Ecouter le patient, ses maux, son mode de vie, évaluer. Médecines traditionnelles. Médecines traditionnelles DOSSIER
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- Claude Fleury
- il y a 8 ans
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1 Ostéopathi Phytothérapi Médcin ayurvédiqu Acupunctur Qull plac pour ls praticins dans notr mond modrn? Ls médcins traditionnlls occupnt d plus n plus d plac dans notr quotidin. Faut-il pour autant parlr d un révolution ou d un rtour aux sourcs? Tradipraticin, rboutux, guérissur, naturopath, médcin ayurvédiqu C sont ds homms t ds fmms qui, par lur talnt t lur savoir, offrnt un médcin différnt, généralmnt sans act chirurgical, n dhors d cll qui st nsigné dans ls univrsités. Alors qui sont cs praticins d l ombr armés d un aiguill, d un sacht d plants ou d un méthod hérité d lurs aïux t qui s ngagnt à garantir notr bin-êtr sans passr par la cas «écol d médcin»? Ecoutr l patint, ss maux, son mod d vi, évalur ss bsoins t l soignr n fonction d c qu il st autant qu d c qu il a Voilà ls princips fondamntaux ds médcins traditionnlls. Ells visnt à maintnir la santé t quand il s agit d guérir un maladi, lls ntamnt un pris n charg complèt. Généralmnt, cs pratiqus considèrnt qu si un pathologi apparaît chz un individu, c st qu il y a un déséquilibr dans son mod d vi qui s réprcut sur sa santé. L médcin ayurvédiqu, par xmpl, rconnaît qu chaqu individu st constitué d trois doshas (ou énrgis vitals). Chacun d ntr ux st un nsmbl d qualités, d caractéristiqus physiqus t physiologiqus. Si vous rncontrz un médcin ayurvédiqu, c st donc la prmièr chos qu il détrminra. Un fois votr dosha principal défini, l praticin va s attlr à rééquilibrr votr organism n s appuyant sur votr profil doshiqu. Il va étudir votr régim alimntair, prndr n compt vos défnss naturlls, l bin-êtr d votr flor intstinal t bin d autrs paramètrs. A l issu d un longu consultation t n fonction d vos déséquilibrs il vous prscrira un nsmbl d soins pour rtrouvr la santé. N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
2 C st là un ds principals différncs avc la médcin allopathiqu. En fft, la définition d cll-ci dans l Larouss st «Méthod d traitmnt qui mploi ds médicamnts produisant ds ffts contrairs à cux d la maladi à combattr.» C st-à-dir qu un patint qui s présnt chz son médcin avc un mal d vntr, rpartira avc l médicamnt adéquat. Sans qu il sach forcémnt pourquoi il a u mal au vntr t commnt évitr qu cla s rproduis. Comm ls médcins traditionnlls t allopathiqus puvnt s complétr, ds collaborations étroits s mttnt n plac dans plusiurs pays à travrs l mond. Traditionnlls t modrns Dans ls trritoirs n voi d dévloppmnt, la médcin traditionnll rst la méthod d soins la plus abordabl financièrmnt t donc la plus consulté. En Ouganda, par xmpl, l ratio d tradipraticins par population s situ ntr 1/2000 t 1/4000. Cci contrast nttmnt avc la disponibilité d allopaths, pour lsquls l ratio typiqu st d 1/ ou moins. En Occidnt, ls médcins traditionnlls dvinnnt courants. En fft, allr voir un ostéopath n cas d doulurs articulairs, un hypnotisur pour arrêtr d fumr ou prndr du thé vrt n géluls pour mincir st dvnu prsqu banal Un histoir d transmission Ls médcins traditionnlls rgroupnt ds systèms d soins complts tls qu l Ayurvéda, la médcin chinois traditionnll ou l Unani (voir tablau ci-dssous), ntr autrs. Cs médcins s sont généralmnt dévloppés grâc à un transmission ds connaissancs, d un pays, d un villag ou d un famill à un autr. En fonction ds colonisations ou ds différnts courants migratoirs, lls s sont nrichis, diffusés t parfois dilués. Ells ont laissé pu d tracs écrits t ont donc pndant longtmps travrsé ls siècls grâc à l oralité. Alors qu crtains médcins traditionnlls ont rayonné dans l mond, d autrs sont rstés confidntills t ont quasimnt disparu avc l arrivé massiv d l allopathi. C st l cas, par xmpl, d la médcin Inuit. La transmission ds tchniqus médicinals s faisait n famill, n fonction ds xpéditions, ds rncontrs, ds mariags. En fin d compt, après ds siècls d pratiqu, ll st finalmnt rsté cantonné à l Arctiqu, compt tnu d un part, d l isolmnt d cs populations t d autr part ds spécificités du trritoir. En fft, ls rssourcs naturlls varint d un continnt à l autr t ls végétaux qui poussnt dans un pays n s trouvront pas forcémnt sur un autr. Thérapis t tchniqus théraputiqus d médcins traditionnlls toujours utilisés dans l mond MÉDECINES TRADITIONNELLES Médicamnts à bas d plants Acupunctur/ acuprssion Thérapis manulls Thérapis spiritulls Exrcics Ayurvéda Yoga Médcin chinois Qigong Médcin traditionnll d Afriqu Unani Naturopathi Touchr théraputiqu Ostéopathi Homéopathi Rlaxation Chiropraxi Shiatsu Autrs Hypnos, guérissurs, méditation...
3 Un histoir d argnt aussi En plus ds notions d transmission t d écout du patint, il xist un différnc frappant ntr la médcin allopathiqu t la médcin traditionnll : la protction juridiqu ds connaissancs! Dpuis toujours, ls praticins d médcins traditionnlls ont partagé librmnt lurs savoirs t lurs xpérincs, défndant la notion d «libr accès» bin avant l hur. Pas d dépôt d formulation t pas d découvrt qui port l nom d un praticin plutôt qu d un autr. Tout st échang. D plus, l usag ds plants qui fait parti intégrant ds médcins traditionnlls n rlèv d aucun brvt. Ls végétaux doivnt rstr accssibls à tous t mêm si nous avons qulqus cas d biopiratri (voir ci-contr*) n têt, il xist ds lois pour protégr la librté d utilisr cs végétaux. * L Nm a été un ds victims ls plus marquants d biopiratri. Grâc à lui, la jurisprudnc a prmis d évitr bon nombr d abus! Ct arbr possèd n fft d nombruss t rmarquabls vrtus qui ont attiré l attntion ds industrils : hypoglycémiant, antiparasitair, antibactérin Dans ls annés 90, n raison d ctt richss n substancs activs, l Nm a fait l objt d 64 brvts déposés par plusiurs ntrpriss privés t rposant sur ss différnts propriétés théraputiqus. Alors qu l Ind avait librmnt diffusé l usag t ls connaissancs sur l Nm dpuis ds siècls, cs ntrpriss s sont approprié ctt rssourc important n qulqus annés. Ils ont ainsi privé ls Indins t tout autr pupl ou ntrpris d la possibilité d utilisr l Nm ou d l commrcialisr. Comm la cultur d Nm s st organisé t intnsifié pour ls suls ntrpriss ayant ls brvts, l arbr s st fait plus rar pour la population local t son coût a xplosé. Après un dizain d annés d combat, cs brvts ont été annulés t l Ind a rtrouvé l librusag d ctt plant ssntill! Aujourd hui la vnt du Nm profit à tout l pays. Ls médcins traditionnlls d plus n plus populairs Pndant la drnièr décnni, l rcours à la médcin traditionnll a connu un rgain d attntion t d intérêt dans l mond. 1 En Chin, 40% nviron d l nsmbl ds soins d santé rlèvnt d la médcin traditionnll. Au Chili t n Colombi, 71% t 40% d la population, rspctivmnt, ont rcours à la médcin traditionnll t, n Ind, 65% d la population rural utilisnt l Ayurvéda t ls plants médicinals au nivau ds soins d santé primairs. Dans ls pays occidntaux, ls médcins traditionnll, complémntair t parallèl connaissnt un succès croissant. Ainsi, l pourcntag d la population ayant u rcours à cs médcins au moins un fois st d 48% n Australi, 31% n Blgiqu, 70% au Canada, 49% n Franc t 42% aux Etats-Unis. 1-Rapport d l OMS N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
4 Articl écrit n collaboration avc Rokia Sanogo Prmièr fmm profssur titulair d la Faculté d Pharmaci du Mali Crédit photos archivs Aidmt Ong Théraputs t hrborists du Mali. Ls tradipraticins d santé s préoccupnt d plus n plus d la sauvgard ds spècs médicinals : ds activités d protction t réintroduction d plants médicinals n voi d disparition sont n cours à travrs l pays. Ls tradipraticins d Afriqu, théraputs du quotidin «En Afriqu, la Médcin Traditionnll constitu un composant très important du patrimoin culturl vivant, profondémnt ancré dans l histoir, la cultur t ls croyancs ds populations. Ell détrmin ls aptituds t ls comportmnts fac aux évènmnts prsonnls, familiaux t sociaux d la vi quotidinn. Bin au-dlà ds suls problèms d santé, la Médcin Traditionnll particip à la cultur t aux traditions locals, aux connaissancs t aptituds collctivs, aux sntimnts t aux crtituds populairs. Pndant ds millénairs, ls populations africains ont utilisé ls plants médicinals pour lurs bsoins d santé. Au Mali, cs plants rprésntnt ncor aujourd hui, l prmir rcours pour 80% d la population 2.» xpliqu la Profssur Rokia Sanogo, prmièr fmm profssur titulair d la Faculté d Pharmaci du Mali. Cll qui a contribué à dévloppr ds spacs d nsignmnt d médcins traditionnlls à l intériur ds univrsités d médcin, tint à c qu ls dux méthods d soins s côtoint t s complètnt malgré ls différncs d lurs approchs. La plant, c médicamnt La Profssur considèr aussi qu ls plants médicinals d Afriqu rprésntnt un rssourc pour la médcin. En fft, lls sont un bas important d nouvlls moléculs pour l industri pharmacutiqu. D 1983 à 2000, l Institut d Pharmacognosi t d Phytochimi d l Univrsité d Lausann (Suiss) a rcnsé ls végétaux du continnt africain t c st ainsi qu : spècs d plants ont été récoltés n Afriqu, xtraits ont été analysés, - 47 plants ont été étudiés du point d vu phytochimiqu t ont révélé lurs actions potntills sur l organism humain. La plac ds plants médicinals L art d guérir par ls plants st connu t pratiqué n Afriqu dpuis bin longtmps, car il xploit ds savoirs transmis oralmnt d génération n génération à crtains catégoris d individus initiés qu sont ls tradipraticins d santé t ls hrborists. Il s agit généralmnt d homms. Ls fmms étant plutôt chargés d la collct t d la vnt ds plants. C commrc st d aillurs un sourc important d rvnus pour lls, mêm si l urbanisation rnd difficil la cuilltt sauvag N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
5 Chin : médcin d tradition Iran, Pakistan La médcin Unani Si l apparition d la médcin chinois st stimé à 1250 ans av. J.-C., ll n st parvnu n Occidnt qu au miliu du XIXèm siècl. Ctt médcin possèd un particularité : ll n st pas fondé sur un répons aux maladis, mais sur un théori du fonctionnmnt d l êtr humain n bonn santé. C st-à-dir qu n partant d la physiologi, d la psychologi t d l anatomi d un individu, ll xpliqu ls causs ds maladis qui n sont finalmnt qu ds conséquncs. L but n st pas tant d «nommr» la maladi qu d trouvr la caus (au nivau d l énrgi, du sang, ds liquids organiqus ou ds différnts fonctions) ntraînant l apparition ds symptôms, d rpérr qul organ provoqu ls symptôms afin d rétablir son bon fonctionnmnt. A côté d la vision occidntal qui considèr l corps comm un mécaniqu t ls organs comm ds élémnts à changr ou réparr pour fair fonctionnr tout l nsmbl, la pnsé chinois insist sur l intrdépndanc d tous ls organs. Un maladi y st intrprété non sulmnt comm un manifstation particulièr, mais aussi comm l sign d un déséquilibr plus général. L médcin chinois va donc s attlr à «rmttr d l ordr» dans l organism après un longu consultation au cours d laqull il va xaminr l mod d vi d son patint, son alimntation t tntr d prcvoir son état d form grâc à sa rspiration, mais aussi n l palpant à ds ndroits bin précis. A l issu d ctt rncontr, il dispos d cinq pratiqus principals pour soignr : l acupunctur, ls plants médicinals, l rapport à la nourritur, l massag t ls xrcics énrgétiqus. Sourc : mdcinchinois.org La médcin Unani (ou yunani) st ncor bin vivant aujourd hui au Pakistan, au Bngladsh, n Iran, n Ind, t tnd mêm à s dévloppr grâc à l ouvrtur d écols, d dispnsairs, d cntrs d formation... Ls princips d ctt médcin sont nés dans la Grèc ancinn avant d êtr adoptés t rmaniés au VIIèm siècl par ls savants arabs t prsans. C st alors qu ils la baptisnt «médcin Unani» (d ioniqu qui vut dir grc n arab). A l origin, la médcin Unani rposait sur un Hakim (médcin), qui transmttait à trois ou quatr discipls ss connaissancs ds plants t ls pratiqus théraputiqus. Ctt médcin traditionnll s st nsuit ouvrt au plus grand nombr t n 2006, 38 institutions rin qu n Ind offraint ds cours conduisant au diplôm n médcin unani (BUMS). Slon ctt médcin traditionnll, la maladi st la répons d l organism à un déséquilibr ntr la chalur t l humidité d crtains d ss organs ; la thérapi prscrit doit donc rétablir ctt harmoni. Ls praticins puisnt lurs rmèds dans ls plants médicinals t élabornt ds produits ciblés, précis qui s attaqunt aux causs ds maladis pour n supprimr ls ffts. La finalité étant d «rchrchr l équilibr ds grands systèms pour résoudr ds problèms particulirs». Ls médcins Unani considèrnt qu ls médicamnts doivnt êtr xclusivmnt d sourc naturll, afin d éliminr ls ffts scondairs. On rtrouv donc l usag univrsl d crtains végétaux comm l harpagophytum qui srt à traitr ls doulurs articulairs, autant dans la médcin Unani au Pakistan qu chz ls naturopaths n Franc. N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
6 Récit d Hrvé Bruhat Photograph Écrivain Ind à la rncontr ds gurrirs guérissurs Dans l Sud d l Ind, au Krala, on pratiqu l kalaripayatt, un art martial dont ls racins nous plongnt au cœur d l Ind féodal. Il y avait alors un cast d homms qui étaint à la fois gurrirs t guérissurs. Aujourd hui, ctt doubl pratiqu xist toujours t Hrvé Bruhat a rncontré cs homms d xcption. Il nous racont... Voici bintôt dux smains qu Raksh, 8 ans, s st fait un doubl fractur au bras n jouant au crickt. Dpuis, il pass tous ls dux jours à la cliniqu du gymnas martial pour rcvoir un soin. L maîtr du liu, Lalkrishnan, lui défait son pansmnt puis, comm un sculptur qui achèvrait son œuvr, lui mass délicatmnt l avant-bras pour vérifir qu l os s rssoud dans la bonn position. Il tir avc précaution ls doigts d l nfant, fait jour ls articulations du poignt t du coud. Il rplac nsuit ls quatr atèls d bambou rcouvrts d tissu, ls attach avc ds bandltts puis pans l tout à l aid d un gaz imprégné d un mplâtr dont sa famill consrv jalousmnt la rctt. «Tout va bin», conclut l doctur, «ncor un smain t tu sras tiré d affair.» La médcin d cs gurrirs indins n démnt jamais sa réputation d fficacité t smbl pouvoir fair fac à ds accidnts n tous gnrs. Un pratiquant qui s évanouit suit à un malncontrux coup d bâton sur la têt à l mplacmnt d un marma A lir INDE, ls gurrirs guérissurs Par Hrvé Bruhat Hrvé Bruhat st photograph t écrivain. Voyagant n Asi dpuis 1997, s intérssant aux rapports ntr corps, cultur, philosophi t médcin, il a publié 6 ouvrags dont «Ind, Ls Gurrirs guérissurs», un bau livr aux illustrations splndids. (point vital) sra soigné par un contr application qui nrayra l blocag du flux énrgétiqu. Clui qui s st blssé à l ortil avc la lam d un sabr rcvra immédiatmnt du maîtr l ongunt adéquat. Un déboîtmnt d épaul sra rétabli par un manipulation. L systèm théraputiqu d cs gurrirs guérissurs n chrch pas sulmnt à soignr mais vis à dotr l pratiquant d un corps xcptionnl : un corps d athlèt, d dansur ou d gurrir qui transcnd ls limits du corps profan. Giovanni Maffi, historin du XVI siècl, xpliqu dans ss écrits, qu n son tmps, cs maîtrs d arms, grâc à lurs massags huilux, rndaint lurs discipls «agils, prsqu incroyablmnt». Au début du XX siècl, t n dépit d la colonisation, lurs succssurs ont consrvé c talnt jusqu à pouvoir «transformr n import qul homm n contorsionnist, mêm s ils n disposaint qu d la surfac d un boît d archivs pour tabl d massag». EN LIBRAIRIE Ind, ls gurrirs guérissurs d Hrvé Bruhat Ed. Liux Dit pags Octobr 2011 Pour pratiqur l kalaripayatt n Franc : ou : kalaripayatt.blog.mongni.com N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
7 Maîtr Baiju fabriqu un mplâtr afin d soignr un patint dont l gnou s st bloqué suit à l infction d un staphylocoqu. Etndu sur la pau t ntouré d un band, la pât st rnouvlé tous ls dux jours. Ell diminura l gonflmnt t rdonnra aux muscls t aux vins lur vitalité. D autrs pâts curativs sont confctionnés n mélangant ls plants avc du mil, du gh (burr clarifié) ou d l huil. Ds sucrs bruts ou d la poudr d riz complètnt parfois la composition. L massag n thérapi Ls gurrirs pratiqunt ls massags assouplissants (uzhichil) pndant la mousson, sur un périod d 14 jours. Ls mains du massur intrvinnnt mais rapidmnt, c sont ss pids qui prnnnt l rlais. L praticin s suspnd à un cord fixé à la charpnt du gymnas, d façon à pouvoir dosr sa forc t mass son discipl, lqul s tint allongé par trr sur un natt, la pau couvrt d huil. L opération st prsqu doulourus t sa viguur augmnt crscndo pndant un smain, à l issu d laqull l étudiant s voit administrr un purgatif qui élimin ls toxins. Après ctt phas d platau, l intnsité du massag rdscnd progrssivmnt. L xtraordinair compétnc ds maîtrs n matièr d massag s xpliqu aisémnt : la connaissanc d lur propr corps, acquis au cours ds annés d ntraînmnt intnsivs, lur fait prcvoir la plac xact d chaqu muscl, d chaqu tndon, la cours d chaqu articulation. Ils n s contntnt pas d s occupr d lurs proprs élèvs mais mttnt lur talnt au profit ds malads victims d problèms nuromusculairs, comm ls hrnis discals t ls déplacmnts vrtébraux. Il n st ds gurrirs guérissurs du Krala comm ds rboutux occidntaux. La rapidité d lurs résultats tint à la natur mécaniqu du mal. Ils l affrontnt fac à fac, agissant dirctmnt sur la structur du squltt. Mais n outr, ils bénéficint d la variété xtraordinair ds plants poussant dans la forêt virg qui s étnd à l st d l état, t qu ils incorpornt à lurs huils salvatrics. Hrvé BRUHAT Ayurvéda médcin à la fois traditionnll t modrn La médcin indinn qu l on appll Ayurvéda (Scinc d la vi) st un xcption parmi ls médcins traditionnlls. D abord, parc qu ll occup toujours un plac très important n Ind, mais surtout parc qu on dispos d écrits datant d qulqus siècls avant J.-C. : ls védas. Cs txts évoqunt ds méthods théraputiqus, mêlant un pu d magi à baucoup d xpérinc d praticins. Aujourd hui la magi a totalmnt disparu d la pratiqu ayurvédiqu t ls médcins sont formés dans ds institutions : l Ind dispos d nviron praticins, hôpitaux t dispnsairs ayurvédiqus. Ctt médcin considèr qu chaqu individu st constitué d 5 élémnts (Air, Fu, Eau, Trr, Éthr) qui formnt ls trois doshas (Vata, Pitta, Kapha), ds spt dhatus (ls tissus) t ds siz shrotas (ls canaux qui véhiculnt ls doshas à travrs tout l organism). Slon l Ayurvéda, la maladi s install quand il y a déséquilibr d l un ou d l autr d cs élémnts. Au trm d un longu consultation, l praticin va détrminr qul point st défaillant t l rééquilibrr. Il utilisra ls plants, ls massags, la méditation t l yoga. Médcin curativ n cas d maladi t scinc d la vi, l Ayurvéda s intègr parfaitmnt dans l mond modrn. L OMS définit ainsi ls médcins traditionnlls : «Médcin traditionnll» st un trm global utilisé à la fois pour ds systèms d soins tls qu la médcin traditionnll chinois, l ayurvéda indin t l unani arab t divrss forms d médcin indigèn. Clls-ci s appuint sur l usag d plants pour soignr, mais aussi l acupunctur, ls thérapis manulls, ls thérapis spiritulls... Dans ls pays dont l systèm d santé prédominant st basé sur l allopathi, la Médcin Traditionnll st souvnt applé médcin «complémntair», «altrnativ» ou «non convntionnll». N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
8 Crédit photos archivs Aidmt Ong Madagascar, Mxiqu Ls sags-fmms, ds soignants à part C st un journé ordinair pour ctt rninjaza 3 d la campagn Malgach. Aujourd hui ncor, ll va aidr un fmm à mttr son bébé au mond t lui prodigur ls prmirs soins. Pndant tout la grossss, ll a accompagné la futur Maman, l a massé pour la soulagr, lui a concocté ds infusions t l a écouté. A Madagascar, un fmm sur dux accouch avc un rninjaza, sans qu un médcin soit consulté. Pourtant cs sags-fmms n ont rçu aucun formation médical. Ells ont appris n obsrvant lur mèr ou lur grand-mèr. Et mêm si on fait appl à ll dans plus d 50% ds cas, lls n vivnt pas d lur statut, mais trouvnt ds métirs à côté pour subvnir à lurs bsoins. A Madagascar comm dans d nombrux pays d Afriqu ou d Asi, ctt profssion st n pass d disparaîtr au profit d la médcin allopathiqu. Or si la pratiqu n st plus transmis, on put s posr la qustion d l avnir ds soins apportés aux fmms ls plus pauvrs dans ls villags éloignés ds hôpitaux... Il n st d mêm au Mxiqu, où la fonction ds sagsfmms st mis n dangr par ls politiqus publiqus d santé qui lur rtirnt baucoup d lurs rsponsabilités. On ni lur dimnsion médical t lur connaissanc d la pharmacopé pour transformr cs théraputs n simpls «accompagnatrics» d la fmm ncint, voir n distributrics d médicamnts. En 3 ans, la moynn ds accouchmnts qu lls pratiqunt par mois st passé d 30 à 3. Ls autrs étant réalisés n hôpital. Il smbl qu lur savoir soit désormais considéré comm un folklor d la cultur mxicain. 3 - rninjaza (sag-fmm) - Paradoxs t pouvoirs autour ds savoirs t pratiqus ds rninjaza, H. Quashi, D. Pourtt, O. Rakotomalala, F. Andriamaro Un majorité ds pays d Afriqu possèd ds instituts d rchrch t d formation pour cs médcins. Plus récmmnt, la Déclaration d Ajuba sur la lutt contr l paludism, signé par ls chfs d États t d gouvrnmnts africains d 53 pays n l an 2000, rconnaissait la contribution important d la médcin traditionnll dans la lutt contr l paludism. La Déclaration comprnd égalmnt un rquêt auprès ds gouvrnmnts pour s assurr l fficacité d un tl traitmnt t d l rndr disponibl t accssibl aux groups ls plus pauvrs ds collctivités. Par aillurs, plusiurs pays d Asi comm la Chin, la Républiqu d Coré t l Vitnam, ont intégré la Médcin Traditionnll Chinois dans lurs nsignmnts t dans la pratiqu ds soins, y compris dans ls hôpitaux. En Ind, Canada, Indonési, Japon, Australi, Allmagn, Norvèg, Royaum-Uni t bin d autrs, l allopathi commnc aussi à inclur ls médcins traditionnlls dans sa pratiqu ds soins n hôpital. En Franc l changmnt s amorc. Ainsi l Assistanc Publiqu-Hôpitaux d Paris (AP-HP) a adopté, dans son plan stratégiqu , un volt sur ls médcins complémntairs. Un cntr intégré d médcin chinois y a été créé n 2011, afin d évalur cs tchniqus t d nvisagr lur utilisation dans la prévntion t l traitmnt ds maladis chroniqus. Ds accords ont été signés avc ds hôpitaux univrsitairs d Canton, Nankin, Shanghai t Hong Kong. Ds médcins d cs hôpitaux ont été accuillis à l AP-HP afin qu ils apportnt lur xprtis t qu ils s familiarisnt avc la méthodologi ds protocols d rchrch cliniqu. Finalmnt, l point commun d touts cs médcins traditionnlls st d rpositionnr l individu au cœur d sa santé, d tnir compt d ss humurs ou d ss comportmnts, mais dans tous ls cas, partir d un fonctionnmnt organiqu qui lui st propr pour trouvr l millur traitmnt. Et c st précisémnt c point qui divrg avc la médcin allopathiqu qui, à l invrs, va appliqur un solution médicamntus prédéfini à tout individu touché par un pathologi. Aujourd hui, la globalisation ds connaissancs nous prmt d «piochr» l millur d chaqu tradition médical. Laurnc GAUTHÉ N 71 - Novmbr/Décmbr Naturllmnt t
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