Études. L accélération de la productivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflationniste?

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1 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? La prductivité du travail a sensiblement prgressé aux États-Unis au curs de la secnde mitié des années 990. Pur autant, le cût salarial par tête a accéléré un peu plus frtement sur la même péride, entraînant une diminutin des taux de marge. Ainsi, l accélératin de la prductivité aux États-Unis n a pas été l ccasin d une détente inflatinniste via une baisse transitire du NAIRU liée à l indexatin rdinairement retardée des salaires sur la prductivité. Gilbert CETTE Directin des écnmiques et de la Recherche Arnaud SYLVAIN Directin des Entreprises Observatire des entreprises NB : NAIRU : Nn accelerating inflatin rate f unemplyment BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER

2 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? Jusqu à la secnde mitié des années 990, la crissance de la prductivité par emplyé était structurellement mins dynamique aux États-Unis que dans les autres grands pays industrialisés (cf. graphique ). Cet écart était suvent interprété cmme traduisant un prcessus de rattrapage du niveau de prductivité plus élevé aux États-Unis. Les gains de prductivité étaient d ailleurs, jusqu à la fin des années 980, particulièrement dynamiques au Japn, le niveau de prductivité de ce pays étant également le plus bas parmi les grands pays industrialisés. Après 995, appréciés sur l ensemble de l écnmie, les gains de prductivité apparaissent plus dynamiques aux États-Unis que dans les autres grands pays industrialisés. S agissant du frt recul de la crissance de la prductivité aux États-Unis en, il est sans dute attribuable à un effet de cycle de prductivité très transitire. En effet, ce ralentissement semble cmpensé en 2002 par une très frte accélératin de la prductivité : le glissement sur quatre trimestres de la prductivité hraire du travail dans le secteur privé nn agricle s élèverait à 5,6 % au trisième trimestre 2002, cntre,9 % sur l ensemble de l année. Graphique Taux de crissance annuel myen de la prductivité par emplyé (PIB par emplyé) Champ : ensemble de l écnmie (en %) États-Unis Zne eur France Allemagne Ryaume-Uni Japn Surces : OCDE, cmptes natinaux Dnnées Bureau f Labr Statistics (BLS) du 4 décembre BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200

3 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste?. Salaires et prductivité L accélératin de la prductivité du travail aux États-Unis a fait l bjet de nmbreuses analyses y vyant le plus suvent l effet de l accélératin des investissements des entreprises en technlgies de l infrmatin et de la cmmunicatin (TIC) 2. Cette accélératin de la prductivité du travail peut avir un duble impact sur la crissance ptentielle : un impact de myen-lng terme lié à cette accélératin et un impact transitire de curt-myen terme induit par l ajustement retardé des salaires sur la prductivité. C est ce secnd impact qui est examiné ici. Sus l hypthèse d un ajustement retardé du cût salarial myen sur le niveau de la prductivité 4, la crissance du salaire myen est inférieure à celle de la prductivité durant la phase d accélératin de cette dernière. En cnséquence, l écart entre le salaire myen et sn niveau d équilibre (qui garantit une stabilité du taux de marge) est crissant en purcentage de ce niveau d équilibre. Après la phase d accélératin de la prductivité, l écart entre le salaire myen et sn niveau d équilibre se réduit prgressivement jusqu à s annuler. Quand l ajustement est réalisé, en l absence d autre chc, la crissance du salaire myen est égale à celle de la prductivité (une mdélisatin simplifiée de ce mécanisme est prpsée en annexe ). Durant la péride transitire d accélératin de la prductivité puis d ajustement durant laquelle le salaire myen reste inférieur à sn niveau d équilibre, le NAIRU est abaissé et, en cnséquence, le niveau ptentiel du PIB est augmenté par rapprt à une situatin ù le salaire myen s ajusterait immédiatement à sn niveau d équilibre. Ce mécanisme de détente inflatinniste est décrit dans de nmbreux travaux, par exemple Meyer (2000a et 2000b) 5, Blinder (2000) 6, Ball et Mffit () 7 u Ball et Mankiw (2002) 8. L imprtance de cet effet, pur une même évlutin de la prductivité du travail, dépend de la prgressivité de l ajustement du salaire myen sur la prductivité, dnt l estimatin est très fragile. Cncernant les États-Unis, sus l hypthèse d un ajustement très prgressif, Ball et Mffit (, pp. 24 et 25) abutissent à une évaluatin de l abaissement transitire du NAIRU cnsécutif à l accélératin de la prductivité d envirn un pint à la fin de 2 Pur une synthèse de ces analyses et une cmparaisn des évlutins récentes de la prductivité aux États-Unis et en France, cf. G. Cette, J. Mairesse et Y. Kcglu (2002) : «Crissance écnmique et diffusin des TIC : le cas de la France sur la lngue péride ( )», Revue française d écnmie, Vl. XVI, n, janvier, ainsi que, des mêmes auteurs : «La cntributin des TIC à la crissance française», Bulletin de la Banque de France, N 89, mai. Pur une cmparaisn internatinale, cf. A. Clecchia et P. Schreyer () : «The impact f Infrmatin and Cmmunicatin Technlgies t Output Grwth: Issues and Preliminary Finding», OCDE, Draft DSTI/EAS/SWP()/, février. Sur l écart d investissement en TIC des États-Unis par rapprt aux autres pays industrialisés, cf. la récente cmparaisn OCDE (2002): «Measuring the Infrmatin Ecnmy». Sur ces effets, cf. G. Cette, J. Mairesse et Y. Kcglu (2002b) : «Les effets de la diffusin des TIC sur la crissance ptentielle», Mime, 4 mai 4 S inspirant par exemple du mdèle à crrectin d erreur d rdre un prpsé par O. Blanchard et L. Katz (997) : «What We Knw and D Nt Knw abut the Natural Rate f Unemplyment», Jurnal f Ecnmic Perspectives, (), hiver 5 L. H. Meyer (2000a) : «The Ecnmic Outlk and the Challenges Facing Mnetary Plicy Remarks befre the Trnt Assciatin fr Business and Ecnmics», Mime, 2 avril ; L. H. Meyer (2000b) : «The Ecnmic Outlk and the Challenges Facing Mnetary Plicy Remarks at the Century Club Breakfast Series», Mime, 9 ctbre 6 A. Blinder (2000) : «The Internet and the New Ecnmy», Brkings Institutin Plicy Brief, 60, juin 7 L. Ball et R. Mffit () : «Prductivity Grwth and the Phillips Curve», NBER Wrking Paper, 842, aût 8 L. Ball et G. Mankiw (2002) : «The NAIRU in Thery and Practice», NBER Wrking Paper, 8940, mai BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200 6

4 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? la précédente décennie. La questin de l influence ptentielle de cet éventuel abaissement transitire du NAIRU sur la cnduite de la plitique mnétaire américaine a été largement débattue dans la littérature écnmique et n est pas reprise ici Les évlutins bservées Avec maintenant un certain recul depuis le début de la phase d accélératin de la prductivité aux États-Unis, il est pssible de cnfrnter ces diagnstics et les évlutins bservées. L analyse de la distributin des gains de prductivité est réalisée à travers les évlutins du partage de la valeur ajutée entre rémunératins des facteurs travail et capital. Afin de caractériser la distributin des gains de prductivité sur la péride récente entre rémunératin du travail et rémunératin du capital, le champ de l analyse descriptive est restreint à l ensemble du secteur privé. L apprche est «aux cûts des facteurs», ce qui signifie que la valeur ajutée cmprend les subventins aux entreprises et qu elle est nette des impôts indirects. Par ailleurs, les indicateurs prtent sur l ensemble des emplyés (salariés et nn-salariés) et, cncernant les taux de marge, snt traditinnellement crrigés de la nn-salarisatin, ce qui signifie que les nn-salariés se vient attribuer un cût du travail fictif égal au cût salarial myen des salariés 0. Tableau Taux de crissance annuel myen de la prductivité par emplyé Champ : ensemble du secteur privé, apprche aux cûts des facteurs (en %) * 995- États-Unis,6 0,9,26,68,47,82 France 5,04 2,70 2,66,8,52 0,95 Allemagne de l Ouest 5,2 2,20 2,46, Allemagne T**,54,9,0 Allemagne**,0,,0 Ryaume-Uni,44,,50,25,90 0,8 Japn 8,29 2,60,6 0,29 0,6 0,8 Surces : Calculs des auteurs à partir des cmptes natinaux ** : pur l Allemagne de l Ouest. ** : Pur l Allemagne, deux séries snt cnstruites à partir de 990, seln que l n cnsidère (Allemagne T) u nn l évlutin du passif de la Treuhand cmme une subventin aux entreprises. Ces deux séries snt identiques à partir de Pur une synthèse, cf. G. Cette et C. Pfister (2002): «The Challenges f the New Ecnmy fr Mnetary Plicy», Banque de France, Nte d études et de recherche, n 00, à paraître. 0 La cnstructin de ces indicateurs est détaillée dans G. Cette et A. Sylvain () : «Partage primaire du revenu et rendement du capital : quelques repères empiriques pur plusieurs grands pays industrialisés», Bulletin de la Banque de France, n 9, septembre. 62 BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200

5 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? La crissance de la prductivité par emplyé dans le secteur privé mntre des évlutins par pays et une hiérarchie entre pays chérentes avec ce qui a été bservé plus haut sur l ensemble de l écnmie (cf. tableau ). Après 995, sur ce champ plus restreint de l ensemble du secteur privé, les gains de prductivité snt également plus élevés aux États-Unis que dans les autres pays industrialisés. Sur les tris dernières décennies, le taux de marge (part de l excédent brut d explitatin dans la valeur ajutée) de l ensemble du secteur privé a cnnu des évlutins déjà cmmentées et analysées (cf. graphique 2). Sur la péride récente ù les gains de prductivité snt devenus plus dynamiques aux États-Unis que dans les autres grands pays industrialisés, et plus particulièrement à partir de 997, le taux de marge baisse sensiblement aux États-Unis, ce qui paraît atypique dans une péride d accélératin des gains de prductivité ; en revanche, le taux de marge baisse également aux Ryaume-Uni et au Japn, ce qui est chérent avec le ralentissement de la prductivité bservé dans ces pays les mêmes années (cf. tableau 2). Graphique 2 Part de l excédent brut dans la valeur ajutée, aux cûts des facteurs, crrigé de la nn-salarisatin Champ : secteur privé (en %) États-Unis France Allemagne de l Ouest Allemagne Allemagne T Ryaume-Uni Japn Calculs des auteurs Surce des dnnées de base : cmptes natinaux. Pur l Allemagne, cf. nte du Tableau G. Cette et A. Sylvain (), p. cit. Une analyse écnmétrique des ces évlutins est prpsée par M. Baghli, G. Cette et A. Sylvain (2002) : «Les déterminants du taux de marge en France et quelques autres grands pays industrialisés», Banque de France, Nte d études et de recherche, n 99, à paraître. BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200 6

6 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? Tableau 2 Évlutins de la part de l excédent brut dans la valeur ajutée, aux cûts des facteurs, crrigé de la nn-salarisatin Champ : secteur privé (en pints de purcentage) États-Unis -, 4-2, 5 France 0, 4 0, Allemagne, 5-0, Ryaume-Uni -, 6-4, 6 Japn - 0, 7 -, 5 Surce : Calculs des auteurs à partir des dnnées des cmptes natinaux. Une décmpsitin cmptable Une décmpsitin cmptable des cntributins aux évlutins du taux de marge peut mettre en évidence l rigine de la baisse du taux de marge aux États-Unis. Cette décmpsitin, dnt le principe est détaillé en annexe 2, distingue les cntributins du cût réel du travail, de la prductivité du travail et des termes de l échange. Elle mntre (cf. tableau ), sur les sus-pérides récentes, les phénmènes suivants : cncernant les États-Unis, la cntributin des termes de l échange à la variatin du taux de marge a été très faible : la baisse du taux de marge dans le secteur privé américain crrespnd cmptablement à une prgressin du cût réel du travail plus rapide que celle de la prductivité ; au Ryaume-Uni cmme aux États-Unis, la prgressin du cût réel du travail a été plus rapide que celle de la prductivité. L impact favrable et marqué (spécifique à ce pays) des termes de l échange ne suffit pas à cmpenser cet écart qui se traduit par une baisse imprtante du taux de marge ; à l ppsé, au Japn, n bserve une frte mdératin salariale. En cnséquence, sur la péride 995-, le cût réel du travail a évlué plus lentement que la prductivité du travail et la baisse du taux de marge résulte de l évlutin des termes de l échange. Sur les seules années 997-, l impact des termes de l échange est négligeable et la baisse du taux de marge résulte de l rientatin défavrable de la prductivité du travail ; en Allemagne (cmme au Japn), la prgressin du cût salarial réel a été très réduite. Sur la péride 995-, l améliratin du taux de marge a résulté des gains de prductivité dnt l impact a été cependant frtement réduit par celui, défavrable, de l évlutin des termes de l échange. Sur les années 997-, cette rientatin défavrable des termes de l échange cntrebalance l effet des gains de prductivité et le taux de marge est stabilisé ; en France, le taux de marge est demeuré stable, la smme des cntributins de la prgressin du cût salarial réel et d une rientatin défavrable des termes de l échange (sur la péride 995-) étant à peu près équivalente à la cntributin favrable des gains de prductivité. 64 BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200

7 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? Tableau Décmpsitin cmptable du taux de marge Apprche aux cûts des facteurs, crrigée de la nn-salarisatin Champ : secteur privé États-Unis France (cntributins au taux de marge en pints de %) Allemagne Ryaume-Uni Japn 997- Cût réel du travail - 8, 2-7, 0-2, 5-2, 2 0, - 0, 4-9, - 7, 5-0, 0, 0 Prductivité du travail 7, 0 4, 6, 6 2, 5, 0, 0, 5, 6, 6 -, 6 Termes de l échange - 0, 2-0, - 0, 7 0, 0 -, 8-2, 7 2, 0, - 2, 2 0, Taux de marge -, 4-2, 5 0, 4 0,, 5-0, -, 6-4, 6-0, 7 -, 5 Surce : Calculs des auteurs à partir des dnnées des cmptes natinaux Par ailleurs, le cût salarial réel par tête a accéléré aux États-Unis sur la secnde mitié de la précédente décennie, la crissance du cût salarial réel par tête devenant supérieure à celle de la prductivité du travail (cf.tableau 4). Tableau 4 Cût salarial réel par tête Champ : secteur privé (taux de crissance annuel myen en %) * États-Unis,07 2,5 2,74 France 0,48 0,84 0,9 Allemagne de l Ouest 0,8 Allemagne 0,9,20 Ryaume-Uni,2,64 2,7 Japn 0,68 0,54-0,06 Surce : Calculs des auteurs à partir des dnnées * : pur l Allemagne de l Ouest L indice de prix retenu pur calculer le taux réel des cmptes natinaux est le prix de la valeur ajutée. Ainsi, il ne semble pas que l accélératin de la prductivité du travail bservée aux États-Unis sur la secnde mitié des années 990 se sit accmpagnée d une détente inflatinniste via une baisse transitire du NAIRU liée à un retard d indexatin des salaires sur la prductivité. Au cntraire, la prgressin du cût salarial par tête a été plus rapide, sur cette péride, que celle de la prductivité, ce qui a induit une baisse du taux de marge. Pur autant, il faut signaler que les analyses antérieures qui suppsaient que l accélératin de la prductivité devait s accmpagner d une baisse transitire du NAIRU repsaient sur les dnnées statistiques alrs dispnibles qui ne permettaient pas de déceler nettement une baisse du taux de marge sur la secnde mitié des années Ces dnnées nt ensuite été révisées et prlngées. 2 Vir, par exemple, G. Cette et A. Sylvain () p. cit. pur des dnnées dispnibles début BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER

8 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? Annexe L effet transitire de l accélératin de la prductivité sur le niveau ptentiel de l utput Une accélératin de la prductivité peut avir simultanément un impact durable et un impact transitire sur le niveau ptentiel de l utput. On ne s intéresse ici qu à l impact transitire. Les ntatins utilisées snt définies en encadré. On suppse une fnctin de prductin de Cbb-Duglas à rendements d échelle unitaires et à prgrès technique autnme neutre au sens de Hicks (les effets de ce prgrès technique crrespndent dnc aux gains de prductivité glbale des facteurs (PGF)) : () Q γ.t α α = A.e.K.N sit en taux de crissance : Q = γ + α.k + ( α). N Pur simplifier, n suppse une évlutin à rythme cnstant de la prductivité du travail, avant u après la phase d accélératin suppsée cnstante durant une certaine péride. Cette péride d accélératin de la prductivité s étend d une date t à une date t 2. La prductivité du travail peut être représentée de façn simplifiée par les relatins (en lgarithme) : (2.) (q n) = λ.t + λ avant la péride de diffusin, quand t < t (2.2) (q n) = λ.t + λ2.(t t 2) + λ après la péride de diffusin, quand t > t 2 t t (2.) (q n) = λ.t + λ2..t + λ durant la péride de diffusin, quand t t t t t 2 2 La prductivité du travail prgresse dnc au taux annuel λ avant la phase t t d accélératin, λ + λ 2 après cette phase, et λ + λ2. durant cette phase. t t Cncernant les salaires (plus exactement le cût salarial par tête), n purrait suppser un ajustement retardé sur le niveau de la prductivité s inspirant du mdèle à crrectin d erreur d rdre un prpsé par Blanchard et Katz (997) : 2 (.) W = β + PC β 2.(w pc [q n ]) β.u Pur simplifier, n va suppser cmme Meyer (2000b), Blinder (2000), Ball et Mffit () u Ball et Mankiw (2002), un ajustement lissé de la crissance des Cette frmalisatin est reprise de Cette, Mairesse et Kcglu (2002b), p. cit. 66 BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200

9 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? salaires sur celle de la prductivité. On écrit cet ajustement retardé par la relatin simplifiée : (.2) W = β + PC + φ (L)(Q/N ) β.u, avec φ ( ) = Le NAIRU «de lng terme» se déduit aisément de la relatin () : U * = β β / À curt terme, à partir du mment ù la prductivité cmmence à accélérer, du fait de l ajustement retardé de la crissance des salaires sur celle de la prductivité n a : φ (L)(Q / N) < (Q / N). Le NAIRU prend de ce fait transitirement des valeurs plus faibles que sn niveau de lng terme, cmme l a déjà mntré Meyer (2000b) : (4) U * CT = U *.(( φ ( L)) Q / N) β Le fait que le NAIRU sit transitirement plus faible que sn niveau de lng terme permet un gain transitire sur le niveau ptentiel du PIB. On définit l empli ptentiel N* par la relatin : N* = ( - U*).POP* Où POP* désigne l ffre ptentielle de travail dnt le niveau est suppsé inchangé (POP* = POP). À partir des relatins précédentes, n btient alrs le gain transitire sur le niveau ptentiel du PIB : (5) ( α ) CT q * = ( α ). CT n * ( α ). ( U * U * CT ) =.(( φ ( L)) Q / N) β Ce gain transitire sur le niveau ptentiel du PIB crrespnd à un gain tut aussi transitire sur la crissance ptentielle de l écnmie. BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER

10 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? Ntatins Q : Vlume de l utput N : Vlume de l empli POP : Offre de travail W : Cût salarial par tête U : Taux de chômage, avec N = ( - U).POP et N* = ( - U*).POP*, U* crrespndant au NAIRU PC : Indice de prix de cnsmmatin α : Élasticité de l utput par rapprt au capital β, β 2, β : Cefficients de l équatin () définissant la frmatin du cût salarial λ, λ 2, λ : Cefficients de la relatin (2) définissant l évlutin de la prductivité du travail γ : Prgrès technique autnme, autrement dit gains de PGF t : Variable temprelle t et t 2 : Début et fin de la phase d accélératin de la prductivité L : Opérateur de décalage φ(l) : Plynôme de l pérateur de décalage intervenant dans la relatin salariale (), avec φ() = «CT» en indice d une variable indique qu il s agit de la valeur à curt-myen terme de cette variable. Un au-dessus d une variable désigne sn taux de crissance. Un «*» en expsant d une variable désigne sn niveau ptentiel. Un devant une variable désigne sn écart entre les deux situatins avec et sans accélératin de la prductivité. Les variables en minuscules crrespndent à leur lgarithme. «-» en indice signale une variable retardée d une péride. 68 BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER 200

11 L accélératin de la prductivité aux États-Unis y a-t-elle permis une détente inflatinniste? Annexe 2 Évlutins du taux de marge : une décmpsitin cmptable des cntributins Principe de la décmpsitin cmptable : On a les relatins cmptables : TM = EBE / (PVA. Q) PVA. Q = EBE + (W. N) D ù : TM = - [(W. N) / (PVA. Q)] TM = - [(W / PC). (PC / PVA) / (Q / N)] Sit en variatin : TM = - [(W / PC). (PC / PVA) / (Q / N)] TM = - [(PC / PVA) / (Q / N)]. (W / PC) - [(W / PC) / (Q / N)]. (PC / PVA) + [(W / PC). (PC / PVA) / (Q / N)²]. (Q / N) TM = [(W / PC). (PC / PVA) / (Q / N)]. [- (W / PC) - (PC / PVA) +(Q / N)] TM = [ - TM - ]. [- (W / PC) - (PC / PVA) +(Q / N)] TM = - [ - TM - ]. (W / PC) : Cntributin du cût réel du travail - [ - TM - ]. (PC / PVA) : Cntributin des termes de l échange + [ - TM - ]. (Q / N) : Cntributin des gains de prductivité C est cette dernière relatin qui est utilisée pur les décmpsitins cmptables prpsées dans le tableau. Ntatins Q : Vlume de la valeur ajutée EBE : Excédent brut d explitatin W : Cût salarial par tête N : Nmbre d emplyés (salariés et nn salariés) TM : Taux de marge PVA : Indice de prix de la valeur ajutée PC : indice de prix de cnsmmatin devant une variable désigne la variatin de cette dernière Un au-dessus d une variable désigne sn taux de crissance BULLETIN DE LA BANQUE DE FRANCE N 09 JANVIER