe de temps de tavail ont été associées à toute une gamme d indicateus de bien-ête au niveau individuel et familial (Pannozzo et Colman, 2004; Higgins et Duxbuy, 2002; Shields, 1999; Fedeick et Fast, 1998; Williams, 2003; Scott, Tompa et Tevithick, 2004). On a accodé généalement moins d attention aux difféences égionales dans les heues de tavail même si, dans cetains cas, les difféences dans les heues de tavail annuelles sont compaables à la difféence dans les heues de tavail ente le Canada et les États-nis. De plus, des difféences impotantes existent su le plan de la distibution des heues de tavail ente les égions. Compte tenu des épecussions possibles de ces difféences su la coissance économique globale et le bien-ête, il semble qu un examen détaillé des difféences égionales dans le temps de tavail s impose depuis longtemps. Les causes des difféences liées aux heues de tavail font l objet d un débat considéable. De façon généale, il est possible de egoupe celles-ci en deux catégoies de facteus : les facteus «obsevables» et les facteus «non obsevables» (ou, plus pécisément, ceux plus difficiles à mesue à l aide des enquêtes-ménages). L objectif du pésent document est d examine les difféences égionales dans les heues de tavail annuelles. En plus de founi plusieus statistiques desciptives, ce document cheche également à détemine dans quelle mesue ces difféences peuvent ête expliquées pa des difféences dans le statut syndical, la stuctue industielle, les conditions d emploi et les facteus démogaphiques. Si ces facteus obsevables aivaient à explique toutes les difféences égionales dans les heues de tavail, cela voudait die que l on exagèe l impotance des facteus non obsevables (notamment les péféences su le plan des loisis, les difféences institutionnelles, les incitations liées à l inégalité des salaies, et les désincitations liées aux politiques fiscales) pou explique les difféences dans les heues de tavail d une égion à l aute. L étude utilise les données de l Enquête su la dynamique du tavail et du evenu de 2004 et une méthode développée pa DiNado, Fotin et Lemieux (1996) (appelée «DFL» ci-apès) afin de décompose la distibution des heues de tavail. Cette méthode nous pemet d utilise la densité complète des heues pou établi une distibution hypothétique des heues de tavail qui pévaudait dans une égion donnée si les tavailleus pésentaient les mêmes caactéistiques obsevables dans toutes les égions. Nous pocédons en deux étapes. Pemièement, nous utilisons la décomposition d Oaxaca afin d examine la pat de la difféence dans les heues de tavail annuelles moyennes ente l Ontaio (la égion de éféence) et cinq autes égions du Canada (l Atlantique 1, le Québec, le Manitoba Saskatchewan, l Albeta et la Colombie-Bitannique) qui peut ête expliquée pa les quate facteus obsevables indiqués pécédemment. Deuxièmement, nous décivons les difféences égionales dans la distibution des heues de tavail, et nous appliquons la méthode décite dans 1. Tee-Neuve-et-Labado, Île-du-Pince-Édouad, Nouvelle-Écosse et Nouveau-Bunswick. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

8 DFL afin d estime dans quelle mesue les difféences de distibution ente l Ontaio et les cinq autes égions peuvent ête attibuées à ces facteus obsevables. 2. Contexte Les compaaisons intenationales des heues de tavail ont suscité beaucoup d intéêt chez les univesitaies et les décideus publics. Des compaaisons multinationales des heues de tavail sont publiées et mises à jou égulièement (Oganisation de coopéation et de développement économiques [OCDE], 1995, 1997, 2001, 2004; van Ak, 2002). Les exemples d études exhaustives axées su les difféences intenationales dans le temps de tavail abondent également. Plus écemment, les difféences dans les heues de tavail ente les États-nis et l Allemagne ont été bien documentées et ont fait l objet de nombeuses discussions (Bell et Feeman, 1996, 2000, 2001; Osbeg, 2001). De même, l écat tansvesal canado-améicain dans les heues de tavail a fait l objet de nombeuses études qui examinent les difféences dans les niveaux de vie ente les deux pays (Shape, 2003; Fotin, 2003; Institute fo Competitiveness and Pospeity, 2006) ou décivent l évolution histoique des heues de tavail annuelles (Heisz et LaRochelle-Côté, 2003). Avec l élaboation écente de souces intenationales de données su le tavail, il est pobable que les compaaisons des heues de tavail ente pays continueont à suscite beaucoup d intéêt. Les difféences intenationales dans les heues de tavail impotent, et ce, pou plusieus aisons. Pa définition, les heues sont eliées au PIB pa habitant, un indicateu de coissance économique examiné féquemment (Amstong, Hachaoui, Jackson et Takhani, 2002). En oute, il existe une documentation de plus en plus détaillée potant su les effets du temps de tavail su le bien-ête (Pannozzo et Colman, 2004; Higgins et Duxbuy, 2002), y compis les effets néfastes povoqués pa un suplus de tavail (Shields, 1999; Fedeick et Fast, 1998; Williams, 2003) ou pa un manque de tavail (Scott, Tompa et Tevithick, 2004). Fait intéessant, moins d études s attadent à explique les difféences dans les heues de tavail à l intéieu des pays, même si la majeue patie de la discussion ci-dessus s applique également aux difféences égionales dans les heues de tavail. Cette obsevation vaut pou le Canada, où les difféences dans les heues de tavail d une égion ou povince à l aute ont été claiement démontées. En décivant les ésultats d une enquête su les employés des gandes entepises, Higgins et Duxbuy (2003) ont noté des difféences maquées dans les tendances en matièe de temps de tavail d une égion canadienne à l aute. Fotin (2003) signale également le même phénomène ente l Ontaio et le Québec. Les difféences en temes de moyenne des heues de tavail annuelles pou l année la plus écente de l Enquête su la dynamique du tavail et du evenu (EDTR) de 2004 sont illustées à la figue 1 pou les tavailleus âgés de 25 à 54 ans. Les tavailleus de l Albeta avaient le plus gand nombe d heues, ceux âgés de 25 à 54 ans tavaillant en moyenne heues pa année, ce qui coespond à envion 36 heues de tavail pa semaine pou un tavailleu à temps plein toute l année. Les tavailleus du Manitoba Saskatchewan et de l Ontaio suivaient de pès, tavaillant en moyenne espectivement et heues. Toutefois, le nombe d heues moyen était beaucoup moinde chez les tavailleus de l Atlantique (1 780 heues), de la Colombie-Bitannique (1 790 heues) et du Québec (1 750 heues) 2. Ainsi, dans cetains cas, les 2. Les chiffes des heues annuelles moyennes sont aondis à la dizaine pès. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

9 difféences égionales dans les heues moyennes étaient compaables à l écat canadoaméicain 3. Même si les tendances étaient similaies chez les hommes et chez les femmes, les difféences étaient plus maquées chez les hommes. C est au Manitoba Saskatchewan et en Albeta que les hommes ont tavaillé le plus d heues (2 080 et heues espectivement). Pa conte, les hommes québécois ont tavaillé moins d heues que ceux dans toutes les autes égions en moyenne (figue 2). Le nombe d heues tavaillées pa les femmes dans l Atlantique, au Québec et en Colombie-Bitannique était inféieu à la moyenne canadienne, et les Ontaiennes ont tavaillé le plus longtemps, c est-à-die envion heues pa année en moyenne (figue 3). Il est nécessaie d examine la distibution des heues de tavail afin de mieux compende les difféences inteégionales su le plan des heues dans toutes les égions. Les distibutions sont caactéisées pa une impotante concentation des obsevations autou de 1 304, 1 564, 1 825, 1 955, 2 086, 2 190, et heues, ce qui coespond à 25, 30, 35, 37,5, 40, 42, 44 et 50 heues pa semaine pou les pesonnes tavaillant toute l année. Pa conséquent, nous calculons des statistiques desciptives pou les intevalles de la distibution des heues de tavail, oientant nos concentations de éponses ves le milieu des intevalles en question. Le tableau 1 monte les intevalles utilisés. Les années de tavail qui se chiffent ente et heues coespondent à un hoaie de tavail «nomal à temps plein toute l année». L hoaie «moins chagé à temps plein toute l année» coespond à un hoaie de 29 à 37 heues pa semaine toute l année. Le tableau compend deux catégoies de temps éduit, lesquelles coespondent à dives agencements de tavail à temps patiel, et/ou pendant une patie de l année. Enfin, le tableau compend deux catégoies pou ceux qui tavaillent des longues heues. Le tableau 2 indique la distibution des heues de tavail annuelles pou toutes les égions en 2004, et fait essoti d impotantes difféences dans la distibution des heues de tavail de l Ontaio et des cinq autes égions. Dans l Atlantique, moins de pesonnes avaient un hoaie nomal à temps plein toute l année. Pami les hommes âgés de 25 à 54 ans, la épatition était tès asymétique : seulement 51,7 % d ente eux avaient un hoaie nomal à temps plein toute l année (compaativement à 67,2 % des Ontaiens âgés de 25 à 54 ans), et de nombeux hommes ont effectué des heues plus coutes ou plus longues : 12,8 % de tous les hommes âgés de 25 à 54 ans ont tavaillé moins de heues, mais un gand nombe d ente eux (17,5%) ont tavaillé au moins heues pa année. Au Québec, la distibution des heues de tavail était également assez difféente des autes. Pemièement, le Québec comptait une popotion beaucoup plus élevée de pesonnes tavaillant d apès un hoaie moins chagé à temps plein toute l année (paticulièement dans les cas des femmes) et une popotion plus faible de pesonnes qui tavaillaient d apès un hoaie nomal à temps plein toute l année (43,7 % pa appot à 57,0 % en Ontaio). En fait, il sembleait même que l hoaie moins chagé à temps plein toute l année soit un phénomène pope au Québec, puisqu il touche un tavailleu su cinq et une tavailleuse su tois dans cette povince 3. L Enquête su la dynamique du tavail et du evenu (EDTR) est la seule enquête fondée su les pesonnes qui founit diectement de l infomation su les heues de tavail annuelles. Statistique Canada poduit aussi égulièement des estimations su les heues effectivement tavaillées pa tavailleu et pa année dans le but d établi des estimations de la poductivité du tavail qui sont compatibles avec le Système de comptabilité nationale, en se sevant de plusieus enquêtes-entepises et d enquêtes-ménages. Les estimations des heues de tavail effectives pa tavailleu font également essoti des difféences impotantes dans les heues de tavail égionales, avec elativement moins d heues tavaillées au Québec et en Colombie-Bitannique, et davantage d heues tavaillées en Albeta (tableau CANSIM n o ). Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

10 pesque le double du taux obsevé dans les cinq autes égions. Deuxièmement, les longues heues de tavail semblent ête moins couantes au Québec, paticulièement chez les femmes. Seulement 2,6 % des femmes de 25 à 54 ans ont tavaillé heues et plus en 2004, ce qui coespond à la moitié de la popotion d Ontaiennes qui ont fait de longues heues. En Ontaio, 57,0 % de tous les tavailleus et plus des deux ties des hommes ont tavaillé d apès un hoaie de tavail nomal à temps plein toute l année, plus que dans toute aute égion. En conséquence, moins de pesonnes ont tavaillé moins de heues (18,7 %) et moins de pesonnes ont tavaillé de longues heues en Ontaio (8,4 %) que dans les autes égions, à l exception du Québec. À cet égad, les tendances étaient assez semblables chez les hommes et chez les femmes. Au Manitoba Saskatchewan et en Albeta, les tavailleus ont été plus susceptibles de tavaille de longues heues. Compaativement à l Ontaio, ces deux égions ont eu davantage de femmes de 25 à 54 ans qui ont tavaillé à temps éduit et moins de tavailleus qui ont eu un hoaie de tavail nomal à temps plein toute l année. Cela démonte que la distibution peut ête difféente ente deux égions même si les heues moyennes sont semblables, et démonte qu il est nécessaie d examine l ensemble des difféences distibutives afin de mieux compende les difféences égionales dans les heues de tavail. Enfin, la Colombie-Bitannique a compté beaucoup moins de tavailleus à temps plein toute l année et plus de pesonnes tavaillant moins de heues compaativement à l Ontaio. Contaiement à la égion de l Atlantique, les difféences ont été plus maquées chez les femmes qui ont été paticulièement plus susceptibles de tavaille à temps éduit que dans toute aute égion : plus de 35,6 % des tavailleuses de la Colombie-Bitannique ont fait moins de heues en 2004, et seulement 58,6 % ont effectué de à heues de tavail (compaativement à au moins 62,0 % dans les autes égions). Quels facteus expliquent les difféences égionales dans les heues de tavail? Cetaines de ces difféences égionales peuvent ête dues à des facteus non obsevables, difficilement quantifiables à l aide des enquêtes-ménages. D autes peuvent ête dues à des facteus obsevables, faciles à mesue à l aide des enquêtes. Tel que mentionné dans l intoduction, note objectif est d identifie la pat des difféences égionales dans les heues tavaillées qui s explique pa les facteus obsevables. Les pages qui suivent offent une bève desciption du contenu de ces deux goupes de facteus. Facteus non obsevables Les facteus non obsevables (facteus difficiles à obseve dans les enquêtes-ménages) qui peuvent explique les difféences dans les heues de tavail d une égion du Canada à l aute compennent les incitations liées aux inégalités des salaies, les incitations ou désincitations liées aux politiques fiscales pogessives, les difféences dans les facteus macoéconomiques, les difféences su le plan du mode de vie ou des péféences locales, et les difféences institutionnelles. Il convient de souligne que note objectif consiste uniquement à décie ces facteus, et non pas à évalue leu contibution à l explication des difféences dans les heues de tavail. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

11 1) Inégalité des salaies Dans une séie d aticles, Bell et Feeman (1996, 2000, 2001) énoncent l hypothèse selon laquelle les tavailleus auaient une «attitude pospective» dans leu éaction à la distibution des salaies, tavaillant davantage pou obteni des augmentations et des pomotions, et en viennent à la conclusion que les tavailleus des pays où les inégalités des salaies sont plus gandes sont encouagés davantage à tavaille de longues heues. D apès ce aisonnement, les tavailleus d une égion où les inégalités des salaies sont plus gandes pouaient ête incités à tavaille de plus longues heues pou leu pemette d atteinde les échelons supéieus de la société. De même, les incitations à tavaille davantage pouaient ête plus faibles dans les égions où les inégalités des salaies sont moins gandes. Ainsi, une plus gande inégalité des salaies devait mene à de plus longues heues dans tous les goupes, mais plus paticulièement chez ceux se touvant au sommet de la distibution des heues de tavail, là où les avantages liés au tavail supplémentaie sont potentiellement plus gands. La figue 4 monte le appot ente les inégalités des salaies au niveau povincial (mesuées pa le coefficient de Gini) et les heues de tavail moyennes dans le quintile supéieu de la distibution des heues de tavail. Il essot claiement qu il existe des difféences impotantes au chapite des inégalités des salaies d une povince à l aute. Toutefois, selon cette analyse simple, cela ne semble pas avoi d influence maquée su les heues de tavail. 2) Impôts On avance souvent que les impôts constituent une désincitation puissante à tavaille de plus longues heues, paticulièement pou ceux qui sont au sommet de la distibution des heues. Même si la théoie économique du tavail laisse suppose que les décisions elatives à l offe de main-d œuve devaient ête liées aux taux d imposition maginaux (Blundell et Macudy, 1999), il est tès difficile d évalue de façon obuste l effet des impôts su les heues, ca celles-ci sont eliées de façon endogène à l offe de main-d œuve (Deveeux, 2004). On peut obteni une appoximation des «effots» des gouvenements en matièe d imposition en calculant dans quelle mesue les impôts contibuent à éduie les inégalités de evenus dans les povinces. Pou ce faie, il suffit de compae le coefficient de Gini du evenu apès impôt à celui du evenu avant impôt. Cette difféence tient compte du niveau de edistibution des impôts et eflète à la fois le taux d imposition moyen et le caactèe pogessif du égime fiscal d une povince 4. Le lien ente la éduction de l inégalité du evenu et les difféences dans les heues moyennes de tavail au niveau povincial est démonté à la figue 5. En fait, la edistibution totale implicite du égime fiscal s appliquant aux paticulies semble compote un lien avec les heues de tavail, le Québec et Tee-Neuve-et-Labado affichant une edistibution plus gande des impôts, mais des heues moyennes plus faibles. 3) Influence des facteus macoéconomiques Des echeches antéieues ont démonté que l évolution de l écat ente le Canada et les États-nis su le plan des heues a eu tendance à coïncide avec l évolution des cycles économiques, qui se sont eflétés dans l écat ente les taux de chômage au Canada et aux États-nis (Heisz et LaRochelle-Côté, 2003). De même, si une égion donnée compte davantage de pesonnes vivant dans des secteus «économiquement défavoisés», elle pouait compte une pat plus gande de pesonnes faisant face à une demande plus faible su le maché du 4. Y compis l administation fédéale. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

12 tavail. D apès ce aisonnement, il devait ête elativement plus difficile d accumule le nombe désié d heues de tavail dans les égions où la demande de main-d œuve est faible. À la figue 6, nous montons le appot ente les difféences povinciales dans les heues pa tavailleu et les taux de chômage, qui peuvent ête utilisés comme une appoximation de la demande locale de main-d œuve. De toute évidence, les heues annuelles de tavail seaient plus coutes dans les égions qui ont un plus gand nombe de péiodes de chômage pendant l année. Si les taux de chômage égionaux étaient davantage similaies, les difféences dans les heues de tavail seaient sans doute moindes. Toutefois, il convient de spécifie que les difféences égionales dans les taux de chômage sont liées en patie à des difféences stuctuelles, et non pas uniquement au cycle économique. 4) Péféences locales et difféences institutionnelles Des études intenationales mentionnent pafois l influence des péféences et des difféences dans le mode de vie comme une souce possible des difféences dans les heues de tavail. Dans son examen des difféences dans les heues de tavail ente les États-nis et l Allemagne, Osbeg (2001) note que la pincipale difféence dans les heues annuelles de tavail d une pesonne d un pays à l aute povient pincipalement de la plus faible popension des femmes et des hommes plus âgés à ête occupés, et conclut que les difféences nationales dans le mode de vie et les péféences sont plus efficaces pou décie les difféences dans les heues de tavail. Même si les difféences dans les péféences sont généalement difficiles à obseve à pati des données d enquête, il est à tout le moins possible de calcule cetaines inféences concenant les péféences en matièe d heues de tavail, à pati des données de la plus écente vesion disponible de l Enquête su le milieu de tavail et les employés (EMTE). Pendant cette enquête, on demande à un échantillon epésentatif de tavailleus s ils péféeaient tavaille davantage d heues pou un salaie plus élevé, moins d heues pou un salaie moinde, ou le même nombe d heues pou le même salaie 5. Les ésultats de l EMTE de 2003 figuent au tableau 3. Il est intéessant de constate que les égions n ont pas toutes des péféences similaies en ce qui a tait au temps de tavail. Même s ils tavaillent un moins gand nombe d heues que les tavailleus du este du pays, les tavailleus de l Atlantique, du Québec et de la Colombie-Bitannique ont déclaé des niveaux plus élevés de satisfaction à l égad de leus heues de tavail actuelles. Pami ceux qui n étaient pas satisfaits de leu hoaie de tavail actuel, les tavailleus du Québec et de la Colombie-Bitannique étaient moins susceptibles d indique qu ils souhaitaient augmente leu temps au tavail, même si le nombe d heues de tavail dans ces deux povinces est inféieu à la moyenne canadienne. Pa ailleus, les femmes insatisfaites de leu emploi étaient popotionnellement plus susceptibles de souhaite une éduction de leus heues de tavail au Québec et en Colombie-Bitannique. Enfin, il convient de spécifie que les pats les plus élevées de tavailleus souhaitant tavaille davantage se etouvaient en Ontaio, ainsi qu au Manitoba Saskatchewan, deux égions où les heues de tavail sont déjà elativement longues. Les difféences institutionnelles, y compis les difféences dans la églementation du maché du tavail, sont souvent citées pou explique les difféences dans les heues de tavail. Pa exemple, la semaine de tavail nomale dans la fonction publique est de 35 heues au Québec, compaativement à 37,5 heues au moins dans la plupat des autes povinces. Il semble que cette 5 L Enquête su le milieu de tavail et les employés exclut la plupat des tavailleus du secteu de l agicultue et tous les tavailleus du secteu public. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

13 semaine de tavail plus coute s obseve aussi dans d autes secteus de l économie du Québec. Pa ailleus, les difféences institutionnelles pouaient bien ête le ésultat de difféences dans les péféences collectives, qui sont peut-ête le ésultat des choix démocatiques. En conséquence, il peut ête tès difficile de faie la distinction ente les facteus institutionnels et les péféences. Facteus obsevables Les facteus obsevables sont ceux qui sont facilement quantifiables en utilisant les enquêtes. C est le cas notamment des difféences dans le statut syndical, la stuctue industielle, les conditions d emploi et les caactéistiques démogaphiques. Les difféences dans la composition de ces facteus sont souvent mentionnées comme souce possible des écats dans les heues de tavail. Cette sous-section offe un bef examen des aguments utilisés. 1) Statut syndical Les difféences de statut syndical sont souvent mentionnées comme l une des souces possibles de difféences dans les heues de tavail, tout paticulièement au Québec. Dans une étude taitant du cas paticulie du Québec, Fotin (2003) signale que les décisions elatives au temps de tavail peuvent ête «le ésultat de l action collective pa l intemédiaie des gouvenements et des syndicats. Elles semblent pafois imposées aux pesonnes plutôt que d ête le eflet de leus décisions» (p. 46) et que les syndicats ont éussi à obteni des semaines de tavail plus coutes et des vacances plus longues pou leus membes. Pa conséquent, il se peut que les tavailleus effectuent moins d heues dans les égions où les oganisations syndicales semblent ête plus actives (paticulièement au Québec). 2) Stuctue industielle Les facteus obsevables qui peuvent explique les écats égionaux dans les heues de tavail compennent aussi les difféences dans la stuctue industielle. Dans le cas des industies saisonnièes, pa exemple, cetaines activités peuvent n avoi lieu que quelques semaines. Les tavailleus saisonnies et des industies pimaies sont également davantage susceptibles d ête mis à pied (Heisz et Côté, 1999; Statistique Canada, 1998) et d avoi des heues iégulièes (Heisz et LaRochelle-Côté, 2006). Pa conséquent, les tavailleus des égions comptant une popotion plus élevée d industies saisonnièes et pimaies peuvent ête plus susceptibles d effectue moins d heues que ceux des autes égions. Les tavailleus dans les sevices d enseignement font également moins d heues su une base annuelle, en aison de la éduction des activités duant l été. 3) Conditions d emploi Les difféences dans les conditions d emploi peuvent également sevi à explique les difféences inteégionales dans les heues de tavail. Ces facteus compennent la taille de l entepise ainsi que les esponsabilités de gestion qui sont confiées aux tavailleus. Il est impotant de teni compte de la taille de l entepise ca d autes echeches ont démonté que les tavailleus des plus petites entepises sont habituellement plus susceptibles d ête mis à pied (Statistique Canada, 1998), et également plus susceptibles d avoi des conditions de tavail moins favoables Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

14 (Dolet et Moissette, 1998). Il est également impotant de teni compte des esponsabilités de gestion ca les gestionnaies sont plus susceptibles d effectue des heues supplémentaies (Heisz et LaRochelle-Côté, 2006). Ainsi, les tavailleus d une égion qui compte moins de tavailleus ayant des esponsabilités de gestion pouaient ête moins susceptibles de tavaille de longues heues. 4) Caactéistiques démogaphiques Les difféences démogaphiques d une égion à l aute peuvent également joue un ôle dans l explication des difféences dans les heues de tavail. Les décisions d offe de main-d œuve sont souvent eliées à une multitude de facteus démogaphiques. Les jeunes mèes, pa exemple, sont plus susceptibles de tavaille à temps patiel pace qu elles pennent soin des enfants (Statistique Canada, 2005). D autes études ont évélé que les pesonnes qui tavaillent moins d heues sont plus susceptibles d ête des femmes avec enfants, des hommes célibataies sans enfants, jeunes et moins instuites, et d avoi des duées d occupation d emploi moindes (Heisz et LaRochelle-Côté, 2006). Cetaines de ces caactéistiques ne vaient pas considéablement d une égion à l aute, mais d autes dont le niveau de scolaité et les années d expéience su le maché du tavail peuvent vaie d une égion à l aute. 3. Données et méthodes Dans cette étude, nous utilisons les données su les heues de tavail annuelles tiées de l Enquête su la dynamique du tavail et du evenu (EDTR) de pou les pesonnes de 25 à 54 ans. Nous avons etenu ce goupe d âge pace que les pesonnes de cet âge paticipent habituellement davantage au maché du tavail et sont peut-ête donc plus susceptibles d avoi des péféences semblables en matièe de temps de tavail. Dans l EDTR, on demande chaque année aux épondants de décie leus hoaies de tavail; celles-ci sont ensuite agégées en un chiffe epésentant les heues de tavail annuelles. On ecueille les données su les heues tavaillées en demandant aux tavailleus émunéés pou combien d heues ils sont «habituellement» émunéés au cous d une semaine de tavail nomale, et en demandant aux tavailleus autonomes combien d heues ils tavaillent «habituellement» chaque semaine. ne semaine de tavail nomale coespond au nombe d heues qu une pesonne doit tavaille habituellement au cous d une semaine. Elle compend les jous de congé, les congés de maladie ou de matenité émunéés et les heues supplémentaies émunéées habituelles, mais exclut les heues supplémentaies émunéées et toutes les heues non émunéées. Ces questions sont posées pou chaque emploi execé pa la pesonne duant l année (jusqu à concuence de six emplois) et non pou tous les emplois éunis. Les absences non émunéées sont déduites de l hoaie habituel des heues de tavail. Les données su les heues tavaillées hebdomadaiement pou chaque emploi execé duant l année sont assemblées avec celles ecueillies pa l enquête su les semaines tavaillées pou calcule les estimations individuelles des heues annuelles tavaillées 7. Note échantillon de 6. Année la plus écente disponible pou l EDTR. 7. Pou plus de enseignements su la collecte des heues de tavail annuelles au moyen de l EDTR, voi Batman et Ganeau (1998). Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

15 l EDTR compend envion pesonnes âgées de 25 à 54 ans qui ont tavaillé à au moins une occasion en Les tavailleus autonomes ont été exclus de note échantillon. Contaiement aux tavailleus émunéés, les tavailleus autonomes ont la possibilité de choisi leus heues de tavail plus libement. Le tavail autonome couve également une vaste gamme d expéiences et de conditions de tavail, ce qui end difficile la fomulation d inféences claies elativement à l incidence du temps de tavail su le bien-ête d une telle divesité de pesonnes. Pa conséquent, l étude pote uniquement su les tavailleus émunéés. Nous utilisons la méthode de décomposition d Oaxaca (1973) afin de véifie l incidence possible des difféences de composition du statut syndical, de la stuctue industielle, des conditions d emploi et des caactéistiques démogaphiques su les difféences égionales dans les heues de tavail. Ces décompositions fonctionnent su la base d hypothèses simples, telles que : «Quelle seait la moyenne des heues de tavail dans une cetaine égion (le Québec, pa exemple) si cette égion avait les mêmes caactéistiques obsevables qu une aute égion de éféence?» Ainsi, nous effectuons cinq décompositions d Oaxaca afin d explique les difféences dans la moyenne des heues de tavail ente l Ontaio (la égion la plus peuplée) et les cinq autes égions qui peuvent s explique pa des difféences dans les facteus obsevables. Alos que la méthode d Oaxaca peut ête utilisée pou décompose les difféences su le plan de la moyenne des heues de tavail, il est également possible de décompose les difféences su le plan de la distibution des heues en utilisant la méthode d estimation de densité conditionnelle de DiNado, Fotin et Lemieux (1996). Cette méthode semi-paamétique fonctionne en imposant cetaines hypothèses su la distibution qu on obseve pou la vaiable d intéêt (c.-à-d. les heues). Alos que la décomposition d Oaxaca pote uniquement su les moyennes, cette méthode nous pemet d utilise la densité complète des heues afin de constuie des densités «hypothétiques» qui pévaudaient dans une égion donnée si les caactéistiques étaient les mêmes que celles d une aute égion de éféence (Ontaio). Ces densités hypothétiques peuvent ête estimées en «epondéant» toutes les obsevations su une base séquentielle afin d évalue la contibution des facteus obsevables pou explique les difféences égionales dans les heues de tavail. Les lecteus intéessés aux détails touveont une desciption complète de cette méthode à l annexe A. Les ésultats de la décomposition d Oaxaca et de la méthode DFL sont pésentés dans les deux sections qui suivent. 8. De nombeuses obsevations de l EDTR avaient des valeus manquantes pou les heues de tavail et pou plusieus autes vaiables impotantes. ne valeu manquante indique qu un épondant n a pas été inteviewé ou n a pas épondu. Cette situation découle pincipalement du fait que l EDTR attibue des poids positifs à tous les membes d un ménage si des données sont ecueillies pou au moins l un d ente eux à la section su le tavail ou su le evenu de l enquête. Les statistiques desciptives pésentées dans la section 2 excluent donc les obsevations pou lesquelles nous ne disposons pas d infomation au sujet des heues de tavail. Les ésultats pésentés dans les sections 4 et 5 excluent aussi les obsevations pou lesquelles nous ne disposons pas d infomation au sujet du statut syndical, de la stuctue industielle, des conditions d emploi et des caactéistiques démogaphiques. Dans chaque cas, les poids des obsevations estantes ont été ajustés à la hausse en guise de compensation. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

16 4. Analyse des difféences su le plan de la moyenne annuelle des heues de tavail Les tableaux 4 à 7 montent les difféences dans les heues de tavail selon le statut syndical, la stuctue industielle, les conditions d emploi et les caactéistiques démogaphiques, et la épatition coespondante des tavailleus ente ces catégoies pou chaque égion. Le tableau 4 indique que les taux de syndicalisation vaiaient considéablement d une égion à l aute, à pati de pesque 40 % au Québec et au Manitoba Saskatchewan jusqu à 26 % en Albeta et 30 % dans d autes égions. Toutefois, la difféence dans les heues de tavail ente les tavailleus syndiqués et non syndiqués était elativement faible. Ce fait est impotant puisqu il indique que les difféences égionales dans le statut syndical, même si elles sont impotantes, ne sont peutête pas tès utiles pou explique les difféences dans les heues de tavail moyennes. Les difféences selon les industies sont pésentées au tableau 5. Tel que pévu, l Ontaio et le Québec avaient une plus gande popotion de tavailleus dans le secteu de la fabication, et les tavailleus de l Albeta étaient plus susceptibles de tavaille dans le secteu de l extaction minièe, de pétole et de gaz. De plus, les tavailleus de l Atlantique et de la Colombie-Bitannique étaient plus susceptibles de tavaille dans le secteu des sevices à la consommation. En temes d heues, les tavailleus du secteu de l extaction minièe, de pétole et de gaz étaient généalement plus occupés que les autes, tavaillant en moyenne heues pa année. Pa conte, les tavailleus du secteu des sevices à la consommation et du secteu des sevices d éducation tavaillaient elativement moins d heues en moyenne (1 650 et heues espectivement). Ces ésultats vont de pai avec l utilisation plus gande des hoaies à temps patiel et les taux de mises à pied plus élevés obsevés dans le secteu des sevices à la consommation (Statistique Canada, 1998), de même qu avec la éduction des activités du secteu des sevices d éducation pendant l été. Ces mêmes ésultats soulèvent également la possibilité que les difféences égionales en temes d heues de tavail puissent ête patiellement liées aux difféences dans la stuctue industielle. Le tableau 6 indique les difféences des heues de tavail moyennes en fonction des conditions d emploi. Les tavailleus de l Atlantique étaient plus susceptibles de tavaille dans des petites entepises, et les tavailleus de l Ontaio étaient plus susceptibles de tavaille dans des entepises plus gandes. Les tavailleus du Québec et de l Atlantique étaient moins susceptibles de tavaille comme gestionnaies. Étant donné que les cades supéieus tavaillent généalement de plus longues heues, et étant donné que les tavailleus dans les plus petites entepises (comptant moins de 20 tavailleus) tavaillent généalement moins d heues, il n est donc pas exclu que cetaines des difféences obsevées dans les heues de tavail d une égion à l aute puissent ête en patie le ésultat de difféences égionales dans les conditions d emploi. Enfin, le tableau 7 monte les difféences dans les heues de tavail pa caactéistique démogaphique (âge, situation familiale, expéience de tavail et niveau de scolaité). Comme pévu, les pesonnes plus jeunes, les femmes célibataies et maiées avec enfants, les tavailleus comptant moins d années d expéience et les tavailleus occupant des postes exigeant tout au plus des études secondaies ont tavaillé moins d heues que les autes. Bien que les heues de tavail vaiaient considéablement d une caactéistique démogaphique à l aute, la épatition des tavailleus en fonction des diveses caactéistiques démogaphiques n était pas tès difféente d une égion à l aute. Pa conséquent, la pat des difféences dans les heues de tavail pouvant ête attibuée aux difféences démogaphiques est, selon toute vaisemblance, plutôt limitée. Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293

17 Les ésultats de la décomposition d Oaxaca sont pésentés au tableau 8. La pemièe colonne indique la difféence ente la moyenne des heues de chaque égion et la plus gande égion du Canada pa sa population (l Ontaio). La deuxième colonne monte les difféences qui pévaudaient si les taux de syndicalisation étaient semblables (toutes choses égales pa ailleus). La toisième colonne illuste l ampleu des difféences apès avoi pis en considéation les difféences industielles. La quatième colonne tient compte des conditions d emploi et la cinquième, de tous les facteus obsevables, incluant les caactéistiques démogaphiques. Les ésultats indiquent que les difféences dans les facteus obsevables n expliquent pas beaucoup les difféences su le plan de la moyenne des heues tavaillées ente l Ontaio et les autes égions (peut-ête à l exception des conditions d emploi en Atlantique et en Colombie- Bitannique). Ces ésultats ne sont pas tout à fait inattendus, puisque les tableaux 4 à 7 ont également démonté que plusieus des difféences égionales en temes d heues pévalaient aussi à l intéieu de plusieus goupes, ce qui limite donc les difféences égionales pouvant ête expliquées pa les difféences de composition. Toutefois, la pincipale limite de la décomposition d Oaxaca est qu elle pote uniquement su la moyenne, cachant ainsi des difféences possibles dans d autes paties de la distibution des heues de tavail et ne tenant pas compte du potentiel que pouaient epésente les facteus obsevables dans l explication des difféences distibutives. Pa exemple, on mentionne souvent que les syndicats empêchent les tavailleus de faie des heues supplémentaies. Pa conséquent, il se peut que des difféences dans les taux de syndicalisation éussissent beaucoup mieux à explique les difféences au sommet de la distibution des heues de tavail. Dans la section qui suit, nous décivons les difféences égionales dans la distibution du temps de tavail, et nous chechons à explique les difféences ente la distibution de l Ontaio et les autes distibutions égionales pa une estimation des densités hypothétiques fondée su nos quate facteus obsevables. 5. Analyse des difféences dans la distibution des heues de tavail anuelles Les ésultats de la méthode de décomposition utilisée pou la distibution des heues de tavail annuelles figuent aux tableaux 9 à 13, le tableau 9 compenant les distibutions popement dites. Le tableau 10 monte les distibutions hypothétiques des heues de tavail, une fois pises en compte les difféences dans le statut syndical. Le pemie volet monte la distibution des heues de tavail qui pévaudait si toutes les égions avaient des taux de syndicalisation identiques. Le deuxième volet monte la difféence en poucentage à pati de la distibution de l Ontaio, losque les difféences dans le statut syndical sont pises en compte (conditionnellement à la stuctue de l industie, aux conditions d emploi et aux caactéistiques démogaphiques). Le toisième volet monte l effet additionnel du statut syndical su les difféences dans la distibution des heues de tavail. Le tableau 10 monte que les difféences égionales dans la distibution des heues de tavail ne seaient pas tès difféentes de celles obsevées dans le tableau 9 si toutes les égions avaient le même niveau de syndicalisation. Cela laisse suppose que le statut syndical ne contibue pas beaucoup à explique les difféences égionales dans la distibution des heues de tavail annuelles. Le tableau 11 monte les difféences dans les heues de tavail losque les difféences en temes de composition de la stuctue industielle sont pises en compte (en plus du statut syndical). Si tous les tavailleus canadiens étaient épatis ente les industies de façon similaie à ceux de Études analytiques Documents de echeche Statistique Canada, n o 11F0019MIF au catalogue, n o 293